[Braavos] Se laehurlion īlon pirtir ☀ pv Sariel Adarys
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Se laehurlion īlon pirtir
—ft. Sariel—
Gessio darda sur lui un regard inquiet tandis que Nymeros descendait de l’Astucieux d’un pas titubant. Sa démarche n’avait hélas rien à voir avec la mer qu’ils avaient chevauchée de longues semaines durant. Il avait encore succombé à l’appel du verre de trop, comme cela lui arrivait trop souvent, depuis quelques mois déjà. Cela faisait à peine plus d’un an qu’Alayna était partie, désertant sa vie sans rien laisser derrière elle. Rien qu’une couche froide et un cœur qui l’était tout autant. Le capitaine passa une main sur son menton en poussant un soupir, sa paume retint son haleine chargée d’alcool, lui faisant plisser le nez.
Il lança un geste chancelant à Gessio.
— Je te laisse t’occuper de la cargaison, lança-t-il. J’ai à faire.
— Nym, protesta l’autre.
Dans sa voix, il y avait comme une supplication.
— Ça va, ça va, renâcla le Braavien. Me fais pas chier.
D’un bref mouvement de la main, il balaya la conversation et partit en pestant à travers le port Pourpre. Il lança un regard au palais du Seigneur de la Mer qui surplombait les docks et grommela quelques jurons. Dans son état, il ne pouvait pas rentrer et le savait très bien. Puis il ne le souhaitait pas. Ce qu’il voulait, c’était la paix.
Et pourquoi pas un petit verre.
Sur son chemin, il croisa plusieurs personnes qu’il connaissait, pour la plupart des notables et d’autres capitaines-marchands désireux de se raconter leurs derniers voyages. Il les chassa d’un sourire crispé et d’un œil embrumé, et quitta les abords du port au plus vite. S’il buvait ne serait-ce qu’une chopine ici, son père aurait tôt fait de le savoir. Et il fallait le dire : Belicho tolérait de moins en moins ses écarts de conduite.
Nymeros songea à se rendre au Diamantaire, où il savait pouvoir trouver Lysara auprès de la Perle Noire… Mais la seule idée de ses reproches l’épuisa d’avance. Il appréciait particulièrement sa compagnie, mais dès qu’à son odeur se mêlait, même finement, celle de l’alcool, elle avait tendance à s’enflammer. Les insultes fusaient alors et Nymeros n’était plus son beau capitaine, il devenait le stupide ivrogne, l’affreux pochetron et il devait très vite déguerpir avant qu’elle ne lui jette quelque chose au visage… Il prit alors la route du port du Chiffonnier – car s’il appréciait cet endroit, il n’y connaissait pas tout le monde, au moins.
Les marins qui s’y trouvaient étaient des loups de mer seulement de passage, des étrangers qui ne s’inquiéteraient ni de son ivresse, ni même de son nom. Personne pour prévenir son père, personne pour l’emmerder. Il étouffa un sourire badin à cette pensée et entra dans la première auberge qu’il trouva. Il s’affala à moitié sur le comptoir, essoufflé par sa marche et un peu par l’alcool. Et après une brève hésitation, commanda un vin poivré de Myr. Il déposa quelques pièces carrées sur le bois pour payer avant de tourner enfin la tête vers le fond de la salle.
Les tables et les chaises avaient été poussées pour permettre à une petite estrade de se monter. Et sous l’œil attentif de chacun, des acteurs se livraient à une pièce de théâtre.
*Se laehurlion īlon pirtir : Les visages que nous feignons
Il lança un geste chancelant à Gessio.
— Je te laisse t’occuper de la cargaison, lança-t-il. J’ai à faire.
— Nym, protesta l’autre.
Dans sa voix, il y avait comme une supplication.
— Ça va, ça va, renâcla le Braavien. Me fais pas chier.
D’un bref mouvement de la main, il balaya la conversation et partit en pestant à travers le port Pourpre. Il lança un regard au palais du Seigneur de la Mer qui surplombait les docks et grommela quelques jurons. Dans son état, il ne pouvait pas rentrer et le savait très bien. Puis il ne le souhaitait pas. Ce qu’il voulait, c’était la paix.
Et pourquoi pas un petit verre.
Sur son chemin, il croisa plusieurs personnes qu’il connaissait, pour la plupart des notables et d’autres capitaines-marchands désireux de se raconter leurs derniers voyages. Il les chassa d’un sourire crispé et d’un œil embrumé, et quitta les abords du port au plus vite. S’il buvait ne serait-ce qu’une chopine ici, son père aurait tôt fait de le savoir. Et il fallait le dire : Belicho tolérait de moins en moins ses écarts de conduite.
Nymeros songea à se rendre au Diamantaire, où il savait pouvoir trouver Lysara auprès de la Perle Noire… Mais la seule idée de ses reproches l’épuisa d’avance. Il appréciait particulièrement sa compagnie, mais dès qu’à son odeur se mêlait, même finement, celle de l’alcool, elle avait tendance à s’enflammer. Les insultes fusaient alors et Nymeros n’était plus son beau capitaine, il devenait le stupide ivrogne, l’affreux pochetron et il devait très vite déguerpir avant qu’elle ne lui jette quelque chose au visage… Il prit alors la route du port du Chiffonnier – car s’il appréciait cet endroit, il n’y connaissait pas tout le monde, au moins.
Les marins qui s’y trouvaient étaient des loups de mer seulement de passage, des étrangers qui ne s’inquiéteraient ni de son ivresse, ni même de son nom. Personne pour prévenir son père, personne pour l’emmerder. Il étouffa un sourire badin à cette pensée et entra dans la première auberge qu’il trouva. Il s’affala à moitié sur le comptoir, essoufflé par sa marche et un peu par l’alcool. Et après une brève hésitation, commanda un vin poivré de Myr. Il déposa quelques pièces carrées sur le bois pour payer avant de tourner enfin la tête vers le fond de la salle.
Les tables et les chaises avaient été poussées pour permettre à une petite estrade de se monter. Et sous l’œil attentif de chacun, des acteurs se livraient à une pièce de théâtre.
*Se laehurlion īlon pirtir : Les visages que nous feignons
Faceclaim : Richard Madden
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp)
Autres visages : Megalis Farman | Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
Pseudo : Achéris
Messages : 252
Honneurs : 1796
Gif :
Titres : Capitaine-marchand de l'Astucieux, Héritier de la famille Antaryon
Âge : 28 ans
Situation maritale : Fiancé à Visenya Vhassar ❖ Veuf d'Alayna Terys
Localisation : Pentos (lune 4)
Nymeros Antaryon
Dārilaros hen Brāvos
An 301
Lune 4, Semaine 2, Jour 2
ft. Nymeros Antaryon
Se laehurlion īlon pirtir
La voix sèche de Corban l’accueille au Bateau guignol, mais n’est pas assez forte pour être entendue de la clientèle de la taverne.
— Encore tes arnaques ?
De toute façon, son accent guttural gêne la compréhension ; ou tout du moins pour Sariel. Voilà plusieurs semaines qu’il fréquente Corban, et il peine toujours à comprendre ses paroles. Trois mots passent encore, avec ce ton de reproche qu’il a appris à cerner depuis leur première rencontre, mais une discussion complète ? Il ne compte plus le nombre de fois où il l’a dévisagé avec des yeux de merlan frit, complètement largué par son braavien guttural. Il a beau reconnaître certains mots et autres expressions, issues du haut valyrien, les évolutions typiquement braaviennes lui échappent encore.
— C’est pas tes oignons.
Sariel hausse les épaules tandis qu’il s’installe à sa table habituelle, qui lui offre une vue parfaite sur la scène. La troupe compte jouer ce soir La Brave Dame du marchand, une pièce qu’il a déjà vue deux fois depuis qu’il a établi ses quartiers au Bateau guignol, mais qu’il ne comprend toujours que de façon lacunaire. Leur parler est trop rapide, parfois trop argotique aussi, pour que son braavien précaire suive la cadence.
— Ça s’ra les miens l’jour où tu t’feras pincer.
Corban ne s’assoit pas. Il pose une main sur son épaule, le regard sévère. Corban est un drôle de numéro, que Sariel n’est pas certain de cerner. Cet homme trempe tout autant que lui dans des affaires louches, ce qui est d’ailleurs la raison première de leur rencontre, mais il s’arroge le droit de le juger au sujet de ses arnaques. Pire, de s’inquiéter pour lui et des risques qu’il encourt. A chaque fois, il ne peut s’empêcher de s’interroger sur les motivations de cet homme qui paraît l’avoir pris sous son aile depuis son arrivée à Braavos.
Alors, comme à chaque fois, il ne rétorque rien, comme un enfant grondé pour son mauvais comportement. Il ne changera pas ses habitudes pour autant, car sans ses arnaques du quotidien, il n’est pas certain de gagner assez pour vivre et pour prévenir le pire, mais il ne tient pas à s’opposer à Corban. Aussi parce que son braavien n’est pas assez fluide, et qu’il est trop lâche - ou pas assez stupide - pour se lancer dans une conversation tendue qu’il est incapable de tenir.
Finalement, Corban glisse sa main dans ses boucles pour les ébouriffer, comme un adulte ferait à un gamin, avant de le saluer et de quitter les lieux. Un jour, Sariel le confronterait pour tenter de comprendre cet homme ; pour l’heure, il s’en accommode, heureux malgré tout de ne pas être seul dans cette ville immense.
Il délaisse toutefois ces réflexions pour regarder la pièce qui débute sur la scène, l’esprit serein, et surtout concentré pour tenter de combler les blancs. La tâche est ardue, mais devient plus facile au bout de la troisième représentation - qui ne sera sans doute pas la dernière. Sariel peine toujours à saisir toutes les subtilités du climax.
Une fois la pièce terminée, et les comédiens applaudis, Sariel délaisse sa table pour rejoindre le comptoir et redemander un persiâcre. Le tenancier lui accorde une fois de plus son haussement de sourcil sceptique, sûrement parce qu’il est le seul à en demander, mais il lui sert un verre sans la moindre remarque en échange de quelques pièces.
A la première gorgée de ce vin particulier, un goût acquis de par ses années à Meereen, il remarque un homme à moitié affalé sur le comptoir, un verre de vin devant lui. Il empeste l’alcool. Sariel songe un instant à retourner à sa table, l’air de rien, mais quelque chose le retient. Il ne parvient pas à mettre le doigt dessus, alors il reste assis, le regard perdu sur ces bouclettes noires.
Il finit par esquisser un doux sourire.
— C’est un peu triste de boire tout seul.
Son braavien est rêche, sûrement truffé de fautes, et noyé sous son accent meereenien. Mais il essaie. Il s’améliorera sur le tas.
— Encore tes arnaques ?
De toute façon, son accent guttural gêne la compréhension ; ou tout du moins pour Sariel. Voilà plusieurs semaines qu’il fréquente Corban, et il peine toujours à comprendre ses paroles. Trois mots passent encore, avec ce ton de reproche qu’il a appris à cerner depuis leur première rencontre, mais une discussion complète ? Il ne compte plus le nombre de fois où il l’a dévisagé avec des yeux de merlan frit, complètement largué par son braavien guttural. Il a beau reconnaître certains mots et autres expressions, issues du haut valyrien, les évolutions typiquement braaviennes lui échappent encore.
— C’est pas tes oignons.
Sariel hausse les épaules tandis qu’il s’installe à sa table habituelle, qui lui offre une vue parfaite sur la scène. La troupe compte jouer ce soir La Brave Dame du marchand, une pièce qu’il a déjà vue deux fois depuis qu’il a établi ses quartiers au Bateau guignol, mais qu’il ne comprend toujours que de façon lacunaire. Leur parler est trop rapide, parfois trop argotique aussi, pour que son braavien précaire suive la cadence.
— Ça s’ra les miens l’jour où tu t’feras pincer.
