[LANCEHELION] Une curieuse visiteuse | Arianne Sand

Une curieuse visiteuse

Arianne Sand

Le mariage Princier prononcé et dûment fêté, la Farman s’était mis en tête de visiter Lancehélion. Le lendemain des noces, elle s’exfiltra sans un bruit des appartements qu’elle partageait avec Dame sa mère. Vêtue de sa robe la plus légère qui ne l’était clairement pas suffisamment pour la chaude contrée des sables. Ses manches longues et le brocart bleu clair, même s’il dégageait son cou avec un large col arrondi, était plus adapté au climat de Port-Lannis ou de Belle Île qu’à celui de la principauté. Pour avoir moins chaud, elle avait relevé son épaisse chevelure blonde grâce à un système de tresses sophistiqué formant un imposant chignon et pour le moment, la fraîcheur du matin aidant, elle se sentait bien. Armée de son seul éventail, elle était fin prête à affronter le monde sous un soleil de plomb.

Elle se mit en quête de son ami qui devait connaître la capitale de la principauté comme sa poche en tant que proche du Prince. Ce dernier savait que c’était la première, et très certainement hélas la dernière visite de la blonde, il ne pouvait pas avoir disparu sans même lui avoir dit au revoir. Il était trop gentil et bien trop avenant, pour l’avoir oubliée, mais certes, ils ne s’étaient pas donné rendez-vous si tôt, ils ne s’étaient en vérité pas donné rendez-vous du tout, imaginant que le faire de résider plusieurs jours au même endroit les amèneraient sans doute possible à se recroiser. Mais elle se souvint qu’il semblait un peu malade la veille, peut-être se reposait-il. Peut-être aussi avait-il autre chose à faire en tant que marchand d’une importante lignée braavienne et diplomate que de tenir compagnie à une insignifiante jouvencelle ouestrienne en mal d’aventure et de découvertes.

__ Lord Antaryon ?

Hélas, Nymeros devait être occupée ailleurs car malgré tous ses efforts, il restait introuvable. Elle se contenterait donc de visiter la demeure des Martell et désormais des Gargalen jusqu’à ce que son guide préféré fasse son apparition. En effet, ainsi esseulée, elle ne se sentait pas de partir à l’aventure dans les ruelles de la ville. Rowena se mit à arpenter les couloirs en s’extasiant sur chaque sculpture, chaque peinture qu’elle croisait. Impressionnée par la beauté des œuvres autant que par le simple fait d'arpenter ce lieu chargé d’histoire, elle se sentait toute petite devant les personnages illustres et encore plus petite devant sa méconnaissance. Elle aurait bien aimé que quelqu’un lui raconte l’histoire de ses objets et des différentes personnes représentées. Elle se rendit compte qu’avec les rares fois où elle était sortie de Belcastel, elle ne mettait pas les nombreux noms qu’elle connaissait sur les visages qui ornaient les murs.

__ Ce pourrait être le Prince Oberyn.  

Rowena avait lu des descriptions et l’homme y correspondait, mais il aurait pu s’agir du Prince Doran jeune ou de n’importe quel autre Martell en vérité. Elle ne savait pas trop et tentait de trouver un détail révélateur. Sans s’en rendre compte, au fur et à mesure de ses contemplations, elle s’éloigna des quartiers des invités et s’approcha de ceux du Prince.

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Arianne Sand

Rowena, trop absorbée par sa contemplation et loin d‘être entraînée à écouter les bruits qui pouvaient se muer en menaces, n’entendit pas la guerrière s'approcher. Elle ne remarqua sa présence qu'en entendant sa voix et sa question, ce qui la crispa car elle se rendit compte en cet instant qu'elle n'avait rien à faire ici. Elle se tourna donc et quand ses yeux furent attirés par la pointe de la lance dirigée vers elle, elle recula en levant les mains au niveau de sa poitrine, lâchant son éventail sous le coup de la peur.

