Prenons une pause ensemble
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L’appartement dans lequel je me trouvais était fort agréable, avec un petit salon, une chambre et une salle de bain. Avec une belle lumière. J’aurais aimé dessiner… Mais bon… Je n’en avais pas ce talent, j’espérais que Roanne était heureuse d’être ici, même si elle n’assisterait nullement au concile. C’était hors de question. Cela ne la regardait pas réellement. Je lisais un parchemin alors que les serviteurs vinrent installer tous les plats et boissons sur une belle table où un gros bouquet de rose était disposé, cadeau de Sarah, trop heureuse de profiter un peu !
Je souris en regardant tout cela, je ne mangeai toujours pas beaucoup… mais qu’importe. On frappa à la porte et Sarah m’annonça que c’était Aelinor. Je laissai le parchemin se rouler pour le déposer à sa place avant de laisser rentrer. Dandelion se raidit légèrement, il était toujours présent, mais il ne portait pas son casque. J’inclinai légèrement la tête vers lui avant de faire un immense sourire à la brune.
« Aelinor ! Comment vas-tu ? »
Je m’approchai pour la serrer dans mes bras et l’inviter à s’asseoir. Il ne fallut qu’une poignée de seconde pour que Sarah m’annonce l’arrivée de Treyvir. Je repris une petite distance et l’invitai à entrer.
« Seigneur Treyvir, bonjour, je vous en pris installez-vous ! »
Bien, il était l’heure de parler.
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L’arrivée des délégations de Villevieille accompagnées de leurs vassaux et de La Treille avec desmera n’était pas passée inaperçue. Aelinor n’avait, à son plus grand regret pas eut le temps de discuter avec son amie, aussi, elle fut ravie de recevoir un message l’invitant pour le petit déjeuner et ne pensa pas à convier son père.
Une fois le soleil levé, elle se leva, fit sa toilette et enfila une robe de velours gris frappé aux larges épaulettes en pointe et au col officier, ouverte devant à partir de la taille sur une jupe plissée de satin argenté. Une chaîne en travers du buste portrait un anneau sur lequel était fixée une cape plissée de satin argenté. La différence avec les robes qu’elle portait à Port-Real pour le tournoi ou même le procès était frappante. On aurait presque dit qu’elle avait décidé de rentrer dans les ordres, en tout cas, à part son visage, et ses mains, pas de bout de peau visible ni de décolleté plongeant. Lord Baelor, la veille, n’avait pas raté l’occasion de lui en faire la remarque et de lui rappeler qu’elle était une jeune femme à marier et de lui dire de remettre les robes qu’il lui avait offertes. Mais hé… il n'était pas là pour la réprimander. Elle n’avait pas de bijoux visibles et se fit coiffer d’un élégant chignon de tresses et se rendit aux appartements qu’elle avait fait préparer pour la Redwyne, non loin de ceux des Hightower.
__ Ma chère Desmera. Je me porte à merveille.
Aelinor avait effectivement repris le poids perdu pendant sa retraite et n’avait plus les traits marqués. Elle s’approcha également pour serrer son amie dans les bras sans hésitation. Elles étaient bien plus que de simples Ladies alliées.
__ Et toi ? Toujours à travailler dès l’aurore je vois.
Fit-elle avec un petit sourire taquin. C’est alors qu’on annonça Treyvir, et évidemment, bien que surprise parce qu’elle pensait qu'elles seraient seulement toutes les deux, Aelinor prit ses distances. Elle interrogea son amie du regard pendant que Lord Cendregué entrait et oublia presque de le saluer. Heureusement, les salutations de Desmera à son égard la rappelaient à l’ordre.
__ Lord Treyvir, bonjour. Comment allez-vous ce matin ?
Elle s'inclina et s’installa à son tour. Elle aurait dû se douter qu’avec tout ce qu’il y avait sur la table, elles ne seraient pas toutes les deux seulement.
