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[Cendregué] Une lueur issue du passé [ft. Aveline]

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Message par Invité Mer 21 Juin 2023 - 7:08

Une lueur issue du passé
ft.  @Aveline

Les couloirs étaient sombres et silencieux à cette heure tardive. La seule lueur venait de la chandelle que Duncan tenait en main. Les ombres dansaient sur les murs de pierre de l'antique demeure des Cendregué alors que le bâtard parcourait les couloirs qui menaient aux cuisines du domaine. Le seul  bruit provenait de ses pieds nus battant le pavé. Sa chemise de nuit froissée témoignait de sa tentative infructueuse de dormir. Il était fatigué mais son esprit refusait de se reposer. Il avait passé sa journée à ratisser les bois à la recherche d'un voleur de poules. Loup à deux ou quatre pattes, ce n'était pas clair, car personne n'avait rien vu de certain. Les habitants des fermes alentours s'étaient plains et Duncan avait été envoyé pour enquêter sur l'affaire. Mais pour l'heure, il n'avait rien trouvé, à part des paysans effrayés. Il continuerait ses recherches le lendemain. Les temps étaient bien assez instables sans y ajouter des voleurs ou des loups. Les habitants de Cendregué avaient droit à la protection et il comptait bien leur montrer que la mort d'Andeline ne changerait rien à cela. Etait-ce un test de la part des Maisons voisines ? Cela n'était pas impossible, et bien plus grave qu'un loup gris. Pour l'heure ces questions le gardaient éveillé, alors qu'il ferait mieux de se reposer.

Il franchit le seuil de la cuisine, qui s'ouvrit dans un léger grincement, et avança vers l'âtre. Dans quelques heures, les commis de cuisine ranimeraient les braises cachées sous la cendre, afin de préparer le pain qui servirait pour le repas du matin. Duncan pouvait sentir une odeur de levure émanant des bols de pâte proches de l'âtre, cachée sous un torchon et mise à lever pour le lendemain. Pour l'heure, il était seul dans la pièce. Il était rentré trop tard pour participer au repas du soir, et avait préféré aller se coucher directement ; mais le sommeil le fuyait. Peut-être qu'avec quelque chose dans l'estomac, il dormirait mieux. Et avec une tisane de camomille ou un verre de vin pour arroser le tout, peut-être ? Il écarta les cendres dans un coin de la cheminée et y ajouta quelques bûches, la lumière des flammes agrandissant le cercle de ce qui était visible autour de lui ; avant d'aller remplir une théière en métal avec de l'eau issue d'un seau posé non loin. Reprenant la chandelle, il se dirigea ensuite vers l'armoire où d'ordinaire était stockée la brioche, quand il entendit un bruit derrière lui.

D'un geste instinctif, il fit volte face et se planta face à la menace, prêt à en découdre si le besoin était. Il n'était pas armé, mais saurait se défendre. Même pieds nus et en chemise de nuit, il restait impressionnant, ne fut-ce que par sa carrure et les cicatrices visibles là où aucun tissu ne recouvrait sa peau. Ses mollets avaient été brûlés par les feux lors de la bataille de la Néra et il lui manquait le petit doigt à la main gauche, entre autres cicatrices. L'idée d'une menace de la part de Maisons rivales lui mettait les nerfs à vif, et il était sans doute plus réactif qu'il ne l'aurait été en temps de paix. Avant la mort d'Andeline Noirmont. Ses yeux glissèrent sur un tabouret posé non loin – une arme improvisée en plus de la chandelle qu'il tenait en main, si besoin- avant de se poser sur une demoiselle en tenue de travail. Ses épaules se détendirent légèrement. Une demoiselle dans une cuisine était quelque chose de naturel. Mais elle restait inconnue. Il pensait connaître tout le personnel du château, au moins de vue, mais cette tête-là ne lui disait rien. Une nouvelle qu'on faisait dormir à la cuisine pour pouvoir démarrer plus vite la journée du lendemain ; ou autre chose ? Il l'observa en silence. Quoi que... Il fronça légèrement les sourcils, tête légèrement inclinée sur le côté. Si, ses traits étaient familiers, mais il ne parvenait pas à replacer ce visage. Il pensait la connaître, l'avait certainement déjà vue, mais où ? Elle avait les flammes de l'âtre dans son dos, et lui, de face. Pas facile de voir quoi que ce soit dans ces conditions. Il posa sa chandelle sur une table adjacente. Pas besoin de mettre le feu à la maison.