La Perle de Mer savait qu'il n'était pas rare, à Dorne, de voir des femmes ayant choisi la voie des armes, mais c'était cependant très surprenant d’en voir une en vrai. Elle aurait fait face à un Dragon qu’elle n’aurait pas ouverte de plus grands yeux. Curieuse et impressionnée, un peu effrayée également, elle garda ses mains levées plusieurs minutes le temps de détailler la tenue de la dornienne qui pour la blonde était terriblement originale et étrange, il fallait bien le dire. Elle en oublia totalement de se répondre à la première question de la brune, et donc de se présenter.

__ Je suis près de ? Oh ! Pardonnez-moi. Je n’ai pas fait attention. J'observais les tableaux et les tapisseries.  

La question lui brûlait les lèvres, aussi malvenue soit-elle dans ce contexte un peu tendu et là où, elle n’avait rien à faire. Cependant, sa curiosité l’emportant sur la bienséance, elle reprit avec un timide sourire, histoire de faire oublier sa bévue le temps d’obtenir une réponse. Elle devait certainement savoir, elle devait savoir un tas de choses sur ce palais.

__ C’est magnifique. Est-ce le Prince Oberyn ? 

Voyant la gardienne des lieux, relever sa lance et s’approcher avec autorité, mais sans agressivité, elle s’inclina et fit opina du chef, prenant le temps, cependant, de ramasser son éventail avant de lui emboîter le pas. Un peu stressée par la situation, la jouvencelle de Belcastel se mit à parler, ou plutôt à poser toutes les questions qui lui passaient par la tête sans même laisser le temps à Arianne de répondre.

__ Cela fait longtemps que vous êtes garde au Palais Vieux ? Ça doit être un honneur de travailler ici. Vous avez eu un maître d’arme ? Est-ce que votre père était d’accord pour que vous deveniez une combattante ? Les autres soldats… hum… je veux dire les hommes… vous respectent-ils ? Comment le Prince Edmund considère-t-il les femmes guerrières ? Le Prince Oberyn était-il aussi beau et bon combattant qu’on le prétend ?  

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Arianne Sand

Rowena remarqua la triste mine de la guerrière et, malgré le ton sec avec lequel elle avait répondu, elle eut un élan de compassion, ne lui tenant pas rigueur de sa froideur tant sa souffrance était flagrante. Elle fit un pas vers elle, elle aurait voulu la prendre dans ses bras, mais s‘arrêta à temps et se contenta de sourire en hochant la tête avec empathie. Elle avait perdu un père et manqué de perdre une frère, alors, même si elle ignorait ce qu’Oberyn était pour cette femme, elle voyait bien qu’elle l’avait aimé et comprenait le chagrin qu’elle ressentait.

__ Vous êtes une cousine du Prince Edmund ? Je… Oh ! Veuillez m’excuser votre altesse… je ne savais pas.

Fit Rowena très impressionnée et un peu honteuse en s’inclinant, néanmoins un peu effrayée par l’idée qu’Arianne avait côtoyé les dangereuses Aspics.

__ Ainsi vous avez également cotoyé le Prince Oberyn et ses filles… C’est incroyable.

La réflexion suivante glaça le sang de la blonde ingénue qui regarda la guerrière comme si celle-ci allait la manger toute crue. Ce n’était pas tant pour le langage, certes peu châtié, que pour ses dents qu’elle ne voulait surtout pas voir cassées pour avoir commis un impaire sans faire exprès. Fort heureusement, la Sand ne lui sauta pas dessus et elle s’adoucit même en parlant d’Oberyn Martell. Là, la Perle de Mer en était certaine, il avait été bien plus qu’un maître d’arme pour la jeune femme, un mentor, un père ou même un amant, qui pouvait savoir avec les dorniens. Mais si elle avait parlé de Sebaston, elle n’en aurait pas été moins émue et pourtant il l’avait le plus souvent soigneusement ignorée. Elle écouta avec attention son éloge pleine d'admiration et une pointe de tristesse, car il semblait évident que cet homme dont elle parlait lui manquait terriblement et que sa disparition avait laissé un cicatrice indélébile dans le cœur des habitants de Lancehélion.

