[PORT REAL] Fire we must be ♛ pv Alcéaerys [Terminé]

fire we must be

megalis & alcéaerys

an 305, lune 7, semaine 4, jour 7

♬ a war is coming ♬

Étonnamment bien mieux traités à la cour Port-Réalaise qu’au sein même de leur région natale, les Farman avaient eu la chance d’être accueillis au Donjon Rouge pour leur séjour à la capitale. Ils étaient arrivés bien en avance, assez pour que les jumeaux s’y fassent un petit nid de vipères. Si Megalis charmait par sa langue aiguisée et ses sourires chaleureux d’où poignait un froid glacial, Willos avait des appas plus francs – ses éclats de rire et la lumière qui émanait toujours de lui le rendaient visiblement fort attirant, ainsi, il s’était targué ce matin-là d’avoir glissé une camériste du Val dans son lit, s’offrant une oreille à son service dans le château. Tandis que Megalis laissait éclater à ses lippes un sourire gouailleur, aimant réchauffer la glace qui l’habitait aux rayons de son frère, Eddara s’était elle inquiétée de sa discrétion. Le lion n’est pas roi parce qu’il a un couronne autour du cou, il l’est parce qu’il sait semer terreur derrière lui comme il inspire le respect, lui avait-elle asséné. Willos, dans toute la beauté qui le constituait, avait offert à leur grand-mère un sourire acéré – et répondu du tac au tac : mais le marin avisé se soucie de la poupe comme de la proue, bonne-maman, je ne faisais que prendre soin de mon armada. L’aïeule, lasse du cabotin, comme elle l’appelait en référence à son navire, avait pris congé en prenant avec elle Rowena. Où était-elle bien partie ? Ils l’ignoraient. Et tandis que Luthor les abandonnait à son tour pour aller régler quelques tâches qui incombaient à un seigneur, les deux jumeaux avaient décidé de prendre la route des jardins. Willos ne les avait pas vus depuis longtemps, tandis que Megalis les avait sillonnés des centaines et des centaines de fois. Seulement, à l’époque, elle n’avait pas sa morgue d’aujourd’hui – tandis qu’elle avançait autrefois la tête basse, emboîtant le pas de sa lionne de reine, elle incarnait désormais cette féroce féline et empruntait une démarche royale.

Dans les jardins, alors que les rares nobles qui s’y trouvaient parlaient la voix basse et semblaient se faire petits et discrets, Willos dénotait parfaitement. Il avait la démarche gaillarde et son sempiternel sourire accroché aux lèvres. Offrant ses dents au soleil du début de matinée, il apercevait au loin des nuages noirs qui annonçaient le mauvais temps à venir. Le tournoi du Donjon Rouge ne se déroulerait visiblement pas sous les meilleurs auspices. Megalis coula un regard vers lui, fronçant à peine les sourcils – il ne cesserait jamais de l’intriguer, avec son pas presque sautillant et toute la joie de vivre qui était sienne. Alors qu’il glissait une fleur derrière son oreille en lui offrant un grand sourire, elle rit.

— Ne devrais-tu pas t’inquiéter pour le tournoi ? Les joutes débuteront d’ici quelques heures… Et le mauvais temps s’annonce.
— Quand j’aurai remporté la victoire, ma chère sœur, je te couronnerai reine d’amour et de beauté.
— Ne sois pas si sûr de toi, on dit que les meilleurs chevaliers du royaume seront présents.
— Les meilleurs chevaliers du royaume ? Ne sont-ils pas tous morts à la guerre ?
— Willos !

Il éclata d’un rire léger et Megalis ne put que le suivre tandis qu’il saisissait son bras pour l’entraîner dans sa marche trop légère, bien inconvenante pour leur rang. Mais la lionne rouge ne pouvait lui en vouloir. Sans lui, elle ne serait rien.

— Puis tu ne peux pas me nommer reine d’amour et de beauté, ce serait parfaitement malséant. Que pourraient penser les gens de nous ?
— Les gens, ma tendre, sont de parfaits abrutis. Autrement, ils sauraient qu’il n’y a rien de plus pur que l’amour d’un frère pour sa sœur.

Il posa un baiser contre sa tempe, lui arrachant un autre rire. Megalis n’était pas connue pour sa joie de vivre, si elle savait offrir des sourires mordants, elle leur préférait généralement une expression de froideur quasi-constante qui s’accordait à merveille avec la couleur de ses yeux. Et pourtant ! Malgré ce flegme apparent, la jeune femme cachait un caractère bien plus passionné et emporté qu’elle ne réservait qu’à ses intimes. Et ceux-ci étaient rares. Mais Willos était celui dont elle était la plus proche, mais aussi le plus cher à son cœur. Elle savait que c’était mal, d’avoir des préférences au sein de sa famille, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Ils étaient nés ensemble. Et quand on l’avait arrachée à sa famille pour cinq années, le seul dont elle avait gardé un souvenir intact, c’était lui. Ça avait toujours été lui.

