Telanie de la Nouë

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Ceux qui ne la connaissent pas diront qu’elle est solitaire et qu’elle ne cherche pas le contact des gens, qu’elle préfère s’isoler dans sa chambre, dans sa petite cabane dans la forêt, ou même dans un livre,qu’elle préfère fuir que dialoguer avec son entourage pour profiter de dame nature, sans se soucier de l’avenir de sa maison. Les rumeurs à ce sujet sont légions.

En vérité, c’est tout l’inverse. Telanie a un lourd héritage maternel sur ses épaules et sur sa lignée qu'elle est la seule en mesure de perpétrer, il s’agit d’un savoir-faire ancestral qu’elle apprend en secret. Voilà bien des années qu’elle veut en être digne en mémoire de sa défunte mère, mais en plus elle fait tout pour demeurer un phare dans la nuit dont sa famille a été plongée lors des guerres antérieures. Elle porte à bout de bras son patriarche qui est en pleine déprime depuis la mort de son épouse. Elle le conseille dans le dos de ses propres conseillers, et fait tous pour que les gens la croit naïve et incapable un jour de régner. En réalité, c’est son père qui est totalement mort de l'intérieur et incapable de tenir son titre de noblesse. Elle ne veut pas que la cour le sache alors elle passe juste pour la fille à son père, rien de plus.

Cela fait d’elle une complotiste hors pair, car personne ne se doute de ce qu’elle fomente dans ces fameux lieux dont elle réclame l’isolement total. Adroite pour mener dans l’ombre les gens sans qu’ils ne se rendent compte de rien, elle a beaucoup de mal à garder une relation stable avec quiconque. Un secret ne se transmet pas alors il vaut mieux demeurer seul pour le garder. C’est ce qu’elle croit au fond d’elle. C’est pour cela que malgré son âge, elle n’est pas encore mariée. Pourtant, cela l’aiderait à entretenir sa maison que d’avoir une lourde alliance, aussi bien au doigt que militaire. Elle n’est pas dupe à ce sujet et elle le sait, son père qui n’est qu’un fétu de paille, ne tardera pas à s’embraser par lui-même dans l’alcool ou pire encore. Elle cherche un bon parti sans réellement trop savoir comment le choisir, car elle doit maintenir secret ses activités familiales. Les convenances voudraient qu’elle épouse un homme de son rang ou d’un rang supérieur, mais du fait de son éducation rigide, et de son organisation, Telanie ne s’est jamais réellement demandé si elle était attiré par les hommes ou par les femmes, voir les deux. Elle se pense instinctivement asexuelle et ne recherche pas le désir charnel. Bien évidemment ce n’est pas le cas et l’avenir dira si quelqu’un arrive à franchir la barrière qu’elle s’est forgée avec les années. Cette carapace de chasteté est dû à ces longues isolations à pratiquer l’alchimie loin de la cour de son père ainsi que l’éducation de sa tante rigide dans sa jeunesse, comme si elle s'était coupé du monde et de ses émotions à ce sujet.

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Héritière du savoir-faire et des livres d’herboristes de sa tante, Telanie entretient depuis le plus jeune âge une passion sans égal pour la nature et particulièrement l’alchimie. Potion, remède de grand-mère et, bien sûr, poison. Que se soit dans le Bief, ou même à Port Réal, les poisons de son organisation “la rose noire” sont vendu par de solide réseau souterrain dont l’origine est bien sûr tenu secret depuis de nombreuses générations, seul son conseiller Edward est au courant et c’est lui qui prend sur ses épaules tous les risques.Les assassins savent que s’ils veulent tuer quelqu’un rapidement sans se louper, ils peuvent compter sur ces produits. Telanie exerce ce travail de l'ombre depuis la mort de sa tante y a de cela trois ans mais elle a aidé celle-ci depuis l’adolescence.

