[Entre Pyke et Belle-Île] Quand sonne l'heure de la tempête ♛ pv Yara [Terminé]
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Sous la nuit noire, le vent fouettait son visage figé dans une détermination farouche. Sa dernière rencontre avec la mer lui semblait si lointaine, elle, pourtant fille du vent, avait toujours aimé plus que tout le goût du sel contre ses lèvres et les autans les plus fougueux contre sa peau. Son cœur se souleva alors que la coque du navire écrasait une vague plus haute que les autres, les remous du Rugissant sur les flots lui donnant la sensation d’être à sa place. Seulement accompagnée de Criston et Yoren, le visage du premier trahissait ô combien il haïssait son idée. Mais il croyait en elle, et Megalis en profitait bien – il aurait probablement aimé voguer face aux Fer-Nés pour mieux guerroyer, mais ce n’était pas ce qui les conduisait au nord de Belle-Île cette nuit-là. Le visage fermé mais les yeux luisant de rage, Megalis observait l’horizon d’un œil féroce.
Laissant de côté son mariage à venir pour prendre la mer, elle allait droit vers les négociations qui lui ouvriraient les portes de la gloire. Ou mourrait. Qui pouvait bien savoir ce qu’il adviendrait d’elle si les Fer-Nés ne tenaient pas leur parole ? Pouvait-elle se fier au Kraken ? En deux ans, les choses avaient eu le temps de changer. Peut-être Yara Greyjoy avait-elle reçu une proposition plus alléchante, ou peut-être avait-elle tout simplement changé d’avis. Megalis devait faire face. Elle ne romprait pas face aux peurs qui, tout naturellement, la tiraillaient. Ces négociations, elle en était l’initiatrice, et c’était donc à elle de les mener à bien. Si elle ne le faisait pas, Criston prendrait les choses en main. Et il était presque sûr qu’il enverrait paître les ambitions des ouestiens au profit de sa haine envers les Îles de Fer.
Le Bief rallié à sa cause sous la bannière des Hightower, l’Ouest serait conquis par les promesses d’alliances qui partiraient bientôt de Belle-Île. Elle avait tout prévu. Lefford, Crakehall, Kenning. Si elle tenait ces maisons-là, elle pourrait s’emparer de la terre des lions. De quoi encercler Castral-Roc et mettre son plan à exécution. Megalis leva la tête pour accueillir plus encore le vent et l’espoir fit enfler son cœur – sa missive parvenue à Yara, celle-ci viendrait-elle seulement ? Peut-être ne se rappelait-elle même pas d’elle. Ou peut-être se fichait-elle bien que les profondeurs de la mer s’emparent des tyrans continentaux pour étendre leur empire… Les sourcils de la jeune femme se froncèrent, assaillie par le doute. Et comme pour lui donner tort, la vigie annonça apercevoir un navire à travers la pénombre. Megalis se redressa, ses yeux éclatant d’une lueur soulagée.
— Allumez les torches, ordonna-t-elle.
— Il est encore possible de faire demi-tour.
Elle se tourna vers Yoren. Son oncle et épée-lige était bien plus prudente qu’elle ne le serait jamais. Elle lui adressa un sourire crispé.
— Non. Qu’on allume les torches, répéta-t-elle plus fort.
Sur le pont, les feux furent allumés, envoyant le signal à Yara et lui précisant la position du Rugissant. Le navire à tête de lion précisa son cap sous les mains expertes de Criston. S’il n’aimait pas l’idée de diriger un navire qui ne soit pas le sien, il était assez malin pour savoir que le Pourfendeur de Kraken aurait été une simple insulte aux insulaires de fer. Après des minutes qui lui parurent des heures, Megalis aperçut enfin les voiles d’un navire sans couleurs. Elle sut alors que c’était Yara. Un sourire frémit à ses lèvres. Elle posa une main apaisée sur le bras de son oncle.
— Pactiser avec les Fer-Nés, cracha-t-il avec véhémence.
— C’est pour le mieux. Il est temps que nous nous soulevions contre notre véritable ennemi.
L’aplomb que Megalis mit dans ses mots n’apaisa nullement le fier capitaine, mais achevèrent de le convaincre qu’elle ne reviendrait pas en arrière. Et il préférait se tenir à son côté que la laisser plonger seule dans la gueule du Kraken. Elle détourna son regard de lui, une pointe de culpabilité au fond de la gorge. Elle ne lui avait encore rien dit de ses projets de mariage. Elle avait, pour l’heure, donné le nom de Willos. Mais offrir à Yara un amnésique pourrait aisément passer pour un affront auquel elle ne se risquerait pas. Criston ignorait qu’il n’allait pas seulement rencontrer son ennemi en vue de pactiser avec lui. Il ne se doutait pas un instant du traquenard dans lequel il était tombé.
Megalis observa silencieusement les voiles sombres qui se rapprochaient dangereusement. Elle songea que c’étaient peut-être là ses derniers moments de liberté, si les Fer-Nés décidaient de la trahir, ils feraient ce qu’ils voulaient d’elle. Sa mâchoire se crispa à cette pensée. Son esprit se tourna un instant vers Aelinor, qui l’avait mise en garde. Vers Ulwyck, à qui elle n’avait pas même parlé de sa stratégie. Seule une idée la rassurait : les précautions qu’elle avait prises. Elle fit rouler le bracelet des dames de Denfert autour de son poignet, comme pour se donner un peu de courage. Puis ses yeux embrassèrent l’horizon, emplis de détermination. Et de rage. Face à ses tyrans, quitte à y perdre la vie, elle se ferait tempête.
Laissant de côté son mariage à venir pour prendre la mer, elle allait droit vers les négociations qui lui ouvriraient les portes de la gloire. Ou mourrait. Qui pouvait bien savoir ce qu’il adviendrait d’elle si les Fer-Nés ne tenaient pas leur parole ? Pouvait-elle se fier au Kraken ? En deux ans, les choses avaient eu le temps de changer. Peut-être Yara Greyjoy avait-elle reçu une proposition plus alléchante, ou peut-être avait-elle tout simplement changé d’avis. Megalis devait faire face. Elle ne romprait pas face aux peurs qui, tout naturellement, la tiraillaient. Ces négociations, elle en était l’initiatrice, et c’était donc à elle de les mener à bien. Si elle ne le faisait pas, Criston prendrait les choses en main. Et il était presque sûr qu’il enverrait paître les ambitions des ouestiens au profit de sa haine envers les Îles de Fer.
Le Bief rallié à sa cause sous la bannière des Hightower, l’Ouest serait conquis par les promesses d’alliances qui partiraient bientôt de Belle-Île. Elle avait tout prévu. Lefford, Crakehall, Kenning. Si elle tenait ces maisons-là, elle pourrait s’emparer de la terre des lions. De quoi encercler Castral-Roc et mettre son plan à exécution. Megalis leva la tête pour accueillir plus encore le vent et l’espoir fit enfler son cœur – sa missive parvenue à Yara, celle-ci viendrait-elle seulement ? Peut-être ne se rappelait-elle même pas d’elle. Ou peut-être se fichait-elle bien que les profondeurs de la mer s’emparent des tyrans continentaux pour étendre leur empire… Les sourcils de la jeune femme se froncèrent, assaillie par le doute. Et comme pour lui donner tort, la vigie annonça apercevoir un navire à travers la pénombre. Megalis se redressa, ses yeux éclatant d’une lueur soulagée.
— Allumez les torches, ordonna-t-elle.
— Il est encore possible de faire demi-tour.
Elle se tourna vers Yoren. Son oncle et épée-lige était bien plus prudente qu’elle ne le serait jamais. Elle lui adressa un sourire crispé.
— Non. Qu’on allume les torches, répéta-t-elle plus fort.
Sur le pont, les feux furent allumés, envoyant le signal à Yara et lui précisant la position du Rugissant. Le navire à tête de lion précisa son cap sous les mains expertes de Criston. S’il n’aimait pas l’idée de diriger un navire qui ne soit pas le sien, il était assez malin pour savoir que le Pourfendeur de Kraken aurait été une simple insulte aux insulaires de fer. Après des minutes qui lui parurent des heures, Megalis aperçut enfin les voiles d’un navire sans couleurs. Elle sut alors que c’était Yara. Un sourire frémit à ses lèvres. Elle posa une main apaisée sur le bras de son oncle.
— Pactiser avec les Fer-Nés, cracha-t-il avec véhémence.
— C’est pour le mieux. Il est temps que nous nous soulevions contre notre véritable ennemi.
