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Message par Brynden Nerbosc Lun 13 Mar - 18:56




la belle et l'ours

brynden & shôren

an 305, lune 7, semaine 4, jour 1

Trois gars, la chèvre, et l’ours dansant ! Ils ont dansé et filé jusqu’à la foire ! Oh, elle était douce, pure et belle ! La bonne avec du miel dans les cheveux !

Ils riaient et chantaient gaiement, la musique rythmée par le choc des choppes de bois, quand la porte de la taverne s’ouvrit à la volée, un jeune visage paniqué guettant les ivrognes qui s’y trouvaient. Le soulagement se peignit sur les traits du garçons et il entra dans l’établissement en se pinçant le nez.

Messire, vous êtes ici… Cela fait au moins une heure que je vous cherche !
Ah ! Mon petit Tywin ! Te voilà !

Brynden attrapa son écuyer par les épaules pour le présenter à sa tablée. Ils étaient tous trop saouls pour se rendre compte de sa noble naissance et l’un d’eux éclaboussa son visage en faisant claquer sa bière contre la table.

Qu’il est p’tit ! Lui aussi y chie d’l’or ?
Si seulement !, s’esclaffa l’ours. Allons donc, Tywin, assieds-toi et bois donc un verre avec nous.
Ce serait avec plaisir, messire, mais… Votre frère vous recherche.

L’héritier Nerbosc plongea sa tête entre ses grandes mains pour se masser les tempes. Il émit un long râle et, s’affalant sur le dossier de sa chaise, il fit mine de mourir.

Oh, quel ennui. Qu’est-ce qu’il me veut, encore ?
En l’absence de votre père, vous savez bien que vous devez…
Oui, oui, p’tit Mouton, je sais. Par les sept enfers, être héritier, c’est d’un ennui.

Il avala sa choppe d’une traite, laissant gouttelettes et mousse se déverser dans sa barbe déjà odorante, puis essuya sa bouche du dos de la main. Il se leva brusquement, manquant de faire tomber Tywin Mouton dans son geste, jeta quelques pièces sur la table, et quitta la taverne d’un pas nonchalant. Son écuyer sur les talons, Brynden se fraya sans peine un chemin à travers la foule. Par sa carrure impressionnante, les petites gens se décalaient sur son passage pour lui laisser la place. L’ours portait bien son nom, il savait qu’aucun gueux n’oserait jamais s’en prendre à lui. Même les hommes trop saouls ne lui cherchaient pas des noises : quand on buvait trop, l’ours se dédoublait – pratique pour lui.

Je te préfère quand t’as bu, ronfla-t-il quand ils quittèrent Culpucier.
Navré de vous décevoir, messire.
Tu te rattraperas ce soir. On m’a confié ton éducation, qu’j’te rappelle.

Il ricana tandis que Tywin baissait les yeux. Ils remontèrent les rues jusqu’au Donjon Rouge et, comme toujours, Brynden reçut les regards suspicieux des gardes. Il fallait dire que les deux compères, chevalier et écuyer, juraient de par leurs différences physiques. Le riverain, s’il arborait les couleurs de sa maisonnée, passait difficilement pour noble à la cour. Alors qu’ils arpentaient les couloirs du château, allant vers les appartements de son frère Hoster, Brynden aperçut du coin de l’œil quelque chose qui lui plaisait. Une petite chose bien charmante qui, penchée sur un livre, étudiait dans la bibliothèque. Brynden laissa Tywin continuer sa route seul, discrètement, il entra dans la pièce. Bien que perdu parmi tous ces livres qui ne l’intéressaient guère, il ne se laissa pas démonter – toussota – et approcha la donzelle.

Ah, c’t’un bon bouquin, lança-t-il au hasard – il ne savait même pas ce qu’elle lisait.
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La Belle et l'Ours ⋄ pv Shôren (abandonné) Empty Re: La Belle et l'Ours ⋄ pv Shôren (abandonné)