Une sorte de secret de famille qui est transmis de génération en génération et dont même son père et sa mère ignorent tout car il vient à l'origine de sa grand-mère paternelle. Telanie est de ce fait une intendante hors pair, une menteuse chevronnée et une botaniste de haute renommée clandestine. Elle est débordée, elle demeure calme mais quand elle est seule, il lui arrive de trembler du poids de son héritage. Elle aurait grand besoin d’une aide psychologique, un amant ou bien une âme sœur susceptible de supporter le poids sur ses épaules car elle est sur le point de craquer complètement.

Pour surmonter tout cela, elle se libère dans la nature en criant parfois à plein poumon. Bien que son esprit demeure intact à ce jour et qu’il soit aussi aiguisé qu’une lame de rasoir, Telanie marche sur une corde si fine qu’elle risque à tout moment de s’écrouler sur elle-même.

L’avenir nous dira si elle basculera dans la folie.

Pour ce qui est de ses traits physiques, Telanie est brune aux yeux verts. Elle marche légèrement comme le feraient les canards, les pieds tournés vers l’extérieur comme si elle ne pouvait pas mettre ses pieds de façon parallèle. Une démarche qui est loin d’être anodine et qui se repère assez facilement mais qui la rend particulièrement sexy quand on y réfléchit bien. En tout cas, les hommes adorent mais personne n'a eu le droit d’y goûter, pour l’heure d'où son surnom “la pucelle des bois jolies”.

Edward est le seul soutien dont elle dispose seulement voilà, c’est un homme d’un certain âge et ce dernier est aujourd’hui alité et sur le point de s’éteindre dans son sommeil. Une chose a mal tourné, il est Incapable de transmettre à Telanie son savoir sur le réseau, celle-ci sait que cela mettra fin sous peu à l’organisation de sa grand mère.

Alors qu’elle assiste à la fin de son seul véritable allié et ami, elle se remémore tout ce qu’elle a provoqué dans son passé et elle se demande comment elle va pouvoir continuer à aider son père sans la logistique d’Edward. La pression est horrible sur ses épaules, elle cherche un moyen pour ne pas craquer. Elle sait qu’elle va devoir affronter le monde face à face en usant d’une diplomatie qu’elle n’a jamais apprise. Elle ne connaît pas cette méthode, elle ne connaît que la sournoiserie, les dagues dans le dos, les pots de vin et les menaces par le biais d’homme de main.

Devenir la noble qu’elle est censée être lui paraît encore plus dur à accomplir que de faire tuer quelqu’un sans avoir de remords. Pourtant croyez-moi, elle a fait caché des cadavres par son organisation et cela l’empêche de dormir comme le devrait une femme de son âge.

Telanie était toujours sur le qui vive ces trois dernières années, alerte au moindre bruit, prête à bondir de son lit pour réagir au souci qu' Edward aurait pu lui transmettre. Elle a les yeux terriblement cernés et la mort de son ami n’a vraiment pas amélioré son sommeil.

Il demeurera à jamais de légères séquelles psychologiques sur sa personne, comme le fait de bondir la nuit au moindre bruit même si elle sait au fond d’elle que son activité souterraine va disparaître avec lui. Il y a aussi le fait de s'être coupé d'émotions relationnelles toute sa vie pour essayer de rester de marbre, elle ne l’a jamais vraiment été, elle n’a pas profité pleinement de sa jeunesse comme une jeune fille aurait dû le faire. Le retour de bâton est proche, et elle va bientôt le sentir passer.

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Sa grand-mère paternelle Catherine de la Nouë, fondatrice de la “Rose Noire” et son grand-père Ulrich de la Nouë, tous les deux sont décédés.

Telanie est la fille du Lord Elbois de la Nouë, seigneur de la maison et sire d'Herbeval et de sa mère Irène de la Nouë qui est décédée en l'an 302.
Elle est la nièce de lady Lysa de la Nouë qui a épousé Lord Olymer Tyrell ils ont eu trois enfants ensemble :
Raymund Tyrell, leur fils aîné.
Rickard Tyrell, leur fils cadet ;
Megga Tyrell, leur fille, une compagne de lady Margaery Tyrell.
Tous morts assassinés en 302.
Telanie n’a pas d’enfant, elle est la seule héritière de la maison de la Nouë. Tout comme son père, elle a du mal à faire le deuil de sa famille mais elle semble mieux l’accepter que lui.

