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[PORT REAL] Elle est où, cette foutue salle du trône ! [Terminé !]

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Elle est où
cette foutue salle du trône
Lune 11, Semaine 4, Jour 3 quelques heures avant le procès
Telanie De La nouë
Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait nuit blanche, ni bu comme le ferait mon père, du moins je n'en avais pas le souvenir. Par chance, j'avais franchis les portes du donjon rouge sans tituber avec Desmera avant qu'il ne soit trop tard et que je sois refoulé à la sortie comme une gueuse qui n'est pas en droit de venir voir le spectacle.  

— Je n'étais pas très fraîche et à la première occasion, je décida de m'éclipser des rangs pour aller à la première latrine que je pourrais trouver. Une envie présente, pressante, et également lancinante, qui me faisait frémir de honte à l’idée de me faire dessus.
Je quémande l’aide d’un garde et l’invite à m’escorter, le plus rapidement possible afin que je ne sois pas mise dans une situation des plus désobligeantes. Ma réputation est en jeu, ainsi que celle de ma famille. Il serait très malvenu que je fasse mes besoins comme un Fer-né sur le caniveau ou pire sur un lieu saint.
Quand on finit par m’indiquer le pot de chambre royal et la pièce adéquate pour y faire, ce que je voulais faire, une goutte traversa mon entrejambe. Comme si mes nerfs avaient lâché à la dernière minute. Quelle honte ! Je retrouva le courage de serrer les cuisses une dernière fois et ordonna à mon escorte de me laisser seul ! Il n’en fallut pas plus pour que je me jette sur le fameux pot et rejette à l’eau présente mes plus vives craintes.

Une paix intérieure m’envahit alors, et je pris le temps d’observer la salle d’eau dans laquelle je me trouvais, rien de comparable à celle de mon château, tout était si luxueux en comparaison.

Il y avait même de l’eau propre pour se laver les mains, se rafraîchir et faire une toilette tandis qu’une corbeille était judicieusement disposée à côté pour que l’on jette son linge sale. D’autre bien plus propre avait été soigneusement posé et chauffé par des pierres chaudes afin que les invités puissent se laver les mains de la plus délicate des façons.

Je pris donc le temps de me laver mon corps de mon échec personnel et de me refaire un semblant de beauté mérité. Je n’avais pas dormi, j’étais terriblement cerné, et même du maquillage n’arriverait pas à faire disparaître mes yeux assombris. Il me restait à trouver le courage de ne pas dormir lors du procès.

Ainsi une fois mes émulsions faites, et mon corps purifié, je remets ma robe en place et sort de la pièce dans laquelle je venais de siéger. Pour une raison que j’ignore, ma garde avait disparu, surement diriger par d’autre responsabilité bien plus grande que d’attendre une femme en train de se rafraichir.

Etrangement, c’est la première fois que Rick me manque depuis la veille, mais il n’a pas été convié, ce qui explique ma solitude à ce moment-là.

Un regard à gauche, puis un autre à droite, ce couloir mène bien quelque part, mais où ? A vrai dire je ne sais pas, la fatigue et mon incontinence ont rendu mon cerveau amnésique du parcours que je venais d’emprunter.

A croire que ce château est vide, car je ne vois personne dans les couloirs. Je m’avance un peu marmonne, un petit “Hé Ho” pas trop fort pour ne pas déranger, et finit par tomber au détour d’un couloir nez à nez avec une femme rousse ! Bien entendu, n’ayant pas les yeux en face des trous à cause de ma nuit blanche, je lui rentre dedans sans vergogne. Par chance je n’allais pas vite.

“Oh madame, pardonnez moi, je me suis totalement égarée, je suis tellement perdue que je ne vous avais point vu ! Vraiment milles excuses, je suis si maladroite...”


Je n’avais alors pas conscience que je venais de demander mon chemin à une aveugle, aussi perdu que moi ! Enfin, je suis tellement gaffeuse que je reste planté sur elle, coller serrer sans m’éloigner de ma maladresse à la fixer dans les yeux, aussi prêt qu’un amant le ferait pour cueillir une damoiselle.

Décidément, dès que je rencontre une dame, je fais n’importe quoi… C’est alors que mon coeur se met à bondir dans ma poitrine, cela me le fait régulièrement depuis que Desmera m’a recueilli à ses côtés, je me dépêche alors de prendre ma potion dans ma poche et boit une rasade mérité afin de ne pas faiblir en sa compagnie de cet étrange mal qui m’habite. Finalement, je la regarde une dernière fois et lui demande d’une voix tremblotante.

“Sauriez-vous m’indiquer la salle du trône ?”

Lady De la Nouë
— Une paire d’oeil pour deux ?
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( Some beautiful paths can't be discovered without getting lost )

*Port-Real avait cette odeur particulière. Une odeur qui ne me plaisait pas forcément. Après un court laps de temps sur Belle-Île pour le mariage de ma chère cousine Megalis, nous avions embarqué pour la capitale, elle, aux côtés de son mari, et moi à ses côtés.Voilà quelques jours que nous étions arrivé, et en réalité, mon seul soulagement était d’être désormais bien loin de ma mère et de ma soeur, qui étaient repartis au domaine, fort peu intéressée par ce procès… Surtout que le comportement de Brealla avait fortement déplu à notre père, sur Belle-île, et il avait refusé qu’elle suive le reste de la famille à la capitale. J’étais tout de même soulagée d’avoir mes frères encore assez proches de moi physiquement, bien que mon temps était désormais totalement offert à Megalis.

Aujourd’hui est le jour du procès de Bronn de la Nera. Bien que je sois curieuse des tenants et des aboutissants de toute cette affaire, j’aurais préféré rester assez loin pour en entendre Les Échos. Je n’étais jamais très rassurée de me trouver sur place dans ce genre de situation. Il fallait dire que les derniers procès qui s’étaient déroulés ici ne s’étaient pas achevés de façon fort rassurante. Au moins, je n’étais proche d’aucun des deux partis, et je n’étais guère là qu’en simple spectatrice… Ce qui était risible pour une aveugle.

