Alaric, mais pour vous ce sera Edward très chère !

Assis à l’arrière d’un chariot, Alaric observait alors les mangroves qu’ils traversaient. Un paysage désolant, mêlant marécages et brumes que le jeune garçon finirait par connaître par cœur. Il était né dans une famille de forgerons et son père s’était fait recruté par la maison Reed quelques semaines plus tôt. Ils faisaient donc voyage pour s’installer dans leur fief.

Alaric était le second fils d’une fratrie de quatre garçons, ce qui n'aurait pas pu combler son père Ubert au contraire de sa mère Liena qui souhaitait au moins une fille.

Le forgeron avait bien l’intention de mêler ses enfants dans son affaire afin de perpétuer son art. Malgré toute la bonne volonté dont pouvait faire preuve Alaric, le maniement du marteau et de l’enclume semblait hors de sa portée. En revanche, il était bien plus habile avec les lettres, mais surtout les chiffres. Par chance, sa mère avait pu apprendre à lire, écrire et compter étant jeune. Savoir qu’elle avait l’intention de transmettre à ses propres enfants.

Au fil des années, Alaric prenait encore plus en d’aisance avec les chiffres et tenait les comptes pour son père. Il lui arrivait de prêter main-forte aux autres commerçants des Griseaux et à de rares occasions à l’argentier de la famille Reed.

A force de persévérance, il avait tout de même réussi à faire quelque chose de ses mains et possédait un léger talent pour le travail minutieux tel que les gravures ou la taille de pierre qui pouvaient faire partie de commandes plutôt rares. Savoir qu’il lui servira bien plus tard.



La bannière des Stark était partout dans le Neck. Tout le monde n’avait que la même chose à la bouche, Robert Baratheon se soulevait contre le Roi et les Stark allaient le suivre. Ce qui entraînerait inexorablement le reste des Nordiens avec eux. Ubert fut contraint de rester aux Griseaux pour assurer la production d'armes et d’armures pour le ban. Malheureusement son grand frère William n’a pas eu cette chance.

Alaric tentait d’aider son père au mieux, mais étant bien plus jeune et bien moins doué que son frère, son utilité était plus que discutable.

Les lunes passèrent, Robert finira par être victorieux, prenant sa place sur le Trône de fer. Les bannerets du Nord défilèrent pendant des jours, remontant vers leurs maisons respectives. Tous les quatre attendaient le retour de William, mais ils finirent par comprendre qu’ils ne le reverraient jamais. Leurs derniers doutes furent dissipés lorsqu’un autre soldat des Griseaux leur confirma qu’il avait perdu la vie lors de l’attaque de Pierremoûtier.

Alaric fut grandement attristé par cette nouvelle, même encore aujourd’hui, il regrette de ne pas avoir un endroit pour se recueillir et penser à lui.


Ayant fait la démonstration de ses talents avec l’argent, il est désigné comme le successeur de l’argentier de la famille Reed. Rôle qu’il accepte avec grand plaisir, et qu’il fera évoluer au fur et à mesure des années en proposant son aide aux autres maisons du Neck devenant dans une certaine mesure l’argentier du Neck entier.

Alaric en profitait donc pour se déplacer entre les différentes places-fortes de la région. Pour assurer sa sécurité, il avait appris à manier une dague que lui avait forgée son père. Loin de faire de lui un guerrier, mais cela pourrait lui être utile dans des moments particulièrement compliqués.

C’est réellement dans ces années qu’il réalisa la cartographie précise du Neck qu’il doit toujours poser sur le papier d’ailleurs.

Il fit la rencontre d’Ari lors de l’une de ses visites chez la famille (E)Crevisse. Une femme qu’il finira par prendre comme épouse.


Pour la seconde fois de sa vie, Alaric pouvait observer la bannière des Stark flotter dans le ciel des Griseaux. 16 ans après le père, c’était au fils de prendre les armes pour venger ce même père exécuté à Port-Real car il avait mis son nez là où il n’aurait pas dû.

Alaric était réquisitionné pour se rendre à Winterfell et assister l’argentier des Stark pour les manœuvres à venir. Il essaiera tant bien que mal de limiter les pertes financières mais se rendit compte de la réalité du désastre économique qu'engendreraient ces querelles.

Il se trouve toujours à Winterfell lors de l’attaque des Fer-nés où il est épargné, ce qui n’est pas dans le cas d’Ari. Il voue depuis ce jour une haine particulière envers cette région qu’il considère comme la plus lâche du continent. Il fut pris comme otage et ne put pas quitter la ville avant plusieurs lunes. Il était cependant bien décidé à leur mener la vie dure, il avait une réputation de démons des marais à défendre après tout.

