Aegis ۩ The world is a stage

>>>> Dans la noirceur de la nuit, une petite fille sourit. Aussi espiègle que le chat gris, l’enfant bondit de joies en soucis. Première née de sa fratrie, elle protège les plus petits. De par son éducation lointaine, elle se démarque et parfois cela gêne. Son attitude parfois insolente, lui vient de son bien-aimé père, fils de pêcheurs venu d’outre-mer. Son agilité pour l’aiguille, cadeau de celle qui lui a donné vie, une femme douce et discrète qui aime mais sans rien dire. Fille du nord ayant grandi sous le soleil, elle possède la vigueur de l’été et la robustesse des bêtes d’hiver. Dans son regard dansent les histoires et les contes d’une patrie qu’elle n’a guère connus, mais dont on lui a transmis tous les secrets. Aventurière de l’esprit, elle rêve d’ailleurs et d’ici, elle est semblable au vent qui se promène d’îles en royaumes, et de mers en terres.

Dévouée à l’art de la scène, nul ne pourra jamais l’en détourner ; qu’il soit paysan ou roi, bon ou méchant, amoureux ou simplement curieux. On dit d’elle que c’est une sorcière, du moins c’est ce que les timides impressionnables profèrent. À dire vrai, elle-même ne connait sa véritable nature, trop peu soucieuse des autres et de leurs mots peu délicats. Elle se sait dure et exigeante bien souvent, très différente sans ses costumes effrayants. Son père la trouve gentille, sa mère sans doute moins mais l’aime tout autant. Son petit-frère la regarde avec admiration, sa sœur avec plus de raison. Elles se disputent avec ardeur, toutefois la colère jamais ne demeure. Trop soucieuses du bien être familial, elles se frappent et puis se parlent.

Quoi d’autre dois-je vous dire, sur cette jeune femme quelque peu atypique, son père lui a appris à manier une petite hache, qu’elle tue si jamais on l’agace, néanmoins ce n’est pas avec une arme qu’elle se bat avec le plus de grâce. Comédienne passionnée, si vous l’écoutez vous serez sans doute terrifié ; c’est le rôle qu’elle aime à jouer, celui des monstres du passé, que les gens d’ici n’ont certainement jamais rencontré. Femme maladroite bien loin des planches, excentrique et un peu franche, elle rit fort et pleure très rarement, car son cœur moins sensible à la douleur préfère se réjouir et moquer la fatalité plutôt que de désespérer.

C’est une fille originaire du nord, qui n’y retournera surement jamais mais si vous l’écoutez, vous l’aiderez à entrevoir les décors et les mythes de son histoire.

>>>> Comédienne extrêmement impliquée, Aegis déteste qu’un tiers la dérange pendant ses répétitions – Elle adore boire du rhum arrangé, et s’en octroie toujours une coupe après une représentation – Très douée en couture, forte de l’enseignement de sa mère, elle créée la plupart de ses costumes – Amoureuse des contes et des légendes, Aegis est complètement désintéressée de la politique – Elle adore observer les passants, quitte à devenir un peu effrayante malgré elle

>>> FAMILLE ROTURIERE DE BLANCPORT

Parents - Ebor & son épouse Arynne
  Aegis (fille ainée)
  Aemine (fille benjamine)
  Esild (fils cadet)



An 276, Lune 5 – Un Seigneur de passage à Blancport abuse d’Arynne, femme d’Ebor alors parti pêcher dans les eaux environnantes. Depuis ce jour, elle devient muette et s’enferme dans la solitude.

An 277, Lune 1 – Une petite fille née, Aegis, fruit de cet abus. Il se pose, durant plusieurs mois, la question d’abandonner ou de tuer l’enfant, finalement la famille s’y résigne et décide d’enterrer ce secret et de quitter les Terres du Nord pour débuter une nouvelle vie.

An 281, Lune 11 – Après avoir accumulé une somme coquette, la famille embarque sur un bateau en direction de Braavos.

An 282, Lune 2 – Les débuts sont difficiles, toutefois les étoffes et vêtements d’Arynne permettent à la famille de subsister et de s’offrir une petite maison non loin du port.
Arynne commence à enseigner la couture et le tissage à Aegis, tandis que son époux se remet à pêcher en mer.
Esild conte milles histoires et légendes du Nord à sa fille.  Il lui apprend la langue commune et le braavien. Il lui apprend également à se défendre, comme il était coutume de le faire dans le Nord, afin qu’elle puisse abattre un potentiel agresseur.

An 284, Lune 9 – Naissance d’Aemine.
À cette période, Aegis découvre le théâtre et assiste à toutes les représentations possibles en famille, ou seule.

An 287, Lune 9 – Naissance d’Esild.
Aegis prend son rôle de grande-sœur protectrice très au sérieux.

An 288, Lune 1 – Arynne tombe gravement malade, Aegis prend sa place au sein du foyer, développe ses compétences en tissage et en coutures, tout en fuyant la maison le soir pour trainer avec des comédiens, des auteurs et des conteurs. Elle apprend également à sa petite-sœur à manier la hache, tout comme son père l’a fait pour elle.
Arynne parvient à vaincre la maladie, mais demeure tout de même affaiblie. Elle travaille de moins en moins, laissant à Aegis et à sa jeune sœur la lourde tâche de confectionner tenues et autres étoffes.