Comme ma place aux côtés de Megalis. Là où ses autres dame s’activaient autour d’elle pour l’aider à se préparer, je me contentais de jouer quelques notes pour offrir une atmosphère détendue. Je n’étais bonne qu’à cela, de toute façon. Quel avis pourrais-je donner sur une robe ou une coiffure que je ne pourrais voir ? Enfin, au moins, la présence de Megalis m’était agréable, et je me plaisais à croire que la mienne aussi ne lui déplaisait pas. Ma musique, à défaut de ma vue, ravissait les oreilles de mes camarades et je m’efforçais de toujours rendre les moments agréables et les confessions simples. Etait-ce mon infirmité ou simplement ma capacité à écouter, je n’aurais su le dire, mais bien des collègues semblaient aimer me parler parfois de leur petits tracas. A défaut de pouvoir les conseiller parfaitement, je savais écouter leur problème et leur offrir des mots réconfortants.

Enfin, je m’étais trouvé une place dans ce petit groupe de femmes, et je sentais que je pourrais m’y plaire. Après tout, même si Meg semblait convaincue par la possibilité de me trouver un bon mariage, j’en doutais bien plus qu’elle. Et ce, malgré cet homme qui m’avait inspiré bien de la curiosité. Je devais bien l’admettre, si un jour, je me mariais, j’espérais que ce serait avec un homme respectueux, qui pourrait me compter toutes ses aventures et peut être même m’y entraîner avec lui ? Mais une aveugle n’était qu’un boulet déjà au quotidien, alors dans une aventure !

Et en parlant de boulet, je devais admettre qu’aujourd’hui, j’avais fait fort. Alors que nous suivions Megalis, dans les couloirs du palais, prêtes à attendre le début du procès qui commencerait dans quelques heures, j’avais cru entendre au loin la voix de l’un de mes frères. Je m’étais donc arrêté, et étant la dernière de la file, personne ne l’avait remarqué. J’avais tendu l’oreille, curieuse, mais avec Les Échos, je fus incapable de retrouver cette voix que j’avais pourtant cru percevoir. Et lorsque j’abandonnais ma quête, je réalisais que je m’étais bêtement engouffrée dans des couloirs sans compter mes pas ni réfléchir un instant. Je me fis attentive, mais il n’y avait plus un bruit autour de moi, et encore moins celui du groupe entourant ma cousine.

Je soupire et grogne même un peu de ma propre bêtise. Quelle idiote ! Dans un palais que je ne connaissais absolument pas, en effervescence, voilà que je parvenais à me perdre dans une zone sans une âme qui vive. Parfait, formidable, incroyable, génial, je manquais presque d’adjectif pour qualifier la situation. Et quel embarras pour ma Dame lorsqu’elle s’en rendrait compte ! Je devais retrouver au plus vite la salle du trône et ma place avant que mon absence ne soit remarqué !

C’est sur ces pensées que j’entends un pas un peu lointain. Quelqu’un ! Je me hâte et me dirige dans sa direction pour ne pas la perdre d’ouïe. Mes pas sont rapides, les siens se rapprochent. Au son, il me semble qu’il s’agit d’une demoiselle : même si le pas est franc, il est léger et les chaussures ont de légères talonnettes. Quoi que des hommes en portaient lorsqu’ils se trouvent trop petit… Mais là n’est pas le sujet.

Puisque la rencontre est inévitable, et mène même à une collision. Je me frotte un peu la tête après l’avoir cogné, quand la demoiselle (puisque j’avais raison, il s’agissait d’une demoiselle !) se confond en excuse. De ma seconde main, que je lève, je fais signe que ce n’est pas important et joint la parole au geste : *

« Je vous en prie, ce n’est rien, je suis autant en tort que vous. »

*Affirmais-je tout sourire, trouvant cependant étrange qu’elle reste si près de moi. Je m’apprête à me reculer, un peu gênée par cette proximité, mais elle s’y résout d’elle même, ce qui me fait sourire, mais à sa question, je soupire en fronçant les sourcils.*

« En réalité, j’espérais vous poser la même question. Je suis aussi perdue que vous ! »

*Mais aveugle en prime, cela n’aide pas il faut bien le dire. Pourtant, j’avais habituellement un bon sens de l’orientation, mais dans un endroit que je ne connaissais pas du tout, le tout en ayant d’abord suivi un groupe sans prêté attention à notre direction, puis m’être éloignée sans être plus attentive, je n’avais aucun repère pour me diriger. Je soupire, avant de tendre aimablement la main, un sourire aux lèvres.*

« Je m’appelle Aloyse, Aloyse Kenning. Cherchons ensemble notre chemin, si vous le voulez bien, nous serons sûrement plus efficace ensemble ! »

*Affirmais-je toujours avec cet air aimable qui ne me quittait que très rarement.*


ft. Telanie de la Nouë
— Kings Landing ☾ Lune 11, Semaine 4, Jour 3

 
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Elle est où
cette foutue salle du trône
Lune 11, Semaine 4, Jour 3 quelques heures avant le procès
Telanie De La nouë
Elle ne m’en voulait pas du tout de lui être rentrer dedans ! Étrange ! Elle aussi s’excusait de m’avoir percutée à l’angle de ce couloir, ce qui ne pouvait signifier qu’une seule et unique chose à son propos. Elle était aussi gaffeuse que moi. Cette conclusion, je la tenais car j’étais alors loin d'imaginer que Aloyse Kenning soit en réalité aveugle. Je venais de trouver une potentielle âme jumelle. Une sœur siamoise que je n’avais jamais eu. Aussi peu douée avec les relations sociales que moi. Enfin s’était bien m’avancée que d’affirmer tout cela dans ma tête.
— Ainsi elle se nomme Aloyse Kenning, aucun titre n’est mis en avant pourtant sa tenue est  loin d’être anodine. Est ce que tous les domestiques qui viennent au donjon rouge sont aussi bien habillés que moi ? Je me mets à complexer et me dit que j’aurais dû refaire ma garde robe sans l’aide de Sarah, la camériste de Lady Desmera. Pourtant sur le moment, je ressentais mes atours comme qualitatif, et un joli cadeau de mon ami.