Message par Invité Lun 13 Mar - 23:16

— Tu me crois la marée et je suis le déluge. |  @Brynden Nerbosc

Shôren ne pouvait s'empêcher de sursauter à chaque bruit qu'elle entendait lors de sa progression dans le Donjon Rouge. Ici, tout lui rappelait un passé qu'elle aurait préféré oublier. De l'odeur du lieu à l'aspect du couloir, elle avait l'impression de revivre l'attaque de Port-Réal à chaque pas en plus. Tendue et nerveuse au possible, c'était comme si Drogon allait à nouveau s'abattre sur la capitale et tout détruire sur son passage. Son cœur cognait violemment dans sa poitrine, cherchant par tous les moyens à s'enfuir alors qu'elle avait l'impression d'étouffer, la poussière s'immisçant dans ses narines, dans sa bouche, et encombrant tout son système respiratoire. Les courtisans qu'elle croisait la regardaient de travers, comme si la folie s'était enfin emparée d'elle. Mais ils ne savaient pas ce qu'elle avait vécu. Bien sûr, ils avaient eu ouï-dire de la chute brutale de sa famille après la mort de Bryce, mais ils ne savaient pas pour le reste. Ils ne savaient pas pour la prise d'otage, ils ne savaient pas pour son arrestation par la Foi Militante, ils ne savaient pas pour l'expérience de mort imminente qu'elle avait vécu, seulement sauvée in extremis par Jonas. Ils ne savaient rien et jugeaient sur la faiblesse d'un instant.

Tentant de reprendre contenance en s'appuyant contre un mur, la Caron se racla légèrement la gorge, leva le menton et pressa le pas pour se rendre dans la grande bibliothèque du château. Là au moins, elle savait qu'elle y serait en paix et c'était tout ce à quoi elle aspirait. Qu'on la laisse tranquille. En pénétrant dans l'immense pièce, elle fut surprise de voir que beaucoup de choses avaient changé depuis l'époque des Baratheon et des Lannister. Mais le coup de neuf de la salle lui donnait un charme en plus, si bien qu'elle se mit à avancer à travers les rayons avec un sourire aux lèvres, oubliant momentanément toutes ses angoisses. Saisissant un livre sur la dynastie Targaryen, elle finit par se diriger vers un fauteuil solitaire. Pas que le lieu était bondé, mais elle préférait pouvoir lire tranquillement. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour s'immerger dans l'histoire et les mots couchés sur le papier, concentrée. Le temps fila tandis qu'elle tournait les pages, de plus en plus avachie sur son siège. Son plaisir de lire et de découvrir de nouvelles choses ne s'estompait pas, au contraire. Si elle pouvait rester ici durant tout son séjour à Port-Réal, elle l'aurait certainement fait.

Mais visiblement, les Sept en avaient décidé autrement, car des pas lourds et maladroits se firent entendre. Même si elle restait concentrée sur sa lecture, Shôren était si peu à l'aise dans le château qu'elle était attentive au moindre bruit et faisait attention au moindre détail. Pour autant, elle ne releva pas les yeux de l'ouvrage, ne trouvant pas nécessaire de faire comprendre à l'inopportun qu'elle l'avait remarqué depuis bien longtemps : avant même qu'il n'entre dans la bibliothèque en fait. D'autant plus qu'il n'était pas des plus discrets même s'il semblait essayer de faire attention. Un échec, songea la brune en se redressant imperceptiblement, parée à toute éventualité. Si elle devait fuir, elle le ferait sans hésiter. Lorsqu'il s'arrêta près d'elle - car ça ne pouvait être qu'un homme au vu de sa lourde démarche - elle se contenta de l'ignorer, jusqu'à ce qu'il ne parle. Au vu de son ton, il s'était saoulé, constatation qui ne lui plu guère. Les hommes étaient dangereux lorsqu'ils buvaient. Elle finit par relever les yeux de son livre, l'observant un instant avant de froncer ses sourcils, puis de reporter son attention sur les lignes écrites, gardant pour elle ses commentaires. Le silence s'éternisa jusqu'à ce qu'elle ne soupire. « Je ne suis pas sûre que vous ayez même tenu un seul livre dans vos mains de votre vie, Lord Nerbosc. » répliqua-t-elle sans quitter des yeux le passage particulièrement intéressant qu'elle lisait. La réputation de l'homme n'était plus à faire : n'importe qui s'intéressant un minimum aux autres régions savait au combien Brynden Nerbosc était un goujat aussi benêt qu'un mouton. Shôren n'y faisait pas exception et elle savait parfaitement à qui elle avait à faire, déjà parce qu'elle l'avait déjà croisé plus jeune, et ensuite parce que l'emblème de sa maison était présent sur sa tenue. « Quoi qu'il en soit, il semblerait que votre frère vous cherche, il a demandé à chaque personne présente dans le Donjon Rouge où vous étiez, jusqu'à ce qu'une domestique avoue où vous étiez parti. Je serai vous, je ne le ferai pas attendre plus longtemps. » ajouta-t-elle dans l'espoir de se débarrasser de lui. Elle ne le regardait toujours pas, mais tout son comportement hurlait la même chose : elle voulait qu'on la laisse seule. Malgré ça, son ton restait d'une neutralité à toute épreuve, détaché d'émotions, comme si elle était bien loin de tout ça. En un sens, c'était probablement un peu le cas. « Ravie de vous avoir vu. » souffla-t-elle d'un ton ironique, brisant son masque totalement désintéressé pour quelques secondes, laissant ainsi transparaître son mépris pour cet homme qui ne respectait même pas sa propre famille - et ne parlons pas des femmes.


