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[JARDINS AQUATIQUES] Tonnerre sous les Tropiques [Lune 9 , 305]

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Tonnerre sous les Tropiques


Aelinor & Gerold



Gerold flânait sous un oranger, doucement bercé par la douceur de vivre des Jardins Aquatiques. Une brise tiède venait de la Mer d'Été pour rafraîchir son visage parsemé de petites touches de lumière sous le feuillage de l'arbre. Le clapotis des dizaines de fontaines du lieu étouffait le murmure des conversations et les cris des enfants. Guerrier célibataire plus qu'endurci, le maître de Haut Hermitage ne comprenait pas l'amour q'on pouvait éprouver face de telles créatures. S'il n'osait se l'avouer, il se sentait gauche et même inadapté face à une petite tête blonde, ou brune. Il s'était toujours délecté de la compagnie des chevaliers et des francs coureurs. Jeté sur les routes poussiéreuses de Wyl dès ses huit ans, son enfance volée l'atrophiait désormais d'une quelconque attirance pour les enfants. Au moins les tolérait-il et détestait toute violence inutile à leurs égards. Tant qu'ils n'étaient pas insolents, évidemment.

Fort heureusement, depuis la fin du règne des Martell, les Jardins Aquatiques connaissaient un engouement moindre.  Étaient-ce la faute au souvenir de Doran Martell ou les récents évènements qui avaient frappé Dorne ? Probablement les deux. Difficile de venir se reposer et apprécier la fraîcheur des Jardins Aquatiques lorsqu'on fourbissait son arme sous le soleil de plomb des Montagnes Rouges, prêt à charger une horde dothraki. Ces sauvages maudits par les Sept étaient des guerriers de talent, et Gerold avait autant détesté qu'adoré croiser l'acier face à eux. Le dénouement en avait été des plus heureux en considérant la renommée d'Elia Dayne pendant les combats et son élévation. D'homme lige de Doran Martell à cousin de la Princesse de Dorne, c'était une belle avancée. Un rictus sauvage déchira les lèvres de Gerold tandis qu'il plaçait ses mains derrière sa tête. Il pouvait faire mieux, il ferait mieux. Telle était sa destinée. Inspirant profondément, il sentit le vent tourner et charrier peu à peu la fraîcheur plus piquante des bassins  des Jardins. L'heure ne tarderait pas à être tardive et le chevalier détestait déambuler dans le noir. Entrouvrant les yeux, à moitié endormi, il réalisa qu'il lui restait encore bien une heure avant de devoir s'inquiéter de ce détail.

Il les refermait pour mieux se rendormir lorsque le craquement sec d'une branche le réveilla tout à fait. Avec la vivacité de la vipère, sa main vint aussitôt à la dague à sa ceinture et il jeta un coup d'œil alentour. Personne ne se rapprochait de lui ou ne courait vers lui pour mieux lui ôter la vie. Plissant les yeux, il tendit l'oreille. Il était persuadé qu'il avait entendu la brisure d'une branche sous le poids d'un homme, et non par l'usure. Dans la brise de cette fin d'après-midi, le bruit se répéta et Gerold se redressa sur ses coudes. Vêtu d'une tunique et de braies aux couleurs de sa maison, froissées par la sieste et couvertes de quelques brindilles et feuilles, il décida de se lever. Il était trop intrigué pour se laisser aller à quelque farniente. Debout sur ses jambes, il essaya tant bien que mal de se défroisser avant de s'aventurer sous le frai des arbres. Il découcha bien vite sur l'immense terrasse de marbre rose qui surplombait la Mer d'Été. Une silhouette solitaire s'y trouvait, admirant la vue. Avec un soupir, le chevalier les yeux en l'air. Évidemment, il avait oublié ce détail, long de vingt mètres et resplendissant de diverses sculptures et oeuvres d'art. Il allait s'en retourner à son arbre lorsqu'il reconnut la silhouette.

Grande, brune, d'une corpulence tout à fait propre à faire rêver le plus timide des Septon, se trouvait dos à lui Aelinor Hightower. Engeance bieffoise, propre à cocher tout les préjugés de la liste pourtant presque infinie de Gerold pour ce peuple, elle n'en restait pas moins une grande dame. Il lui semblait même qu'elle avait été de sa dernière soirée en tant que pucelle. Voir même qu'elle avait organisé la moindre aventure de cette expédition des plus plates. Gerold se remémora Elia lui contant le classicisme absolu des activités proposées par la belle et à quel point elles lui paraissaient peu adaptées à Dorne. Il y voyait soit une marque de respect d'Aelinor, soit au contraire à quelle point elle était d'une fadeur propre à renfrogner la Lune. Heureusement, Gerold avait également un souvenir des plus agréables de la Hightower. Il l'avait croisée au détour d'un couloir, accompagnée de quelques serviteurs chargés d'un lourd coffre. Le décolleté profond qu'elle arborait ce jour-là l'honorait autant qu'elle insultait la pseudo-décence bieffoise. Pour ainsi, Gerold connaissait bien plus intimement les profondeurs de sa gorge et la forme de ses atours que ses yeux ou sa personnalité. Avec un petit sourire entendu, et un haussement d'épaules, il se décida à changer la donne.

Marchant d'un pas vif vers la dame, il l'apostropha d'un "Lady Aelinor" des plus gracieux et vint s'accouder à la rambarde, dos à la mer d'Été. Affectant de ne pas la regarder directement, il embrassa des yeux le paysage avant de reprendre :

"Je suis étonné de vous voir ici et seule. Généralement, les invités restent soudés ensemble même aux Jardins Aquatiques. J'aurai cru vous voir vous baigner avec ma Dame Elia. A moins que vous ne préfériez l'intimité du silence et la vue sur les quelques beautés que Dorne a à offrir. Il attrapa la petite gourde à sa ceinture avant d'y boire une longue rasade et de la tendre à Aelinor : Appréciez vous votre séjour parmi nous ?"

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Tonnerre sous les Tropiques








Gerold Dayne






Naïvement, Aelinor imaginait vivre dans les Jardins aquatiques un moment idyllique avec Lord Damion et qui, sait, pouvoir discuter avec Lord Caron. Oh il y avait toujours un tas de serviteurs et quelques enfants, mais elle n’y avait pas plus prêté attention que cela. De toute façon après cette folle chevauchée à travers le désert avec son nouveau courser dornien offert par le Prince de Dorne. Feu Noir était bien plus adapté qu’Alba pour faire un tel trajet sous le cuisant soleil de la principauté. Par les Sept qu’est-ce qu’elle avait eu chaud malgré son vêtement de soie orange tout en volume et son grand voile qui couvrait sa tête et son visage lors du voyage. Mais à son arrivée tout ce qu’elle voulait c’était prendre un bain aussi s’était-elle vite débarrassée de cette robe pour des vêtements qui ne soient pas pleins de poussière. Cette fameuse robe qu’Edmund avait refusé d’offrir de la part de la Hightower à Elia parce qu’elle avait prétendue l’avoir faite faire pour elle dans l'optique de devenir Princesse de Dorne en épousant l’ainé des Gargalen. Elle avait fait naître une querelle d’anciennes tractations qui n’avaient pas abouti et qu’elle n’avait pas pris la peine de relancer pour obtenir les chevaux. Mais, comme Edmund ne pouvait rien lui refuser, elle avait également obtenu la main de Damion ainsi que le soutien de Lancehélion pour éviter d’être obligée d’épouser Bronn La Néra. En effet ce dernier avait lui aussi demandé sa main deux ans plus tôt et en se rendant au Tournoi de Port-Real, son père l’avait mise en garde contre une éventuelle volonté de ce dernier de forcer l'alliance que Baelor lui avait alors refusée.


Désormais, elle étai intouchable, fiancée au frère du Prince de Dorne, la plus rebelle des couronnes de Westeros, jamais soumise, jamais conquise, celle que seul un mariage royal avait pu rallier aux Targaryen. Il faudrait être fou pour s’opposer à la Principauté et à ses sanguins habitants, il faudrait être fou, ou bien mal connaître ce peuple. Mais Bronn ne connaissait rien, c’était peut-être cela qu’elle avait oublié. Et il avait fait ce que seul un imbécile pouvait faire. Venir au mariage pour briser les fiançailles avec un style aussi irrespectueux que ridicule. Et Aelinor, à nouveau tremblait à l’idée qu’il puisse obtenir sa main. Sauf qu’Edmund avait décidé de répliquer par un procès et ça, c’était exactement ce qu’elle escomptait au fond. Qu’il s'implique pour la sauver. Même si c'était autant à cause de l'affront que pour la protéger. Sauf qu’avec Tyrion comme Justice du Roi, elle ignorait encore l’issue du Procès. Par souci d’équité, elle aussi avait fait des promesses à Edmund pour qu’il ne regrette pas trop d’être devenu son ami. Mais hélas, elle venait de sacrément se planter concernant l’une d’elle et elle n’était pas prête d’obtenir ce qu’elle avait promis.