De jour en jour, d’heure en heure, le nombre de visiteurs présents à Hautjardin en vue du concile annoncé par la couronne pour déterminer qui des Dames et des Sieurs du Bief, serait élu par ses pairs pour pouvoir en devenir le régent, ne faisait qu’augmenter. Autant d’arrivées qu’il fallait couvrir, que ce soit pour Aelinor Hightower ou Treyvir lui-même. L’importance de l’étiquette, du cérémonial, des protocoles nobiliaires, surtout en ces temps où la politique était à son paroxysme du paraître et du faire croire. Pour devenir régent, toutes et tous faisaient ce qui étaient en leurs capacités et pouvoir pour obtenir l’avantage, que celui-ci soit financier ou de réputation. Nul doute qu’entre les boudoirs des murs des appartements prêtés aux visiteurs, de nombreux complots se jouaient.
Aujourd’hui, par exemple, ne ferait point exception. Peu de temps après son arrivée à Hautjardin, Desmera Redwyne, Seigneuresse de La Treille, avait fait savoir à Treyvir qu’elle l’invitait à prendre le petit déjeuner en ce jour, afin de poursuivre la discussion d’importance débutée le jour de son arrivée. Nul doute, en l’esprit de Treyvir, qu’elle avait pu discuter elle-même avec d’autres seigneurs et dames, et, sans doute, qu’Aelinor elle-même sera présente. Après tout, elles sont amies – elle le lui avait dit.
Une journée longue, somme toute. D’autant qu’au matin, Treyvir avait un entraînement avec son maître d’arme. Inutile ici de rappeler la violence des entraînements habituels de Treyvir, et, outre son lot habituel de coups, d’hématomes et de petites plaies, le seigneur était revigoré et en pleine forme. Lavé, parfumé, peigné et soigné, il s’était habillé comme il en avait l’habitude depuis ces derniers jours… A un détail près : au lieu d’un long manteau de cuir, il avait, cette fois-ci, un manteau de velours couleur d’écorce, chaud, au col remontant jusqu’à l’angle de sa mâchoire, deux fibules d’argent, circulaires, gravées des armoiries de la maison Cendregué, reliées entre elles par une chaîne d’argent. Des fibules pendaient, dans son dos, une cape de soie tombant jusqu’au-dessous de son fessier. Sept boutons de manchettes, sept boutons de thorax et d’abdomen, et une ceinture tressée de satin, couleur moutarde.
Lorsqu’il entra, et qu’il vit Desmera et Aelinor proches, il bifurqua immédiatement sur sa droite, s’enfonçant – ou s’enfuyant – dans un côté de la pièce, éloigné des deux jeunes femmes par une douzaine de pas. Là, il fit une révérence, et s’installa dans un fauteuil confortable. Il avait faim, c’était le moins que l’on puisse dire.
- « Bonjour mes Dames. Puissent les Sept vous bénir en ce jour. » Il passe machinalement – et frénétiquement – ses mains sur son manteau, plissant les reliefs et les plis. « L’air de Hautjardin vous sied à ravir Dame Desmera. » Lui dit-il, dans un sourire, avant de tourner son visage vers Aelinor. « Je me porte à merveille ! Comment vous portez-vous très chère ? »
Machinalement, il mordillait le coin gauche de sa lèvre inférieure. Encore enflée malgré les soins de ce matin et un bôme offert par Mestre Lomys, il était douloureux sur cette partie du visage. Le maître d’arme, décidément, avait un crochet du droit vraiment efficace.
« Quel plaisir de te voir. Quelle tenue ! Je ne m’attendais pas à cela. Tu as… changé ?»
Elle verrait ce que j’avais prévu dans mon armoire… Pour plus tard… Enfin nous verrons bien. J’eus un rire à sa remarque et j’inclinai la tête.
« Ça va bien. Oui, je n’y peux rien ! Tu me connais, même loin de chez moi, j’ai besoin de m’assurer que tout va bien. Même si Deana se débrouille pas trop mal ! Mais elle pose beaucoup de question. »
Treyvir entra et je l’observai avec attention, décidément, je commençais à m’inquiéter grandement sur son côté fanatique… Et elle aussi… Je tournai le regard entre les deux pendant quelques secondes. Je capturai le regard d’Aelinor et je fronçai très légèrement les sourcils. Treyvir avait des tiques de mouvement, il cherchait quoi à lisser ainsi son manteau ? Il s’était éloigné de nous également. Dandelion, debout dans un coin fronça un peu plus les sourcils et l’observa avec grande attention. Et il venait de se prendre un coup au visage alors que j’invitai l’homme ainsi qu’Aelinor à s’asseoir.
