Derniers sujets
» Nous sommes chez nous ( Meera Reed )
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyAujourd'hui à 11:08 par Asher Forrester

» Top-Sites
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyAujourd'hui à 10:49 par Tyldr Salfalaise

» Gyl Du Rouvre, pieux des racines aux branches
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 19:56 par Tyldr Salfalaise

» La Faux et la Louve !
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 19:41 par Sansa Stark

» Prenons une pause ensemble
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 18:25 par Lorent Caswell

» [Event] La Bataille de Braavos
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 17:19 par Le Multiface

» [Motte la forêt] Autrefois, elle errait librement et sauvagement, maintenant elle était perdue et effrayée ( ft. Orion )
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 16:42 par Orion

» Raymond Appleton║ La pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 10:59 par Les Sept

» Désir ou amour, tu le sauras un jour | Desmera
Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) EmptyHier à 9:12 par Desmera Redwyne

Safe Zone Occult Burrow
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) Empty Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy)

Message par Megalis Farman Dim 9 Juil - 22:17




Criston Farman


Ils étaient tous ridicules. Parfaitement ridicules, et écœurants. Criston demeurait à l’écart de la fête et de tout ce beau monde hypocrite. Ces ouestiens, ces bieffois et ces dorniens qui se trahissaient eux-mêmes en pactisant avec l’ennemi Fer-Né. Les bannières du lion rouge mêlées de celles aux trois navires qui dansaient aux murs, il peinait à les reconnaître. Sa famille se déshonorait, et il leur en voulait à tous. À cette nièce qu’il avait traitée comme une fille, à Luthor qui n’avait pas levé le petit doigt, à Eddara qui n’avait pas cherché à le sauver de cette union.

Union. Quel mot terrible pour celui qui n’avait jamais souhaité prendre femme. Libre il était, libre il demeurerait, il se l’était toujours juré. Les siens lui en avaient au départ voulu, mais avaient compensé cette alliance de moins en usant ses capacités : il maintenait une belle flotte et menait les opérations commerciales de Belle-Île avec brio.

Et c’était ainsi qu’on le remerciait ? En se servant de lui comme d’une vulgaire monnaie d’échange ? Il comprenait mieux les craintes de ces dames jetées en pâture à des hommes parfois deux fois plus âgés qu’elles, tout cela au nom d’une sacro-sainte fortune ou pour pactiser avec autrui. Lui, un homme, un fier, un brave, un marin, un libre – traité en jument ?

Il faillit avaler de travers son vin. Croyait-on l’acheter avec un cru de La Treille ? L’idée l’enragea d’autant plus, et il se leva en bousculant sa chaise.

De l’air, il avait besoin d’air.

Il joua des épaules parmi la petite assistance, n’hésita pas même à pousser l’un de ses neveux pour passer. Lequel était-ce ? Un Farman, un Clifton ? Il n’en avait aucune idée, mais il voulait prendre l’air. Respirer un grand coup l’air marin pour s’y abreuver avant qu’on ne lui arrache ce qu’il avait de plus précieux. Criston eut une pensée pour feu son frère. Sebaston aurait-il toléré cela ? L’aurait-il vendu ainsi, avec si peu de scrupules ? Probablement pas. Ou Megalis l’aurait convaincu… Oui, elle était sournoise, cette gamine, elle aurait convaincu son père adoré sans difficulté… Son cœur se pinça tandis que le maître de la flotte réalisait que tout ce temps, il s’était laissé duper par cette gosse. Il l’avait rassurée. L’avait considérée comme sa propre fille, endossant un rôle de père qu’il s’affairait déjà à tenir auprès de ses bâtards.

Tout ça pour quoi ? Pour qu’elle le vende. Il était plus en colère après elle qu’après qui que ce soit d’autre. Elle était la première fautive de toute cette histoire. Mais il la savait décidée, et si ça n’avait pas été lui, ç’aurait sans doute été l’un de ses frères. Luthor ? Willos ? Criston agita la tête. Même si toute cette histoire lui causait une vive nausée, il préférait que cette responsabilité pèse sur ses épaules que sur celles de ses neveux. Qui savait s’il survivrait à un seul jour sur ces îles ? Et si tout cela n’était qu’un piège ? Une ruse visant à les abattre ? Il maugréa quelques mots fleuris en perçant la foule, et après avoir passé une arche, parvint aux remparts.

