[PORT REAL] [terminé] Une simple balade en ville

An 305, lune 8, semaine 1, jour 2

La journée à Port Réal promettait d’être belle. J’avais fini un mot pour Ser Davos, le Maître des navires que je ferais porter après cette sortie matinale en ville avec Ser Humfrey. Sarah finit d’arranger la robe verte que je portais aujourd’hui. Il aimait le vert et moi aussi après tout. Tout le corsage était brodé de motifs de vignes grimpante remontant le long du décolleté jusqu’aux épaules qui étaient lacées, montrant une soie dorée qu’on apercevait grâce aux grandes manches évasées. La jupe était ouverte, avec une bordure de dentelle dorée, sure une autre juste en soie argenté. C’était très beau et j’étais bien dedans. Sarah remonta mes cheveux en plusieurs tresses qu’elle enroula savamment en chignon. Elle para ma gorge d’un collier d’or représentant une grappe de raisin finement ouvragée avec quelques grenats et comme à mon habitude, autour de mon poignet droit, le bracelet que ma mère m’avait offert dans une autre vie. Sarah rajouta une ceinture de cuir repoussé de gravure de vignes. Avec une boucle en forme de feuille de vigne. Elle posa également une cape pour que je n’attrape pas froid d’un vert légèrement plus sombre avec mon blason brodé sur le dos. Peut-être qu’un jour cela serait moi qui en draperais les épaules de Ser Humfrey. J’eus un rire et Sarah glissa un regard vers moi.

« Vous êtes fort joyeuse ma dame.
- Je le suis Sarah. Je le suis. J’ai hâte de pouvoir rentrer à la maison aussi. Mais il nous faut attendre encore un peu. »

Mais qu’importe, ce matin je passerais du temps avec Humfrey et Sarah n’était pas dupe après tout. Dandelion frappa à la porte de ma chambre :

« Ma dame ? Êtes-vous prête ? »

J’inclinai la tête, Ser Dandelion m’attendait pour m’escorter pour rejoindre Ser Humfrey et notre escorte. Je n’avais pris qu’une escorte de mes hommes. Au vu de ma tenue, j’avais pris pour une fois mon carrosse. Avec Port Réal… quoi qu’au moins depuis qu’elle était reconstruite… Je sortis de mes appartements pour me diriger vers la cours. J’offris un grand sourire à Ser Humfrey.

« Bonjour Ser Humfrey ! J’espère que vous allez bien ! »

Je grimpais dans mon carrosse après quelques instants de discussion. Dandelion s’était installé sur son cheval pour nous escorter alors qu’au travers de la fenêtre de mon carrosse j’observais mon chevalier aux cheveux blonds…

La robe en question:

Une simple balade en ville

@Desmera Redwyne

« Port-Real | An 305 - lune 8 - semaine 1, jour 2 »

Le tournoi s'était achevé et avait laissé une sensation d'inachevé pour le jeune chevalier, en plus de beaux bleus sur son corps suite à sa chute de cheval contre ser Andar Royce. Finaliste de la joute, il ne put corriger cela lors du tir à l'arc. Lui qui avait tant souhaité couronner Desmera Reine d'amour et de beauté, mais l'échec n'était pas total : la belle lui avait concédé un baiser, à la dérobée. De quoi rendre son échec moins difficile à supporter. A dire vrai, il l'avait totalement oublié lorsqu'il l'avait enfin embrassé, un baiser tant fantasmé. Humant ce parfum mélangeant des saveurs douces et fortes, il attendait avec impatience une autre occasion bien que jamais il n'osera la mettre dans une position délicate. Son honneur resterait intact, et cela, Dandelion l'avait parfaitement compris. Le blond n'était pas de ceux qui prenait la vertu de nobles dames, loin d'avoir les mœurs douteuses de son suzerain dont les manœuvres avaient été vaines, sa nièce l'ayant doublé en s'engageant à un Gargalen. La journée d'hier avait été emplie d'émotions, et ce matin, il s'éveilla en pleine forme bien que quelque peu courbaturé.