__ Foutu Baratheon.


Fit-elle en repensant à la discussion entre Gendry, Damion et elle. Foutu Baratheon et pauvre Sara qu’on essayait de marier à un homme plus têtu qu’une mule. Il n’avait même pas eut l’obligeance de se montrer agréable avec elle et la jeune femme avait fini par quitter la pièce tandis que Damion et Aelinor essayaient encore de le convaincre que ce mariage sécuriserait la paix dans le sud de Westeros. Elle soupira, las cette fin de non recevoir qu’elle avait essuyée, las des arguments sans queue ni tête d’un jeune homme qui n’avait manifestement aucune notion de politique. Et gnagnagni, et gnagnagna, les mariages malheureux engendrent des guerres. Comme si les guerres ne pouvaient pas commencer à cause de tout un tas d’autres causes. Notamment l’incapacité de la couronne à unir le royaume derrière elle, derrière ce… Bran… Tyrion le parricide, Bronn le clochard, une belle brochette de nouilles pour gouverner les Sept Couronnes.


Suite à ce cuisant échec, elle avait passé l’après-midi à regarder Elia, Elena et Sara se baigner avec envie et leurs invitations à les rejoindre dans l’eau furent des plus bruyantes, mais Aelinor ne pouvait pas se dénuder aussi facilement que les dorniennes. L’envie ne manquait pas pourtant et Dame Elia qui, contrairement aux deux Gargalen avait quelques égards pour la pudeur de la Bieffoise avait fait évacuer le jardin et les jardins pour qu’elle puisse les rejoindre. Après ça, la douceur de l’eau des bassins et la beauté de l’endroit avait surpassé la honte et la jouvencelle s’était finalement baignée. Elle n’avait donc pas flâné avec Damion comme escompté, et Jonas Caron la fuyait, donc elle ne l’avait pas recroisé depuis la soirée de la veille. Les quatre jeunes femmes jouaient à s’éclabousser et il y avait un certain plaisir à courir nue entre les arbres et les plantes de cette oasis verdoyante avant de se jeter dans l’eau pour surprendre les copines. De vraies gamines. Mais toute bonne chose avait une fin et la Hightower finit par rejoindre ses appartements.


La brune aux yeux azur en ressortit en fin d'après-midi vêtue d’une robe de satin vert dont les bretelles plissées sur les épaules s'ouvraient pour recouvrir la poitrine de la jouvencelle. Cela formait un décolleté en V devant et derrière jusqu’à un galon d’entrelacs argentés qui resserrait le tissu sous ses seins avant qu’il ne s'étende en une jupe évasée. Devant l’immensité de la mer d’été, Le vent jouait avec le fin tissu, le collant à l’une de ses hanches et soulevant le bas de la robe, il jouait aussi avec la longue chevelure ondulée de la Hightower. Aelinor profitait de la vue et des rayons du soleil qui, enfin, ne la brûlaient plus à cette heure. Elle se demandait comment rattrapper le coup avec Gendry, comment honorer sa promesse à Edmund et comment le remercier de tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle se demandait comment gagner le procès et, accessoirement, comment éliminer Bronn une bonne fois pour toutes.


Tandis que ses pensées se faisaient de plus en plus sombre sous l’astre solaire faiblissant peu à peu, un homme l’interpella avant de s’accouder à ses côtés. Les mains de la jouvencelle s’accrochaient, elles, à la rambarde comme on s'accroche au bastingage d’un navire dans la tempête. Surprise par cette apparition, elle lâcha le balcon et se retourna vivement vers l’intrus avec un sourire de circonstance tout juste esquissé. Elle reconnut sans peine Ser Gerold Dayne, vaguement croisé et salué lors du mariage, elle le savait proche d’Elia, alors son sourire s'agrandit et se fit presque sincère.

__ Ser Gerold. Bonsoir.


Rougissant comme une enfant prise après une bêtise lorsqu’il parla des bains, elle se demanda comment il avait pu la voir, mais laissa le malentendu en suspens car elle n’avait pas vraiment envie de le savoir. Elle mit quelques instants à se ressaisir pour pouvoir répondre en montrant d'un geste délicat la vue.

__ Qui n'apprécierait pas la beauté mystérieuse et sauvage de la Principauté ?


Oui, elle aimait les contrastes, Lancehélion comme une ville d'ocre accrochée à son rocher, brûlante et grouillantes, le désert, dangereux et immensément magnifique, les Jardins Aquatiques, petit paradis verdoyant trônant au-dessus de la Mer. Elle aimait aussi les découvertes, ainsi avait elle apprécié d’organiser la dernière journée de jouvencelle d’Elia en choisissant tout ce qui était typiquement dornien. Elle avait bien compris que pour les autres, c’était loin d’être une aventure, mais pour elle, cela l’avait été. Enfin, elle était curieuse, avide même, de comprendre cette culture si différente de la sienne. Quelque part, cette contrée lui rappelait Lys à certains égards, il y régnait une atmosphère similaire, mais elle n’aurait pas su dire pourquoi, si ce n’est la relative proximité géographique.

__ Je ne suis pas une simple invitée Ser, je suis la future belle sœur du Prince de Dorne, changer de contrée, de culture, de climat, n'est jamais chose aisée. Alors j’essaye de m'imprégner de l’âme du pays, cet exercice passe autant par les gens avec qui je me baigne que par l’intimité du silence et l’observation.


Par politesse, elle attrapa la gourde, mais avant d’oser y porter les lèvres, elle demanda.

__ Qu’est-ce que c’est ?



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Aelinor & Gerold



Lorsque Aelinor montra du doigt la vue du balcon, Gerold jeta un vague coup d'œil derrière lui et haussa les épaules d'un air entendu. Il fallait bien avouer que les Jardins Aquatiques offraient un panorama à couper le souffle. Les côtes de Lancehélion s'étendaient à perte de vue et scintillaient de mille couleurs différentes alors que les rayons du soleil descendant frappaient les falaises. Pendant un instant, on oubliait l'air sec et torride de Dorne et on pouvait aisément s'imaginer être dans un mirage du désert. Les caravanes de voyageurs et autres marchands restaient un spectacle des plus agréables tandis qu'on pouvait admirer à tout moment un messager princier et surtout leurs magnifiques pur sang, taillés pour la course. Gerold aimait les chevaux de toutes sortes mais sa préférence allait pour les hongres de sang chaud, parfois demi sang. Rapides, plus dociles, ils étaient parfaits pour mener des assauts rapides et meurtriers tout en ayant la robustesse propre à servir dans les montagnes desséchées de Dorne ou son désert mortel.

Gerold reporta son regard vers Alienor et songea que la vue ne manquait pas de l'émerveiller de ce côté ci. Avec le vent lui collant sa robe contre le corps, elle semblait être une invitation à être regarder. Le chevalier se refusait pourtant bien à la regarder avec trop d'insistance. Elle manquait du mordant de son peuple, se cachait derrière son aura de pucelle effarouchée mais complotait certainement comme elle respirait. Les Bieffois avaient cette réputation, et la Guerre des Cinq Rois avaient bien montré leur capacité à tourner casaque. Les Tyrell payaient encore le prix de leurs trahisons et magouilles. Six pieds sous terre, ou sous la forme de cendres que les prostituées de Culpucier respiraient encore dans l'air âcre de la ville royale. Avec un sourire enjoliveur, Gerold se rapprocha légèrement d'Alienor et se pencha vers elle lorsqu'elle toucha la gourde. Il lui lança un clin d'oeil avant de répondre :

"Je crains qu'il ne soit pas trop tôt pour vous proclamer belle-soeur du Prince. L'heure des mariages heureux n'est pas venue, et celui de ma cousine tient du miracle." Si l'on pouvait appeler ça le bonheur. Elia était presque tombée des nues lorsque les fiançailles avaient été annoncées, aussi abruptes qu'inespérées. "Les belles promesses fondent à peau de chagrin sous le soleil de Dorne. Mais n'ayez crainte, il n'y aura d'autres chrysanthèmes sous les tilleuls de Lancehélion."

Relâchant la gourde, il l'invita à boire d'un geste du menton.

"Allez-y Alienor, je ne compte pas vous empoisonner. J'ai beau être dornien, vous ne m'avez pas encore donné de raison de verser un peu de venin dans votre boisson. C'est du jus de citron, sucré. N'écoutez pas les commères qui croient que je le bois pur. Mon estomac rejetterait un pareil traitement." Il avait essayé un bon moment de l'avaler tel quel, mais les aigreurs qui en résultaient étaient bien pire qu'une cuite au vin dornien. "Dites moi, dans votre muraille de silence et d'observation, que pensez-vous de l'âme de notre pays ? En toute honnêteté, de bieffoise à Dornien."