« Je vous souhaite la bonne journée seigneur Treyvir. Je vous remercie, cela faisait longtemps que je n’étais venue à Hautjardin. »
Je m’assis une fois mes invités à leur place. Sarah s’avança pour servir le thé avant e se poster derrière moi.
« Seriez-vous passé au terrain d’entraînement Seigneur Treyvir ? Je vois que vous avez quelques bleus au visage. »
Je me servis d’un petit pain en les observant tous les deux… S’ils devaient être coincés ainsi… j’allais vite m’agacer !
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__ J’ai fait 7 jours de prières sans autre interruption que pour manger et dormir, ça m’a fait un bien fou ! Et j’ai décidé de changer ma garde robe. Mais Père m’a légèrement ordonné de revenir à mes mises habituelles.
Répondit Aelinor en riant comme si de rien n'était et comme si, surtout, elle n'allait absolument pas respecter l’ordre de son père. Cela allait sans doute encore mettre le Higthower hors de lui, mais qu’importe, peut-être que la brune aux yeux céruléens finirait par plier, ou peut-être pas. Peut-être finirait-elle par lui obéir pour lui faire plaisir, ou peut-être pas. Mais comme d’habitude, elle n’en ferait qu'à sa tête et comptait bien ne pas adopter l’attitude demandée au doigt et à l'œil. N’avait-elle pas passé l‘âge de faire tout comme Baelor le voulait ? Si tant est qu’elle n’ait jamais fait tout comme il le voulait…
__ C’est normal, elle a dû être tellement perdue au début. Si tu veux mon avis sa mère l’a un peu trop couvée. Mais rassures toi, je suis sûre qu’elle en est capable.
Treyvir entra alors que les deux jeunes femmes s’embrassaient encore, échangeant quelques mots amicaux. Aelinor reprit de la distance, tout comme la rouquine, mais le jeune homme plus encore il… que faisait-il ? Il s'enfuyait ou quoi ? Il alla s’installer sur un fauteuil bien éloigné de la table du petit déjeuner. C’était à n’y rien comprendre. Elle eut en tout cas le temps de compter les boutons et de conclure que ce gilet lui plaisait davantage que celui en cuir.
__ Je me porte bien, merci Sire. Mais vous n’avez pas faim ?
Lorsque la Hightower eut l’occasion de détailler le visage de Treyvir, elle sut qu’il avait recommencé à se faire casser la gueule par son Maître d'arme et elle ne put s'empêcher de le fixer avec un air sévère, la tête légèrement penchée sur le côté. Quand Desmera demanda à Lord Cendregué s’il était passé au terrain d'entraînement, elle ne put retenir un soupir agacé et se mit à tartiner frénétiquement une tartine de beurre pour essayer de cacher ses sentiments contradictoires. En vérité, elle trouvait courageux que le jeune homme se donne autant à l'entraînement, mais elle détestait l’idée qu’à chaque tour sur la lice il puisse ressortir avec des bleus et des plaies. Et puis qui le soignait à présent ?! Hein ? Alors était-elle seulement agacée ? En colère ? Attristée ? Impuissante ?
Dire qu’il était agité était un doux euphémisme. L’adrénaline coulant encore dans ses veines, il était aussi étonnamment frustré par sa prestation du jour. Moins bon que d’ordinaire, moins véhément mais point moins courageux, il avait surtout subi cette-fois, au lieu de distribuer. Ainsi allait la vie, parfois l’on était suffisamment violent pour faire plier un dragon, d’autres fois, on était aussi doux qu’un agneau et sûrement aussi vite bouffé que lui face à un loup tenace. Le crochet du droit du maître d’arme était puissant et maîtrisé, suffisamment pour presque déchausser les molaires du jeune seigneur à chaque coup qu’il n’avait su parer. Et que dire de son genou ? S’il n’était pas aussi résistant à la douleur – et suffisamment maso pour l’apprécier – il pourrait croire qu’il avait une côte cassée. Mais fort heureusement, rien de tout cela.
