Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Mezzara Mer 3 Jan - 18:01
Everything I hold dear resides in those eyes |
An 306 ✧ Lune 03 ✧ Semaine 01 ✧ Jour 03
Le tissu rugueux démangeait sa peau, l'envie de se gratter était forte, mais ses mains liées dans son dos empêchaient tout mouvement pouvant apporter du confort. « T'aurais pu serrer un peu moins. » marmonna-t-elle, mais l'homme à ses côtés se contenta de sourire en haussant les épaules. Démunie de tous ses apparats habituels, Mezzara ne portait que l'espèce de robe longue délavée bien trop légère pour la saison qu'on lui avait fournie pour entrer dans son personnage. Une idée qui n'était pas celle de Megalis mais la sienne, afin que son ventre arrondie ne soit pas caché. Un élément de plus pour attirer la pitié de sa cible. Pour le reste, tout le monde ne semblait compter que sur la beauté de la trentenaire pour attirer l'oeil du Capitaine-Marchand malgré l'insistance de Mezzara à rappeler qu'il était marié. La camériste n'avait pas encore décidé si elle trouvait ce détail flatteur ou incroyablement réducteur. Dans tous les cas, elle n'était pas à l'aise. Menée sur une espèce d'estrade aux yeux de tous, elle avait envie de fondre sur place. Tout ce qu'elle avait réussi à négocier c'était de garder un voile sur la tête pour cacher une partie de ses cheveux, et encore, ils étaient complètement détachés et beaucoup trop longs pour être correctement dissimulés. Elle aurait pu être nue qu'elle se serait sentie tout autant vulnérable. Le seul réconfort à tout ça, c'était de se dire que ce serait la partie la plus difficile. Après ça, les choses iraient mieux. Du moins si Nymeros tombait dans le panneau, parce que si il se contentait de détourner le regard avec indifférence elle n'aurait plus qu'à prendre le navire en sens inverse.
L'odeur était dérangeante, les cris des marchands également, et entre les étales de bijoux, de vins et de tissus, les humains étaient disposés sans distinction. Mezzara avait déjà conscience de la chance qu'elle avait eu lorsqu'elle était petite d'être tombée sur la famille bienveillante qui l'avait traitée avec tant d'affection, sa position dans ce marché répugnant ne faisait que renforcer cette gratitude du hasard. Elle aurait pu réellement finir dans ce genre d'endroit à un moment de sa vie et elle remerciait les anciens dieu de Ghis d'avoir eu pitié d'elle. Tout ça n'était que mise en scène mais elle avait quand même une boule au ventre. Tandis que son regard passait sur les quelques curieux qui relevaient les yeux vers elle, le besoin de jouer la comédie avec une mine défaite n'était pas bien difficile à subvenir. Elle aurait donné n'importe quoi pour descendre. Le marchand, lui, était très à l'aise, mais se gardait bien de parler trop fort pour le moment. Ce n'est que lorsqu'il haussa le ton qu'elle comprit. Son regard fouilla la foule, timidement, jusqu'à croiser celui pour lequel elle était là, et elle rabaissa aussitôt les yeux. Son complice, lui, ne tarissait pas d'éloges à son égard, bien qu'ils soient purement... animaux. Docile, obéissante, sans aucune maladie, seul bémol, elle est enceinte, mais ne fuyez pas chers clients, elle n'en sera que plus dépendante et reconnaissante de vous et de votre royale clémence... A vomir.
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Nymeros Antaryon Mer 3 Jan - 19:57
those eyes
an 306 | lune 3 | semaine 1 | jour 3
Volantis
Ils stationnaient à Volantis depuis des mois déjà et si la ville aurait pu être agréable, Nymeros ne s’y faisait pas. Oh, les nobles valyriens se faisaient une joie d’inviter le nom Antaryon à leur table et il était traité comme un sur-homme seulement pour des origines dont lui se fichait bien. Il peinait toujours à apprécier sa fiancée, pas parce qu’elle manquait d’une quelconque douceur ou de beauté mais bien parce qu’il refusait de s’attacher à sa personne. A quoi bon quand elle mourrait inévitablement ? Pour autant, il s’affairait à rendre leur union la moins désagréable possible.