Il s'adressa à elle, s'excusant à demi, « Je t'ai réveillée ? Tu peux te rendormir, je viens juste prendre de quoi manger un morceau. » Sa journée serait assez remplie dans quelques heures, et lui devrait également ne pas tarder à retourner se coucher s'il voulait être efficace le lendemain. Mais d'abord, manger. « Tu es nouvelle ici ? » Qui était-elle ? La réponse viendrait certainement plus tard. Ou bien il demanderait à la chef des cuisines qui était cette nouvelle tête. Une espionne venue des domaines voisins ?

Il se tourna et ouvrit la porte gauche du cabinet, se demandant si elle allait profiter de son dos tourné pour fuir ou l'attaquer. Oreille tendue, il était prêt à bondir sur elle dans un cas comme dans l'autre, même s'il n'en laissait a priori rien paraître. Plus de brioche. Quel dommage ! Il soupira de manière audible et se mit à farfouiller dans plusieurs tiroirs après quelque chose d'autre à manger. Il tourna à nouveau la tête dans sa direction, « Sais-tu s'il reste du pain d'hier ? Ou un morceau de fromage ? »
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Message par Invité Lun 3 Juil 2023 - 12:01






An 303
Lune 11, Semaine 1, Jour 2
ft. Duncan Flowers


Une lueur issue du passé


Voilà quelques jours qu’Aveline a réussi à s’immiscer dans les cuisines du château de Cendregué. Sous couvert d’un remplacement quelque peu éhonté, elle a pris la place d’une autre et travaille d’arrache-pied pour se fondre dans la masse. Avec son fichu qui retient ses boucles brunes, elle n’est qu’une cuisinière de plus, qui récure le four comme les marmites à la force de ses bras. Elle ne rechigne pas à la tâche, parle quand on l’autorise et sait tenir sa langue. L’employée parfaite, celle qui s’efface dans les murs du château. Celle dont on oublie même l’existence, mais qui répond toujours présente à la moindre demande.

En quelques jours, elle est devenue les oreilles du château. La journée, elle écoute ses collègues de travail maugréer dans leur barbe, commenter certaines rumeurs ou se plaindre contre tel noble. Le plus souvent, ces paroles sont sans importance, le commérage habituel des travailleurs, mais parfois, un détail sort du lot, et Aveline se remercie d’avoir tendu l’oreille. Puis, la nuit, elle se faufile hors des cuisines. Elle furète, explore, fouille les couloirs et les pièces du château. Elle avance pas à pas, sans jamais se précipiter. Elle préfère rebrousser chemin plutôt que voir voler en éclats sa couverture.

Cette nuit ne fait pas exception. Elle se hasarde dans les étages supérieurs, évite les gardes et observe les lieux. Avec son linge propre serré entre les bras, elle se fait passer pour une lavandière qui profite de la discrétion de la nuit pour changer les draps. Personne ne la remarque. Elle n’est qu’une ombre à qui l’on ne demande rien ; c’est à peine si elle existe. Ce rôle lui convient.

La nuit est bien avancée lorsqu’elle dépose son ligne propre là où elle l’a pris, deux heures plus tôt. Elle cesse l’exploration pour regagner les cuisines et se reposer. Elle ne doit alerter personne quant à ses escapades nocturnes, alors elle doit être en pleine forme pour la journée de travail qui l’attend.

Le pas de velours, elle se faufile dans les cuisines désertes. Elle ne se soucie pas des braises éteintes, que des serviteurs rallumeront au petit matin pour permettre au boulanger de cuire son pain. Elle se glisse plutôt dans la réserve, où elle fait un état sur l’inventaire afin de savoir où prélever son dû pour la nuit. Un rapide calcul plus tard, et elle subtilise un petit morceau de fromage délaissé que personne ne remarquera. Pendant ses journées de travail, elle garde toujours un œil sur le vieil homme en charge de l’inventaire. Elle a appris sa façon de fonctionner, et par extension, comment le tromper afin que les petites disparitions des réserves ne se remarquent pas.