“Je suis Lady de la Nouë, héritière de Herbeval, j’accompagne Dame Redwyne de la maison Redwyne, héritière de La Treille depuis la mort de son père au procès du Seigneur de la Néra et Sire de Hautjardin, Grand Maréchal du Bief et Gouverneur du Sud, Défenseur des Marches...”

Ma voix est descendante sur la fin, comme si mon récital était enfin fini avec la peur au ventre d’avoir oublié quelque chose. J’avais récité mon texte par coeur dans le carrosse, afin de passer dans ce nid de vipère pour une femme qui présente bien parmis les gens de la haute société, moi qui n’est pas l’habitude des convenances et des grandes assemblés, et cela malgrés mon éducation en tant qu’héritière d’un titre de noblesse honorable. Dans ma longue présentation, j’en avais omis mon prénom. Rien de grave en soit quand on s’adresse à une domestique. Ce que j’étais persuadé alors d’avoir en face de moi.
Pourtant la maison Kenning est réputée dans les maisons importantes de l’ouest. J’avais juste totalement oublié de réviser mon grand livre des bannerets. Je ne l’ai sans doute pas ouvert depuis mon adolescence. Quel idée aussi de se présenter comme une femme du peuple ! Après tout, les torts sont partagés, elle ne peut pas m’en vouloir que de la considérer de la sorte ! Surtout que je ne vais rien dire de désobligeant à son encontre…  

“Si vous êtes aussi perdu que moi, cela signifie que vous n’êtes pas d’ici, quelle est la maison que vous servez ? Votre dame risque de vous punir si vous ne retournez pas vite à ses côtés.”


Son air aimable ne l’aurait pas épargné de ma tante ou de ma grand mère si elle l’avait perdu de la sorte. Ainsi je m'inquiétais pour elle, aussi bien par mon regard que par le ton de ma voix. Instinctivement, je lui pose même la main sur l’épaule, en guise de compassion pour l’aider à ma façon dans l’épreuve qui l’attend. Dix coups de fouet si ma mémoire est bonne pour ne pas être à son poste. Ma tante ne plaisantais pas avec ces choses là. Je ne voulais pas l'inquiéter plus que de raison et je préférais garder le silence que de lui rappeler la punition pour son manquement.

“Enfin, Ne traînons pas et parlons en marchant, Nous nous aiderons ainsi mutuellement, cela ne pourra être que plus bénéfique pour nous deux.”

J’utilise ma petite tête une seconde et présume que si elle vient de l’extérieur, il faudrait faire marche arrière par rapport à son mouvement, mais si elle est également perdue, cela signifie que l’opposé est également aussi probable. Je me tourne et tente de me rappeler si j’étais déjà passé par là tout en lui demandant son assistance.

“Ce couloir vous dit-il quelque chose ? Il y a une salle d’eau un peu plus loin, c’est là que j’ai été abandonné par les gardes qui m’accompagnaient. Si je les attrape, ceux-là, ils vont m’entendre ! ”

A croire que tous les serviteurs qui sont dans ce château sont des incapables. Incapable de garder une dame, incapable de s’orienter ! Je suis amère dans ma tête, mais en réalité je n’en veux en rien à Aloyse, elle semble des plus agréables et aimables.

A la place de ma tante, je l’aurais épargné, sans nul doute. Toutefois, avec ma maladresse légendaire, j’emboite le pas en lançant à pile ou face notre destination dans le couloir et en tirant sur le bras de mon accompagnante, non pas en tant que chienne d’aveugle, mais en tant que maîtresse qui tire virilement sur une servante dissidente. Je n’ai pas la force de lui faire le moindre mal, je suis bien trop frêle pour cela, mais j’y mets toutefois suffisamment de poigne pour la faire décoller du sol et qu’elle démarre son pas.

Je risque de m’en vouloir toute ma vie quand j’aurais finalement réalisé que le nom de Kenning est bien plus important que le mien… Du moins si on a un quelconque intérêt pour les maisons de l’ouest.

Je n’oublie pas dans ma tête les méfaits des Lannisters sur ma famille.
 
Lady De la Nouë
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( Some beautiful paths can't be discovered without getting lost )
*Lorsque j’avais perdu l’usage de la vue, les premiers mois avaient été particulièrement difficile pour me repérer. Tout mon corps avait été sans cesse couvert d’ecchymose, et j’avais pleuré bon nombre de fois de frustration. Simplement marcher dans une pièce me demandait bien de la prudence, surtout lorsque je ne la connaissais pas. J’avais dans un premier temps marché les mains devant moi, mais je m’étais sentie humilié de marcher comme une petite fille jouant à Collin Mayard. Puis, je m’étais rendu compte que bon nombre d’obstacle n’était pas à hauteur de mes mains, et que je me les prenais toujours.

Dès lors, j’avais appris par coeur l’emplacement de tous les meubles de la maison, veillant plus légèrement grâce à ma bonne mémoire que je bénissais depuis. Evidemment, il y avait toujours ma mère, aidée de Brealla, ma petite soeur, qui s’amusaient parfois à déplacer un meuble ou réamenager toute une pièce, pour me déstabiliser, mais je m’y étais faite. Enfin, ce comportement puéril me blessait encore parfois, mais j’essayais de faire comme si de rien n’était.

Surtout que maintenant, je n’avais plus à supporter tout ça. Néanmoins, en contrepartie, je voyageais plus et donc, découvrais de nouveau endroit. Je ne voulais pas faire honte à Meg, donc j’évitais de marcher les mains devant moi. D’habitude, je m’arrangeais surtout pour ne pas être toute seule, mais avoir au moins une personne assez bienveillante, ou en tout cas, veillant à son honneur, pour me signaler le moindre obstacle.