Ce jour-ci, flanqué de Gessio, il traversait les rues avec une certaine insousciance. Il ne voulait ni trop réfléchir ni trop penser : il cherchait un présent pour Alysanne. Quelque chose qui ne soit pas trop ni trop peu, qui pourrait contenter sa jeune épouse et qui serait une démonstration, même moindre, d’une brève affection de sa part.
Son ami et second le suivait en observant avec curiosité le visage sérieux du Renard. Ses traits figés dans une mine assez sombre qui ne lui ressemblait pas, ses sourcils froncés comme une barre sombre au-dessus de ses yeux, il examinait les étals marchands sans y trouver son bonheur. Il souleva un bibelot en céramique et le reposa aussitôt, avant que le marchand n’ait le temps de le haranguer – passant à un autre étal, il observa les bijoux disposés sur la table. Des émeraudes, des rubis…
Il soupira.
Derrière lui, un marché aux esclaves. Il s’affairait à l’ignorer. Que pouvait-il bien y faire ? Il était un braavien, il y avait peu de choses qu’il abhorrait en ce monde plus que l’esclavage. Il entendait le vendeur s’exclamer sans laisser ses mots effleurer ses oreilles et son esprit, mais se crispa soudain quand il entendit ses mots. Il échappa l’un des bijoux qui retomba sur la table.
Enceinte.
— Tout va bien, Nym ?
Le Renard leva les yeux vers Gessio mais se retourna vers les esclaves. Montés sur une estrade, ils étaient comme des babioles exposées sur une table. L’écœurement peignit son visage, sincèrement outré. Mais il ne put s’empêcher de la regarder, cette femme qui serait vendue au plus offrant, à n’importe quel porc libidineux… Nymeros hésita quelques instants, sans répondre à son ami Pentoshi qui paraissait suspicieux.
Le cœur de Nymeros rata un battement. Enceinte… Il agita la tête, commença à se détourner. Puis brusquement fit volte-face et avança vers le maître qui vendait une femme enceinte. Il ne pouvait pas laisser passer ça.
Sans un sourire, sans une once de sympathie à son égard, il alpagua abruptement l’esclavagiste.
— Combien pour la femme enceinte ?
Il surprit le regard étrange de Gessio derrière lui, mais aussi l’ombre d’un sourire sur ses lèvres : il comprenait pourquoi il faisait ça, il savait que jamais le Renard n’aurait laissé quelqu’un dans une telle situation sans tenter de le sauver. Nymeros était certes un Braavien, mais avant tout un homme juste.
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Mezzara Jeu 7 Mar - 12:32
Everything I hold dear resides in those eyes |
An 306 ✧ Lune 03 ✧ Semaine 01 ✧ Jour 03
— Combien pour la femme enceinte ?
Un battement de coeur raté, la chaleur irradiante du stress sur sa peau, mêlée aux frissons de froid à cause de la légèreté de ses vêtements. Voilà donc celui dont Rowena lui avait bassiné les oreilles pendant si longtemps. Lui avait-elle finalement écrit, comme elle l'avait supposé ? En tout cas la jeune femme, si elle était aveuglée par le charme du braavien, n'avait pas menti sur sa beauté. Un visage doux, des yeux bleus hypnotiques, un charisme indéniable. Elle n'était pas sûre qu'un homme qui semblait aussi confiant que lui s'intéresse un jour à une femme aussi naïve que la jeune Farman, mais après tout pourquoi pas ? Le marchand, ancré dans son rôle habituel, ne se formalisa pas de la froideur de son potentiel acheteur. Nymeros n'était pas le premier braavien qui passait par là et qui ne cachait pas ses ressentiments pour l'esclavage. Pour la femme enceinte, deux honneurs. Dérisoire, assez "élevé" pour tout ce qu'elle savait faire, assez bas pour supporter le temps de sa grossesse. Lorsque les deux pièces cliquetèrent dans la main du marchand, il monta sur l'estrade pour prendre Mezzara par le bras et l'aider à descendre avec ce qui semblait être une attention tout de même particulière. Après tout, elle était enceinte. Ou bien était-ce le fait qu'il ne lui revenait plus de la maltraiter ? Il fit encore un aller-retour pour aller chercher ce qui semblait être un petit morceau de papier et y apposa une croix, comme acte de vente, qu'il confia à l'acheteur. Il disparut presque aussitôt, retournant à ses occupations.