Joyeux, il l'était, comme si sa défaite de la veille n'avait pas eu lieu. Et pour cause, cette matinée serait aux côtés de la femme qui hantait ses pensées depuis peu. Une promenade dans les rues de la capitale était au programme, mais l'occasion de revoir sa dulcinée. Aussitôt prêt, le guerrier l'attendait dans la cours, entouré de son escorte. Nerveux ? Quelque peu, à mesure qu'il profitait de sa présence, il découvrait une âme précieuse à laquelle il s'attachait de plus en plus. Loin de lui l'envie de tout gâcher, désormais, il n'envisageait pas de continuer sans elle. Et soudain, une voix féminine l'interpellait, il se retourna aussitôt et son coeur loupa un battement face à elle, particulièrement en beauté aujourd'hui. Elle arborait sa couleur préférée, le vert. Cela le touchait sincèrement : la ravissante rousse lui faisait manquer d'air tandis qu'il reprenait ses esprits. "Bonjour Ma Dame !" Grand sourire alors qu'il venait la rejoindre, caressant l'échine de son cheval. "Je ne peux qu'aller bien à vos côtés." Il ne pouvait s'empêcher d'être charmeur, mais il n'avait nul besoin de se forcer, c'était sincère, la jouvencelle l'étonnait de jour en jour. "Et vous Ma Dame ?" Tout cela était déroutant, comme si leur rencontre était écrite et que les Sept avaient lié leurs âmes. Une évidence finalement. La détaillant avec attention, ses opales bleues s'ancraient dans les siennes avec un doux sourire. "Vous êtes particulièrement en beauté aujourd'hui, le vert vous sied à la perfection." Etait-ce pour lui qu'elle s'était autant apprêtée ? A n'en point douter. Resplendissante, renversante même, il pourrait presque rougir de son attention à porter sa couleur préférée et probablement que ses joues se teintaient légèrement.

Le bouclier-lige leva la voix pour ordonner aux chevaux d'avancer, les voilà donc partis dans les entrailles de la capitale. Avec une certaine nostalgie, Humfrey se revoyait la découvrir des années plus tôt, émerveillé. Aujourd'hui, son regard avait changé, plus réaliste. Déjà, ils pouvaient apercevoir le Donjon Rouge. A son poignet se trouvait toujours le ruban qu'elle lui avait donné, jetant un oeil à celui-ci, il esquissait un doux sourire, il n'allait plus le quitter maintenant.

(c) DΛNDELION

Humfrey était toujours aussi charmeur et je lui offris un sourire aussi grand que le sien. J’avais en tête notre baiser que je lui avais offert la veille. J’aimerais à nouveau goûter ses lèvres ! Mais ce n’était pas raisonnable, surtout ici. J’étais déjà soulagée que personne ne nous ait remarqué ! C’était autre chose bien sûr. J’eus un sourire en hochant la tête.

« Je vais vous retourner votre propre réponse : Je ne peux qu’aller bien si vous êtes à mes côtés. »

Je rougis agréablement à sa remarque, jusqu’au bout de mes oreilles. Je lui fis un petit clin d’œil.

« Heureux le fait que cela soit une de mes couleurs préférées. »

Je remarquais qu’il portait encore mes couleurs au poignet et j’eus un sourire heureux avant de grimper dans le carrosse. Ser Dandelion indiqua que c’était le moment de partir. Je profitais d’être seule dans le carrosse pour admirer mon chevalier qui chevauchait proche de moi. Je lui offris un sourire alors que nos regards se croisaient. On finit par s’arrêter sur une place et Dandelion ouvrit la porte du carrosse pour me permettre de descendre. Je lui pris sa main en regardant tout autour de moi… Port Réal avait bien changé comparé à mes souvenirs… Après, la Folle au dragon l’avait détruite en partie après tout. J’attendis que Ser Humfrey arrive pour lui prendre son bras :

« Cela fait bien longtemps que je n’ai pas visité Port Réal. Dites-moi où voudriez-vous aller ? Il faudrait que je passe par un bijoutier si cela est possible. Cependant, je vous laisse me guider ! »

C’était important… j’avais une commande qui lui ferait sans doute très plaisir. Mais c’était autre chose. J’observais la ville tout autour de moi avant de revenir vers Humfrey, j’avais envie de poser ma tête sur son épaule et me laisser porter. Mais nous étions dans un nid de vipères : nous ne pouvions faire tout ce que nous voulions. Impossible.