An 290, Lune 6 – Lors d’une tempête en mer, Ebor perd l’usage d’une de ses jambes.  
Aegis commence à fréquenter les tavernes pour y conter les histoires que son père lui a enseigné et gagner un peu de sous. Aemine l’accompagne souvent d’un instrument, tandis qu’Esild reste à ses côtés.
Aegis continue d’assister à diverses représentations théâtrales, chose que sa sœur désapprouve étant donné le travail qui est à présent le leur.

An 300, Lune 3 – À force de se représenter dans les tavernes, Aegis attire l’attention de la troupe du Bateau guignol. Elle finit par les rejoindre, d’abord costumière, Aegis apprend un peu à écrire et à lire afin de pouvoir devenir comédienne.
Aemine se marie.

An 302 – Fait la connaissance de Sariel qui rejoint la troupe. Elle devient bonne amie avec lui.

303 – Désintéressée des pièces « politiques », Aegis fait la part belle à des personnages mythiques et véritablement monstrueux dans les pièces afin de provoquer de réelles émotions aux spectateurs.

Pseudo - Illheart, encoereee ! Je sais, je vous ennuie.
Âge - 26 ans, les loulous, je suis vieille.

Comment as-tu découvert le forum ? - Avec de la vodka et des cacahuètes.
As-tu des suggestions pour améliorer ATGW ? - … REVOLTEEEE !
As-tu lu le règlement et l'acceptes-tu dans son intégralité ? - Bien sûr, chères mesdames et monsieur.

Quelque chose à ajouter ? - I swear, Aegis does bite people.

Laissez-moi vous conter l’histoire de la fille du vent.

Elle commence ainsi… Lorsque sa mère, la Dame du Nord vendait les poissons de son mari au marché, un homme, un étranger à la claire chevelure, l’aborda et tenta de la courtiser. La Dame pourtant ne céda à ses avances, car son cœur comme son corps appartenait à l’homme qui chaque matin, l’abandonnait aux aurores pour pêcher et les nourrir tous deux. L’étranger, furieux que la noble Dame, qui ne possédait aucune richesse ni titre, se refusa à lui, vola sa voix en déposant sur son corps les crocs de son hubris. Lorsque le mari revint des mers, les bras chargés de poissons frais et épais, le mal était fait et l’étranger s’était évaporé. La Dame ne prononça plus le moindre mot, car le vil animal qui l’avait touché s’était saisi d’un morceau de son âme que les Sept ne purent pas lui rendre.

De cette union chargée d’horreur, une fille naquit, fille du vent et du Nord, dont la chevelure rappelait sans cesse à la Dame et à son mari celui qui avait brisé leur simple bonheur de sa prise sournoise. La Dame voulut se débarrasser de l’enfant, mais le mari la raisonna. Il la prit dans ses bras, et d’une voix douce et amoureuse lui susurra : « Ne projette pas ta haine, ni la mienne, sur cet enfant. Les Sept nous l’ont accordé pour se faire pardonner de ne t’avoir pas redonné ce que l’étranger t’a pris. Aime-là, comme je t’aime et comme je l’aimerais, en ce jour et à jamais. »

Cette nuit-là, la Dame du Nord versa une larme, et une autre âme combla le vide qui subsistait dans la sienne.

Ainsi réconforté par la force de leur amour, la Dame du Nord et son mari prirent la mer en quête d’une terre plus prospère. Pour marquer le commencement de leur nouvel ère, une qui serait certainement plus clémente envers eux, ils accostèrent sur un bout de monde plus ensoleillé et chaude que celui qu’ils connurent par le passé.

Les Sept leur offrirent deux autres beaux enfants, une fille de bois et un garçon des nuages. La fille du vent, qui peu à peu devenait femme, prit ces frères et sœurs sous son aile, protégeant de ses bourrasques et de ses tempêtes leur cœur et leur âme des formes malhonnêtes. Toutefois, la fille qui se promène par ses brises et ses féroces mouvements, ne pouvait se satisfaire sans changement. Elle apprît alors à écouter les artistes, ces faiseurs de mensonges et d’émotions, et se mit à raconter elle aussi son histoire et celle de ces ancêtres, de ceux qui furent avant la Dame du Nord et avant son mari.

Enfant de l’horreur, elle apprit à travestir son apparence pour confronter les yeux de ses spectateurs aux monstres, aux cauchemars et aux angoisses qui jamais ne meurent. De ce chemin, qui l’éloigna des siens, elle en sortit plus grande, plus forte et peut-être un peu amère, mais il lui fallut emprunter ce sentir épineux et boueux pour prendre soin de sa famille.

La Dame du Nord tomba soudain malade, son mari perdit une jambe en chassant un titan marin. Les Sept abandonnèrent complètement ceux qui avaient quitté leur patrie pour n’y jamais revenir.

Sa sœur, fille du bois pour qui les racines étaient plus robustes que toutes les autres, commença à se méfier d’elle et à blâmer sa versatilité pour tous les malheurs qui tombaient sur eux. Son frère, fils des nuages qui comme son ainée comprenait le caractère éphémère du bonheur et de la tristesse, défendit son honneur et devint adulte bien avant ses sœurs.

À présent, la fille du vent, enseigne la terreur aux mortels tandis que ses frères et sœurs les accueillent avec chaleur pour que tous apprennent à craindre et à aimer, à voir la vie dans toute sa complexité.