Son morceau de fromage avalé, elle regagne les cuisines et est surprise de sentir la chaleur des flammes dans la pièce. Elle s’approche de la cheminée, curieuse, puis se retourne brusquement, sentant quelqu’un d’autre dans la pièce. Un homme se tient non loin d’une armoire, surpris lui aussi par son apparition, et à sa posture, Aveline devine aussitôt qu’il cherche une arme pour se défendre. La chemise de nuit qu’il porte laisse apparaître clairement qu’il ne cache aucune lame, alors il se rabat sur son environnement proche. Un tabouret et une chandelle ; de quoi faire des dégâts. Elle ne compte pas sous-estimer ces armes improvisées, encore moins avec la carrure de l’homme qui se dessine dans l’ombre. En un coup d’œil, elle sait être face à un combattant aguerri, qui a souffert pour survivre jusqu’ici. Dans ses pensées, Pilier lui adresse un sourire pour sa bonne déduction.

Aveline s’incline alors, entrant dans la peau de la cuisinière remplaçante.

— Mes excuses m’sire, je n’voulais pas vous surprendre. Vous n’m’avez pas réveillée, je chassais une souris mais elle m’a échappée.  

Elle redresse doucement son buste, joue la femme mal à l’aise d’être ainsi face à un noble.

— J’remplace Bessie, m’sire. Elle est malade depuis plusieurs jours. C’t’elle qui m’a recommandée.  

La vérité. Aveline s’assure toujours d’avoir des arguments fondés pour justifier sa présence dans un château. Elle ne joue pas les clandestines.

Tandis que l’homme ouvre l’armoire pour chercher elle ne sait quoi, elle récupère un balai pour partir en quête de cette souris imaginaire. Pas si imaginaire que ça, toutefois, puisque le chef des cuisines a déjà mentionné un problème de souris, comme quoi son chat est un incapable pour les attraper.

— Bien sûr, m’sire. Attendez.

Aussitôt, elle s’éclipse dans la réserve. Cette fois, elle ne se soucie pas de duper le vieil homme ; c’est une demande d’un noble. Elle revient avec une miche de pain entamée et un restant de fromage, qu’elle dépose sur la table.

— Vous faut autre chose ?  


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Message par Invité Jeu 6 Juil 2023 - 22:40

Il avait pensé être seul debout à cette heure tardive, mais ce n'était pas le cas. Il avait dû la surprendre autant qu'elle l'avait surpris, lui. La femme s'excusa de sa présence, expliquant qu'elle chassait les souris. « Le vieux Gris ne fait plus son office ? » demanda t-il en parlant du chat. Gris de son nom, à cause de sa couleur. Tigre aurait été plus juste, mais gris suffisait. Le chat avançait en âge, il allait sur sa dixième année, et ses dents n'étaient sans doute plus aussi aiguisées qu'elles auraient pu l'être. « Je demanderai s'il y a une portée au village, demain. »

Il hocha la tête quand elle affirma remplacer Bessie. Ah. C'était donc cela. Une parente à la cuisinière, sans doute, peut-être pas issue du village, mais des fermes avoisinantes. Il lui demanda si elle savait s'il restait de quoi manger. Elle alla dans la réserve chercher du pain et du fromage, qu'elle déposa sur la table.  Avait-il besoin d'autre chose ? Il se leva pour chercher un couteau dans une armoire... C'était là que Mik rangeait ses bons couteaux. S'il attaquait la demoiselle avec ; il se le ferait dire le lendemain, tout chevalier et fils de la maison qu'il était... Il s'assit donc sur le banc et se contenta de trancher le pain pour manger. « Ca ira. Merci. Comment t'appelles-tu ? » Le temps que l'eau chauffe, il entama le pain et le fromage, et commença à manger, plus concentré sur son repas que sur elle. Il la vit qui restait debout, à ses ordres. Il fit un geste en direction du tabouret,