Relevant ses yeux empreints de doute sur Nymeros, Mezzara tenta de se faire un avis rapide sur le personnage. Son allure et sa façon de parler n'étaient clairement pas suffisantes, mais du peu que Rowena et Megalis avaient pu dépeindre de lui, elle savait qu'elle ne risquait pas grand chose. C'était d'ailleurs bien pour ça que sa fille l'avait envoyée là, jamais elle n'aurait mis sciemment sa pauvre petite maman en danger. Elle y croyait du fond du coeur. Silencieuse, Mezzara attendait que le nouveau maître d'Ilan, puisque c'était ce qui était inscrit sur l'acte de vente, lui adresse la parole en premier. Elle espérait aussi que cet élan de bonté ne joue pas en sa défaveur et qu'il ne la largue pas sur le trottoir, sans quoi elle serait obligée de le supplier de la garder et ça, ça ferait foutrement mal à son ego parfois mal placé.
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Nymeros Antaryon Jeu 14 Mar - 22:21
those eyes
an 306 | lune 3 | semaine 1 | jour 3
Volantis
Deux honneurs. La colère grimpa en Nymeros comme une vague déferlante. Son cœur se serra, il crispa la mâchoire. La valeur d’une femme et de son enfant à naître, ici, ne valait que deux honneurs ? Quand un combattant d’arènes pouvait en valoir des milliers, elle, destinée à une vie servile et morne, une existence complète de maltraitance et de dévotion, ne valait que deux honneurs ?
Le Renard agit plus vite qu’il ne réfléchit : il plaqua les deux sols dans la paume de l’esclavagiste. Lui offrit un regard noir, baigné de haine.
Le marchand n’attendit pas pour aller chercher la jeune femme, comme si elle n’avait été qu’une marchandise – ce qu’elle était, en fait – et il la lui amena. Nymeros releva les yeux, presque timidement, sur son esclave. Il déglutit difficilement. Et sans plus réfléchir, il tendit l’acte de vente devant lui.
— Tiens… Ilan, dit-il tout en prenant connaissance de son nom. Tu t’appartiens, maintenant. Tu es libre. Tu peux partir, si tu as de la famille à rejoindre je financerai ton voyage, ou tu peux rester avec moi. Mais dès à présent, tu n’es plus une esclave.
Il fourra le papier dans la main de l’esclave et se tourna vers Gessio. Celui-ci avait le regard paternel comme toujours. Un vague sourire qui le rassurait : il avait agi pour le bien. Quelque peu rasséréné, il se retourna de nouveau vers Ilan.
— Que souhaites-tu faire ? Le choix est tien.
Peut-être était-ce la première fois de sa vie qu’elle avait ce choix ? Qu’elle pouvait s’appeler femme libre ? Un pâle sourire aux lèvres, Nymeros attendit sa réponse. Quelque soit son choix il le respecterait.
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Mezzara Mer 27 Mar - 13:14
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An 306 ✧ Lune 03 ✧ Semaine 01 ✧ Jour 03
A combien s'élevait, dans une vie, le taux de chance de tomber sur les meilleures personnes dans le pire des environnements ? Du maître de son enfance en passant par la famille Farman et maintenant Nymeros, quelle était la probabilité pour qu'à chaque fois que sa vie soit mise en jeu, elle tombe sur quelqu'un qui ne lui voulait aucun mal ? Si Mezzara avait cru au karma, elle aurait probablement justifié la balance de sa chance culottée par ses peines de coeur. Elle resta coite devant le misérable petit morceau de papier tendu qui la libérait de toute contrainte. S'il ne valait rien puisqu'il n'était pas à son nom, la symbolique du geste en tant qu'ancienne esclave de Meereen la touchait profondément.