60 jours après l’attaque Fer-nés, exactement la même durée qu’il faut pour qu’une lettre arrivant à Pentos ne soit transférée à Oros, les Bolton libérèrent Winterfell de leurs envahisseurs et Alaric par la même occasion.

D’abord très égayé par cette nouvelle perspective de travailler avec les Bolton, la réalisation de leur trahison avec les noces pourpres couplée à la mort récente de sa femme plongea Alaric dans une rage intérieur. Renvoyé de Winterfell car jugé comme n’étant pas digne de confiance en tant qu’ancien soutien au Stark, il reprend son rôle d’argentier du Neck.

Il pouvait maintenant s'adonner à son nouveau passe-temps favori : la falsification des livres de comptes. Faisant disparaître des sommes à droite à gauche, il s’assurait de réduire autant qu’il était possible les taxes que pouvaient récolter les Bolton. Tout en gonflant dès qu’il le pouvait les demandes de paiement pour toute commandes réalisées dans le Neck à destination de leurs nouveaux Suzerains.


Consciente des difficultés de communications à travers le Neck, la famille Reed envoie Alaric se former en tant que corbier à Villevielle.

La citadelle est un endroit qu’il affectionne particulièrement, une telle concentration de connaissance était une bénédiction pour un esprit comme le sien.

Le nordien avait réussi à se forger 3 anneaux en un an et demi : un en fer-noir représentant sa maîtrise dans la corbellerie, mais aussi deux anneaux en or pour son attachement aux comptes et à la monnaie.

Il ne souhaitait pas devenir mestre pour autant alors il ne réalisa pas les rites pour avoir le droit de porter une chaîne complète. Mais il porte très souvent ses trois anneaux à la ceinture, il les affectionne particulièrement.

Son séjour à la citadelle lui permit de faire la rencontre de Samwell Tarly, avec qui il put discuter pendant de longues heures de la menace d’au-delà du Mur. Alaric avait eu beaucoup de mal à croire le jeune homme, mais l’histoire montrera qu’il avait eu tort.

Il put évidemment faire aussi la connaissance de Vère qui parla une nouvelle fois du nombre de marches de la citadelle. Information erronée puisqu’Alaric les avait déjà comptées et en a trouvé 15 786 au lieu des 15 782 annoncées dans l’ouvrage. Cependant, aucun grand mestre n’avait donné l'autorisation à Alaric d’effectuer la rectification, jugeant la demande comme “frôlant l’expulsion.”

Alaric s’était aussi porté volontaire pour remplacer le grand mestre des corbeaux qui était souffrant, lorsque le grand mestre des dates était formel : L'hiver était arrivé.
Le Paludier s’était alors affairé à la rédaction du message et à la préparation du fameux corbeau blanc à destination de Winterfell, annonciateur d’une bien sombre nouvelle.

Il retourne donc à Griseaux après cette période, où il ne retrouve que sa mère. Son père et ses frères étant partis se battre à Winterfell contre les forces du roi de la nuit. Seuls ses frères reviendront.


Suite à la prise d’indépendance du Nord et la prise de pouvoir par Sansa Stark, il lui propose ses services, mais sa proposition fut refusée par la nouvelle reine.

Alaric était insistant, il souhaitait sincèrement se mettre une nouvelle fois au service du nord comme il l’avait toujours fait. On lui rétorqua que ses talents aussi bien avec les chiffres qu’avec la manipulation du faux seraient bien plus utiles à Port-Real qu’ici.

Il s’installa donc dans la capitale quelques lunes plus tard, toujours sous l’identité d’Edward. Il posa ses valises près de la porte de la rivière, lui donnant ainsi un accès rapide vers le port, mais aussi vers le donjon rouge où le gros de son travail aurait lieu.

Il en avait profité pour ramener quelques affaires à lui. Il avait bien l’intention de continuer ce qu’il avait commencé sous l’ère Bolton : la falsification de sceaux. Il ne pouvait pas encore se permettre de les utiliser, n’était pas assez convaincant. Alaric avait aussi pensé à prendre ses propres corbeaux, il ne pouvait pas faire l’erreur de faire passer ses messages par le réseau classique de Port-Real. Des oiseaux partant en direction de Winterfell ne pourraient soulever des soupçons à son encontre. Ses études à la Citadelle sur le sujet lui étaient d’une grande utilité, mais il était très limité par leur nombre. Il devra être très vigilant lors de son jugement pour savoir si l’information est digne d'intérêt ou non.

Son objectif final serait de devenir grand argentier afin d'obtenir un poste plus qu'avantageux.