L’aplomb que Megalis mit dans ses mots n’apaisa nullement le fier capitaine, mais achevèrent de le convaincre qu’elle ne reviendrait pas en arrière. Et il préférait se tenir à son côté que la laisser plonger seule dans la gueule du Kraken. Elle détourna son regard de lui, une pointe de culpabilité au fond de la gorge. Elle ne lui avait encore rien dit de ses projets de mariage. Elle avait, pour l’heure, donné le nom de Willos. Mais offrir à Yara un amnésique pourrait aisément passer pour un affront auquel elle ne se risquerait pas. Criston ignorait qu’il n’allait pas seulement rencontrer son ennemi en vue de pactiser avec lui. Il ne se doutait pas un instant du traquenard dans lequel il était tombé.
Megalis observa silencieusement les voiles sombres qui se rapprochaient dangereusement. Elle songea que c’étaient peut-être là ses derniers moments de liberté, si les Fer-Nés décidaient de la trahir, ils feraient ce qu’ils voulaient d’elle. Sa mâchoire se crispa à cette pensée. Son esprit se tourna un instant vers Aelinor, qui l’avait mise en garde. Vers Ulwyck, à qui elle n’avait pas même parlé de sa stratégie. Seule une idée la rassurait : les précautions qu’elle avait prises. Elle fit rouler le bracelet des dames de Denfert autour de son poignet, comme pour se donner un peu de courage. Puis ses yeux embrassèrent l’horizon, emplis de détermination. Et de rage. Face à ses tyrans, quitte à y perdre la vie, elle se ferait tempête.
Faceclaim : Diane Kruger
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Autres visages : Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Nymeros Antaryon | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
Pseudo : Achéris
Messages : 1195
Honneurs : 3843
Gif :
Titres : Lady de la maison Farman, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : En mer
Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes
Quand sonne l'heure de la tempête
Corneille grogna dans sa barbe.
— Tu y crois vraiment ?
Yara ne répondit pas immédiatement. Le regard perdu à l’horizon, elle scrutait les eaux sombres à la recherche des flammes censées les guider. Dans une main, elle serrait la missive reçue quelques jours plus tôt ; l’autre reposait sur la garde de son épée. Elle n’avait pas besoin de la relire pour s’en rappeler les mots cryptiques tant elle l’avait relue avant de décider de leur départ. ‟Là où les flots séparent nos fiefs, suivez la grande flamme. Rappelez-vous à la Truite sauteuse.” Elle se souvenait avec une clarté impeccable de la Truite sauteuse, ce bouge un peu miteux des docks de Port-Réal, et de sa pisse d’âne au nom de bière. Elle se souvenait y avoir passé quelques heures, en marge du Grand Concile, et surtout, d’y avoir rencontré une truitesse des plus audacieuses.
Oh oui, elle se souvenait de cette truitesse aux mots d’or, enrobés dans un nectar aussi délicat que précieux. Les promesses avaient repoussé la sueur et l’insalubrité des lieux, et les deux femmes étaient reparties le sourire aux lèvres, bien loin de la colère qui les avait habitées dans la journée.
Puis les jours étaient passés, puis les semaines et des lunes entières, qui finirent par se compter en années. Yara n’avait plus eu vent de la noble truitesse retournée dans ses terres. Elle n’avait pas non plus envoyée de missive, certaine que le parchemin finirait à la cheminée avant même d’être lu. Les Farman n’accorderaient aucune chance à une lettre portant le sceau des Greyjoy, et de toute évidence, ils n’avaient pas souhaité tenter leur chance au gré d’une rencontre.
Lorsque Yara se perdait dans les hauteurs de Pyke, à l’abri des regards et la tête dans les contemplations, elle songeait à cette noble truitesse, à ses belles paroles alléchantes et à son audace surprenante. Pensait-elle sincèrement ses propositions, ou avait-elle seulement susurré des mots qu’elle pensait apaisants aux oreilles de la Fer-Née ?
Elle se tourna vers Corneille, qui se tenait droit à ses côtés. Son second ne lui avait pas laissé le choix ; il la suivrait jusqu’au bout dans cette affaire, bien déterminé à veiller sur elle contre vents et marées. Sa loyauté la touchait toujours ; elle appréciait de voir à quel point ses hommes comptaient sur elle.
— Il faut bien tenter de nouvelles choses. Mon père a commis l’erreur de s’enfermer dans ses vieilles habitudes.
Corneille hocha la tête malgré lui. Il respectait son ancien suzerain, et s’il ne le criait pas sur les toits, il reconnaissait qu’à la fin Balon Greyjoy s’était entêté et avait failli les conduire à leur perte. A quoi avait servi la conquête du Nord, qu’ils n’avaient même pas su tenir ? Aux premières difficultés, il s’était replié dans son château.
Qarl interrompit toutefois leur discussion pour les intimer à regarder à tribord. Yara esquissa un sourire. Les flammes brillaient dans l’obscurité, et Corneille n’eut pas besoin de ses ordres pour ajuster le cap. Le navire sans couleurs glissa sur les flots jusqu’à découvrir un bateau à la proue de lion. Qarl jeta l’ancre pour immobiliser le boutre.
C’était l’heure de vérité. Alliance ou embuscade de la part des Farman ? Yara songea à Âpre-Langue, qui sommeillait d’un œil dans la cale. Il avait refusé de la laisser s’aventurer dans cette affaire seule, quand bien même Corneille et Qarl l’accompagnaient. Peu importe ses choix, son équipage la suivait jusqu’au bout du monde.
Seul Corneille lui emboîta le pas pour grimper à bord du navire des truites. Megalis Farman les attendait avec la même droiture fière que lors de leur première rencontre. Deux hommes flanquaient ses côtés, les traits crispés, peu enthousiastes à l’idée de cet échange au milieu des flots. Yara esquissa un sourire et les rejoignit d’un pas assuré. Corneille se tenait derrière elle, sur sa droite, dans son rôle de second protecteur.
— Dame Truitesse ! Quel plaisir de vous revoir.
Yara lui aurait embrassé la joue si elles avaient seules. Là, elle savait mieux que de s’aventurer à une quelconque proximité physique. Les deux hommes qui accompagnaient la Farman la poignarderaient avant même qu’elle ait le temps de déposer son baiser.
— J’ai été des plus ravies de constater que la chasse à la baleine n’a pas été oubliée.
— Tu y crois vraiment ?
Yara ne répondit pas immédiatement. Le regard perdu à l’horizon, elle scrutait les eaux sombres à la recherche des flammes censées les guider. Dans une main, elle serrait la missive reçue quelques jours plus tôt ; l’autre reposait sur la garde de son épée. Elle n’avait pas besoin de la relire pour s’en rappeler les mots cryptiques tant elle l’avait relue avant de décider de leur départ. ‟Là où les flots séparent nos fiefs, suivez la grande flamme. Rappelez-vous à la Truite sauteuse.” Elle se souvenait avec une clarté impeccable de la Truite sauteuse, ce bouge un peu miteux des docks de Port-Réal, et de sa pisse d’âne au nom de bière. Elle se souvenait y avoir passé quelques heures, en marge du Grand Concile, et surtout, d’y avoir rencontré une truitesse des plus audacieuses.
Oh oui, elle se souvenait de cette truitesse aux mots d’or, enrobés dans un nectar aussi délicat que précieux. Les promesses avaient repoussé la sueur et l’insalubrité des lieux, et les deux femmes étaient reparties le sourire aux lèvres, bien loin de la colère qui les avait habitées dans la journée.
Puis les jours étaient passés, puis les semaines et des lunes entières, qui finirent par se compter en années. Yara n’avait plus eu vent de la noble truitesse retournée dans ses terres. Elle n’avait pas non plus envoyée de missive, certaine que le parchemin finirait à la cheminée avant même d’être lu. Les Farman n’accorderaient aucune chance à une lettre portant le sceau des Greyjoy, et de toute évidence, ils n’avaient pas souhaité tenter leur chance au gré d’une rencontre.
Lorsque Yara se perdait dans les hauteurs de Pyke, à l’abri des regards et la tête dans les contemplations, elle songeait à cette noble truitesse, à ses belles paroles alléchantes et à son audace surprenante. Pensait-elle sincèrement ses propositions, ou avait-elle seulement susurré des mots qu’elle pensait apaisants aux oreilles de la Fer-Née ?
Elle se tourna vers Corneille, qui se tenait droit à ses côtés. Son second ne lui avait pas laissé le choix ; il la suivrait jusqu’au bout dans cette affaire, bien déterminé à veiller sur elle contre vents et marées. Sa loyauté la touchait toujours ; elle appréciait de voir à quel point ses hommes comptaient sur elle.
— Il faut bien tenter de nouvelles choses. Mon père a commis l’erreur de s’enfermer dans ses vieilles habitudes.
Corneille hocha la tête malgré lui. Il respectait son ancien suzerain, et s’il ne le criait pas sur les toits, il reconnaissait qu’à la fin Balon Greyjoy s’était entêté et avait failli les conduire à leur perte. A quoi avait servi la conquête du Nord, qu’ils n’avaient même pas su tenir ? Aux premières difficultés, il s’était replié dans son château.