— Et la forme d’amour la plus impure est celle que porte une certaine dame à un certain dornien, glissa-t-il à son oreille.

Megalis lui ordonna de se taire, lui donnant un coup de coude dans les côtes. S’il n’y avait visiblement personne pour les entendre, mieux valait rester méfiants. Et si Willos était au courant de l’aventure de sa sœur avec le Uller, elle ne voulait certainement pas que cela s’ébruite, et il le savait très bien, mais son frère était un blagueur invétéré et sa belle gueule de connard le sauvait toujours. Megalis lui pardonna d’un battement de cils. Alors qu’elle allait ouvrir la bouche pour reprendre, elle aperçut plus loin une dame. Son cœur rata un battement. La jeune lionne n’eut pas à chercher un quelconque blason ou des couleurs – le physique parfaitement valyrien de la noble trahissait son nom. La Farman ne put s’empêcher de se raidir – la dernière fois qu’elle avait aperçu cheveux d’argent et yeux améthyste, elle y avait perdu sa reine, et avait cru mourir. Le souvenir du feu s’abattant cruellement sur le Donjon Rouge lui revint et elle cligna plusieurs fois des yeux pour se reprendre. Elle pouvait sauver les apparences autant qu’elle le souhaitait, Megalis le savait au fond d’elle-même : elle garderait longtemps encore les stigmates de cette guerre. Alors que son frère et elle approchaient de la valyrienne, ils s’inclinèrent de concert.

— Dame Velaryon, la salua sobrement Megalis en retroussant ses lèvres dans un sourire. Vous profitez du calme des jardins avant que n’arrive la tempête ?

(c) DΛNDELION

— Fire we must be. | @Megalis Farman

Le tournoi était le parfait prétexte pour se rendre à Port-Réal et marcher parmi les vipères de la cour. Le Donjon Rouge ne lui avait pas manqué, mais elle marchait dans ses couloirs comme si le château lui appartenait : avec la grâce qui lui était propre et la férocité de l'animal sauvage qui couvait en son sein. Et pour que cette impression de pouvoir devienne enfin une réalité, la jeune femme devait faire preuve d'intelligence et bien choisir ses amis... comme ses ennemis. Si elle était alliée avec Aelinor Hightower, elle ne pouvait s'empêcher de se méfier d'elle : peut-être le sang de ses ancêtres parlait-il pour elle, mais Alcéaerys avait tendance à faire attention à qui elle donnait sa confiance. Et pour l'heure, la brune n'avait pas toute la sienne : sa famille semblait bien trop prompte à chercher des ennuis à leur suzerain alors qu'ils n'avaient déjà pas les moyens de combattre la vermine qui envahissait leurs côtes. Et même si elle avait ses ambitions, l'hippocampe ne ferait jamais rien pouvant nuire à Rhaenys ou à Monterys. Elle voulait les voir en vie - et se servir d'eux, certes.

C'était d'ailleurs ce dernier qui lui avait demandé de l'accompagner lors d'une balade dans les jardins du Donjon Rouge. Et elle n'avait pu refuser en voyant le regard suppliant de son neveu : elle l'adorait et il savait parfaitement en jouer pour arriver à ses fins. Le petit était intelligent et manipulateur, elle s'en félicitait déjà. Même si, au fond d'elle, une voix lui hurlait qu'elle réitérait les erreurs du passé en le formant à son image... exactement comme sa mère, son père et son époux l'avaient fait pour elle. Dans ces moments-là, une pointe de culpabilité lui transperçait le cœur et elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Et puis elle se rappelait pourquoi elle faisait tout ça, et balayait ses remords d'un sourire tranquille. Mais elle n'oubliait pas. Elle n'oubliait jamais. Monterys attira son attention en tirant légèrement sur sa main et elle baissa les yeux vers lui avant de lui sourire d'un air amusé. Il n'était plus le petit garçon dont elle avait dû s'occuper après la mort successive de son père puis de son frère. C'était désormais un jeune adolescent qui lui réclamait tous les jours de lui trouver un chevalier pour faire son écuyage. La valyrienne ne cessait de repousser ce moment, refusant de le voir s'éloigner d'elle, mais elle savait qu'elle devrait s'y résoudre à un moment ou à un autre.

