[BELLE-ÎLE][EVENT] La danse du scorpion et du lion

Belcastel

La danse du Scorpion et du lion

Un jour étrange se levait sur Belle-Île : si le port grouillait comme toujours de vie, ceux qui y accostaient ne se cantonnaient pas au village ce jour-ci : exceptionnellement, les portes du château s’ouvrirent pour accueillir les quelques invités du mariage entre la sœur de lord Farman et le Maître des Lois, lord Uller. Les seigneurs de Belle-Île, par nature austères, ne réservèrent aucune chaleur à leurs invités, moins encore tandis que ceux-ci comptaient des Fer-Nés, ennemis de toujours des Belle-Islois.

Les convives furent escortés par la garde, renforcée pour ce jour, jusqu’au septuaire du château. Ils s’y firent installer, et sans plus attendre, la cérémonie put démarrer.

À midi pile, les portes du septuaire s’ouvrirent, tout d’abord sur la délégation Uller, Ulwyck en tête, suivi de son frère lord Harmen. Les Farman suivirent : la mariée, Megalis, au bras de son frère lord Luthor. Arrivés face au septon, celui-ci fit prononcer sept vœux aux épousés, prononça sept bénédictions implorées et leur fit échanger les sept promesses. Les convives chantèrent l’hymne et le septon appela les invités à contester le mariage s’ils le souhaitaient.

An 305 - Lune 10 - Semaine 3 - Jour 7

C. Duran

❛m❝la danse du scorpion et du lion❞

305 | lune 10 | semaine 3 | jour 7

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Le grand jour était arrivé. Mezzara acheva de resserrer son corset avant que la jeune dame ne puisse enfin se regarder dans le miroir. Elle frémit de se voir vêtue de blanc, une couleur qu’elle ne portait que rarement, mais n’eut pas le temps de se rassurer au regard de sa camériste : la porte s’ouvrait sur le visage d’Eddara. Megalis déglutit tandis que sa grand-mère marchait jusqu’à elle, tenant entre ses bras une lourde étoffe. Les doigts de la mariée s’attardèrent sur les navires sur fond azur avant que, sans un mot, la vieille lionne dépose le manteau sur ses épaules. Megalis s’observa de nouveau à travers la glace et se vit, pour la dernière fois, en tant que Farman. L’anxiété noua sa gorge. On l’avait préparée à ce jour toute sa vie, et pourtant, elle ne se sentait pas prête. En pivotant pour mieux se voir, elle remarqua que la cape était coupée en deux : d’un côté, l’emblème des Farman. De l’autre, le lion rouge rugissait.

Sa grand-mère la prit par le bras et sans lui adresser un mot, la mena jusqu’au septuaire. Devant les portes, Megalis trouva son frère aîné. Luthor, dans un pourpoint parfaitement taillé aux couleurs de leur maisonnée, l’attendait. Il lui adressa un sourire dénué de chaleur, lui offrit un bref compliment, et les portes s’ouvrirent.

Annonçant pour la première fois son ascendance Reyne en public, mêlé à son inquiétude, le chemin jusqu’à l’autel lui parut une éternité. Autour d’elle, parmi les rares invités, elle ne reconnut que des alliés. Ceux avec lesquels elle s’était associée pour offrir à sa famille la gloire qu’ils avaient perdue. Elle osa un sourire vers Aelinor, espérant que son amie la rassure. Lui en voudrait-elle de lui avoir caché quel sang coulait dans ses veines ? Ses yeux chancelants se posèrent finalement sur Ulwyck et elle sentit son cœur accélérer dans sa poitrine. Luthor lâcha son bras et Megalis sut que le moment était arrivé.

Parvenue face à son époux, elle le regarda et eut un sourire tendre, mais inquiet. Suite à cette cérémonie, ils seraient liés à vie. Et si elle le désirait, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur de la suite. Le septon démarra son office. Les vœux, les bénédictions, les promesses. Megalis les déroula comme elle les avait appris, dans un automatisme qui ne lui ressemblait pas. L’angoisse montait en elle, quand le septon demanda si quelqu’un s’opposait à leur union. Elle ne lâcha pas son époux des yeux, tentant de se rassurer à son regard. Le manteau sur ses épaules paraissait peser des tonnes, qu’elle soit née Farman, issue des Reyne de Castamere, tout cela ne compterait bientôt plus tandis qu’elle s’apprêtait à prendre le nom et la maison d’Ulwyck.

La danse du Scorpion et du lion
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Belle-Île

Willos était assis au premier rang, là où se tenait l'ensemble de la famille Farman. Au milieu de ces inconnus, il n'en menait pas large : son amnésie était handicapante et ne lui permettait pas de connaître le nom de ces gens qui étaient apparemment sa famille, si bien que parfois, il avait l'impression de n'être qu'un anonyme au sein de sa propre maisonnée.