280 : Naissance de Telanie de Nouë
285 : Début de son éducation par sa tante et sa grand mère
290 : Décès de Catherine de la Nouë et d' Ulrich de la Nouë, mort empoisonné. On parle d’un meurtre, mais il s’agit en réalité d’un suicide organisé dans le plus grand secret.
295 : Telanie est officiellement mise au courant de l’existence de la confrérie de la Rose Noire par sa tante. Sa formation prend sens à ses yeux.
302 : Mort de sa mère, sa tante, son oncle, ses cousins et sa cousine lors de l’explosion du grand septuaire de Baelor. Elle prend le flambeau de la Rose Noir dans le plus grand secret avec l’aide du plus fidèle conseiller de sa mère Edward.

Pseudo - Invicta
Age - 37 ans

Comment as-tu découvert le forum ? - Rpg Forum
As-tu des suggestions pour améliorer ATGW ? - Si vous pouvez me vendre un cerveau sinon je vois pas
As-tu lu le règlement et l'acceptes-tu dans son intégralité ? - Yep (c’est un oui avec un poil de malice)

Quelque chose à ajouter ? - Pardon pour toutes mes fautes !

Ma naissance fut des plus rapides, il ne suffit que de quelques heures à Irène de la Nouë pour expulser de son ventre le jeune bourgeon que j’étais alors. Tapis dans l’ombre de la pièce, la belle-mère d’Irène, Catherine de La Nouë, ne manquait rien au spectacle tandis que les dames de compagnie ainsi qu’un Mestre étaient chargés de la procédure médicale en vigueur. On raconta dans les couloirs de cette première lune de l’an 280 lors du premier jour de la troisième semaine que mon cri avait déferlé dans tout le château de Herbeval et que ma grand-mère avait finalement poussé le mestre pour me prendre la première dans ses bras. Dans notre famille, les hommes ont toujours eu la couronne, mais jamais le véritable pouvoir et en ce temps-là, ma grand-mère faisait déjà sa loi. C’est pour cette raison que mon père ainsi que le sien, étaient partie à la chasse afin de ne pas avoir à suivre les directives de la mère régente.

“Comment comptes-tu l'appeler ?” Furent les premiers mots que j’entendis après mon hurlement. La suite, vous la connaissez. Un prénom que l’on entend pas souvent mais qui, dans les méandres de l’histoire de la botanique, représente une fleur blanche extrêmement rare de Bief, aujourd’hui éteinte du précédent hiver. Seule une poignée d'experts dans le domaine sont en mesure de le savoir et ma grand-mère eut immédiatement un petit sourire aux lèvres en l’apprenant. Ma mère s’était renseigné auprés de ma tante pour lui faire cette surprise. Je ne m’en souviens pas bien sûr, mais mère me l’a tellement raconté que j’en ai intrinsèquement une représentation factuelle dans ma mémoire.    

Quand mon père finit par revenir au bras de ma mère de son long périple, il dû d'abord passer par le cerbère qui me tenait encore dans ses bras. Là aussi je crois me souvenir de gifle qui ont volé, et d'oreilles tirées. Par chance, je venais d'atterrir dans une famille stricte mais aimante.

Bien vite, j’ai compris qu’il était inutile de crier, car ma grand-mère avait une voix qui portait bien plus loin que la mienne. Tout le monde se taisait en sa présence, et mes petits gazouillis de bébé n'enlevèrent pas l’ambiance pesante qu’elle laissait dans son sillage. J’étais pour elle, un élément qu’il faudrait très vite taillé dans son moule et ma mère le savait.