__ J’en ai entendu parler, oui.

Du combat qui lui avait coûté la vie, par Megalis, et elle lui avait bien décrit combien il semblait le dominer avant que la Montagne ne parvienne à l'attraper. Elle secoua la tête pour ne pas penser à la suite.

__ Connaissez-vous certains de ces poèmes ?

Elle mit les mains sur sa bouche.

__ J’espère que je ne suis pas trop indiscrète, mais j’adore la poésie. Et puis j’aime la façon dont vous parlez de lui. On voit que vous l’aimiez sincèrement, c’est… c’est beau.

Un peu triste aussi, mais la beauté de cet amour surpassait en tout point sa perte et rendait Arianne tellement humaine qu’elle en devenait éblouissante. Sous son habit d’homme, c’était bien une femme qui pouvait parler en ses termes et Rowena la trouvait d’autant plus belle et d’autant plus forte quand elle exprimait sa féminité.

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Arianne Sand

Sand. N’était-ce pas le nom donné aux bâtards de dorne. Oups. Rowena avait encore commis une bévue. Heureusement que cela n'était pas arrivé durant le mariage devant tout le monde. Elle avait promis à sa grand-mère de ne pas boire, à son frère de représenter dignement la Maison et à sa sœur de ne pas faire ce qu’elle ne ferait pas. Bon concernant la dernière promesse, elle était présure impossible à tenir, Megalis et elle étaient tellement différentes qu’elles avaient tendance à réagir exactement à l’inverse l’une de l’autre. Mais pour le reste, jusqu’ici, ça allait. Elle espérait qu'Arianne n’irait pas crier sur les toits que Lady Farman disait n'importe quoi, mais vue sa réaction elle était presque sûre qu’elle n’en ferait rien.

__ Ah…

Fit la jouvencelle, écarlate, en ouvrant la bouche en grand sans trop savoir quoi ajouter, quoi dire, quoi faire. En plus la mine d’Arianne étant à peu près aussi paniquée que celle de la blonde, c’était encore pire car elle ne savait pas si elle l’avait vexée, si elle l’avait choquée, si elle l’avait maladroitement flatté, si elle devait l’appeler Juste Sand. Mais à bien y réfléchir, Juste ne pouvait pas être son prénom, et elle ne pouvait pas l’appeler Sand. Ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas faire mention de sa bâtardise à chaque fois qu’elle lui parlait, c’était horrible. Pas qu’elle soit bâtarde mais de le lui rappeler tout le temps, tellement irrespectueux et même dédaigneux, non la douce Perle de Mer ne pouvait pas se résoudre à savoir juste son nom et à n’avoir seulement, pour la nommer, qu’un statut fort peu enviable. Elle n’avait aucune envie de se montrer desobligeante envers la jeun e femme qui était très gentille et qui avait eut la patience de répondre à ses questions, alors elle devait obtenir l’information.

__ Et votre prénom ?

Lança-t-elle en criant à moitié à cause du désarroi émotionnel dans lequel tout ceci l’avait plongée.

Rowena prit une moue encore plus contrite lorsque Arianne lui dit que sa enième question était indiscrète. C’était vrai qu’elle n’avait jamais su s’arrêter, curieuse et enthousiaste, elle tombait parfois dans certains travers, notamment l'indiscrétion et les questions à n’en plus finir. Elle remarqua cependant que parler du Prince Oberyn semblait la réconforter mais que la mention des poèmes l’avait peinée quand ses yeux s’emplirent de chagrin.