Ses doigts que la mer avait rendus calleux accrochèrent le parapet. La mâchoire crispée de rage, ses dents grinçant, Criston posa un regard nébuleux sur la mer qui hurlait en contrebas. Il darda un œil noir sur les navires personnels de la maisonnée, qui mouillaient dans une baie plus sécurisée. Son boutre personnel se paraît de voiles à ses propres couleurs : un kraken transpercé d’une épée. Une moue mauvaise ourla ses lèvres et il ferma un instant les yeux, se revigora comme il put à l’odeur iodée. Ce n’était pas Belle-Île ou sa famille qui lui manqueraient, mais cette liberté et cette indépendance dont il avait toujours joui.

Il ne voulait pas prendre femme. La Greyjoy moins encore. Il éructa légèrement, une odeur avinée lui montant aux narines. Ce devait être la seule bonne nouvelle de ce jour, le vin était bon. Tout le reste n’était que de la merde.

An 305, Lune 10, Semaine 3, Jour 7 | Belle-Île




NC
Megalis Farman
Faceclaim : Diane Kruger
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp) @JustApolo (signa)
Autres visages : Nymeros Antaryon & Bronn La Néra & Arianne Sand & Brynden Nerbosc & Aerera
Pseudo : Achéris
Messages : 1145
Honneurs : 3840
Gif : Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) 18e4292d22fbc5304b3c4b3cc81bc228691d2455
Titres : Lady de Belcastel & dame de cour, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : Parmi les vipères de la cour

Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes

Revenir en haut Aller en bas






An 305
Lune 10, Semaine 3, Jour 7
ft. Criston Farman (PNJ)


Le Kraken et le Lion danseront à leur tour


Yara termina d’une traite sa chope de bière qu’elle claqua contre la table. A ses côtés, Qarl et Corneille riaient de bon cœur après une blague graveleuse du premier. Tous trois regrettaient de pas pouvoir s’adonner à la danse du doigt, mais ils s’adaptaient aux circonstances particulières de cette soirée. Les gardes belle-islois n’étaient déjà pas sereins, et même si aucun conflit n’avait éclaté malgré deux ou trois incidents isolés, aucun d’eux ne souhaitait tenter leur chance. Ils joueraient plus tard, là où ils ne risquaient de choquer personne, et Âpre-Langue resté à bord du Vent Noir se joindrait à eux.

La rareté des incidents laissait Yara rêver quant au succès de cette alliance. Même si elle n’en parlait pas, sa vision dépassait la seule indépendance des Îles de Fer, et elle envisageait le maintien de cette alliance au-delà de leur but commun. Pourquoi s’arrêter une fois rétribution obtenue ? Des liens forts perdureraient entre leurs fiefs, et des accords économiques pouvaient en découler par la suite. Les Fer-Nés ne s’adonnaient certes guère à l’or-prix, mais la Hightower avait soulevé un point d’importance pour l’avenir des insulaires ; comment gérer leur approvisionnement en ressources essentielles ? Les Fer-Nés cultivaient peu, du fait de la topographie de leurs îles, et les pillages leur apportaient de quoi subvenir à leurs besoins. Une petite touche de modernité apporterait un vent de fraîcheur à leur quotidien, sans pour autant changer leur identité. Ils investiraient seulement différemment le fruit de leurs pillages.

Toutefois, Yara délaissa ses réflexions pour la soirée. La bière n’était pas propice à la confection d’une stratégie solide, et surtout, elle avait d’autres espoirs quant à cette soirée. A dire vrai, elle ne prêtait qu’une oreille distraite à ses compères qui riaient, tandis que son attention était rivée sur la salle. Toute la journée durant, Criston l’avait évitée, et si elle avait pris la chose à la rigolade, elle souhaitait malgré tout échanger quelques mots avec lui. Elle n’oubliait pas que d’ici quelques semaines, ils échangeraient leurs vœux, pour le meilleur comme pour le pire - surtout pour le pire, aux yeux du Farman.

Comme elle ne l’apercevait pas, elle délaissa la table et refusa l’intention de Corneille qui se levait déjà pour l’accompagner. Elle ne risquait rien en la demeure de ses alliés. Et même si un garde l’attaquait, trop éméché pour se rappeler l’alliance avec les Fer-Nés, Yara n’était pas une femme fragile et sans défense. Elle n’avait même pas besoin de sa hache pour tuer.

