[Port-Réal] Une vue, une plume et un bout de parchemin | PV Aelinor
Une fois de plus, Edmund était éveillé après une nuit bien trop courte, chose devenue une habitude depuis qu’il s’était assis sur le trône de Dorne. Mais cette fois-ci, aucune affaire politique ou de conflit à résoudre pour le maintenir éveillé. Les retrouvailles avec son ami Nymérios avaient été mouvementées et ce dernier avait bien eu l’intention de fêter ça comme il se devait. Le Dornien était habitué à la boisson, il avait un sang rhoynien à défendre, mais il avait toujours été battu à ce jeu par le Braavien.
Malgré un état catastrophique, le prince avait réussi à sauver les apparences en traînant bien trop longtemps dans un bain afin de faire disparaître toute odeur d’alcool. Fidèle à lui-même, il avait revêtu ses habits habituels complétant le tout avec un manteau noir qu’il posait simplement sur ses épaules. Autre habitude lorsqu’il sortait de ses appartements, Edmund portrait ses deux épées à sa ceinture. Il avait beau être accompagné de sa garde rapprochée lors de ses sorties, aucun de ses hommes n’avait encore réussi à le battre en duel, il était donc plus sage qu’il garde sur lui de quoi se défendre. Il restait un guerrier avant tout.
Malheureusement, ces lames ne lui seraient d’aucune utilité pour son entrevue puisqu’il attendait Lady Hightower. Suite à sa maladresse de la dernière fois, Edmund avait retenu la leçon et n'approcherait sous aucun prétexte Aelinor. Elle serait très certainement accompagnée de sa garde et il serait bien naïf de ne pas penser qu’au moindre geste déplacé du prince, ils avaient pour ordre de le lancer dans la baie.
Edmund attendait assis à une table sur l’une des terrasses du Donjon Rouge. Un encrier et une plume étaient posés sur la surface de bois. Il regardait devant lui et observait la baie de la Nera, ironique étant donné la raison de cette rencontre. Les eaux sombres semblaient se déployer à l'infini, s'étendant jusqu'à l'horizon. Les vagues léchaient les rives, rythmées par le vent qui soufflait sans relâche. Et au loin, des navires se dessinaient avec leurs voiles battant au vent. Le seigneur de Lancehélion essayait d’en distinguer les couleurs tout en manipulant machinalement le parchemin qu’il avait dans l’une des poches de son manteau.
Le Gargalen avait pris sa décision, il aiderait la Hightower à gagner du temps face au suzerain du Bief. L’opportunité et les bénéfices d’une alliance avec son clan étaient trop importants pour être ignorés. Mais il serait clair, il ne s’agit ici qu’une aide politique, il n'entreprendrait aucune action militaire contre le Bief ou la Couronne. Il pouvait s’en sortir en prétextant des envies de paix, mais perdrait sa tête si l’on pouvait confondre ça avec une rébellion.
L’heure tournait et son interlocutrice ne devrait pas tarder à arriver. Il interpella une servante pour que leur soit apporté de quoi faire du thé et quelques dattes dont il savait que la bieffoise raffolait.
Edmund Gargalen
La veille au soir, la Hightower avait reçu l’invitation d’Edmund lui donnant rendez-vous le lendemain matin sur une terrasse du Donjon Rouge avec un immense soulagement. Rien n’était encore fait à cet instant, mais s’il reprenait contact avec elle, c’était bon signe. Mais si vite, l‘était-ce vraiment ? Elle n’eut pas le cœur de se poser trop de questions, et préféra être optimiste. C’est donc après avoir passé sa meilleure nuit depuis son retour à Port-Real qu’elle se leva, stressée, mais plus apeurée comme elle avait pu l’être l’avant veille. Peut-être était-ce l’alcool ingurgité la veille qui l’avait aidée à dormir ainsi et à oublier ses craintes. Elle avait prévu de mettre sa robe de voyage au col montant pour revoir le dornien, histoire d’être certaine de ne pas lui donner des idées de rapprochement intempestif. Mais la proximité de l’entrevue avec le tournoi ne lui permettrait pas de se changer, et pour ce tournoi, elle devait absolument porter LA robe. Robe qui pouvait sans aucun doute donner des idées.