A travers cette main tendue, cette liberté offerte si facilement, elle revoyait le malade au fond de son lit qui faisait écrire par sa femme cette émancipation qu'elle n'attendait pas. La liberté avait eu un goût amer, les adieux avaient été déchirants, Mezzara était grandement appréciée par la famille, et bien qu'elle ait conscience de ne jamais pouvoir être leur égale, leur amour était réciproque. A ce jour, elle ne regrettait pas d'être partie malgré les difficultés rencontrées par la suite. Elle n'aurait échangé pour rien au monde sa rencontre avec Megalis et la relation qu'elles avaient tissée. Mais face à petit morceau de papier qui ne ressemblait à rien, c'était une partie entière de sa vie qui lui revenait en mémoire et qui faisait déborder ses émotions de son coeur. Volantis n'était pas si loin de Meereen, et l'idée ne tarda pas de faire un détour par son ancienne cité qui devait avoir bien changé depuis le passage de la mère des dragons. Elle avait entendu parler des atrocités faites aux Maîtres et si son cœur s'était serré en apprenant cela, elle avait toujours gardé un fond d'espoir. Il n'y avait vraiment aucune chance pour que les esclaves appartenant à la famille ne les aient pas défendu bec et ongles. Ils ne pouvaient pas être morts, elle refusait cette possibilité et elle irait vérifier elle-même, quant bien même sa tendre fille la réprimanderait probablement pour cette prise de risque inutile. Une initiative qu'elle prendrait après avoir accompli sa mission, bien sûr.
Elle avait donc face à elle un homme qui n'avait pas hésité à dépenser de l'argent pour une femme enceinte qui ne lui serait que de piètre utilité simplement parce qu'elle était enceinte. Comment un homme pareil pouvait s'allier avec quelqu'un qui effrayait sa fille à ce point ? Ses doigts agrippèrent le papier, nerveusement, son regard se releva rapidement sur Gessio, sans avoir le temps d'analyser le bonhomme, puis revint sur Nymeros, devant qui elle ploya légèrement la tête. « Je n'ai aucune famille. Pas encore... » Sa main se posa sur son ventre légèrement rebondi. « Je n'ai nulle part où aller et aucun endroit où mettre mon enfant en sécurité. Laissez moi vous servir, je serai discrète et loyale. Je sais m'occuper d'une maison, des enfants, des personnes. J'ai juste... Un talent incroyable pour faire brûler tout ce que je tente de cuisiner, je ne vous recommande pas de me mettre à la cuisine, mais si c'est ce que vous voulez je ferai de mon mieux pour apprendre. »
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Nymeros Antaryon Dim 7 Avr - 0:10
Pas encore.
Nymeros cilla légèrement. Cet enfant qui grandissait en elle, il pouvait lui offrir le confort dont il avait besoin. A lui et à elle. Elle proposa ses services d’elle-même. Elle savait tenir une maison, fort bien. Le mariage du Braavien avec Visenya démarrait mal : il était bougon, volontiers désagréable mais surtout fuyant. Il dévisagea Ilan. Elle semblait gentille. La main qu’elle posait sur son ventre traduisait un instinct maternel qui peut-être satisferait sa fiancée.
Le Renard eut un léger rire à l’évocation du manque de talent de l’ancienne esclave en cuisine. Il inclina la tête.
— J’ai déjà une idée de ce que tu pourras faire. Je me marierai bientôt, ma… fiancée a besoin de quelqu’un qui s’occupe d’elle et qui… lui tienne compagnie.
Ce que lui-même était bien incapable de faire… Nymeros hésita sur ses mots, buta bêtement sur des termes pourtant simples. Fiancée. Ce mot avait une saveur trop amère dans sa bouche.
— Je suis Nymeros Antaryon, se présenta-t-il après un silence, forçant un sourire affable à ses lèvres. Et je te promets qu’à mon service, ton enfant et toi aurez tout ce dont vous avez besoin.
Il échangea un bref regard avec Gessio, qu’il présenta aussi, en second de son navire et surtout ami de longue date. Puis indiquant à Ilan de le suivre, il repartit à travers la rue. Il était temps de rentrer.
— Dis-moi Ilan, d’où viens-tu ?
