[COURONNE] Il est dur de savoir et de ressentir

An 305 | Lune 12 | Semaine 1 | Jour 1, sur les routes de la couronne

Il est dur de savoir et de ressentir

Desmera Redwyne
& @Guilhem

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Nous avions quitté Port Réal depuis deux jours, enfin. Je ne me sentais pas encore mieux, quoi que je pusse déjà boire quelques gorgées de soupe sans les rendre et je pouvais même boire un peu. Mais ce n’était pas glorieux, bien sûr, mais mieux que rien. Je passais mes journées dans le carrosse, au calme, avec Sarah à mes côtés. Il valait mieux être prudent. Je somnolais plus qu’autre chose, à défaut de pouvoir galoper, ou juste chevaucher avec mes hommes, mais pour l’instant ce n’était pas prudent. Sarah me traitait comme une petite poupée fragile, je n’étais certes pas une poupée, mais à cet instant je savais que j’étais fragile et ce n’était pas tout à fait ce que je voulais montrer. Il nous restait plusieurs semaines de voyage…

Une auberge pour la nuit, j’étais montée directement dans ma chambre pour me reposer un peu. Comme-ci je ne faisais pas déjà que ça tout le long de la journée… Mais j’avais quand même pris un peu de temps pour réfléchir à une expédition pour Essos, pour récupérer de nouveaux cépages. Je couchais des idées sur le parchemin, mais je n’en étais pas satisfaite… Je me rafraîchis un peu, ignorant mon reflet dans l’eau de la cuvette, ce n’était pas la peine, je savais que j’avais la peau très pâle, tirée, des cernes… En soi… un visage qui respirait la bonne santé. C’était faux. Je soupirais un peu avant de froisser les parchemins pour les jeter dans la cheminée où ils s’embrasèrent presque aussitôt, je finis par m’asseoir sur le lit… On frappa et je me remis debout. Sarah sans doute avec une soupe.

« Oui, entrez. »

Répondis-je aux coups en passant une main sur mon visage pour essayer d’effacer la fatigue, il fallait que je reste forte, que je reste droite. Je me remis debout pour faire face à la porte. Aller Desme… Ça va aller.

x achéris

La fatigue tirait les traits de son visage. Les cernes un peu plus creusées mais enfin ils avaient quitté Port-Réal. Les dizaines d'hommes profitaient de l'auberge et de la bonne bière fraîche alors qu'il refusait poliment l'invitation des hommes à se joindre à eux pour rire et se laisser allé au jeu de la camaraderie. On pouvait déjà entendre le râle expressif déçu du choix de Guilhem de ne pas se joindre à cette ambiance festive. Le voyage sur la scelle de sa monture faisait peu souvent partie de ses prérogatives si bien que son entre jambe bien qu’entraînée à monter toute sorte de chevaux ou un individu plus particulièrement lui manquait terriblement.

Il allait profiter de cette soirée pour se reposer convenablement. L'air était déjà plus respirable qu'à port-Réal. Mais avant de vaquer à ses occupations et de prendre congé Guilhem devait s'assurer que Desmera ne manquait de rien. Il monta les escaliers grinçant de l'établissement bien que modeste il nen fallait pas plus pour lui mais qu'en était-il de la Dame de la Treille ? Il avait un léger avis sur ce sujet. Il enlevait son gant tirant nonchalamment dessus suivi d'un tapotement du poing plus fébrile que coutume au cas ou peut-être la Redwyne qu'il servait c'était déjà assoupie de fatigue.

Il pénétra sous l'invitation de sa voix dans la chambre sommaire mais suffisamment confortablement pour la simple nuit qu'ils passaient ensemble ici.

« C'est Guilhem madame. Vous n'avez besoin de rien ? »

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Desmera Redwyne
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Je levai les yeux pour regarder mon cher Dandelion entrant dans la pièce. Besoni de rien ? J’eus un petit rire avant de m’asseoir lentement sur le lit, l’invitant à prendre place sur le tabouret, puisqu’il souhaitait s’assurer que j’allais bien… Il semblait marcher un peu en… canard…

« Je vais bien Guilhem. Encore beaucoup de fatigue, mais je vais bien… Je… j’ai juste plus que hâte que nous soyons enfin de retour sur mes terres et que toutes ces histoires soient loin de moi… »

Je l’observai avec attention avant de laisser un sourire étirer mes lèvres avec douceur.