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brynden & shôren

an 305, lune 7, semaine 4, jour 1

La petite chose se défendait bien, et Brynden accueillit sa remarque d’un rire tonitruant, de ceux, il fallait bien le dire, déplaisants pour quiconque cherchait la tranquillité de la bibliothèque. Il quitta la demoiselle des yeux pour regarder deux nobles qui quittaient déjà la pièce, un livre sous le bras, le pas vif et les sourcils froncés. Ils ronchonnaient et cela arracha un sourire acéré à l’ours. Les mots de son père sonnaient encore à ses tympans – tu n’es qu’un emmerdeur, un malfrat, un goujat. Cela amusait Brynden que d’y penser, car il le savait, il n’y avait que deux personnes en ce monde capables de le faire rentrer dans des colères si noires : Jonos Bracken et lui. Et l’un d’eux était mort. Ce n’était que son nom et son sang qui protégeaient Brynden de la fureur de son paternel. Il laissa un léger silence planer après que la jeune femme l’ait salué, l’enjoignant à partir… Mais cela ne l’intéressait guère. Elle, il la trouvait drôle.

Il s’éloigna d’elle pour saisir un fauteuil et il l’approcha de celui de la demoiselle, en faisant grincer bruyamment les pieds du siège sur le parquet. Cela fit partir une dame. Brynden ne lorgna même pas sur son fessier, rendu curieux par la petite chose. Il s’affala sur son fauteuil et se pencha pour voir la couverture de son livre.

Lord Nerbosc, lord Nerbosc… Si mon père vous entendait, y s’rait pas content qu’on l’enterre si tôt. Quant à mon frère… un vrai peigne-cul, plus je l’évite, mieux j’me porte. Mais lui, au moins, sait reconnaître mes qualités. La preuve, il demande à tout le monde de me retrouver.

Il adressa un clin d’œil à la demoiselle, et reprit sur un ton de secret.

C’est mal vu d’aimer les Targaryen, de nos jours, ricana-t-il. M’enfin, vous qui les aimez bien… Vous saviez que douze ans avant le Fléau, Daenys, « la Rêveuse » qu’on l’appelait, a prévenu son frère Aenar Targaryen qu’un cataclysme allait s’abattre sur Valyria ? C’est ce qui a permis aux Targaryen de se réfugier à Peyredragon, puis… Tout l’monde connaît la suite.

Fier d’avoir étalé un peu de sa culture, Brynden se redressa un peu, haussant les sourcils tout en adressant un sourire plein de mordant à la jeune femme. Il passait volontiers pour un rustre et un abruti, mais il savait qu’il était plus que ça. Féru de légendes, il les préférait habituellement aux récits d’histoire qu’il trouvait souvent ennuyeux, mais il devait admettre que le passé de la maison Targaryen était plutôt intéressant, parfois même fascinant. Pour autant, après avoir vu trois dragons de ses yeux, il en avait conclu qu’il n’aimait pas trop ces bestiaux – incroyables à lire, terrifiants à regarder.

Pis vous savez comment j’l’ai su ? Ben dans un livre, haha !