Le pas léger, un sourire aux lèvres, elle se promena dans la salle du banquet, s’amusa parfois des regards apeurés des nobles qui la remarquaient et qui reculaient soudain. Elle accorda quelques regards aux Fer-Nés qui profitaient du festin, les remerciant intérieurement de ne pas faire de vague. Elle saurait les récompenser dans les jours à venir, lorsqu’elles convoqueraient les chefs des familles les plus importantes pour leur confier la suite de ses plans. Elle aurait besoin de leur soutien, et surtout de leur participation active.

Ne dénichant pas Criston, devenu maître dans l’art du cache-cache, Yara perdit son sourire et s’esquiva pour rejoindre les remparts. L’air frais lui fit un bien fou, chassant les brumes de la bière. Elle ferma les yeux une poignée de secondes les yeux pour profiter de l’iode qui embaumait l’air. Il lui tardait de reprendre la mer et de revenir à Pyke. Elle se perdrait sur les toits, admirerait l’horizon jusqu’à en oublier l’heure qui tourne. Elle regretterait aussi l’absence d’Estel, parti pour Port-Réal.

Elle marqua soudain un temps d’arrêt lorsque son regard tomba sur Criston, les doigts accrochés au parapet, le regard rivé à l’horizon. Voilà pourquoi elle ne le trouvait pas ; lui aussi cherchait un peu de calme dans la cohue du banquet. Elle prit alors une profonde inspiration, s’intima au calme et au sérieux, car elle savait que sa nonchalance ne serait pas du goût du Farman. Elle ne put toutefois s’empêcher d’esquisser un sourire, malgré tout dénué de toute plaisanterie.

— Ser Criston.

Elle le salua doucement, sans la moindre fioriture, mais non sans un certain respect. Parce qu’au fond, Yara respectait Criston. Il était le maître de la flotte belle-isloise, l’un de ces hommes qui avait causé tant de fil à retordre aux Fer-Nés ces dernières années. Il était un marin aguerri, appréciait la même vue qu’elle de toute évidence, et pour toutes ces raisons, elle le respectait. Elle reconnaissait sa valeur, alors qu’elle dénigrait d’ordinaire les continentaux.

Elle s’accouda au parapet sans rien ajouter, à quelques pas de Criston. Le silence s’installa pour quelques instants tandis qu’elle profitait de la vue et de l’air iodé avant de reprendre la parole.

— Je vous effraie donc à ce point pour que vous passiez la journée à m’esquiver ?

Elle ne poussa pas la plaisanterie. Elle lui offrait seulement une chance de s’exprimer, en tête-à-tête, et elle espérait qu’il ne tournerait pas les talons.


emme
avatar

Invité
Invité

Revenir en haut Aller en bas




Criston Farman


La voix dans son dos le crispa. Il avait accepté, à contre-cœur, mais il avait accepté, cette union. Mais il ne pouvait s’empêcher d’imaginer un mariage glacial, des années passées à réfréner l’envie folle d’arracher à la Greyjoy son éternel sourire gouailleur. Lui-même était connu pour sa goguenardise, sa tendance à la plaisanterie, aux jeux en tous genres… Mais il ne voulait plus rire. Pas ce jour-là. Pas quand on scellait son destin en le mêlant à celui du Kraken.

Greyjoy, siffla-t-il en réponse.

Pas de dame, pas de ma dame, pas de lady, rien. Absolument rien. Elle ne méritait aucune attention de ce genre, car s’il ne maîtrisait déjà pas bien la langue de bois, il n’allait certainement pas faire d’efforts pour elle. Il lui lança un regard oblique tandis qu’elle s’accoudait à son tour, à quelques pas de lui. Un frisson courut le long de sa nuque. Il n’aimait pas cette proximité.

Aux mots de Yara, Criston laissa échapper un éclat de rire – un seul – percé d’amertume. Effrayé, lui ? Il oublia tout concept d’ironie en sa présence.

Peur ? lâcha-t-il dans son éclat outré. Une mouche à merde me causerait plus d’angoisse.

En plus de son ton acerbe, il leva un sourcil, caustique. Puis cracha :

Sauf votre respect.

Il avait l’alcool dans la voix et dans la tête. Il avait passé la journée à boire, encore et encore, pour noyer tout son excès de colère. Rien n’avait suffi. Il se sentait toujours en ébullition, au fond de son ventre hurlait un volcan prêt à exploser. Il était déjà las de devoir se taire, se museler alors qu’il ne rêvait qu’à hurler son mépris à cette femme.