Corban ne s’assoit pas. Il pose une main sur son épaule, le regard sévère. Corban est un drôle de numéro, que Sariel n’est pas certain de cerner. Cet homme trempe tout autant que lui dans des affaires louches, ce qui est d’ailleurs la raison première de leur rencontre, mais il s’arroge le droit de le juger au sujet de ses arnaques. Pire, de s’inquiéter pour lui et des risques qu’il encourt. A chaque fois, il ne peut s’empêcher de s’interroger sur les motivations de cet homme qui paraît l’avoir pris sous son aile depuis son arrivée à Braavos.
Alors, comme à chaque fois, il ne rétorque rien, comme un enfant grondé pour son mauvais comportement. Il ne changera pas ses habitudes pour autant, car sans ses arnaques du quotidien, il n’est pas certain de gagner assez pour vivre et pour prévenir le pire, mais il ne tient pas à s’opposer à Corban. Aussi parce que son braavien n’est pas assez fluide, et qu’il est trop lâche - ou pas assez stupide - pour se lancer dans une conversation tendue qu’il est incapable de tenir.
Finalement, Corban glisse sa main dans ses boucles pour les ébouriffer, comme un adulte ferait à un gamin, avant de le saluer et de quitter les lieux. Un jour, Sariel le confronterait pour tenter de comprendre cet homme ; pour l’heure, il s’en accommode, heureux malgré tout de ne pas être seul dans cette ville immense.
Il délaisse toutefois ces réflexions pour regarder la pièce qui débute sur la scène, l’esprit serein, et surtout concentré pour tenter de combler les blancs. La tâche est ardue, mais devient plus facile au bout de la troisième représentation - qui ne sera sans doute pas la dernière. Sariel peine toujours à saisir toutes les subtilités du climax.
Une fois la pièce terminée, et les comédiens applaudis, Sariel délaisse sa table pour rejoindre le comptoir et redemander un persiâcre. Le tenancier lui accorde une fois de plus son haussement de sourcil sceptique, sûrement parce qu’il est le seul à en demander, mais il lui sert un verre sans la moindre remarque en échange de quelques pièces.
A la première gorgée de ce vin particulier, un goût acquis de par ses années à Meereen, il remarque un homme à moitié affalé sur le comptoir, un verre de vin devant lui. Il empeste l’alcool. Sariel songe un instant à retourner à sa table, l’air de rien, mais quelque chose le retient. Il ne parvient pas à mettre le doigt dessus, alors il reste assis, le regard perdu sur ces bouclettes noires.
Il finit par esquisser un doux sourire.
— C’est un peu triste de boire tout seul.
Son braavien est rêche, sûrement truffé de fautes, et noyé sous son accent meereenien. Mais il essaie. Il s’améliorera sur le tas.
Invité
Invité
Se laehurlion īlon pirtir
—ft. Sariel—
Nymeros observa la pièce avec attention, oubliant même son verre, transporté par les mots et par l’art. Il se perdit en pensées lointaines, voyagea dans des contrées fantasques, sourit, rit, s’émut. Il ne versa pas de larme tout de même, car au-delà de toute question d’honneur masculin ridicule, le Braavien avait cessé de pleurer depuis sa rencontre avec la prêtresse rouge. Oh, il y avait bien eu une larme de temps en temps, d’émotion souvent, notamment lorsqu’il avait comme promis érigé une statue d’Alayna dans les Quintes Tours. Mais globalement, il ne pleurait plus. S’énervait, s’agaçait, vrombissait, plutôt. Et sous les effets de l’alcool, toujours.
Quand la pièce se termina, il applaudit un peu, appréciant la justesse des mots et le chantant des vers. Puis se détourna de la scène improvisée qui se vidait, pour retourner à sa boisson. Dans son godet, le vin avait tiédi mais il ne s’en offusqua pas, portant tout de même la coupe à ses lèvres. Il arrêta son geste quand quelqu’un s’approcha, un jeune homme de son âge peut-être, le visage bien fait, tout à fait charmant, et un sourire doux aux lèvres.
Nymeros balaya vaguement ses traits du regard, et crispa un rictus à ses lippes asséchées par le vent. Si la mixité de la population de Braavos ne l’aide pas à définir l’origine de son interlocuteur, il reconnut dans sa voix un accent de la Baie des Serfs, mais son esprit, rendu nébuleux par l’alcool, l’empêcha d’en définir précisément la provenance. Une seule chose était sûre, il n’était pas Braavien. Dans son sourire raide, Nymeros lorgna sur le verre de l’inconnu.
— C’est un peu triste de boire du persiâcre, souffla-t-il.
Il leva un sourcil gouailleur, comment pouvait-on en boire ? Même dans ses pires périodes, il peinait à apprécier cette liqueur. Enfin, il porta sa coupe à ses lèvres et le vin myrien mordit sa langue en l’enrobant de son piquant. Ses lèvres se pincèrent, à peine perceptiblement, avant qu’il ne repose calmement ses yeux azurs sur l’étranger. Il prit ce qu’il appelait son ton de capitaine, élevant son ténor dans un accent plus clair que le rauque braavien, la voix plus claire – comme quand il lançait ses ordres sur le pont, sans crier pour autant.
— Mieux vaut se noyer dans un verre que dans la Mer Fumeuse, non ?
Aussitôt eut-il prononcé cette phrase qu’il se renfrogna, rentrant un peu la tête dans les épaules et reportant ses yeux éteints sur l’autre côté du comptoir. Il sourit de sa propre bêtise dans son verre – si les légendes autour de la Mer Fumeuse les peuplaient de monstres, celui qui régnait en maître dans son esprit était peut-être tout aussi à craindre. Le monstre de la mélancolie, ce mal silencieux, les meilleurs soigneurs Braaviens ne savaient le guérir. Ce n’était pas faute d’avoir essayé. Le temps, disaient-ils. Seul le temps pouvait le rétablir. Alors, en attendant que vienne cet espéré moment, Nymeros reprit une goulée.
*Se laehurlion īlon pirtir : Les visages que nous feignons
Quand la pièce se termina, il applaudit un peu, appréciant la justesse des mots et le chantant des vers. Puis se détourna de la scène improvisée qui se vidait, pour retourner à sa boisson. Dans son godet, le vin avait tiédi mais il ne s’en offusqua pas, portant tout de même la coupe à ses lèvres. Il arrêta son geste quand quelqu’un s’approcha, un jeune homme de son âge peut-être, le visage bien fait, tout à fait charmant, et un sourire doux aux lèvres.
Nymeros balaya vaguement ses traits du regard, et crispa un rictus à ses lippes asséchées par le vent. Si la mixité de la population de Braavos ne l’aide pas à définir l’origine de son interlocuteur, il reconnut dans sa voix un accent de la Baie des Serfs, mais son esprit, rendu nébuleux par l’alcool, l’empêcha d’en définir précisément la provenance. Une seule chose était sûre, il n’était pas Braavien. Dans son sourire raide, Nymeros lorgna sur le verre de l’inconnu.
— C’est un peu triste de boire du persiâcre, souffla-t-il.
Il leva un sourcil gouailleur, comment pouvait-on en boire ? Même dans ses pires périodes, il peinait à apprécier cette liqueur. Enfin, il porta sa coupe à ses lèvres et le vin myrien mordit sa langue en l’enrobant de son piquant. Ses lèvres se pincèrent, à peine perceptiblement, avant qu’il ne repose calmement ses yeux azurs sur l’étranger. Il prit ce qu’il appelait son ton de capitaine, élevant son ténor dans un accent plus clair que le rauque braavien, la voix plus claire – comme quand il lançait ses ordres sur le pont, sans crier pour autant.
— Mieux vaut se noyer dans un verre que dans la Mer Fumeuse, non ?
Aussitôt eut-il prononcé cette phrase qu’il se renfrogna, rentrant un peu la tête dans les épaules et reportant ses yeux éteints sur l’autre côté du comptoir. Il sourit de sa propre bêtise dans son verre – si les légendes autour de la Mer Fumeuse les peuplaient de monstres, celui qui régnait en maître dans son esprit était peut-être tout aussi à craindre. Le monstre de la mélancolie, ce mal silencieux, les meilleurs soigneurs Braaviens ne savaient le guérir. Ce n’était pas faute d’avoir essayé. Le temps, disaient-ils. Seul le temps pouvait le rétablir. Alors, en attendant que vienne cet espéré moment, Nymeros reprit une goulée.
*Se laehurlion īlon pirtir : Les visages que nous feignons
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Autres visages : Megalis Farman | Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
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Titres : Capitaine-marchand de l'Astucieux, Héritier de la famille Antaryon
Âge : 28 ans
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Localisation : Pentos (lune 4)
Nymeros Antaryon
Dārilaros hen Brāvos
An 301
Lune 4, Semaine 2, Jour 2
ft. Nymeros Antaryon
Se laehurlion īlon pirtir
Dans d’autres circonstances, ce braavien bien habillé, perdu dans les tréfonds du port des chiffonniers et l’esprit bien enivré, constitue la proie parfaite. Un homme qu’il est facile de berner et de détrousser sans prendre le moins risque, à condition de faire attention aux regards extérieurs. Un sourire, un rapprochement maladroit, et la bourse disparaît entre les mains habiles de Sariel. Ou alors, il l’attire vers un étal de jeux de hasard, ou lui propose de jouer aux cartes, et là, il le dépouille. Aucune difficulté, aucun danger. L’idée caresse l’esprit de Sariel, mais la voix tranchante de Corban se rappelle à lui. Il y a des limites à ne dépasser. Des limites à s’imposer. Pour l’heure, faute d’argent, le Bateau guignol est devenu son refuge. Il loue une chambre à l’étage de manière constante pour ne pas dormir à la rue, et il conserve ses précieuses économies pour d’autres sujets. Et surtout, il s’abstient de délester la clientèle de la taverne avec ses subterfuges pour éviter tout ennui. Il ne tient pas à perdre son logement.
Alors, la tête posée dans sa main, le coude sur le comptoir, Sariel oublie ses plans de détrousser ce braavien trop bien habillé pour le port des chiffonniers. Il se contente de sourire, toujours très doux, et de boire une gorgée de persiâcre. Son sourire se teinte finalement d’amusement à la remarque du braavien, qui a décidé de ne pas le chasser et d’apprécier sa compagnie pour quelques amusements.
— Question d’habitude.
Son sourire ne le lâche pas, tandis qu’il braque son regard sur le braavien, presque en un défi de se laisser tenter par le persiâcre plutôt que par le vin. La liqueur lui rappelle bien des souvenirs de Meereen. D’abord une récompense rare, presque précieuse, à la suite de ses combats remportés avec brio. Le laniste lui offrait un verre en récompense, un encouragement à persévérer sur cette voie, et au début, Sariel grimaçait longuement lorsqu’il buvait le persiâcre. Puis l’habitude, la boisson habituelle auprès du magistrat. Son maître, puis son employeur, ne l’a jamais négligé et souvent a-t-il mangé à sa table.
Une époque lointaine, partie dans les cendres des feux dragons. Une époque plus simple, aussi.
Heureusement pour lui, l’homme alcoolisé s’exprime dans un braavien clair, qui sonne comme un ordre claquant, mais Sariel ne lui en tient pas rigueur. Au moins, il le comprend, ce qui n’était pas gagné avec un homme déjà enivré. Peut-être que son accent prononcé l’a poussé à faire cet effort ? Au Bateau guignol, les habitués qu’il côtoie lui ont souvent fait la remarque, et se sont amusés à deviner la ville dont il provient.
— Mieux vaut profiter d’une compagnie agréable.
La Mer Fumeuse offre des dangers palpables, difficile à ignorer quand on les voit devant soi. Par chance, Sariel n’a jamais eu besoin de se hasarder sur cette mer, mais il a entendu quelques récits au port de Meereen. Des récits à vous glacer les sangs, et qui vous font dire que votre situation n’est peut-être pas si mal. Pour autant, le verre de vin ouvre la voie à des dangers plus retors, plus perfides. Ils se faufilent dans les ombres sans que personne ne les voie, et ils sont si faciles à ignorer. A sous-estimer. Pourtant, même un aveugle verrait la peine dans les yeux azur du braavien.
