Le cul entre deux chaises | Meera

Fallon guidait un clan depuis un certain temps. De son côté même si Meera avait par le passé longtemps agit un duo, elle n’était pas une meneuse.

Car son frère et elle bénéficiaient de terrains de prédilection bien distincts. Bref lors de ses expéditions la paludière se débrouillait seule.

De ce détail découlait toutes les failles de son plan, que Fallon exposait à présent. Bien qu’elle le fasse sans condescendance, Meera se sentit dans un premier temps honteuse.

Elle était l’héritière de la maison Reed. Elle devait savoir diriger. Or cette expérience laissait entrevoir des inaptitudes.

Puis son tempérament de fonceuse reprit le dessus.

Elle se revit alors son plan.

Déjà une personne échappait plus facilement aux regards des sentinelles que plusieurs. Ensuite tout le monde ne cumulait pas des talents en natation, et en escalade.

Pour finir c’était du gâchis de demeurer grouper. Autant exploiter les effectifs en diversifiant les tâches et surtout en faisant ce qu’on ne peut pas faire seul : c’est-à-dire combattre plusieurs adversaires.

« On va faire autrement. » Admit-elle. « Je vais escalader par ce point-là. »

Tout en désignant au sol

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, la paludière réalisa qu’elle reproduisait la même erreur : ne pas prendre en compte ses partenaires du moment.

« Tu viendras avec moi. » Ajouta-t-elle en désignant le gamin-écureuil. « Tu m’aideras à localiser les sentinelles une fois en haut. »

Ensuite Meera s’adressa à Fallon.

« Tu te placeras à portée de flèche pour me couvrir avec ton arc durant l’ascension si besoin. »

Ainsi le gamin et elle ne seraient pas totalement seuls dans le territoire ennemi.

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« Une fois parvenu là. On va se scinder en deux groupes. »

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Meera détestait déléguer ce genre de chose. Elle allait devoir apprendre à le supporter et à faire confiance.

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Que pouvait-elle ajouter ? Que l’opération comportait des risques. Ça aurait été pratiquement insulter l’intelligence de ses complices du moment.

En quête d’approbation elle se permit juste un regard furtif en direction de Fallon.

Quelques corrections suivirent la nouvelle stratégie. Mais elles n’étaient aussi importantes que les précédentes. Meera progressait

« Alors Lorn viendra. » Dit-elle.

Le jeune sauvageon paraissait décidé. Et puis un lien de confiance commençait à se tisser avec Fallon

La mention des chevaux fit quelque peu grimacer la paludière. Elle non plus n’avait pas l’habitude de ces animaux. Dans le Neck on voyageait, soit en barque soit à pied.

De plus ce type de déplacement lui donnait l’impression de déléguer ses efforts. Or elle détestait cela.

Mais il fallait prendre sur soi. D’ailleurs Fallon faisait visiblement de même. Car la réaction des autres membres du clan, n’échappa pas à la paludière.

« Je peux obtenir des chevaux. »

Récemment elle avait tissé des liens avec d’autres maisons nordiennes. De toute façon aucun de ses compatriotes refuserait de soutenir une mission visant à libérer lady Stark.

« Effectivement le Bois aux loup fera un bon point de repli. »

S’approchait l’instant que Meera détestait le plus, celui situé entre la préparation et l’action : l’attente.

Ça pouvait paraître paradoxal de la part d’une pratiquante assidue de la chasse. On passait parfois des heures à attendre son gibier. Seulement dans ce cas précis l’intéressé ne faisait pas réellement rien, du moins selon le point de vue de Meera. En effet il guettait. Ses sens demeuraient en alerte.

Bref la paludière voulait ou plutôt devait s’occuper l’esprit.

Après la stratégie que restait-il ? La motivation.

Meera s’approcha de Fallon et lui passa affectueusement le bras sur les épaules. Risquer sa vie elle l’acceptait. Mais quitte à mourir autant le faire au côté d’une amie.

« On va les ramener tes enfants. »

Une note d’espoir, voilà tout ce qui manquait.