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Tonnerre sous les Tropiques








Gerold Dayne






Une bâtarde mariée un à un Prince ? Sans doute était-ce un miracle, mais la guerre avait ceci de magique c’est qu’elle ouvrait des portes et donnait des terres à des personnes qui n'auraient jamais dû obtenir quoi que ce soit de la vie. C’était le cas d4elia et de Gendry également. Mais elle, elle était née Hightower, d’une longue lignée d'hommes et d e femmes qui avaient fait de grandes choses comportant quelques reines, notamment. Alors il pouvait toujours dire que les mariages heureux n’étaient pas légion, et au fond il avait raison, elle aurait le mariage qu'elle voulait et s’y attelait. Qu'importe que Bronn se dresse sur son chemin. Seulement elle ne savait pas quel mariage elle voulait, tout ce dont elle était sûre, c'était celui qu’elle ne voulait pas et encore, elle avait déjà plusieurs options s’il parvenait à ses fins. Mais également plusieurs idées pour l’en empêcher. Pour autant, Lord Damion ne faisait pas partie de sa liste, mais elle ne devait certainement pas révéler à Gerold les secrets de l’accord passé avec Edmund, accord qui garantissait que, même si elle n’épousait pas son frère, elle resterait proche du Prince de Dorne. Cela dit, comme elle n’était pas idiote et savait les hommes changeants et prompt à oublier leurs obligations, elle avait bien l’intention de se mettre Elia dans la poche et d’ailleurs, elle avait déjà commencé.


Le Dayne se rapprocha d’elle comme pour lui faire une confidence et Aelinor ne bougea pas. Il parla avec toute l'emphase nécessaire pour rester poli tout en étant désagréable et menaçant et cela lui donna envie de reculer. Mais il était trop tôt, puisqu’il n’avait pas répondu à sa question, elle s’apprêtait à lui rendre la gourde. Elle n’avait même pas pensé au poison, mais elle n’aimait pas les alcools forts et elle se passerait bien d’être surprise par un goût désagréable et une ivresse non désirée. Mais après avoir remis en question l’accord dont il ne savait rien, entre Dorne et Hightower, ce qui la fit sourire légèrement, il se décida à lui expliquer de quoi il s'agissait. Il ne manqua pas d’évoquer la possibilité de lui faire boire un breuvage mortel, mais elle était d’accord au moins sur un point, il n’avait aucune raison de la tuer et les hommes intelligents ne tuaient pas gratuitement. Elle se mit à rire et ses épaules se soulevèrent car l’anecdote des commères et d'aigreurs d’estomac était plutôt amusante, puis, elle but une petite gorgée en le regardant dans les yeux avec un léger sourire. Il parlait comme un comploteur et cela l’amusait follement.

__ Un petit conseil, ne parlez jamais de poison. Ni si vous n’avez pas l’intention d’en utiliser, ni si c’est bel et bien votre intention.


Fit-elle en refermant la gourde et en la lui rendant avec un sourcil amusé levé par dessus l'un de ses yeux azur.

__ En toute honnêteté, de Bieffoise à Dornien, il fait trop chaud.

Sourit-elle.

__ Mais la société nettement moins guindée que celle de Bief a quelque chose de léger et de rafraichissant. La vie semble plus douce en un sens, même si le désert ne fait pas de cadeaux. Peut-être qu’il s’agit d’un savant mélange entre les dangers et la chaude brise venue de la mer d’été, qui donne, ici, envie de vivre plus fort que n’importe où ailleurs.



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Aelinor & Gerold



Le "conseil" d'Alienor fit éclater de rire Gerold. Parler de poison était comme deviser de la pluie ou du beau temps pour les dorniens. Que ce fut la piqûre de l'amour, rendant le corps aussi brûlant que l'esprit passionné, ou des Larmes de Lys, mortelles et indétectables, les toxines faisaient partie de leur culture. Beaucoup de Ouestriens se complaisaient à répéter que le poison était l'arme des femmes et des Dorniens, cela était vrai. Oberyn Martell l'avait parfaitement démontré à de nombreuses reprises mais il n'était pas le seul à l'avoir fait, loin de là. Gerold se rappelait lui même enduire sa dague avec le suc de la cigüe dans les Montagnes Rouges. Dans les escarmouches contre les peuples locaux, on récoltait souvent de nombreuses coupures, rarement graves. Pour mieux abattre son ennemi, rien ne valait de polluer ses humeurs. Combien des hommes qu'il avait touché ne s'étaient jamais réveillés, étouffés dans leur sommeil et incapables d'appeler à l'aide ?

"Oh vous savez, on dit de moi que si l'aspic devait me mordre, c'est lui qui en mourrait." finit par répondre innocemment Gerold avec un sourire entendu. "Si vous souhaitez vraiment vous adapter à la culture dornienne, n'oubliez pas ceci: nous sommes des experts de la dissimulation. Or rien n'est mieux caché que ce qui se trouve sous nos yeux."

Gerold attrapa sa gourde et la rangea à sa ceinture. Ne pas voir Alienor recracher le jus de citron lui plaisait. Beaucoup de personnes le faisaient, particulièrement s'il ne les prévenait pas. S'il aimait boire, le chevalier ne comprenait pas cette impulsion des siens à toujours garder à portée de main quelques vins ou liqueurs, quand ce n'était pas du rhum des Îles d'Ete. C'était le meilleur moyen de perdre ses capacités guerrières au fil des ans. Ne disait pas du vieux roi Robert, jadis si puissant et craint, qu'il était devenu gras et presque incapable à la fin de sa vie ? Tué par un sanglier, ou pire sa femme, n'était pas digne du vainqueur de Rhaegar Targaryen.

"J'aime votre façon de penser, Alienor. Je ne suis pas un ménestrel ou un septon versé dans la poésie mais le clair-obscur de Dorne est évident. La chaleur de son désert rivalise avec le baiser froid de l'acier de ses fils. L'ardeur des femmes s'oppose à la bise froide du venin du scorpion. Les torrides guerriers des Montagnes Rouges combattent ces froids seigneurs des Marches."

Le chevalier sortit une orange de sous sa tunique et commença l'éplucher. Par politesse, il tendit un quartier à Alienor et en profiter pour l'admirer de haut en bas. Avec sa robe d'été, elle était des plus charmantes et beaucoup plus agréable à l'oeil que sous les mètres carrés de tenture sous lesquels les bieffoises aimaient parfois se cacher.

"Je vois surtout que vous vous adaptez parfaitement à notre façon de se vêtir. Votre septa accepterait elle une robe pareille à Vieilleville ? Vous avez raison d'ailleurs. Nous vivons intensément, car demain le désert peut nous enlever la grâce de la vie. Ici les Sept sont impitoyables. Même la Mère est une vieille branche hargneuse. Qu'est ce que vous aimez d'autre parmi nous ? Ne me dite pas notre vin, je ne vous croirai pas."


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Gerold Dayne






Poisons et médicaments étaient, souvent, une seule et même chose. Une seule et même chose enseignée aux Mestre de la Citadelle à Villevieille ou encore à Lys, la cité aux milles plaisirs. Les ouestriens avaient une culture qui reléguait l’usage de ses substances aux personnes dénuées d’honneur parce que pour eux, seule la virilité d’un combat pouvait faire la justice. Ainsi se méfiaient-ils de ceux qui empoisonnaient leurs adversaires. Mais s’ils les méprisaient, c’était surtout parce qu’ils en avaient peur. En effet, ni la force, ni le courage, ni la technique ne pouvait protéger d’un empoisonnement et celui qui en était victime n’avait aucun moyen de se défendre et de s’en sortir à bon compte. Ainsi vallait-il mieux ne pas provoquer l’ire d’un Dorien, ni celui d’une femme. Il était d’ailleurs étrange que le venin de Manticore utilisé par le Prince Oberyn contre Gregor n’ait pas fait son office, cela restait un mystère pour la brune aux yeux céruléens de l’avoir vu se relever après le duel qui avait vu le Martell mourir. Oh comme elle aurait préféré voir la Montagne tomber définitivement et le Dornien survivre, elle l’aimait bien, il était tellement intéressant. Aucune science à sa connaissance ne pouvait expliquer la survie du monstre, mais elle l’avait vu et avait aisément pu constater qu’après sa longue et secrète convalescence, il n'était pas le même homme. Évidemment cette énigme avait longtemps attisé la soif de savoir de la jouvencelle, mais elle n’avait hélas pas pu découvrir le pot aux roses, peut-être l’aurait-elle compris si elle avait osé s’approcher de plus près du Clegan, sauf qu’elle en avait une peur bleue et était trop prudente pour prendre un tel risque uniquement pour satisfaire sa curiosité.

__ Ah oui ? Vous êtes immunisé ?


Demanda Aelinor, intéressée, mais pas surprise cependant de la part d’un Dornien. On racontait qu’en s’exposant régulièrement à de petites doses de certains poisons, on pouvait devenir insensible au bout d’un moment. Mais c'était une science dangereuse que la plupart des Mestres se refusaient à exercer. Elle savait que le venin d’aspic était parmi les plus mortels, mais elle était désireuse de savoir si Gerold était parvenu à s’en protéger en prenant nécessairement de grands risques.

__ Il existe bien des moyens de dissimuler les choses Ser. Mais je vous rejoins, on ne voit que rarement ce que l’on a sous les yeux.