Pourtant, il était là. Car même s'il ne se souvenait pas de Megalis, il savait qu'elle avait besoin de lui. Il l'avait même senti, rien qu'avec un regard. Ce lien entre eux était déroutant tout en étant étrangement rassurant. Elle était comme un phare en pleine mer, lui permettant de ne pas se fracasser contre les falaises dressées sur son chemin. Alors qu'il avait eu besoin d'elle durant toutes ces semaines, c'était désormais à lui d'assurer ce rôle à ses côtés.

Lorsqu'elle entra, il n'eut d'yeux que pour elle. Il la regarda lentement avancer puis s'arrêter devant le septon, échanger ses vœux et il remarqua à sa posture qu'elle était angoissée. Il aurait voulu l'aider, mais le regard brûlant d'Eddara sur sa nuque le dissuadait de faire le moindre geste, si bien qu'il ne put que regarder celle qui était sa sœur avec un léger sourire rassurant, au cas où elle se tournerait vers lui.

Quoi qu'il arrive, même si elle se retrouvait mariée, avec le nom d'un autre, ils seraient toujours ensembles. Et Willos se promettait de ne jamais l'abandonner.

KoalaVolant

An 305
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La danse du scorpion et du lion

Yara retint un rire. Les gardes qui escortaient les convives jusqu’au septuaire de Belle-Île détonnaient avec le concept de “cortège nuptial”, mais qu’importe. La suzeraine des Îles de Fer ne leur accordait pas la moindre attention tandis qu’elle avançait d’un pas décidé, flanquée par Corneille et @Estel Runahir. Qarl et Phalanges suivaient non loin derrière, tandis qu’Âpre-Langue était resté à bord du Vent Noir - il avait eu la présence d’esprit de se mettre en retrait pour ne pas causer d’esclandre à cause d’une parole malheureuse. Il n’avait eu de cesse de maugréer sur cette alliance avec les Farman, mais il savait mieux que mettre en péril les plans de sa capitaine. Yara acceptait certes son opinion, même défavorable, car elle respectait ses hommes et préférait écouter d’elle-même leurs avis plutôt que de l’apprendre par derrière, mais elle n’autorisait aucune contestation de ses ordres en présence d’un tierce parti qui n’était pas un équipier du Vent Noir.

Une fois installés au sein du septuaire, la délégation Fer-Née sous bonne escorte, l’office débuta alors. Au bras de son frère aîné, la noble truitesse s’avança jusqu’à l’autel, le manteau tissé aux emblèmes de deux maisons. Yara arqua un sourcil, Corneille lui jeta un regard, et elle hocha la tête. Pas besoin d’un mot avec son second pour qu’ils se comprennent.

Elle n’écouta que d’une oreille les prières des Sept, peu intéressée par ces inepties sans fin alors qu’elle ne jurait que par l’Antique Voie. Elle n'avait d'ailleurs fait aucun effort vestimentaire, vêtue de son pourpoint habituel et de sa cape usée par les embruns et le sel. Elle balada plutôt son regard sur l’ensemble des convives pour tenter de reconnaître les alliés des Truites. Le blason des Hightower se dressait non loin, et Yara l’associa aux contestations répétées à l’encontre de l’actuel suzerain du Bief - cette famille avait beaucoup à gagner à soutenir les rêves de grandeur des Farman, à commencer par le regain de leur fief historique. Puis vint le blason des Uller, maison de l’époux, dont Yara ne connaissait pas grand chose en dehors de sa mésentente avec l’actuelle famille princière de Dorne. Elle termina enfin par sa propre délégation, qui comprenait notamment les maisons Salfalaise et Noirmarées ; de précieux alliés qui la soutenaient en tant que suzeraine. Les Fer-Nés n’étaient qu’une petite dizaine, venus à bord d’un seul navire pour plus de discrétion.

Yara bâilla à la demande du septon si quelqu’un contestait le mariage. Elle imagina un instant Âpre-Langue se lever pour faire une mauvaise blague, mais fort heureusement, il n’était pas avec eux - le chanceux. Il évitait une longue cérémonie des plus ennuyantes.

emme

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Comme souvent, Aelinor se leva au petit matin. Elle prit un bain et revêtit une robe de brocart grise et argentée avec un col de fourrure au décolleté en V plongeant, et une ceinture ornée d’une tour argentée était serrée sous sa poitrine et les manches évasées ourlées de fourrure tombaient jusqu’à ses mollets. Elle portait des boucles d’oreilles en or blanc ciselées de l'étoile à sept branches, plusieurs bracelets de perles et d’argent gravés d’entrelacs à ses poignets et à son cou trois longs colliers de perles. Ses cheveux étaient coiffés d’un élégant chignon tressé d’où ses mèches brunes s’échappaient en cascades ondulées.

Aelinor était arrivée il y a quelques jours et avait pu discuter avec Megalis et Ulwyck, leur expliquant la situation avec Bronn suite à la rupture de ses fiançailles avec Damion Gargalen. Mais, durant le long voyage qui l’avait amenée ici depuis Lancehélion, elle avait également eu le temps de digérer la nouvelle et d’envisager de nouveaux plans pour déjouer le mauvais tour du Grand Argentier. Elle avait aussi eu l’occasion de rencontrer Yara Greyjoy et de discuter longuement avec elle et la Farman de l’avenir de leurs contrées respectives.