Autre frustration : l’abandon de ses livrées habituelles. Oh, s’il était très croyant, devoir s’acoquiner avec des mesures et des vêtements si guindés, si droits, ni désagréables aussi, n’était point dans ses habitudes. Mais, pour pouvoir se racheter aux yeux d’Aelinor et pour pouvoir répondre à cet instinct absolument curieux qui lui commandait de lui plaire – car elle lui plaisait soyons sérieux – il lui fallait sacrifier certaines choses. Mais l’heure où il pourrait reprendre son armure, et reprendre ses livrées plus amples, moins religieuses et ô combien plus… « Simples », ne viendrait jamais assez tôt.
Alors, sur son assise, il est agité. Il plisse son manteau, tape du doigt contre l’accoudoir, bouge frénétiquement la jambe. Et, en plus, il est si éloigné de la table du petit-déjeuner qu’il ne peut que sentir l’odeur des pâtisseries, du pain frais, du beurre, du miel et des confitures. Et il était affamé !
Toutefois, une chose l’inquiétait… Ou plutôt deux : premièrement, l’attitude résolument étonnée et un brin agacé de Desmera. Puis, celle, frustrée aussi mais également surprise et en colère d’Aelinor. Par tous les Saints, était-il à ce point béta qu’il puisse s’aliéner les deux femmes en seulement deux minutes ?!
- « Oui Dame Desmera. J’en reviens à peine. Juste le temps de me nettoyer et me soigner. » La poudre grossièrement appliquée par Mestre Lomys pour cacher les plaies réouvertes et les œdème grossissants, ne tromperait ce petit monde qu’en gardant suffisamment de distance. Mais la question d’Aelinor allait le piéger tôt ou tard… « Je suis affamé ! Je… Cherchais juste à vous épargner à toutes les deux les affres de mon entraînement. Mais puisque nous sommes-là aussi pour déjeuner… »
Il se lève, plisse à nouveau son manteau, et vient se servir. Sur une assiette, et un petit plateau laissé non loin pour, il l’imagine, un petit-déjeuner dans un autre coin de la pièce, il place de quoi boire – du lait frais – et quelques tartines de pains, du beurre et un peu de confiture de myrtille. Puis, à nouveau, il s’éloigne… Mais moins que tout à l’heure. L’assise qui pouvait en effet accueillir son petit-déjeuner était plus proche de la tablée que celle de tout à l’heure.
- « Je vous remercie pour votre attention pour ce petit déjeuner Dame Desmera. Assurément, en plus des meilleurs vins du Bief, vous êtes également excellente en réceptions gourmandes. »
« Mmh… Si tu te sens mieux ainsi. Mais cela te change beaucoup. Peut-être devrais-tu te faire Septa ? »
Je haussais les épaules, visiblement, elle riait de son père. Ou alors ?
« Pourquoi avoir fait sept jours de prière ? »
La question se posait… j’étais pieuse, bien sûr, mais pas autant que cela. Sept jours de prières. Elle avait le luxe de pouvoir le faire. Pas moi. Je parlai un peu de sa cousine et inclinai la tête à ses mots.
« Oui, elle était perdue. Mais bon… elle se rassure en se disant que son statut est… temporaire. Quand la mère m’aura bénie, elle sera libéré de ce statut… Je crois qu’elle le déteste. »
Je notais aussitôt une tension entre Aelinor, qui semblait dévorer treyvir du regard et dans le même temps bouder, et treyvir qui semblait vouloir montrer quelque chose à Aelinor tout en la fuyant… Je n’aimais pas son agitation. Ni la colère d’Aelinor. Allons bon… Qu’est-ce qu’il se passait entre les deux ? Aelinor tartinait son pain comme-ci ce dernier lui avait dit qu’elle forniquait avec son père en face. Je posai une main sur son poignet pour lui souffler :
« Ce pain a assez de beurre dessus. Tu vas finir par le trouer. »
Et Treyvir me donnait le tournis, je m’assis à mon tour, mais Dandelion était devenu Dentdelion, son regard ne lâchait absolument pas le Cendregué, comme-ci ce dernier l’insultait personnellement d’être aussi agité. Je haussais les épaules à ses mots.