C’est d’ailleurs pour cette raison que je me maudis clairement, moi et ma foutue curiosité. Je m’étais pourtant promis, en devenant la dame de compagnie de Megalis, de rester sage, discrète, silencieuse. Personne ne prêtait attention à moi, de toute façon, c’était facile de se faire passer pour plus simple d’esprit que je ne l’étais. La curiosité est un vilain défaut, dont je paie le prix à ce moment. Cécité et curiosité ne font pas bon ménage, c’était certain.

Mais si j’étais aveugle, je n’étais pas sourde, au contraire, même. Mon ouïe s’était développé, probablement pour pallier à mon infirmité, alors je m’étais précipité vers ce bruit de pas. Celui de femme, cela me fut confirmé après qu’elle me soit brutalement rentré dedans. Enfin, il fallait cependant dire que je ne l’avais pas vu venir, évidemment…

Bien élevée, presque même un peu maniérée, je me présente en toute modestie, sans évoquer ma famille ou mon titre. Après tout, ne voyant rien, il était difficile pour moi de savoir si j’avais à faire une jeune femme de la noblesse ou à une simple domestique. Dans les deux cas, je préférais passer pour une fille modeste ou un peu limitée qu’une vantarde trop fière de ses titres qu’elle ne doit guère qu’à sa naissance. D’autant plus que, même si les Kenning n’était pas non plus une famille d’un immense pouvoir, nous avions su nous faire une place et lier des alliances puissantes dans l’Ouest, ou notre nom résonnait.

La femme en face de moi me sort une liste de titre et sur la suzeraineté de sa famille. Elle semble réciter un texte, paraît presque gênée de ses propres mots, ce qui m’arrache un sourire. Pour moi qui avait appris dès l’enfance à me présenter comme Lady Aloyse Kenning, fille du Lord Terrence Kenning de Kayce, c’était amusant. D’autant plus que, maintenant, mon père avait honte lorsque je citais son nom, à cause de mon infirmité.

Elle continue en me demandant quelle maison je sers et je hausse un sourcil interrogateur mais amusée. Ne voyait-elle dont pas la soie dont j’étais vêtue ? Ma famille n’était peut être pas la plus riche de Westeros, mais j’étais loin d’être une miséreuse.*

« Ne vous inquiétez pas pour cela, je suis Dame de Compagnie au service de ma cousine, Megalis Farman… Ou plutôt devrais-je dire Uller, née Farman. Kenning est une maison de l’Ouest, pardonnez ma présentation incomplète. Je suis Lady Aloyse Kenning de Kayce, fille aînée du Lord Kenning de Kayce. Je ne serais pas punie pour m’être perdue. »

*Lui assurais-je avec un sourire polie qui se voulait rassurant. Je ne voulais pas qu’elle soit gênée de m’avoir pris pour une servante, après tout, c’était ma faute : ma présentation avait été tout à fait incorrecte pour une femme de mon rang.

Elle semble débordante d’énergie, plus que moi qui avait tendance à rester en retrait. En réalité, quand je ne me contenais pas, avec mes frères notamment, ou sous l’effet de l’alcool, je pouvais me montrer aussi enthousiaste qu’elle. Mais en tant qu’infirme, j’avais vite compris que j’avais n’avais rien à gagner en me montrer sous mon véritable jour, et même pas mal à perdre. A Westeros, on apprécie fort peu les demoiselles malignes et avec une bonne logique qui pouvait être aiguisée comme une épée. Ainsi, si j’avais pu me protéger moi-même, j’aurais peut être pu laisser toute ma nature exploser, mais encore une fois, j’étais incapable de voir ce qui m’attendait. C’était, finalement, une stratégie comme une autre, et celle de pas mal de femmes pleines d’esprit, quoi que je n’oserais pas me classer parmi celle-là. Je ne voulais pas grand chose d’autre que la paix, et si j’aimais être au courant des rumeurs et des petites histoires entre famille, je restais aussi loin que possible des intrigues.

Enfin, bref ! Elle lance nos pas et je hoche la tête en confirmant d’un simple : *

« Vous avez raison, allons-y. »

*Et puis, je lui emboîte le pas, même si elle semble avoir du mal à se décider pour une direction. Elle se tourne, et je ne sais que lui dire. L’endroit d’où je venais n’était pas un bon plan : nous étions dans les appartements de Megalis et nous étions en route vers le procès, justement, sans parler du fait que cela risquait de faire d’immense détour et qu’il n’y avait pas du tout de bruit par là. Que lui dire si ce n’est que ce n’était pas du tout la bonne direction ?

Lady Telanie me pose ensuite une question, qui m’arrache un petit rire. Son nom me disait vaguement quelque chose, mais je n’étais pas sûre qu’elle soit de l’ouest. Si elle l’avait été, elle connaîtrait les Kenning, et si elle connaissait les Kenning, elle ne pouvait pas ignorer les rumeurs sur leur inutile infirme, boulet personnel de la famille Kenning. Je tousse un peu, pour faire passer mon pouffement de rire pour une quinte de toux, avant de répondre à la fin de ses mots.*

« Ils sont sans doute si habitué à leur environnement qu’ils ne pensent pas que l’on puisse s’y perdre, il ne faut pas leur en vouloir. Beaucoup de personnes sont sur les nerfs avec ce procès qui arrive. »

*J’avais commencé gentiment, doucement, avec empathie, comme on l’attendait d’une dame bien élevée. Il n’y avait pas un mot plus haut que l’autre qui sortait de ma bouche. Mais il me fallait surtout répondre à ses premiers et ses questions…*

« Quant aux couloirs, je crains que ma cécité ne m’empêche de vous répondre, je ne saurais vous aider sur ce sujet, vous m’en voyez navrée. Cela dit, je peux me fier plus facilement au son qu’une personne voyante, je vous préviendrais si le moindre bruit pouvant nous indiquer une direction me parvient. »