Suivant les autres invités, nettement moins nombreux que pour le mariage du Prince à Dorne, la Hightower fut escortée dans le septuaire et y entra accompagnée de son épée lige. Aelinor connaissait la volonté de son amie, mais n’en fut pas moins surprise de voir le manteau de la mariée s'orner du lion de Castamere. Elle comprenait mieux à présent. Elle lui sourit tout de même, pour lui donner du courage, consciente que ce jour était spécial pour toute jouvencelle, mais aussi qu’il marquait le commencement de tout ce qui allait suivre, tout ce qui devait suivre. La présence de Yara Greyjoy également, et cela fit frémir la jouvencelle choquée de voir des Fer-Nés dans cet antre sacré. Elle détourna le regard de la Seiche au plus vite pour éviter qu’elle ne l'aperçoive les lèvres pincées dans une moue réprobatrice et se para d’un sourire.

La cérémonie respecta le protocole habituel mais passa étonnamment vite. Peut-être était-ce le fait de savoir que des Fer-Nés étaient juste de l’autre côté du septuaire ou peut-être était-ce le fait de voir son amie mariée avant elle, ou peut-être était-ce la perspective de se voir forcée d’épouser Bronn la Nera, son cœur en tout cas battait la chamade.

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Hors de question que Brunhild Noirmarées mette les pieds dans un septuaire, elle était là pour Yara, mais il ne fallait pas exagérer, à quoi bon en plus, choquer toute l'assistance de bons petits dévots ? Elle voulait bien participer à un mariage, mais le banquet seulement, l’occasion de picoler et de se faire exploser la panse. Pour l’occasion elle avait même mit une robe de lin verte et noire avec une cape de laine fixée sur ses épaules par une grosse chaîne de bronze. Il était très rare depuis la mort de Jansen, qu’elle porte autre chose qu’une armure. De même sa coiffure était plus travaillée que d'habitude, son visage dégagé par un élégant tissage de ses mèches de devant et le reste des ses cheveux laissés lâchés dans son dos. Elle avait même des boucles d'oreilles, mais son fidèle Erik portrait deux épées, dont la sienne, ornée d’une pierre verte et noire et sous sa robe deux ou trois dagues, au cas où.

Comme d’autres, elle n’avait aucune confiance en leurs nouveaux alliés, mais elle était bien consciente de l’importance de trouver des soutiens dans l’entreprise de Yara. Aucun Fer-Né ne voulait connaître à nouveau la défaite de 289, elle moins encore que les jeunes qui se souvenaient à peine de tout le sang versé alors. Personne ne souhaitait que les Îles de Fer se déchirent pour une couronne comme ce fut le cas entre Euron et Yara au lendemain de la mort de Balon. Le peuple élu du noyé n’avait déjà que trop souffert et si l’Antique Voie restait imprégnée dans leur chair à tous, si le Fer-Prix était toujours le seul à payer pour obtenir ce qu’ils voulaient, la guerrière savait que les méthodes devaient évoluer pour s’adapter à ce monde qu’ils ne pouvaient plus terroriser et maintenir à distance par la seule puissance de la Flotte de Fer.

La veuve savait compter, surtout les navires, et les boutres s’ajoutant aux bateaux des Farman constituaient une belle armada, même si cela était encore insuffisant pour prendre leur liberté et leur indépendance au Fer-Prix. Croisant le regard d’Aelinor Hightower, elle fronça les sourcils, se demandant ce que la native de Villevielle pouvait bien foutre ici. Mais la gamine n’était qu’une enfant quand son fils était arrivé à Grand Tour, et d’ailleurs elle l’était toujours. Le vrai coupable du revirement et de la mort de son fils bien aimé était enfermé dans sa tour depuis près de deux décennies, mais elle confronterait avec plaisir son homonyme pour lui péter les dents histoire d’obtenir au moins un peu de la vengeance qui lui avait échappée lors de la mort d’Euron.

Brunhild laissa Yara entrer, attendant dehors que l’interminable cérémonie soit terminée s’amusant de voir Erik pisser sur les murs de l’édifice au nez et à la barbe des gardes.

Yoren Clifton

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La cérémonie se déroulait plutôt paisiblement. Évidemment, la tension était palpable, chose peu surprenante puisque dans un septuaire se mêlaient Fer-Nés, Farman et Hightower… Trois noms qui pouvaient difficilement fonctionner ensemble. Tandis que le septon, son cristal à sept faces tendu devant lui, attendait que quelqu’un conteste l’union, du grabuge émana de l’extérieur. Yoren, qui se tenait au premier rang, non loin de Megalis pour la protéger en cas de débordement, jeta un regard suspicieux vers la porte du septuaire. Il adressa à sa famille un simple hochement de tête, et portant une main prudente à la garde de son épée, sortit de l’édifice religieux.