« Quand nous serons de retour chez nous… Je te promets que nous irons à nouveau faire plus régulièrement le tour de la Treille à cheval… Cela me manque… »

Je frottais mon visage de mes mains comme pour en chasser les traces de la fatigue et de la maladie qui tenaient encore mes os et tout mon être. Par les Sept… Je voulais juste me reposer et me sentir mieux… Et rien d’autre…

« Et toi Guilhem… As-tu besoin de quelque chose ? Puis-je faire la moindre chose pour te rendre la vie plus douce et plus agréable ? »

Malheureusement, je ne pouvais encore nous transporter d’un claquement de doigt d’une couronne à l’autre… Par les sept, un dragon était quand même un moyen de locomotion fort rapide… Mais je n’étais pas sûre que cela soit bien de l’évoquer.

« As-tu mangé ? Et pris le temps de te reposer un peu ? Je n’aimerais pas que tu tombes malade. »

Desme, regarde-toi dans une glace avant de dire ma s’il te plaît… Je pouvais tenir… je me devais de tenir, je serais de toute manière bientôt sur pieds… Juste quelques jours encore à tenir, bientôt La Treille, quelques semaines de repos salutaire… Enfin, ça c’était si il n’y avait pas une putain de météorite qui me tombait sur le coin de la gueule.

x achéris

Comme toujours Desmera était incapable de prendre soin d'elle. Et plus le temps passait, plus cela semblait devenir un fardeau que même Guilhem ne pouvait endosser.

« Votre place est à la Treille tout comme la mienne »

De l'inquiétude qui trahissait sans doute le sourire qu'il observa auprès de Desmera. La Treille son foyer lui manquait mais les récents événements à la capitale ne présageaient rien de bon.

Il ne relâchait pas sa vigilance et surtout pas en dehors du fief de la maison Redwyne. Tout pouvait basculer en un claquement de doigt. Port-Réal et les accusations contre Bronn de la Néra marquait ici une nouvelle page de dissension auquel Guilhem se gardait bien de prendre part. Pouvait-il pour autant arrêter de penser par lui même ? Se serait là une grave erreur de se contenter d'obéir sans avoir en tête les agissements et les paroles de ceux qui se disaient défendre un idéal de paix pour préparer derrière leurs langues vilipendes la guerre.

« Je voudrais pouvoir vous aider d'avantage madame mais le temps est au repos et nous avons encore un long voyage à faire. »

Ma place était à La treille tout comme Dandelion. Je ne pus que hocher la tête. Là bas, je me reposerais enfin un peu, je serais éloignée de la capitale et de ces stupides complots dont je ne voulais pas entendre mot... Je passais une main sur mon visage en souriant.

" Certainement... Je déteste cette capitale de serpents... Je préfère le calme et la sérénité de notre île. C'est aussi en partie grâce à toi que je m'y sens en sécurité Dandelion. Sans toi je ne sais pas si j'aurais tenu..."

Dandelion était sans doute un de mes piliers. Oh pas le seul bien sûr... Mais j'avais foi et confiance en lui pour bien des choses. Alors j'essayais de m'assurer qu'il soit au plus heureux possible avec son amant. Mais ce n'était pas l'heure d'évoquer cela. M'aider d'avantage ... Je fixais mon épée lige en silence pendant quelques secondes.

"Ai-je une mine si affreuse Guilhem ? Pour que j'aperçoive sur ton visage une expression plus inquiète que froide. Sois franc avec moi. Prends un tabouret. Ne reste pas debout. Ah le repos... Me trouverais tu... Fainéante ? Si je te disais que je rêvais de mettre en pause une journée mes devoirs juste pour me reposer ? D'ailleurs, serait-ce même raisonnable ? Les gens de La treille comptent sur moi et je ne peux les décevoir. "

Je lissais nerveusement la jupe de ma robe avant de passer une main sur'mon visage à nouveau.

La dame de la Treille était là proie des doutes et elle en avait déjà tant fais pour essayer de se montrer à la hauteur de son rang et de son héritage.

« Si vous insistez Dame Desmera. »

Un rictus laissant échapper un fin sourire puis l'inspiration d'une bouffée d'air. Il laissa trainer le tabouret dans les appartements provisoires de la dame de la Treille le temps d'une nuit pour reprendre leur voyage. Guilhem s'assoit laissant le bout de ses doigts se poser en penseur gratouillant le bout de son menton.