« Dame Aelinor va bien ? »

Je n’avais pu beaucoup lui parler après le tournoi et sa disparition m’avait inquiété. Même si Dandelion était allé se renseigner un peu… Mais Humfrey était de sa famille après tout. Il en saurait plus sans aucune difficulté… Mais j’espérais réellement qu’elle allait bien et qu’il y avait une explication à sa présence parmi les Dorniens… Quoi que je ne pouvais la blâmer ! Jusqu’à il y a quelques jours j’étais fiancée ! Fort heureusement ce n’était plus le cas.

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@Desmera Redwyne

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L'heure était aux charmes et paroles mielleuses mais néanmoins sincères : Humfrey ne se forçait aucunement en avouant qu'elle embellissait ses journées. Après les déceptions des joutes, Desmera avait su apaiser son amertume, lui faire oublier son échec, si près du but. A défaut de la Couronner Reine d'Amour et de Beauté, elle l'était à ses yeux et il voulait le lui montrer. Au moins, ils avaient évité une chanson graveleuse à leur encontre. Pour sûr que ce barde avait pris des risques, il serait bien curieux de savoir s'il était encore en vie. Un sourire franc se dessinait sur ses lèvres tandis qu'il prenait place sur sa monture au commandement de Dandelion. Les voilà qui s'engouffrait dans les ruelles de Port-Réal. Les stigmates de la destruction orchestrée par Daenerys étaient toujours visibles mais le travail des artisans faisait son œuvre. Néanmoins sur ses gardes, son regard se posait parfois sur sa dulcinée, un sourire amoureux accompagnant son geste. En l'admirant, il en oubliait le monde alentour, il n'y avait plus qu'elle.

Jusqu'à ce qu'ils ne s'arrêtent au beau milieu d'une place, loin d'être vide mais moins bondée que d'autres. Le chevalier avisa la situation, s'il ne doutait pas Dandelion, il savait cet endroit dangereux, épicentre de la royauté et du peuple. Pour l'heure, aucune menace n'était identifiée, certainement que l'heure matinale y était pour beaucoup. Descendant de son cheval avec un peu de difficulté, son corps encore endoloris par les épreuves de la veille, Humfrey s'approchait de la rousse à la robe verte. Comment ne pas être sous le charme en la voyant habiller ainsi ? "Quelle tristesse de voir la ville dans un tel état après la guerre mais force est de constater qu'elle se reconstruit vite." Disait-il dans un doux sourire, la laissant volontiers prendre son bras, levant le nez. "Avant votre course chez le bijoutier, je songeais à vous guider jusqu'à la Porte des Dieux située à l'Ouest, non loin. Elle est la plus imposante de toutes et par chance, celle-ci n'a pas subi de dégâts importants." Il tournait la tête en sa direction, cherchant son approbation. "Que pensez-vous de ce programme ?" Et en toute logique, elle s'enquérait de l'état de sa nièce, ayant quitté promptement les tribunes la veille. Officiellement pour un malaise, officieusement pour éviter tout incident diplomatique. "Oh oui elle se porte comme un charme, ne vous inquiétez pas, vous pourrez d'ailleurs aller la voir dès que vous le pourrez. J'aimerais vous en dire plus mais il y a trop d'oreilles curieuses ici." Il avait baissé la voix volontairement. Chaque roturier croisé pouvait les entendre, même partiellement et colporter ses propos, ou pire, les déformer.

(c) DΛNDELION

Mon doux chevalier... Plusieurs fois durant le court trajet nos regards se croisèrent et je lu dans ses yeux une affection au moins aussi grande que la mienne. Je profitai de ce moment, pourrait-il vraiment me suivre à La Treille en rentrant ? Peut-être qu'il ne le pourrait pas... Alors je profitais de ces moments à ces côtés. Je ne voulais pas que cela se finisse, alors je fis mon possible pour oublier que cela aller vers sa fin. Il y aurait ensuite le voyage du retour après tout ! Ce n'était pas rien... Je pourrais encore passer du temps avec lui ! Je vis la raideur de mon chevalier lorsqu'il descendit de son cheval et je fronçais les sourcils.

" Êtes-vous souffrant Ser Humfrey ? J'ai l'impression que vous souffrez..."

Dandelion organisa ma garde autour de nous et je pris délicatement le bras de Humfrey pour marcher à des côtés.