Vous devez être fière de vous, accueillie comme une invitée d’honneur sur cette terre que vous avez tant rêvé de souiller, hein ?

Criston échappa un soufflement mauvais, semblant de rire trahissant toute sa morgue. Il se tordit les mains nerveusement, sa bouche se plia d’une moue bien expressive. Ses yeux clairs observèrent le Vent Noir, puis le Pourfendeur de Kraken. Deux navires qui ne devraient se côtoyer. Et pourtant, il refuserait de se séparer de son précieux boutre. Celui-ci le suivrait à Pyke. C’était non négociable.

Il redevint sérieux, loin de sa mauvaise humeur percée de fronde, il se renfrogna et se mura un temps dans un mutisme glacial. Sous son ire mal camouflée, ses épaules se soulevaient au rythme erratique de son souffle. Il jeta un regard en coin à Yara, une question brûlant ses lèvres.

Pourquoi avoir accepté cette offre ? Tout ça pour votre indépendance ?

Sa voix était certes moins accusatrice, moins mauvaise, elle restait percée de dédain. Il n’allait pas se laisser apprivoiser si facilement. Ni par le Kraken, ni par sa propre famille. Toute sa maisonnée le savait : parmi eux, il était l’orage grondant et tempétueux.

An 305, Lune 10, Semaine 3, Jour 7 | Belle-Île




NC
Megalis Farman
Faceclaim : Diane Kruger
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp) @JustApolo (signa)
Autres visages : Nymeros Antaryon & Bronn La Néra & Arianne Sand & Brynden Nerbosc & Aerera
Pseudo : Achéris
Messages : 1145
Honneurs : 3840
Gif : Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) 18e4292d22fbc5304b3c4b3cc81bc228691d2455
Titres : Lady de Belcastel & dame de cour, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : Parmi les vipères de la cour

Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes

Revenir en haut Aller en bas






An 305
Lune 10, Semaine 3, Jour 7
ft. Criston Farman (PNJ)


Le Kraken et le Lion danseront à leur tour


Pas la moindre trace de politesse. Un mépris à l’état pur, sifflé, craché. D’autres se seraient offusquées, outrées, mais pas Yara. Elle appréciait cette honnêteté désarmante, plus crue encore qu’une mauvaise plaisanterie sous la ceinture. Elle savait à quoi s’en tenir. Avec Criston, elle savait que les apparences étaient ce qu’elles étaient. Pas de faux semblant, pas de coup bas, pas de trahison en prévision. De toute façon, son futur époux préférerait sûrement lui planter lui-même une hache en pleine tête plutôt que de recourir à des plans détournés. Alors elle ne se départit pas de son sourire, tandis que son regard voguait de l’homme à la mer, puis de la mer à l’homme.

Le rire de Criston accentua le sourire de Yara.

— Vraiment ? J’en suis rassurée. J’ai cru un instant devoir vivre avec une truite effarouchée.

L’insulte méprisante lui passait au-dessus de la tête. Elle plaisantait, tâchait de briser la glace, mais contenait aussi sa nonchalance pour ne pas trop jouer avec les nerfs de Criston. Chaque chose en son temps, en particulier avec l’alcool qui empuantissait l’air. Elle laissait couler les affronts sans sourciller, parce qu’elle savait mieux que s’offusquer au premier reproche, à la première désobligeance. Yara ne se souciait pas de l’avis des autres. Si elle l’avait fait, elle ne serait pas là aujourd’hui, suzeraine des Îles de Fer. Elle serait restée sur son île, femme-roc d’un quelconque noble d’une île, des moutards plein les bras sans la possibilité de reprendre la mer. Elle n’avait jamais voulu de cette vie. La mer était sa patrie, sa maison, et elle détestait ces moments où elle était contrainte de rester trop longtemps à terre.

Elle ne renchérit donc sur les circonstances de sa présence en ces lieux. En revanche, elle redressa la tête face à la question soudain plus personnelle que lui adressait Criston. Un semblant d’approche, de confidence. Apprendre à se connaître. Apprendre à enterrer la haine, la hache de guerre. Le dédain demeurait, mais c’était toujours mieux que rien.

— Je veux la paix et le respect des cultures de mon peuple. Nous ne l’aurons qu’avec notre indépendance.