Il croisa les bras contre sa poitrine, affichant ainsi qu’il était bien décidé à rester près de la jeune dame. Il observa un peu sa tenue, mais ne sut en reconnaître les couleurs… Il y avait bien trop de maisons nobles à Westeros à son goût, et l’extinction de quelques unes lors de la guerre ne le chagrinait guère : ça faisait moins de blasons à apprendre, après tout…

Et vous êtes, mamzelle ?
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Message par Invité Mar 14 Mar - 23:01

— Tu me crois la marée et je suis le déluge. |  @Brynden Nerbosc

Le rire sonnait comme un crissement désagréable à ses oreilles, si bien que Shôren ne put s'empêcher de grimacer légèrement, lui lançant un regard noir par-dessus son livre avant de reporter son attention sur ce dernier, ne comptant pas lui donner un centième de son attention. Il ne la méritait pas. Néanmoins, son regard fut attiré par le départ de deux hommes qui râlaient et elle émit un soupir. Si ça continuait, il allait la bloquer ici et ils allaient finir seuls : très mauvais choix. Pinçant ses lèvres entre elles, elle reprit sa lecture après l'avoir salué, espérant qu'il lâcherait rapidement l'affaire et s'en aille. Mais elle connaissait sa réputation et les rumeurs qui courraient sur son compte : il ne la laisserait pas tranquille de si tôt. Et le raclement des pieds d'un fauteuil sur le sol en bois lui confirma son impression. Soufflant lourdement, en oubliant presque ses bonnes manières, elle finit par lui jeter un nouveau coup d'œil courroucé. Pourquoi fallait-il qu'on vienne l'importuner pile au moment où elle voulait être seule ? Claquant brusquement son livre pour le fermer, la brune se redressa et fixa farouchement l'homme, lui faisant bien comprendre qu'il était en train de pomper son air. « Il serait temps de prendre vos responsabilités. Aux dernières nouvelles, votre père est enfermé dans les geôles de Vivesaigues pour meurtre, ce qui fait de vous le nouveau seigneur de Corneilla. » répliqua-t-elle d'un ton sifflant, les sourcils légèrement froncés. « Et donc le nouveau Lord Nerbosc. » Elle finit par rouvrir son livre et se remit à lire bien que totalement déconcentrée par la présence inopportune à ses côtés. Ce qu'elle pouvait détester qu'on vienne la déranger dans un moment censé être calme... Lorsque Jonas, Alla ou Rella faisaient pareil, elle ne se gênait pas pour les envoyer paître. Or ici, sa bonne éducation la laissait sur la retenue mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait envie qu'il reste. « J'éviterai d'être si présomptueux à votre place. La seule chose que votre frère semble reconnaître, c'est votre incompétence à régler les problèmes de votre maison et à être là où il faut quand il le faut. » ajouta-t-elle sans lui donner la chance de croiser son regard, concentrée sur les lignes qu'elle parcourrait.

Le silence accueilli sa petite histoire. Etait-il réellement en train de lui faire un cours d'histoire sur une période qu'elle connaissait par cœur ? Continuant de lire en l'écoutant d'une oreille, elle finit par lui lancer un regard discret, captant son sourire avant de lever les yeux au ciel d'un air blasé. Cet homme, aussi imbu de lui-même qu'il était, lui semblait insupportable. Il était doublé d'un benêt visiblement, car qui était fier de connaître un bout d'histoire ? Shôren finit par se redresser et elle fixa l'homme en silence durant quelques secondes. « Je ne pense pas me méprendre... vous êtes fier de vous parce que vous avez lu un livre ? » lâcha-t-elle, réellement surprise, avant que ses sourcils ne se froncent. « Visiblement, l'éducation est à refaire à Corneilla. » siffla-t-elle en se levant prestement, en ayant marre d'être obligée de faire comme si tout allait bien et qu'il ne la dérangeait pas. Elle ne voulait pas être ici et il ne la forcerait pas à rester. D'autant plus qu'elle n'appréciait absolument pas le regard qu'il portait sur elle : fuir était donc la meilleure option. S'inclinant, elle le fixa une seconde plus. « Je ne crois pas que connaître mon identité est nécessaire à votre survie. Vous m'excuserez, j'ai à faire. » Et elle s'éloigna vers les étagères pour ranger le livre là où elle l'avait pris. Elle était bien élevée, rangeant son emprunt avant de se diriger vers la sortie sans lui laisser le temps de parler. Se retrouvant dans le couloir, elle observa une seconde l'extérieur par la fenêtre et, estimant qu'il était encore tôt au vu de la position du soleil, elle se dirigea vers les jardins du Donjon Rouge. Seulement, un énorme claquement se fit entendre et elle sursauta violemment, s'accrochant brusquement au mur avant de regarder autour d'elle d'un air paniqué. Elle détestait ce château, elle détestait les souvenirs qui régnaient en son sein. Elle détestait les vipères qui le peuplaient. Shôren n'aspirait qu'à une chose : rentrer chez elle. Essuyant ses mains moites sur sa robe, elle reprit sa marche d'un pas raide, nerveuse. Plus vite elle serait sortie d'ici, mieux elle se sentirait. Et avec de la chance, il ne la suivrait même pas.