— Remballe ton zgeg, on a de la compagnie, dit une femme dehors. Barre-toi.

À l’air outré des gardes qui avaient tous la main sur le pommeau de leurs épées, trois d’entre eux s’étant déjà avancés pour saisir le mécréant, les insultes qui fusaient déjà et la trace fraîchement mouillée contre le mur du septuaire, il ne fallut qu’un instant à Yoren pour comprendre.

Les Farman n’étaient pas spécialement pieux, pourtant, il ne pouvait tolérer pareille offense. Pas quand ils avaient tenté de mettre de côté leurs différends séculaires avec les Fer-Nés, pas quand ils faisaient l’effort d’accueillir leurs ennemis de toujours sur leurs terres.

— Fils de pute !, aboyait un garde. Chiens de Fer-Nés, je vais vous…

Sa phrase mourut au regard acéré de Yoren. D’un geste, il ordonna que le fauteur de troubles soit envoyé aux geôles. Il y resterait jusqu’au départ des Fer-Nés. Mais alors que les trois gardes s’approchaient du Fer-Né, celui-ci prit la fuite en direction du port, retournant au navire. La femme qui se trouvait près d’eux fit un croche-pied à l’un des gardes, espérant permettre la fuite de son homme… Ce qui fonctionna, sans doute mieux qu’elle-même le pensa : celui qui tomba entraîna les deux autres dans sa chute.

Yoren rugit après eux avant de pointer un index vers la femme. Puis il vit les armoiries qu’elle portait, indiquant qu'elle était de Noirmarées, et ferma longuement les yeux.

— Encore une connerie. Une seule. Et je vous carre un cristal à sept faces dans le cul.

Sa main toujours sur la garde de son épée, envoyant un coup de pied impatient à l’un des gardes qui ne se relevait pas assez vite, il décida de rester dehors pour surveiller. Espérant qu’il n’y aurait pas d’autres déconvenues en ce jour.

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C. Duran

La danse du scorpion et du lion

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Rowena était terrorisée par l’arrivée des Fer-Nés sur Belle-Île. Les boutres dans le port lui rappelaient les heures les plus sombres de la dernière attaque et quand bien même avait elle été prévenue par son aînée et la soutenait-elle dans sa folle entreprise, voir les voiles à la seiche approcher lui avait donné des frissons. Ainsi, même si on ne déplorait, pour le moment, aucun incendie et aucun mort parmi les soldats Farman, elle ne pouvait pas se sentir à l’aise en sachant que Yara Greyjoy et ses acolytes avaient pénétré Belcastel. Elle tenterait malgré tout de faire bonne figure pour ce grand jour, le mariage de sa sœur aînée devait être une fête. Elle revêtit donc une robe corsetée de brocart doré au large décolleté carré et aux grandes manches bleues. Un collier d’aigues marines et de topazes orné d’une médaille en or finement ciselé d’un navire reposait sur sa poitrine et ses cheveux parés de tresses blondes et de rubans bleus s’unissaient en une longue tresse qui descendait dans son dos.

L’heure fatidique arriva, celle où elle devait sortir et quitter le confort et la sécurité des appartements seigneuriaux pour croiser, à son grand damne, ses sauvages invités par sa sœur. Elle attendit, caché dans un coin, que l’un des hommes de la famille passe, mais tous devaient déjà avoir quitté la demeure pour le Septuaire. Elle commençait à désespérer de pouvoir ne pas y aller seule si bien que quand Criston passa elle se jeta littéralement sur lui.

__ Criston, pouvez-vous m'accompagner ?

Supplia-t-elle presque. Si elle avait pu disparaître, ou encore ne pas se rendre au septuaire, ni au banque et rester cloîtrée dans sa chambre jusqu'au départ des païens, elle l'aurait fait avec plaisir, mais elle ne le pouvait pas. Megalis se mariait en ce jour béni des Sept, sa présence était obligatoire. Elle se dirigea donc vers le septuaire accompagnée de son oncle dont la présence la rassurait quelque peu et lui permit au moins de ne pas tourner de l'œil en apercevant Yara, puis elle alla prendre place au premier rang avec le reste de la famille.

L’entrée du marié fut l’occasion pour elle de tourner la tête vers les grandes portes en attendant que la lionne arrive et quelle lionne dans sa robe de mariée. Elle était magnifique et Rowena écrase une larme émue sous sa paupière en la suivant des yeux jusqu’à l’autel. Le plus important était qu’elle soit heureuse avec ce mariage, alors évidemment, Rowena chanta avec entrain et accueillit les bénédictions avec son enthousiasme candide habituel. Cependant, un bruit de métal qui s’entrechoque au dehors la fit sursauter et paniquer. Elle se retourna brusquement en attrapant le bras de Willos ouvrant de grands yeux dans la pénombre prête à fuir un assaut avec le courage qui la caractérisait. Enfin… si elle ne tombait pas dans les pommes avant d’avoir pu prendre ses jambes à son cou.