Leur petite balade dura un moment : ils furent seuls alors qu'ils déambulaient dans les allées et s'arrêtaient devant les fleurs les plus délicates. Ils furent tout aussi seuls lorsqu'ils s'approchèrent de la falaise pour observer l'horizon et commenter le temps. Puis, alors qu'ils prenaient la direction du Donjon Rouge pour rentrer - le petit devait faire ses leçons - elle aperçut les premiers signes de vie depuis un moment. Jusqu'à voir deux nobles s'approcher d'eux, des jumeaux, au vu de leur ressemblance. Haussant un sourcil, elle reconnut immédiatement les Farman - la petite qui suivait Cersei comme un chien n'avait pas tant changé, avec les années. Posant sa main sur l'épaule de son neveu pour l'arrêter, elle les regarda approcher en laissant ses lèvres s'étirer en un sourire tranquille, ne désirant pas attirer l'attention. Mais ses yeux étincelaient d'un semblant de rage qui ne lui était pas habituel : elle détestait ceux qui avaient un lien, de près ou de loin, avec les Lannister. « Ser Willos, Lady Farman. » répondit-elle d'un ton plat, en les fixant sans curiosité, se demandant ce qu'ils lui voulaient. Sentant l'évidente tension qui avait tendu le corps de sa tante, Monterys ne se contenta que d'un rapide hochement de tête, prétextant une fausse timidité. « En effet, j'accompagnais mon neveu qui désirait se dégourdir les jambes avant ses leçons hebdomadaires. » Elle observa tour à tour le frère et la sœur d'un œil critique avant de ramener ses mains devant son ventre. « Et vous ? Une promenade toute aussi matinale ? Ou peut-être échappez-vous à la ferveur régnant dans le château. »

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ft alcéaerys velaryon

La Velaryon se crispa, elle avait dans les yeux une flamme enragée. Cela n’étonnait guère Megalis. Elles avaient choisi des camps opposés durant la guerre. Et bien que la jeune lionne n’ait eu réellement le choix, prisonnière des Lannister plus qu’elle n’était leur alliée, elle avait développé un attachement profond pour Cersei. Un sentiment étrange que, même des années après, elle n’avait plus jamais ressenti pour autrui. Fut-ce de l’amitié, de la peur, ou… Non, bien sûr que non. Ou la reine incarna-t-elle à ses pauvres yeux un semblant de figure maternelle ? Ou peut-être ce sentiment était-il sororal… Qui pouvait bien le dire ? Megalis elle-même l’ignorait. Sa grand-mère disait qu’elle était sous influence. Que le bel oiseau avait été lâché, trop tôt, dans la cage du lion. Mais la vieille ne pardonnait rien, et à ses yeux, elle demeurait la seule responsable. Alors elle avait porté son deuil, seule. Était restée longtemps l’esclave de ses souvenirs. Seule. Personne n’avait porté sa douleur avec elle. Personne n’avait su la soutenir. Elle leva le menton, adoptant une posture aussi altière que la dame de Lamarck, bien que son sourire trompait ses sentiments profonds.

Megalis n’aimait pas son attitude. Elle n’aimait pas la vileté dans ses mots. Ni le regard critique qu’elle posait sur eux. Et encore moins ce qu’elle savait d’elle : elle avait suivi Daenerys dans sa guerre. Et Daenerys avait tué Sebaston. Un deuil supplémentaire pour le cœur déjà blessé de la Farman, le palpitant depuis s’était totalement brisé, comme un verre éclaté au sol. Willos sentit probablement que sa sœur se glaçait de l’intérieur – il avait été le seul à l’écouter relater ce qu’elle avait vu de ses yeux, le seul à lui avoir offert oreille attentive et réconfort. Alors, son éternel sourire gavroche aux lèvres, il répondit pour eux deux.

— Nous profitons simplement d’une marche avant le tournoi. Histoire que je me dégourdisse un peu les jambes avant de pourfendre mes adversaires.

Il avait le ton assuré et la voix pincée d’ironie, oh, qu’il était arrogant. Megalis tourna vers lui un sourire, le regard brillant, son jumeau avait ce don de lui arracher ses plus beaux rayons. Elle se réchauffait aux siens autant que faire se peut, et espérait que le soleil qui jaillissait de lui touche chaque être en cette journée qui s’annonçait morose. Rapidement, elle reporta ses yeux sur la dame.

— Pardonnez mon frère, il est bien trop rogue, dit-elle dans un sourire moqueur.

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Alcéaerys était de nature méfiante envers les autres. Ne jamais donner sa confiance trop vite, ne jamais s'attacher aux autres... Là étaient les enseignements qui lui avaient été donnés. Et comme le bon petit soldat qu'elle était, elle appliquait ces adages à la lettre dès qu'elle n'était plus en la seule compagnie de ses proches. Et le passif entre les Velaryon et les Farman, induit par celui entre les Targaryen et les Lannister, jouait pour beaucoup dans sa froideur envers les deux jeunes gens. Elle ne pouvait s'en empêcher, c'était plus fort qu'elle. Comment lutter contre ce qui lui avait été inculqué dès son plus jeune âge ? Si elle se croyait libre, il fallait pourtant admettre qu'elle avait tout d'un animal en cage enfermé derrière les idéaux prodigués par sa famille.