Qarl interrompit toutefois leur discussion pour les intimer à regarder à tribord. Yara esquissa un sourire. Les flammes brillaient dans l’obscurité, et Corneille n’eut pas besoin de ses ordres pour ajuster le cap. Le navire sans couleurs glissa sur les flots jusqu’à découvrir un bateau à la proue de lion. Qarl jeta l’ancre pour immobiliser le boutre.
C’était l’heure de vérité. Alliance ou embuscade de la part des Farman ? Yara songea à Âpre-Langue, qui sommeillait d’un œil dans la cale. Il avait refusé de la laisser s’aventurer dans cette affaire seule, quand bien même Corneille et Qarl l’accompagnaient. Peu importe ses choix, son équipage la suivait jusqu’au bout du monde.
Seul Corneille lui emboîta le pas pour grimper à bord du navire des truites. Megalis Farman les attendait avec la même droiture fière que lors de leur première rencontre. Deux hommes flanquaient ses côtés, les traits crispés, peu enthousiastes à l’idée de cet échange au milieu des flots. Yara esquissa un sourire et les rejoignit d’un pas assuré. Corneille se tenait derrière elle, sur sa droite, dans son rôle de second protecteur.
— Dame Truitesse ! Quel plaisir de vous revoir.
Yara lui aurait embrassé la joue si elles avaient seules. Là, elle savait mieux que de s’aventurer à une quelconque proximité physique. Les deux hommes qui accompagnaient la Farman la poignarderaient avant même qu’elle ait le temps de déposer son baiser.
— J’ai été des plus ravies de constater que la chasse à la baleine n’a pas été oubliée.
Invité
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Perçant l’obscurité, les voiles sans couleur furent bientôt si proches qu’elle pouvait les entendre claquer sous le vent, léger ce soir-là. Megalis retint son souffle. Une main se posa sur son épaule, elle tourna ses yeux clairs vers son oncle Criston. Il avait le visage gravé dans le marbre, dans une expression sévère qu’on ne lui connaissait que trop peu.
— Je suis sûre de moi, souffla la jeune femme en anticipant sa question.
Elle se dégagea de son emprise et se tint droite tandis que Yara s’avançait sur le pont, un homme aux cheveux noirs à sa suite. Sur le pont, les hommes d’équipage se tendirent. Il y eut comme un instant de flottement, hors du temps, où la peur fit rater un battement au cœur de Megalis. Mais rien n’ébranla la glace de ses traits tandis qu’elle laissait le Kraken approcher. Elle fit un pas vers elle, plus pour montrer l’exemple à ses hommes que par politesse. Mais un sourire s’esquissa sur ses lèvres à l’entente des mots de la Fer-Née, déridant son visage jusqu’alors austère.
— Dame Seiche, répondit-elle le ton amusé. Le plaisir est partagé.
Megalis se tourna à moitié vers ses deux oncles pour les désigner d’une main – ils se contentèrent d’un hochement de tête en guise de salut, n’accordant guère plus de crédit à une Fer-Née – pire, à leur suzeraine.
— Mes oncles, ser Yoren Clifton, mon épée-lige. Et ser Criston Farman, maître de la flotte Belle-Isloise.
D’un regard, elle intima à ce dernier de se taire. Pour ce qu’il en reste, l’entendit-elle grincer à travers ses yeux flamboyants de colère. Quelques lunes plus tôt, les raids Fer-Nés avaient ravagé, une fois de plus, leur flotte. Mais Criston devrait ravaler sa rancune, toute légitime soit-elle : de temps nouveaux s’annonçaient. Et s’il ne savait contenir la rage et le mépris que hurlaient les traits de son visage, au moins avait-il la décence de ne pas ouvrir la bouche. La jeune femme retourna un sourire fier vers Yara.
— La chasse à la baleine est une nécessité. Pour vous, pour moi, pour le monde. Comme toujours la morgue aux lèvres, Megalis invita d’un geste Yara à la suivre vers la cabine. Elle y avait fait préparer du vin et installer suffisamment de chaises pour ses invités et elle. Nous serons plus à l’aise dans la cabine, du moins, si je ne vous effraie pas trop pour cela.
Un éclat gouailleur passa dans ses yeux et son sourire prit l’allure d’une dague. Elle reçut de Criston un regard désabusé, il devait être profondément outragé de voir que sa nièce, non contente de traiter avec leur ennemi, paraissait sympathiser avec eux. Mais il savait pourquoi elle le faisait : pour les Farman, pour les Reyne, pour l’Ouest. Alors, il se taisait.
— Je suis sûre de moi, souffla la jeune femme en anticipant sa question.
Elle se dégagea de son emprise et se tint droite tandis que Yara s’avançait sur le pont, un homme aux cheveux noirs à sa suite. Sur le pont, les hommes d’équipage se tendirent. Il y eut comme un instant de flottement, hors du temps, où la peur fit rater un battement au cœur de Megalis. Mais rien n’ébranla la glace de ses traits tandis qu’elle laissait le Kraken approcher. Elle fit un pas vers elle, plus pour montrer l’exemple à ses hommes que par politesse. Mais un sourire s’esquissa sur ses lèvres à l’entente des mots de la Fer-Née, déridant son visage jusqu’alors austère.
— Dame Seiche, répondit-elle le ton amusé. Le plaisir est partagé.
Megalis se tourna à moitié vers ses deux oncles pour les désigner d’une main – ils se contentèrent d’un hochement de tête en guise de salut, n’accordant guère plus de crédit à une Fer-Née – pire, à leur suzeraine.
— Mes oncles, ser Yoren Clifton, mon épée-lige. Et ser Criston Farman, maître de la flotte Belle-Isloise.
D’un regard, elle intima à ce dernier de se taire. Pour ce qu’il en reste, l’entendit-elle grincer à travers ses yeux flamboyants de colère. Quelques lunes plus tôt, les raids Fer-Nés avaient ravagé, une fois de plus, leur flotte. Mais Criston devrait ravaler sa rancune, toute légitime soit-elle : de temps nouveaux s’annonçaient. Et s’il ne savait contenir la rage et le mépris que hurlaient les traits de son visage, au moins avait-il la décence de ne pas ouvrir la bouche. La jeune femme retourna un sourire fier vers Yara.
— La chasse à la baleine est une nécessité. Pour vous, pour moi, pour le monde. Comme toujours la morgue aux lèvres, Megalis invita d’un geste Yara à la suivre vers la cabine. Elle y avait fait préparer du vin et installer suffisamment de chaises pour ses invités et elle. Nous serons plus à l’aise dans la cabine, du moins, si je ne vous effraie pas trop pour cela.
Un éclat gouailleur passa dans ses yeux et son sourire prit l’allure d’une dague. Elle reçut de Criston un regard désabusé, il devait être profondément outragé de voir que sa nièce, non contente de traiter avec leur ennemi, paraissait sympathiser avec eux. Mais il savait pourquoi elle le faisait : pour les Farman, pour les Reyne, pour l’Ouest. Alors, il se taisait.
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Autres visages : Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Nymeros Antaryon | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
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Honneurs : 3843
Gif :
Titres : Lady de la maison Farman, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : En mer
Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes
Quand sonne l'heure de la tempête
La Dame Truitesse s’estimait en confiance. A moins d’une ruse, elle était venue accompagnée de seulement deux hommes ; son épée-lige et un membre de sa famille, d’après les présentations. Un gage de confiance aussi envers les Fer-Nés, un geste que Yara appréciait. La noble de l’Ouest semblait avoir véritablement à cœur cette alliance, en dépit de tous les griefs qui opposaient leurs familles. Obtenir réparation prévalait sur leurs querelles qui, pour la plupart, découlaient toutes du trône de fer. Au regard des faits, pourquoi donc persister à se chamailler alors qu’ensemble, leurs deux familles posséderaient la flotte la plus puissante de Westeros ?
Yara accorda un sourire amusé aux deux hommes qui flanquaient Megalis, en particulier vers Criston Farman. Ce dernier dissimulait guère sa colère, et pour cause : les Fer-Nés avaient ravagé la flotte de Belle-Île une fois de plus lors des dernières lunes. Un écart à omettre dans le cadre de cette alliance, si bien que Yara n’insista pas avec son sourire. Elle ne tenait pas à mettre le feu aux poudres ; pas encore.
Elle présenta à son tour son second, toujours placé un pas derrière elle. Corneille était là en tant qu’observateur, protecteur si jamais la situation dérapait, mais tous deux espéraient repartir sans encombre, et avec une alliance en poche.
— Corneille, second du Vent Noir.