Aelinor prit un bon bain et revêtit donc LA robe. Celle qu’elle réservait à ce jour de final, celle destinée à la faire élire Reine d'Amour et de Beauté. Elle ne le serait pas, une fois encore, mais qu’importe, parce que cette robe était malgré tout magnifique. De brocard d’un vert profond et brillant, elle découvrait les épaules et venait se fermer devant par des boucles dorées qui n’unissait pas les deux bords de tissu, laissant, jusqu’au dessus du nombril, un fin sillon de peau apparaître entre les seins de la jouvencelle Les manches étaient doubles, la partie du dessous, ajustée était brodées de fil d’or et la partie du dessus s'arrêtait au coude devant et descendait derrière jusqu'au sol.
Un chignon de tresses dégageait son visage avant de laisser tomber ses cheveux sombres en vagues dans son dos, une flamme surmontée d’un rubis attaché par une chaîne dans ses cheveux reposait sur son front. Elle portait une parure constituée d’une bague rectangulaire en émeraude, d’un fin collier près du cou aux entrelacs d’or surmontés de diamants et de petites pierres vertes ainsi que d’une imposante émeraude taillé en goutte au centre mises en valeur par l’or et les diamants et de onguent boucles d’oreilles en diamant se terminant par une émeraude allongée.
Pour sortir, la brune aux yeux céruléens enfila par-dessus un long manteau de laine grise brodée d’entrelacs blancs sur le devant et fermé par des boutons argentés frappés d’une tour jusqu’à un col de fourrure immaculée qui dissimulait son cou. Il était doté de grandes manches évasées doublées d’un doux tissu dans les mêmes tons et ourlées de fourrure blanche. Le dos lacé d’un ruban argenté permettait de l’adapter à n’importe quelle tenue. Malgré les frimas de ce matin de printemps, le capuchon assorti était inutile. Après l’avoir boutonné jusqu’en haut, dissimulant ainsi décolleté vertigineux et collier d’émeraudes, elle prit le chemin de la terrasse indiquée par le Prince avec trois de ses gardes pendant que les deux autres descendraient à l’écurie pour préparer le départ vers le terrain du tournoi.
En arrivant sur la terrasse, Aelinor affichait un large sourire guilleret, elle demanda à ses hommes de garder la porte et de faire en sorte que personne ne les importune pendant l’entretien. Puis elle avança jusqu’à la table où se trouvait Edmund avant de s'apercevoir qu’il portait ses épées à la ceinture. Elle s’arrêta net et son visage se crispa. Mais après avoir pris une grande inspiration, elle s’assit néanmoins, essayant d’afficher à nouveau un air radieux plutôt que cette mine entre terreur et soupçons.
__ Votre altesse, je vous souhaite le bonjour.
Fit-elle avec un sourire timide. Elle n’avait jamais senti en lui la moindre once de trahison, mais elle pouvait s’être trompée, Port-Real avait tendance à corrompre même les plus droits des hommes.
__ Je tenais tout d’abord, à m’excuser pour mon attitude lors de notre dernière entrevue. Je crains que ma réaction ait été disproportionnée, j’étais tellement tendue que je n’ai pas su faire la part des choses. Je pensais ne plus l’être ce matin, mais je me rends compte à vous voir ainsi armé que je le suis toujours.
Un thé fumant fut versé dans une tasse à son endroit et elle s'aperçut alors qu’il avait fait monter des dattes. En regardant ses fruits préférés si gentiment amenés pour elle, elle se mordit la lèvre, s’en voulant d’avoir pu penser qu’il avait de mauvaises intentions. La brune sourit au dornien en levant ses yeux azur sur lui et désigna les dattes avant de murmurer un sincère :
__ Merci.
Lorsque le prince entendit du monde arriver dans son dos, il se retourna pour apercevoir Aelinor de digérer vers lui avec un air radieux. Il se leva pour saluer comme il se devait la lady avant de l’inviter à prendre place. La bieffoise commençait leur entrevue par des excuses et Edmund avait bien l’intention de les balayer rapidement.
- Ce n’est pas à vous de vous excuser, c’est mon comportement qui n’était pas digne d’aucuns de nous deux. Et pour les épées, pas d'inquiétude, cela relève plus du réflexe lorsque je sors du Donjon Rouge. Je me plais à me convaincre que cela rappelle aux gens ma vraie nature. Et que prince n’est qu’un titre tardif dans mon cas.