« Assieds-toi. Tu as faim ? » Il poussa un morceau du pain dans sa direction, après s'être tranché une nouvelle part. « Mange. » Travailler aux cuisines lui donnait un accès privilégié à la nourriture, et il y avait toujours un peu de chapardage, c'était attendu. Mais étant nouvelle, elle n'avait peut-être pas compris qu'ici, on mangeait à sa faim, et que le vol était fortement découragé. Dame Andeline s'était occupée de la gestion du castel et du personnel, mais Duncan n'était pas certain qu'Ombeline ou Treyvir avaient déjà eu le coeur d'y penser. Duncan se mit à manger, veillant à laisser un morceau de fromage disponible pour la servante, si elle en voulait. « Et je ne suis pas m'sire. Ser Duncan suffira amplement. » Il avala une bouchée de fromage, « Tu viens du village ? Est-ce que tu as entendu parler d'un voleur, récemment ? De volaille qui disparaît ? » Tant qu'à faire, autant rentabiliser ses heures de veille. L'inconnue avait peut-être des informations, si elle venait du village. Si c'était une espionne, il finirait par la coincer.
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Message par Invité Dim 9 Juil 2023 - 16:08






An 303
Lune 11, Semaine 1, Jour 2
ft. Duncan Flowers


Une lueur issue du passé


L’homme gobe son histoire sans sourciller - ou presque. Il ne la questionne pas, ne juge pas ses explications, bien qu’Aveline aperçoive comme une tentative de vérifier la solidité de son histoire à l’aide de paroles d’apparence innocentes. S’il ne la traite pas de menteuse et s’il ne tergiverse pas, il persiste à la soupçonner, à lui tendre des perches pour qu’elle se trahisse. Dommage pour lui qu’elle ait déjà prévu ce cas de figure, car elle connaît ces méthodes. Pousser l’adversaire à relâcher sa garde, lui faire croire qu’il est en terrain conquis, avant de lui tendre un piège simple mais autrement efficace.

— Il n’est plus tout jeune, m’sire.

Un vieux matou, qui préfère se prélasser devant la cheminée plutôt que de chasser les souris. Il n’a plus les nerfs de sa jeunesse ; Bessie le lui en a parlé avant qu’elle ne la remplace. A sa demande, la cuisinière a pris son temps pour lui expliquer précisément le fonctionnement des cuisines et le rôle de chacun. A aucun moment, Aveline ne débarque en terrain inconnu. Elle analyse, étudie, et prend son temps. Elle ne se précipite pas. Elle ne serait plus en vie depuis longtemps si elle se précipitait.

Mimant ne pas trop savoir où se mettre, elle reste debout, les bras tendus devant elle, à regarder l’homme attaquer son casse-croûte nocturne. Dans le creux de ses pensées, Aveline note ses gestes, ses habitudes, ses repères. Il connaît les cuisines, ses emplacements et autres fournitures. L’habitude prend le pas sur le reste.

— Becca, m’sire.

Un nom lourd de sens pour les connaisseurs, mais passe-partout pour tous les autres. Un prénom du peuple, simple, sans fioriture. Un prénom comme un autre. Un prénom qu’Aveline ne change pas.

A l’invitation de l’homme, elle s’assoit aussitôt sans tergiverser. Elle est une domestique docile, qui tient à sa place, même s’il ne s’agit que d’un remplacement temporaire. Elle ne cherche pas d’ennuis. Alors elle avise les deux morceaux de pain et de fromage avec hésitation, incertaine.

— Je n’suis pas censée manger en dehors des repas, m’sire.

Elle récite les règles imposées, celles qu’on lui a expliquées à son entrée en cuisine. Et surtout, elle n’a pas reconnu l’homme en face d’elle - un point qu’elle se doit de corriger par la suite. Quel poids a sa parole dans l’enceinte du château ? Elle arque un sourcil lorsqu’il affirme ne pas être noble, bien que le nom réveille aussitôt en elle des renseignements qu’elle a laissés de côté. Duncan Flowers, bâtard de la maison Cendregué, demi-frère d’Ombeline Cendregué. Un nom qui lui évoque d’autres souvenirs, mais Aveline ne parvient pas à mettre le doigt dessus.