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Les gardes s’avancèrent en les insultant. Brunhild hocha la tête, c'était de bonne guerre. Ordonnant à Erik de fuir, alors qu’un autre homme venait de sortir du septuaire, certainement attiré par le bruit, elle leva les mains pour montrer qu’elle était inoffensive. Même désarmée cela n'était pas tout à fait vrai, mais en robe, elle ne pouvait pas courir et suivre son homme vers le port et même si elle n’avait que faire du Septuaire, elle ne pouvait pas se permettre de verser du sang Farman ou du Sang Fer-Né aujourd’hui, ce serait un bien mauvais présage pour l'alliance voulue par Yara. En revanche, elle pouvait essayer de filer un coup de main au guerrier, ou plutôt de pied, chose que d'ailleurs il mériterait bien si son affront n’avait pas autant amusé la Noirmarées. Ainsi elle tenta de laisser à son plus loyal ami un peu d’avance en mettant un pied sur le chemin des gardes passant à côté d’elle.

Quelle ne fut pas sa surprise quand le premier chevalier tombé entraîna les deux autres sans sa chute. Elle n’avait pas prévu que son petit coup de pouce fonctionne aussi bien et Erik avait déjà passé l’angle de la rue quand elle se retourna pour voir où il en était. Quand elle reposa les yeux sur les hommes à terre, elle savait bien que c’était une affaire sérieuse, elle savait que bien des choses dépendaient de cette alliance et qu’il fallait bien se tenir. Mais qui aurait pu rester sérieux ?

Devant le ridicule de la situation, les gardes par terre, la colère de Yoren, elle tenta donc de se retenir de rire de toutes ses forces, se mordant les lèvres pour éviter de pouffer. Mais elle finit malgré tous ces efforts par éclater de rire, la réplique du Farman achevant de lui faire perdre tout sérieux.

__ Putain que ça doit faire mal.

Brunhild essaya de reprendre son sérieux, laissant quelques rires s’échapper encore de sa bouche avant de parvenir à prononcer quelques mots qui se voulaient apaisants.

__ Promis, je serais sage.

Elle pouffa encore, incapable de reprendre totalement sons erieux. Elle n’avait pas rit ainsi depuis… depuis longtemps. Depuis Jansen… Elle tendit la main pour aider le dernier garde à se relever, celui qui venait de se prendre un coup de pied par celui qu’elle identifia donc comme leur capitaine. Elle passa son autre main au niveau de l’épaule dans son plastron pour le tirer et le remettre debout un bonne fois pour toute parce qu’elle aussi le trouvait bien long à se redresser.

__ Sans rancune ?

Sourit-elle en regardant Yoren, époussetant de la main l’armure de l’autre garde en guise d’excuse.

La dance du scorpion et du lion
AN 305, LUNE 10, SEMAINE 3Belle-île un joyau hors du continent auquel bien des insulaires auraient aspirés un jour tenir une place forte aussi surprenante. C'est ce qu'on disait d'un lieu aussi proche de nos îles et je ne dérogeais pas à la règle. Un sifflement venait ponctué mon regard moi qui n'avait que trop peu foulé la terre de nos ennemis pour des raisons évidentes. J'avais troqué mes vieilles frusques pour une armure en cuir noir. Elle était ample et me donnait fière allure rien de bien surprenant pour un infâme insulaire.

Les récents événements annonçaient une ère nouvelle, celle en proie au changement. Je pouvais encore sentir l'air iodé et mes mains caleuses plus ou moins négligée n'avaient aucune trace de sang à déplorer pour une fois. Je me sentais presque comme chez moi. Presque car c'est un bien grand sentiment que le libre arbitre et la liberté n'avait pas de prix. Nous pouvions encore nous en targuer nous qui vivions sur l'archipel et qui ne répondions que devant le Dieu-Noyé. Je serais face à de nombreux nobles, des hommes bien trop arrogants et bien trop gras pour se souvenir comment leur ancêtres avaient réussis à bâtir tout ceci. C'est donc là le long cheminement de la décadence et de l’oisiveté. Yara Greyjoy m'offrait la possibilité de prendre part à ce mariage, un cadeau empoisonné pour les ouestriens qui sans doute souhaitait se débarrassé de leurs convives indésirables bien trop voyant.

Après l'arrivage sur l'île me voilà devant le septuaire lorgnant de bas en haut l'édifice avec une forme de défiance et un brin de défi dans le regard céruléen. J'admettais ne pas comprendre Yara face à ce choix. Je ne me faisais pas d'illusions sur la finalité des projets qui seraient les nôtres. Est-ce que l'on comprenait ma méfiance peut-être outrancière envers l'ennemi ? Que cela pouvait simplement dissimuler un vulgaire piège mais, qui pouvait comprendre l'esprit d'un fou ? À l'évidence elle avait ses raisons et celle-ci comme une autre avait une empreinte éphémère par laquelle je comptais me démarquer. Évidemment l'accueil restait très fade, le contraire m'aurait étonné mais quand bien même on ne m'interpellait pas sur la berge, les quais bondés ne faisant pas étalage d'un navire insulaire comme le sien. J'avais ordonné à mes hommes de se tenir pour quelques jours du moins à l'écart. Notre retour aux Îles de Fer ferait renaître chez mes marins leurs bas instincts. On pouvait dire que les forces s'équilibraient, il était évident pour moi que j'avais choisis mon propre camp.