*Proposais-je, pour ne pas être complètement inutile et abandonnée à mon sort, au milieu de ce couloir, sans la moindre notion de la direction à prendre.*

ft. Telanie de la Nouë
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Elle est où
cette foutue salle du trône
Lune 11, Semaine 4, Jour 3 quelques heures avant le procès
Telanie De La nouë
J’avais donc affaire à une dame de compagnie, une certaine Lady Aloyse Kenning, fille du Lord Terrence Kenning de Kayce. C’est qui ? Un remplaçant ? Surement un nouveau lord qui a obtenu ces titres lors d’une joute. En réalité, je n’en savais rien, je n’étais pas très au fait des maisons au service de Dame Farman. Je n’étais pas très au fait de tous ces gens à vrai dire. Ma connaissance sur les blasons et les maisons n’est pas grande voir proche du zéros pointé.
— J’avais tout à apprendre à ce sujet d’ailleurs. Elle finit donc sa présentation en me souriant afin de satisfaire mon inquiétude au sujet de son absence loin de sa maîtresse. En réalité, elle n’était pas une servante mais une dame de compagnie. En dehors du pot de chambre qu’il ne faut pas changer, je ne connaissais pas réellement la différence. J’étais moi même celle de Lady Desmera, et il m’arrivait souvent de l’aider à la coiffer. Je conviens que je suis plus proche d’une amie que d’une simple roturière qui s’occupe des draps, mais avouer quand on y réfléchit que la frontière est mince. Je réalise alors que je suis au service d’une femme que j’apprécie énormément, rien que par ma simple présence. Je suis un peu comme occulté par sa lumière, et je marche dans ses pas sans réellement choisir de la direction à prendre. Peut être que l’avenir me fera quitter sa cour, peut être que c’est ce que je dois faire pour grandir.

Finalement, Aloyse emboîte le pas, et je me vois alors dans l’obligation morale de la suivre, et en fait pour être honnête, j’ai aussi peur d’être abandonnée là. Pour seul espoir, je m’accroche à cette bouée de sauvetage, une infirme. Elle me l’avoue, et moi qui espérait un guide, me voilà relayé au rang de chien d’aveugle. Instinctivement, je compatie et glisse mon bras autour du sien sans lui demander son humble avis et conclut ma décision avisé de quelques mots.

“Certes, ils auraient pu mettre des panneaux, mais cela ne vous aurait pas aidé pour autant, laissez moi vous guidez dans cette pénombre. Mais prenez garde, je ne sais pas du tout où je vous entraîne !”

Dis-je avec plaisanterie pour relativiser la situation complexe dans laquelle nous nous trouvions.

“D'après ma science légendaire, tous les chemins mènent à la salle du trône, donc si on descend, on devrait tomber dessus intrinsèquement, non ?”

Lady De la Nouë
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*Si ce n’était pas le cas dans tout Westeros, le nom des Kenning était plutôt connu et reconnu. Ne serait-ce que pour la chevelure de feu propre à notre maison, et ce, sans parler des alliances fort intéressantes faites par le mariage. Après tout, ma tante était une Farman et vivait désormais à Belle-Île. Les Kenning était une famille très ancienne, de plusieurs siècles, qui dirigeaient Kayce depuis sa reprise des Ouestiens aux Fer-nés il y a des siècles de cela.

Enfin, même si la maison était ancienne, et ce, sans parler du trésor familial, nous étions simplement les vassaux de la famille principale, bien que ce soit un lien direct, et que notre suzerain ne répondait qu’au roi. Il était donc normal que la noblesse d’autres régions ne connaissent pas ma famille, et je ne m’en offusquais pas. Mais heureusement qu’elle ne s’était pas trouvé face à mon père, qui l’aurait sans doute regardé avec bien du mépris pour ignorer notre nom.

Nous ne nous attardons cependant pas sur le sujet, quel en était l’intérêt ? Il me suffisait de voir, ou plutôt de fréquenter mon père pour savoir que le titre ne fait pas l’honneur, et que la richesse ne fait pas l’homme. Et puis, moi-même, je ne connaissais pas la famille de la Noüe, alors que pouvais-je dire ? J’étais simplement certaine qu’elle n’était pas Ouestienne, car je connaissais toutes les familles de ma région sur le bout des doigts, des plus grandes aux plus petites, des plus anciennes aux plus récentes, cela faisait partie de ma sévère éducation lorsque mon père avait encore espoir de faire quelque chose de moi.

Enfin, l’inconnue me prend le bras ce qui me surprend, et je me sens vraiment pathétique. Mais en réalité, c’est vrai que c’est ainsi que c’est le moins fatiguant. Depuis des semaines, je me tenais fièrement seule derrière quelques personnes, pour mon honneur et par fierté aussi. Je n’aimais pas l’idée d’être traînée partout, alors je gardais tous mes autres sens en alerte. Mais la lady pensait sûrement faire au mieux, alors je me contente de lui offrir un sourire pour la remercier.