Tout en continuant de manipuler le parchemin dans sa poche, il se saisit de la tasse de thé. Encore bien trop chaud pour le moment, il ne décida que de souffler sur le liquide avant de reposer la tasse. Il se saisit d’une date qu’il dégusta rapidement, à leur vue Aelinor semblait s'être détendue. Edmund n’était pas porteur de mauvaise nouvelle, bien au contraire, mais plus Aelinor était bien disposée, mieux c’était pour lui.
Le sujet du jour était important puisqu’il s’agissait des fiançailles entre son frère Damion et Aelinor, le prince avait pris sa décision et il l’aiderait. Il ne restait plus qu'à entendre les dernières négociations et à apposer leurs griffes sur le parchemin. Ils étaient cependant pressés par le temps, le tournoi se déroulerait dans une heure et à l’autre bout de la ville.
- Mon offre tient toujours Aelinor, si vous souhaitez toujours prendre temporairement mon frère comme fiancé en échange d’une alliance commerciale, je suis toujours intéressé. Quelle est votre position sur le sujet ? Les conditions ont-elle changées ?
Edmund Gargalen
Aelinor fut pleinement rassurée quand Edmund lui dit que porter ses deux épées était un réflexe du guerrier qu’il était et qu’elle n’avait rien à craindre. Il aurait pu mentir bien sûr, mais elle ne pensait pas qu’il se jouait d’elle. De toute façon, elle n’avait pas vraiment le choix que de le croire et de le suivre pour que cet accord aboutisse. Autant elle n’était pas prête à lui donner sa vertue pour éviter de la donner à un reître, autant elle était prête à prendre quelques risques qu’elle estimait tout à fait mesurés en comparaisons de ceux qu’elle devrait prendre si Bronn La Nera lui forçait la main pour l’épouser.
__ A part votre petit dérapage de l’autre jour, vous avez été Grand Prince avec moi.
La brune aux yeux céruléens lui sourit en s’installant et reprit.
__ Je ne peux que trouver que ce titre vous va à ravir, même si j’ai cru comprendre au fil de nos échanges, que vous étiez plus à l’aise avec les lames qu’avec les usages de la cour. J’espère grandement que votre future épouse saura vous soutenir dans la difficile tâche de gouverner.
Trempant ses lèvres dans le thé brûlant pour en prendre une petite gorgée, la jeune femme se rendit compte qu’il était encore trop chaud, elle se brula un peu la lèvre mais la retira bien vite et reposa la tasse après avoir humé le thé et prit une datte, la crosyant come à son habitude. En plongeant son regard accompagné d’un sourire dans celui du dornien, elle allait ajouter quelque chose, mais Edmund reprit la parole avant elle. C’est alors qu’il annonça que sa proposition tenait toujours. Le cœur d’Aelinor manqua un battement et elle dut prendre une profonde inspiration pour ne plus avoir l’impression qu’il allait exploser. Elle tâcha de garder contenance, mais il lui était impossible de ne pas montrer à quel point elle était soulagée, à quel point cet accord était capital pour elle et à quel point elle lui était reconnaissante.
__ Sire, vous me rendez un grand service. Ma position n’a pas changé, ni les conditions. Une alliance commerciale entre nos deux Maisons et, une fois que j’en aurais parlé à Lord Baelor et à nos amis dans le Bief, l’alliance s’étendra à tous ceux qui voudront bien commercer avec vous. Je me charge de les convaincre du bien fondé d’un tel accord. D’ailleurs, dans la mesure du possible compte tenu de la distance, je tâcherais de vous soutenir dans votre tâche à Lancehélion sans interférer avec votre politique. Si besoin, n’hésitez pas à m’envoyer des missives. En échange, un contrat de fiançailles entre Lord Damion Gargalen, votre frère et moi me permettra d’échapper à un mariage forcé avec Bronn la Nera et de gagner du temps. Il pourra être rompu d’un commun accord sans que l’alliance n’en pâtisse dès que nous estimerons le danger écarté.
Elle sourit.