Mes pieds foulant le sol Farman, je ne me décidais raisonnablement pas à entrer dans le septuaire. Qu'est-ce que j'allais bien y foutre d'abord ? Il n'était déjà pas difficile de me faire remarquer. Mes tatouages ornant mon crâne jusqu'à ma gorge et cette longue barbe hirsute rappelait la monstrueuse créature que je m'étais efforcé de devenir. Non pas par choix ou simple conviction, non c'était avant tout une question de survie. Je n'étais pas devenu un redoutable guerrier, un tueur sanguinaire par plaisir. Quand bien même j’affectionnais ressentir le frémissement d'un couteau rouillé sur le haut du crâne de ma victime pour en saisir le scalpe.

Du grabuge en veux-tu en voilà. Je m'étais laissé distraire par l'édifice religieux tandis que la fuite d'un fer-né me passant devant interpella mon regard. Le vacarme qui suivit derrière lui me sortait complètement de cet état contemplatif une bonne fois pour toute. Des hommes à la poursuite d'un frère d'armes ? Ce n'était clairement pas prévu. Ou pouvions nous espérer plus ? J'entendais la voix de Brunhild dans un rire à peine dissimulé. J'observais un homme furieux un peu trop coincé dans son armure alors que celle-ci relevait un empoté de soldat ouestrien le cul trop lourd pour se soustraire du sol.

« J'aimerais bien voir ça tiens. » Ce n'était pas réellement l'envie qui me faisait réagir à cet aboiement à peine grinché. Ma main apposée sur le pommeau de ma hache ancrée sur mon côté était docile jusqu'ici. Les vieilles habitudes de mes doigts eux n'attendaient qu'un sifflement sanguinaire de mon esprit pour agir. J'ancrais mes yeux dans ceux de Yoren le défiant de menacer quelqu'un d'autre que lui. Je crissais ma barbe gauchement avant de reniflé un coup et cracher au sol un relent de salive à mes pieds. À quelle magnifique journée, se serait dommage de la gâcher non ?

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An 305, Lune 10, Semaine 3, Jour 7
Belle-Île}

Deux jeunes adultes, profitant de jardins luxuriants sous le soleil rougeoyant du crépuscule. Deux amis, une fratrie.

— Toi, marié ? Tu engendreras une lignée de bâtards comme Oberyn, plutôt !

Ellaria rit à gorge déployée devant la moue qu’arbore Ulwyck. Ce dernier croise ses bras sur sa poitrine, vexé, avant de marmonner :

— Il le faudra bien. C’est le seul moyen d’assurer la continuité de la famille.

— Je serais au premier rang pour t’embarrasser ce jour-là, Lulu ! Je suis sûre qu’Oberyn m’aiderait.

Une promesse qu’Ellaria a hâte de tenir ; cela se lit dans ses yeux qui pétillent alors qu’elle cherche sa main pour s’en saisir. Ulwyck soupire, autant amusé que fatigué par sa sœur de cœur.

— Demande la lune à Oberyn et il irait te la décrocher, il n’y a pas de place au doute.

— Je te l’offrirai en cadeau de mariage !

Deux rires. Et une promesse qui jamais ne sera.

🙤

Ulwyck n’aurait jamais pensé que sa presque sœur lui manquerait autant aujourd’hui. Son mariage a un goût doux-amer de promesses manquées ; il y a deux chaises auprès de ses petites nièces qui auraient dû être occupées. Il est déjà heureux que sa famille ait pu – ait bien voulu – venir. Ulwyck a encore les oreilles qui sifflent des cris de protestation de ses proches envers ses fiançailles avec une ouestienne, avant qu’il ne puisse les calmer.

Ellaria en aurait ri. Elle aurait actuellement un sourire amusé sur les lèvres, une mains sur les cuisses d’Oberyn et le regard en coin pour reluquer sans aucune honte Yara Greyjoy. Ou alors, elle serait allée taquiner les Hightower, rien que pour les voir s’hérisser devant son comportement.

Ulwyck ferme brièvement les yeux pour se reprendre et chasser les fantômes qui le hantent, avant de soulever les paupières juste à temps pour voir arriver Megalis. Soudain, tout le reste lui paraît de peu d’importance ; sa fiancée est là, plus belle que le soleil, aussi envoûtante que les sirènes des légendes.