A sa pointe d’humour, je ris poliment et hoche la tête.*

« Malheureusement non. Enfin, de ce que j’ai cru comprendre, la salle du trône est dans un bâtiment en avant du Donjon Rouge, nous ne devrions pas avoir trop de mal à la trouver. »


*J’étais aveugle, mais j’avais toujours eu plutôt un bon sens de l’orientation. Ici, je n’avais plus aucun repère, ou était le nord, ou était le sud, impossible de le savoir, surtout que je ne pouvais même pas m’en assurer grâce au soleil…

Et puis, la jeune dame propose de descendre des marches et je m’arrête net. Descendre ? Nous étions au rez-de-chaussée, descendre signifiait partir se perdre encore plus dans les souterrains. Manifestement, je n’avais pas à faire à la soie la plus colorée de Dorne, mais je me contente de m’arrêter et de gentiment secouer la tête.*

« Je crains que ce soit une mauvaise idée, nous ne ferions que nous perdre encore plus dans les souterrains. Nous sommes au bon étage, le plus simple serait de rejoindre un jardin, nous y croiseront forcément des soldats ou des domestiques qui pourront nous guider. Pourriez-vous nous diriger vers le point de lumière le plus proche ? Nous n’avons qu’à le longer avant de trouver une sortie, si ce palais est correctement agencé, nous devrions en trouver rapidement une ! »

*Proposais-je. En bonne petite fille curieuse, j’avais aimé me promener dans un certain nombre de palais quand j’avais encore la vue. Ainsi, je savais que la structure de la plupart des palais, comme le donjon rouge, avait une cours en son entrée, qui servait souvent pour les milices familiales et La Défense du château, et, en l’occurrence, nous rapprocherait aussi de notre objectif, à savoir la fameuse salle du trône.*

ft. Telanie de la Nouë
— Kings Landing ☾ Lune 11, Semaine 4, Jour 3

 
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Elle est où
cette foutue salle du trône
Lune 11, Semaine 4, Jour 3 quelques heures avant le procès
Telanie De La nouë
Elle avait raison, je n’étais vraiment de la soie de Dorne, ni la fille la plus maline du monde, j’étais capable d'ingurgiter des tonnes de livre et de retenir leur contenu, seulement voilà, ce que je lis et mange depuis des années ne parle ni de structure de château, ni de blason
— Je pense même que je n’ai pas ouvert le livre des blasons depuis mon enfance et que depuis j’ai tout oublié. C’est surtout par manque de pratique et aussi parce que je ne côtoie pas la haute en permanence. Il est plus aisé de mettre des noms sur des têtes quand on rencontre les gens. Et il est encore plus simple de retenir ceux que l’on ne connaît pas quand on leur parle. Le nom de Kenning raisonnera désormais en moi comme un phare dans ma longue nuit. Celle qui m’aura aidé à retrouver mon chemin. Elle avait raison, il était illogique de descendre, Ainsi j'emboite le pas avec elle, à la recherche de cette fameuse lumière dont elle parlait. Le couloir semble sans fin, est-ce seulement possible de faire des châteaux aussi grands. Je trouvais déjà le mien immense, mais celui-là ! et le pire c’est que l’on ne rentre pas dans toutes les pièces du château. On devrait d’ailleurs peut-être. On tomberait sur un mestre en plein coït, ce qui serait la pire des révélations, mais avec ma chance….au moins on trouverait notre chemin me diriez vous ? Je ne suis pas assez téméraire pour prendre le risque et continue donc avec l’infirme autour de mes bras. Loin de moi l’idée de la dévaluer, il s’agissait là uniquement de compassion que de la guider de la sorte. Sinon je l’aurais vite perdu dans les couloirs. Du moins, c’est ce que je me suis dit quand je l’ai saisi la première fois.

“ Ce serait un comble que l'on meurt de soif avant de trouver cette salle du trône !”

J’allais passer pour une alcoolique sans raisonner à parler ainsi, mais en vérité, j’en avais marre. J’avais l’impression d’être perdu dans un immense diamant où chaque reflet n’est rien d’autre qu’un autre miroir d’un couloir que j’ai déjà emprunté…On a pas déjà croisé cette armure ? Où cette tapisserie, à non est- elle bleue ou grise tantôt ? Par les septs, je ne suis pas d’une grande utilité, moi qui suis là pour observer notre environnement, je suis vraiment trop distraite.

“Vous entendez quelque chose ? Car là vraiment je vois toujours pas de lumière à l’horizon.”

Cela ne faisait qu’une minute que je marchais en sa compagnie mais la patience était en train de tomber de mon côté. J’avais peur de ne pas arriver à temps au procès, ou bien que l’on nous interdise l'entrée car dame Redwynn aurait pris place sans moi.
Il n’y avait vraiment que moi pour me perdre de la sorte, ce que je peux être maladroite ! Je m’en voulais terriblement de ne faire jamais attention à rien. Je papillonne en constance, voilà mon souci ! Comment puis je être aussi discipliné avec l’alchimie et totalement indiscipliné avec tout le reste de ma vie. Est-ce une histoire d’équilibre ? J'excelle dans un domaine et suis totalement nulle dans tous les autres ?

Enfin bref, je n’ai pas à me plaindre en comparaison de la damoiselle à mes côtés qui ne peut plus voir. A ce sujet d'ailleurs je m’interroge. Depuis combien de temps est ce qu’elle est infirme ? Heureusement elle est née noble, sinon ce serait un calvaire pour elle. Comme à mon habitude je suis d’un tact légendaire.
“Est ce de naissance ?”

Non pas que je veux être méchante, bien au contraire ma voix est douce, je suis juste totalement maladroite et ne mets aucune forme dans le ton de ma voix. Comme une enfant au final, je suis brut de pomme.

Finalement nous arrivons à un angle et je vois la lumière du soleil briller contre le muret.

“Enfin, J’ai trouvé le soleil !”

Malheureusement pour nous, l’entrée conduisait à une fenêtre qui donne sur la cité, une petite meurtrière, rien qui nous permette de sortir ou même de nous repérer… Encore un coup dans l’eau. Je commençais à fulminer de l’intérieur. Finalement je me saisi de Aloyse et déclare en stoppant notre  avancé

“C’est certain on va finir en squelette avant de voir âme qui vive !”

J'exagère quelque peu, mais je suis à bout et impatiente. Je m’assois sur le sol de désespoir, prête à hurler et à pleurer comme une enfant quand soudain alors que mon postérieur chute sur le sol en marbre, voilà qu’un garde déboule enfin.
Je me relève et ravale mon sanglot sur le point d’éclater et hurler

“Hé vous ! Enfin ! Pouvez-vous nous conduire à la salle du procès ! Nous sommes perdues et attendues !”

