L'oisillon descend de son nid | PV Shôren

l'oisillon sort de sa cage

An 305 - Lune 9 - Semaine 1 - Jour 3
Feat  @Shôren Caron

La fête battait son plein à Lancehélion, le mariage princier était en grande majorité un franc succès. Edmund et Elia n'auraient pu demander mieux pour fêter leur union devant tous ces convives. Après plusieurs dizaines de minutes de danses, Edmund profita de la fin d'une chanson pour s'éclipser, promettant à Elia qu'il reviendrait bientôt avant de déposer un baiser sur son front. La Dayne ne restera pas seule longtemps puisque dès qu'il commença à s'éloigner, son ami Nymeros Antaryon fut le premier à se dévouer pour que la nouvelle princesse ne passe pas la moindre seconde sans cavalier.

Le prince passa les différents invités, se frayant un chemin parmi eux. Il avait déjà rencontré la plupart d’entre eux tout au long de la journée, alors aucun ne tenta de lui imposer leur compagnie. Se saisissant d’une coupe de vin vide, Edmund se rendit dans un des petits jardins en périphérie du Palais Vieux donnant face à la mer. Finalement seul pour la première fois de la journée, il put prendre quelques minutes pour souffler et profiter un peu du calme malgré les échos étouffés des musiciens sur les murs de pierre.

Comme Edmund s’en doutait, sa solitude ne serait que de courte durée, mais il eut l’agréable surprise de voir sa sœur Erena venir se placer à ses côtés, les deux mains derrière le dos.

Tu fais déjà faux bond à notre nouvelle princesse ? Demanda elle avec un sourire.

Comme à son habitude, le Gargalen souffla brièvement à cette plaisanterie.

Nous devrions passer le restant de nos jours ensemble, je pense qu’elle ne me tiendra pas rigueur de ces quelques minutes. Répondit Edmund avant un léger rire

Erena tendit alors à son frère ce qu’elle tenait dans son dos, deux petites épées en bois usagées par les coups et le sable. Il n’eut pas eu besoin de beaucoup de temps pour les reconnaître, il s'agissait de ce qu’ils utilisaient pour s'entraîner plus jeune à Salrivage.

J’ai dû certainement retourner la moitié du château pour remettre la main dessus. Mais je me suis dit qu’elle pourrait te resservir, après tout, tu vas bientôt être père.

La Gargalen faisait partie des rares personnes à être dans la confidence quant à l'existence d’Imeah et surtout du fait qu’elle portait son enfant. L’attention toucha Edmund qui accepta bien évidemment le présent. Désormais, avec les mains libres, Erena enjamba le balcon sur lequel se tenait Edmund quelques minutes auparavant afin de s'asseoir, les jambes dans le vide au-dessus de la mer. Le deux restèrent silencieux quelques minutes, le regard en direction de l’horizon. C’est Erena qui finit par briser le silence en première.

Tu crois qu’il est fier ? Père. Je suis allé dans le caveau récemment, la question m'a traversé l’esprit. Demanda la jeune Gargalen

La question surprit Edmund qui ne s’attendait pas à ce genre de réflexion, pas aujourd’hui.

Et bien… Nous sommes tous les quatre encore en vie. Salrivage et Dorne sont toujours debout, sa compagnie aussi. Il m'a demandé de faire rayonner le nom Gargalen et tu te tiens aux côtés d'un authentique prince de Dorne. Dit-il avec une pointe d'ironie. Oui… Je pense qu’il est fier…

Le prince de Dorne en était persuadé, s’il était capable de les voir, il devait d’ailleurs ne pas en croire ses yeux. Comment est ce que le gamin qui avait tout abandonné avait réussi à se retrouver dans cette position ? Tout ceci relevait d'une improbabilité qui donnait le vertige.

Est-ce que ça te manque ?

La question d’Erena sortit instantanément Edmund de ses pensées, il fronça les sourcils pendant qu’il observa sa sœur, toujours les yeux rivés sur l’horizon.

Qu'est ce qui me manquerait ?

Essos. Les cités libres. Les chasses à l’homme. Braavos… Est-ce que tu ressens que tu n’es pas fait pour être ici ? N’as-tu pas envie de traverser le détroit à nouveau ?

La question était complexe. Les quelques années qu’il avait passées sur l’autre continent avaient été plus que mouvementées. Il ne pouvait cependant s'empêcher de se les remémorer avec une pointe de nostalgie. Les lieux qu’il avait parcourus ou même les rencontres qu’il y avait faites comme Mezzara ou Imeah resteraient avec lui jusqu’à la fin de ses jours. Mais ce qui lui manquait au fond de lui, c’était la liberté qu’il avait ressenti en parcourant ces terres.

Non. Je n’en ai pas envie. Tout ce que j’aime est ici désormais, toi, Imeah, Damion, Sara, Arianne, Daemon… Elia. Essos et les citées libres n’ont plus rien à m’offrir. Et souviens-toi, c’est par un réel miracle que j’ai pu revenir ici. Je devrais être encore en train de croupir dans une cellule, ou même, je serais deja mort d’ailleurs.

Erena resta silencieuse à la réponse de son frère, visiblement insatisfaite par cette dernière. Edmund tenta d’ajouter quelque chose, mais des bruits de pas derrière eux commencèrent à se faire entendre. Tout en restant muette, la jeune Gargalen remit le pied-à-terre et repartit en direction des festivités pendant que le prince attendit celle qui allait se joindre à lui.

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An 305 - Lune 9 - Semaine 1 - Jour 3
Feat  @Shôren Caron

Edmund ne put offrir qu’un sourire sincère à la jeune Shoren qui peinait à montrer son manque d’envie d’être en ces lieux. Il ne pouvait pas lui en vouloir, Erena était pareil et il y avait fort à parier qu’il l’irritait autant que Jonas pouvait le faire avec propre sœur.

Effectivement, je crains que le calme se fasse rare ce soir. Lancehélion n’est pas connue pour son silence, mais ces jardins ont quand même le mérite d’entretenir une certaine tranquillité dans un contexte moins… exceptionnel. Conclua Edmund, avant de se retourner vers la mer.

Le prince de Dorne était pensif, les festivités étaient un franc succès si l’on omettait l’excès de zèle du gouverneur du sud, mais Edmund aurait très largement préféré le calme de Salrivage. Son foyer lui manquait, c’était une certitude. Ou était-ce plutôt la personne qui s’y trouvait ? Quoi qu’il en soit, Edmund était dans son petit moment mélancolique et il avait tout intérêt à en sortir le plus rapidement possible. Fort heureusement, une idée lui vient en tête, si Shoren voulait le calme, il pouvait peut-être le lui offrir.

En réalité, il y a peut-être un endroit où vous pourriez être plus au calme. Enfin, vous n’entendrez plus les cris, les applaudissements ou la musique, c’est une certitude. Par contre vous risquez d’entendre un peu plus la mer. Dit-il en pointant le bout du large ponton qui continuait le Palais Vieux pour surplomber la baie. Elle était généralement fermée au public et n’était utilisée uniquement en partie dans de rares occasions de par sa dangerosité et le risque de finir à la mer.

Je peux vous y emmener si vous le souhaitez. Demanda Edmund, un sourire teinté d’une légère malice aux lèvres.