La folie des Uller s’exprime bien différemment chez Ulwyck depuis qu’il a croisé le regard de cette ensorceleuse et aujourd’hui ne fait pas exception ; il est aveugle aux invités présents, absorbé par son épouse, et c’est presque mécaniquement qu’il exécute les gestes requis par la cérémonie. Il ne manque pas le lion rouge accolé aux armoiries des Farmann et il manque d’éclater de rire en plein milieu de la cérémonie lorsqu’il comprend ce que cela signifie.

Les Lannisters peuvent désormais trembler, comme l’imbécile qui oserait s’élever à cet instant contre son mariage.

Emme

Belcastel

La danse du Scorpion et du Lion

Dehors, Yoren eut une moue réprobatrice. Le nez plissé et les yeux injectés d’un mépris sincère, il hocha pourtant la tête aux mots de la Noirmarées.

— Sans rancune, maugréa-t-il.

Dans l’édifice sacré, le septon parut hésiter tandis que dehors, la garde s’était agitée. Mais la dame douairière de Belcastel, Eddara, lui ordonna d’un geste de poursuivre la cérémonie. Alors, puisque personne ne semblait vouloir s’opposer à cette union, il invita l’époux à changer le manteau de sa fiancée par celui de sa maisonnée. La mariée drapée du manteau Uller, ils purent prononcer leur consentement et échanger un baiser avant que le septon ne lève son cristal à sept faces.

— En ces lieux, au regard des dieux et des hommes, je déclare solennellement que Ulwyck Uller et Megalis Farman sont mari et femme, une seule chair, un seul cœur, une seule âme, à présent et pour jamais, et maudit soit qui se mettrait entre eux.

La cérémonie terminée, les gardes Farman et Clifton présents sur place invitèrent les convives à se diriger vers la grand-salle de Belcastel, où les bannières Farman se mêlaient à celles des Reyne, ne laissant aucun doute sur la filiation entre ces deux maisonnées. Les tables, déjà garnies, n’attendaient que les invités pour le banquet.

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Personne ne s’opposa à leur union, à l’évidence, autrement, personne ici ne repartirait en vie de Belle-Île. Eddara ne le permettrait jamais. Tandis que le septon déroulait la cérémonie, Megalis croisa le regard d’Ulwyck et entrevit sa peine. Il ne fut pas difficile de comprendre pourquoi il était si nostalgique, et elle ne pouvait que le comprendre : en tête des Farman, au premier rang derrière elle, Luthor occupait la place du seigneur et père, celle qu’il ne méritait pas – que personne ne méritait hormis Sebaston. Elle frémit de savoir que son père n’assisterait jamais à cela. Qu’il ne la verrait pas prendre époux, comme elle devait le faire. Aurait-il aimé le caractère effronté d’Ulwyck ? Le cristal à sept faces s’éleva tandis que Luthor s’avançait de nouveau pour lui retirer le manteau aux couleurs de Belle-Île et de Castamere. Le jaune et rouge de Denfert le remplaça.

— Par ce baiser, je vous engage mon amour et vous prends pour mon seigneur époux.

Un léger sourire frémit aux lèvres de Megalis, elle trouva la situation ironique – ils avaient déjà prononcés ces vœux depuis longtemps. Elle embrassa Ulwyck, et par la même occasion son nom et sa famille. Scellant la cérémonie.

La petite foule invitée à quitter le septuaire, la jeune mariée s’approcha de sa famille. Elle croisa d’abord le regard de Luthor et eut une lueur de crainte au fond des yeux : lui en voulait-il ? Il l’embrassa sur le front, prenant son visage en coupe entre ses mains, comme validant son choix. Esquivant volontairement Eddara, Criston ne souhaitant pas réellement lui parler, Megalis s’approcha de Willos et Rowena. Elle leur adressa un sourire doux, avant de finalement être rappelée à l’ordre par sa grand-mère, d’une simple œillade : le temps n’était pas aux réjouissances, pas à ses yeux, en tout cas. Baissant les yeux, Megalis suivit les invités et pénétra dans la grand-salle, s’installant à la table d’honneur, parmi l’étrange mélange que formaient les Uller et les Farman. À cette tablée avaient été invités leurs nouveaux alliés, à la demande de Megalis : désormais, les Belle-Islois marcheraient d’un même pas avec les Fer-Nés et les Hightower.

Elle espérait seulement que tout se passe bien, et chercha à se rassurer au regard d’Ulwyck. Ils étaient mariés, désormais. Et elle pouvait enfin lui dire toute la vérité : sur la naissance de sa grand-mère, sur la trahison de Belle-Île, sur l’alliance avec les Îles de Fer. Tout.

Tandis que les invités s’installaient, l’ambiance demeurait glaciale sous la direction de la dame de glace qu’était Eddara. Megalis tourna vers Willos un regard insistant – il était toujours doué pour réchauffer l’atmosphère de Belcastel.