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brynden & shôren

an 305, lune 7, semaine 4, jour 1

Peu à peu, l’étiquette s’effaçait derrière les soupirs et l’exaspération de la jeune dame. Brynden ne pouvait s’empêcher de sourire, décidément, il aimait cet effet qu’il avait sur autrui. Mais ils pouvaient bien hurler, l’insulter, le provoquer, l’ours demeurait indifférent au mépris. Vêtu d’une armure imperméable, une carapace épaisse que nul ne savait percer, il ne se vexait jamais. Il fallait dire qu’il avait été à bonne école : son père, à la langue fort acérée, avait l’insulte facile avec lui. Oh, Brynden était bien des choses. Mais pas si stupide qu’il laissait croire. Et il n’aimait pas qu’on parle de son père, injustement emprisonné à Vivesaigues. Ses doigts se crispèrent sur l’accoudoir de son fauteuil et une tempête se déchaîna derrière ses yeux.

Mon père n’est pas un meurtrier. Et moi seigneur de Corneilla, je buterai jusqu’au dernier de ces puterelles de Bracken.

Il tapa du poing sur le bras du siège, grinça vivement des dents et, prenant conscience qu’il n’avait qu’une enfant sous les yeux, s’apaisa presque aussitôt. Le Nerbosc était connu pour ses humeurs changeantes, son impétuosité qui allait et venait. Il passait des colères les plus noires aux sourires les plus francs, et peut-être était-ce en cela qu’il pouvait être homme dangereux…

Quand la gamine le rembarra en pointant son incompétence, il accueillit la remarque d’un étrange sourire. Puis elle se surprit de sa fierté, après tout, il n’avait fait que lire un livre. Mais elle semblait ne pas se rendre compte des difficultés de certains dans ce domaine. Brynden ne l’avouait jamais, mais il ne parvenait à lire comme le faisaient d’autres : ses yeux mélangeaient tout, étrangement, les lettres semblaient se déplacer, s’intervertir, et les phrases écrites devenaient un vrai brouillard au regard du riverain. Par orgueil, et pour ne rien révéler de son secret, il rétorqua vivement :

Les livres, c’est pour les femmes et les sodomites.

Il acheva sa phrase d’un rire gras, et aperçut encore deux hommes quitter la bibliothèque. Puis la jeune fille se leva, refusant de lui donner son nom, quittant les lieux. Visiblement, il l’avait agacée et elle ne souhaitait plus avoir affaire à lui. Bon, il n’allait pas la forcer. On pouvait accuser Brynden de bien des choses, mais une sorte de violeur, ça, il ne l’était pas – ou alors, il serait presque un fer-né. Il la regarda s’éloigner et leva simplement son bras pour la saluer d’un geste de la main. Il s’assit au fond de son fauteuil et contempla les alentours, désormais silencieux, vidés de toute âme. Il avait donc tant d’influence ! Il ricana en songeant à cela, puis s’ennuya bien vite. Alors, il se leva et quitta la bibliothèque de son éternel pas lourd. Brynden pensa un instant à rejoindre son frère, après tout, il avait des obligations… Mais alors qu’il prenait ce chemin, il vit la même jeune fille, plaquée contre le mur, l’air terrifié. Il fronça les sourcils et hésita un peu. Puis prit sa voix la plus rassurante, qu'il employait quand sa fille faisait des cauchemars.

Hé, faut pas s’mettre dans des états pareils, p’tit oiseau.