Mais pourtant, d'un coup, son attitude s'apaisa. Ses épaules furent moins crispées et son visage se détendit alors qu'elle observait les jumeaux. Monterys dû sentir son changement d'attitude, car il se détacha de sa tante et alla flâner quelques mètres plus loin, peu intéressé par les messes basses des adultes. La couronnienne n'en prit pas ombrage et se contenta de lui lancer un regard avant de s'intéresser aux deux blonds qui avaient été les déclencheurs de ses changements d'attitude soudain. Les voir interagir ainsi ensemble lui rappelait une époque lointaine de sa vie, lorsque tout allait bien et qu'elle était aussi proche de Monford que Megalis l'était de son frère. La nostalgie lui pinça le cœur durant une seconde avant qu'un sourire amusé n'étire ses lèvres face aux dires du jeune homme.

— Je vous souhaite alors de gagner le premier prix, Ser, répondit-elle d'un ton loin d'être moqueur, comme si elle pensait réellement ses mots.

Peut-être les pensait-elle.

— Je vous comprends néanmoins, une promenade par ce temps est une bénédiction des Sept.

Elle finit par reporter son attention sur Megalis et secoua négativement la tête pour dissiper tout malentendu. Loin de prendre la remarque de Willos comme une insulte, elle s'en amusait plus qu'autre chose. L'ambition était toujours bonne, et il en fallait, pour survivre dans ce monde.

— Il n'y a rien à pardonner, lança-t-elle avant de s'incliner légèrement. Je vous demande un moment.

Un regard vers Monterys suffit à le faire revenir vers elle, et la jeune femme se pencha sur son neveu pour lui indiquer de rentrer dans leurs appartements pour continuer sa lecture du moment. Plantant un baiser dans ses longs cheveux immaculé, elle le regarda s'éloigner avant de se tourner vers Willos et Megalis.

— Êtes-vous attendus quelque part ou pouvons-nous partager un petit-déjeuner sur l'une des terrasses du jardin ?

Son regard, aiguisé par les années, se posa sur la jeune femme qu'elle détailla, attendant de capter la moindre réaction qu'elle pourrait observer sur ses traits. Elle était curieuse de savoir ce qu'elle répondrait, d'autant qu'à la base, la proposition partait d'une bonne intention : elle n'avait pas encore manger et elle n'aimait pas se sustenter seule. Et elle savait qu'il lui fallait vite nouer des alliances avant de se retrouver noyée par ses propres ambitions.

Ciaran

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La valyrienne parut se détendre, ses épaules s’affaissant légèrement et son regard radouci. Pourtant, Megalis ne put en faire de même. La catastrophe qui avait eu lieu deux ans plus tôt était encore trop récente, la blessure fraîche. Elle pouvait tenter de se convaincre autant qu’elle le souhaitait : elle restait marquée par ce jour et son deuil était loin d’être terminé. Ce jour, elle avait perdu Cersei. Et c’était tout son monde qui s’était écroulé. Elle pouvait paraître fière et digne, lever le menton et adresser ses regards les plus méprisants : Megalis restait une enfant qu’on avait brisée. Puisqu’elle se perdait dans ses pensées et ses peurs qu’elle peinait à enfouir face aux cheveux d’argent, Willos lui sauva la mise – toujours paré de son plus beau sourire, il inclina franchement la tête face à la dame de Lamarck.

— Je vous remercie, ma dame, j’espère que les dieux entendront vos paroles.

Megalis revint à la réalité aux mots de son frère, elle arqua un sourcil franchement moqueur. Il avait parlé d’un ton trop théâtral pour être sincère. Willos se fichait des convenances, il n’était pas un menteur ou un comploteur comme les autres membres de sa famille. Il était un joueur. Petits, ils se rêvaient prendre le large ensemble, partir en quête d’aventures. Ils seraient devenus acteurs à Essos, auraient fait le tour des Cités Libres et se seraient joués du Masque que leur avait inculqué leur grand-mère pour devenir les meilleurs comédiens de l’Est.

C’était une réalité qui leur était interdite. Ils étaient nés Farman, hélas.

La dame de Lamarck envoya son neveu à sa leçon avant de les inviter à partager un petit-déjeuner. Willos, soucieux du bien-être de sa jumelle, l’interrogea du regard. Elle se para d’un sourire et accepta d’un geste de la tête.

— Ce serait avec grand plaisir, ma dame.

Ils prirent la direction des terrasses, la jeune femme toujours accrochée au bras de son frère. Cherchant son soutien absolu – Alcéaerys ne lui avait rien fait, en soi, mais son physique typiquement valyrien ne lui rappelait que trop Daenerys. Elle tenta de lui faire un peu la conversation, espérant oublier ce sentiment de gêne.