" En deux ans il semblerait oui que la ville a reprit vie ! Cela fait plaisir."

Les Targaryen et le feu et leur dragon c'était une longue histoire d'amour après tout. Je serrais légèrement ce bras. La porte des dieux à l'ouest ... Je jetai un oeil à Dandelion pour connaître son avis. Il inclina la tête, c'était tout bon pour lui.

" Cela sera parfait Ser Humfrey. "

Du moment que c'était à ses côtés je ne demandais pas d'autre chose. Tout en me mettant à marcher je m'inquiétais de la santé de mon amie. Des oreilles indiscrètes... Il y avait anguille sous roche. J'inclinai la tête.

" Le plus important étant qu'elle aille bien. J'irais la voir sûrement un peu plus tard. "

J'aimerais également voir Bronn pour récupérer Solfoyer et ensuite repartie avec les Hightower si cela était possible. Sinon je repartirais avec ma propre escorte, j'irais sans doute un peu plus vite, mais comme d'habitude je serais seule et cela me pesait bien plus que je ne le montrais. Je serrais ce bras comme pour ne pas le perdre.

" J'ai du mal à reconnaître la ville... Elle a tant changé.... Ou peut-être étais-je si jeune la dernière fois que mes souvenirs sont tronqués..."

Mon regard se tourna tout autour de moi... La cité était calme encore... C'était agréable. Je me retiens de justesse de ne pas lui reprendre la main comme au banquet... Mais ici, nous ne pourrions pas garder cela aussi discret que lors du banquet.

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@Desmera Redwyne

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Humfrey devait l'admettre : plus il découvrait Desmera, plus son affection se renforçait. Elle devenait peu à peu indispensable à sa vie. Il entrevoyait un potentiel futur à ses côtés, l'épauler dans ses responsabilités de Seigneur. Prendre soin d'elle avec honneur et fidélité. L'idée de la quitter ne le ravissait pas, à l'issue du Tournoi, ils allaient certainement se séparer, chacun retournant dans son fief. En réalité, le chevalier aux cheveux d'or ne voulait la laisser partir, il voulait que ses moments soient éternels. Que ses regards ne s'arrêtent pas, qu'il puisse la couvrir de baisers et...oh, son coeur s'emballait et ses joues brûlèrent. Mais rapidement, il reprenait pied dans la réalité, son corps endoloris lui rappelant à son bon souvenir. Il descendit de sa monture assez difficilement, cachant une légère grimace. Et cela n'échappa pas à la rousse qui s'inquiétait. "Rien de grave rassurez-vous, mon corps me rappelle juste que je suis tombé d'un cheval la veille." Plaisanta-t-il avant de reprendre. "Mais rien qui ne vaille la peine que vous perdiez votre beau sourire." Il refusait d'ailleurs en être la cause, surtout que ses blessures étaient superficielles, musculaires, loin de ce qu'il avait pu vivre contre les Marcheurs Blancs.

En deux années, Port-Réal avait repris vie, les stigmates de la folie de Daenerys étaient encore visibles mais moindres. Humfrey esquissait un doux sourire. "Notre capitale a résisté aux assauts du feu, tout de même, ça a toujours eu le don de m'impressionner." Que ce soit la population ou les bâtiments, ils avaient survécu, grâce à d'abnégation. A dire vrai, peu importait le lieu, tant que sa demoiselle se trouvait à ses côtés. Il esquissait un doux sourire alors qu'elle se montrait emballée par le programme envisagé. "Elle vous attendra de pied ferme, soyez en sûre." Aelinor estimait sincèrement Desmera. Cette amitié était honnête et pure, ce qui était rare dans ce monde de faux-semblants. A l'image de ce qu'ils partageaient tous les deux. Son coeur qui battait, ça n'avait rien de faux.

Alors qu'ils continuaient de marcher, il sentit l'étreinte de la jeune femme se serrer autour de son bras, et délicatement, il posa sa main sur la sienne. "Est-ce-que tout va bien ma Mie ?" Avait-il demandé à voix basse, avant d'admirer les environs. "L'impression est partagé, j'ai l'impression que ce n'est plus le Port-Réal de mon enfance, et que ça ne le sera jamais plus."