Alors, la tête posée dans sa main, le coude sur le comptoir, Sariel oublie ses plans de détrousser ce braavien trop bien habillé pour le port des chiffonniers. Il se contente de sourire, toujours très doux, et de boire une gorgée de persiâcre. Son sourire se teinte finalement d’amusement à la remarque du braavien, qui a décidé de ne pas le chasser et d’apprécier sa compagnie pour quelques amusements.
— Question d’habitude.
Son sourire ne le lâche pas, tandis qu’il braque son regard sur le braavien, presque en un défi de se laisser tenter par le persiâcre plutôt que par le vin. La liqueur lui rappelle bien des souvenirs de Meereen. D’abord une récompense rare, presque précieuse, à la suite de ses combats remportés avec brio. Le laniste lui offrait un verre en récompense, un encouragement à persévérer sur cette voie, et au début, Sariel grimaçait longuement lorsqu’il buvait le persiâcre. Puis l’habitude, la boisson habituelle auprès du magistrat. Son maître, puis son employeur, ne l’a jamais négligé et souvent a-t-il mangé à sa table.
Une époque lointaine, partie dans les cendres des feux dragons. Une époque plus simple, aussi.
Heureusement pour lui, l’homme alcoolisé s’exprime dans un braavien clair, qui sonne comme un ordre claquant, mais Sariel ne lui en tient pas rigueur. Au moins, il le comprend, ce qui n’était pas gagné avec un homme déjà enivré. Peut-être que son accent prononcé l’a poussé à faire cet effort ? Au Bateau guignol, les habitués qu’il côtoie lui ont souvent fait la remarque, et se sont amusés à deviner la ville dont il provient.
— Mieux vaut profiter d’une compagnie agréable.
La Mer Fumeuse offre des dangers palpables, difficile à ignorer quand on les voit devant soi. Par chance, Sariel n’a jamais eu besoin de se hasarder sur cette mer, mais il a entendu quelques récits au port de Meereen. Des récits à vous glacer les sangs, et qui vous font dire que votre situation n’est peut-être pas si mal. Pour autant, le verre de vin ouvre la voie à des dangers plus retors, plus perfides. Ils se faufilent dans les ombres sans que personne ne les voie, et ils sont si faciles à ignorer. A sous-estimer. Pourtant, même un aveugle verrait la peine dans les yeux azur du braavien.
Invité
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Se laehurlion īlon pirtir
—ft. Sariel—
Nymeros termina son verre rapidement. Trop, sans doute. Et ce qui ne devait être qu’un verre devint deux verres tandis qu’il appelait d’un ténor trouble l’aubergiste. Celui-ci face à lui, le Braavien hésita. Il balaya les lieux du regard, plissa les yeux sur le verre de son compagnon improvisé, et sourit en coin – il demanda un persiâcre. Le verre servi, quelques pièces posées dans la paume du patron, Nymeros leva légèrement son verre vers l’homme à l’accent étranger.
— À l’habitude, alors.
Il plongea ses lèvres dans le verre et l’acide du jus de kaki lui picota la langue. Il la tira légèrement dans une expression écœurée.
— C’était une très mauvaise idée, reprit-il dans un bref rire.
Il se sentit bête, un instant, de se laisser influencer par un parfait inconnu. L’observant d’abord du coin de l’œil, il tourna pleinement la tête vers lui.
— Et quel est le nom de cette compagnie agréable ?
Un sourire, plus chaleureux mais toujours teinté de nostalgie, creusa ses lèvres. L’étranger avait raison en ce point, et Nymeros le savait très bien : boire était un problème, le faire seul était pire encore. Ce n’était pas ainsi qu’il expierait toute sa peine. Il se concentra en ressassant la voix du jeune homme à son côté et, passant une main sur son visage pour réveiller son esprit dispersé, il tenta de deviner d’où il pouvait bien venir…
— Meereen, prononça-t-il à voix haute après de longues secondes à se creuser la tête. Il tourna encore la tête vers lui. Vous venez de Meereen, c’est bien cela ?
*Se laehurlion īlon pirtir : Les visages que nous feignons
— À l’habitude, alors.
Il plongea ses lèvres dans le verre et l’acide du jus de kaki lui picota la langue. Il la tira légèrement dans une expression écœurée.
— C’était une très mauvaise idée, reprit-il dans un bref rire.
Il se sentit bête, un instant, de se laisser influencer par un parfait inconnu. L’observant d’abord du coin de l’œil, il tourna pleinement la tête vers lui.
— Et quel est le nom de cette compagnie agréable ?
Un sourire, plus chaleureux mais toujours teinté de nostalgie, creusa ses lèvres. L’étranger avait raison en ce point, et Nymeros le savait très bien : boire était un problème, le faire seul était pire encore. Ce n’était pas ainsi qu’il expierait toute sa peine. Il se concentra en ressassant la voix du jeune homme à son côté et, passant une main sur son visage pour réveiller son esprit dispersé, il tenta de deviner d’où il pouvait bien venir…
— Meereen, prononça-t-il à voix haute après de longues secondes à se creuser la tête. Il tourna encore la tête vers lui. Vous venez de Meereen, c’est bien cela ?
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ft. Nymeros Antaryon
Se laehurlion īlon pirtir
Quelle peine corrode donc le cœur du braavien pour qu’il s’adonne ainsi à l’oubli enivré ? Une perte lourde, qui lui grève le cœur, qui lui laisse croire que plus rien n’a de saveur. Sariel le contemple alors d’un regard doux, presque empli de compassion ; il ne le connaît pas, mais qu’importe. Il a toujours été comme ça. Une éponge à sentiments, la main sur le cœur, une envie d’aider qui le démange parfois, alors qu’il devrait simplement tourner les talons et se préoccuper de ses propres affaires. Il le sait pourtant. Il s’attirera tôt ou tard des ennuis, à agir de la sorte. Il s’intéressera à la mauvaise personne, celle qui l’entraînera dans ses problèmes plus dangereux encore que les sables mouvants du Désert Rouge. Il le sait, mais ne corrige guère son comportement. C’est plus fort que lui, et tant pis, le vieux Corban lui fera la leçon une fois de plus.
Un sourire amusé étire ses lèvres alors que le braavien se hasarde à commander un persiâcre à son tour, sans pour autant en apprécier la saveur. Sa grimace n’échappa pas à Sariel, qui boit une gorgée de son propre verre comme si de rien n’était. L’acidité du kaki lui racle la gorge, mais l’habitude prend le pas, et il ne sourcille pas. Cette acidité lui rappelle une vie désormais lointaine, des gestes et des paroles à maîtriser pour naviguer en eaux troubles. Il s’imagine de nouveau dans les arènes de Meereen, avec la foule qui scande son surnom pour l’encourager. Encore une fois, il a démontré toute la puissance de son agilité, au détriment de sa force peu développée - moins que celle des autres combattants, tout du moins.
— Les saveurs vous sont seulement étrangères. Il faut savoir se laisser tenter par l’exotisme.
Joueur, il agite son verre devant lui, avant d’en boire une autre gorgée. Il se plaît à ainsi défier gentiment le braavien, à l’arracher à ses pensées lugubres aussi ; et qui sait, peut-être le détacher de l’alcool pour quelques heures. “Tu t’mêles encore de c’qui t’regarde pas, Sarie.” La voix de Corban tonne au milieu de ses pensées, comme un rappel des limites à ne pas franchir, alors qu’il ne s’en préoccupe guère. Sariel a passé l’âge d’agir en se souciant de respecter les lois imposées par autrui.
Le sourire du braavien se fait soudain chaleureux, et Sariel se laisse porter par une sincérité charmeuse.
— Sarie.
Toujours porté par l’habitude de ne plus confier son nom complet, il laisse tomber le l, un souvenir aussi de sa tendre jumelle. Pourtant, avec un surnom comme “Sarie”, le retrouver n’est guère compliqué ; ce n’est pas comme si son prénom change du tout au tout. Mais au fond, cela lui suffit.
— Et je peux savoir à qui profite mon agréable compagnie ?
Son braavien haché, tant dans son accent que par ses fautes, ne paraît pas déranger le braavien, qui le comprend sans peine, et qui réussit même à deviner son origine. Sariel hausse un sourcil surpris, même s’il se garde bien d’avouer qu’il n’est pas originaire de Meereen. Toutefois, pour les habitants de Braavos, il n’est qu’un ancien esclave de Meereen, sans autre passé connu. Et cela lui suffit bien.
— Vous avez vu juste, derrière son verre de persiâcre, il sourit une fois de plus. Je suis arrivé à Braavos il y a à peine deux lunes.
Un sourire amusé étire ses lèvres alors que le braavien se hasarde à commander un persiâcre à son tour, sans pour autant en apprécier la saveur. Sa grimace n’échappa pas à Sariel, qui boit une gorgée de son propre verre comme si de rien n’était. L’acidité du kaki lui racle la gorge, mais l’habitude prend le pas, et il ne sourcille pas. Cette acidité lui rappelle une vie désormais lointaine, des gestes et des paroles à maîtriser pour naviguer en eaux troubles. Il s’imagine de nouveau dans les arènes de Meereen, avec la foule qui scande son surnom pour l’encourager. Encore une fois, il a démontré toute la puissance de son agilité, au détriment de sa force peu développée - moins que celle des autres combattants, tout du moins.
— Les saveurs vous sont seulement étrangères. Il faut savoir se laisser tenter par l’exotisme.
Joueur, il agite son verre devant lui, avant d’en boire une autre gorgée. Il se plaît à ainsi défier gentiment le braavien, à l’arracher à ses pensées lugubres aussi ; et qui sait, peut-être le détacher de l’alcool pour quelques heures. “Tu t’mêles encore de c’qui t’regarde pas, Sarie.” La voix de Corban tonne au milieu de ses pensées, comme un rappel des limites à ne pas franchir, alors qu’il ne s’en préoccupe guère. Sariel a passé l’âge d’agir en se souciant de respecter les lois imposées par autrui.
Le sourire du braavien se fait soudain chaleureux, et Sariel se laisse porter par une sincérité charmeuse.
— Sarie.
Toujours porté par l’habitude de ne plus confier son nom complet, il laisse tomber le l, un souvenir aussi de sa tendre jumelle. Pourtant, avec un surnom comme “Sarie”, le retrouver n’est guère compliqué ; ce n’est pas comme si son prénom change du tout au tout. Mais au fond, cela lui suffit.
— Et je peux savoir à qui profite mon agréable compagnie ?
Son braavien haché, tant dans son accent que par ses fautes, ne paraît pas déranger le braavien, qui le comprend sans peine, et qui réussit même à deviner son origine. Sariel hausse un sourcil surpris, même s’il se garde bien d’avouer qu’il n’est pas originaire de Meereen. Toutefois, pour les habitants de Braavos, il n’est qu’un ancien esclave de Meereen, sans autre passé connu. Et cela lui suffit bien.
— Vous avez vu juste, derrière son verre de persiâcre, il sourit une fois de plus. Je suis arrivé à Braavos il y a à peine deux lunes.
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—ft. Sariel—
Lorsque l’autre agita son verre devant lui, l’air joueur, Nymeros hésita quelques instants. Il laissa les secondes s’égrainer dans un temps d’indécision. Tentait-il de le réconforter, ou seulement de lui être agréable ? Le temps s’étira tandis que le Braavien lui cherchait des raisons. Qu’avait-il à gagner à vouloir l’aider ? Il n’éprouvait nulle méfiance, pas de réel doute quant à la seule bonté de sa personne, mais toutefois – pourquoi ? Ses yeux azurs se reposèrent sur lui, il cilla un peu. Se laissa gagner par la contagion de son sourire.
— Croyez bien que je suis très familier de l’exotisme… Il passa sa langue sur sa lèvre supérieure, elle avait gardé le goût du persiâcre. Mais celui-ci n’est pas mon favori. Le poivré de Myr, les crus dorniens… Ou encore, oh, les ambrés d’Été.