— Êtes-vous arrivée depuis longtemps à la cour ?

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Si Alcéaerys se détendait, radoucie par le comportement des jumeaux l'un envers l'autre, elle n'oubliait pourtant pas. Elle n'oubliait pas que les Lannister avaient tué son père et son frère, elle n'oubliait pas la douleur et les larmes. Pourtant, elle savait que les deux jeunes gens devant elle ne portaient pas le nom Lannister, mais bien Farman. Et il fallait être idiot pour ne pas savoir que les Farman ne portaient pas leurs suzerains dans leurs cœurs, surtout certains membres de la famille. Elle avait eu ouïe dire de tensions remontant à plusieurs années... Même si elle n'était pas certaine que ce soit vrai, elle pouvait bien laisser le bénéfice du doute après tout.

Son regard se porta sur Willos et ses sourcils se froncèrent très légèrement, assez pour qu'on capte son trouble : elle savait qu'il n'était pas sincère et se jouait d'elle rien qu'au ton employé, mais elle ne fit aucune remarque, lui adressant simplement un signe de tête. Son regard se porta sur Megalis et elle aperçu son sourcil haussé en signe de moquerie, mais ne s'y attarda pas.

Peu importe ce que les autres pensaient d'elle, après tout.

Congédiant Monterys pour qu'il aille à ses leçons, elle eut une petite pensée vers sa sœur. A une époque, elle la détestait tellement qu'il lui était impossible d'imaginer partager une forte relation avec elle. Se comporter comme le faisaient Willos et Megalis lui semblait trop difficile, un idéal inaccessible. Et pourtant, avec le temps, elle s'était adoucie avec Rhaenys. Elles n'étaient pas aussi proche que ce qu'Alcéaerys avait pu l'être avec Monford, mais c'était déjà une grande avancée. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si, un jour, elles seraient aussi liées que la fratrie devant elle.

Lorsque Megalis accepta sa proposition après un échange de regards peu discrets, l'insulaire hocha la tête et lui sourit sincèrement. Prenant la direction d'une terrasse à leur côté, elle resta silencieuse un moment jusqu'à entendre la question de la blonde.

— Quelques jours. Il ne faut pas longtemps pour rallier Marée Haute mais je préférai arriver en avance, lui répondit-elle alors qu'ils arrivaient aux abords d'une jolie terrasse avec vue sur la mer. Et vous ?

La valyrienne s'installa sur une chaise face à la mer, pouvant ainsi profiter des embruns marins, mais surtout de la vue : Marée Haute lui manquait déjà. Pourtant, elle tourna ses yeux violets vers la ouestrienne, désirant percer l'abcès immédiatement : le malaise l'étouffait et elle n'appréciait pas être jugée pour son apparence. Car malgré le fait qu'elle le cachait bien, Alcéaerys se doutait de ce qui la dérangeait : sa ressemblance avec Daenerys Targaryen, qui avait brûlé la cité, tué des milliers de pauvres gens et détruit en partie le Donjon Rouge alors que Megalis était encore dedans.

— Je suis fort au courant des terribles événements qui vous sont arrivés, lady Megalis. Vous m'en voyez réellement navrée. Néanmoins, je tiens à vous assurer d'une chose : je ne suis pas elle, lâcha-t-elle d'un ton calme, rivant son regard dans le sien, presque féroce.

Ciaran

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Instinctivement, Willos et Megalis portèrent leur regard sur la mer, dès lors qu’ils parvinrent sur la terrasse. Irrémédiablement attirés vers celle qu’ils vénéraient au même titre qu’un dieu, enfants qu’ils étaient de la houle et de l’océan, le jeune homme était lui plus soucieux de la date de sa prochaine navigation. Il avait le pied marin plus que n’importe lequel des enfants Farman et était tout désigné pour succéder un jour à Criston à la tête de la flotte Belle-Isloise. Sa jumelle, elle, s’inquiétait d’autres choses : de leur hôte, pour commencer, qui faisait remonter en elle des souvenirs craintifs qu’elle avait cru enfouis depuis longtemps.

De cette cour, ensuite, qui lui rappelait trop Cersei.

Plongée dans ses pensées, Megalis n’entendit pas la question que leur retournait Alcéaerys. C’est Willos qui répondit, armé d’un grand sourire.

— Nous avions si peur d’être en retard que nous sommes ici depuis presque une lune, répondit-il dans un rire trop honnête.

Sa sœur revint à elle en entendant son éclat de rire. Elle tourna ses yeux clairs vers eux et força un sourire à ses lèvres. Elle reconnaissait maintenant cette terrasse, où très exactement, elle avait parfois déjeuné avec Cersei. Son regard se voila de peine et de honte. Elle, une Farman, une Belle-Isloise, qui s’endeuillait de la perte de la lionne d’or. C’était, tout bonnement, une honte. Eddara l’aurait fouettée d’un grand coup de ceinture si elle avait su.