J’ai souvenir de ce matin de l’an 285, ma mère avait fait renvoyer mon précepteur afin de laisser ma tante prendre en main la suite de mon éducation, elle qui avait toujours été des plus douces avec moi, virevolta de visage. Cours d’étiquette, apprentissage de l’arme blanche, botanique, je devais tout savoir avant même d’avoir commencé. La première journée fut atroce pour moi et je m’en souviens encore tellement j’ai pleuré. Quand finalement je suis sorti de la pièce, ma tante m’avait taillé dans la ronce la plus dure qui soit et je ne dis pas un mot à mon père et à ma mère. Il s'agissait d’un ordre direct, si je devais me plaindre à quiconque du traitement que je subissais lors de nos cours, je devrais faire le triple le lendemain. Je le savais et j’en avais encore plus peur que de ma grand-mère.

Année après année, je m'améliorerais et malgré ça ma tante devenait de plus en plus sombre avec moi. Son comportement changeait et je le ressentais comme ma propre faute.

Aujourd’hui, je sais qu’il n’en était rien. Elle venait de prendre la responsabilité de la rose noire. Pardonnez moi, je parle tellement de moi que j’en oublie de parler du cœur de ma maison : La rose noire. Quand je parle du cœur, il s’agit en réalité plutôt de l’ombre tapis dans les profondeurs de notre maison. Une organisation d’assassin et de dealer de mort que ma grand-mère avait fondé avec ferveur avec sa propre mère. Elle est basée sur la fabrication de potions en tous genres dont certaines sont particulièrement mortelle. La distribution est réalisée par un homme de confiance, Edward, qui sous traite lui-même à Port-Réal et dans tout le Bief.  
Ma grand mère ne se sentait plus d’assumer cette tâche et seule une femme aussi bien préparer que ma tante pouvait prétendre à ce secret familial. Un secret que l’on transmet de femme en femme dans la maison de Nouë sans que les hommes ne soient jamais impliquer afin que le titre de noblesse soit préserver de tous reproche.

Ma tante Lysa avait dû être formée de longue année elle aussi et à sa façon, elle se vengeait du traitement qu’elle avait subi par ma grand mère sur moi. Ma grand-mère l’avait façonné à partir de ces quinze ans et indirectement, j’avais droit au même traitement qu’une adolescente. A mes dix ans, j’en savais plus que la plupart des gens sur la botanique, je savais également que la préparation que ma grand-mère me demandait d’effectuer ce jour-là serait terriblement toxique pour celui qui aurait la mauvaise idée de la boire.

Je n’ai jamais compris pourquoi elle m’avait demandé de préparer moi même ce poison. Je n’ai compris que le lendemain qu’il avait permis à grand père et grand mère de partir rapidement. Je voulais lui en vouloir mais ma tante m’a alors ordonné de ne pas avoir ce sentiment négatif et de ravaler ma colère. Cela devait faire partie de ma formation que de rester totalement imperméable à ma responsabilité d’avoir préparé ce produit. Je pleurais sa mort, mais je ne devais pas dire ce que je savais à quiconque, je devais avaler en moi cette part obscure qui avait fait de moi la faucheuse de mes grands parents. Malheureusement, cela me hanta de nombreuses années. C’est ainsi que mes  cauchemars ont commencé.

Ma tante ne me confia que cinq longues années plus tard l’existence de la rose noire. Elle avait estimé que j’étais enfin prête à garder ce terrible secret et cela malgré le fait que je n’avais jamais trahi l’histoire de mes grands-parents et que je souffrais en silence de leurs pertes.

Je fus la connaissance d' Edward, le bras droit de Lysa pour la première fois ce soir-là. Il était chargé de sous traiter toutes les directives de ma tante ainsi que de lui remonter toutes les informations qui concernent la rose noire. Un homme de confiance, qui prend sur lui le poids des responsabilités afin de protéger ma famille en cas de coup dur. Un homme de main qui sait mener des hommes, même les pires assassins. Jamais il ne l’a trahi, et jamais il ne m’a trahi.  