__ Les termes vous conviennent-ils ?
Edmund fut étonné que la Hightower ne renégocie pas à la baisse sa part du contrat, elle devait vraiment dépendre de leur alliance. Après tout elle n’avait demandé que deux coursiers leurs de leur précédent échange, Aelinor serait-elle moins féroce que ce qu’il avait imaginé ? Il ne se doutait certainement pas que dès le lendemain, elle se ne gênerait pas pour se payer sa tête en racontant toute l’histoire de la robe à sa future épouse. Une situation qui lui fera réfléchir à sa décision, mais pour le moment le prince était ravi de ne pas devoir donner plus que son frère au Bief.
- Les termes me conviennent parfaitement.
Edmund sortit le fameux parchemin de sa poche où était déclaré qu’Aelinor Hightower serait désormais fiancée à Damion Gagalen. Il le déplia avant de le poser devant la femme avant de montrer de sa main l’encre et la plume qu’elle utilisera pour y apposer sa griffe. Il sera ensuite à son tour d’en faire de même.
- Apposez votre signature et nous seront désormais liés pour une durée indéterminée. Dit-il avant de prendre une gorgée de son thé.
Après cela, il n’y aura plus de retour en arrière et il devra prévenir son frère. Il rédigea très certainement un corbeau demain avec les invitations de mariage qu’il devra écrire. Il aurait pu demander son aide à un copieur, mais Edmund jugeait que si l’écriture était la sienne cela renforcerait la perception de son envie de paix avec ses voisins. Cependant, pour le message à son frère, il devra se contenter du minimum. Il ne serait pas très sage de mettre sur le papier leurs réelles intentions, Damion devra attendre le mariage pour tout savoir et rencontrer sa promise.
- D’ailleurs Aelinor, plutôt que d’apprendre la nouvelle par messager, vous êtes bien évidemment fortement invitée à venir à nos noces avec la future princesse. Ce sera l’occasion de venir récupérer vos deux chevaux et que je puisse vous présenter votre fiancé. Bien qu’il soit factice, il ne l’est en réalité que pour nous et il serait préférable que nous ne manquions pas trop aux traditions afin de ne pas lever de soupçon. Car sans grandes surprises, nous savons déjà que nous attirerons l’attention de tous.
Le Prince de Dorne prit à nouveau une gorgée de liquide, il faudra aussi qu’il annonce la nouvelle au clan dornien présent à Port-Real. Il n’avait pas encore décidé s'il en donnerait tous les détails. Beaucoup d’oreilles traînaient au Donjon Rouge et tout ceci composait une information que beaucoup aimeraient posséder. Surtout un certain Bronn.
Edmund Gargalen
Aelinor hocha la tête lorsque le Prince annonce que les termes lui convenaient. Elle n’avait aucune raison de demander plus, il ne s’agissait pas de saigner son partenaire à blanc bien au contraire. L’alliance commerciale entre Dorne et Villevieille, voir plus si elle parvenait à convaincre les autres seigneurs de faire affaire avec le Gargalen et bien plus encore si elle arrivait à ses véritables objectifs, devait être lucrative pour les deux partis. Edmund sortit alors un parchemin et elle prit tout son temps pour le lire avant d’y apposer sa signature. Elle avait l’habitude de lire en détail tous les contrats, c’était les affaires et elle n’en était pas à son coup d’essai, même si c’était en revanche la première fois qu’elle signait un contrat de fiançailles. Après s’être assurée que le document était conforme à ce qu’ils s’étaient dit, elle prit la plume, la trempa dans l’encrier et laissa la gout d’encre noir superflu retomber dedans en regardant le jeune homme. Puis, elle apposa sa gracieuse signature avec grand soin et releva la tête avec un sourire.
__ Mais bien sûr votre altesse, je ne voyais pas les choses autrement. Je vous remercie pour votre invitation et me ferait une joie de venir afin de rencontrer mon fiancé, le Lord votre frère. Je ne suis pas certaine en revanche que toute la famille soit présente. Cela va dépendre des prochains événements. J’en aviserai mon père dès que possible et vous tiendrai informé. Il nous faut seulement trouver un bateau.
Elle se pencha vers le dornien et ajouta quelques mots à voix basse sur le ton de la confidence, car s’en était une. La confidence, si ce n’était a mise en garde d’une femme qui connaissait le Donjon Rouge comme sa poche depuis le temps qu’elle en arpentait les couloirs et qu’elle écoutait ce qui se tramait aux portes du pouvoir.