Il inclina la tête et je repris en poids ma consoeur pour la guider de nouveau. Mon courage est revenu. Qu’elle guerrière je fais !

Lady De la Nouë
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( Some beautiful paths can't be discovered without getting lost )
*Etonnement, malgré mon handicap, il m’arrivait très rarement de me perdre. Premièrement, parce que, pendant très longtemps, je n’avais pas eu d’autres choix que de me cantonner à ce que je connaissais, à savoir le domaine familiale, voir la ville de Kayce. Depuis que j’avais quitté le palais des Kenning, surplombant la ville de Kayce, j’avais redoublé de prudence et surtout, j’avais veillé à toujours avoir des points de repères. C’était essentiel, pour moi. Dans ma nouvelle chambre, auprès de Meg, je connaissais déjà l’emplacement de chaque chose et le nombre de pas qui me séparait des pièces que je visitais le plus. Depuis que j’étais à Port-Real, j’avais demandé à ce que l’on me décrive un certain nombre de chose, et ainsi, je savais que mon lit se trouvait à l’ouest de ma chambre, alors que ma coiffeuse était au nord. Ainsi, il me suffisait de toujours m’assurer de la direction dans laquelle je me trouvais, visualiser le nord et le sud, et je pouvais me diriger, avec prudence néanmoins. Ma plus grande problématique, finalement, était l’amenagement des pièces et lorsque les couloirs n’étaient pas en ligne droite, tournicotant dans un sens ou dans l’autre. Je marchais assez droit naturellement pour m’en rendre compte, lorsque j’en venais à me prendre le mur ou les meubles… En bref, je faisais énormément d’effort intellectuel pour me repérer, c’était d’ailleurs éreintant, mais nécessaire pour éviter ce genre de situation.

Mais aujourd’hui, avec tous ces préparatifs, j’avais été distraite. Et non seulement je m’étais laissé guider sans m’enquérir de mes repères comme je le faisais habituellement (ce qui, d’ailleurs je crois, commençait à agacer certaines dames de compagnie, pas toutes heureusement). Et puis, bien sûr, j’avais eu la merveilleuse idée de m’éloigner du groupe de femme que je ne quittais presque jamais. Du génie, bravo Aloyse. Moi qui me croyait maline à toujours vouloir me situer dans l’espace ! Pour qui m’étais-je pris ? Je n’étais qu’une infirme dépendante de la bonne volonté d’autrui, de celui qui aura la gentillesse de me dire où était le nord, comment le palais était orienté ou ce genre de détail dont la plupart des gens se fichaient complètement.

C’est en me maudissant pour ma bêtise que j’avance, quand la dame me tenant le bras parle de nouveau, m’arrachant un petit rire.*

« Aujourd’hui est un grand jour, il y a beaucoup de monde réuni. Et puis, ma cousine me fera mander bien avant, si ce n’est pas déjà le cas. »

*Lui assurais-je avec un sourire maternelle, tentant de la rassurer, comme par la force de l’habitude. Il fallait dire que j’avais ce comportement assez facilement, avec quiconque me paraissait en avoir besoin. D’aucun pourrait me trouver idiote ou trop gentille, mais j’aimais à penser que l’on nous rendait toujours ce que l’on transmettait. Et puis, au delà de cela, personne ne savait ce que celui ou celle en face de lui avait pu vivre ou expérimenter, ce qu’il avait dans la tête et sur le coeur. Parfois, un simple sourire ou mot aimable pouvait réchauffer une âme meurtri. Et je voulais croire que, peut être ainsi au moins, mon existence pourrait avoir un sens. Il n’y avait guère plus que cela que je pouvais faire, alors, pour que les Dieux m’aient laissé en vie en me prenant la vue, peut être était cela que je devais faire de mon existence ?

Lady de la Noüe finit par me demander si j’entends quelque chose. Je hoche la tête mais fais une petite moue : *

« Oui, mais c’est lointain et confus. A cette distance et avec ces pierres, le son résonne et n’est guère fiable. Il vaut mieux chercher un bruit de pas plus proche. »

*Je m’étonne cela dit qu’elle ne voit pas de source de lumière. Etait-elle donc aussi aveugle que moi dans des couloirs aveugles ? Y avait-il seulement ce genre de couloir sans la moindre source de lumière ? Il n’y avait pourtant pas l’odeur des torches. Je ne demande pas alors comment elle pouvait percevoir ce qui nous entourait, par pur politesse, mais ne peut m’empêcher de trouver cela particulier. J’en parlerais à Megalis, peut être savait-elle quels étaient ces couloirs sans fenêtre ni lampe dans la partie ouest du donjon rouge.

Et puis, elle me demande si ma cécité est de naissance, ce qui m’étonne. Les membres du peuple me posaient assez aisément la question, mais lorsqu’il s’agissait de la noblesse, par honneur, on évitait souvent la question. Mais poliment, je secoue la tête, sans me vexer. Mon père, lui, n’aurait décidément pas apprécier cette compagnie et se serait montrer agressif à cette question, répondant sûrement qu’il n’avait pas fait d’enfants défectueux, que je l’étais devenue par une malédiction des nouveaux ou des anciens Dieux et que cela n’avait rien à voir avec le nom des Kenning. Mais je me contente de répondre : *

« Non, accident à cheval, pour mon onzième anniversaire. »

*Affirmais-je, sans plus en dire, lorsque finalement, la lady s’arrête net. Elle s’écrit alors qu’elle a trouvé du soleil, et je me dis qu’il n’est pas trop tôt. Elle s’exclame alors que c’est peine perdue, et je fronce le sourcil. Ne voyait-elle dont pas la localisation du soleil ? Ne lui avait-on pas appris à s’orienter à partir de celui-ci ? Oh non, à bien y réfléchir, ce n’était pas le genre de choses que l’on enseignait aux dames, puisque c’était Zakar, mon frère, qui me l’avait appris lorsque nous étions enfants. Je m’apprête à lui répondre qu’il lui suffit de me donner le sens du soleil pour que je puisse nous orienter, mais alors que je l’entends s’appuyer sur le mur, un autre bruit me fait lever la tête vers un coin du couloir.*