Le jus était acide, mais avec le sucre ça n’était pas si désagréable. Cela dit, si elle n’avait pas su à l’avance à quoi s’attendre, elle aurait bien pu le cracher ou en tout cas faire une grimace de dégoût. Ce ne fut pas le cas car elle savait à quoi s’attendre. Mais tandis qu’il lui répondait, citant les froid seigneurs des Marches, elle planta son regard azur dans le sien. L'histoire entre le Bief et la principauté était loin d’être dénuée de combats et il ne faisait aucun doute pour elle que c'était à cela qu’il faisait allusion. Inutile cependant de céder à la provocation, ces temps étaient révolus depuis longtemps et elle s’était assurée avec son présent au Prince Edmund et ses relations avec les Gargalen que ressurgissent pas du passé, une haine séculaire qui n’apporterait que du sang et des larmes des deux côtés de la frontière. Alors son regard glacial se radoucit et elle esquissa un sourire.

__ Nous avons tous nos contradictions Ser, mais tout semble plus intense à Dorne, et plus visible également. Là où nous autres aimons tout cacher, vous le disiez tout à l'heure, en bon maîtres de la dissimulation, vous étalez au grand jour ce que vous voulez bien montrer pour mieux cacher les secrets de votre âme.


Aelinor savait que la sexualité était plus libre ici comme beaucoup de choses d’ailleurs, la preuve les sœurs aînées héritaient avant les frères cadets, le droit d'aînesse primait sur le mâle. Une bonne chose selon elle, mais elle n’avait aucune intention de tuer tous les hommes de sa famille pour en prendre le contrôle. Puisque la nature l’avait faite femme, elle comptait bien se servir de ses atouts et connaissances spécifiques ainsi que du rôle que la société ouestrienne lui attribuait pour obtenir ce qu’elle voulait.


Revenu d'Essos après son premier sang, elle avait bien remarqué depuis, que les tenues que lui offraient son père n'étaient plus aussi pudiques que ses robes de jeune fille. Or, elles étaient trop belles et trop précieuses, tout comme celles qu'elle avait récupéré de la garde robe de Margaery pour qu’elle se refuse à les mettre. Sa pudeur était mise à rude épreuve, mais une fois enfilées, elle ne pensait plus aux décolletés trop plongeant ou aux tissus qui collait à sa peau d'albâtre et épousait ses formes sensuelles. Sauf quand on le lui faisait remarquer. Aussi rougit-elle en essayant de soutenir, malgré sa gêne visible, le regard du Dayne. Elle répondit d’un air aussi détaché que possible.

__ Cela fait longtemps que ma Septa ne se mêle plus de mes tenues, mais je dois avouer que j’aime être davantage couverte. A Villevieille, l’ombre de Grand Tour et les vents océaniques ne me font pas tant souffrir et je peux garder ma pudeur sans finir en nage. C’est pragmatique, il me faut faire avec la chaleur, je n’ai pas envie de finir déshydratée. J'imagine qu'il faudra que je m'habitue, cela semble si naturel et facile pour la Princesse et ses belles sœurs. Quelque part, je les envie car je crois que c'est une question d'éducation plus que de contrée que de savoir assumer pleinement sa féminité. Les tenues de feu la Reine Margaery en sont la preuve.


En bonne croyante, elle n’aurait pas remis en cause les enseignements de sa Septa, mais elle n’avait pas besoin d’un chaperon qui connaisse moins bien qu’elle l'Étoile à Sept Branches. Quoi qu’elle avait maintes fois outrepassé ses droits et devoirs de jouvencelle dans sa jeunesse, trop avide de connaissances pour se contenter d'obéir et d’être sage. Elle avait toujours préféré les livres à la broderie et les complots aux commérages. L’excuse toute trouvée était qu’en tant que Hightower elle devait éclairer la voie, or, qui peut éclairer la voie sans rien savoir des différentes voies qui peuvent être empruntées. A Villevielle, siège de la Citadelle mais aussi anciennement de la Foi, ce genre d’écart pouvait être toléré, pour la bonne cause, c’était aussi pour elle un moyen de se démarquer de toutes les autres jouvencelles, car à un moment donné, il faudrait sortir du lot. Son nom pouvait aider, mais il ne suffirait pas à séduire l’homme qui lui donnerait le pouvoir, pas plus qu’à le garder, l’homme, et le pouvoir. Alors peut-être allait-elle devoir oublier un peu sa pudeur et sa gêne, parce qu’elle savait depuis longtemps que son corps était son plus grand pouvoir. Alors qu’enfant, ses sourires et son esprit acéré suffisait à faire craquer oncles et parents, pour entrer dans la cour des grands, il lui avait fallu user de plus de charme que celui d'une petite fille qu’elle n’était plus. Néanmoins, elle préférait user d'intelligence et de rhétorique parce qu'elle connaissait bien mieux ce terrain que celui du désir des hommes dont elle ne savait pas grand chose à part que la dernière fois qu'elle avait joué ce jeu avec un dornien, c'était elle qui était partie en pleurant.



Aelinor Hightower
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Aelinor & Gerold



Immunisé au poison ? On pouvait d'une certaine façon targuer Gerold d'un tel miracle. A condition de considérer la verve et les insultes comme des toxines. Le chevalier n'avait que faire du poison amer et hypocrite de ceux qui critiquaient ses façons de faire. Il connaissait sa valeur et rien ne semblait le toucher. Toujours prêt à s'échapper d'une pirouette ou d'un trait d'esprit à peine menaçant, rares étaient ceux qui se targuaient d'avoir vu le Dayne dégainer l'épée pour une histoire d'honneur ou s'emporter contre une pauvre demoiselle. Les quelques sursauts de fierté qu'on lui connaissait venait principalement de comparaisons mal placées avec son illustre cousin Arthur. Sept ans de mithridatisation à la cour de Lancehélion lui valait bien cette réputation d'immunité. Si seulement, il l'était réellement aux toxines et Gerold se considérerait pleine comme un homme surfait.

Les gens aiment à me croire bien plus dangereux que je ne le suis réellement.

Cette réponse, quelque peu laconique, était vraie. S'il aimait les complots et en faire parti, Gerold était impitoyable avec ses ennemis seulement. Ou s'il s'avérait nécessaire de l'écraser pour le nom des Dayne. Dans tout les cas, c'était un calcul politique et un acte nécessaire. A part à la guerre, le chevalier n'aimait pas détruire pour le plaisir. Il laissait ça aux dothrakis, fer-nés ou autres sauvages du Nord. Dorne étaient bien plus civilisée que les bien pensants de l'Orage ou du Bief voulaient le croire. Gerod hésita une seconde et regarda Aelinor. Peut être qu'elle prenait au premier degré ses déclarations. Le cas échéant, difficile de ne pas rire aux éclats. Dans le doute, et ne pas froisser la fille Hightower, il se retint de trancher sur la question. Il doutait qu'elle soit si stupide. Prude très certainement d'après les échos d'Elia, mais pas idiote.

Tandis qu'elle devisait sur la pudeur avérée des ouestriens, le dornien songea qu'elle n'avait pas tort. La vie était bien plus intense dans la Principauté que d'autres régions des Sept Couronnes. A vrai dire, il n'avait vu guère que le Bief et les Terres de l'Ouest mais cela lui  suffisait pour se faire une image. A ses yeux, chacun essayait de dissimuler ses failles d'une manière comme d'une autre. A Dorne l'effronterie venait sauter à la gorge du premier venu pour mieux cacher ses doutes, au Bief la geste et la foi camouflait bien mal une profonde frustration sexuelle - que les dorniennes savaient ô combien exploiter pour dépouiller les chevaliers de leurs ors - et dans les Terres de l'Ouest l'or se disputait avec leur ambition sans contrôle. A cette pensée, Gerold s'assombrit. Les Lannister avaient marqué pour des décennies leur nom de l'infâmie suprême. En résumé, Aelinor avait raison.  Les dorniens étalaient au grand jour ce que qu'ils voulaient bien montrer pour mieux cacher les secrets de leur âme.

Pourquoi cacher nos désirs et nos envies ? Nous avons aucun intérêt à étrangler nos pulsions les plus intenses et se flétrir de la sorte. Nous avons bien assez de secrets coupables pour ne pas avoir à se dissimuler plus en avant.

Répondit Gerold tout en admirant Aelinor rougit avec toute la distinction d'une noble bieffoise. Avec leurs traits plus marqués et leur teinte olivâtre, les dorniens ne pouvaient se targer d'un tel instrument de charme - ou de honte selon certains. Ceux des roches, aux origines Andales, pouvaient. Ce n'était tout simplement dans leur culture. Dardant son regard droit dans celui d'Aelinor, le chevalier eut un rictus moqueur.

Je n'ai jamais eu l'occasion de voir Villevieille. Mes errances m'ont porté bien plus au nord. J'adorerai visiter de fond en comble le moindre de ses secrets. Je suis sûr que vous nous cachez des lieux merveilleux ou se baigner nu et sans rencontrer le moindre septon au regard désapprobateur. Vous ne pouvez pas chanter au sujet des nymphes sans en connaître leurs cachettes n'est ce pas ? Mais excusez moi de remuer le couteau dans la plaie lady Aelinor. N'est-ce pas les fameuses tenues de Lady Margaery qui lui ont valu cette réputation sulfureuse et de finir dans les cachots du Grand Moineau ?