C’était aussi simple que ça. Yara ne cherchait pas la vengeance, même si l’idée lui avait traversé l’esprit. Les Stark s’étaient joués de sa famille à de nombreuses reprises. Elle avait perdu son père, ses frères, son oncle à cause d’eux. Mais si elle partait en guerre ouverte, si elle glissait son doigt dans l’engrenage sordide du Trône de Fer, elle risquait de toute perdre. Se battre pour l’indépendance des Îles de Fer comportait déjà des risques énormes, mais son peuple la suivait. Les Fer-Nés partageaient cette ambition.

— Et puis, un marin aguerri, qui préfère être en mer que sur la terme ferme ? Je ne peux pas me prétendre perdante.

Malgré ses efforts pour contenir sa nonchalance, elle esquissa un fin sourire amusé. Elle le pensait depuis qu’elle l’avait vu à bord du navire des truites ; la truitesse n’aurait pas pu lui proposer mieux.


emme
avatar

Invité
Invité

Revenir en haut Aller en bas




Criston Farman


Une truite effarouchée – Criston eut un reniflement moqueur. Le mépris, qu’il ne tentait pas même de voiler, incrustait ses traits dans sa forme la plus pure. Si elle s’attendait à ce qu’il se comporte en bon chien, qu’il la tolère comme une nouvelle maîtresse, Yara se mettait le doigt dans l’œil. Plus encore que ses neveux qui avaient pris le contrôle de leur maisonnée, et par extension de sa vie, Criston était le parfait mélange des Reyne et des Farman. L’héritier légitime de Castamere, mais pourtant le plus fidèle à Belle-Île.

Vivre ensemble, quelle idée saugrenue. Malhonnête, même, de la part de sa nièce de le vendre à son ennemie jurée. Car c’était ce qu’incarnait la Greyjoy pour lui : cette ennemie à qui il avait longtemps souhaité le plus grand mal, et aux côtés de laquelle il devrait se tenir désormais. L’idée fit glisser dans sa gorge un goût amer, comme une bile dont il devrait visiblement s’accommoder.

Il ne prit pas même la peine de lui répondre, ses yeux rivés sur l’horizon. Ce panorama qu’il avait toujours connu, presque jamais quitté depuis que son père était mort. Avait-il secondé son frère Sebaston, remis à flots leur flotte, lutté contre les Fer-Nés, tout cela pour leur être lié ? Par une gamine, en plus ! Une gamine qu’il avait traitée comme si elle était la sienne, qu’il avait aimée, choyée, soutenue.

Sa colère, il la dirigeait vers elle plus encore que vers la seiche.

Les paroles de Yara lui arrachèrent un sourire rogue qui parut s’arracher douloureusement à son visage. Il tourna ses yeux de glace vers la Greyjoy et la dévisagea.

Les cultures de votre peuple, hein ? Vous me parlez de paix mais qui a déclenché la guerre ?

Il détourna rapidement le regard, agacé de celle qu’il refusait d’appeler son épouse. Il contempla la seule femme qu’il ait jamais vraiment aimée, la mer, qui regorgeait de mystères et de légendes. Il se rappelait encore à sa première fois, quand Harlan l’avait emmené sur son navire. Troisième enfant de la maison Farman et seulement deuxième fils, Criston avait toujours été destiné à une vie de militaire et d’homme de mer. Une voie qu’il avait embrassée avec passion. Son souvenir le ramena à son premier navire. Harlan le lui avait offert à seulement douze ans, comme confirmant que son second fils était son préféré ; et il l’avait coulé de façon si bête, adolescent. Un sourire faillit passer sur ses lèvres – il le ravala aussitôt pour se parer d’orgueil.

Il hocha pourtant la tête aux mots de Yara. Acquiesça à contre-cœur à ce qu’elle disait : elle aurait pu tomber sur bien pire que lui. Les Belle-Islois se distinguaient parmi les ouestiens par un caractère bien particulier. Ils n’étaient pas des continentaux, pas non plus des insulaires des Îles de Fer. Des mœurs plus rudes que les premiers mais plus douces que les seconds. Un entre-deux dans lequel ils se complaisaient bien. Yara y trouverait son compte plus qu’en épousant n’importe quel autre petit con du continent.

C’est sûr que parmi toutes les catins parfumées de l’Ouest, vous y auriez bien moins trouvé votre compte.