Une véritable appréciation gagna sa bouche pour en dévoiler les dents, rien qu’en y pensant. Comme le monde était beau et plein de délices. Il en était si plein que Nymeros peinait à faire des choix : il aimait la lueur des Sept comme il aimait la chaleur de R’hllor, il avait sa place dans chaque port du monde et s’attachait à apprécier avec une parité parfaite chaque chose. Mais il ne pouvait pas tout aimer, bien sûr. Alors, il y avait le persiâcre. Et si Nymeros chérissait chacun de ses voyages, il devait admettre que ceux vers Yunkaï et Tolos étaient ceux qui le passionnaient le moins.
Sarie, c’était ainsi que se nommait l’étranger plein de gentillesse. Le Braavien répéta son nom d’un murmure pour l’imprimer à son esprit voilé, puis hocha la tête. Un rire franc lui échappa lorsque Sarie lui demanda son nom en retour, d’une façon gavroche qui lui plut.
— Nymeros, répondit-il seulement.
Il entrouvrit la bouche pour lui donner son patronyme, mais se rappela à son état : ivre, sur le port du Chiffonnier… Mieux valait que sa présence ici ne s’ébruite pas trop car, si elle parvenait aux oreilles de Belicho, celui-ci lui en tiendrait certainement rigueur. Alors Nymeros referma la bouche sans prononcer un mot de plus – il n’était que Nymeros. Pas de Antaryon ou d’honneur familial, juste Nymeros. Le malheureux et le veuf qui s’accordait un instant de répit, une seconde de sourire.
Il expira doucement avant de reprendre une gorgée de persiâcre. Eut une pensée vers Alayna. Trinqua pour elle, mentalement.
Sarie reprit, de son braavien dissonant derrière l’accent de Meereen : il lui confirma par ailleurs qu’il y avait vécu, sans préciser s’il en venait. Le Renard se para d’un nouveau sourire, il leva un sourcil curieux en regardant celui qui lui tenait compagnie. Il détailla longuement ses traits, son nez arqué qui lui donnait du caractère, la barbe qui laissait deviner une mâchoire marquée, et les cheveux bruns qui retombaient contre sa nuque. Nymeros lui trouva le visage d’un poète.
— Braavos vous plaît, alors ? demanda-t-il d’un souffle. Vous avez donc dû assister à la libération de Meereen par la Reine des Dragons.
Dans sa voix chantante, il y avait une pointe d’amertume, comme un soupçon de défiance. Pas envers lui, mais envers cette Targaryen qui charriait sur son passage des flammes destructrices. Pensait-elle les éteindre en libérant tant d’esclaves ? Pensait-elle que libérer la Baie des Serfs tout en en sacrifiant les Maîtres ferait d’elle une bienfaitrice ? En bon Braavien, Nymeros condamnait fermement l’esclavage. Mais chez lui comme chez ses pairs, le souvenir du règne des dragons était comme une ombre noire – une erreur du passé à ne jamais reproduire.
— Croyez bien que je suis très familier de l’exotisme… Il passa sa langue sur sa lèvre supérieure, elle avait gardé le goût du persiâcre. Mais celui-ci n’est pas mon favori. Le poivré de Myr, les crus dorniens… Ou encore, oh, les ambrés d’Été.
Une véritable appréciation gagna sa bouche pour en dévoiler les dents, rien qu’en y pensant. Comme le monde était beau et plein de délices. Il en était si plein que Nymeros peinait à faire des choix : il aimait la lueur des Sept comme il aimait la chaleur de R’hllor, il avait sa place dans chaque port du monde et s’attachait à apprécier avec une parité parfaite chaque chose. Mais il ne pouvait pas tout aimer, bien sûr. Alors, il y avait le persiâcre. Et si Nymeros chérissait chacun de ses voyages, il devait admettre que ceux vers Yunkaï et Tolos étaient ceux qui le passionnaient le moins.
Sarie, c’était ainsi que se nommait l’étranger plein de gentillesse. Le Braavien répéta son nom d’un murmure pour l’imprimer à son esprit voilé, puis hocha la tête. Un rire franc lui échappa lorsque Sarie lui demanda son nom en retour, d’une façon gavroche qui lui plut.
— Nymeros, répondit-il seulement.
Il entrouvrit la bouche pour lui donner son patronyme, mais se rappela à son état : ivre, sur le port du Chiffonnier… Mieux valait que sa présence ici ne s’ébruite pas trop car, si elle parvenait aux oreilles de Belicho, celui-ci lui en tiendrait certainement rigueur. Alors Nymeros referma la bouche sans prononcer un mot de plus – il n’était que Nymeros. Pas de Antaryon ou d’honneur familial, juste Nymeros. Le malheureux et le veuf qui s’accordait un instant de répit, une seconde de sourire.
Il expira doucement avant de reprendre une gorgée de persiâcre. Eut une pensée vers Alayna. Trinqua pour elle, mentalement.
Sarie reprit, de son braavien dissonant derrière l’accent de Meereen : il lui confirma par ailleurs qu’il y avait vécu, sans préciser s’il en venait. Le Renard se para d’un nouveau sourire, il leva un sourcil curieux en regardant celui qui lui tenait compagnie. Il détailla longuement ses traits, son nez arqué qui lui donnait du caractère, la barbe qui laissait deviner une mâchoire marquée, et les cheveux bruns qui retombaient contre sa nuque. Nymeros lui trouva le visage d’un poète.
— Braavos vous plaît, alors ? demanda-t-il d’un souffle. Vous avez donc dû assister à la libération de Meereen par la Reine des Dragons.
Dans sa voix chantante, il y avait une pointe d’amertume, comme un soupçon de défiance. Pas envers lui, mais envers cette Targaryen qui charriait sur son passage des flammes destructrices. Pensait-elle les éteindre en libérant tant d’esclaves ? Pensait-elle que libérer la Baie des Serfs tout en en sacrifiant les Maîtres ferait d’elle une bienfaitrice ? En bon Braavien, Nymeros condamnait fermement l’esclavage. Mais chez lui comme chez ses pairs, le souvenir du règne des dragons était comme une ombre noire – une erreur du passé à ne jamais reproduire.
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Autres visages : Megalis Farman | Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
Pseudo : Achéris
Messages : 252
Honneurs : 1796
Gif :
Titres : Capitaine-marchand de l'Astucieux, Héritier de la famille Antaryon
Âge : 28 ans
Situation maritale : Fiancé à Visenya Vhassar ❖ Veuf d'Alayna Terys
Localisation : Pentos (lune 4)
Nymeros Antaryon
Dārilaros hen Brāvos
An 301
Lune 4, Semaine 2, Jour 2
ft. Nymeros Antaryon
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Un sourire aimable derrière un verre ; que demander de plus ? Sariel se contente de peu. Il a appris à profiter de l’instant présent, à chasser la nervosité et les angoisses quant à l’avenir. Il aura tout lieu d’y réfléchir plus tard, quand il l’aura décidé - s’il le décide un jour. Pour l’heure, il fait sa vie à Braavos sans se soucier du lendemain, des rêves plein la tête qu’il accomplira peut-être, ou non. Il profite de ce verre de persiâcre, de son amertume qui lui pique la langue, et surtout, de la présence du braavien à ses côtés. Aller de l’avant. Vivre sans regrets. Sariel s’y efforce jour après jour, malgré la peine qui grève son cœur. Il refuse toutefois de lui donner voix.
Son sourire s’étire alors que le braavien met des noms sur l’exotisme dont il a l’habitude. Les alcools westerosi laissent Sariel de marbre, mais il approuve la mention des ambrés d’Été. Il n’a eu l’occasion d’y goûter qu’une seule fois, un cadeau du magistrat lors du mariage de sa fille, mais il se souvient encore de cette saveur si particulière.
Avant de rejoindre Braavos, il a d’ailleurs songé à visiter les Îles d’Été, voire de s’y installer pour débuter sa nouvelle, avant de se rappeler les galères d’esclaves qui amarraient à Meereen pour vendre leur “marchandise”. Des femmes, des hommes, des enfants… Des gens de tous horizons en provenance des Îles d’Été, vendus comme du bétail sur le port de Meereen. Briseuse de chaînes ou non, Sariel n’accorde aucune confiance à Daenerys du Typhon, alors il a préféré opter pour une destination moins délicate.
— Vous avez déjà essayé le vinsonge de Qarth ?
Il n’était pas rare d’en trouver sur les tables de Meereen, et Sariel a déjà eu l’occasion d’en boire à plusieurs reprises, bien qu’il préfère le persiâcre. Le vinsonge lui donne mal à la tête trop rapidement pour qu’il l’apprécie réellement.
Toujours avec un sourire, il prend note du prénom du braavien qui lui tient compagnie, pour l’oublier presque dans la foulée. Il réprime un rire nerveux alors qu’il essaie de s’en rappeler - pourquoi les braaviens ont-ils des noms aussi compliqués ? Il a cru naïvement qu’il retiendrait davantage leurs noms que ceux des meereeniens, mais au moins, à Meereen, il maîtrise la langue locale.
Nym. L’autre homme s’appelle Nym quelque chose, alors autant retenir Nym, tout simplement.
Son sourire se suspend toutefois à la mention de Daenerys du Typhon. La libération de Meereen ; c’est comme ça que cette étrangère appelle sa conquête. La destruction du joug de l’esclavage, de la culture meereenienne, sans se soucier un instant des mœurs locales, trop focalisées sur ses propres valeurs. Elle a détruit plus de vies qu’elle n’en a sauvées, même si elle persiste à se voiler la face et à gouverner une ville dont elle ne connaît rien.
Mais Sariel est à Braavos, dans une cité libre réputée pour son opposition ferme à l’esclavage, et où son opinion ne sera sans doute pas bien vue, comme elle n’était pas bien vue par tous les anciens esclaves qui acclament “Mhysa”. Il remarque bien une émotion singulière dans la voix de Nym, mais son braavien est trop précaire pour qu’il l’interprète correctement.
Alors son regard se voile un instant, perdu dans les souvenirs de son autre vie, avant que son sourire ne se ravive d’un éclat lumineux.
— Je n’ai pas été concerné directement.
Pas un mensonge ; seulement une demi-vérité. Sariel ne s’est pas impliqué dans cette révolte. Il est resté aux côtés du magistrat tout du loin, et son maître n’a jamais douté de lui non plus.
— J’ai quitté la ville peu de temps après, et si beaucoup d’esclaves l’acclament, d’autres regrettent leur libération.
Ils vivaient mieux esclaves que libres, dans la misère et sans emploi. Les mots lui brûlent les lèvres, mais Sariel les contient. Il ne connaît pas Nym, pas plus que son opinion sur la question. Alors il préfère changer de sujet.
— Mais Braavos est une ville très accueillante. J’ai bien fait de venir ici.
Aussi charmeur que joueur, il glisse un regard appréciateur sur Nym, tandis qu’il boit une nouvelle gorgée de persiâcre. Sans nul doute, il apprécie les rencontres qu’il fait à Braavos.
Son sourire s’étire alors que le braavien met des noms sur l’exotisme dont il a l’habitude. Les alcools westerosi laissent Sariel de marbre, mais il approuve la mention des ambrés d’Été. Il n’a eu l’occasion d’y goûter qu’une seule fois, un cadeau du magistrat lors du mariage de sa fille, mais il se souvient encore de cette saveur si particulière.
Avant de rejoindre Braavos, il a d’ailleurs songé à visiter les Îles d’Été, voire de s’y installer pour débuter sa nouvelle, avant de se rappeler les galères d’esclaves qui amarraient à Meereen pour vendre leur “marchandise”. Des femmes, des hommes, des enfants… Des gens de tous horizons en provenance des Îles d’Été, vendus comme du bétail sur le port de Meereen. Briseuse de chaînes ou non, Sariel n’accorde aucune confiance à Daenerys du Typhon, alors il a préféré opter pour une destination moins délicate.
— Vous avez déjà essayé le vinsonge de Qarth ?
Il n’était pas rare d’en trouver sur les tables de Meereen, et Sariel a déjà eu l’occasion d’en boire à plusieurs reprises, bien qu’il préfère le persiâcre. Le vinsonge lui donne mal à la tête trop rapidement pour qu’il l’apprécie réellement.