« Nous sommes ici pour petit déjeuner. Alors installez-vous pour manger. Cela serait honoré ce repas que de le manger de bon appétit ! »
Et arrête de toucher à ce manteau… Il s’approcha, se leva et repartit. Je pinçai les lèvres alors que je me servais des tartines et de la confiture de framboise.
« Elle n’a pas l’air cependant de vous plaire, seigneur Cendregué, puisque vous semblez la fuir ! »
Je commençai à m’agacer de son comportement.
« Mon odeur corporelle vous incommode-t-elle pour que vous fuyiez ainsi une simple table ? Craignez-vous de devoir affronter une tartine en duel si vous vous installez confortablement ? »
J’étais piquante, mais il ne tenait pas en place. Bon sang ! J’avais l’impression d’être avec deux enfants ! Dentdelion ne bougeait pas, toujours aussi immobile qu’une statue. Que pensait-il ? Que Treyvir allait tenter de me tuer ? Possible.
« Mais effectivement, la nourriture est aussi une de mes passions. »
Quant on me connaissait c’était comique, moi et mes difficultés à manger…
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__ J’y ai songé quand j’étais plus jeune, mais je veux une famille. Avoir des enfants est mon plus grand désir.
Bien sûr, s elle avait pu se passer de ce qu’il fallait faire pour en avoir, cela l’aurait arrangé, mais elle savait bien que non.
__ Hé bien…
Prise au dépourvu par la question, elle ne put s'empêcher de jeter un regard vers Treyvir avant de trouver un mensonge potable.
__ J’avais besoin de méditer après tout ce qu’il m’était arrivé. Tu sais…
Savait-elle ?
__ J’ai failli me faire enlever au village juste après l’office alors que je distribuais le pain. Je… c’est….
Un mensonge certes, mais cet événement l’ayant réellement traumatisé elle n’avait pas besoin de se forcer pour être crispée et baisser les yeux en se tortillant les mains sur sa robe. Elle secoua la tête pour chasser les souvenirs de l’agression, mais tout revenait, elle tripota le satin un instant de plus et releva les yeux sur son amie avec un léger sourire forcé. Heureusement, l‘attitude étrange de Treyvir et les blessures qu’elle pouvait percevoir sous le maquillage balayèrent son angoisse pour laisser place à un tout autre sentiment qu’elle appréhendait tout aussi mal mais qui ne risquait pas de la faire pleurer en présence de la Redwyne et du Cendregué. Pour passer sa colère, elle essaya de tuer une tartine pourtant déjà parfaitement inanimée. Elle n’arrêta que lorsque Desmera lui fit la réflexion qu’elle allait la trouer.
Aelinor fut rassurée par les mots du Cendregué, d’ailleurs il se leva et s’approcha de la table il allait donc s'asseoir avec elles et déjeuner normalement.
__ C’est très aimable…
Mais non, l'instant d'après il alla s’installer plus loin. Avait-il donc perdu la tête ? Aelinor ne termina donc pas sa phrase et le regarda d’un œil noir, heureusement Desmera usa de toute sa délicatesse pur l’inviter à arrêter ses conneries. Quand il fut question de l’odeur de son amie, la Hightower se mit à rougir et quand ce fut le tour de la tartine, jouvencelle braqua ses grands yeux azur aussi paniqués que ceux d’une biche sur la belle rousse. C’était un bien mauvais timing pour lui offrir son présent, qu’importe, elle la retrouverait avec plus d’intimité pour se faire.
__ Et de quoi voulais-tu nous parler ce matin Desmera ?
Demanda-t-elle pour changer de sujet et essayer de détendre l’atmosphère qui devenait pesante.