Il se contenta d’un hochement de tête, imperturbable dans sa posture d’observateur. Yara faisait mine de l’ignorer, mais elle savait qu’Âpre-Langue et Phalanges avaient fait promettre à Corneille de veiller sur leur capitaine en toutes circonstances. La perspective d’un tête-à-tête inquiétait plus qu’il ne rassurait, et même si Corneille n’en disait rien, Yara était certaine qu’il s’inquiétait lui aussi.
— Vous, m’effrayer ?
Yara se fendit d’un rire franc tandis qu’elle emboîta le pas à la truitesse. Leurs petits jeux, qui n’avaient certes duré que le temps d’une rencontre dans un bouge miteux, lui avaient manqué. Megalis ne manquait pas de répondant, ce qui rendait leurs échanges des plus savoureux.
— Je dirai plutôt que je vous effraie, vous qui n’avez pas osé monter à bord de mon boutre.
Un sourire un brin suggestif accompagna ce rappel, mais Yara ne l’appuya pas davantage. Elle n’oubliait pas la présence des deux oncles, qui risquaient d’interpréter le moindre rapprochement comme une menace.
Dans la cabine, elle s’installa sur la première chaise venue, puis jeta un regard plus sérieux à la truitesse. Yara n’était pas femme à tourner autour du pot.
— La chasse à la baleine est une chose, mais quand est-il des termes de notre alliance ? Qu’a donc dit le Lord Truite ?
Yara accorda un sourire amusé aux deux hommes qui flanquaient Megalis, en particulier vers Criston Farman. Ce dernier dissimulait guère sa colère, et pour cause : les Fer-Nés avaient ravagé la flotte de Belle-Île une fois de plus lors des dernières lunes. Un écart à omettre dans le cadre de cette alliance, si bien que Yara n’insista pas avec son sourire. Elle ne tenait pas à mettre le feu aux poudres ; pas encore.
Elle présenta à son tour son second, toujours placé un pas derrière elle. Corneille était là en tant qu’observateur, protecteur si jamais la situation dérapait, mais tous deux espéraient repartir sans encombre, et avec une alliance en poche.
— Corneille, second du Vent Noir.
Il se contenta d’un hochement de tête, imperturbable dans sa posture d’observateur. Yara faisait mine de l’ignorer, mais elle savait qu’Âpre-Langue et Phalanges avaient fait promettre à Corneille de veiller sur leur capitaine en toutes circonstances. La perspective d’un tête-à-tête inquiétait plus qu’il ne rassurait, et même si Corneille n’en disait rien, Yara était certaine qu’il s’inquiétait lui aussi.
— Vous, m’effrayer ?
Yara se fendit d’un rire franc tandis qu’elle emboîta le pas à la truitesse. Leurs petits jeux, qui n’avaient certes duré que le temps d’une rencontre dans un bouge miteux, lui avaient manqué. Megalis ne manquait pas de répondant, ce qui rendait leurs échanges des plus savoureux.
— Je dirai plutôt que je vous effraie, vous qui n’avez pas osé monter à bord de mon boutre.
Un sourire un brin suggestif accompagna ce rappel, mais Yara ne l’appuya pas davantage. Elle n’oubliait pas la présence des deux oncles, qui risquaient d’interpréter le moindre rapprochement comme une menace.
Dans la cabine, elle s’installa sur la première chaise venue, puis jeta un regard plus sérieux à la truitesse. Yara n’était pas femme à tourner autour du pot.
— La chasse à la baleine est une chose, mais quand est-il des termes de notre alliance ? Qu’a donc dit le Lord Truite ?
Invité
Invité
Megalis aperçut le sourire de Yara, dirigé vers Criston. Elle se mordit légèrement la langue, priant des dieux auxquels elle ne croyait même pas que la Fer-Née ne titille pas trop son oncle. De tous les Farman, il était probablement le plus incontrôlable. Lorsque sonnait en lui la rage, il l’entendait en tambours de guerre et était mu par ses instincts les plus primaires. La jeune femme tourna sur lui le regard le plus serein possible, tentant de l’apaiser alors qu’elle le sentait bouillonner, capable d’exploser à tout moment. Il ne le fallait pas.
Elle salua Corneille d’un hochement de tête sérieux avant de conduire ses hôtes vers la cabine. Sur le chemin, elle sourit aux mots de Yara, tournant sur elle un regard moqueur.
— Quel dommage que vous l’ayez laissé à Pyke, alors, peut-être aurais-je daigné le visiter.
Elle capta les yeux de glace de son oncle Criston, furieux de ce qu’elle venait de dire. Il se comportait en père avec elle sans en avoir l’autorité. Megalis n’écoutait qu’elle-même, et Eddara. Mais de moins en moins, concernant l’aïeule… De plus en plus, elle échappait au contrôle de sa famille et s’emparait de ses rênes. Et surprenamment, elle faisait peut-être preuve de plus de belligérance que quiconque parmi les siens.
Ils s’installèrent autour du bureau, Megalis flanquée de ses deux oncles. Seul Yoren, fidèle à son poste, insista d’une œillade pour rester debout. La main posée sur le pommeau de son épée, ses yeux ne lâchèrent pas un seul instant leurs hôtes de Îles de Fer. Un geste de travers, un seul, et il dégainerait. La jeune femme eut une moue aux mots de Yara, qui rentrait déjà dans le vif du sujet.
— Hélas, mon père est mort avant notre dernière entrevue. Je ne l’ai su qu’en rentrant à Belle-Île. Toutefois, mon frère aîné est disposé à s’associer aux Îles de Fer. Avec son accord, je négocierai en son nom.
Megalis n’avait détaillé son plan à personne. Elle avait disséminé des indices, avait glissé une information à une oreille et un renseignement à une autre. Elle avait menti à certains de ses alliés sur la date de sa rencontre avec Yara, avait omis d’en parler à d’autres. Semer le doute, partout, tout le temps, pour protéger au mieux ses arrières. Avant d’en dire plus, avant de faire cet ultime pas avant la trahison, elle avait à poser quelques questions. S’assurer que rien n’entrave les ambitions de sa famille. Protéger les siens, absolument.
— J’aurais deux questions, Dame Seiche, dit-elle dans un rictus. Premièrement : que désirez-vous exactement ? Votre seule indépendance ? Ou est-il question de vengeance, de rancœur… ?
Elle laissa planer un silence de quelques secondes.
— Et avez-vous réfléchi à la question de l’alliance formelle entre la Truite et la Seiche ?
À ses côtés, elle sentit Criston se tendre et elle faillit en perdre son sourire. Il savait ce qu’elle prévoyait de faire, et se demandait sans doute qui. Qui prévoyait-elle de vendre ? Elle n’osa pas le regarder, dardant ses yeux clairs sur Yara dans l’attente de ses réponses.
Elle salua Corneille d’un hochement de tête sérieux avant de conduire ses hôtes vers la cabine. Sur le chemin, elle sourit aux mots de Yara, tournant sur elle un regard moqueur.
— Quel dommage que vous l’ayez laissé à Pyke, alors, peut-être aurais-je daigné le visiter.
Elle capta les yeux de glace de son oncle Criston, furieux de ce qu’elle venait de dire. Il se comportait en père avec elle sans en avoir l’autorité. Megalis n’écoutait qu’elle-même, et Eddara. Mais de moins en moins, concernant l’aïeule… De plus en plus, elle échappait au contrôle de sa famille et s’emparait de ses rênes. Et surprenamment, elle faisait peut-être preuve de plus de belligérance que quiconque parmi les siens.
Ils s’installèrent autour du bureau, Megalis flanquée de ses deux oncles. Seul Yoren, fidèle à son poste, insista d’une œillade pour rester debout. La main posée sur le pommeau de son épée, ses yeux ne lâchèrent pas un seul instant leurs hôtes de Îles de Fer. Un geste de travers, un seul, et il dégainerait. La jeune femme eut une moue aux mots de Yara, qui rentrait déjà dans le vif du sujet.
— Hélas, mon père est mort avant notre dernière entrevue. Je ne l’ai su qu’en rentrant à Belle-Île. Toutefois, mon frère aîné est disposé à s’associer aux Îles de Fer. Avec son accord, je négocierai en son nom.
Megalis n’avait détaillé son plan à personne. Elle avait disséminé des indices, avait glissé une information à une oreille et un renseignement à une autre. Elle avait menti à certains de ses alliés sur la date de sa rencontre avec Yara, avait omis d’en parler à d’autres. Semer le doute, partout, tout le temps, pour protéger au mieux ses arrières. Avant d’en dire plus, avant de faire cet ultime pas avant la trahison, elle avait à poser quelques questions. S’assurer que rien n’entrave les ambitions de sa famille. Protéger les siens, absolument.