« J’entends venir quelqu’un, sûrement un garde, il porte une armure. »

*Précisais-je, la tête levée, quand la lady se précipite vers lui, et lui demande presque agressivement de nous mener en sécurité. Le garde fait un pas en reculant, surpris de ce comportement, et lève la tête vers moi.*

« Oh, pardon… Demoiselle, êtes vous bien la Lady Aloyse Kenning de Kayce ?
- Oui, c’est bien moi.
- Dame Megalis Uller nous a mission pour vous retrouver. Elle vous attend.
- Fort bien ! Guidez nous, je vous prie. J’ai pu croiser Lady de la Noüe qui était perdu également, vous tombez à pic. Merci bien. »


*Je le remercie avec un sourire et lorsque je sens le bras de la femme qui se glisse sous le mien, je pose une main sur la sienne.*

« Je vous remercie, mais par dignité, je préfère marcher seule en public. »

*Affirmais-je avec une expression très poli. Le garde nous regarde, puis nous attend, ne sachant pas trop quoi faire.*

« Avancez, je vous suivrais au bruit, ne vous en faîtes dont pas. »

*Le garde soupire, soulagé, avant de commencer à marcher. Je souris dans la direction de la Lady de la Noüe et emboîte le pas au chevalier. En moins de 10 minutes, nous nous retrouvons enfin à l’extérieur, le bruit de la foule se rapproche de plus en plus. Je m’approche du garde, et lui s’assure de rester à ma hauteur pour ne pas me perdre bêtement quand nous serions avec plus de bruits à proximité qui pourrait me perdre à nouveau. Il finit par s’arrêter en croisant un camarade.*

« Ah, Godefroy ! J’ai trouvé lady Aloyse. Tu peux prévenir tout le monde !
- Attendez, monsieur ! Pourriez-vous aider mon amie à retrouver la dame qu’elle sert ?
- Bien sûr madame. »


*Me dit le soldat avec, manifestement, un hochement de tête, de ce que je peux entendre. Je me tourne ensuite vers l’autre Lady et lui offre une révérence magnifique et parfaite, reste d’une éducation de lady particulièrement stricte.*

« Ce fut un honneur de vous rencontrer, Lady de la Noüe. Je vous souhaite le meilleur, au plaisir de vous recroiser. »

*Et puis, je me tourne de nouveau vers le garde, lui souris, et m’éloigne dans la foule pour retrouver Megalis, devant qui je me confonds en excuse et lui explique ma petite aventure, qui nous provoque quelques rires amusés.*
ft. Telanie de la Nouë
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Telanie De La nouë
Finalement, tout était fini, nous avions trouvé la sortie de notre dédale sans fin, et encore une fois, je n’avais pas brillé. J’étais passé pour une nouille, ou bien peut être comme une femme qui n’a pas réellement la tête sur les épaules. En tout cas, une très mauvaise première impression que je venais de donner là. Les choses se précipitèrent, d’abord la garde qui nous accompagne jusqu’à nos proches respectifs, et voilà que Lady Aloyse me fait déjà une révérence et se tourne sans que je n’ai de mot à dire.
— Parbleu, je ne peux rester sur une telle rencontre, elle n’aurait qu’une mauvaise impression de moi. Moi qui suis ici pour rencontrer des gens et potentiellement nouer des alliances tangibles et durables. Je ne pouvais demeurer ainsi. Elle m’informe que ce fut un honneur de me rencontrer, et c’est réciproque, mon cœur se met d'ailleurs à battre à nouveau quand elle le dit de façon aussi claire.

Je me lance pour éviter qu’elle ne parte aussi soudainement car voilà qu’elle me tourne déjà le dos, pour rejoindre une foule.

“Dame Aloyse ! Puis-je vous inviter à prendre un thé un jour ? A Herbeval, histoire de rire de notre mauvaise aventure ? Je vous enverrais un corbeau quand le temps sera venu pour moi d’y retourner, quand dites vous ?”

Et c’est alors que je compris que je n’étais pas seul, et que je… hurlais… La gaffeuse était de retour, rien de grave en soit, mais tout le monde se tourna alors vers moi et me fixa de plus belle.

Je souris à la cantonade, mal à l’aise, et attendit que Aloyse m’ignore, ou me réponde… A sa place je comprendrais qu’elle prenne la première solution…

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*Alors que je m’apprête à m’éloigner, voilà que la Lady de la Noüe m’interpelle en criant pour m’inviter à prendre un thé. Les discussions autour s’arrête, et finalement, je ne suis pas si mécontente d’être aveugle pour ne pas voir tous les regards gênants qui se posent sur elle, et par extension, sur moi. Dieu merci, j’étais ici avec Megalis et pas avec mon père, car cela m’aurait valu des réprimandes de la part de mon père. Je ne devais pas attirer l’attention sur moi, alors…

Je me tourne, avec un sourire gêné et crispé. Malheureusement, impossible de l’ignorer, ne serait-ce que par ma bonne éducation et ma compassion. Je faisais toujours en sorte de ne pas faire aux autres ce que je ne voudrais pas que l’on me fasse. Alors je soupire, reste digne et réplique : *

« Ce serait avec plaisir, Lady Telanie, mais je crains ne pas pouvoir me libérer par ma propre initiative, je suis dépendante de la volonté de la Dame que je sers. Je ne puis vous assurer ma présence aujourd’hui, mais n’hésitez pas à m’envoyer une invitation, j’en parlerais à ma cousine pour voir si je pourrais me libérer une après-midi. Sur ce, je vous souhaite une belle journée, ma Lady. »


*Lui affirmais-je poliment, avant de lui offrir un hochement de tête pour la saluer brièvement et me presser ensuite de rejoindre Megalis pour éviter plus d’embarrassement.*

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