(c) DΛNDELION

J’observai le jeune homme blond avec attention, il semblait être courbaturé et souffrant si bien que mon inquiétude bondit aussitôt de peur de le voir trop forcé uniquement dans le but de me faire plaisir. Je préférais annuler une sortie pour qu’il puisse se reposer que de le forcer à rester avec moi. Alors je posai la question et sa réponse me rassura, me faisant sourire au passage.

« Voyez, vous me le rendez en quelques mots. »

Je viens prendre son bras pour l’accompagner à Port Réal que je redécouvrais après bien des années passées loin de cet endroit. Peut-être pas réellement en mal après tout. Mon regard se promenait tout autour de moi pour admirer cet endroit qui avait été reconstruit. D’ici quelque temps, la capitale serait comme avant avec ses miséreux et ses voleurs… Quoi qu’au vu des pertes humaines, peut-être qu’il y aurait assez de travail pour tout le monde… Ce qui était le cas chez moi. Je hochais la tête.

« Oui… elle se relève… Comme nous tous. Malgré les pertes et les difficultés, nous sommes toujours là. »

Même si nous avions tous perdu quelque chose avec ces conflits à répétition. Parfois certains plus que d’autre… Quant à Aelinor j’irais la voir bientôt, sûrement après la balade avec Humfrey… Elle voudrait sûrement en discuter un peu avec moi. J’inclinai la tête.

« Je vous raccompagnerais dans vos appartements alors pour échanger avec elle. »

Tout en marchant, je serrais plus fort le bras du chevalier, comme-ci j’avais peur de le perdre et qu’il disparaisse me laissant seule dans ces ruelles. Peut-être parce que c’était un de es cauchemars récurant. Mais à sa place c’était mon père dans les rues de La Treille alors que j’étais enfant… Et après les fernés… Je reviens en sentant le souffle d’Humfrey sur ma peau…

« Oui… J’ai peur que vous vous éloigniez… alors peut-être que je serre un peu fort… »

Mais je n’osais pas desserrer mon bras du sien alors que je regardais autour de moi, lui confiant mes impressions. Je hochais la tête en plongeant mon regard dans le sien :

« Parce que cette ville n’existe plus… Et que vous n’êtes plus ce petit garçon ? Nous découvrons une nouvelle ville avec des yeux qui ne sont plus ceux d’enfants. »

Non, c’était des yeux d’adulte, de seigneur et de chevalier qui scrutait cet endroit maintenant. Qui portait encore quelques cicatrices de sa destruction.

« Cet endroit a été construit pour les Targaryens, ou par eux… Et il a été détruit par leur dernière descendante connue… Triste goût que celui de l’amusement et de l’ironie des Sept… »

Je posais une demi-seconde ma tête sur son épaule et il eut une quinte de toux derrière moi qui me fit me retourner. Dandelion se racla légèrement la gorge, son visage dissimulé sous son casque. Il veillait même aux potentielles rumeurs… J’inclinai la tête vers lui avant de regarder à nouveau droit devant moi pour éviter à nouveau la tentation d’un baiser ou que ne savais-je d’autre ?

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@Desmera Redwyne

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Il était prêt à souffrir le martyr plutôt que d'être séparé de la rousse et de ses yeux bleus hypnotisant. Les courbatures, il les oubliait bien vite au profit de son sourire qui faisait écho au sien. De toute évidence, le chevalier ne pouvait nier les émotions grandissantes à son égard, à mesure qu'ils profitaient d'instants privilégiés. Peu à peu, il la découvrait, sous un jour nouveau et lui aussi semblait se découvrir. A ses côtés, l'étiquette n'importait pas, il avait la sensation d'être libre - dans une certaine mesure, évidemment. Jamais, le blond n'osera agir contre sa vertu. Non, il la respectait bien trop pour ça.