Les mots de la Velaryon atteignirent Megalis. Elle entrouvrit une bouche sur une stupeur muette, avant de la refermer pour étaler à son visage un pâle sourire.

— Je suis navrée, souffla-t-elle. C’est juste… Ses mots s’éteignirent derrière un froncement de sourcils confus. Le souvenir est encore frais, mais je n’en doute pas, ma dame.

Willos s’approcha d’elle et lui serra brièvement les mains pour lui insuffler un peu de courage, et après un hochement de tête entendu, Megalis se décrispa un peu. Elle joignit ses mains devant elle dans un geste plein d’un entrain un peu forcé, souhaitant faire bonne figure, et eut un sourire plus sincère. Elle voulait bien faire. La dame de Lamarck ne lui avait jamais fait de mal, elle ne pouvait seulement s’arrêter avec sa ressemblance avec la reine dragon.

— Ce déjeuner, alors, dit-elle avec plus de chaleur.

Son frère jumeau s’éloigna de quelques pas pour héler deux serviteurs qui passaient là et leur demander de ramener quelques mets pour leur dresser la table. Pendant ce temps, Megalis profita de son instant seule avec la valyrienne pour s’excuser encore.

— Oubliez cette méprise, je suis réellement confuse, sourit-elle avec plus de douceur.

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Farman et Velaryon avaient plus en commun que ce qu'elle pouvait penser : tous insulaires, tous amoureux de la mer et de ses bienfaits. Alcéaerys vivait pour voir le soleil briller sur les vagues se déferlant sur les côtes de Marée Haute, tout comme elle aimait sentir la brise marine dans ses cheveux ou l'odeur de l'eau iodée de bon matin. Et de ce qu'elle pouvait voir, il en était de même pour les jumeaux Farman. Irrémédiablement, elle se sentie liée à eux par cette passion et cet amour farouche qu'ils partageaient pour l'océan.

Portant son regard sur Willos lorsqu'il répondit à sa question, elle ne s'offusqua pas du silence de la jumelle et sourit au jeune homme, retenant un léger rire.

— Et bien, ne dit-on pas qu'il vaut mieux être trop prudent ? Je suppose que vous aviez raison de partir si tôt, répondit-elle d'un ton amusé.

Du coin de l'œil, la valyrienne observa Megalis, qui semblait enfoncée bien loin dans ses pensées pour leur prêter attention, jusqu'à ce qu'elle ne force un sourire qui sonnait bien faux. N'en prenant pas ombrage, elle sentit son cœur se serrer légèrement en voyant son regard se voiler et son teint blanchir légèrement. Se pinçant les lèvres, elle sentit qu'elle avait peut-être commis une bévue, elle resta silencieuse un moment avant de s'installer à table, ne souhaitant pas remuer le couteau dans la plaie. Pourtant, elle ne put s'empêcher de la rassurer à sa manière, refusant d'être comparée à Daenerys Targaryen. Elle n'était pas elle, et ne le serait jamais.

Ses mots semblèrent faire mouche dans l'esprit de la blonde et l'insulaire répondit à son sourire par un autre, tout aussi honnête, avant de secouer légèrement la tête pour la rassurer.

— Ne vous inquiétez pas, je comprends mieux que quiconque que les traumatismes restent présents, même quelques années après les faits, répondit-elle d'un ton calme, refoulant ses propres souvenirs dans un sourire légèrement crispé. Mais je veux simplement vous assurer de ma sympathie et de ma bonne foi.

Alcéaerys observa la complicité des deux jeunes gens et elle sourit légèrement avant d'émettre un léger soupir. S'installant plus confortablement, elle sourit à Megalis en hochant la tête. Elle observa Willos s'éloigner pour héler des serviteurs avant de reporter son attention sur la jeune femme lorsqu'elle reprit la parole. Elle lui sourit à nouveau en balayant ses excuses d'un geste de la main.

— C'est déjà oublié, répondit-elle aimablement. Vous semblez très proche avec votre frère, vous me rappelez la relation que j'avais avec feu Monford, murmura-t-elle alors qu'une tristesse passagère s'affichait sur son visage avant que le masque des convenances ne reprenne sa légitime place.

Lorsque Willos revint vers elles, elle sourit à nouveau.

— Comptez-vous participer au banquet de ce soir ? leur demanda-t-elle d'un ton tranquille, histoire de faire la conversation et d'apaiser les quelques tensions qui pourraient subsister.