— J’aurais deux questions, Dame Seiche, dit-elle dans un rictus. Premièrement : que désirez-vous exactement ? Votre seule indépendance ? Ou est-il question de vengeance, de rancœur… ?
Elle laissa planer un silence de quelques secondes.
— Et avez-vous réfléchi à la question de l’alliance formelle entre la Truite et la Seiche ?
À ses côtés, elle sentit Criston se tendre et elle faillit en perdre son sourire. Il savait ce qu’elle prévoyait de faire, et se demandait sans doute qui. Qui prévoyait-elle de vendre ? Elle n’osa pas le regarder, dardant ses yeux clairs sur Yara dans l’attente de ses réponses.
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Titres : Lady de la maison Farman, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : En mer
Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes
Quand sonne l'heure de la tempête
Derrière elle, dissimulé derrière ses airs impassibles, Corneille observait avec un léger scepticisme les échanges entre sa capitaine et la truitesse. Yara n’avait même pas besoin de lui glisser un regard pour connaître le fond de sa pensée ; et ses doutes s’accroissaient avec ce jeu de séduction que la Fer-Née avait enclenchée avec la noble du continent.
— On peut toujours s’arranger, ma chère truitesse. Que diriez-vous d’une petite visite de Pyke ? C’est très charmant en cette saison.
Yara ponctua sa proposition d’un clin d’œil, toujours accompagné d’un large sourire. Sa proposition ne serait sans doute pas au goût des oncles truites, mais ils feraient mieux d’apprendre à se détendre et à relâcher la pression ; autrement, ils finiraient tôt ou tard par exploser. Était-ce seulement possible d’être aussi tendu ? Toutefois, elle ne renchérit pas davantage, consciente de l’équilibre précaire qui était le sien. Megalis Farman avait beau se porter garante pour elle, si la situation tournait au vinaigre, elle ne parviendrait probablement pas à réfréner les ardeurs de ses oncles, soudain épris d’une envie de passer les Fer-Nés au fil du fer.
Installés autour du bureau, elle laissa l’initiative des négociations à la noble truitesse. Yara n’avait rien oublié de leurs termes discutés dans ce bouge miteux peu après le Concile, et les années lui avaient accordé l’opportunité d’y réfléchir posément. Elle avait longuement pesé le pour et le contre, plusieurs fois, évalué les dangers d’une telle entreprise avec un roi omniscient ou presque et calculé ses ambitions avec l’état actuel des Îles de Fer. Elle n’oubliait pas non plus la dernière missive reçue de la Main du Roi ; la Couronne avait les Fer-Nés à l’œil.
L’évidence s’imposait d’elle-même : seuls, ils reproduiraient les mêmes erreurs que les générations précédentes. Et si beaucoup voyait en elle la digne successeur de son père, Yara refusait de s’obstiner dans la même impasse.
Elle hocha la tête quant à la passation de pouvoir au sein des Farman. Le nouveau lord était donc l’aîné de la truitesse, par conséquent relativement jeune et moins marqué par les années de conflits qui opposaient sa famille aux Fer-Nés. Yara choisit de voir ce changement comme un point positif ; favorable à leur alliance, même.
La question de la truitesse fut accueillie par un sourire. Yara lui répondit sans hésitation et joua cartes sur table.
— L’indépendance des Îles de Fer est ma seule priorité. Je ne sacrifierai pas l’indépendance de mon peuple pour le seul profit de la gloire ou de la vengeance.
La vengeance n’avait pas réussi à la Reine Dragon. Elle avait brûlé Port-Réal, détruit la capitale et ses habitants pour se venger du sort de sa famille et de ses proches. Elle avait payé cher le prix de sa folie.
Son propre père avait bien tenté de se venger des Stark, lui aussi, et à quel prix ? Non, Yara ne sombrerait pas dans la vengeance. Elle n’oubliait pas, mais elle ne comptait pas mettre Westeros à feu et à sang pour une simple question de vengeance.
— Mais une alliance reste une alliance. Les Fer-Nés ne sont pas des tourne-casaques. Et pour ma part, je vous dirai les choses entre quatre yeux plutôt que de vous poignarder dans le dos.
Quelque part, Yara possédait un semblant d’honneur, et elle n’oubliait pas non plus les garanties qui accompagnaient cette alliance - garanties qui étaient justement le second point abordé par la truitesse.
— Si les conditions sont les mêmes que celles dont nous avions discuté à la Truite Sauteuse, alors elles sont les miennes.
— On peut toujours s’arranger, ma chère truitesse. Que diriez-vous d’une petite visite de Pyke ? C’est très charmant en cette saison.
Yara ponctua sa proposition d’un clin d’œil, toujours accompagné d’un large sourire. Sa proposition ne serait sans doute pas au goût des oncles truites, mais ils feraient mieux d’apprendre à se détendre et à relâcher la pression ; autrement, ils finiraient tôt ou tard par exploser. Était-ce seulement possible d’être aussi tendu ? Toutefois, elle ne renchérit pas davantage, consciente de l’équilibre précaire qui était le sien. Megalis Farman avait beau se porter garante pour elle, si la situation tournait au vinaigre, elle ne parviendrait probablement pas à réfréner les ardeurs de ses oncles, soudain épris d’une envie de passer les Fer-Nés au fil du fer.
Installés autour du bureau, elle laissa l’initiative des négociations à la noble truitesse. Yara n’avait rien oublié de leurs termes discutés dans ce bouge miteux peu après le Concile, et les années lui avaient accordé l’opportunité d’y réfléchir posément. Elle avait longuement pesé le pour et le contre, plusieurs fois, évalué les dangers d’une telle entreprise avec un roi omniscient ou presque et calculé ses ambitions avec l’état actuel des Îles de Fer. Elle n’oubliait pas non plus la dernière missive reçue de la Main du Roi ; la Couronne avait les Fer-Nés à l’œil.
L’évidence s’imposait d’elle-même : seuls, ils reproduiraient les mêmes erreurs que les générations précédentes. Et si beaucoup voyait en elle la digne successeur de son père, Yara refusait de s’obstiner dans la même impasse.
Elle hocha la tête quant à la passation de pouvoir au sein des Farman. Le nouveau lord était donc l’aîné de la truitesse, par conséquent relativement jeune et moins marqué par les années de conflits qui opposaient sa famille aux Fer-Nés. Yara choisit de voir ce changement comme un point positif ; favorable à leur alliance, même.
La question de la truitesse fut accueillie par un sourire. Yara lui répondit sans hésitation et joua cartes sur table.
— L’indépendance des Îles de Fer est ma seule priorité. Je ne sacrifierai pas l’indépendance de mon peuple pour le seul profit de la gloire ou de la vengeance.
La vengeance n’avait pas réussi à la Reine Dragon. Elle avait brûlé Port-Réal, détruit la capitale et ses habitants pour se venger du sort de sa famille et de ses proches. Elle avait payé cher le prix de sa folie.
Son propre père avait bien tenté de se venger des Stark, lui aussi, et à quel prix ? Non, Yara ne sombrerait pas dans la vengeance. Elle n’oubliait pas, mais elle ne comptait pas mettre Westeros à feu et à sang pour une simple question de vengeance.
— Mais une alliance reste une alliance. Les Fer-Nés ne sont pas des tourne-casaques. Et pour ma part, je vous dirai les choses entre quatre yeux plutôt que de vous poignarder dans le dos.
Quelque part, Yara possédait un semblant d’honneur, et elle n’oubliait pas non plus les garanties qui accompagnaient cette alliance - garanties qui étaient justement le second point abordé par la truitesse.
— Si les conditions sont les mêmes que celles dont nous avions discuté à la Truite Sauteuse, alors elles sont les miennes.
Invité
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Megalis eut un sourire en coin aux mots de Yara, mais elle ne répondit pas cette fois-ci. Car derrière elle, elle sentait ses oncles se tendre plus que jamais. Un rapide regard derrière elle lui indiqua que Criston, d’un naturel tempétueux, perdait patience. Elle le tempéra d’un geste, mais sut qu’il ne garderait pas son calme éternellement.
Parvenus au bureau, Yara lui confirma ce qu’elle voulait. L’indépendance des Îles de Fer seulement. Megalis acquiesça d’un geste de la tête. Elle ne pouvait être pleinement d’accord sur la question de la vengeance, elle-même la poursuivait. C’était la raison de la haine des Farman pour les Lannister : ils avaient massacré leurs alliés, leur famille, ravagé Castamere. Les Belle-Islois vivaient pour cette vengeance, pour que renaisse la lutte entre le lion rouge et le lion d’or.
La jeune femme sourit plus franchement aux mots suivants de la Greyjoy, elle n’aurait visiblement pas à s’inquiéter d’une éventuelle trahison. Bien. De toute manière, Yara n’avait-elle pas prouvé sa bonne foi en répondant présente à son appel, en acceptant de monter à bord du Rugissant accompagnée d’un seul homme ? Megalis se sentait plus en confiance que ce qu’elle aurait cru.