Toujours avec un sourire, il prend note du prénom du braavien qui lui tient compagnie, pour l’oublier presque dans la foulée. Il réprime un rire nerveux alors qu’il essaie de s’en rappeler - pourquoi les braaviens ont-ils des noms aussi compliqués ? Il a cru naïvement qu’il retiendrait davantage leurs noms que ceux des meereeniens, mais au moins, à Meereen, il maîtrise la langue locale.
Nym. L’autre homme s’appelle Nym quelque chose, alors autant retenir Nym, tout simplement.
Son sourire se suspend toutefois à la mention de Daenerys du Typhon. La libération de Meereen ; c’est comme ça que cette étrangère appelle sa conquête. La destruction du joug de l’esclavage, de la culture meereenienne, sans se soucier un instant des mœurs locales, trop focalisées sur ses propres valeurs. Elle a détruit plus de vies qu’elle n’en a sauvées, même si elle persiste à se voiler la face et à gouverner une ville dont elle ne connaît rien.
Mais Sariel est à Braavos, dans une cité libre réputée pour son opposition ferme à l’esclavage, et où son opinion ne sera sans doute pas bien vue, comme elle n’était pas bien vue par tous les anciens esclaves qui acclament “Mhysa”. Il remarque bien une émotion singulière dans la voix de Nym, mais son braavien est trop précaire pour qu’il l’interprète correctement.
Alors son regard se voile un instant, perdu dans les souvenirs de son autre vie, avant que son sourire ne se ravive d’un éclat lumineux.
— Je n’ai pas été concerné directement.
Pas un mensonge ; seulement une demi-vérité. Sariel ne s’est pas impliqué dans cette révolte. Il est resté aux côtés du magistrat tout du loin, et son maître n’a jamais douté de lui non plus.
— J’ai quitté la ville peu de temps après, et si beaucoup d’esclaves l’acclament, d’autres regrettent leur libération.
Ils vivaient mieux esclaves que libres, dans la misère et sans emploi. Les mots lui brûlent les lèvres, mais Sariel les contient. Il ne connaît pas Nym, pas plus que son opinion sur la question. Alors il préfère changer de sujet.
— Mais Braavos est une ville très accueillante. J’ai bien fait de venir ici.
Aussi charmeur que joueur, il glisse un regard appréciateur sur Nym, tandis qu’il boit une nouvelle gorgée de persiâcre. Sans nul doute, il apprécie les rencontres qu’il fait à Braavos.
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—ft. Sariel—
Nymeros leva un sourcil à l’évocation du vinsonge. Il avait goûté bien des choses – celle-ci, jamais. Il savait qu’on l’utilisait en médecine pour des blessures ne nécessitant pas de lait de pavot, mais ignorait qu’on le consommait par pur plaisir. C’était peut-être au final ce qui raccrochait le Renard à la vie : la multitude de possibilités que le monde avait à offrir. Des découvertes, partout et tout le temps, et des rencontres, intéressantes et enrichissantes. Il se gavait de tout cela avec une passion sans égal – la mer pour amante, disait-il souvent. Alors, il fronça à peine les sourcils, sans se départir de son aimable sourire. Penchant un peu son visage vers le supposé meereenien.
— Jamais. Mais n’est-ce pas un remède ?
Il s’intrigua sincèrement. L’homme face à lui avait-il quelques problèmes d’addiction, comme lui-même en avait avec l’alcool ? Peut-être, ou non, Nymeros ne l’en jugerait pas. Mais il était curieux d’apprendre, de toujours découvrir plus.
Le sujet dévia sur Daenerys, reine de Meereen. Le Braavien, qui ne soutenait ni l’esclavagisme ni la Mère des Dragons, observa curieusement Sarie. Il vit un voile tomber sur son regard un instant, puis de nouveau la lumière. Il éluda, et le Renard ne lui en tint pas rigueur. Ils ne se connaissaient pas, pourquoi irait-il lui raconter sa vie et ses peines ? Rien ne l’y contraignait et Nymeros n’insista pas en ce sens. Il n’était pas un tyran, pas plus qu’il n’était un guerrier.
Il se permit une simple réflexion pour appuyer les propos de son interlocuteur.
— La libération si soudaine des esclaves a dû faire beaucoup de sans-abris, regretta-t-il. On ne détruit pas un tel système du jour au lendemain.
Braavien de nom, de sang, de cœur, il abhorrait l’esclavage. Mais il tentait de rester lucide sur la question : voilà des siècles et des millénaires que des hommes, femmes, enfants, vivaient enchaînés à un puissant – briser leurs chaînes de façon si subite ne pouvait que faire s’effondrer leur monde, sans possibilité d’en reconstruire un autre. À regret, et bien qu’il n’en dise rien, Nymeros songea qu’il aurait préféré ces personnes esclaves mais bien traitées et logées qu’hommes libres et crevant la faim dans la rue.
S’il l’avait pu – oh s’il l’avait pu – il les aurait tous faits entrer au Palais du Seigneur de la Mer. Il les aurait gavés de mille et un mets, les aurait vêtus, logés, aidés, jusqu’à pouvoir les laisser ressortir tête haute et libres d’un avenir meilleur. Pas les jeter en pâture à un monde de loups affamés. Qui pouvait savoir quel malheur les attendait, maintenant qu’ils hantaient les rues sans rien à faire ? Sa gorge se serra à cette pensée, sincèrement attristé par leur sort. Il cilla pour reprendre ses esprits et se départir de cette peine qui lui revenait.
Il but une gorgée et plissa le nez. Puis reprit un sourire plus naturel en croisant le regard de Sarie.
— Bienvenue à Braavos, alors, dit-il la voix pleine de chaleur. Peut-être suis-je devenu chauvin, mais vous ne pouviez mieux tomber.
Son regard embrassa la salle. Les gens buvaient, chantaient, étaient heureux. Il reprit, le sourire joyeux percé de mélancolie, ses yeux brillants et sa voix à peine émue :
— Vous êtes au plus bel endroit du monde. Puis il reposa ses yeux sur le jeune homme. Sa voix soudain plus gaie, il lança avant même d'y penser : Besoin d'un guide expérimenté ?
— Jamais. Mais n’est-ce pas un remède ?
Il s’intrigua sincèrement. L’homme face à lui avait-il quelques problèmes d’addiction, comme lui-même en avait avec l’alcool ? Peut-être, ou non, Nymeros ne l’en jugerait pas. Mais il était curieux d’apprendre, de toujours découvrir plus.
Le sujet dévia sur Daenerys, reine de Meereen. Le Braavien, qui ne soutenait ni l’esclavagisme ni la Mère des Dragons, observa curieusement Sarie. Il vit un voile tomber sur son regard un instant, puis de nouveau la lumière. Il éluda, et le Renard ne lui en tint pas rigueur. Ils ne se connaissaient pas, pourquoi irait-il lui raconter sa vie et ses peines ? Rien ne l’y contraignait et Nymeros n’insista pas en ce sens. Il n’était pas un tyran, pas plus qu’il n’était un guerrier.
Il se permit une simple réflexion pour appuyer les propos de son interlocuteur.
— La libération si soudaine des esclaves a dû faire beaucoup de sans-abris, regretta-t-il. On ne détruit pas un tel système du jour au lendemain.
Braavien de nom, de sang, de cœur, il abhorrait l’esclavage. Mais il tentait de rester lucide sur la question : voilà des siècles et des millénaires que des hommes, femmes, enfants, vivaient enchaînés à un puissant – briser leurs chaînes de façon si subite ne pouvait que faire s’effondrer leur monde, sans possibilité d’en reconstruire un autre. À regret, et bien qu’il n’en dise rien, Nymeros songea qu’il aurait préféré ces personnes esclaves mais bien traitées et logées qu’hommes libres et crevant la faim dans la rue.
S’il l’avait pu – oh s’il l’avait pu – il les aurait tous faits entrer au Palais du Seigneur de la Mer. Il les aurait gavés de mille et un mets, les aurait vêtus, logés, aidés, jusqu’à pouvoir les laisser ressortir tête haute et libres d’un avenir meilleur. Pas les jeter en pâture à un monde de loups affamés. Qui pouvait savoir quel malheur les attendait, maintenant qu’ils hantaient les rues sans rien à faire ? Sa gorge se serra à cette pensée, sincèrement attristé par leur sort. Il cilla pour reprendre ses esprits et se départir de cette peine qui lui revenait.
Il but une gorgée et plissa le nez. Puis reprit un sourire plus naturel en croisant le regard de Sarie.
— Bienvenue à Braavos, alors, dit-il la voix pleine de chaleur. Peut-être suis-je devenu chauvin, mais vous ne pouviez mieux tomber.
Son regard embrassa la salle. Les gens buvaient, chantaient, étaient heureux. Il reprit, le sourire joyeux percé de mélancolie, ses yeux brillants et sa voix à peine émue :
— Vous êtes au plus bel endroit du monde. Puis il reposa ses yeux sur le jeune homme. Sa voix soudain plus gaie, il lança avant même d'y penser : Besoin d'un guide expérimenté ?
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Nymeros Antaryon
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Lune 4, Semaine 2, Jour 2
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Sa question pique l’intérêt du braavien. Sariel le lit dans son regard. Il fouille dans ses souvenirs, ne s’en rappelle pas, puis s’intrigue à la mention de ce nom, “vinsonge”. Nym ne le connaît pas en tant qu’alcool de luxe des banquets fastueux du Pays de Ghis, ou de Qarth, mais plutôt en remède. Un somnifère léger, et surtout un remède contre les douleurs légères. Sariel en a souvent pris, du temps où il combattait dans les arènes. Son maître dépêchait un soigneur après ses combats pour s’assurer que son combattant fétiche soit toujours en état de se battre le plus rapidement possible. Avec la force de l’habitude, il a appris à en reconnaître le goût ; pratique quand une tierce personne malintentionnée cherche à le droguer à son insu.
— Le nom est le même, mais pas le contenu.
Toujours armé de son sourire, Sariel s’amuse quelque peu de l’ignorance du braavien. Sa curiosité lui plaît, peut-être plus que de raison, et il adore lui apporter quelques réponses pour le satisfaire - ou l’intriguer davantage.
Il se rapproche un peu de Nym, poussant sa chaise dans un grincement peu délicat.
— C’est une boisson de luxe, bue lors de festivités à Meereen. Les Grands Maîtres l’importaient directement de Qarth.
“Les Grands Maîtres”. Si l’un des esclaves affranchis adorateurs de Daenerys du Typhon l’entend parler, il s’en souviendra pendant des années. Plus personne n’est censé les appeler de la sorte, à présent qu’ils ont été destitués de leurs titres et de leurs richesses, pour ceux qui ont refusé de ployer le genou. D’autres ont seulement perdu leurs esclaves, assez intelligents pour faire profil bas afin de garder la vie. Et certains ont tenté de mener double jeu, à leurs dépens.
La réflexion de Nym ne l’aide pas à s’arracher à ses souvenirs, et cette fois, l’ombre qui voile ses yeux reste plus longtemps. Le magistrat a toujours été bon avec lui. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais la main ou le fouet levé. Toujours une place à sa table, un respect profond pour l’aide que Sariel lui apportait au quotidien. Sa libération lors de l’arrivée de Daenerys du Typhon n’a rien changé, si ce n’est une histoire de statut. Son quotidien n’a pas changé ; et n’aurait pas changé, si la reine de Meereen n’avait pas mis toute la famille du magistrat dans le même panier.
— Beaucoup sont morts, vous savez ? De faim et de soif.
Sous couvert de la liberté, cette femme a privé de foyers des milliers d’esclaves, et la plupart n’avait nulle part où aller. Sans le magistrat, Sariel aurait été dans le même cas de figure.
Toutefois, la grimace de Nym à sa nouvelle gorgée de persiâcre lui arrache un sourire aussi doux qu’amusé. Son regard se perd un instant dans les boucles brunes, sur la mâchoire marquée, cachée sous une barbe finement taillée, sans parler des perles bleues en guise d’yeux.