__ Tâchons de garder notre arrangement pour nous seuls. Les murs ont des oreilles et il serait dommage que votre plan tombe à l’eau à cause d’une langue trop pendue. Je compte sur votre discrétion et vous pouvez compter sur la mienne. Quant aux chevaux, bien que ce soit un honneur de pouvoir chevaucher un coursier dornien, après ce service que vous me rendez, votre silence est tout pardonné. Vous pouvez les garder.
L’encre avait à présent séché sur le parchemin qui la liait à la Maison Gargalen. C’était fait et le répit que lui offrait ce document valait tout l’or du monde. Elle voulait depuis deux ans lier commercialement Dorne à sa famille, elle avait enfin réussi même si une partie du contrat était factice, l’autre survivrait aux fiançailles parce qu’elle était dans l'intérêt de tous. Mais oui, elle avait un besoin vital de cette alliance. Au niveau commercial, les autres partenariats passés suffisaient largement à remplir les caisses de Grand Tour, bien que celui-là ouvrait un nouveau marché intéressant et des perspectives de bénéfices non négligeables. Mais jamais elle n’aurait pu épouser Bronn sans rien tenter pour lui échapper et tous les scénarios qu’elle avait prévu se terminaient dans un bain de sang qu’elle préférait éviter. Il n’y avait jamais aucune garantie de l’issue d’une guerre, mais là, ses chances étaient ridiculement minces devant le jeu de l’adversaire. La prudence s’imposait en ce début de partie, elle devait déplacer ses pièces avec attention pour prendre plutôt que d’être prise. Et si elle devait sacrifier une pièce, il fallait que cela en vaille la chandelle.
Edmund observa la brune lire attentivement le bout de parchemin qu’il venait de poser tout en buvant son thé. Elle avait bien raison même s’il n’était pas dans la nature d’Edmund d’essayer de doubler ses interlocuteurs, surtout avant de conclure une alliance avec eux. Il écouta attentivement les prochains mots de la bieffoise.
- Bien entendu, je vous laisserai l’annoncer à votre famille. Et n’hésitez pas à organiser une rencontre avec le Lord Baelor si le besoin s’en ressent. Pour ce qui est de votre voyage pas d'inquiétude, je pense que nous avons toute la place qu’il nous faut sur notre embarcation. Et si je me trompe, je ne doute pas que mon ami Nymerios Antaryon saurât vous trouver une cabine sur la sienne.
Le renard s’en fallait même très certainement une joie de le faire. Edmund tendit l’oreille lorsque Aelinor se rapprocha de lui tout en plongeant son regard dans les eaux de la baie. Il acquiesça à ses mots d’un signe de la tête avant de se redresser.
- De quel arrangement parlez-vous ? Dit-il avec un sourire. - Et pour les chevaux pas d'inquiétude, voyez ça comme mon cadeau de fiançailles. Je ne laisserais quand même pas les membres de ma famille monter des bêtes ordinaires.
Surtout qu’il était relativement en bons termes avec les éleveurs de la région pour s’assurer un bon approvisionnement à sa cavalerie. Il avait ordonné à quelqu’un faire le tour de tous les élevages pour trouver un spécimen blanc, il en entendrait parler pendant des semaines si au final tout ceci était avorté.
- Sur une note plus légère, je vais quand même introduire le reste de ma famille présente ici. Vous avez évidemment ma fiancée Elia Dayne que vous avez aperçue hier. Et vous avez ensuite mes deux sœurs Sara et Erena. Sara, vous ne l’avez pas vue en dehors du tournoi, mais en revanche Erena était présente avec moi lors du Grand Concile, vous l’aurez très certainement aperçu.
Edmund redoutait en partie leur réaction, en soi, il n’avait besoin de consulter personne, mais par habitude les décisions concernant la famille étaient prises en groupe surtout depuis la mort de leur père. Mais ici, Edmund avait tout fait dans leur dos et surtout celui de Damion qui était le premier concerné.
Edmund Gargalen
__ Oui, il faut d’abord que je lui parle en privé, mais bien sûr, vous verrez mon père dès que possible, ne serait-ce que pour donner le change.
