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Je grognai une réponse au lord Dédains. Je l’avais fait. Je ne savais pas pourquoi, mais je l’avais fait. Je grondais un peu en voyant les torches. Je reculai, la hache bien en main, regardant les gens s’approcher trop proche. Je feulais, montrant les dents pour les faire reculer. J’étais prête à frapper s’ils venaient trop proche de moi à mon goût. Je n’avais pas peur de lui. Ils soulevèrent le seigneur, sans que je ne bouge, je gardais un grondement d’avertissement dans ma poitrine en les regardant avec attention. Venir avec eux… Prendre ce que je voulais… Ça c’était intéressant.

Je les suivis. À bonne distance en regardant avec attention ce qu’il se passait autour de moi. Pas après pas, je suivais les hommes blessés. J’arrivais au camp, c’était le bordel, mais je suivais le mouvement. Il me faudrait une couverture, de la nourriture, je garderais la hache. Je claquais des dents quand on tendit une main vers moi, feulant à nouveau pour le mettre à distance de moi. Je fouillai l’endroit du regard, refusant qu’on s’approche trop de ma personne, surtout un homme. Le plus vieux grogna quelque chose au seigneur, me briser la nuque pour m’achever et éviter des souffrances. Je t’emmerde.
Sorcha
Faceclaim : Marie Avgeropoulos @Archeris
Crédits : fassylover
Autres visages : Desmera Henosha et Orion
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Titres : L'animal humain
Âge : 16 ans
Situation maritale : Célibataire
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Sorcha
L’animal humain

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La route fut longue jusqu’au camp, et bien silencieuse. Siegfried lui avait comprendre à demi-mots que les bandits les avait frappé sur le chemin du retour, les frappant douloureusement, profitant de leur fatigue et de leur méconnaissance du terrain, et était promptement reparti avant toute riposte des hommes d’armes. Inquiet, il était parti à la recherche de son Seigneur.


Lourdement appuyé sur son pisteur, Maegor fulminait. Tout dans cette dernière semaine puait l’échec, et ses hommes n’y étaient pour rien. C’était de sa faute. Sa curiosité naturelle, et surtout son entêtement l’avait poussé à suivre la gamine qui les suivait, grognant, grondant comme un animal. Il en était sûr, elle était incapable de parler. Siegfried avait eut des mots durs envers elle, elle avait claqué des dents. Pauvrette… L’animal sauvage qu’elle était lui avait rappelé une douloureuse leçon propre à la guerre : ne jamais négligé un ennemi pour en poursuivre un autre. Cette leçon blesserait à jamais l’ego de Maegor.


Arrivée au camp, les hommes s’amassèrent autour de leur étrange quatuor. La diablesse manqua d’arracher quelques dents, suivant le Desdaings non pas comme un bienfaiteur, mais comme le charognard qui attend qui attend que le loup termine le travail. Les gardes ne posèrent de questions, il y avait trop à faire en cette fin de nuit, comme pleurer les disparus. Mais elle attirait les regards. Elle le savait. Ses yeux les faisaient reculer. Maegor était parcouru d’un frisson à l’idée de savoir ce qu’on lui avait fait.


Il se fit déposer dans sa tente, couchage de soldat avec tout le nécessaire pour prodiguer un confort plutôt rude. On voulut insister pour rester avec lui et la sauvageonne, mais il les chassa d’un geste.


- Je vous remercie mais elle a bandé ma plaie. Si elle avait voulut me tuer, c’est mon cadavre que vous auriez ramené au camp.


Ses hommes hochèrent la tête. Et sortirent.


Assis sur un fauteuil de bois dur, Maegor trouva non loin une outre d’hydromel et se rinça le gosier avec. Il grogna de douleur. Tout son corps lui faisait mal.


- Prend ce que tu veux, lança-t-il en désignant la tente seigneurale et ses possessions, sauf mon épée et mon écu.


Il se cala dans son siège, et regarda cet animal humain, curieusement assorti à l’austérité de l’endroit. Ses yeux sauvages brillaient dans la lumière du brasero, et son crépitement couvrait la rumeur du camp.


- Et attrape ça.


Il enleva de son majeur gauche une bague frappée de l’oie et des épis des armoiries Desdaings et lui envoya.


- Montre ça, si des hommes veulent s’en prendre à toi. Ou vends-la.


Il hésita. C’était drôle, quand on y pensait. Il lui avait sûrement adressé plus de mot à elle qu’à son fils ses trois dernières années. Il posa une main sur sa poitrine.


- Maegor.