« Je vais être franc nous n'avons que faire des scandales perpétrés par la haute noblesse et au nom d'un seigneur ou d'un autre. Vous comme moi ne voulons qu'une seule chose. Reconstruire la Treille pour qu'elle puisse vivre en paix.. »

Les propos du chevalier allait être plus personnel moins convainquant qu'un discours sans doute aux oreilles rationnels. Quoi que de la rationalité il y en avait dans son avis mais, serait-il suffisamment pertinent ?

« Certaines personnes qui vous sont plus familier qu'à moi ont montrés leurs vraies visages à la capitale. Le procès de Bronn de la Néra a fait tomber les masques de personnes dont j'avais sans doute une meilleure image. Il n'en reste aujourd'hui qu'une sensation malsaine et terrifiante. Encore plus quand il se peut que vous soyez approchée par ce genre d'individus. »

Oh en la personne de Bronn de la Néra il y avait beaucoup à dire mais là il s'agissait d'un roturier qui n'avait jamais apprit de ses propres erreurs. Il n'avait tout simplement pas le besoin d'être quelqu'un d'autre que ce qu'il n'était vraiment. En revanche tapis sous les faux semblants il y avait bien plus à craindre des personnes dont on ne connaissait finalement rien de plus s qu'une façade.

« Méfiez vous Dame Desmera. Nous connaissons bien les travers du gouverneur du Bief c'est ce qui en fait un homme grossier c'est vraie mais, pour le moins prévisible. La Treille est ma priorité la votre que j'ai fais mienne à mon tour en suivant les traces de mon père. »

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Desmera Redwyne
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Il y avait peu de personnes dans le monde en qui j'avais une foi et une confiance aveugle. Guilhem en faisait partit. Je lui confiais sans hésiter ma vie après tout. Parfois, je me demandais s'il savait à quel point il m'était indispensable. Si bien que je l'écoutais avec une grande attention, la plus part du temps. Je savais que parfois je pouvais mettre la sécurité de côté et que cela l'agaçait. Mais nous n'étions pas là pour cela. Mais bien pour parler à coeur plus ou moins ouvert. Je le laissais donc parler, mon attention entière rivée sur lui. Les faux semblants, la politique... Je n'étais pas faite pour cela. Je préférais grandement le commerce et ce type là de politique. J'étais plus douée avec des chiffres ou dans la composition du vin que pour les manigances. Et je me doutais qu'il n'aimait pas beaucoup Aelinor et ses manigances. Elle était... Spéciale parfois. Je n'approuvai pas sa stratégie au procès. Elle ne s'était basée presque que sur des sentiments et des émotions. Peu sur des faits... Bronn avait une attitude... Peu protocolaire, à la limite du ridicule... Sauf qu'il avait été plus calme et avait sortit les faits. Je hochais doucement la tête.

" Je déteste la politique Guilhem... j'entends tout ce que tu veux dire et le comprends parfaitement. "

Sans le vouloir, je poussais les gens à ouvrir leur coeur et me faire confiance.

" Le bien de La Treille m'importe grandement. Je sais que certains aimeraient faire comme le Nord... Ou provoquer de nouvelles guerres. Ce n'est pas ce que je souhaite. La position d'Ile de ma maison est heureusement un avantage... "

Je pouvais me protéger sans doute plus facilement... Je soutenais toujours son regard.

" Les tensions sont plus que nombreuses et il ne faudra rien pour embraser tout cela. Je suis inquiète... Quand nous serons à la maison, j'aimerais que tu formes de nouveaux capitaines pour notre île. Les plus fidèles. Et que les patrouilles et la surveillance soit renforcée également. J'ai un très mauvais pressentiment..."

Et par les sept je ne saurais pas l'expliquer.

x achéris

Il dardait un regard calme, empreint de la sérénité qui régnait en ces lieux. Il n'y avait pas d'ambiguïté chez lui, il était prompt et ne gardait que la courtoisie d'usage car après tout il n'était pas aussi rustre qu'on pouvait peut-être le caractériser. Il écoutait il acquiesçait elle voulait la parole franche et sans voile d'un tissu mensonger et elle l'aurait. Pour Desmera il ne mentirait jamais et bien que cela soit difficile à entendre ou à écouter il ne garderait pas le silence contrairement aux langues perfides qui se trahissaient et faisaient honte à leurs noms eux même.