A l'image de la capitale l'existence de la dame se reconstruisait peu à peu. Dernière de sa lignée, il se doutait que sa solitude devait lui peser, autant que le deuil qu'elle portait, constamment. Malgré tout, la Redwyne restait digne. "L'être humain est capable d'une résilience inouïe, n'est-ce pas ?" Et évidemment, il sous-entendait qu'elle était de ceux-là. Si Humfrey avait perdu son innocence à Winterfell et par la suite, aucun proche ne lui avait été arraché. Hochant la tête, il scrutait les environs avant de sentir la jeune femme serrer son étreinte autour de son bras, attisant son inquiétude. Sa main se posa délicatement sur la sienne. Ses mots manquèrent de le faire chavirer, de le faire abandonner toute bienséance pour la prendre dans ses bras. Toutefois, la raison l'en empêcha, il lutta de toutes ses forces, captant son regard. "Je ne vous quitterais pas, ma Dame." Plus jamais eut-il envie de dire, mais en était-il sûr ? La valse des alliances allait si vite. Conscient que l'émotion était palpable, il préféra reprendre, sur un ton plus amusé cette fois. "Vous n'arriverez pas à vous débarrasser de moi si vite. A qui parleriez vous de votre passion pour les chevaux ?" Sourire mutin, il n'avait pas oublié leurs conversations. Un point commun entre eux et pas des moindres. "Comment se porte votre jument Asfaloth d'ailleurs ?" Elle avait fait saillir celle-ci juste avant son départ de la Tour par l'un des chevaux des lieux. L'opération avait-elle un succès ?

Doucement, il retira sa main, pour ne pas attiser des racontars, il ne voulait surtout pas la mettre dans une position délicate. A contre coeur, il mettait fin à ce contact charnel fort agréable. Le jeune homme esquissait un sourire alors que leurs regards se croisaient, toujours avec harmonie, comme si tout était écrit. "C'est bien vrai, la ville n'est pas la seule à avoir changer après tout." Ses yeux d'enfant avaient enjolivés la réalité certainement, mais le Donjon Rouge lui avait semblé si impressionnant. "Quel âge aviez-vous la première fois que vous êtes venue ici ?" Demandait-il avec une réelle curiosité. Elle n'avait, en tout cas, pas tort concernant l'humour douteux des Sept. Construite puis détruite par les Targaryen, Port-Réal avait survécu malgré tout. Lâchant un rire, le chevalier acquiesçait vivement. "Quelle amère ironie oui ! La devise des Targaryen est on ne plus vrai finalement..." Le feu et le sang les suivait dans leur sillage. Ses opales se posèrent sur Dandelion qui la rappela à l'ordre en dépit du bien-être que cela avait engendré, le chevalier en profita pour humer son doux parfum, durant quelques secondes. Ce genre de geste tendre était à proscrire en public, malheureusement pour eux.

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Une résilience… Peut-être… Je repensais au kiosque que la Vigne Triste qu’il y avait dans les jardins de la demeure des Redwyne de Port Ryam. L’un de mes ancêtres, le grand-père de mon arrière-grand-père, avait cré cette section privée dans le jardin et ce kiosque en faisant pousser les vignes d’une certaine façon. Ensuite, des petits médaillons en bois ou en argent ou autre, selon, étaient suspendus dans cet endroit. J’y avais mis des portraits de mes disparus. Résilience…

« Nous faisons de notre mieux sans doute. »

C’était ce que je faisais depuis quelques lunes maintenant pas réellement par envie, mais plus par obligation ! Cependant, j’avais à mon bras un chevalier que mon cœur appelait dès qu’il n’était pas. Mais c’était autre chose… Vraiment ? Pourtant je venais de resserrer mon étreinte autour de son bras pour qu’il ne s’éloigne pas de moi. Je lui expliquai et sentis que je l’avais touché. Je lui offris un sourire avant de rire, amusée par sa remarque :

« Et qui entraîneriez-vous au tir à l’arc si je ne suis point là ? »

Ma jument ? J’avais essayé de la faire saillir avant de partir, cependant, cela n’avait pas marché. J’inclinai légèrement la tête.

