En apercevant le regard de Sara posé sur ses formes, Aelinor détourna vivement le sien, gênée d’être ainsi observée dans son plus simple appareil et également gênée d’en être gênée. Toutes les autres femmes autour d’elle, de la future Princesse de Dorne à la guerrière de Dorne, toutes semblaient trouver cela tout naturel et n’avoir aucun problème à montrer leurs corps. La Bieffoise se garda de regarder et se contenta d'observer l’eau chaude avec une rare intensité. La chaleur lui avait fait monter le rouge au joue si bien que cela masquait l’autre raison de ce rouge. C'était heureux, elle n’avait pas tellement envie d’avoir à expliquer à des dorniennes pourquoi la nudité lui était si désagréable, d’ailleurs, elle l’ignorait elle-même, partiellement en tout cas. Sans robe, elle se sentait beaucoup trop vulnérable. Après les discours de sa mère, de son père et de sa septa sur le péché de chair et les multiples examens subis, elle n’était pas prête à se retrouver ainsi face à un homme.  


Un petit rire peu confiant s’échappa de ses lèvres à la réplique de Sara. Mais quand celle-ci lui fit remarquer sa beauté, elle se crispa complètement et ne sut quoi répondre. Par réflexe elle cacha tant bien que mal ses parties intimes, afficha un sourire tendu et plongea sous l’eau avant de s'éloigner à la nage. Elle avait envie de sortir de l’eau, de s’enrouler dans une serviette et de se cacher jusqu’à la fin de la journée, mais cela impliquait de ne même plus avoir l’eau pour la cacher. Elle se contenta donc de rester dans un coin en prenant soin de garder de l’eau jusqu’au cou.

__ C’est certain, c’est un homme bien qui prendra grand soin de vous et vous protégera contre tous les dangers.  


Renchérit Aelinor après les sages paroles d’Arianne qui semblait avoir une grande admiration pour Edmund, admiration que la Hightower comprenait aisément. Elle ne pouvait en tout cas pas en dire le moindre mal après ce qu’il avait fait pour elle.

Aelinor se crispa un peu plus tandis que Sara proposait une bataille d’eau, fallait-il vraiment qu'elle s’approche ? L’eau était certes limpide, mais les mouvements de femmes faisaient onduler la surface suffisamment pour que la brune s’imagine que les autres ne pouvaient pas voir grand chose. Quele diée de merde n’avait-elle aps eut de les emmener ici. Sa soif de découverte avait eu le dessus sur sa pudeur, mais à présent, elle le regardait, et la journée était loin d'être terminée. Par les Sept, qu’il était difficile d’avoir la même prestance dans son plus simple appareil. Elle aimait en montrer assez pour suggérer, séduire les hommes et forcer l’admiration des femmes, mais là, c'était bien plus que de la suggestion. Heureusement qu’elles étaient entre femmes, pourtant, même ainsi, alors que leurs corps partageaient bien des caractéristiques, elle ne parvenait pas à lâcher prise. Ainsi, quand Elia fit verser du lait d'ânesse dans l’eau, la rendant opaque, elle baissa les yeux pour observer son corps disparaître avec soulagement. Puis elle les posa sur la future princesse de Dorne en se demandant si elle avait vu quelque chose qui lui avait mis la puce à l’oreille, la Hightower aurait pourtant juré n’avoir rien fait de spécial. Mais vu le regard de la Dayne, elle avait compris. C’est avec un petit sourire timide qui ne lui était pas habituel qu’Aelinor la remercia pour ce geste avant de s’approcher.

__ Oh je vais aux jardins aquatiques après demain avec Damion ! 


Se rendant compte que son propos pouvait prêter à confusion après la remarque d’Elia, elle ajouta bien vite :

__ Nous n'allons pas nous baigner nus. 


De toute façon j’en serais bien incapabale. Arianne renchérit quand au promis d’Elia, son admiration transpirait par tous ses pores, mais il y avait de qui et Aelinor aurait aimé voir de ses yeux ce qu’elle décrivait avec ferveur.

__ Je ne suis pas vraiment proche de lui, en vérité. J’ai ouï dire qu’il était un guerrier sans pareil, effectivement. Mais des guerriers, il y en a tant et plus. Non, c’est loin d’être ce qui, à mon sens, le définit le mieux. Je crois que s’il m’avait choisie, j’en aurais été comblée car s’il est une qualité rare en ce monde c’est l’honnêteté. Je suis très heureuse pour vous, je suis certaine que vous saurez faire honneur à sa bonté. Je suis un peu jalouse aussi, mais il a fait le meilleur choix pour Dorne et cela prouve qu’il n’est peut-être pas si idiot. 