Répondit-elle d’un air entendu. Dire la vérité à son père serait sans doute indispensable, mais était-ce pour autant prudent ? Elle se poserait la question plus tard, pour l’instant, elle se demandait si Edmund savait que la délégation Hightower était venue avec toute la garde de Villevieille, laissant le soin à Gunthor d'organiser le guet de Villevieille en conséquence. Elle hocha la tête.
__ Nous avons cent hommes d’armes et leurs chevaux, deux carrosses et une dizaine de chariots, plus presque toute ma famille. Cela fait un important chargement.
Aelinor arqua un sourcil amusé et reprit en espérant un peu soulager le Prince. Après tout, Desmera devait rentrer à La Treille et Humfrey l’y accompagnerait certainement avec Lady Denyse, donc à moins que Baelor ne s’y oppose, la moitié des hommes des Hightower rentreraient avec eux et probablement les voitures avec. Et puisque ce dernier avait proposé de partager son embarcation, elle espérait fortement laisser Baelor discuter avec Edmund lors du voyage et prendre la cabine que lui trouverait Nymeros. Ainsi, elle éviterait de se trouver trop près du jeune homme et pourrait parler affaire avec son ami et qui sait, peut-être apprendre quelques détails croustillants sur le Gargalen et sur sa famille que le Braavien semblait bien connaître.
__ Cependant, il est probable qu’une partie des troupes et de nos affaires retournent directement à Grand Tour par la route, notamment les tentes qui, j’imagine, ne nous seront d'aucune utilité à Lancehélion.
Elle n’eut pas le temps de lui répondre pour l’absence d’arrangement qu’elle s'étonna de se voir offrir malgré tout les chevaux. Il était certain que cela supprimerait tous les doutes qui pourraient alors subsister que les fiançailles entre elle et Damion soient bien réelles et profondément désirées par les deux parties pour ancrer une paix et une alliance commerciale sans aucun doute bénéfique bien au-delà des frontières de Dorne et du Bief. Elle sourit donc en se demandant quel présent somptueux elle allait bien pouvoir faire à Damion et comment trouver un cadeau de mariage plus grandiose que ceux qu’elle avait déjà apportés pour marquer le coup en si peu de temps. Ne montrant rien de sa panique, elle répondit alors simplement :
__ C’est très gentil à vous.
La Hightower salua les membres de la délégation dornienne en tiquant sur Erena. Elle ne se souvenait pas lui avoir parlé au Grand Concile, peut-être avaient-elles échangé quelques banalités tout au plus. Ne serait-il pas finalement plus intéressant qu’elle fasse connaissance avec l’épouse d’Edmund et les sœurs de son fiancé et qu’elle laisse Baelor négocier avec Nymeros ? Quel dilemme ! Hum… si le secret devait perdurer, peut-être que le plus simple était qu’elles ne lui posent pas trop de questions.
- Je ne crains qu'amener une armée avec vous ne soit pas possible, ne prenez qu’avec vous une garde rapprochée si vous le souhaitez. Votre sécurité à vous et votre famille sera assurée par la garde de Lancehélion et je ne doute pas que Damion saura mettre ses propres hommes à la disposition de sa fiancé.
Les craintes d’Aelinor étaient peut-être fondées, mais le prince ne permettrait pas qu’une grande quantité d’hommes d’armes étrangers foulent ses terres. Aussi pacifiques qu’ils pourraient le prétendre.
- Et pour votre logement pas d'inquiétude en effet, vous serez logez vous et votre famille au Palais Vieux, nous trouverons une caserne de libre pour vos hommes. Les laisser dans des tentes dans le désert surtout celle que j’ai pu apercevoir au tournoi ne serait qu’un châtiment à leurs égards. Et bien sûr, dépendamment du temps que vous souhaiterez rester, les portes des Jardins Aquatiques vous sont ouvertes si vous souhaitez y séjourner quelques jours et profiter d’un air bien plus frais.Il marqua une pause. D’autant plus que vous aurez une nouvelle monture à essayer. Dit-il avec un franc sourire.
Dans ses nouvelles habitudes de Prince, il avait commencé à presser la fin de ses entrevues. Beaucoup de seigneurs et interlocuteurs avaient bien moins à faire que lui et faisaient beaucoup dévier les sujets, ce qui avait pour effet de le mettre en retard sur une organisation déjà trop complexe. Même s’il appréciait relativement bien la présence d’Aelinor, il la questionna sur la suite de leur entrevue :
- Lady Aelinor, y a-t-il un autre sujet pour lequel vous souhaitez vous entretenir ?