— Un guide expérimenté ? Il minaude derrière son sourire et son verre. Nym lui tend une perche des plus agréables pour une soirée. Avec plaisir. J’ai hâte d’en découvrir davantage.
Ses yeux glissent une nouvelle fois sur Nym, admirent ses courbes délicates, puis reviennent sur son visage. Il ne trouvera pas mieux pour chasser ses souvenirs de Meereen.
— Le nom est le même, mais pas le contenu.
Toujours armé de son sourire, Sariel s’amuse quelque peu de l’ignorance du braavien. Sa curiosité lui plaît, peut-être plus que de raison, et il adore lui apporter quelques réponses pour le satisfaire - ou l’intriguer davantage.
Il se rapproche un peu de Nym, poussant sa chaise dans un grincement peu délicat.
— C’est une boisson de luxe, bue lors de festivités à Meereen. Les Grands Maîtres l’importaient directement de Qarth.
“Les Grands Maîtres”. Si l’un des esclaves affranchis adorateurs de Daenerys du Typhon l’entend parler, il s’en souviendra pendant des années. Plus personne n’est censé les appeler de la sorte, à présent qu’ils ont été destitués de leurs titres et de leurs richesses, pour ceux qui ont refusé de ployer le genou. D’autres ont seulement perdu leurs esclaves, assez intelligents pour faire profil bas afin de garder la vie. Et certains ont tenté de mener double jeu, à leurs dépens.
La réflexion de Nym ne l’aide pas à s’arracher à ses souvenirs, et cette fois, l’ombre qui voile ses yeux reste plus longtemps. Le magistrat a toujours été bon avec lui. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais la main ou le fouet levé. Toujours une place à sa table, un respect profond pour l’aide que Sariel lui apportait au quotidien. Sa libération lors de l’arrivée de Daenerys du Typhon n’a rien changé, si ce n’est une histoire de statut. Son quotidien n’a pas changé ; et n’aurait pas changé, si la reine de Meereen n’avait pas mis toute la famille du magistrat dans le même panier.
— Beaucoup sont morts, vous savez ? De faim et de soif.
Sous couvert de la liberté, cette femme a privé de foyers des milliers d’esclaves, et la plupart n’avait nulle part où aller. Sans le magistrat, Sariel aurait été dans le même cas de figure.
Toutefois, la grimace de Nym à sa nouvelle gorgée de persiâcre lui arrache un sourire aussi doux qu’amusé. Son regard se perd un instant dans les boucles brunes, sur la mâchoire marquée, cachée sous une barbe finement taillée, sans parler des perles bleues en guise d’yeux.
— Un guide expérimenté ? Il minaude derrière son sourire et son verre. Nym lui tend une perche des plus agréables pour une soirée. Avec plaisir. J’ai hâte d’en découvrir davantage.
Ses yeux glissent une nouvelle fois sur Nym, admirent ses courbes délicates, puis reviennent sur son visage. Il ne trouvera pas mieux pour chasser ses souvenirs de Meereen.
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—ft. Sariel—
Nymeros ancra son regard dans celui, amusé, de son interlocuteur. Le meereenien lui expliqua donc ce qu’était le vinsonge. Curieux et intrigué, le Renard hocha lentement la tête, ravi d’apprendre quelque chose. Par ses origines, il ne s’aventurait jamais trop au-delà de la Baie des Serfs, à dire vrai, il était l’un des rares capitaines-marchands de Braavos à y commercer. Il y évitait avec soin les esclavagistes et avait su trouver quelques trop rares contacts pour en ressortir réellement gagnant, ainsi, il ne s’attardait jamais trop à l’est de Volantis. Et si son amour de la mer lui avait donné l’envie, plus d’une fois, de simplement voguer au plus loin du monde, ses obligations le lui interdisaient. Son nom, son statut, étaient deux menottes à ses poignets.
S’il disparaissait dans des flots inconnus, Belicho ne le lui pardonnerait jamais.
Les Grands Maîtres, voilà un terme intéressant. Il le nota d’un sourire mais tut ses pensées : qui que soit ce Sarie, il les avait visiblement fréquentés. Rien de bien étonnant pour un homme venu de Meereen, mais il y avait du respect dans ses mots. Les maîtres qu’il avait côtoyés ne devaient pas être des fouetteurs et des geôliers. Ils devaient être de ces puissants qui, bien qu’au-dessus de leurs propriétés humaines, les traitaient avec respect. Sans cautionner ceux-ci, Nymeros tentait au moins de comprendre. Une autre terre, une autre culture.
— Le vinsonge, donc…, répéta-t-il avec lenteur pour bien s’en souvenir. Je suppose que je n’en trouverai pas ici ?
La suite des paroles de Sarie ternit son sourire. Des morts, encore et toujours des morts. Les lèvres ourlées de Nymeros restèrent figées, comme sculptées dans un marbre triste. Il s’embarrassa, de longues secondes, de ne savoir quoi répondre. Parce que là-bas, à l’autre bout d’Essos, des affranchis mouraient dans les rues. Parce qu’en voulant les libérer, la reine-dragon les avait privés de tout ce qu’ils avaient. La pâleur de son rictus était une balafre sur son visage toujours si chaleureux, une douceur que le Braavien perdait quand il était question de souffrances.
Il n’aimait pas savoir tous ces gens mourir si tristement. Mhysa, l’appelaient certains. Pour d’autres, elle n’était qu’une faucheuse.
— Je sais, souffla-t-il douloureusement.
Et je ne peux rien faire, faillit-il ajouter. Les mots moururent contre sa langue, il les ravala et eut comme une boule au fond de la gorge. Oh comme ses parents lui avaient reproché son altruisme – trop bon, trop con, disait-on. Il se rappelait toutes les fois où Meralyn lui avait hurlé qu’il ne pouvait porter sur ses épaules tout le mal de ce monde. Mais pas de colère dans la voix de sa mère, seulement de la peur. Une crainte que son fils se fasse dévorer.
Il parvint à retrouver son sourire quand Sarie répondit par l’affirmative à sa proposition de le guider. D’abord chaleureux, puis plus enjôleur quand Nymeros comprit quel double-sens pouvaient cacher ses propres mots. Il avait un peu trop bu. Reprit tout de même une gorgée en montrant ses dents d’un air franc, un brin charmeur, au jeune homme face à lui. Les yeux azurés du Braavien, détaillant le visage de son interlocuteur, se mirent à briller, lueur de défi et d’un semblant de vie retrouvé – joueur, il l’était, et voilà une partie de cartes qui lui disait bien. Il inclina légèrement la tête, faisant se balancer ses boucles sombres. La mèche blanche, en son seul héritage valyrien, tomba brièvement devant ses yeux. Il devait couper ses cheveux avant de reprendre la mer.
— Alors, Sarie, nous y allons ?
Dans sa voix, le défi. Dans son sourire, le charme. Et dans ses yeux, l’aveu silencieux que le bellâtre devant lui s’avère être un adversaire intéressant.
S’il disparaissait dans des flots inconnus, Belicho ne le lui pardonnerait jamais.
Les Grands Maîtres, voilà un terme intéressant. Il le nota d’un sourire mais tut ses pensées : qui que soit ce Sarie, il les avait visiblement fréquentés. Rien de bien étonnant pour un homme venu de Meereen, mais il y avait du respect dans ses mots. Les maîtres qu’il avait côtoyés ne devaient pas être des fouetteurs et des geôliers. Ils devaient être de ces puissants qui, bien qu’au-dessus de leurs propriétés humaines, les traitaient avec respect. Sans cautionner ceux-ci, Nymeros tentait au moins de comprendre. Une autre terre, une autre culture.
— Le vinsonge, donc…, répéta-t-il avec lenteur pour bien s’en souvenir. Je suppose que je n’en trouverai pas ici ?
La suite des paroles de Sarie ternit son sourire. Des morts, encore et toujours des morts. Les lèvres ourlées de Nymeros restèrent figées, comme sculptées dans un marbre triste. Il s’embarrassa, de longues secondes, de ne savoir quoi répondre. Parce que là-bas, à l’autre bout d’Essos, des affranchis mouraient dans les rues. Parce qu’en voulant les libérer, la reine-dragon les avait privés de tout ce qu’ils avaient. La pâleur de son rictus était une balafre sur son visage toujours si chaleureux, une douceur que le Braavien perdait quand il était question de souffrances.
Il n’aimait pas savoir tous ces gens mourir si tristement. Mhysa, l’appelaient certains. Pour d’autres, elle n’était qu’une faucheuse.
— Je sais, souffla-t-il douloureusement.
Et je ne peux rien faire, faillit-il ajouter. Les mots moururent contre sa langue, il les ravala et eut comme une boule au fond de la gorge. Oh comme ses parents lui avaient reproché son altruisme – trop bon, trop con, disait-on. Il se rappelait toutes les fois où Meralyn lui avait hurlé qu’il ne pouvait porter sur ses épaules tout le mal de ce monde. Mais pas de colère dans la voix de sa mère, seulement de la peur. Une crainte que son fils se fasse dévorer.
Il parvint à retrouver son sourire quand Sarie répondit par l’affirmative à sa proposition de le guider. D’abord chaleureux, puis plus enjôleur quand Nymeros comprit quel double-sens pouvaient cacher ses propres mots. Il avait un peu trop bu. Reprit tout de même une gorgée en montrant ses dents d’un air franc, un brin charmeur, au jeune homme face à lui. Les yeux azurés du Braavien, détaillant le visage de son interlocuteur, se mirent à briller, lueur de défi et d’un semblant de vie retrouvé – joueur, il l’était, et voilà une partie de cartes qui lui disait bien. Il inclina légèrement la tête, faisant se balancer ses boucles sombres. La mèche blanche, en son seul héritage valyrien, tomba brièvement devant ses yeux. Il devait couper ses cheveux avant de reprendre la mer.
— Alors, Sarie, nous y allons ?
Dans sa voix, le défi. Dans son sourire, le charme. Et dans ses yeux, l’aveu silencieux que le bellâtre devant lui s’avère être un adversaire intéressant.
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Autres visages : Megalis Farman | Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
Pseudo : Achéris
Messages : 252
Honneurs : 1796
Gif :
Titres : Capitaine-marchand de l'Astucieux, Héritier de la famille Antaryon
Âge : 28 ans
Situation maritale : Fiancé à Visenya Vhassar ❖ Veuf d'Alayna Terys
Localisation : Pentos (lune 4)
Nymeros Antaryon
Dārilaros hen Brāvos
An 301
Lune 4, Semaine 2, Jour 2
ft. Nymeros Antaryon
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L’espace d’un instant, Sariel a oublié ce qu’il voulait faire. Pourquoi il a rejoint cet inconnu au comptoir, pourquoi il l’a abordé, un sourire aux lèvres. Pourquoi il se laisse charmer, aussi, outre ses propres envies. Face à ces yeux tristes, perdus dans l’alcool depuis plus longtemps que son arrive au Bateau guignol, il a voulu lui changer les idées, lui apporter un peu de réconfort. Pas grand chose, certes, mais une présence chaleureuse à ses côtés peut changer beaucoup de choses. Une compagnie agréable, avec qui passer le temps, ou davantage.
Et au lieu de ça, Sariel se replonge dans ses souvenirs de Meereen, avec ses joies et ses pertes ; surtout ses pertes. Les conséquences des actions de Daenerys du Typhon, qui a d’abord pensé à elle plutôt qu’aux milliers d’esclaves des pyramides. Il se laisse porter par sa mémoire, évoque des sujets guère joyeux, et plombe l’ambiance. Et même si ses notions de braavien demeurent lacunaires, et qu’il ne saisit pas forcément tous les sous-entendus, il n’a pas besoin d’être un expert pour lire l’ambiance et l’humeur actuelles.
Un sourire contrit sur le visage, Sariel ne sait trop comment se rattraper, même si la promesse de profiter d’un “guide expérimenté” promet une occasion de passer à autre chose.
— C’est encore plus rare d’en trouver que le persiâcre.