Une servante s’approcha du bassin et proposa aux dames de sortir de l’eau pour un massage intégral et des soins.

Aelinor se demanda si Arianne se moquait encore d’elle ou si elle pensait qu’il pouvait se passer quelque chose d'inconvenant avec Damion et elle se mit à rougir, remplie de honte qu’on puisse penser ça d’elle. Elle préféra fermer les yeux et détourner le regard que de regarder Sara sortir de l’eau. Elle reporta donc avec plaisir son attention sur la Dayne qui l’interrogeait sur sa rencontre avec Damion. Une ombre de jalousie passa dans son regard quand Elia évoqua les charmes du jeune homme. Cette… Non tu ne peux pas dire ça de la future princesse de Dorne, même dans ta tête Aelinor. n’allait pas également lui piquer celui-là ! Heureusement elle avait précisé préférer son aîné. Hélas c'était aussi le cas d’Aelinor en tout cas sur le plan physique. En revanche, elle s’entendait très bien avec le cadet des Gargalen, elle ne put donc refréner un large sourire.

__ Divinement bien. Il m’a fait visiter le Palais et…


Elle se tut un instant car elle avait failli commettre une bourde en révélant ce qu’elle avait vu dans la salle du trône.

__ Les écuries.


Reprenant après un sourire, elle ajouta :

__ Nous avons longuement discuté et, je l’espère, nous aurons également du temps pour échanger aux Jardins Aquatiques. Il m’a promis des parties endiablées de cyvosse, j’ai hâte.


Fit-elle avec excitation avant d'attendre que tout le monde soit sorti de l’eau et d'attraper sa serviette sur le bord pour sortir en s’enrouler dedans au plus vite. Une fois installée la masseuse plia la serviette pour cacher uniquement ses fesses et commença à la toucher partout. Oui, c’était idiot d’avoir demandé un massage alors que cela la crispait, mais elle voulait faire comme les autres.

__ Détendez-vous ma dame ! 


Ordonna presque la grosse femme qui malaxait son dos. Il lui fallut hélas encore de longues minutes avant de commencer à apprécier l’exercice.

Renchérit Aelinor après les sages paroles d’Arianne qui semblait avoir une grande admiration pour Edmund, admiration que la Hightower comprenait aisément. Elle ne pouvait en tout cas pas en dire le moindre mal après ce qu’il avait fait pour elle.

__ Ah bon ? Pourquoi ?


Demanda naïvement Aelinor suite à la remarque de Sara sur les écuries.

__ J’aime les chevaux oui, et Erena m’a parlé de la passion de Damion pour les chevaux, je dois le convaincre de se lancer dans l'élevage d’ailleurs, j’espère que nous aurons l’occasion d’en discuter aux jardins aquatiques. Edmund m’a promis deux coursiers dorniens et Damion m’a présenté l’un des deux. Une magnifique jument noire.


La Hightower fit la moue lorsque Elia demanda si Edmund savait jouer au Cyvosse, elle en doutait fortement, mais elle pouvait se renseigner. Mais la réponse ne se fit pas attendre et elle venait d’Arianne et sa réplique fit exploser Aelinor de rire. Elle imaginait très bien le Prince perdre patience et jeter des pièces au visage de n’importe qui de rage. Elle finit par en avoir les larmes aux yeux à force et eut un mal fou à se calmer. Mais finalement la question de Sara, la fit rapidement reprendre son sérieux. Elle avait presque oublié sa gêne l’espace d’un instant, mais celle-ci reprit vite le dessus, plus que jamais.

__ Non, c’est assez… inhabituel. Enfin j'imagine que c’est possible, mais c’est la première fois pour moi et…


Je ne suis pas certaine que ce soit si agréable…Se dit-elle tout en essayant de prendre exemple sur les dornienne et de se détendre. Mais la masseuse voyant son cobaye tout crispé s’adapta autant que possible et la massa en douceur pour qu'elle se détende enfin. Peine perdue elle s’accrochait à la table comme si quelqu’un était en train de la torturer. Et pour elle, ça n’en était pas si loin tellement elle était mal à l’aise qu’on pose les mains sur elle. Il n’y avait pourtant rien de mal, mais elle n’arrivait pas à se défaire de l’idée qu’être nue sur une table avec quelqu’un qui la touchait n’avait rien de normal.