Se faire rabrouer ainsi par la même Dame de La Treille avec laquelle il avait eu de si plaisants échanges quelques jours auparavant, puis, subir le regarde de colère et d’impatience d’Aelinor comme une mère le ferait d’un enfant turbulent et agaçant, avait quelque chose d’intimidant et… De frustrant. Il n’était plus un enfant, et il n’était pas non plus un simple paysan que l’on peut rabrouer comme cela. Toutefois, il était, en effet, agité et d’une piètre compagnie en ce jour.
Alors, il s’arrêta. Passant encore nerveusement une main sur son visage comme pour se masser tant les joues que les tempes. Agité, il l’était… Mais la frustration de l’entraînement de ce matin, le fait de n’avoir pas été tout entier dédié à celui-ci, et de s’être fait battre à plat de couture aussi facilement l’avait frustré et énervé. Pour la première fois, les considérations politiques et la pensée d’une femme l’avaient influencé au point de ne pouvoir plus agir, uniquement réfléchir. Mais réfléchir, durant les combats, n’était pas toujours efficace. Et aujourd’hui, il avait autrement plus encaissé que distribué...
Alors, il se rapprocha. Doucement, il posa assiettes et verres, nourritures et boissons, et se posa confortablement dans une des assises de ces appartements délicatement apprêtés.
- « Soyez rassurée Dame Desmera. Tout ceci me plaît. Autant des yeux que du palet, car, à n’en point douter, les odeurs seront dépassées par le goût de ces mets. Ne prenez pas ombrage de mon agitation : la leçon de ce matin a été… Plus douloureuse et difficile qu’à l’accoutumé, et cela me contrarie. Et je n’ai pas pris le temps de… L’encaisser, avant de venir vous voir. Voilà tout. » Il lève doucement les deux mains devant lui, en signe de reddition. « Pardonnez-moi. Toutes les deux. » Il tourne alors son visage, et un sourire légèrement contrit, vers celle qu’il tente de séduire depuis des jours. « Je suis à votre disposition. »
" Ouvre un Matristere tu auras tous les orphelins du monde à t'occuper et quelque part tu auras une famille. "
Pas de sang, certes mais c'était une autre histoire. Quant à sept jours de prière ? Je demandais et fronçais légèrement les sourcils à ses mots. Surtout face au regard qu'elle lança à Treyvir... Même Dandelion avait dû le remarquer. Je retiens un rire et posais ma main sur son épaule avec douceur.
" Nous parlerons juste toutes les deux à un autre moment. J'ai à te parler de beaucoup de choses de femmes. "
Pour ne pas exclure Treyvir qui semblait ravi de s'exclure assez tout seul. Agacé je finis par lui faire quelques remarques pour qu'il vienne enfin s'asseoir. Mon regard capta Dentdelion qui jouait machinalement avec le pommeau de son épée. J'inclinai la tête vers le seigneur. Je lui offris un sourire lorsqu'il prit place à nos côtés :
" Voilà qui est bien mieux. "
De quoi je voulais parler ? Je hochais la tête :
" Des dernières nouvelles que vous avez à me donner de Hautjardin. Seigneur Treyvir m'en a donné quelques unes également mais j'aimerais savoir un peu ce qu'il s'est passé en dehors de mon île. "
Légitime, n'est-ce pas ? Et s'ils voulaient poser des questions ils pouvaient également.
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Aelinor hocha la tête à la suggestion de Desmera d’ouvrir un matristère. Il y en avait déjà à Villevieille cependant. Et surtout cela ne suffirait probablement pas à assouvir ses ambitions. Et puis, était-elle capable d’une telle abnégation ? Mais surtout avait-elle envie de renoncer à la politique, au pouvoir, aux repas goûteux aux tissus luxueux, aux appartements confortables ? Avait-elle envie d’abandonner son nom pour se consacrer aux autres uniquement et de s’oublier au passage ? Non. Elle émit donc un petit rire qui voulait tout dire car ces questions elle se les étaient déjà posées il y a longtemps et y avait donc déjà répondu. Devenir Septa n’était pas pour elle, seul le déshonneur pourrait la conduire à ce choix qu'elle avait mis de côté il y a bien des années déjà.