« Si la Treille vous importe madame c'est ce qui doit être votre priorité. Je formerais des hommes prêt à défendre jusqu'à sacrifier leurs vies pour la votre et celle de la maison Redwyne. »

Il leva son menton à l'élocution de la politique. Il n'y avait rien de pire en ce monde que ce jeu abject auquel s'adonnait certains puissants. Les téméraires mourraient pour des mains qui ne se saliraient jamais. Dans le cas contraire ils étaient des tyrans.

« La Couronne a déjà fort à faire et nous aussi si nous pouvons conserver le peu qu'il reste de discernement à ce sujet nous ne devons pas nous mêler des affaires qui ne sont pas les vôtres. »

Suffisamment clair pour ne pas aller au delà et à outre mesure de ce qu'il pouvait se permettre de dire ni même de faire.

« La Treille et rien d'autres. Je ne serai là que pour cette île qui m'a vu naître tout comme vous. »

A l'écouter elle semblait s'avoir d'hors et déjà ce qui se présageait pour la suite des événements. La vision sombre d'un monde qui allait brûler et qui allait mettre notre Treille bien aimée à rude épreuve. Guilhem ne le permettrait pas, jamais.

« Le chaos arrivera un jour peut-être. Nous ne sommes pas taillés pour l'affronter seul si jamais il advenait jusqu'à vous je vous protégerai. Avez-vous peur de la tournure des événements madame ? Qu'est ce qui vous fais craindre le pire désormais ? »

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Desmera Redwyne
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J’écoutais soigneusement les mots de mon garde du corps. C’était l’une des rares personnes devant qui je baissais le masque, que je pouvais me montrer nue… C’était dans ses bras que je m’étais effondrée en larmes, à l’annonce de la mort de mon père, face aux monstres de la douleur, des responsabilités et de la peur. La Treille, c’était le seul endroit au monde où je serais toujours chez moi, que je devais protéger de tout, de n’importe qui, des fernés, de la guerre, des troubles. La Treille devait rester un lieu paisible, loin de tout cela, je ferais de mon mieux, chaque jour, pour protéger cette île.

« La Treille est ma principale priorité. Je veux que cette île soit un havre de paix, que mon peuple y vive en paix et en sécurité. »

Et cette sécurité… malheureusement passait aussi par des hommes capables de mourir pour La Treille. Quant à la couronne, j’étais certes loyale et fidèle… mais je me tenais loin de la politique de la couronne, de ses décisions. J’inclinai la tête aux mots de Guilhem.

« Je n’en ai pas l’intention. C’est bien pour cela que je ne me concentre que sur La Treille, et que je garde un œil sur le Bief. Après tout, c’est les terres les plus proches des nôtres. »

Oui, je devais surveiller le Bief, parce que ces terres étaient en tension permanente avec Bronn et les Hightower et c’était cela que je devais surveiller. Parce que c’était très dangereux. Je me mordis les joues. C’était le bordel. Je hochais la tête en regardant Guilhem.

« Cela nous fait un point commun supplémentaire Guilhem. »

Le chaos arrivera un jour… Sans doute, ne pas l’affronter seule, mais c’était par mes choix aussi que je pouvais déchaîner le Chaos. C’était aussi pour cela que je devais être prudente… Peur je soupirais un peu en frottant mon visage avec douleur.

« Oui Guilhem… j’ai peur. Comme tu le sais j’ai vu le seigneur La Néra après le procès. »

Je ne lui avais pas caché que j’avais eu de la visite du seigneur du Bief.

« Il parle de réduire ses frasques et de son mariage… Mais je ne sais pas… Je pense que le seigneur Bronn ne va pas en rester là. Son égo a été touché après tout. Et qu’y a-t-il de pire qu’un homme dont l’ego a été touché ? »

Une femme blessée dans sa fierté également. Mais actuellement Aelinor ce n’était pas le cas, elle avait encore bien des atouts dans sa manche et ça… cela m’inquiétait aussi grandement. On faisait rarement dire qu’Aelinor qui avait une idée derrière la tête.

x achéris

Se concentrer sur la Treille... Vraiment ? Il y avait quelque chose que Desmera Redwyne ne savait pas faire c'était bel et bien mentir mais, il y avait quelque chose qui ne sonnait pas honnêtement sinon pourquoi nous serions nous empresser d'aller jusqu'à la capitale ? Pourquoi ? Pour un procès qui ne faisait qu'entacher le nom de maisons prestigieuses à l'état de ruines.