— Mes excuses, m’si… ser Duncan.

Puis elle redresse la tête, réfléchit quant à la situation au village.

— Je viens d’un village voisin. J’rendais visite à Bessie, la belle-sœur d’un cousin, quand elle m’a demandé d’la remplacer.

Elle étoffe son identité, en accord avec l’histoire qu’elle a construite avec Bessie. Elle n’a rien laissé au hasard.

— Un voleur ? J’ai seul’ment entendu parler d’un renard qui tuait les poules du voisin d’Bessie, mais rien d’plus, ser.


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[Cendregué] Une lueur issue du passé [ft. Aveline] Empty Re: [Cendregué] Une lueur issue du passé [ft. Aveline]

Message par Invité Jeu 13 Juil 2023 - 7:01

Il fit une note mentale d'aller chercher un chaton le lendemain, s'il y en avait de disponible. Duncan haussa les épaules quand elle affirma ne pas pouvoir manger en dehors des heures de repas. C'était vrai, pour le service habituel. Mais ce n'était pas le cas ici. « Becca ? Eh bien, Becca, si tu travailles hors des heures habituelles, il est normal que tu reçoives de quoi te tenir réveillée, non ?! Et si cela te gêne, tu pourras dire que c'est moi qui ai mangé le pain et le fromage. » Il aurait sans doute fini les restes, s'il s'était trouvé seul. Ce ne serait pas un bien gros mensonge.

Il lui demanda d'où elle provenait. Village voisin ? Voilà qui pourrait être intéressant. Ou bien, elle était une espionne, simplement. « Et ta famille ? Ils n'ont pas besoin de ton aide, là d'où tu viens ? » Il passerait voir Becca le lendemain, pour savoir combien de temps elle serait absente et si son état allait s'améliorer. Il espérait que la fille en face de lui n'avait pas tué la servante pour prendre sa place. Sa voix lui était familière, mais il ne parvenait pas à la replacer. Cela lui reviendrait sans doute plus tard. Est-ce qu'elle désirait un poste longue durée ici ou bien ne resterait-elle que pour le remplacement ? « Tu es déjà venue à Cendregué avant que Becca ne tombe malade ? J'ai l'impression de te connaître, mais je ne parviens pas à t'identifier. » Franc et direct ; mais honnête, au moins.

Elle affirma qu'il n'y avait qu'un renard tueur de poules au village. Il espérait vivement que ce soit le cas, et hocha la tête en affirmant. « J'espère sincèrement que tu as raison. » . La théière se mit à chanter. L'eau était chaude. « Et donc, que penses-tu de cette Maison ? Qu'est-ce qui se raconte dans les cuisines quand les oreilles des nobles ne sont pas là pour écouter ? » C'était connu, les cuisines étaient le lieu idéal pour écouter les ragots. Le temps que les plats cuisent, on avait le temps de jacasser... pas comme aux écuries. La question était sans doute directe, mais la réponse l'intéressait vraiment. Il se leva pour aller récupérer la théière, laissant le couteau sur la table à portée de la donzelle si elle voulait l'utiliser. Lui était près à se retourner en un éclair pour l'en empêcher si l'idée lui venait de le planter dans le dos. Il saisit aussi un peu de camomille au passage pour faire infuser sa tisane. La question directe qu'il venait de poser la ferait peut-être paniquer si elle était une espionne. Il comptait dessus, mais la joute verbale et l'espionnage étaient loin d'être ses passe-temps favoris. On lui avait souvent reproché son franc parler, mais selon lui, cela ne servait à rien de s'embarrasser de convenances. Il n'était pas noble, il n'était pas une timide demoiselle de quinze ans ; il pouvait encaisser des vérités qui dérangent ; et préférait savoir à quoi s'en tenir plutôt que de tourner autour du pot. Son frère ne lui parlait plus, Ombeline restait dans sa chambre, sa mère d'adoption était décédée brutalement, il y avait des soucis concernant la sécurité des villageois ; il avait d'autres chats à fouetter que de se préoccuper du bien-penser. En ce qui le concernait on n'était pas loin de l'état d'alerte général qui précède une bataille. Sauf qu'il ne savait pas où se trouvait l'ennemi ; peut-être d'ailleurs en face de lui.
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Message par Invité Ven 28 Juil 2023 - 17:00