Ma tante me responsabilisa au sein de l’organisation, je me devais de trouver des solutions à chaque problème et de lui en faire part avant qu’elle ne tranche elle-même. Au début par manque d’expérience, elle ne suivait pas beaucoup mes propositions, mais je finis vite par comprendre pourquoi, j’étais bien trop espiègle et pas assez vindicative. Je devais développer ma part d’ombre et accepter que des gens meurent par la faute de notre réseau.  

Une chose qu' au fond de moi je n’ai jamais réellement accepté, ma conscience et ma bonté en prenaient un coup à chaque ordre, je faisais le mal et je le savais. Je n’aimais pas cela mais c’était nécessaire malgré toutes mes réticences de trancher la tête du serpent avant qu’il ne nous morde. Mes nuits deviennent alors plus courtes, et bien que je ne voyais jamais les victimes de notre trafic, je donnais plus que je voulais l’ordre de tuer à Edward. La nuit,  je les comptais comme des moutons, cela m’aidait parfois à m’endormir de me rappeler chaque affaire en me les remémorant dans mon esprit. A moins que cela aggravait mon insomnie, je n’ai jamais su réellement. Avec les années, la liste devenait tellement longue qu’il me fallait des heures pour tous les remémorer, je ne voulais pas les oublier afin de préserver mon âme. Je n’avais jamais vu leurs visages, et pourtant je sentais leurs sangs sur mes épaules. Je compris alors pourquoi ma tante avait autant changé depuis mon enfance. On ne contrôle pas une organisation aussi importante sans avoir de retour de bâton et il faut une psyché énorme pour l’assumer. Heureusement que j’avais ma mère qui ne savait pas ce que je devais vivre mais qui éclairait ma vie de son simple sourire… Cela me consolait aussi de savoir qu' en fait, la véritable décisionnaire de tout çà, c’était ma tante Lysa.

Un piedestale aussi bien ancré dans le sol ne devrait jamais être ébranlé tellement y' a de poids sur ces épaules. Je me souviens de cette missive, qui conviait ma mère ainsi que ma tante à ce stupide septuaire de baelor afin de parler d’histoire de la haute qui ne me concernait pas. Des histoires sur Cersei, sur Margaery Tyrell et de procès. Je n’en avais à l’époque cure. J’avais bien d'autres choses à penser, bien des potions à surveiller et aussi à laisser fermenter. Ma tante me donna une excuse pour ne pas que j’y aille, et mon père prétexta que les histoires des Tyrells ne le concernait pas. Je devais finir une production pour Edward, c’est ce qui sauva ma maison de l'anéantissement total.

Ma mère, ma tante, ainsi que toutes sa famille furent emportée dans l’explosion du Septuaire de Baelor et c’est alors que je compris à jamais le poids des responsabilités qui pesait sur le dos de la régente de la Rose noire. Le piedestale venait de s’écrouler sur moi, et sur ma maison. J’avais vingt deux ans, je ne connaissais rien du parfum de l’amour ou de la chair car on ne m’a jamais forcé à trouver quelconque parti et on m’a isolé de tous les jeunes hommes de mon chateau, ce n’était pas dans l’interet de ma tante que je batifole, mais à contrario je connaissais le parfum de l’aconite. Je devais prendre le relais bien plus jeune que ma tante sur ses activités souterraine, un défi énorme, par chance Edward m’épaula à sa façon mais je ne m’attendais vraiment pas à ce que l’organisation soit la seule chose que je doives gérer...

Si cela ne suffisait pas de devoir tenir à bout de bras une organisation criminelle, voilà que mon père se mit à se noyer dans l’alcool et la décadence la plus totale. Je me devais de passer derrière lui pour le relever, je me devais de l’aider dans sa propre administration alors que certain de ses propres conseillers usèrent de malice pour obtenir de sa part les miettes de notre maison qui avait explosé avec le septuaire.