— Nous agirons en ce sens. Pour l’indépendance des Îles de Fer et pour celle de l’Ouest, prononça Megalis en dévoilant un peu plus ses plans : elle ne visait pas seulement la suzeraineté de ses terres, les Farman aspiraient à une couronne, celle qu’on leur avait arrachée, des siècles plus tôt.
Puis vint, enfin, la question de l’alliance. Megalis hocha la tête, scellant l’accord. Son sourire se rétrécissant, elle se tourna lentement vers Criston, et ses deux oncles écarquillèrent les yeux en comprenant très bien ce qu’elle s’apprêtait à faire. Oncle Surelle la défia du regard, furieux, mais Megalis ne se laissa pas démonter. Elle puisa dans toutes ses forces et tendit une main vers lui.
— Meg, grinça-t-il entre ses dents.
— Les conditions n’ont pas changé, le coupa-t-elle d’une voix ferme. Si vous l’acceptez, mon oncle Criston sera disposé à sceller cette alliance entre nos deux maisons. Vous resterez Yara Greyjoy et vos enfants porteront ce nom aussi, au moins le premier-né.
Quand elle eut fini de parler, un silence glacial s’installa du côté Farman. Megalis se mordit l’intérieur des joues, sentant poindre en elle un brin de culpabilité. Son oncle lui en voudrait, pour sûr, de le vendre ainsi à son pire ennemi. Mais elle l’affronta du regard avant de retourner la tête vers Yara, s’assurant que celle-ci accepte avant de poursuivre.
Parvenus au bureau, Yara lui confirma ce qu’elle voulait. L’indépendance des Îles de Fer seulement. Megalis acquiesça d’un geste de la tête. Elle ne pouvait être pleinement d’accord sur la question de la vengeance, elle-même la poursuivait. C’était la raison de la haine des Farman pour les Lannister : ils avaient massacré leurs alliés, leur famille, ravagé Castamere. Les Belle-Islois vivaient pour cette vengeance, pour que renaisse la lutte entre le lion rouge et le lion d’or.
La jeune femme sourit plus franchement aux mots suivants de la Greyjoy, elle n’aurait visiblement pas à s’inquiéter d’une éventuelle trahison. Bien. De toute manière, Yara n’avait-elle pas prouvé sa bonne foi en répondant présente à son appel, en acceptant de monter à bord du Rugissant accompagnée d’un seul homme ? Megalis se sentait plus en confiance que ce qu’elle aurait cru.
— Nous agirons en ce sens. Pour l’indépendance des Îles de Fer et pour celle de l’Ouest, prononça Megalis en dévoilant un peu plus ses plans : elle ne visait pas seulement la suzeraineté de ses terres, les Farman aspiraient à une couronne, celle qu’on leur avait arrachée, des siècles plus tôt.
Puis vint, enfin, la question de l’alliance. Megalis hocha la tête, scellant l’accord. Son sourire se rétrécissant, elle se tourna lentement vers Criston, et ses deux oncles écarquillèrent les yeux en comprenant très bien ce qu’elle s’apprêtait à faire. Oncle Surelle la défia du regard, furieux, mais Megalis ne se laissa pas démonter. Elle puisa dans toutes ses forces et tendit une main vers lui.
— Meg, grinça-t-il entre ses dents.
— Les conditions n’ont pas changé, le coupa-t-elle d’une voix ferme. Si vous l’acceptez, mon oncle Criston sera disposé à sceller cette alliance entre nos deux maisons. Vous resterez Yara Greyjoy et vos enfants porteront ce nom aussi, au moins le premier-né.
Quand elle eut fini de parler, un silence glacial s’installa du côté Farman. Megalis se mordit l’intérieur des joues, sentant poindre en elle un brin de culpabilité. Son oncle lui en voudrait, pour sûr, de le vendre ainsi à son pire ennemi. Mais elle l’affronta du regard avant de retourner la tête vers Yara, s’assurant que celle-ci accepte avant de poursuivre.
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Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes
Quand sonne l'heure de la tempête
Après toutes les politesses d’usage, teintées d’un amusement certain entre les deux femmes, la conversation prit un tout autre ton pour se faire plus sérieuse. Il n’était plus question d’une promenade à bord du Vent Noir en toute décomplexion, agrémentée de flirt parce que Yara appréciait les charmes de la truitesse. Il était question de conflits et d’indépendance, voire de vengeance dans le cas des Farman. Partir à la chasse à la baleine, faire payer les affronts subis à la Couronne, et récupérer ce qui leur appartenait de plein droit. ‟Nous prenons ce qui nous appartient.” Plus que jamais, les mots de son père, martelés avec la force des convictions toutes ces années durant, résonnaient dans son esprit. L’indépendance des Îles de Fer n’était pas à marchander ; elle était leur, et ce depuis le commencement. Yara se fichait bien de l’avis de la Couronne sur la question. Les Îles de Fer ne ressemblaient en reste au reste des royaumes, tout les opposait, alors pourquoi conserver cette unité stupide ? Personne n’en retirait rien.
Elle hocha donc la tête aux paroles de Megalis. Leur objectif était clair, sans ambiguïté. Derrière elle, Corneille approuvait sans un mot, les yeux braqués sur les Farman sans sourciller. Il fallait le connaître sur le bout des doigts comme Yara pour deviner le fond de sa pensée. Elle sut d’ailleurs sans se retourner que les conditions de l’alliance l’intriguaient. La capitaine du Vent Noir lui en avait bien parlé avant cette rencontre, mais il avait toujours senti qu’elle avait gardé pour elle le morceau le plus important de cette alliance. Malgré toute la confiance qu’elle lui accordait les yeux fermés, elle n’avait souhaité prendre aucun risque, aussi parce que le projet de cette alliance avait patiemment attendu plusieurs années depuis la fin du Concile.
Corneille comprit rapidement de quoi il était question dès que Megalis perdit son sourire et se tourna vers son oncle. Yara, toujours assise de façon décontractée, presque nonchalante, ne souriait plus. Elle saisissait l’importance de l’instant, l’importance aussi de ne faire pas de Criston un ennemi redoutable et définitif. Elle ne gagnerait pas sa confiance de sitôt, mais lui montrer qu’elle prenait au sérieux cet engagement constituait déjà une étape essentielle.
Et pourtant, au fond d’elle-même, elle souriait, satisfaite et amusée que deux femmes scellent le destin d’un homme sans lui demander son avis. Les situations s’inversaient.
— J’accepte donc ces conditions.
Elle adressa un instant un regard à Criston. Elle comptait avoir une discussion en tête-à-tête avec lui à l’avenir, mais plus tard, une fois qu’il aurait décoléré.
— Quand aura lieu cette union ? Je tiens d’ailleurs à ce qu’elle se déroule à Pyke.
Une telle union serait difficile à faire accepter à certains de ses sujets, alors il était crucial qu’elle se déroulât à Pyke, et dans la foi du Noyé. Un point qu’elle garda pour elle pour l’instant.
Elle hocha donc la tête aux paroles de Megalis. Leur objectif était clair, sans ambiguïté. Derrière elle, Corneille approuvait sans un mot, les yeux braqués sur les Farman sans sourciller. Il fallait le connaître sur le bout des doigts comme Yara pour deviner le fond de sa pensée. Elle sut d’ailleurs sans se retourner que les conditions de l’alliance l’intriguaient. La capitaine du Vent Noir lui en avait bien parlé avant cette rencontre, mais il avait toujours senti qu’elle avait gardé pour elle le morceau le plus important de cette alliance. Malgré toute la confiance qu’elle lui accordait les yeux fermés, elle n’avait souhaité prendre aucun risque, aussi parce que le projet de cette alliance avait patiemment attendu plusieurs années depuis la fin du Concile.
Corneille comprit rapidement de quoi il était question dès que Megalis perdit son sourire et se tourna vers son oncle. Yara, toujours assise de façon décontractée, presque nonchalante, ne souriait plus. Elle saisissait l’importance de l’instant, l’importance aussi de ne faire pas de Criston un ennemi redoutable et définitif. Elle ne gagnerait pas sa confiance de sitôt, mais lui montrer qu’elle prenait au sérieux cet engagement constituait déjà une étape essentielle.
Et pourtant, au fond d’elle-même, elle souriait, satisfaite et amusée que deux femmes scellent le destin d’un homme sans lui demander son avis. Les situations s’inversaient.
— J’accepte donc ces conditions.
Elle adressa un instant un regard à Criston. Elle comptait avoir une discussion en tête-à-tête avec lui à l’avenir, mais plus tard, une fois qu’il aurait décoléré.