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Gerold Dayne
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Gerold Dayne






Villevieille avait été un bon entraînement à l’entrée d’Aelinor à la cour de Port-Réal en plein conflit des deux Reines après son retour en Westeros. En tant que suivante de sa Majesté Margaery, elle avait été alors au cœur de l’action et des complots et quel bel exemple que celle qui voulait être LA reine. La rose d’Or contre la Lionne, et la rose avait bien failli l’emporter, mais Cersei, acculée, avait fini par frapper plus fort et plus cruellement réduisant la Maison Tyrell en cendres. Elle avait choisi la violence. Le choc était grand, notamment pour la jouvencelle qui avait bien failli mourir ce jour-là. Mais aussi parce qu’éliminer ces ennemis était une chose, mais éliminer avec un lieu sacré, les septons qui y étaient réunis et une partie des habitants et nobles de Port-Real, c’était une réponse quelque peu disproportionnée. Cela dit avec le recul, la Hightower avait une certaine admiration pour ce geste certes désespéré mais d’une radicalité qui frôlait la toute puissance. Enfin ça n’était pas la question, non.


Aelinor arpentait les couloirs pleins d’yeux et d'oreilles indiscrets de la capitale depuis 5 ans et était toujours en vie. Cela tenait du miracle et de la capacité d’adaptation de cet animal politique qu’elle était devenue. Peut-être pouvait-on croire, à la longue, qu’elle était plus dangereuse que ceux qui étaient morts pendant qu’elle survivait à tout cela, aux tempêtes, aux guerres, aux complots. Certains le pensaient sans doute. Ils devaient penser que si elle était toujours en vie, elle était plus fourbe qu’Olenna Tyrell, plus cruelle que Tywin Lannister, plus féroce que la Lionne, plus tyrannique de Joffrey, plus ambitieuse de Margery. Ils devaient croire qu’elle était capable de tout, mais en vérité, elle n’avait qu’un seul objectif et tout ce qu’elle faisait ne servait que ce but : éclairer la voie. Or, elle pensait que c’était une mission divine qui lui avait été confiée et que si elle était toujours là après tous ses morts, c'était parce qu’elle était protégée par nuls autres les Sept. Ainsi, quand Gerold évoqua le fait d’être perçu par ses contemporains comme le dernier des félons, elle hocha la tête d’un air entendu.

__ C’est notre malédiction à tous les deux alors.


La brune aux yeux céruléens avait bien fait, dans sa prime jeunesse, quelques actions d’humiliation plus ou moins gratuites, à cause d’un regard de travers ou d’une parole mal placée, mais rien de bien méchant. Et désormais elle avait passé l’âge des réactions puériles et des vengeances inutiles. Elle préférait consacrer son énergie à d’autres activités plus lucratives et plus ambitieuses. Alors ceux qui parlaient dans son dos, ceux qui perdaient leurs temps à l'envie, ceux qui prétendaient qu’elle était un odieux personnage, elle ne s’en souciaient pas. Elle savait parfaitement qui elle était et aussi qui elle voulait être. Elle savait se montrer gentille et généreuse autant que froide et impitoyable.

__ Ah oui ? Et quels sont vos secrets coupables, Ser ? Pour ma part, je n’en ai point.


Bon sauf le fait d’avoir embrassé Jonas Caron dans le Vieux Palais de Lancehélion demeure du Prince, le propre frère de son fiancé et alors que les deux Gargalen se démenaient avec son père pour la sortir des griffes de Bronn. Oui, là il y avait de quoi culpabiliser un peu. Mais elle avait prié pour être pardonnée par les Sept et étant donné que le Sire de Serena, depuis qu’il lui avait volé son premier baiser, ne lui adressait plus la parole, elle devait surtout essayer de tourner la page pour se concentrer sur sa mission. Elle avait des secrets, il était vrai, mais aucun dont elle se sente coupable et point de désir non plus, car aucun homme n’avait jamais suscité plus que son intérêt politique. Sauf deux. Si elle ne pouvait que regretter d’avoir donné son premier baiser à un homme qu’elle n’épouserait jamais, elle savait qu’elle avait fait preuve d’une faiblesse momentanée et elle savait pourquoi. Cette erreur la rendrait plus forte à l’avenir pour éviter ce genre d'écueil. Quand à l’autre, il était mort et probablement enterré à présent et lors de leur rencontre platonique elle était encore bien trop jeune pour éprouver autre chose qu’un amour entièrement chaste.


De ses joues rosies par la gêne, un sourire gagna ses lèvres et s’agrandit, éclairant bientôt tout son visage alors qu’il s'intéressait à Villevieille. Elle aimait profondément sa ville et serait ravie de lui en faire découvrir les moindre recoins et quelques secrets parmi les moins stratégiques. Pas folle la guêpe. Mais ce fut bientôt à ses grands yeux azur de s’agrandir en écoutant ses paroles qui frôlaient l’impudeur. Il nous a vues, ce n'est pas possible, il m'a vue. Pourtant Elia avait fait évacuer le jardin ! Et dire qu'elle ne pouvait même pas demander des comptes à al Princesse qui, en plus de trouver cette pudibonderie ridicule, risquait de mal prendre ce manque de confiance. Elle rougit de plus belle, mais cette fois elle le regardait avec cet air choqué propre aux humbles pucelles qui s’étaient déjà baignées dans la mer près des dunes, mais jamais nue. Elle l’avait fait des centaines de fois vêtue d’une tunique blanche que l’eau avait pour fâcheuse habitude de rendre transparente. Cependant, maintenant qu'elle avait connu, sur sa peau, la caresse de l'eau des bassins de ce palais dornien elle avait bien envie d'essayer de se baigner nue chez elle. Elle le fixa un moment avec la bouche entrouverte sous le coup de la surprise et des souvenirs entremêlés de ses baignades. mais il venait de poser une question, elle devait répondre, il fallait qu’elle se reprenne. Elle secoua la tête et ferma la bouche pour reprendre ses esprits.

__ Oui. C’est vrai.


Fit-elle seulement car elle savait parfaitement que Margaery était loin de se contenter de porter des tenues impudiques et que les accusations du Grand Moineau étaient fondées sur bien d’autres faits que quelques robes aux décolletés plongeants. A ce propos, la jouvencelle de Grand Tour avait jugé sa cousine de toute son intolérante pudibonderie qu’elle n'appliquait pas aux dorniennes ou autres personnes qui n’étant pas de la même culture n'étaient pas tenues aux mêmes impératifs. Elle était plus tolérante au final avec n’importe qui qu’avec les siens, même Lynce qui l’avait pourtant gentiment accueillie à Lys. Ainsi la réputation sulfureuse de la jeune rose était tout à fait méritée, mais ni plus ni moins que les crimes qui avaient valu à Cersei d’être humiliée en place publique. Et étant donné le destin des deux Reines, si elle avait eu le moindre doute quant à la nécessité de garder sa vertu, cette leçon sur ce dont était capable le monde des hommes contre les pécheresses et sur la punition divine qui leur avait valu la vie le lui aurait douloureusement rappelé. Mais par la grâce des Sept, elle pouvait s’habiller comme elle voulait ou presque sans que ni son honneur, ni sa vertu, ni sa foi, ni sa vie ne soit mise en danger. Pour changer de sujet au plus vite et éviter les questions gênantes sur les mœurs dépravé de la Tyrell, elle reprit donc :

__ Quoi qu’il en soit, si un jour vous venez à Villevieille, je me ferais un plaisir de vous faire visiter la cité.



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Aelinor & Gerold



Des secrets ? Je n'ai rien à cacher Aelinor. Jusqu'à mon intérêt pour vous doit certainement se lire sur mon visage.

Gerold laissa le demi-sourire ravageur dont il avait le secret orner ses lèvres et s'inclina légèrement. Juste assez pour plonger son nez vers le décolleté de la jeune femme tout en respect son intimité. Relevant la tête, il lui fit un clin d'œil. Il ne connaissait presque rien d'Aelinor. Lorsqu'elle était encore fiancée à Edmund, les mégères de Lancehélion se plaisaient à dire qu'elle ne ferait que d'une bouchée du jeune homme. Prompt à juger autrui, Gerold ne pouvait pourtant pas dire à quel point le Gargalen se laisserait facilement mener par le bout du nez par sa femme. La demoiselle Hightower avait certes une expérience des plus enrichissantes. Elle avait, de ce qu'il avait comprit, survécu aux complots de Port-Réal et sans presque aucune blessure. Si son âme était entachée des traumatismes des évènements de la Guerre des Cinq Rois, elle n'en montrait rien pour son plus grand respect. Malgré tout Edmund était Edmund, tout était possible avec lui. D'ailleurs Elia ne tarderait guère à lui en faire voir de toutes les couleurs. Gerold ne doutait pas que d'ici quelques années on nommerait sa cousine Princesse et son époux consort.