« Elle va très bien, elle n’aime pas beaucoup être enfermé dans sa stalle, à La Treille, je laisse mes chevaux en pâture toute la journée et on ne les rentre que le soir. Je crois que la saillit n’a pas marché, je retenterais en revenant à Villevieille ! »

Avant de prendre le bateau pour rentrer à la maison. Peut-être que Humfrey serait avec moi sur ce navire avec Tante Denyse… J’aimerais bien ne pas être seule ! Mais il le savait qu’il était invité ainsi que Denyse qui devait, c’était presque une obligation, revenir à La Treille un peu si elle le souhaitait. Je souris à sa remarque en hochant la tête. Oui, nous avions bien changé… La première fois…

« Oh… vous me posez une colle, je l’ignore bien. Je crois que nous y sommes allés pour un tournoi, mais je n’ai pas beaucoup de souvenir, je crois que j’étais sans doute un peu jeune. Peut-être trois ou quatre ans. Peut-être plus. »

Je fis référence aux Targaryen et il eut un sourire amusé, j’inclinai la tête : Feu et Sang. Elle leur avait collé à la peau et infiltré leur esprit au point de les rendre fou entre cela et la consanguinité… Mais c’était autre chose. Je vis du coin de l’œil quelques gamins qui passèrent en courant devant nous. Je les observai sans rien dire quelques instants alors qu’ils disparurent à l’angle de la rue.

« Je crois que la ville est en train de se réveiller tout doucement. »

Bientôt elle sera bruyante et compagnie… Dandelion gronda légèrement et la garde se rapprocha un peu pour éviter le moindre problème. J’observai à nouveau autour de moi, Dandelion détestait cette ville. Je le sentais.

« Vous préférez Port Ryam Dandelion ? »

Il hocha la tête sans rien dire.

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@Desmera Redwyne

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Humfrey croyait à la résilience des êtres humains, capables de se relever après maints conflits, dont le paroxysme avait été atteint lorsque la dragonne avait brûlé la capitale. Le chevalier de fleurs songeait à tous les sacrifices faits, lui qui avait vécu La Longue Nuit s'en était aussi relevé, après plusieurs rechutes, il avait survécu, comme la plupart. Il avait fait de son mieux, comme le disait justement la rousse, il hochait la tête à ses mots. Ce n'était parfois pas suffisant mais l'effort en valait la chandelle. S'il n'avait pas gagné les joutes, peut-être avait-il réussi à gagner le coeur de sa belle, en tout cas, elle était dans le sien, sans nul doute. Son étreinte se serrant contre son bras, le blond se sentait ému, conscient que ses sentiments étaient sincères. Il ne voulait pas être séparé et encore moins envisager s'unir à une autre désormais. L'émotion l'étreignant, il préféra en plaisanter, avant de rire à sa remarque sur le tir à l'arc. "C'est bien vrai, je n'aurais personne à martyriser." S'amusa-t-il dans un rire mutin. Qu'il était bon de rire sans arrière pensée, qu'il était bon de converser sans craindre un quelconque jugement. Il se sentait si bien, loin des préoccupations politiques de son frère ou de sa nièce.

Sa jument avait été remarquable lorsqu'il l'avait aperçu. Un animal fougueux et beau. Tout autant que sa maîtresse. "Elle aime la liberté, comme vous, il me semble ?" Disait-il dans un sourire amusé, avant d'hocher la tête, il espérait que cette fois-ci, cette tentative fonctionnerait. Les chevaux de Villevieille étaient réputés pour être les meilleurs et les plus efficaces en terme de sang. Humfrey aimait particulièrement passer du temps avec eux, loin des obligations. Il se sentait lui-même en contact avec eux. La nature, dans son plus simple appareil. Il y avait quelque chose d'incroyablement reposant. Une sérénité qu'il n'avait nul part ailleurs. Alors qu'elle réfléchissait à sa première visite à Port-Réal, lui songeait à la sienne, dans ses yeux d'enfant, la ville lui avait paru sublime, le Donjon Rouge impressionnant. A présent, il n'y voyait plus vraiment la même chose : il y voyait un symbole de puissance politique où se mêlaient requins et proies.

Autour d'eux, la ville s'éveillait doucement, les rues allaient rapidement se remplir. "En effet. Nous avons bien fais de venir tôt." Port-Réal allait retrouver sa frénésie habituelle. Humfrey n'aimait guère Port-Réal, il fallait l'avouer. "Je serais bien incapable d'y vivre, et vous ?" Le silence de son bouclier-lige voulait tout dire et il ne put qu'abonder dans son sens en lui jetant un regard entendu.

(c) DΛNDELION

Je souris, amusée par ce que Humfrey me disait. Me martyriser… Vraiment ? Impossible. Avec lui à mon bras, j’avais l’impression de pouvoir conquérir le monde et qu’on me laisserait enfin profiter d’une vie heureuse à La Treille avec mon tendre chevalier à mes côtés. J’avais bien des projets en tête. Et j’avais hâte de pouvoir lui en faire part. Je viens lui donner une petite tape sur le bras.