— Quand aura lieu cette union ? Je tiens d’ailleurs à ce qu’elle se déroule à Pyke.
Une telle union serait difficile à faire accepter à certains de ses sujets, alors il était crucial qu’elle se déroulât à Pyke, et dans la foi du Noyé. Un point qu’elle garda pour elle pour l’instant.
Invité
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Yara accepta donc les conditions. Megalis hocha la tête, scellant l’union promise. Mais le principal intéressé, derrière elle, jugea qu’il avait son mot à dire. La jeune femme n’eut pas le temps de tenter de le tempérer : de tous les Farman, il était le plus fougueux. À l’instant où Criston se redressa de toute sa stature, déroulant son dos et ses épaules pour se grandir, elle songea que vendre Willos aurait été plus simple. S’il n’y avait eu cet accident… Peut-être son jumeau aurait-il pu se plaire aux Îles de Fer, lui qui aimait naviguer tout comme leur oncle. Ils se ressemblaient beaucoup, par ailleurs, mais un détail les distinguait fortement : Criston éprouvait une haine puissante et trop réelle à l’égard des Fer-Nés, tandis que Willos aurait pu voir cela comme une aventure.
— J’emmerde vos conditions, gronda-t-il derrière elle.
Megalis tourna la tête vers lui. Elle ouvrit la bouche pour protester, mais cette fois-ci, c’est lui qui la coupa dans son élan.
— Pactise avec les Fer-Nés si cela te chante, Meg, mais ne m’inclus pas dans tes manœuvres douteuses.
Ils s’affrontèrent du regard, les billes de glace qu’ils tenaient tous deux du lion rouge s’entrechoquant dans un duel silencieux. Alors Megalis eut un sourire mauvais.
— Le marin avisé ne craint pas la tempête, siffla-t-elle.
Il la dompte. Criston le disait toujours. Il le lui répétait, chaque fois qu’ils parlaient de l’ouragan qu’ils feraient bientôt déferler sur les Lannister. Si son oncle fronça les sourcils, trahissant son courroux, ses lèvres restèrent closes, se barrant simplement d’une moue dédaigneuse. Elle lui avait cloué le bec en le mettant face à ses contradictions. Mais contrairement à d’habitude, elle ne s’en enorgueillit pas : elle savait qu’elle le trahissait en le jetant en pâture à ses ennemis de toujours. Et si elle en culpabilisait, elle ne le montrait pas.
Megalis regarda de nouveau Yara et lui offrit un sourire de complaisance.
— L’union se déroulera à Pyke si c’est ce que vous souhaitez. Dans son dos, Criston siffla. Il se savait condamné. Quant à la date, c’est à voir… Je dois me marier bientôt à Belle-Île et de ce que je sais, mon époux et moi devrons retourner à la cour juste après notre union…
Elle réfléchit.
— Quant à la date… C’est à vous de voir. Si vous requérez ma présence, il faudrait attendre la fin de l’année… Autrement, votre mariage pourrait se dérouler peu après le mien. Criston n’a pas à se rendre à Port-Réal, lui.
Dans un sourire plus honnête, inclinant la tête, Megalis acheva :
— Par ailleurs, en gage de notre respect vis-à-vis de notre alliance, vous êtes bien sûr la bienvenue à Belle-Île à l’occasion de mon mariage. Elle entendit le sifflement scandalisé de Criston derrière elle mais l’ignora. Cependant, au vu de l’inimitié entre nos deux peuples, vous comprendrez que toutes les Îles de Fer ne seront pas conviées, et qu’un seul de vos navires pourra amarrer au port. Autrement, j’aurais peur que tous les Belle-Islois croient à une invasion.
— J’emmerde vos conditions, gronda-t-il derrière elle.
Megalis tourna la tête vers lui. Elle ouvrit la bouche pour protester, mais cette fois-ci, c’est lui qui la coupa dans son élan.
— Pactise avec les Fer-Nés si cela te chante, Meg, mais ne m’inclus pas dans tes manœuvres douteuses.
Ils s’affrontèrent du regard, les billes de glace qu’ils tenaient tous deux du lion rouge s’entrechoquant dans un duel silencieux. Alors Megalis eut un sourire mauvais.
— Le marin avisé ne craint pas la tempête, siffla-t-elle.
Il la dompte. Criston le disait toujours. Il le lui répétait, chaque fois qu’ils parlaient de l’ouragan qu’ils feraient bientôt déferler sur les Lannister. Si son oncle fronça les sourcils, trahissant son courroux, ses lèvres restèrent closes, se barrant simplement d’une moue dédaigneuse. Elle lui avait cloué le bec en le mettant face à ses contradictions. Mais contrairement à d’habitude, elle ne s’en enorgueillit pas : elle savait qu’elle le trahissait en le jetant en pâture à ses ennemis de toujours. Et si elle en culpabilisait, elle ne le montrait pas.
Megalis regarda de nouveau Yara et lui offrit un sourire de complaisance.
— L’union se déroulera à Pyke si c’est ce que vous souhaitez. Dans son dos, Criston siffla. Il se savait condamné. Quant à la date, c’est à voir… Je dois me marier bientôt à Belle-Île et de ce que je sais, mon époux et moi devrons retourner à la cour juste après notre union…
Elle réfléchit.
— Quant à la date… C’est à vous de voir. Si vous requérez ma présence, il faudrait attendre la fin de l’année… Autrement, votre mariage pourrait se dérouler peu après le mien. Criston n’a pas à se rendre à Port-Réal, lui.
Dans un sourire plus honnête, inclinant la tête, Megalis acheva :
— Par ailleurs, en gage de notre respect vis-à-vis de notre alliance, vous êtes bien sûr la bienvenue à Belle-Île à l’occasion de mon mariage. Elle entendit le sifflement scandalisé de Criston derrière elle mais l’ignora. Cependant, au vu de l’inimitié entre nos deux peuples, vous comprendrez que toutes les Îles de Fer ne seront pas conviées, et qu’un seul de vos navires pourra amarrer au port. Autrement, j’aurais peur que tous les Belle-Islois croient à une invasion.
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Quand sonne l'heure de la tempête
Si l’alliance entre les deux femmes était désormais scellée, Criston Farman ne l’entendait pas de cette oreille. Pris de court par sa propre nièce, sûrement “trahi” selon ses propres termes, il ne décolérait pas. A cet instant, Yara sut à quel point ses prochaines rencontres avec son futur époux avant leur union seraient décisives. Si les deux femmes avaient su enterrer la hache de guerre pour se consacrer à l’avenir, la haine restait tenace chez le maître de la flotte Belle-isloise - et pour cause. Yara ne lui reprochait pas ses sentiments vifs à cet égard ; elle les comprenait même, ce pourquoi elle resta en retrait lors de son coup d’éclat. Pour l’heure, il s’agissait avant tout d’un conflit entre oncle et nièce ; elle réglerait ses propres griefs avec le marin en tête-à-tête lorsque l’occasion se présenterait.
Et de toute évidence, la truitesse sut comment imposer le silence à son oncle. Yara nota la parade dans un coin de sa tête, cernant le sous-entendu implicite. Elle saurait peut-être en faire bon usage pour la suite, et à dire vrai, toutes les billes étaient bonnes à prendre afin d’être en mesure d’apaiser l’orage qu’était Criston. Leur première discussion en tête-à-tête s’annonçait des plus houleuses, et il lui faudrait beaucoup de sang-froid pour être l’œil du cyclone.
— Inutile d’attendre jusqu’à la fin de l’an.
Yara glissa un regard vers Criston. Le plus tôt serait le mieux pour éviter toute contrariété. Elle ne le connaissait pas assez pour savoir s’il se risquerait à faire capoter tout le plan en prenant la tangente. Elle préférait donc jouer la carte de la prudence.
Un sourire étira néanmoins ses lèvres lorsque la truitesse l’invita à son mariage. Elle se redressa sur sa chaise, enjouée par la nouvelle. Elle ne songea pas à la difficulté que représenterait le simple fait de conduire une délégation fer-née à Belle-Île ; elle y réfléchirait plus tard, à tête reposée.
— Je vous remercie pour cette charmante invitation, et ne vous en faîtes pas, aucune invasion ne sera à prévoir.
Elle viendrait à bord du Vent Noir, avec quelques représentants des familles les plus importantes des Îles de Fer, ainsi que son équipage. Il lui faudrait toutefois opérer un tri pour limiter le risque d’incidents - elle savait d’avance qu’elle ne pourrait le réduire à zéro.
— Ser Criston n’aura qu’à nous accompagner pour le voyage retour à Pyke, et notre mariage aura lieu dans la foulée.
Elle adressa un regard imperturbable à Criston, avant de revenir sur la truitesse.