Tout était bon pour meubler la conversation. Pour tenter de faire taire le bout de honte qu’il traînait tout au fond de lui. Lui, le Braavien parfait, avait acheté une esclave. Il s’en mordrait les doigts un moment.
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
par Mezzara Mar 23 Avr - 15:27
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An 306 ✧ Lune 03 ✧ Semaine 01 ✧ Jour 03
La facilité d'infiltration était si déconcertante que Mezzara commençait à se poser des questions sur la nécessité de cette mission. Lorsque sa fille avait évoqué l'échec cuisant de son espionne, aucune question n'était venue à l'esprit de la meereenienne. Maintenant, elles se bousculaient dans son esprit. Le doute, aussi, commençait à pointer, notamment à cause de croyances futiles sur l'équilibre des choses. Si elle avait autant de chance maintenant, il était probable que le vent tourne un peu plus tard, ou du moins qu'elle ressente un futur échec comme plus brutal que ce qu'il était vraiment après l'euphorie de ce succès. Elle n'y était pas encore mais l'appréhension forçait le passage dans son plan et elle se promit de réfléchir à tous les plans de fuite possibles au cas où quelque chose tournerait vraiment mal. Le pire danger qu'elle pourrait rencontrer n'était de toute façon pas Nymeros mais Aegon, et d'ici à ce qu'elle le rencontre elle aurait le temps de se faire une idée du marchand. La première description qu'elle avait eue de lui était celle beaucoup trop romantique de Rowena, et si elle voulait bien admettre que l'homme était beau garçon et que son sourire se mariait parfaitement à ses magnifiques yeux bleus plissés par le rire, elle avait rencontré assez d'hommes dans sa vie pour savoir que si la première impression était toujours la plus proche de la réalité, il n'en masquait pas moins beaucoup d'autres choses qui noircissaient souvent le tableau. Les personnes étaient rarement aussi imprévisibles qu'on voulait bien le faire croire, Mezzara ne doutait pas que l'homme qui marchait à ses côtés était probablement aussi gentilhomme qu'il le laissait penser, mais c'était ses défauts qui intéressaient la jeune femme. C'était par les tares d'un homme qu'on obtenait ce qu'on voulait. « Comment se nomme madame votre fiancée ? Je la servirai bien. » s'enquit-elle. Pas ce qu'elle avait espéré, surtout s'ils étaient aussi peu proches que ce qu'il laissait entendre, mais elle ne doutait pas trouver de nombreux moyens pour le voir régulièrement. Elle n'aurait pas le choix si elle voulait rapporter quelque chose de tangible à Megalis.
La main sur le ventre, comme si n'importe quoi pouvait s'écraser dessus et tuer cette pauvre chose à l'intérieur, le regard d'Ilan sembla s'embuer de larmes. Elle ouvrit légèrement la bouche, comme si l'air lui manquait, débordante de gratitude. Son corps s'inclina en avant, plusieurs fois, tandis qu'elle répétait avec émotion « Merci infiniment maître Nymeros, vous ne le regretterez pas, je travaillerai dur, je vous le promets. » Elle se tourna presque aussitôt vers Gessio pour lui accorder une courbette du même genre, par politesse, par désespoir peut-être, et reporta son attention sur le braavien qu'elle commença à suivre en prenant un soin visiblement millimétré à rester quelques pas derrière. Juste assez pour ne pas outrepasser son statut mais qu'il puisse l'entendre correctement. « Je viens d'Astapor, maître. J'ai été bannie de la maison de mon ancien maître à cause de ma grossesse, mais je vous assure que je faisais du très bon travail. » Le fin document roulé entre ses doigts, elle s'autorisa à accélérer juste un peu pour ouvrir son acte de vente et le présenter légèrement devant Nymeros. « Que suis-je supposée faire de ça ? Auriez-vous la gentillesse de me lire ce qui y est inscrit exactement pour que je sache l'utiliser correctement si... enfin, vous savez... » Si jamais elle retombait entre de mauvaises mains. « Si Ilan appartient à Ilan, est-ce que mon enfant m'appartiendra aussi ? »
Re: Everything I hold dear resides in those eyes ☽ Nymeros Antaryon, Volantis
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