Il n’a plus bu de vinsonge depuis son départ de Meereen. Pas que cela le dérange, toutefois. Il se passe bien des maux de crâne dus à sa consommation de vinsonge. Il s’est toujours demandé comment le magistrat pouvait en boire des quantités pareilles et rester aussi frais qu’un gardon. Un vrai mystère pour Sariel, qui balaie cette interrogation à jamais sans réponse pour terminer son verre de persiâcre.
— Je vous suis.
Derrière son sourire amusé, il répond avec la même lueur de défi, curieux de découvrir de ce que Nym lui réserve. Il remarque aussi la mèche blanche qui tombe devant ses yeux, mais il garde les lèvres closes à ce sujet. Il préfère éviter de remuer des sujets fâcheux, ou qui lui rappellent Daenerys du Typhon, même s’il constate aussi qu’il ne connaît pas grand chose de Nym. Qui est-il ? Avec une mèche pareille, il n’est sans doute pas un pécore du coin, sans nom ni réputation, mais qui a préféré laisser son passé de côté pour profiter d’une soirée sans prise de tête. Pour oublier, aussi.
Et de toute façon, Sariel songe que l’inverse est tout aussi vraie ; Nym ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il a vécu à Meereen quelques temps. Pourtant, malgré le mystère qui les environne, tous deux décident de s’accorder un semblant de confiance pour profiter de la compagnie de l’autre.
Il se lève donc, salue le tavernier et quitte le Bateau guignol aux côtés de Nym.
— Alors, que comptez-vous me faire découvrir, mon très cher guide expérimenté ?
La lueur de malice dans les yeux, il avance tranquillement devant Nym, prêt à découvrir les adresses secrètes du braavien.
Et au lieu de ça, Sariel se replonge dans ses souvenirs de Meereen, avec ses joies et ses pertes ; surtout ses pertes. Les conséquences des actions de Daenerys du Typhon, qui a d’abord pensé à elle plutôt qu’aux milliers d’esclaves des pyramides. Il se laisse porter par sa mémoire, évoque des sujets guère joyeux, et plombe l’ambiance. Et même si ses notions de braavien demeurent lacunaires, et qu’il ne saisit pas forcément tous les sous-entendus, il n’a pas besoin d’être un expert pour lire l’ambiance et l’humeur actuelles.
Un sourire contrit sur le visage, Sariel ne sait trop comment se rattraper, même si la promesse de profiter d’un “guide expérimenté” promet une occasion de passer à autre chose.
— C’est encore plus rare d’en trouver que le persiâcre.
Il n’a plus bu de vinsonge depuis son départ de Meereen. Pas que cela le dérange, toutefois. Il se passe bien des maux de crâne dus à sa consommation de vinsonge. Il s’est toujours demandé comment le magistrat pouvait en boire des quantités pareilles et rester aussi frais qu’un gardon. Un vrai mystère pour Sariel, qui balaie cette interrogation à jamais sans réponse pour terminer son verre de persiâcre.
— Je vous suis.
Derrière son sourire amusé, il répond avec la même lueur de défi, curieux de découvrir de ce que Nym lui réserve. Il remarque aussi la mèche blanche qui tombe devant ses yeux, mais il garde les lèvres closes à ce sujet. Il préfère éviter de remuer des sujets fâcheux, ou qui lui rappellent Daenerys du Typhon, même s’il constate aussi qu’il ne connaît pas grand chose de Nym. Qui est-il ? Avec une mèche pareille, il n’est sans doute pas un pécore du coin, sans nom ni réputation, mais qui a préféré laisser son passé de côté pour profiter d’une soirée sans prise de tête. Pour oublier, aussi.
Et de toute façon, Sariel songe que l’inverse est tout aussi vraie ; Nym ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il a vécu à Meereen quelques temps. Pourtant, malgré le mystère qui les environne, tous deux décident de s’accorder un semblant de confiance pour profiter de la compagnie de l’autre.
Il se lève donc, salue le tavernier et quitte le Bateau guignol aux côtés de Nym.
— Alors, que comptez-vous me faire découvrir, mon très cher guide expérimenté ?
La lueur de malice dans les yeux, il avance tranquillement devant Nym, prêt à découvrir les adresses secrètes du braavien.
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—ft. Sariel—
Nymeros accueillit la remarque d’un sourire, il ne trouverait pas de vinsonge ici, donc. Tant pis, il se promit d’y goûter une autre fois et retint l’information dans un coin de sa tête. Il observa Sarie terminer son verre de persiâcre, visiblement prêt à le suivre. Le Braavien dévoila ses dents, ravi, avant de finir son propre godet. Encore une grimace, et il posa le contenant sur le comptoir en se promettant de ne plus en boire. Après un bref salut au tavernier, il se remit sur pied d’un geste trop pressé, et ses jambes flageolantes le ramenèrent à sa condition d’homme saoul. Il tangua sur deux pas avant de retrouver en stabilité, et quitta le Bateau guignol en charmante compagnie.
Dehors, le soleil entamait sa descente sur les rues de Braavos, les baignant d’une lueur orangée. Nymeros leva un instant les yeux sur le ciel, zébré de rose, et sourit avec admiration. Il remarqua alors que Sarie avait pris un peu d’avance sur lui, sans doute moins contemplatif des nues. Sa question, percée de malice, arracha un rire au capitaine.
Par où commencer ?
La Cité Secrète regorgeait de beautés, mais Nymeros n’eut pas à réfléchir longtemps pour décider de leur première destination. D’un geste, il invita Sarie à le suivre et sa démarche au départ chancelante se fit soudain plus assurée, portée par son amour de sa cité de naissance.
— Le guide expérimenté va vous montrer la vraie beauté Braavienne : sa diversité.
Le pas guilleret, Nymeros commença à s’enfoncer dans le quartier, prenant la direction du centre de la Cité-État. Un sourire ravi aux lèvres, sa mélancolie enterrée par la joie du partage, il huma avec grand plaisir les mille senteurs. Il avait toujours préféré le port du Chiffonnier au port Pourpre, amoureux qu’il était du cosmopolitisme du premier. Et c’était cela qu’il voulait offrir à Sarie, la vision de toutes ces cultures se côtoyant comme de vieilles amies.
Au cœur de Braavos, quatre édifices religieux se tutoyaient : le Septuaire d’Outremer, la Demeure du Noir et du Blanc, le temple du Maître de la Lumière et celui des Chantelunes. Quatre lieux que Nymeros fréquentait assidûment, d’ailleurs, offrant ses prières à chaque dieu, bien qu’il accordait une légère préférence au culte de R’hllor.
Alors qu’ils traversaient le quartier du Chiffonnier, les parfums se mêlaient les uns aux autres dans un fumet singulier et les voix s’élevaient dans un valyrien abâtardi qu’on appelait langue du commerce. Des chanteurs et des jongleurs animaient les rues, tranchant avec un marchand d’huîtres qui clamait ses prix en perçant la foule d’une charrette garnie. Une voix douce s’échappait de Chez Moroggo, et de l’auberge voisine, les chanteurs avaient l’alcool dans la voix. Du Palais de Satin, malgré la porte close, des chuchots poignaient.
La joie éclata pleinement au visage de Nymeros, il se tourna vers Sarie pour la lui communiquer.
— Dites-moi ce que vous avez déjà vu de Braavos, je vous montrerai le reste !
Dans sa voix, le vin avait fait place à un certain bonheur. Peut-être était-il un peu ivre, mais au moins avait-il retrouvé le sourire. Il espérait savoir le transmettre à son compagnon du moment.
— Je compte vous montrer le Canal des Héros, puis ensuite…
Le Renard eut un sourire mutin.
— Le clou du spectacle.
Dehors, le soleil entamait sa descente sur les rues de Braavos, les baignant d’une lueur orangée. Nymeros leva un instant les yeux sur le ciel, zébré de rose, et sourit avec admiration. Il remarqua alors que Sarie avait pris un peu d’avance sur lui, sans doute moins contemplatif des nues. Sa question, percée de malice, arracha un rire au capitaine.
Par où commencer ?
La Cité Secrète regorgeait de beautés, mais Nymeros n’eut pas à réfléchir longtemps pour décider de leur première destination. D’un geste, il invita Sarie à le suivre et sa démarche au départ chancelante se fit soudain plus assurée, portée par son amour de sa cité de naissance.
— Le guide expérimenté va vous montrer la vraie beauté Braavienne : sa diversité.
Le pas guilleret, Nymeros commença à s’enfoncer dans le quartier, prenant la direction du centre de la Cité-État. Un sourire ravi aux lèvres, sa mélancolie enterrée par la joie du partage, il huma avec grand plaisir les mille senteurs. Il avait toujours préféré le port du Chiffonnier au port Pourpre, amoureux qu’il était du cosmopolitisme du premier. Et c’était cela qu’il voulait offrir à Sarie, la vision de toutes ces cultures se côtoyant comme de vieilles amies.
Au cœur de Braavos, quatre édifices religieux se tutoyaient : le Septuaire d’Outremer, la Demeure du Noir et du Blanc, le temple du Maître de la Lumière et celui des Chantelunes. Quatre lieux que Nymeros fréquentait assidûment, d’ailleurs, offrant ses prières à chaque dieu, bien qu’il accordait une légère préférence au culte de R’hllor.
Alors qu’ils traversaient le quartier du Chiffonnier, les parfums se mêlaient les uns aux autres dans un fumet singulier et les voix s’élevaient dans un valyrien abâtardi qu’on appelait langue du commerce. Des chanteurs et des jongleurs animaient les rues, tranchant avec un marchand d’huîtres qui clamait ses prix en perçant la foule d’une charrette garnie. Une voix douce s’échappait de Chez Moroggo, et de l’auberge voisine, les chanteurs avaient l’alcool dans la voix. Du Palais de Satin, malgré la porte close, des chuchots poignaient.
La joie éclata pleinement au visage de Nymeros, il se tourna vers Sarie pour la lui communiquer.
— Dites-moi ce que vous avez déjà vu de Braavos, je vous montrerai le reste !
Dans sa voix, le vin avait fait place à un certain bonheur. Peut-être était-il un peu ivre, mais au moins avait-il retrouvé le sourire. Il espérait savoir le transmettre à son compagnon du moment.
— Je compte vous montrer le Canal des Héros, puis ensuite…
Le Renard eut un sourire mutin.
— Le clou du spectacle.
Faceclaim : Richard Madden
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Autres visages : Megalis Farman | Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
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Titres : Capitaine-marchand de l'Astucieux, Héritier de la famille Antaryon
Âge : 28 ans
Situation maritale : Fiancé à Visenya Vhassar ❖ Veuf d'Alayna Terys
Localisation : Pentos (lune 4)
Nymeros Antaryon
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Sariel doit se rendre à l’évidence, alors qu’il suit Nym entre les rues de Braavos : il compte véritablement lui faire découvrir la ville. Sans la moindre ambiguïté, sans le moindre double-sens. Une visite de la ville, de ses lieux clefs, avec sûrement quelque anecdote au rendez-vous. Rien de salace. Rien d’intime. Quelque peu surpris par cette tournure, Sariel dissimule toutefois sa pointe de déception ; le sourire étincelant de Nym compense bien cette déconvenue. Et au fond, pour lui qui n’habite Braavos que depuis deux lunes, c’est l’occasion rêvée pour se familiariser avec les lieux.
Alors il suit son guide avec entrain dans le Port des Chiffonniers, s’efforce en même temps de reconnaître les lieux qu’il côtoie au quotidien. La langue du commerce résonne à ses oreilles, sans qu’il ne la comprenne forcément ; il reconnaît des mots, mais la plupart lui échappe encore. Sa maîtrise de la langue est très loin d’être parfaite, malgré sa connaissance du tyroshi et du meereenien. Et avec le brouhaha ambiant, comprendre Nym au braavien parfait s’avère par moment plus compliqué alors que son esprit tente à la fois de comprendre la langue du commerce et le braavien.
Il lui faut donc un temps pour comprendre ce que Nym lui demande, tandis qu’ils déambulent entre les étals et les jongleurs. Ce quartier est toujours riche d’animation, et Sariel ne regrette pas de s’être installé là. Il apprécie cette effervescence constante, avec les marchands de poissons qui traversent les rues et les maraîchers qui campent leur étal.