Ciaran

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Il n’était rien de plus indomptable que la mer, et même les plus éminents capitaines le savaient. Hormis Criston, songea Megalis en pensant à son dicton fétiche. Le marin avisé ne craint pas la tempête, disait-il la voix tonitruante – il la dompte. Elle eut un vague sourire en y repensant. Comme son oncle pouvait lui manquer maintenant qu’elle l’avait retrouvé. Quand elle était revenue à Belcastel et avait appris la mort de Sebaston, son cœur chagrin avait bien cru ne jamais plus avoir la sensation d’un père. Mais il y avait eu Criston. Celui qui dédaignait le mariage et se contentait de trois enfants bâtards, arguant qu’il y avait déjà bien assez de Farman pour provoquer un déluge en ce bas-monde, elle avait appris à l’aimer comme un paternel. Il lui faisait la leçon, la sermonnait, la félicitait ou encore la prenait dans ses bras.

Dans l’océan tempétueux de sa famille, Criston avait beau n’être qu’une goutte, il savait se faire doux roulis face aux autres brisants.

Elle regretta un instant qu’il n’ait pas été là. Lui, aurait su la rassurer.

Tandis qu’elle était pensive, Willos jouait de ses sourires et de ses mots comme il savait si bien le faire. Il n’avait pas à se forcer pour charmer autrui : il avait le rire communicatif et le parler franc, le tout enrobé d’un miel qui exagérait volontiers pour lui donner une allure comique. Solaire était le mot pour le qualifier.

— La vie est plus belle que la prudence, rit-il avec sincérité.

Megalis revenue à elle, elle lança un œil rieur vers son frère. Un bon vivant aux belles manières, elle saluait la performance. Au sourire honnête que la jeune femme offrit à la Velaryon, celle-ci répondit au pareil. Mais ses mots lui firent presque aussitôt froncer les sourcils et la Farman commença à s’offusquer :

— Je ne suis pas… Traumatisée, voulut-elle dire. Mais elle pouvait le nier autant qu’elle le voulait, elle restait terrorisée, profondément marquée par ses années de détention à la cour, par l’examen auquel l’avaient soumise les Moineaux, puis par la destruction pure et simple de Port-Réal. Puis, comme la dernière pierre de la ruine s’écroule, la mort de Cersei… Elle en cauchemardait encore. Megalis fit mourir son outrage derrière un battement de cils plus paisible, un soupir franchit ses lèvres. Vous avez peut-être raison.

Un faible sourire ourla ses lèvres, désolé. Car elle se savait hostile avec cette dame pourtant innocente et qu’elle ne le voulait pas profondément. C’était juste un trouble d’hier revenu la hanter, un malheur tombé du ciel qui en dépit du temps avait clairsemé celui-ci de nuages. Le temps n’effacerait sans doute jamais les blessures, mais il saurait les amoindrir. La preuve étant que la présence d’Ulwyck, le soir, la rassurait souvent de ses longues journées d’angoisse.

Alcéaerys lui pardonna rapidement ses écarts, et lorsque Willos s’éloigna et que les deux femmes furent installées à la table, la dame de Lamarck lui fit une confidence. Megalis capta un instant sa peine et s’en émut, lui offrant une mine douce.

— Nous sommes né ensemble, il est la moitié de moi, dit-elle en toute vérité avant de se pencher vers la Velaryon. Je ne peux qu’imaginer votre peine… Et je ne sais si cela saura l’apaiser un tant soit peu, ma dame, mais il repose aujourd’hui parmi les vagues, loin de toute souffrance.

Elle ponctua sa phrase d’un sourire compatissant avant de voir Willos revenir vers elles. Elle n’eut pas le temps de répondre à la dame de Lamarck que Willos prit les devants :

— Il nous faudra bien fêter mon arrivée en final, souffla-t-il dans un rire. Et vous, ma dame, serez-vous présente lors de ces festivités ?

Megalis leva les yeux au ciel, un franc sourire aux lèvres. Quel petit con il pouvait être ; et qu’est-ce qu’elle l’aimait ainsi. Un premier serviteur arriva, des couverts dans les mains, et déposa sur la table assiettes et godets avant de repartir, après une inclinaison respectueuse du buste.

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The fire you kindle for your enemy
often burns yourself more than them

Le sourire de Willos et sa bonne humeur étaient communicatifs, si bien que l'insulaire se retrouvé à sourire à son tour, hochant la tête.

— C'est bien vrai.

Reportant son attention sur Megalis, ses propos eurent l'air de la choquer. Ils n'étaient pourtant que pure vérité : ils étaient tous traumatisés par la guerre, chacun à leur façon. Et ils mettaient tous du temps à se remettre des sévices vécus. Certains allaient plus vite que d'autres, certains avaient été plus touchés que d'autre, mais c'était ainsi, et la valyrienne le savait mieux que quiconque. Car ses propres blessures n'étaient pas encore refermées : le sang ne coulait plus, mais la plaie était encore béante.