__ Je suis désolée Ma Dame.

Elle baissa les yeux et joignit ses mains, elle sentait toute la tristesse d’Arianne et avait, en cet instant, seulement une envie grosse comme son cœur de lui faire un câlin. Mais elle venait de la voir de ses yeux ravaler toute cette peine en un instant pour afficher un visage de guerrière forte et invincible, alors elle se dit que ce n'était pas vraiment une bonne idée. Heureusement, la dornienne changea de sujet et cela soulagea autant cette dernière que la Farman qui retrouva son sourire et sa joie de vivre.

__ Oui ! Je viens de Belle-Île dans l’Ouest. Nous avons été invitées parce que ma sœur va prochainement épouser Lord Ulwyck Uller.

Arianne devait certainement savoir qu’il était un vassal d’Edmund, donc elle n’avait pas besoin d’expliquer et elle préférait taire l’absence de la plupart des membres de sa famille partis plus tôt à Belle-île pour des raisons qu’elle n’avait pas très bien saisies.

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Arianne Sand

La panique gagna les deux jeunes femmes, toutes deux aussi gênées l'une que l'autre du quiproquo. Rowena tenta un sourire et réfléchit à une banalité à prononcer pour se calmer et faire oublier son cri.

__ Arianne. Oh c'est un très joli prénom.

Très joli effectivement, mais dans d'autres circonstances, elle ne l'aurait certainement pas remarqué. Elle évita le Dame, elle n'y avait pas pensé, pour la blonde cela venait naturellement, mais cela devait être un peu vexant pour une guerrière, ou pour une Sand. Enfin elle ne comprenait pas grand chose à tout ça et la confusion se lisait sur son visage. Mais elle faisait de son mieux pour donner le change et paraître normale. Elle ne voulait surtout pas donner l'impression à la jeune femme qu'elle la méprisait. Oh elle savait que les gens et particulièrement les nobles exécraient les rejetons illégitimes, mais Rowena trouvait profondément injuste qu'un enfant paye toute sa vie pour les erreurs de ses parents. Les bâtards étaient méprisés de tous, pourtant, ils avaient eu la simple malchance de naître de la mauvaise mère. Et elle qui avait la bonne mère, elle avait tout, le nom et le rang. Pourquoi ? Ça n'était certainement pas une question de mérite.

Le rouge monta aux joues de la Farman quand Arianne évoqua Ulwyck et surtout son absence au mariage. Elle n'y pensait plus, trop heureuse qu'elle était d'être invitée à Lancehélion et de participer à un tel événement. Mais effectivement c'était lui qui lui avait valu d'être ici et il n'était même pas présent. Pourquoi ? Difficile à dire, Rowena c'était simplement dit qu'il devait avoir fort à faire à Port Réal en tant que maître des lois et qu'il avait également à préparer le mariage à Belle Île.

__ Oui je suis navrée. Je … je crois qu'il avait fort à faire. Vous… vous n'imaginez pas comme il était désolé de nous laisser y aller sans lui.

Pas du tout. En vérité elle n'en savait rien, il n'avait rien dit à ce sujet et elle ne lui avait rien demandé. Poser des questions sur les décisions des autres n'était pas dans sa nature, elle avait appris à se méfier des réponses qu'elle aurait préféré ne pas entendre.

__ Il a expressément demandé à mère de présenter ses sincères félicitations au Prince Edmund et à Lady Elia Dayne. Il loue ce mariage qui célèbre l'unité de Dorne.

Pourquoi avait-elle besoin de mentir ainsi, de sortir autant de conneries pour justifier l'absence d'Ulwyck dont finalement elle ne savait rien ? Elle oscillait entre l'angoisse et la culpabilité d'être là alors qu'il était absent, d'avoir accepté l'invitation et de profiter de ce nouveau statut tandis que la bienséance aurait voulu qu'elle fasse profil bas et ne se rende pas au mariage princier. En tout cas, le flot de paroles sortit de sa bouche sans qu'elle ne puisse rien y faire.