❛B❝La danse du Scorpion et du Lion❞

305 | lune 10 | semaine 3 | jour 7

EVENT

Ouestriens et Fer-Nés n’avaient certes pas encore partagé le pain et le sel, mais les règles de l'hospitalité étaient les mêmes partout, mon toit, ma loi. Il y avait une certaine différence entre pisser sur un septuaire et faire couler le sang. Ainsi, quand Tyldr, trop occupé jusqu’ici à regarder le septuaire d’un air dubitatif pour prendre part aux festivités, se mêla de l’affaire, Brunhild intervint sans attendre.

__ Arrête tes conneries Tyldr, range moi ça, tu vas nous le mettre de mauvaise humeur.

Se tournant vers Yoren, elle reprit d’un ton goguenard tout en passant à côté de lui, se plaçant lentement entre le Cilfton et le Salfalaise.

__ Regarde, il a déjà l’air tout renfrogné. Faut se détendre hein.

Elle fit à nouveau face au Fer-Né.

__ Ca doit être une invitation façon Farman.

S’approchant de Yoren, elle continua sur sa lancée.

__ Hein Ser. C’est comme ça qu’on dit chez vous. Quand tu dis étoile à Sept Branches, tu parles de ta bites avoue. J’suis pas intéressée, mais mignon comme tu es je suis sûre qu’une de mes guerrières se fera un plaisir de te faire découvrir comment baise une Fer-Née.

Arrivée un peu plus près de lui, elle claqua des dents comme si elle allait le mordre. Elle ne pouvait peut-être plus se laisser aller à la passion charnelle avec un homme, mais elle pouvait encore s’amuser à parler crûment devant celui qui la menaçait de lui faire subir un service qui était gravé dans sa chair. Il l'ignorait, elle en était consciente, mais elle en avait ressenti la douleur quand il avait prononcé les mots. Elle avait entendu les mêmes dans la bouche d’Euron, exception faire du cristal bien évidemment, et ils étaient suivis des faits. Sauf que cette fois, pour la première fois depuis longtemps, et parce que si la menace était bien réelle, son exécution serait certainement différente de la sentence annoncée, elle avait pu répondre. Cette petite victoire sur les souvenirs que lui avait laissé Euron devait être savourée.

La cérémonie prit bientôt fin et la foule se dirigea vers le banquet. ENFIN ! Retrouvant Yara, Brunhild lui demanda :

__ Bon j’imagine qu’on va pas pouvoir jouer à la danse du doigt, mais dis moi, à quel point il faut qu’on se la joue balai dans le cul là ?

La danse du scorpion et du lion

EVENT

Malgré le fait que la cérémonie se déroula sans plus de heurts et que, comme la tradition le voulait, manteaux serments et baisers furent échangés sans que personne ne s’y oppose, Rowena ne put oublier la présence des Fer-Nés. Ainsi, quand la foule fut invitée à rejoindre la grande salle pour le banquet, elle s’accrocha de toutes ses forces à Criston pour sortir à son bras et ne surtout pas croiser le moindre ressortissant des Îles de Fer.

En arrivant, elle prit un verre et but quelques gorgées. Edarra lui jeta un regard noir en souvenir du banquet de Port-Real où elle avait quelque peu abusé de l’alcool. Elle reposa donc le verre, même si cette fois, elle ne comptait pas s’enivrer, surtout pas en présence de ses sauvages. Criston étant partit vérifier que la sécurité de tous était assurée, elle se rapprocha de Willos et ils allèrent rapidement présenter leurs félicitations au couple de jeunes mariés avant que tout le monde se presse pour faire de même.

__ Lord Uller, je vous souhaite tout le bonheur du monde avec ma sœur.

Sourit-elle timidement, mais sincère dans ses vœux.

__ Megalis, tu es désormais Lady Uller de Denfer, tu vas tellement me manquer quand tu seras à Port-Real. J’espère que tu viendras nous rendre visite et que tu m’écriras souvent.

Fit la cadette en prenant les mains de son aînée dans les siennes. Elle était heureuse pour Megalis qu'elle savait folle amoureuse d'Ulwyck, mais elle était triste de la voir repartir pour la capitale. La dernière fois qu'elle y était allée, c'était en tant qu'otage de Cersei et ce souvenir était douloureux pour la blonde jouvencelle, tout comme le fait de se retrouver à nouveau seule face au mépris d'Edarra. Elle espérait que la lionne ne pense pas à cela en cet instant mais à tout ce qui s'offrait à elle à la capitale aux bras du Maître des Lois, alors elle tâcha de ne pas trop montrer son chagrin et son désarroi. Elle ne fit pas non plus le moindre commentaire sur la présence de Yara et de certains de ses compatriotes. Au fond, elle comprenait le projet de sa sœur et l'importance des Fer-Nés dans celui-ci, mais elle ne se faisait pas à l'idée de les voir débarquer sur Belle Île comme si de rien n'était. Lesquels d'entre eux était aux portes de Belcastel, tandis qu'elle tremblait du haut de sa tour, lors de la dernière attaque ?

[BELLE-ÎLE][EVENT] La danse du scorpion et du lion