An 303
Lune 11, Semaine 1, Jour 2
ft. Duncan Flowers


Une lueur issue du passé


Duncan insiste. Il lui propose une nouvelle fois de manger, lui offrant même un mensonge pour l’écarter de tout problème si elle est tant effrayée que ça à l’idée de subir une punition. S’il savait qu’Aveline a déjà piqué un morceau de fromage un peu plus tôt, il ne tiendrait sans doute pas le même discours. Mais qu’importe. A trop tergiverser, elle risque de s’attirer des soupçons inutiles alors qu’elle s’échine à endormir sa méfiance. Alors, avec un remerciement un peu timide par un hochement de tête, Aveline accepte le pain poussé en sa direction. Elle grignote doucement, sans se presser ; il n’est pas question de faire croire qu’elle s’affame lors de ses heures de travail, ou qu’elle n’est pas assez nourrie.

Aveline enquête sur certains ouï-dires. Elle ne compte pas causer des problèmes supplémentaires à Cendregué.

Elle laisse échapper un léger rire quand Duncan aborde la question de sa famille, puis elle esquisse un sourire mélancolique. Elle joue le rôle de celle qui aime sa famille, qui espère les revoir bientôt et en bonne santé, et qui rit aussi de leurs petites habitudes lorsqu’elle se les remémore. Dans le creux de ses pensées, Aveline songe à son père, Wyl, qui lui a appris l’herboristerie et qui aurait rêvé de la voir reprendre la boutique à Goëville. Elle utilise ses propres souvenirs pour accentuer sa prestation de comédienne, mais ne les laisse pas prendre le dessus.

— J’ose espérer que mes frères sauront aider nos parents et se débrouiller sans moi, m’s… ser Duncan. Puis j’pouvais pas laisser Bessie travailler avec sa fièvre. Elle a une fille, vous savez, alors j’veux pas qu’elle s’épuise à la tâche.

Sans fausse note, Aveline joue la paysanne affectueuse, proche de sa famille. Elle tisse un portrait avec soin, qu’elle a établi avec Bessie pour éviter les incohérences. Et dans le pire des cas, si jamais Duncan essaie de vérifier les informations qu’elle lui donne, elle n’aura qu’à disparaître dans les couloirs de Cendregué. Elle a connu pire situation. Elle a survécu à pire situation.

— Quelques fois, oui, pour rendre visite à Bessie, mais jamais au château.

Elle penche légèrement la tête, pensive, tandis qu’elle dévisage distraitement Duncan pour tenter de se rappeler à son tour. Se sont-ils déjà croisés ? Pas à Cendregué, c’est une certitude pour Aveline ; peut-être du temps où elle répondait fièrement au nom de Toubib, aux côtés de la Compagnie ? Elle a traîné ses guêtres à travers tout Westeros, et même Essos, si bien qu’elle a perdu le fil de toutes ses rencontres. Certains visages l’ont davantage marqué que d’autres, mais certains sombrent seulement dans l’oubli, souvenirs fugaces et éphémères.

Et pour l’heure, elle ne se rappelle pas. Les années ne jouent pas en leur faveur.

Alors elle garde l’information en tête pour ne pas l’oublier, tandis qu’elle poursuit son double-jeu pour maintenir sa couverture.

— Ser, je n’sais pas si je suis censée parler de ragots…

Pourtant, Aveline connaît désormais la plupart des ragots qui s’échangent entre les domestiques du château. Bessie lui en a raconté certains, puis elle a tendu l’oreille afin d’en apprendre d’autres. Ces mêmes ragots constituent d’ailleurs l’exacte raison de sa présence en ces lieux.

Toutefois, après son hésitation première, elle se penche au-dessus de la table vers le chevalier comme si elle escomptait lui confier un secret.

— Mais si vous voulez tout savoir, j’crois que Bill a un coup d’cœur sur la dame Cendregué.