Il ne put s’empêcher de sourire vaguement à ses mots. Lui jeta un regard oblique, un instant, avant de regarder à nouveau leurs navires. Au port mouillaient les vaisseaux Farman, portant fièrement leur blason – et dans une crique un peu à l’écart, les boutres personnels de chacun. Le Pourfendeur de Kraken dominait les autres, le Rugissant, à peine plus petit, se trouvait non loin – ses voiles parées d’un lion de mer trahissaient sans grande subtilité leur ascendance. Il passa une main dans sa courte barbe en observant le Cabotin. Willos aurait dû reprendre la suite. Devenir Maître de leur flotte une fois Criston parti. Les circonstances le lui interdisaient. Le marin écrasa un soupir.

Il tenta de se rassurer dans les paroles de Yara : la réciproque était peut-être vraie, au final. Épouser une capitaine plutôt qu’une demoiselle en robe, toute bien apprêtée et sentant la fleur… très peu pour lui. Il n’avait jamais désiré se marier. Cette fois-ci moins encore. Mais on ne lui laissait plus le choix. Alors il inspira, au plus fort, l’air iodé. Inspira les senteurs marines, s’en gava comme s’il ne les sentirait plus jamais. Et demanda, dans la franchise abrupte qui le caractérisait :

Êtes-vous seulement digne de confiance ? Ou n’êtes-vous que la fille de Balon Greyjoy ?

Pas vraiment de mépris, cette fois-ci. Seulement la méfiance. Et dans sa question, l’inquiétude sous-jacente liée à sa famille et à leur sort.

An 305, Lune 10, Semaine 3, Jour 7 | Belle-Île




NC
Megalis Farman
Faceclaim : Diane Kruger
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp) @JustApolo (signa)
Autres visages : Nymeros Antaryon & Bronn La Néra & Arianne Sand & Brynden Nerbosc & Aerera
Pseudo : Achéris
Messages : 1145
Honneurs : 3840
Gif : Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) 18e4292d22fbc5304b3c4b3cc81bc228691d2455
Titres : Lady de Belcastel & dame de cour, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : Parmi les vipères de la cour

Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes

Revenir en haut Aller en bas






An 305
Lune 10, Semaine 3, Jour 7
ft. Criston Farman (PNJ)


Le Kraken et le Lion danseront à leur tour


Cette fois, Yara ne retint pas son ricanement sarcastique. L’hypocrisie des paroles de Criston la frappaient de plein fouet, et si elle ne s’offusquait pas, elle ne comptait pas non plus laisser passer ce quiproquo. Elle comptait remettre les pendules à l’heure, parce que Criston s’entêtait dans sa haine des Fer-Nés sans considérer la situation de son ensemble. Compte tenu de sa fierté, elle mettait sa main au feu qu’il aurait réagi de la même façon qu’elle - à quelques variantes près.

— Et qu’auriez-vous fait si, après avoir perdu les vôtres, on décidait de vous arracher tout ce qui fait de vous un Farman ? Si on vous empêchait de naviguer, de vivre selon vos propres coutumes, parce que d’autres pensent mieux savoir que vous ?

Yara n’approuvait pas forcément toutes les décisions de son père. Avec le recul, et l’expérience désormais, elle comprenait mieux certains griefs que lui portait son oncle. Balon Greyjoy n’anticipait pas. Il ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actions. Quand il avait déclaré l’indépendance des Îles de Fer pour la première fois, il aurait mieux fait de laisser les Sept Couronnes en paix et de se contenter des raids, plutôt que d’incendier les flottes des grandes maisons continentales. La flotte n’aurait pas été dispersée, puis bloquée par les Farman. Toutefois, il était si aisé de changer le cours d’une guerre une fois celle-ci terminée, et Yara ne jetait donc pas la pierre à son père. Il avait fait ce qui lui semblait bien, sur l’instant, et de toute manière, elle les respecterait toujours pour avoir fait d’elle son héritière, en dépit des convenances.

Son regard s’abîma sur l’horizon, tandis qu’elle se perdait dans quelques souvenirs. Les souvenirs d’un autre temps, plus insouciant, où elle se contentait seulement d’être à la hauteur des attentes de son père. Une part d’elle ne s’imaginait même pas suzeraine des Îles de Fer, comme si Balon Greyjoy était immortel ; une part d’elle qui avait disparu au fil des années.

Puis elle rit un peu face aux propos de Criston ; tous deux s’accordaient sans doute plus qu’il ne voulait bien l’admettre.