Edmund Gargalen
__ Une armée ? De quelle arme parlez-vous ? Il s’agit seulement de la garde de la famille Hightower.
Répondit-elle surprise par les propos du Prince. N’avait-il pas à Dorne une garde encore lus conséquente ? Il avait de la chance d’avoir pu venir en bateau dans un pays en paix, mais ce n’était pas le cas des Bieffois, qui étaient à cheval, dans un royaume instable et sous la menace des Fer-Nés quad à leur retour. De plus, ni Aelinor, ni Baelor n’avaient la moindre confiance dans le guet de Port-Real ou les manteaux rouges de Tyrion pour assurer leur propre sécurité au sein de la capitale. Mais Edmund avait raison, les paramètres changeant du tout au tout entre Port-Réal et Lancehélion, ils pouvaient se permettre de réduire la voiture.
__ Très bien, alors 25 hommes suffiront j’imagine. J’espère que nous pourrons faire affréter des navires depuis Villevieille pour le retour, car passer par les Montagnes Rouges et Corcolline avec une escorte aussi réduite ne me dis rien qui vaille.
La brune était une femme prudente, préférant prévenir et éviter les risques dans la mesure du possible que de voir les affronter sans avoir décidé de quand, comment et sur quel terrain. Elle savait improviser, mais elle ne souffrait as de ne rien contrôler et elle ne contrôlait pas les hommes de Damion, ni d’Edmund, donc elle ne savait pas si elle pouvait se fier à eux. Elle n’avait confiance qu’en sa famille et en les soldats qui constituaient la garde de Grand Tour. Elle n’avait pas peur, mais elle estimait que la situation géopolitique n’était pas optimale pour voyager sereinement, alors elle prenait simplement les mesures qui s’imposaient pour éviter de se faire surprendre. Évidemment, elle comprenait également la position du Gargalen et elle était tout à fait prête à faire des compromis en termes de sécurité pour qu’il se sente également en sécurité. Autant Port-Real avec son guet conséquent ne craignait pas une centaine de soldats dans une escorte, autant le guet de Lancehélion était nettement moins important.
__ Les Jardins aquatiques ?!
Évidemment qu’elle voulait les voir ! C’était même un rêve de petite fille qui allait se réaliser ! Elle se mit à rire quand il dit qu’elle aurait une nouvelle monture à essayer. Cela faisait deux rêves de petite fille qui allaient se réaliser en même temps. Et il lui évitait également le cauchemar d’un mariage avec Bronn. Aelinor attrappa les mains d’Edmund et les serra en le regardant avec un sourire.
__ Je vous remercie du fond du cœur, pour tout.
Quand il demanda si elle voulait évoquer un autre sujet elle secoua la tête et se leva avant de dire :
__ Mais si je peux vous être utile en quoi que ce soit, n’hésitez pas à me le dire.
- Oui pas de soucis, si aucun de vos navires n’a la possibilité de vous rejoindre à Lancehélion. Damion ou moi auront très certainement une embarcation qui pourra effectuer le trajet retour avec vous. La rassura-t-il.
Edmund ignorait combien de temps la Lady resterait à Dorne, il ne l’imaginait pas juste patienter à Dorne même avec ses fiançailles avec Damion. Même si son intérêt pour les Jardins Aquatiques signifiait qu’elle n’avait pas pour projet de partir juste après la célébration de ses noces. Le Prince fut cependant surpris lorsque Aelinor se saisit de ses mains pour le remercier, il ne s’attendait pas à un contact physique surtout venant de la Lady. Il se contenta de répondre avec un sourire.
- Je pense que oui, nous trouverons de quoi équilibrer notre arrangement. Dit-il en relâchant délicatement les mains de la Hightower avant de se lever. Mais pour le moment, nous devons nous rendre au tournoi et commencer à jouer nos rôles. J’imagine que venir vous asseoir avec nous dans la tribune royale ne vous posera pas de problèmes. De plus, nous avons votre oncle à soutenir si je ne m’abuse. Termina-t-il en indiquant la direction des écuries où attendait tout le reste de sa famille pour se rendre à la porte du Roi.
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