« Me martyriser ? Réellement ? Oh voyons, je suis sûre que c’est moi qui vous ferez souffrir avec mon manque de talent ! »

Mais ce n’était qu’une question d’entraînement après tout. Après tout, quand je pourrais m’entraîner régulièrement avec lui, cela irait mieux sans aucun doute. Je lui parlais de ma jument avec amour et affection. Ma jument était un cadeau des Sept et j’espérais en faire une lignée bientôt avec un bon mâle reproducteur. Il me faudrait un peu de temps, mais cela sera fait.

« Oui, nous aimons toutes les deux être libres. Peut-être est-ce pour cela que nous nous entendons si bien. »

Peut-être. ET la ville s’éveillait tout autour de nous. Je n’aimais pas cet endroit, malgré tout ce qu’il se passait de bien ici, je préférais Port Ryam et Dandelion aussi. Vivre ici ? Je secouais la tête :

« Je préfère la… liberté que m’offre Port Ryam que cet endroit. Trop de bruit, trop de monde. Bientôt vous allez me prendre pour une septa : j’aime vivre recluse sur mon île. Je m’y sens bien. Et en sécurité. C’est important de nos jours après tout. »

Enfin… en sécurité… Tout était relatif avec Bronn à la tête du bief. Mais ne parlons pas de chose qui fâche.

« J’ai bien hâte de pouvoir vous montrer mon île. J’espère tant que La Treille vous plaira autant qu’à moi. »

C’était très important pour moi. Tant Denyse sera là également après tout.

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@Desmera Redwyne

« Port-Real | An 305 - lune 8 - semaine 1, jour 2 »

Aux côtés de la Redwyne, Humfrey se fichait bien des regards et des qu'en dira-t-on. Il profitait simplement sans se préoccuper du reste, riant avec franchise alors qu'elle évoquait sa potentielle souffrance à l'idée qu'elle soit une mauvaise élève. "Allons ! Ne soyez pas si pessimiste, je suis persuadé que vous n'êtes pas si mauvaise que vous le prétendez." Sourire confiant et clin d'oeil, il rajoutait avec un peu plus de sérieux. "Vous apprendrez en faisant encore et encore, c'est ainsi que je suis devenu chevalier, après beaucoup de travail. Le talent ne fait pas tout." Rien de mieux que de la pratique pour parvenir à progresser. Certains naissaient avec un talent inné mais se devaient de le travailler pour le parfaire. Levant le nez pour admirer les ruelles qui se remplissaient doucement, bientôt, Port-Réal allait grouiller de monde, s'éveillant doucement d'une longue nuit. A dire vrai, la capitale ne dormait jamais vraiment.

Le chevalier ne pouvait donc que comprendre ce que la rousse disait sur sa volonté de vivre recluse, loin de toute cette frénésie. Il n'allait pas lui donner tort sur ce point qu'il partageait. Si enfant il avait adulé cette ville, il n'en voyait aujourd'hui que les vices. "Port-Réal est probablement l'endroit le plus dangereux du continent." Puis, il leva le nez, enfin se montrait la Porte des Dieux, dans toute sa splendeur. Malgré tout, la capitale cachait des oeuvres d'arts et bâtiments en tout genre qui valaient le détour. "Voici la Porte des Dieux ma Dame ! J'espère que vous n'êtes pas déçue du voyage." Sourire franc alors qu'il fixait ses opales dans les siennes. "Je suis persuadé que La Treille me plaira." Sa main venait alors serrer la sienne, et tandis qu'ils se tournaient pour faire demi-tour, il chuchota à son oreille. "Tant que vous êtes à mes côtés, je serais le plus heureux des hommes." Une déclaration sincère. Mais le blond ne put en dire davantage, désormais qu'ils arrivaient vers leur convoi. Il était temps pour eux de retourner au Donjon Rouge. Le coeur battant, Humfrey en avait oublié ses douleurs musculaires, échaudé par ces moments si précieux. Comme à l'aller, le valeureux guerrier accompagna sa dame, jonché sur sa monture.

(c) DΛNDELION

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