— Celui qui me fera rester sur la terre ferme n’est pas encore né.

Jamais Yara n’aurait imaginé épouser un noble du continent. C’était impossible, à ses yeux. Elle aimait ses îles plus que tout, et refusait d’abandonner Le Vent Noir. Alors elle s’était imaginée épouser un seigneur des Îles de Fer, sans pour autant avoir un choix précis en tête ; aussi parce que l’envie de se marier lui manquait cruellement. Puis l’alliance avec la truitesse s’était imposée, et elle avait pu négocier des termes avantageux, et surtout, dégotter un époux surprenant, pour un continental.

— Je suis la fille de Balon Greyjoy, inévitablement.

Les navires et les bateaux sous ses yeux lui rappelaient ces moments après la rébellion ratée, où son père la prenait sous son aile pour faire d’elle son héritière. Il lui avait tant appris, aussi à ses dépens. Depuis qu’elle était suzeraine, elle s’efforçait de ne pas reproduire ses erreurs. Elle prenait son temps, anticipait, ne clamait pas ses plans au grand jour. Nouait des alliances solides.

— Mais c’est justement parce que je suis sa fille que je ne compte pas reproduire ses erreurs. A ma place, il aurait déjà clamé l’indépendance des Îles de Fer et détruit une flotte ennemie pour prouver la force de ses ambitions.

Yara délaissa le paysage marin pour se retourner et s’adosser au rempart. Elle bascula la tête en arrière, contempla le ciel nocturne. Dans sa tête, elle reconnaissait les étoiles, les nommait et ajoutait leur rôle dans la navigation d’un navire. Elle avait toujours apprécié ce paysage.

— Et contrairement à mon père, je n’ai pas pour habitude d’abandonner les miens.

Son père aurait-il organisé un sauvetage, si elle avait été à la place de Theon ? Ou se serait-il morfondu de son énième échec sans rien faire ? Voilà une question qu’elle préférait ne pas se poser.


emme
avatar

Invité
Invité

Revenir en haut Aller en bas




Criston Farman


Le visage de Criston se barra d’une moue désapprobatrice. Il était un entêté, un emporté. Un homme fier qui ne pliait pas. Les Fer-Nés ne semaient pas ? Lui ne rompait pas. Jamais. Il était la  coque solide du navire, capable de résister à la tempête. Les vagues hautes ne l’effrayaient pas, au contraire, elles l’exaltaient. Yara avait raison, au fond. Mais lui qui avait passé sa vie à combattre les Fer-Nés, lui qui avait dédié les onze dernières années à défendre leur île contre eux, il ne pouvait respecter ce mode de vie dont ils se targuaient tant.

Eddara, cette mère trop exigeante, lui avait toujours trouvé l’esprit lent. Sebaston, ce frère qu’il avait aimé jusqu’à la mort, lui avait toujours pardonné son tempérament trop enflammé. Mais il persistait dans cette voie. Il était un Farman plus qu’il ne serait jamais Reyne, quoi qu’en dise son sang. Et si les Farman avaient avec les Fer-Nés des origines communes, il refusait qu’on l’associe à eux. Pas plus qu’il ne désirait être associé aux continentaux ouestiens.

Et pourtant, l’occasion était parfaite pour dégainer la carte de ses origines.

Qu’est-ce qui vous a été arraché, hein ? Votre droit au pillage ? Il eut un bref rire, cynique. Vous avez perdu les vôtres, oui, moi aussi. Ma famille aussi. Vous avez dû le voir, le lion rouge, partout dans la grand-salle. Que croyez-vous qu’a ressenti ma famille, ma mère, quand les Lannister ont noyé Castamere ? Et quand, bien après, ils ont offert notre fief familial à leurs chiens de Lépicier ? Quand ils ont souillé notre nom, nous forçant à vivre dans l’ombre, nous forçant à combattre sous leur bannière d’assassins ? Quand ils ont tué mon frère dans leur guerre ?

Dans sa voix, une rage intergénérationnelle, un appel à la vengeance pour ce qu’ils avaient perdu. Eddara n’était pas devenue ce qu’elle était seulement par plaisir ou par ambition. Elle l’était devenue parce que sa vie toute entière lui avait été arrachée. Elle avait toujours été cette vieille dame cruelle, aux méthodes draconiennes, même lorsqu’ils étaient petits. Mais les étapes de sa vie avaient empiré les choses. La mort de Sebaston fut le coup de grâce, un point de non retour.