Alors lorsqu'elle tenta de se rebeller légèrement, la blonde la laissa faire sans rien, la laissant se rendre compte de la vérité : elle n'avait aucunement besoin de remuer le couteau dans la plaie après tout. Puis finalement, la tempête se calma, laissant à nouveau entrevoir le soleil.

— Je n'irai pas jusque là. C'est votre ressenti qu'il faut écouter avant tout, Megalis, lui dit-elle simplement. La vérité sur la façon dont vous vous sentez se trouve ici, fit-elle en désignant son cœur avant de lui sourire légèrement.

La Velaryon ne se départit pas de sourire, pardonnant les écarts de sa vis à vis, ne prenant absolument pas ombrage de ses mots parfois trop francs, qu'elle considérait comme étant ceux d'une petite fille effrayée. Oh, elle en était une aussi, elle le savait, mais c'était toujours plus facile de regarder les problèmes des autres que de s'occuper des siens.

Néanmoins, elle parvint à parler rapidement de Monford : elle ne le faisait jamais. Son frère lui manquait terriblement et avec toutes les pertes qu'elle avait subi, elle ne supportait pas de s'étaler sur son chagrin. C'était bien la première fois depuis longtemps qu'elle s'autorisait à le faire. Souriant doucement aux mots de la Farman, elle hocha la tête, émue par ses propos.

— Je vous remercie pour votre bienveillance, murmura-t-elle en souriant, retenant à grande peine ses larmes. Je sais qu'il est bien mieux là où il est, qu'ici à mes côtés.

D'autant plus qu'elle était persuadée qu'Andar aurait trouvé un moyen de se débarrasser de lui, comme il l'avait fait avec tout ceux se trouvant devant son pouvoir, comme la pauvre Alannys.

En voyant le brun bouclé revenir, Alcéaerys toussota en se redressant, tentant de reprendre contenance avant de lui sourire lorsqu'il parla.

— Effectivement, et j'espère que vous y arriverez, rit-elle. J'espère pouvoir y assister, mais je me dois également de veiller sur mon neveu et ma jeune sœur. Mais je ne doute pas pouvoir me dégager un peu de temps. Je suppose que nous nous y croiserons.

Remerciant le serviteur, elle servit un verre de vin à tout le monde avant de s'asseoir plus confortablement.

— Et bien, je ne peux que vous souhaiter un bon appétit. Trinquons aux nouvelles amitié, ajouta-t-elle en levant son verre pour l'entrechoquer avec celui des eux autres.

Ciaran

❛m❝fire we must be❞

305 | lune 7 | semaine 4 | jour 7

ft alcéaerys velaryon

Son ressenti. Un rictus plein d’amertume tordit brièvement les lèvres de Megalis. Elle se souvenait encore de ce jour funeste où Daenerys avait attaqué Port-Réal, tout était trop clair dans son esprit. Elle se rappelait avoir fait ses adieux à la reine, avoir quitté Cersei dans ses appartements et tenté de rejoindre la Citadelle de Maegor. À l’abri du Bal de la Reine, elle serait en sécurité. Mais elle se souvenait trop bien des pans de murs qui s’effondraient autour d’elle, la fumée sombre qui envahissait sa gorge et l’étranglait. Elle s’était écroulée au cœur du chaos et avait pleuré, longtemps, songeant qu’elle ne s’en sortirait pas. Que de toute manière, elle ne voulait plus s’en sortir. Puis Mezzara était arrivée, sortie de nulle part, pour l’aider.

Ce jour-ci, sa mère de cœur l’avait sauvée.

Megalis haussa légèrement les sourcils, peignant ses traits de mélancolie. L’horreur qui avait déferlé sur le Donjon Rouge était une vision encore claire dans son esprit, et oui, elle en restait traumatisée. Elle pouvait le nier autant qu’elle le voulait, c’était une réalité et elle le savait, au fond. Par orgueil, elle ne répondit pas à la dame de Lamarck, se contentant de lui sourire avec plus de douceur.

Ses mots concernant le défunt frère d’Alcéaerys parurent la toucher. Megalis répondit à son léger sourire par un autre, plein d’une compréhension tendre : s’imaginer, elle, perdre Willos, lui était insupportable. Elle refusait cette éventualité. Elle avait perdu son père et cela lui suffisait.

Willos revint vers elles, avec son éternelle bonne humeur. Megalis regarda son jumeau, de l’admiration au fond des yeux. Il était ses racines, son tout, et songer à une vie sans lui était parfaitement impensable.

— Oui, nous nous y croiserons sans doute, répondit le jeune homme.

Les jumeaux levèrent leurs verres, ils trinquèrent joyeusement avec la Velaryon.

— Aux nouvelles amitiés.

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