Je vais vous avouer quelque chose, Aelinor. Parce que vous savez ce qu'est d'avoir été par trop comparée à l'ombre d'un personnage disparu j'imagine. On me demande souvent si je suis la nouvelle Etoile du Matin, ou si je suis digne d'être comparé à Arthur Dayne. Je ne le suis pas. Puissè-je mener mille hommes dans la plus grande des batailles, on ne me donnerai guère du Gerold le Grand. Je suis Sombre Astre, cela m'appartient.

Triste et piètre secret que voila, songea Gerold. Ce n'était pas dans ses habitudes de s'étaler sur ce qu'il ressentait vis à vis d'Arthur Dayne. Il aimait profondément Elia, pour le peu qu'il la connaissait depuis quelques années à peine, et lui était fidèle. Elle vivait bien plus dans l'ombre de son oncle que lui de son cousin. Elle avait soulevé l'Etoile du Matin et il était là pour guider sa lumière même sur les chemins les plus ténébreux. Alors qu'il croquait dans la chair juteuse de l'orage, il regarda Alienor se décomposait et rougir. Intrigué, il haussa un sourcil circonspect. Etait-ce son allusion à la reine Margaery qui la gênait ou cachait elle un quelconque comportement honteux ? Aussi provocante soit sa tenue et charmante fut elle, Alienor ne semblait pas à tenir un catalogue d'amants cachés sous sa jupe. Le chevalier décida donc de croire à la première question. La vérité concernant la Tyrell ne l'intéressait pas. C'était une politicienne et la fille d'un suzeraine et comme eux tous, elle avait fait ce qui devait être fait. Au jeu des trônes, on gagnait ou on mourrait. Elle avait perdu. Fin de l'histoire. A vrai dire, Dorne était le véritable vainqueur de la guerre. Dothrakis, Gargalen au pouvoir et Bieffois épousaillés de partout mis de côté évidemment.

Je vous apprécie. Sincèrement. Aussi je vais me démettre d'un autre de mes secrets, en l'échange du vôtre. Je crains ne pas être un homme érudit, ou même intéressé par la chose. Le combat et la guerre sont ce pourquoi j'ai été formé. Donnez moi un khalassa dothraki à pourfendre et je me frayerai un chemin à travers leurs arakhs comme l'an dernier. Mais mettez moi devant un livre et je tremblerai si l'on me guide. Mais je vais faire un effort, car je ne doute pas de l'éducation d'une noble dame. Faites moi donc rêver sur Villevielle ! Oubliez pas la brise marine et l'ombre infernal de Grand-Tour, donnez moi le meilleur du meilleur.

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Tonnerre sous les Tropiques








Gerold Dayne






Non. La jouvencelle n’avait rien lu sur son visage et pour cause, elle ne comprenait pas grand-chose aux désirs des hommes. Elle avait appris à les séduire, à chanter les louanges des nymphes, sans en connaître leurs cachettes. Elle avait seulement observé et compris ce qui pouvait fonctionner, encore que cela dépendait des hommes aussi avait-elle également appris à s’adapter. Et pourquoi les séduisaient-elle ? Pour des informations, pour des services, pour le plaisir d’être admirée ou simplement parce qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher, comme si son corps effronté, à sa raison défendante, déployait ses charmes inconsciemment. La plupart du temps, donc, elle ne faisait pas exprès, et ne faisait qu’exploiter ce que sa beauté semait sans qu’elle ne se rendre compte qu’elle jouait avec des sentiments qu’elle ne pouvait pas contrôler.


Bien des regards et des paroles étaient sans équivoque et dans ces cas-là, elle comprenait, évidemment. De plus, elle savait que ses décolletés plongeants, ses formes, sa démarche féline et ses grands yeux azur leur faisaient parfois perdre leurs moyens. Mais la plupart du temps, elle les décontenançait plus qu’ils ne la déconcertaient et là, ça n’était pas le cas, c’était même plutôt l’inverse. Gerold avait su noyer le poisson en bon maître de la dissimulation et tirer les bonnes ficelles pour la faire rougir. Ce n’était pas très difficile, car si elle dissimulait sa pudibonderie sous ses grands airs de Dame de la haute, ça n’était un secret pour personne qu’elle était la plus pieuse des vierges du Jour de la Jouvencelle. Oh d’aucun prétendaient qu’elle était comme sa cousine, une sorcière se faisant passer pour une pucelle et écartant les cuisses à la moindre occasion. Les mauvaises langues avaient toujours quelque chose à redire sur el comportement d’une femme, il leur suffisait qu’elle ait parlé à un homme plus de cinq minutes, qui plus est en privé et la voilà transformée à leurs yeux en file de joie. Mais il n’en était rien. Ainsi accueillit-elle la nouvelle avec une certaine surprise et pensa en premier lieu qu’il s’agissait d'un intérêt politique.

__ Votre intérêt pour moi ? Comment ça ?


Commença-t-elle avant que dans un sourire charmeur, il ne se penche vers elle et ne regarde entre ses seins là où la chaîne tenant son précieux médaillon plongeait. C’était… plus clair. Elle était écarlate et cligna des yeux devant son clin d'œil, le souffle coupé. Elle ne pouvait pourtant pas reculer, alors elle esquiva, s’accoudant au balcon en prenant une grande inspiration, elle en profita pour voler quelques centimètres à la distance qui les séparait encore. Elle ne voulait pas que le jeu finisse comme avec Edmund.

__ Je suis flattée, Ser.


Gerold se mit à lui raconter son histoire intime, la comparaison insoutenable avec son cousin feu l‘Étoile du Matin. Elle n’avait jamais eu besoin d’être comparée à la Reine Alicent ou d’autres grandes dames de la Maison Hightower pour savoir que son destin était de faire encore mieux. Disons au moins aussi bien. C’était une mission divine dont elle était investie depuis sa plus tendre enfance. Mais en l’écoutant, accueillant sa confidence en silence, elle songea que s’il avait vécu dans l’ombre d’Arthur Dayne, cela devait être encore bien pire pour Elia. La jeune femme ignorait s’il était loyal à sa cousine et quelle était sa position dans ce fragile équilibre qui avait mené la bâtarde à la tête de la Principauté.

__ La Princesse Elia a peut-être de la chance de vous avoir alors, si vous aviez été digne de devenir le porteur d’Aube, il n’est pas certain qu’elle aurait été légitimée à la tête des Météores. Je sais qu’à Dorne les femmes et les bâtards sont loin d’être aussi méprisés qu’ailleurs et elle a gagné le titre d’ Epée du Matin sur le champ de bataille, mais malgré son exploit, son statut aurait pu être remis en cause. Je l’admire vous savez, d’avoir affronté les Dotrakis, d’en avoir tué, de savoir se battre, même si je n’ai pas pu voir sa prestation au tournoi. J’en serais incapable.


Aelinor était sincère, tant sur le fait qu’elle admirait Elia que sur le fait qu’elle était incapable de tenir une arme. Elle avait tôt fait d'oublier sa bâtardise, notamment parce que c’était un donnée devenue insignifiante vis à vis de la nécessité politique de s’en faire une amie. Quand aux dames qui savaient se battre, ce n’était pas dans sa culture, aussi estimait-elle qu’elle ne devait pas dévier de ses attributions, mais si d’autres pouvaient, alors qu’elles le fassent.

__ Le mien ?


De quel secret parlait-il ? Lui avait-elle révélé quelque chose sans le vouloir ? Elle ne cachait ni amants ni luxure, mais elle cachait bien d’autres choses. Une vision, une volonté politique, celle de faire tomber la couronne et ses sbires pour faire éclore un nouvel ordre. Dorne était dans ce plan un pièce maîtresse qu’elle avait échoué à posséder par le mariage, d’où l’importance de l’alliance signée avec Edmund. Elle l’écouta donc, car peut-être que ce qu’il racontait pourrait l’aider à mieux le connaître et il était important de connaître les gens avec qui l’on pouvait être amené à négocier.

__ Et bien si un jour je vous donne une raison de me tuer, je penserais à m’armer de mes livres.


Rit-elle en se tournant à nouveau vers lui avant d’ajouter en levant un sourcil amusé.

__ Il en est parfois de plus tranchants qu’un arakh.


Suite à ces mots, elle commença son récit dont elle vivait chaque mot prononcé au plus profond de son âme. Sa chaire appartenait toute entière à Villevieille, son ambition édifiée par Grand Tour, son esprit forgé par la Citadelle et sa foi façonnée par le Grand septuaire où la famille se rendait encore chaque jour en famille pour assister à l’office et faire l'aumône en bons croyants.