Criston ne tolérerait pas qu’on lui parle de pertes, quand lui-même se privait de son nom.

Il détourna le regard, fulminant, voulant s’apaiser sur l’horizon. Il ne contrôlait pas la colère sourde qui hurlait en lui. Il avait dédié sa vie à Belle-Île. À la vengeance des siens. Tout ça pour ça. Il souffla, bruyamment, dans une dernière expression de sa rage. Yara n’y était pour rien, ni dans la ruine des Reyne de Castamere, ni dans les actes du lion d’or, ni dans la perte de sa famille. Il pouvait blâmer Balon, ou Euron, mais pas elle.

Il émit un bref rire à ses mots suivants. Parce qu’il ne comprenait que trop bien son sentiment, ils avaient au moins ça en commun : l’amour des îles et de la mer.

Je n’ai pas prévu de vous demander de rester sagement à terre, à garder les mômes. Si ça peut vous rassurer.

Si Yara avait sans doute pensé toute sa vie qu’elle épouserait un seigneur Fer-Né, lui n’avait jamais pensé se marier, tout simplement. Il avait échappé à ce destin, trente-huit ans durant. Même la vieille Eddara n’avait pu l’y contraindre. Une partie de lui se sentait humiliée que sa nièce, une gamine pas encore dépucelée, qu’il avait pourtant aimée comme si elle était sa fille depuis la mort de Sebaston, ait décidé de tracer son avenir ainsi. L’emprisonnant dans ce terrible mariage. Il devait pourtant s’y faire. N’avait pas d’autre choix. Qu’aurait-il pu faire, hein ? Fuir ? Prendre le large à bord de son navire, passer le Détroit, partir en exil ?

Farman ne fuyait pas. Le marin avisé, se répétait-il comme une litanie.

Il tourna la tête pour regarder Yara. Elle observait le ciel, l’air pensif. Abandonner les siens – jamais. Il était au moins rassuré qu’elle ne tienne pas ça de Balon. Il eut un bref rictus, mi-appréciateur, mi-critique. Il la comprenait en ce point, sans vouloir non plus s’identifier à elle. Toute son épouse soit-elle désormais, il n’oubliait pas ces siècles d’inimitié entre leurs peuples, leurs maisons.

C’est bon à savoir, dit-il dans un grognement.

Il réprima, entre ses lèvres pincées, la menace qui voulait jaillir. À quoi bon ? À quoi bon lui dire qu’elle n’avait pas intérêt à les trahir, à le tuer, à profiter qu’ils baissent leur garde pour envahir Belle-Île ? Criston maudissait sa nièce pour avoir pris cette décision parce qu’elle avait remis leur destin entre les mains de Yara. La balle était dans son camp désormais. Si elle s’en tenait à ce qui s’était dit, si elle respectait ses engagements, alors ils pourraient vaincre.

Si elle les avait trompés, alors inévitablement, ils périraient.

An 305, Lune 10, Semaine 3, Jour 7 | Belle-Île




NC
Megalis Farman
Faceclaim : Diane Kruger
Crédits : @Achéris (ava, gifs, fiche rp) @JustApolo (signa)
Autres visages : Nymeros Antaryon & Bronn La Néra & Arianne Sand & Brynden Nerbosc & Aerera
Pseudo : Achéris
Messages : 1145
Honneurs : 3840
Gif : Le Kraken et le Lion danseront à leur tour (pv Yara Greyjoy) 18e4292d22fbc5304b3c4b3cc81bc228691d2455
Titres : Lady de Belcastel & dame de cour, Dame de Denfert
Âge : 21 ans
Situation maritale : Mariée à Ulwyck Uller
Localisation : Parmi les vipères de la cour

Megalis Farman
♆ Un lion a toujours des griffes

Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
After the Great War a ouvert le 10.03.2023. L'univers de ASOIAF est l'entière propriété de George R. R. Martin. Le forum est l'entière propriété de ses fondatrices, Achéris et Mémoriae.
Un grand merci à Ross pour son skin Win Or Die, incluant CSS, templates et javascript. Catégories par Gekigami. Design V4, Images & couleurs, par Achéris.
Merci à Selli, Jul pour les dons d'annexes, à La Garde de Nuit pour les informations sur l'univers. Merci à Shaakyo pour l'aide apportée à la création du forum.
Voir l'intégralité de nos crédits -