Des requins, des chacals, des vautours, voilà avec quoi je devais jongler. Alors je fis ce que je devais faire pour que mon père survive à ces quelques comploteurs. Je fis le grand nettoyage dans son dos en usant des hommes de main de la rose noire par l’intermédiaire d’Edward.

Je devais garder une distance avec mon père et avec sa politique, afin de le protéger de mes actions de l’ombre, mais je devais aussi l’aider car je voyais qu' avec les années, c'était de pire en pire. Avant que l’on perde notre titre de noblesse pour de bon, je fis passer le bruit de couloir que j’étais Lady Ronce, celle qui ne lève pas le petit doigt pour aider son seul entourage. En réalité, je travaillais pour six à la nuit tombée quand personne ne me voyait agir.

Au cours des trois années qui suivirent, j’ai moi même été tenté par l’alcool et la déchéance de la chair sans réellement savoir comment faire, mais pour soutenir mon père je me contentais de crier à la lune et de garder ma vertu intacte d’où mon deuxième surnom “la pucelle des bois jolies”. De toute façon, mon père est bien trop accablé pour me marier et moi, je suis bien trop prise par mes responsabilités pour trouver un parti convenable. Je sens progressivement que je me noie… que je perds pied… Edward est mon seul véritable ami dans ce tourment, mais nous ne sommes pas de la même génération. L’avenir de ma maison dépend désormais de ma capacité à m’adapter avant que l’on ne s'éteigne dans la folie de nos secrets tourmentés...

Par les septs, aidez moi, je vous en conjure…

C’est alors que tout changea pour moi, Edward avait subi un passage à tabac, un de ceux que l’on ne se remet pas, surtout à son âge, pourtant sa force de caractère lui avait donné la volonté de dépasser le seuil de sa douleur pour que je sache ce qui lui était arrivé. Son corps fut retrouvé au pied du château de mon père, il avait dû traîner sa vieille carcasse dans un dernier effort surhumain pour parvenir jusqu’à la garde qui le trouva finalement inconscient et rempli de sang.

Qui lui avait infligé de tel supplice, personne n’était en mesure de le savoir, et toutes les hypothèses furent lancées à la cour de mon père. Bien sûr, personne parmi eux ne se doutait de ce que Edward faisait pour moi à l’extérieur du château. Edward avait le statut d’intendant, il se devait de s’occuper de l’approvisionnement de nos denrées et cela n'étonne personne que celui-ci parte parfois pour conclure des traités commerciaux pour mon père sur des denrées alimentaires, surtout avec Port réal.

Quand on m’informa de son état. Je me suis précipité à son chevet pour obtenir ses derniers mots, mais il était déjà trop tard. Il ne se réveilla jamais de ses blessures et mourut quelques heures plus tard.

Un mélange de soulagement et de terreur m’envahit alors. Je sus immédiatement que cela signifié à jamais la fin de mes activités et de l’héritage de ma famille. Le poids de mes responsabilités, des décisions horribles que je devais prendre jour après jour depuis trois ans, tout cela allait s'arrêter enfin mais de l’autre, je réalisa que je ne pouvais plus aider mon père comme je l’avais fait jusqu’ici. Qui allait remplacer l’intendant du royaume, allait-il être digne de confiance comme j’avais confiance en Edward ? Bien sûr que non, c' était impossible ! De plus, je venais de perdre mon seul véritable ami.

Et bien sûr, pire que tout, est ce que les dispositions que nous avions prises toutes ses années avaient suffi pour protéger ma famille des répercussions du trafic de la rose noire ?

J’ai aujourd’hui peur que mon père soit en première ligne du lourd passé de ma famille, et je ne sais plus trop comment le protéger. Il est surement l’heure pour moi de trouver de nouveaux alliés, peut être de ceux qui osent se montrer en plein jour. Peut être qu’il est l’heure pour moi de me marier. Je ne vois vraiment que ça pour le protéger désormais de mon passé…