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Arianne Sand

Arianne ne parut pas très à l’aise lorsque la Perle de Mer complimenta son prénom qu’elle trouvait véritablement très joli. Ainsi, lorsque la guerrière lui demanda le sien, elle préféra le lui donner sans fioriture, sans titre, sans Lady, non sans se demander si elle ne lui avait pas déjà dit et se demandant pourquoi elle ne s’était pas présentée avant. La surprise certainement. Elle ajouta tout de même son nom de famille, après tout, sa propre sœur serait bientôt mariée à Lord Uller, la dornienne devait le savoir, mais si elle l'ignorait, il valait mieux qu’elle l’apprenne ainsi.

__ Rowena… Farman.

Malgré le regard noir d’Arianne et le ton plein de reproche, Rowena se demanda si elle était sincère, l’espace d’un instant elle fut soulagée qu’elle la croit. Puis, devant tant de rage enfouie, devant ce regard suspicieux qu’elle lui lança elle dut se rendre à l’évidence, la guerrière n’y croyait pas un seul instant. Oh la blonde n’avait jamais tellement su mentir, mais là elle trouvait pourtant qu’elle s'était bien débrouillée. Sauf que, peut-être la Sand connaissait bien mieux Ulwyck qu’elle ne le connaîtrait jamais, et que le mensonge était trop gros. Elle en avait fait des caisses, il fallait bien l’avouer. Elle essaya donc de sourire, pour détendre l'atmosphère plus que pour faire passer le mensonge, car il semblait à présent évident qu’Arianne n’était pas dupe et également qu’elle ne portait pas le Uller dans son cœur. La jouvencelle avait peu parlé à ce dernier, elle ignorait tout de son histoire et de ce qui l’avait rapproché, puis éloigné d’Edmund. Elle ne savait rien des vicissitudes qui traversaient Dorne, seulement que certaines familles étaient moins promptes à suivre le Gargalen désigné pour gouverner la Principauté après des siècles de règne Martell. Cette guerre avait fait tant de dégâts, les cicatrices encore profondément creusées dans les régions et dans les cœurs. Finalement, le rire de la guerrière lui donna un frisson d’effroi. Elle en avait vraiment trop fait, la Sand n’y croyait pas et tout dans son rire sentait la haine. Elle s’en voulut de s'être sentie obligée de trop palmer, elle aurait mieux fait de détourner la conversation, de n’en point trop dire. Elle baissa la tête et en cet instant elle aurait voulu disparaître.

__ De noxombre ?

Elle regarda Arianne en hochant la tête, ignorant ce que cela pouvait bien être.

__ Non je ne crois pas. Je crois… que… il prépare certainement un présent.

Le second rire glaça le sang de la Perle de Mer, le regard lancé par la guerrière la fit même reculer d’un pas aussi sûrement que l’aurait fait un coup. Et tandis qu’elle la regardait comme un bête apeurée, la dornienne cracha toute sa haine au visage de l’ouestrienne et au fur et à mesure le visage de la blonde se décomposa. L’expression “sale con” la choqua profondément et elle mit ses doigts sur sa bouche de stupeur. Elle fit non de la tête, frénétiquement. Ulwyck ne lui avait rien demandé. Elle avait pris l’initiative et comme d'habitude, elle était tombée totalement à côté de la plaque. Le souffle coupé par la peur et la culpabilité, elle tenta de s’expliquer maladroitement devant cette femme armée et terrifiante visiblement très en colère.

__ Je suis désolée, j’ai menti, il ne m’a rien dit.

Après ça, elle ne put pas retenir ses larmes très longtemps et éclata en sanglots, se cachant le visage entre ses mains.

__ J’ai encore fait n’importe quoi. Pardon, pardon. Sois forte, sois une Farman. Je suis tellement nulle…

D’une main, elle prit sa robe pour s’en aller, ou plutôt s’enfuir, elle ne courrait pas mais presque, les yeux emplis de larmes.

__ Je suis désolée Dame… Arianne. Je suis désolée.