Mais tandis que la Redwyne lui disait qu’elle avait à lui parler de choses de femmes, elle la regarda en soulevant un sourcil à la fois intrigué et effrayé. Qu’est ce que cela voulait dire “choses de femmes”. Franchement si c’était les mêmes choses de femmes que ce dont lui avait rabâché sa mère toute son enfance, ça n’était pas la peine. Elle n’aimait déjà pas tellement avoir ces conversations avec sa mère, alors avec une amie, elle s’en passerai volontiers. Mais ça n'était pas le moment de discuter de ça alors elle répondit. Mais étrangement sans assurance, comme une petite fille prise sur le fait en pleine action défendue.
__ D’accord.
Treyvir se décida enfin à s’installer à table avec les deux jeunes femmes. Ça n’était pas trop tôt après toute cette agitation, mais la Hightower le gratifia d’un large sourire. Elle craignait qu'à lui faire la moindre réflexion, il ne reparte dans son coin.
Une fois sa routine matinale terminée, il discuta avec plusieurs soldats de Hautjardin qu’il connaissait depuis longtemps. Il alla ensuite se laver pour être un peu plus présentable lors de son rendez-vous, mais tout cela lui fit prendre un retard considérable si bien que lorsqu’il arriva dans la salle, Aelinor, Desmera et Treyvir étaient déjà attablés. Habillé d’un simple pantalon en cuir et d’une chemise de lin laissant entrevoir les contours de sa musculature, le Seigneur de Pont-l’Amer s’approcha de la tablée.
« Lady Aelinor, Lady Desmera, vous êtes toujours aussi charmantes. Treyvir, je suis ravi de te revoir. Mina me parlait justement de toi avant mon départ. Elle te transmet ses amitiés. »
Même si sa fille était en âge de s’intéresser aux hommes, cela n’était pas toujours du goût de ce père un peu trop protecteur. Revoir Treyvir lui fit immédiatement penser à sa défunte épouse. Même si elle n’était qu’une tante éloignée du jeune Lord, il avait pu le voir grandir et cela lui faisait bizarre désormais de se retrouver face à un homme.
« J’espère que je ne suis pas trop en retard. J’ai eu un imprévu qui m’a retenu plus longtemps que je ne le pensais. Et je me voulais d’être présentable en votre présence bien évidemment. »
La démarche de Lorent témoignait encore de sa fracture du genou dont le mouvement n’était pas aussi fluide qu’avant. Il s’installa donc à la table, saluant à nouveau d’un hochement de tête les deux jeunes femmes et Treyvir. Les discussion allaient certainement porter sur le concile imminent et par conséquent, le seigneur de Pont-l’Amer entra directement dans le vif du sujet et évoqua les troubles de la région.
« Les fanatiques semblent avoir pris place dans l’ensemble du Bief. J’espère que vos domaines sont relativement épargnés par les troubles. A Pont-l’Amer, la situation est sous contrôle grâce aux religieux et à l’aide des chefs des villages mais bon, j’ai entendu que ce n’était pas le cas partout sur la route menant à Hautjardin. »
La discussion, enfin, s’engagea entre les différents partis. La Treille, Ville-Vieille, Cendregué, ensemble dans une salle de ce magnifique château qui, depuis longtemps déjà, est la demeure des maisons régnantes sur le Bief. Autrefois les Tyrell, aujourd’hui un fieffé reitre qui n’aura eu que la chance de survivre à une guerre meurtrière et à devenir l’ami de confiance de Tyrion Lannister… Sans cela, il ne serait qu’un reitre de plus, à vendre sa lame aux plus offrants et le Bief serait entre de meilleures mains. Rien de tout cela ne serait arrivé…
L’arrivée de Lord Caswell était inattendue… Mais Treyvir, qui appréciait le personnage, eut un sourire de circonstance et était heureux de revoir le Lord. Il l’avait connu, plus jeune… Et ne l’avait point revu depuis des années. Mais tout cela ne devait point entraver le bon déroulé des discussions. Souhaitant la bienvenue au nouvel arrivé, Treyvir prit à son tour la parole :
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