__ Lorsqu’on arrive de la mer, on voit la flamme d’abord, puis la tour. On se dit alors qu’on est arrivé et pourtant, il reste encore de nombreux miles à parcourir et tandis qu’on s’approche, la tour grandit et grandit encore jusqu’à atteindre le soleil et vous écraser de toute sa hauteur. En entrant dans le port, vous pourrez admirer sa magistrale droiture et son impeccable blancheur dressées comme une lance solitaire brillant dans le ciel bleu. Cependant, si vous parvenez à n’être point subjugué, vous verrez à ses pieds s’étaler la beauté de la cité qui entoure la rade. A midi et à midi seulement, l’astre du jour se reflète sur les murs immaculés et la pierre devient aveuglante, les cristaux pris dans le tuffeau brillent comme des milliers de diamants et embrasent la ville. Vous verrez s'affairer sur le port dockers et marchands, marins et capitaines, nobles et roturiers venus du monde entier pour participer de la grandeur commerciale du deuxième port de Westeros. Ils viennent profiter des bonnes affaires qui s’y présentent en nombre dans les rues grouillantes de vie où se chamaillent à l’aube, les marchands de poisson, à la mi-journée les marchands de tissus et le soir, les marchands de vins. Et quand la nuit tombe et que l’ombre de la tour laisse place aux étoiles, quand les rues s'apaisent, se sont bien sûr les marchandes de plaisirs qui viennent occuper les quais.


Elle la connaissait par cœur la cité blanche, elle n’avait pas besoin de fermer ses yeux pour voir ce qu'elle décrivait, mais elle les ferma finalement car elle fut débordée par l’émotion de ses propres mots. Elle l’incarnait autant que la ville s’incarnait en elle, sa peau d'albâtre comme les murs de tuffeau, ses yeux azur comme le Murmure, son port atelier comme la tour dont l’ombre se promenait d'heure en heure dans les rues animées.

__ La base de Grand tour est noire fondue qui ressemble à de l’obsidienne. Vous entrerez dans un dédale de couloirs biscornus et vous vous perdrez si vous ne savez pas où aller. Mais si vous trouvez l’escalier, vous découvrirez au-dessus de cette ancienne forteresse dont nul ne connaît l'origine exacte, la pierre blanche et enfin la grande salle. L’ancienne salle du trône des Rois de Villevieille est immense. Une vingtaine de colonnes monolithiques soutiennent les arcs du plafond, peints de scènes de l'étoile à Sept Branches. Les murs latéraux sont percés de hautes fenêtres en ogive de style gothique avec des montants en pierre sculptés.Les pierres sont recouvertes de tapisseries retraçant l’histoire de la famille, de l’âge des héros à la conquête. Sous chaque flamberge aux couleurs de la Maison, on trouve le buste d’un ancien roi, mais aussi celui des deux Reines Targaryen née Hightower. Au sol de dessine un damier en marbre noir et blanc, avec, dans un cercle blanc au centre de la pièce, la Tour en pierre grise et la flamme qui projette des rayons de marbre jaune. La grande porte en bois au sommet arqué est renforcée de pièces de fontes forgées et surmontée de la devise gravée en bas relief dans le tuffeau immaculé : Nous éclairons la voie.


La brune demoiselle pourrait deviser encore longtemps sur sa ville et sa demeure, il y avait encore tant d”étages à monter et tant de rues à parcourir. De sa chambre donnant sur l‘estuaire à l’étage de où sans discontinuer la flamme qui guidait les bateaux à bon port était alimentée. Mais elle soupira en repensant à l’invitation que son père avait envoyé à tous les nobles de Westeros et à Bronn qui avait balayé ses vingt ans d’un revers de la main, ou plutôt d’une missive.

__ Dommage que mon anniversaire soit annulé à cause du procès. Je vous aurais fait visité. Mes mots sont hélas une pâle description de la réalité.


Mélancolie de pucelle dont la fête pleine de promesses se voyait âprement vaincue par la réalité. Une opportunité manquée mais d’autres se révèleraient sur ce chemin semé d'embûches.



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Tonnerre sous les Tropiques


Aelinor & Gerold



Gerold prenait un malin plaisir à mettre mal à l'aise Aelinor. Les jouvencelles étrangères à Dorne étaient si facilement menées par le bout du nez lorsqu'on abordait le sujet de la sexualité. Vous pouviez leur conter fleurette et faire les propositions les plus feutrées que leurs yeux ne trahissaient aucune gêne tant elles y étaient insensibles. Par contre, un simple regard trop insistant ou une phrase trop crue, elles rougissaient presque plus que leur peau sous le dur soleil de Dorne. Suffisent qu'elles soient en chair, et on se retrouvait face à un petit goret ébouillanté, couinant de gêne. Fort heureusement, son interlocutrice savait rougir avec grâce et ses formes tombaient là où il le fallait. Le chevalier enviait presque le Gargalen qui poserait ses mains dessus. A defaut de devoir tout lui apprendre, au moins l'exercice n'en serait que des plus agréables. Quant à lui, il n'était pas sûr de vous s'y essayer. Un scandale aux Jardins Aquatiques avec la demoiselle d'honneur de sa Princesse était trop sulfureux, même pour Sombre Astre. Aussi se contentait il de toucher avec les yeux.

"Vous savez d'où vient le nom de Haut-Hermitage ? Là haut, dans nos collines où serpente la Torrentine, les Septstères fleurissent comme les fleurs au Bief. Ils brassent un excellent hydromel et leur fromage de chèvre est à tomber. Notre maison protège ces hommes depuis des millénaires. Tel est le devoir des Dayne, des Météores comme de Haut-Hermitage, protéger. Eus je été appelé à soulever l'Etoile du Matin, j'aurai refusé. Je suis un homme de guerre, ceux qui aiment gouverner trouveront leur bonheur à mes côtés."

Gerold avait juré fidélité à Elia. Dans la mesure où celle-ci userait de ses talents avec intelligence et ne le trahissait pas à la première occasion, il lui serait fidèle. Beaucoup à Dorne aimaient rappeler sa tendance à se  trouver de tout les complots mais ils oubliaient qu'il était capable de réfléchir par lui même. Certes, comploter, intriguer se mêler des affaires d'autrui était une partie e plaisir. Mais ces factions, il les choisissait. Le chevalier de Haut Hermitage n'était pas homme à facilement pardonner. Son ire touchait à la vendetta et peu étaient de ceux qui l'avaient offensé qui avaient connu la paix par la suite. Peu lui importait qu'une femme sache combattre,  telle était la grandeur dornienne.

"Je ne doute pas que les mots sont aussi tranchants que nos armes. Rien de pire qu'un septon ahanant son proverbial livre des Sept pour émousser votre esprit, ou un mestre et sa poésie roucoulant pour vous lacérer le coeur aussi sûrement que miséricorde. " lâcha Gerold en aparté.

Aelinor ne l'écoutait cependant plus. Le regard ailleurs, elle devisait de sa ville natale. Touché par la ferveur de la jeune fille pour le lieu, Gerold l'écouta poliment tout en terminant son orange. L'image qu'elle lui offrit éveillait presque un désir de voyager au fond de son coeur. Poser les yeux sur la Grand Tour, ses monolithes, découvrir son histoire ancestrale devait être une expérience unique. Presque autant que de découvrir le Colosse de Braavos ou les hautes tours des Eyriés. L'histoire de Villevieille se confondait avec celle des Targaryen et Aelinor était bien prompte à lui rappeler. Essayait elle de prouver sa légitimité ? Avec un petit sourire entendu, Gerold secoua la tête et leva la tête vers le ciel, encore bien clair malgré le soleil qui entamait sa longue descente vers la nuit.

"A Dorne, nous avons une longue tradition de massacrer Bieffois et Targaryens. Méfiez vous, à trop le répéter certains des nôtres pourraient ressentir l'appel ancestral au meurtre."

Quand on avait été élevé par les Wyl de Wyl, et qu'on connaissait un minimum leur sanglante histoire, on se rappelait du sort des Cafferen. Si cette époque était révolue, il n'en demeurait pas moins que les affronts avaient la dent dure. En ces temps troublés, nul ne pouvait réellement savoir ce que l'avenir de Dorne au sein des Sept Couronnes serait.

"Malgré tout, merci Aelinor. Vous m'avez fait voyager l'espace d'un instant. Je suis plus que curieux de découvrir Grand Tour, à vos côtés ou non. Seul l'avenir nous le dira n'est ce pas ?"

Gerold se pencha et attrapa doucement la jeune femme par le poignet qu'il pressa très légèrement.

"D'une façon ou d'une autre, nous serons invités à nous revoir. Ici à Dorne, ou à Villevieille n'est ce pas ?"

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Gerold Dayne
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Gerold Dayne
Sombre Astre

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Tonnerre sous les Tropiques








Gerold Dayne






Ceux qui aiment gouverner trouveront leur bonheur à mes côtés.
Ou comment séduire l’animal politique que le Dayne avait en face de lui. Elle était tout sauf une femme de guerre, incapable de tenir correctement, ne serait-ce qu’une dague. Mais elle aimait gouverner, elle voulait gouverner. Comment éclairer la voie sans le pouvoir de mener les hommes sur cette voie ? Cette phrase n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, c’était le moins qu’on puisse dire, même si, elle tâcha de n’en rien montrer sur son visage qui avait repris ses couleurs habituelles. Oh mais la lueur dans ses yeux azur suffisait à l'œil aiguisé pour voir qu’il avait attisé la flamme de l'intérêt. Évidemment, pas une flamme à la dornienne, non une flamme toute bieffoise, aussi prude que platonique, d’aucun diraient ennuyeuse, mais ces projets ne le seraient pas, surtout pour un guerrier. Car oui, elle était femme de paix, mais elle savait que la guerre serait inévitable pour faire advenir le nouvel ordre qu’elle comptait mettre en place.