Et tendit un doigt interrogateur vers la diablesse.
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Je feulais plus d’une fois quand un homme s’approcha trop proche de moi, c’était hors de question que ça s’approche de trop. C’était hors de question qu’on me touche. Je suivis l’homme dans sa tente en regardant tout autour de moi. Je fis à nouveau un pas sur le côté lorsque les gardes. Je les observais tour à tour avant de regarder la tente avec grande attention. Je reviens vers l’homme alors que nous étions seuls. Tout sauf l’épée et l’écu. Je fis le tour soigneusement, je pris une nouvelle chemise, trop grande, mais également une veste épaisse et une couverture que je pliais soigneusement, j’en ferais un baluchon. Je pris la bague pour la regarder avec attention. Comme-ci une bague allait pouvoir m’aider si des hommes voulaient me faire du mal. Des hommes le feraient, bague ou pas bague. Mais je la fourrais dans ma poche. Maegor Dédains. Et moi ? Je restais silencieuse, laissant le blanc répondre à sa question. Je cherchais surtout comment prononcer les mots. J’en avais pas. Je devais en avoir eu, un jour, mais plus maintenant.

« Eeeeh… pas ! »


Finis-je par articuler difficilement. Je ne me souvenais pas comment parler. Grogner, mordre, feuler oui. Mais pas plus. Je soutiens son regard sans faiblir. Il croyait quoi, que je pouvais lui citer quoi que ce soit ? J’étais rien de plus qu’un animal humain et il le savait très bien.
Sorcha
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C’est avec l’affairement d’un charognard qu’elle fouina dans la tente. Elle n’avait même pas daigné poser les yeux sur les rares biens de valeur que possédait Maegor, n’emportant seulement de quoi survivre. Impassible, il la laissa continuer son manège, la main appuyée contre son flanc douloureux. Elle avait quelque chose des sangliers qui retournent le tapis de feuilles mortes pour trouver des glands. Son baluchon sur l’épaule, face au Seigneur, elle avait soudain l’air bien seule. Seule, sale, triste.

- Eeeeh… pas !

C’était tout ce qui était sorti de sa gorge. Ce n’était pas l’articulation d’un être humain, ou bien, ça l’avait été. Cela devait faire des années que cette gosse était dehors, et il aurait été bien présomptueux de la part de Maegor de vouloir changer cela. Il ne croyait pas à la destinée, à toute ces billevesées dont les nobles gens se plaisent à se parer.

Alors, il se leva avec une grimace de douleur, et s’approcha lentement de la gamine, inoffensif. Il lui tendit son avant-bras, attendant qu’elle s’en saisisse.

Si personne ne lui avait inculqué les codes sociaux humains, elle reconnaîtrait bien celui-ci, qu’on montre aussi à l’animal : une main sans arme, sans mauvaises intentions. Cette main qui avait si souvent châtié pour moins que cela. Mais il savait se montrer reconnaissant, le Sire de Beaumarché.
- Pars maintenant. Et puisses-tu survivre. Le Sire de Beaumarché a une dette envers toi.

Une dette… Quelque chose passa dans le regard de Maegor.

La laisser filer… Un signe de faiblesse ? Elle qui l’avait malmené, frappé, défié. Qui avait conduit ses hommes à la mort, qui prenait ses biens… Il avait l’habitude de prendre conseil de ses hommes, et ses hommes avaient eu la même impulsion que lui… lui briser les vertèbres, comme on fait à un limier récalcitrant.

Cet éclat dans ses yeux enfla. Il posa sa main sur la garde de son épée, et, lentement, écouta le chant du fil qui glissait contre le fourreau.

- Pars, continua-t-il, avant que je ne t’achève.

La lame fut au clair, mais pas encore brandit. Maegor commença à s’approcher d’elle.

- Va-t-en ou crève !

Son hurlement, tout comme sa rage, retentit dans le camp.
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Il me tendit son bras. Je ne le pris pas, je le regardais toujours droit dans les yeux sans bouger, je ne toucherais pas un homme. Son regard changea au moment du mot dette et je sentis le danger, je sortis mon arme alors qu’il se mit à hurler, menaçant. Je lui répondis par un hurlement de colère sans peur avant de reculer vers la sortie avant de me cogner à un homme qui entrait, je le repoussai avec violence et je me faufilais entre les tentes, arrachant un morceau de viande froide des mains de l’homme avant de m’enfuir dans la vie. Je sautais par-dessus les buissons alors que les hommes derrières moi disparaissaient. Qu’importe, qu’ils crèvent tous. Et lord Dédains en premier. Je le saignerais un jour.
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