— Je crois que nous avons fait le tour de toutes les clefs de notre alliance. Au plaisir de manœuvrer en votre compagnie, ma chère truitesse.
Et de toute évidence, la truitesse sut comment imposer le silence à son oncle. Yara nota la parade dans un coin de sa tête, cernant le sous-entendu implicite. Elle saurait peut-être en faire bon usage pour la suite, et à dire vrai, toutes les billes étaient bonnes à prendre afin d’être en mesure d’apaiser l’orage qu’était Criston. Leur première discussion en tête-à-tête s’annonçait des plus houleuses, et il lui faudrait beaucoup de sang-froid pour être l’œil du cyclone.
— Inutile d’attendre jusqu’à la fin de l’an.
Yara glissa un regard vers Criston. Le plus tôt serait le mieux pour éviter toute contrariété. Elle ne le connaissait pas assez pour savoir s’il se risquerait à faire capoter tout le plan en prenant la tangente. Elle préférait donc jouer la carte de la prudence.
Un sourire étira néanmoins ses lèvres lorsque la truitesse l’invita à son mariage. Elle se redressa sur sa chaise, enjouée par la nouvelle. Elle ne songea pas à la difficulté que représenterait le simple fait de conduire une délégation fer-née à Belle-Île ; elle y réfléchirait plus tard, à tête reposée.
— Je vous remercie pour cette charmante invitation, et ne vous en faîtes pas, aucune invasion ne sera à prévoir.
Elle viendrait à bord du Vent Noir, avec quelques représentants des familles les plus importantes des Îles de Fer, ainsi que son équipage. Il lui faudrait toutefois opérer un tri pour limiter le risque d’incidents - elle savait d’avance qu’elle ne pourrait le réduire à zéro.
— Ser Criston n’aura qu’à nous accompagner pour le voyage retour à Pyke, et notre mariage aura lieu dans la foulée.
Elle adressa un regard imperturbable à Criston, avant de revenir sur la truitesse.
— Je crois que nous avons fait le tour de toutes les clefs de notre alliance. Au plaisir de manœuvrer en votre compagnie, ma chère truitesse.
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En dépit de la colère affichée par son oncle, malgré le dédain qu’il hurlait à la face de Yara, celle-ci ne réagit pas. D’un court sourire, Megalis l’en remercia silencieusement. De ce qu’elle avait pu voir d’elle, la Fer-Née n’hésitait pas à se jouer des convenances qui lui passaient au-dessus de la tête et à se montrer provocatrice. Il n’en fut rien, l’ouestienne y vit une marque de respect qu’elle s’attacherait à lui rendre. Elle inclina brièvement la tête aux mots suivants, des seigneurs des Îles de Fer seraient présents à son mariage mais n’envahiraient pas leur île. Si Megalis n’en doutait pas, elle se rassura de l’entendre précisément.
La jeune femme tourna la tête vers son oncle. Dans ses yeux de glace, une lueur intense s’alluma, entre supplication et autorité ferme. Si ce regard lui demandait son consentement éclairé pour cette union, il y avait derrière un ordre auquel il ne saurait se refuser.
Entre ses dents serrées, Criston poussa un long soupir.
— Bien, prononça-t-il simplement avec gravité.
Il releva ses yeux, semblables à ceux de sa nièce, sur Yara. La fixa d’un air mêlant mépris sincère et dégoût franc. Malgré toute la haine qui l’animait, il capitulait. Megalis hocha la tête en lui offrant un sourire qu’il ignora royalement. S’il éprouvait envers elle une profonde rancœur, au nom de leur famille et de leur gloire, il se plierait à ses volontés. L’ouestienne reposa un regard plus serein sur la Greyjoy et hocha la tête.
— Alors nous avons un accord. Mon mariage se tiendra au vingt-et-unième jour de la dixième lune, puisse ce jour sceller l’amitié de nos deux peuples.
Elle offrit un sourire plus franc à Yara. Amitié – un terme qui dépassait la simple entente. Car la véritable révolution qu’elles fomentaient ne saurait se contenter d’une alliance. Elles auraient tout intérêt à rester soudées.
— Au plaisir, chère seiche, répondit-elle finalement avant de se lever, prête à raccompagner Yara et Corneille sur le pont pour qu’ils regagnent leur navire.
La jeune femme tourna la tête vers son oncle. Dans ses yeux de glace, une lueur intense s’alluma, entre supplication et autorité ferme. Si ce regard lui demandait son consentement éclairé pour cette union, il y avait derrière un ordre auquel il ne saurait se refuser.
Entre ses dents serrées, Criston poussa un long soupir.
— Bien, prononça-t-il simplement avec gravité.
Il releva ses yeux, semblables à ceux de sa nièce, sur Yara. La fixa d’un air mêlant mépris sincère et dégoût franc. Malgré toute la haine qui l’animait, il capitulait. Megalis hocha la tête en lui offrant un sourire qu’il ignora royalement. S’il éprouvait envers elle une profonde rancœur, au nom de leur famille et de leur gloire, il se plierait à ses volontés. L’ouestienne reposa un regard plus serein sur la Greyjoy et hocha la tête.
— Alors nous avons un accord. Mon mariage se tiendra au vingt-et-unième jour de la dixième lune, puisse ce jour sceller l’amitié de nos deux peuples.
Elle offrit un sourire plus franc à Yara. Amitié – un terme qui dépassait la simple entente. Car la véritable révolution qu’elles fomentaient ne saurait se contenter d’une alliance. Elles auraient tout intérêt à rester soudées.
— Au plaisir, chère seiche, répondit-elle finalement avant de se lever, prête à raccompagner Yara et Corneille sur le pont pour qu’ils regagnent leur navire.
Faceclaim : Diane Kruger
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp)
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Titres : Lady de la maison Farman, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : En mer
Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes
Quand sonne l'heure de la tempête
Le mot lui coûta. L’accord aussi, cette soudaine promesse de sceller son destin par la force des choses, en dépit de sa propre volonté. Malgré son âge, et malgré son sexe, Criston Farman vivait le même sort que ces jeunes femmes vendues par leur famille à un bon parti en échange de richesses ou de pouvoir. Yara s’estimait autant heureuse que chanceuse d’avoir échappé à pareil sort, sûrement parce que l’échec de la rébellion de son père l’avait propulsée comme seule héritière. Désemparé de ses fils, Balon Greyjoy s’était rattaché à son dernier enfant, sa fille, et n’avait pas eu le cœur de la vendre à une autre famille.
A présent, Yara était libre de faire ses propres choix, et surtout, de choisir son parti. Pendant des années, elle avait repoussé la question, même lorsqu’elle était devenue suzeraine des Îles de Fer. Elle avait beau être la dernière Greyjoy encore en vie, elle avait écarté cette préoccupation. Elle appréciait trop sa liberté, même si au fond, elle refusait qu’un mariage entache sa liberté.
Néanmoins, peu importe ce qu’elle pensait et ce qu’elle comprenait de la situation actuelle de Criston, elle ne reviendrait pas sur sa décision. Cette alliance était cruciale pour l’avenir des Îles de Fer, ainsi que pour leur indépendance.
Yara rendit son sourire à la truitesse, puis abandonna sa chaise.
— Nous nous reverrons dans ce cas, ma chère truitesse.
Elle jeta un regard à Criston, mais n’insista pas. Raccompagnés par Megalis, Corneille et elle regagnèrent leur navire pour mettre fin à cette entrevue. Et dès qu’ils furent hors de portée d’oreille, Yara se tourna vers son second.
— Corneille, il va nous falloir un cadeau de mariage.
Corneille esquissa un sourire. Il savait déjà ce que Yara avait en tête.
A présent, Yara était libre de faire ses propres choix, et surtout, de choisir son parti. Pendant des années, elle avait repoussé la question, même lorsqu’elle était devenue suzeraine des Îles de Fer. Elle avait beau être la dernière Greyjoy encore en vie, elle avait écarté cette préoccupation. Elle appréciait trop sa liberté, même si au fond, elle refusait qu’un mariage entache sa liberté.
Néanmoins, peu importe ce qu’elle pensait et ce qu’elle comprenait de la situation actuelle de Criston, elle ne reviendrait pas sur sa décision. Cette alliance était cruciale pour l’avenir des Îles de Fer, ainsi que pour leur indépendance.
Yara rendit son sourire à la truitesse, puis abandonna sa chaise.
— Nous nous reverrons dans ce cas, ma chère truitesse.
Elle jeta un regard à Criston, mais n’insista pas. Raccompagnés par Megalis, Corneille et elle regagnèrent leur navire pour mettre fin à cette entrevue. Et dès qu’ils furent hors de portée d’oreille, Yara se tourna vers son second.
— Corneille, il va nous falloir un cadeau de mariage.
Corneille esquissa un sourire. Il savait déjà ce que Yara avait en tête.
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