__ Protéger les Septistaires et les Princesses de Dorne ?


Demanda-t-elle avec un sourire.

__ Hé bien je suis ravie de savoir que si le Prince Edmund faillit à sa tâche, Elia vous aura vous pour veiller sur elle tandis qu’elle veillera sur Dorne. Et je serais ravie de goûter à cet hydromel et à ce fromage de chèvre si un jour je passe à Haut-Ermitage. Mais peut-être même pourriez vous m’en expédier quelques bouteilles à Grand Tour. Je les ferais goûter à certains de nos meilleurs cavistes et auberges, qui sait s’ils ne voudront pas se fournir chez-vous ? Le commerce est toujours gage de paix et l’alliance entre la Maison Hightower et la Principauté ne s’arrête pas à Lancehélion et Salrivage. S’il est aussi bon que vous le prétendez, je suis certaine que vous trouverez des clients à Villevieille.


Le soleil doucement déclinait et il semblait que la lumière cependant s’accrochait dans le ciel comme si elle luttait pour ne pas disparaître. Une bourrasque de vent chaud vint soulever les cheveux de la brune aux yeux céruléens qui terminait son récit. Gerold la mit alors en garde de ne pas trop rappeler ses liens avec les Targaryen. Elle souleva un sourcil et souffla un petit rire.

__ Tous les royaumes sont bâtis dans le sang. Le roi Samwell Dayne a pillé Villevieille et les annales ne précisent même pas en quelle année. Nous avons affronté les Gardener avant d’intégrer le Royaume du Bief, les Martell ont combattu les Rois de la Torrantine et les Ferboys 9 années durant avant de régner sur Dorne. Nous nous sommes entretués des siècles durant et les Dragons ont tenté de prendre la Principauté par la force. Les Dorniens sont restés “Insoumis, invaincus, intacts” pendant près de 200 ans, mais à quel prix ? Des décennies de conflits armés, des milliers de morts dans les deux camps. Puis les Targaryen ont épousé des Martell et même des Dayne et nous nous sommes habitués à la paix. Peut-être vous ennuyez-vous, en tant que guerrier, des temps anciens de conflits et de raids incessants. Mais Ser, les guerres coûtent cher et de vieilles animosités enterrées depuis plus de 100 ans ne mérite à mon avis pas qu’on ressorte l’acier. Préférons-lui l’or du commerce et la joie du mariage, un terreau fertile sur lequel bâtir l’avenir.


Aelinor n’avait rien à prouver, elle était fière de son histoire autant que de sa ville, elle savait d’où elle venait, sa lignée avait régné sur Villevieille avant de régner sur Westeros. Elle n’avait aucun doute quant à sa légitimité. Elle connaissait aussi l'histoire des Sept Couronnes, les conflits qui avaient opposé le Bief et Dorne, la haine des Seigneurs marchiens envers la Principauté, haine largement partagée par les dorniens de montagnes, et si l’on voulait vraiment aller jusqu’au bout, il faudrait y ajouter l’Orage, car cette frontière là aussi avait longtemps été disputée. Ainsi, s’il fallait continuer à se battre pour les affronts du passé, il faudrait passer toute son existence à tirer son épée et que gagnaient-on alors à part une mort précipitée et bien peu de mérite. Écrire une autre page de l’histoire semblait bien plus intéressant à la brune aux yeux céruléens que de ressasser le passé sans en tirer les bons enseignements. Mais évidemment, pour que la paix tienne, pour que cela fonctionne ,il fallait que chacun y trouve son compte.

__ L’avenir nous le dira.


Sourit-elle alors qu’il saisissait son poignet. Elle crut naïvement qu’il était parti pour prendre congé et lui faire une baise main, mais non. Elle fut, une fois de plus, décontenancée par le comportement dornien auquel elle n’était définitivement pas préparée et l’attitude du chevalier fieffé qui était volontairement provocatrice. Elle ne savait pas du tout quoi faire à présent. Un peu perdue, elle regarda la main du Dayne autour de son poignet gracile. Il ne serrait pas vraiment, mais elle sentait néanmoins sa poigne et se doutait que s’il serrait aussi fort sa prise actuelle que la poignée de son épée, il pourrait lui faire mal. Alors, devait-elle tenter de se dégager ou attendre qu’il la lâche ?

__ L’avenir nous le dira.


Répéta-t-elle pour répondre à sa question tout en répondant à la sienne.



Aelinor Hightower
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Aelinor & Gerold



L'éclat qu'aperçut Gerold dans le regard d'Aelinor le surprit autant qu'il lui plût. Il se doutait bien qu'elle ne risquait pas de faire glisser sa robe jusqu'à ses chevilles après quelques minutes de conversation mais au moins, il semblait lui plaire. Peut être était ce simplement son aveu de ne s'intéresser qu'à la guerre et à peine à la politique. C'était une vérité crue, qui surprenait souvent les gens. Aelinor semblait trop capable pour une femme du Bief. Surtout en connaissant l'énorme famille qu'était les Hightower. A croire qu'il les reproduisait plus vite qu'ils ne tombaient au combat. Une tradition locale des plus exotiques et totalement opposée à la vision Dornienne. Là où les Bieffois chargeaient sur des rang à mille lances, peu leur important les pertes vu que leurs femmes couvaient leurs petits à la maison, les siennes combattaient au premier rang. Chaque goutte de sang valait cher. C'était en partie pour ça que la Principauté s'était spécialisée dans la petite guerre. Difficile de combattre à la loyale contre les géants démographiques qu'étaient ses voisins.

Gerold se garda bien de partager ses pensées à ce sujet. Cela devait être bien barbant pour une dame de la haute et même un mestre ânonner avec plus d'entrain. Il se concentra plutôt sur les paroles d'Aelinor. Goûter le chèvre, le brebis et l'hydromel de Haut Hermitage ? Le chevalier les trouvait délicieux pour avoir grandi avec mais il doutait qu'ils conviennent aux palais délicats des habitants des plaines vertes du Bief. Les fromages étaient âpres, fort en bouche avec une touche animale. L'hydromel sec se buvait froid ou, plus rarement, comme un vin cuit pour cacher l'épais arôme du miel de montagne. Rien à voir avec la douceur des vins de La Treille ou le crémeux des fromages de La Mander ou des Terres de l'Ouest. Les dorniens, de tout les ouestriens, étaient réputés pour leur préférence culinaire aussi exotique que ceux d'Essos. Se passant la langue sur les lèvres en réfléchissant, Gerold finit par hausser les épaules :

"Considérez l'affaire comme entendue. Je ne pense pas que vous trouverez nos mets à vos goûts mais qui suis je pour juger ?"

Aussi charmante fut elle sous la brise, Aelinor ne put s'empêcher de se faire héraut de la paix. L'antique théorie du doux commerce, selon laquelle les échanges commerciaux entre pays favorisent la bonne entente politique et réduisent le risque qu'ils entrent en guerre, ne prenait pas chez Gerold. Si certains considérait que cela adoucissait et polissait les mœurs barbares, le guerrier n'y voyait guère plus qu'une nouvelle façon pour certains d'asseoir leur puissance. Sa main autour du poignet d'Aelinor, Gerold secoua la tête de dépit. Les conflits entre nouveaux riches et ancienne noblesse le terrorisait presque autant que la mort. Or, face à la réponse combat-fuite, le chevalier était plutôt à choisir la première option.

"Peut être pouvez-vous targuer de vos richesses et de l'importance pour vous de ne pas troubler le commerce ? Protégez vos acquis comme vous le pouvez. Mais sachez que vous dépouillez les nôtres également. Croyez vous vraiment que Haut Hermitage puisse se mesurer aux marchands du Bief ou même de Lancehelion. Notre raison d'être était de protéger les marches de la Principauté. Nous sommes la guerre. Sans elle, le conflit devient politique et économique. Désarmés, nous nous nous soumettons à l'or clinquant, sommes vaincus par les marchés et n'en sortons certainement pas intacts."

Gerold la relâcha enfin et s'approcha d'elle pour la regarder de bas en haut. Un bout de femme intéressante malgré ses paroles qui touchaient au coeur son orgeuil. Baissant les yeux vers elle, il conclut leur conversation, radouci :

"Si jamais vous aimez les défis et que Salrivage ne vous convient, n'hésitez pas à me faire signe. Je pense que Haut Hermitage aurait de quoi ravir vos appétits de commerce." Il s'inclina profondément, lui baisa la main en noble chevalier puis s'éloigna, avant de jeter par dessus son épaule : "Et c'est bien plus commode pour visiter votre famille."

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