— Surtout le Port des Chiffonniers. Un peu le Port Pourpre.
Il se rend surtout au Port Pourpre pour mener ses arnaques auprès des riches marchands et des notables de Braavos. Avec ses vêtements de bonne facture, dans d’autres circonstances, Nym ferait sûrement parti de ses victimes de prédilection.
En revanche, la mention d’un ‟clou du spectacle”, accompagné de ce sourire mutin, réalimente ses espoirs premiers, bien que dans un coin de son esprit, il envisage aussi cette apogée comme la présentation de l’ultime édifice de Braavos aux yeux de Nym. Sariel ne se fera pas avoir deux fois. Pourtant, il répond avec la même verve, un fin sourire sur les lèvres.
— J’ai hâte de découvrir ça.
Et s’il peut apprécier un peu plus longtemps la compagnie du braavien, il ne le refuse pas.
Alors il suit son guide avec entrain dans le Port des Chiffonniers, s’efforce en même temps de reconnaître les lieux qu’il côtoie au quotidien. La langue du commerce résonne à ses oreilles, sans qu’il ne la comprenne forcément ; il reconnaît des mots, mais la plupart lui échappe encore. Sa maîtrise de la langue est très loin d’être parfaite, malgré sa connaissance du tyroshi et du meereenien. Et avec le brouhaha ambiant, comprendre Nym au braavien parfait s’avère par moment plus compliqué alors que son esprit tente à la fois de comprendre la langue du commerce et le braavien.
Il lui faut donc un temps pour comprendre ce que Nym lui demande, tandis qu’ils déambulent entre les étals et les jongleurs. Ce quartier est toujours riche d’animation, et Sariel ne regrette pas de s’être installé là. Il apprécie cette effervescence constante, avec les marchands de poissons qui traversent les rues et les maraîchers qui campent leur étal.
— Surtout le Port des Chiffonniers. Un peu le Port Pourpre.
Il se rend surtout au Port Pourpre pour mener ses arnaques auprès des riches marchands et des notables de Braavos. Avec ses vêtements de bonne facture, dans d’autres circonstances, Nym ferait sûrement parti de ses victimes de prédilection.
En revanche, la mention d’un ‟clou du spectacle”, accompagné de ce sourire mutin, réalimente ses espoirs premiers, bien que dans un coin de son esprit, il envisage aussi cette apogée comme la présentation de l’ultime édifice de Braavos aux yeux de Nym. Sariel ne se fera pas avoir deux fois. Pourtant, il répond avec la même verve, un fin sourire sur les lèvres.
— J’ai hâte de découvrir ça.
Et s’il peut apprécier un peu plus longtemps la compagnie du braavien, il ne le refuse pas.
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—ft. Sariel—
Un peu le Port du Chiffonnier, un peu le Port Pourpre, donc – l’essentiel de Braavos, en soi, mais Nymeros s’attellerait à lui montrer le reste. Il y avait tant de beautés dans cette ville, tant de bijoux. L’une des Merveilles de l’homme s’y trouvait, après tout, en la majesté du Titan : celui-ci dominait la cité de sa hauteur, si grand qu’on pouvait le deviner par-dessus les toits tandis que le Braavien menait son acolyte vers le Long Canal. Alors qu’ils s’enfonçaient dans le quartier, une odeur de fruits de mer parvint au Renard. Il tourna la tête et ses yeux s’éclairèrent. Comme pour prouver combien Braavos était précieuse, la jeune Brea tournait à l’angle de la rue où ils se trouvaient, poussant la charrette de son père. Nymeros lui adressa un geste tout en tournant son grand sourire vers Sarie.
— Vous avez déjà goûté aux huîtres de Brusco ?
Il n’attendit pas de réponse, rejoignant la vendeuse ambulante de quelques pas, le Braavien dégaina immédiatement sa bourse et posa quelques pièces dans la paume tendue de la jeune femme. Ils échangèrent des banalités puis elle ouvrit deux huîtres, versant une pointe de sauce épicée dedans et les préparant, pour les lui tendre. Nymeros se tourna vers Sarie, un sourire au coin des lèvres.
— Il faut aimer quand c’est épicé, précisa-t-il d’une voix plus rauque.
Son sourire creusa un peu plus ses lèvres, joueur. Les yeux du Renard, rieurs, embrassèrent le visage du Meereenien – quoi que quelque chose dans son accent lui disait, à mesure qu’il l’écoutait, autre chose. Avait-il vécu ailleurs ? Sans doute. Il avait le regard de celui ayant bien – trop – vécu. Peu importait, Nymeros espérait avoir l’occasion de découvrir ce que cachaient ces beaux yeux. Ses iris glissèrent sur ses traits, explorèrent les aspérités de son visage, tentèrent d’y découvrir toutes les réalités qu’il ne lui disait pas. Sarie l’intriguait, que pouvait-il masquer ? Ses sourires étaient-ils sincères ou étaient-ils retors ? Y avait-il au fond de lui de la malice ?
Intrigué, Nymeros devait s’admettre charmé par la beauté du jeune homme, et tout autant intrigué par son être, cet air de poète qu’il avait au fond des yeux, et cette gentillesse qu’il avait eue à son égard. Le Renard n’était qu’un homme saoul dans une taverne, et pourtant c’était sur lui que Sarie avait posé ses yeux – il ne le regrettait pas un instant, ayant retrouvé sa joie.
Après avoir gobé son huître, il entraîna son compagnon du moment à travers d’autres rues. Il salua quelques visages connus, répandit sourire et bonne humeur à tous ceux qu’il connaissait trop bien pour un aristocrate – il avait toujours préféré le Port du Chiffonnier au reste de Braavos, pour la pluralité de ses êtres et toute la diversité qu’on y trouvait. Les odeurs, les couleurs, les ambiances… Tout y était si beau. Il présenta quelques bâtiments, quelques rues, rapidement, d’une phrase, puis ils parvinrent sur les quais proches de l’Île des Dieux.
— Si jamais vous êtes croyant… Vous aurez le choix.
Contrairement à la plupart des adeptes de R’hllor, Nymeros ne croyait pas uniquement en le Maître de la Lumière, chaque dieu avait droit à sa conviction, ses prières et ses offrandes. Même si au final, il revenait toujours au Temple Rouge. Il embrassa du regard l’austère temple de grès rouge, et eut un fin sourire. Il tendit un index vers l’immense brasero qui surplombait l’édifice, se penchant sur Sarie en lui offrant un regard complice.
— Les prêtres rouges entretiennent constamment ce feu. Il fait vingt pieds de haut. Et vous ne trouverez pas de feux plus ardents que ceux de Braavos.
Un sourire acéré, une œillade appuyée, et Nymeros reprit sa marche l’air de rien. Il descendit sur les quais, jetant un bref coup d’œil aux Quintes Tours qui se trouvaient vers l’est. Elles faisaient face aux Tours Ombreuses des Prestayn, chacune des demeures de part et d’autre du canal. Puis indiquant à Sarie de le suivre, il s’approcha d’un perchiste qui attendait qu’on loue sa barque serpent. L’embarcation bigarrée tranchait avec l’eau saumâtre du Long Canal, et le Renard paya sans attendre le batelier, qui les invita à monter. Nymeros invita le Meereenien à le rejoindre, d’un sourire plus charmeur que charmant. Il s’installa en attendant Sarie, échangeant quelques banalités avec le perchiste, du nom de Tychero. Celui-ci promit de les mener jusqu’au Port Pourpre avant la nuit, idéal pour Nymeros et son ultime surprise.
— Vous avez déjà goûté aux huîtres de Brusco ?
Il n’attendit pas de réponse, rejoignant la vendeuse ambulante de quelques pas, le Braavien dégaina immédiatement sa bourse et posa quelques pièces dans la paume tendue de la jeune femme. Ils échangèrent des banalités puis elle ouvrit deux huîtres, versant une pointe de sauce épicée dedans et les préparant, pour les lui tendre. Nymeros se tourna vers Sarie, un sourire au coin des lèvres.
— Il faut aimer quand c’est épicé, précisa-t-il d’une voix plus rauque.
Son sourire creusa un peu plus ses lèvres, joueur. Les yeux du Renard, rieurs, embrassèrent le visage du Meereenien – quoi que quelque chose dans son accent lui disait, à mesure qu’il l’écoutait, autre chose. Avait-il vécu ailleurs ? Sans doute. Il avait le regard de celui ayant bien – trop – vécu. Peu importait, Nymeros espérait avoir l’occasion de découvrir ce que cachaient ces beaux yeux. Ses iris glissèrent sur ses traits, explorèrent les aspérités de son visage, tentèrent d’y découvrir toutes les réalités qu’il ne lui disait pas. Sarie l’intriguait, que pouvait-il masquer ? Ses sourires étaient-ils sincères ou étaient-ils retors ? Y avait-il au fond de lui de la malice ?
Intrigué, Nymeros devait s’admettre charmé par la beauté du jeune homme, et tout autant intrigué par son être, cet air de poète qu’il avait au fond des yeux, et cette gentillesse qu’il avait eue à son égard. Le Renard n’était qu’un homme saoul dans une taverne, et pourtant c’était sur lui que Sarie avait posé ses yeux – il ne le regrettait pas un instant, ayant retrouvé sa joie.
Après avoir gobé son huître, il entraîna son compagnon du moment à travers d’autres rues. Il salua quelques visages connus, répandit sourire et bonne humeur à tous ceux qu’il connaissait trop bien pour un aristocrate – il avait toujours préféré le Port du Chiffonnier au reste de Braavos, pour la pluralité de ses êtres et toute la diversité qu’on y trouvait. Les odeurs, les couleurs, les ambiances… Tout y était si beau. Il présenta quelques bâtiments, quelques rues, rapidement, d’une phrase, puis ils parvinrent sur les quais proches de l’Île des Dieux.
— Si jamais vous êtes croyant… Vous aurez le choix.
Contrairement à la plupart des adeptes de R’hllor, Nymeros ne croyait pas uniquement en le Maître de la Lumière, chaque dieu avait droit à sa conviction, ses prières et ses offrandes. Même si au final, il revenait toujours au Temple Rouge. Il embrassa du regard l’austère temple de grès rouge, et eut un fin sourire. Il tendit un index vers l’immense brasero qui surplombait l’édifice, se penchant sur Sarie en lui offrant un regard complice.
— Les prêtres rouges entretiennent constamment ce feu. Il fait vingt pieds de haut. Et vous ne trouverez pas de feux plus ardents que ceux de Braavos.
Un sourire acéré, une œillade appuyée, et Nymeros reprit sa marche l’air de rien. Il descendit sur les quais, jetant un bref coup d’œil aux Quintes Tours qui se trouvaient vers l’est. Elles faisaient face aux Tours Ombreuses des Prestayn, chacune des demeures de part et d’autre du canal. Puis indiquant à Sarie de le suivre, il s’approcha d’un perchiste qui attendait qu’on loue sa barque serpent. L’embarcation bigarrée tranchait avec l’eau saumâtre du Long Canal, et le Renard paya sans attendre le batelier, qui les invita à monter. Nymeros invita le Meereenien à le rejoindre, d’un sourire plus charmeur que charmant. Il s’installa en attendant Sarie, échangeant quelques banalités avec le perchiste, du nom de Tychero. Celui-ci promit de les mener jusqu’au Port Pourpre avant la nuit, idéal pour Nymeros et son ultime surprise.
Faceclaim : Richard Madden
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp)
Autres visages : Megalis Farman | Arianne Sand | Brynden Nerbosc | Haqon zo Ghazîn | Bronn La Néra
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Titres : Capitaine-marchand de l'Astucieux, Héritier de la famille Antaryon
Âge : 28 ans
Situation maritale : Fiancé à Visenya Vhassar ❖ Veuf d'Alayna Terys
Localisation : Pentos (lune 4)
Nymeros Antaryon
Dārilaros hen Brāvos
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