Bill est un garde qui s’arrête souvent aux cuisines pour discuter tandis qu’il casse la croûte. Bon vivant, jovial, Aveline l’a vite apprécié, aussi parce qu’il est une source sans fin de commérages et de ragots en tout genre. Et, presque à chaque venue, il s’épanche à chaque fois sur Ombeline Cendregué, cette dame qui ne sort guère de ses quartiers, et qu’il rêve de voir une fois de plus. Autant dire que l’affaire a fait l’objet de nombreuses discussions dans les cuisines.

Aveline se redresse soudain, la mine horrifiée.

— Ne lui dites pas que j’vous l’ai dit !


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[Cendregué] Une lueur issue du passé [ft. Aveline] Empty Re: [Cendregué] Une lueur issue du passé [ft. Aveline]

Message par Invité Dim 17 Sep 2023 - 7:10

La servante finit par accepter la nourriture, timidement. Il espérait que c'était signe qu'elle se détendait un peu. Il préférait avoir le respect des autres que leur crainte. Il hocha la tête quand elle affirma ne pas avoir eu le coeur de laisser Bessie travailler alors qu'elle était malade. Il comprenait. Il lui demanda si elle avait déjà visité Cendregué, car son visage lui était familier, mais il n'arrivait pas à se souvenir. Sa réponse était logique, même s'il aurait juré connaître bon nombre des visages des paysans du coin. Cela lui reviendrait sans doute plus tard.

Il demanda à la cuisinière si elle avait entendu des rumeurs, puisque la cuisine est un coin idéal, un endroit de passage, et qui fournit toutes les couches de la société, chacun doit manger. Les cuisiniers ont donc accès à tous les secrets, pour peu qu'ils s'y intéressent.

Duncan se pencha en avant pour écouter les confidences de la blonde. La mention de la dame de Cendregué le fit sourire tristement.

Il se sentait plus bâtard qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Ombeline ne quittait guère sa chambre, Treyvir faisait la sourde oreille, il avait même l'impression qu'il l'évitait, par moments, et il se sentait inutile et malvenu. Clairement, il n'avait plus rien à faire à Cendregué depuis que la maîtresse de maison était morte. Duncan craignait d'avoir perdu son frère et sa soeur en même temps que sa mère d'adoption ; mais il avait juré son épée à Cendregué et resterait tant qu'on ne l'aurait pas délié de son serment. Même s'il devenait aussi anodin que le décrotteur de chaussures à l'entrée du château.

« Bill ? Le Grand Bill ? Celui de la garde ? » Il n'était guère étonné. Ombeline devenait une ravissante jeune femme et il était normal que certains hommes commencent à la regarder... tant qu'ils ne faisaient que regarder... et de toute façon, elle restait cloîtrée dans sa chambre la plupart du temps. Il n'y avait guère de risque que Bill fasse un faux pas. Il pourrait avertir Treyvir, mais au vu de son comportement ces derniers temps, Duncan avait peur qu'il ne fasse battre Bill, ou pire. Il ne reconnaissait plus son frère, et mettait ça sur le compte du choc de la mort de Dame Andeline. Il devait s'affirmer, même s'il le faisait de la pire des manière, et en écoutant les conseils de Morren.

« Je ne lui dirai rien de toi. » Il garderait néanmoins un oeil sur le gaillard, le jour où Ombeline décidait à sortir de son isolement volontaire. « Merci pour ton information. Tu me diras si tu entends parler d'un voleur, ou si les fermiers  se plaignent de disparition de bétail quand ils en apportent à Cendregué ? C'est important. » Cendregué devait garder son image de domaine prospère, ou bien d'autres Maisons auraient tôt fait de venir tester leurs frontières ou tenter de grignoter un peu d'influence. Et une menace si près du château, c'était presque une attaque directe.    

« J'irai voir le voisin de Bessie demain pour savoir s'il a déjà attrapé le renard. » Dans le cas contraire, il lancerait une battue. Au point où il en était, c'était à peu près tout ce qu'il pouvait faire, sans avoir plus de pistes .

Il changea de sujet, « J'ai entendu dire que Dame Ombeline ne mange guère. Sais-tu  si beaucoup de plats reviennent à la cuisine sans avoir été touchés ? »
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