« Avoir peur ne change rien à vos responsabilités. Et vous seule serez responsable de vos actes qui décideront de l'avenir ou de la chute de la Treille. »

Le ton est fort moins aimable. Il est sans remord, sans aucune once d'hypocrisie. L'avenir est sombre pour ceux qui veulent s'élever plus haut qu'ils ne le sont vraiment. Jusqu'à son dernier souffle Guilhem défendrait ce qu'il pense devoir l'être. L'état d'âme de Desmera Redwyne il n'en avait pas grand chose à foutre à cette heure de la journée. Elle avait choisie de venir jusqu'à Port-Réal pas lui.

« Nous savons tous de quoi cet homme est capable. Les hommes sont orgueilleux. Cependant les femmes peuvent être bien pire à ce jeu. »

La pic est lancée pas envers elle mais envers ceux qui défiaient le pouvoir en place et cherchait à l'ébranler dans ses maigres fissures.

« Si vous cherchez un conseil auprès de ma personne vous ne trouverez que le silence. »

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Desmera Redwyne
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Je savais que me rendre au procès pouvait sembler étrange. Seulement, protéger et veiller sur la Treille signifiait aussi en sortir pour voir les liens avec le Bief mais voir la température également. Et c'était clairement la merde. Pour être polie. Je hochais la tête à la remarque de Dandelion. Il était sur, je le savais, mais c'était aussi une de ses qualités.

" Je le sais Dandelion. Je le sais. "

À la basse, je n'étais même pas censée en hériter. Mais soit... J'allais faire avec. Et je faisais avec deux puis deux ans. J'avais ma place et je ne la lâcherais pas. Une femme pire qu'un homme. Je l'observais silencieusement pendant quelques secondes avant de passer une main sur mon visage.

" Au jeux de l'ambition et de l'égo le sexe à rarement de l'importance. C'est celui qui en a le plus qui est le plus dangereux..."

Chacun son ambition... La mienne de vivre et de faire prospérer la treille. Les autres se débrouillent. Le silence si je lui demandais conseil.

" Dommage. Je trouve que tu as une sagesse intéressante... "

Même s'il était roturier, je respectai son avis. Juste avant de partir de La Treille, je l'avais discrètement informé des fiançailles avec Humfrey. Pas besoin d'en reparler. J'avais besoin d'une maison forte, proche, capable de me donner un homme qui pouvait perdre son nom. Les Hightower étaient en un sens pratiques ils avaient tout cela. Enfin qu'importe. Ce n'était pas la question.

" J'aimerais... Que bientôt nous prenions le temps Dandelion. Que tu m'apprennes à me défendre. Si un jour il t'arrive malheureusement quelque chose... Je veux pouvoir... Ne pas être une proie. "

Je savais que ce n'était pas très dame ! Mais j'étais une seigneuresse. Pas une simple dame.

x achéris

Il s'apprêtait à ressortir pour laisser Desmera vaquer à ses occupations.

« Vous voulez que je vous entraine ? »

Sa question n'en était pas une il n'y avait rien de choquant à ça juste une forme d'incrédulité qui se murait dans un hochement approbateur.

« Si c'est ce que vous souhaitez, nous pourrons entamer votre entrainement sur le chemin pour la Treille ma Dame. »

Guilhem n'avait aucune raison de dire non. Il y avait du bon sens à l'entraînement et surtout

« Ma parole n'a pas de valeur pour le monde. Mon épée parlera pour moi. Tachez de vous reposer. La route est encore longue. »

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Desmera Redwyne
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M’entraîner avec une épée, un arc… ou même une dague. Cela serait parfaitement utile… Et nécessaire sans aucun doute pour moi. Je me mordis les joues avant d’incliner légèrement la tête à sa question.

« J’aimerais bien, en effet. »

Entamer déjà… Cela était une bonne idée : plus on commençait tôt, mieux cela vaudrait. Je lui offris un sourire.

« Cela sera parfait Guidhem. Je te remercie de ton aide. »

Je le suivis des yeux alors qu’il se dirigeait vers la sortie. Qu’est-ce que je ferais sans lui ? Je serais perdu…

« Pour moi, elle a de la valeur Guilhem, ne l’oublie pas. Repose-toi également, je te souhaite une bonne nuit. »

Je lui offris un sourire éclair à nouveau avant de me lever, une fois que la porte fut refermée. En me contorsionnant, je réussis à enlever seule ma robe que j’étendis sur une chaise avant de me changer pour ensuite ranger mes affaires et me coucher. Se reposer… Je n’étais pas sûre de réussir.

x achéris

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