Mais le temps qu’il parle, elle repartait déjà.
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Message par Invité Ven 31 Mar - 15:20

— Tu me crois la marée et je suis le déluge. |  @Brynden Nerbosc

Un fort sentiment de satisfaction envahit Shôren lorsqu'elle vit qu'elle avait enfin fait craqueler la façade du riverain. Ses mains se serrèrent et blanchirent sur les accoudoirs et derrière ses yeux se déchaîna une rage sauvage. Elle n'en sursauta pas, n'eut aucune autre réaction qu'une indifférence pleine et totale alors qu'elle l'observait. Il était en colère de l'emprisonnement de son père, elle pouvait le comprendre. Mais Tytos Nerbosc n'était pas en prison pour rien : les criminels finissaient tous par obtenir le châtiment qui leur était réservé. Le ton dur de l'ours l'effleura à peine, de même que ses insultes. Elle se contenta d'un sourcil haussé alors qu'un sourire narquois se dessinait sur ses lèvres. « Feu lord Bracken ne s'est pas tué seul pourtant. Votre père en est le coupable, c'est ainsi et vous ne pouvez rien y changer. Pensez donc le contraire si vous le souhaitez, mais cela n'effacera jamais la vérité connue par les nobles de Westeros, monseigneur. » A nouveau, aucun sursaut face à ses humeurs brusques. Il était un homme bien impétueux, mais elle en avait vu d'autre. Pourquoi avoir peur de lui ? S'il voulait la terroriser, ce n'était pas ainsi qu'elle y parviendrait, pas après ce qu'elle avait vécu. « Et si vous tuez les Bracken, vous subirez le même sort que votre père. Enfermé. A vie. » claqua-t-elle sans remords. Il ne voulait pas voir la vérité, tant pis pour lui. Elle ne s'acharnerait pas à lui ouvrir les yeux : il était adulte et s'il voulait détruire sa vie à cause d'une vengeance, grand bien lui fasse.

La fierté de l'homme était mal placée, et il l'agaçait. Pourtant, elle était patiente de nature, mais lui... avait-il donc le don de la pousser à bout en si peu de temps ? L'insulte lui fit hausser un sourcil et lever à nouveau les yeux vers lui. Elle le dévisagea durant de longues secondes, silencieuse, avant de soupirer. « J'en déduis que vous êtes un sodomite, vu que vous en avez lu un. » Elle ne dit pas un mot de plus et se leva prestement, avec l'élégance qui lui était caractéristique en le remballant une dernière fois avant de ranger le livre et de quitter la pièce. Paix et tranquillité, paix et tranquillité, se répétait-elle en passant la double porte menant à l'extérieur de la bibliothèque. Interrompant ses pas pour estimer l'heure, elle n'eut même pas le temps de partir qu'un bruit se fit entendre, la figeant. Son cœur sauta dans sa poitrine avant de s'emballer et elle pâlit ostensiblement alors qu'une sueur froide la faisait frissonner. Elle détestait cet endroit et les souvenirs traumatisants qu'ils renfermaient. S'accrochant au premier mur qui se trouvait sur son passage, elle ferma fortement les yeux et inspira profondément plusieurs fois, tremblante comme une feuille. Elle devait sortir, partir loin d'ici et aller dans les jardins. A l'extérieur. L'impression que les murs se refermaient sur elle lui serra la gorge et elle sentit ses jambes flageoler avant qu'elle se ressaisisse assez pour s'éloigner d'ici.

Trois pas. Elle avait fait trois pas lorsqu'elle entendit de nouveau la voix de Brynden résonner dans le couloir, la figeant soudainement. Sa gorge se noua et elle lutta contre les larmes qui menaçaient de déborder de ses yeux. Elle détestait qu'on la prenne en pitié et encore plus ce genre de surnoms : ceux que son père ou son grand frère avait eu tendance à utiliser pour lui parler. Le ton doux du Nerbosc sonnait comme une caresse rassurante, mais Shôren ne voulait pas l'accueillir. Posant à nouveau sa main contre le mur, elle serra légèrement le point en fixant le sol. Elle tremblait sans pouvoir s'en empêcher : elle avait l'impression que ses jambes allaient lâcher à tout moment et qu'elle allait s'effondrer par terre. La sensation était terrible et elle n'osait plus bouger, même si cela signifiait se coltiner l'ours derrière elle. « Ce n'est rien, tout va bien. » mentit-elle d'une voix moins maîtrisée que ce qu'elle aurait voulu. Le ton était tremblant malgré ses efforts pour garder une voix posée. « Votre frère vous attend, lord Nerbosc. » ajouta-t-elle pour tenter de le convaincre de s'en aller. Il n'avait pas besoin de voir sa faiblesse et elle ne voulait pas que quelqu'un soit témoin des larmes qui menaçaient de s'échapper de ses yeux.


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