[Bourg-Cabanes] La Princesse et la bâtarde ✹ Elia

Arianne adressa un dernier sourire vers Edmund alors que son navire quittait le port. Elle suintait la fierté, honorée que son cousin l’ait nommée elle pour être ses yeux et ses oreilles à Lancehélion pour le temps de son voyage vers Port-Réal. La bâtarde songeait que, si elle avait appris plus tôt le contenu de la missive offerte par La Néra pour le mariage princier, elle lui aurait botté le cul elle-même puis l’aurait noyé dans la Sang-Vert sans attendre. Le réexpédier d’où il venait, c’était trop d’honneur pour salopard pareil. Et si Arianne n’appréciait pas Aelinor Hightower, elle aimait Damion, et les Gargalen, et la principauté tout entière, et évidemment la paix du roi.

Alors qu’on les insulte ainsi, sous leur propre toit qui plus est… Définitivement, Edmund avait été trop généreux en laissant le suzerain du Bief s’en sortir si facilement. A sa place, elle l’aurait jugé elle-même, ici, chez elle, pour montrer à cette enflure que les dorniens ne pouvaient être traités ainsi. Ils étaient braves et forts, plus que quiconque.

Mais elle n’était pas à la place d’Edmund. Ne le serait jamais. Elle n’était qu’une bâtarde, rien de plus. Et elle avait déjà de la chance de se trouver aux premières loges de la politique de Dorne, même si elle n’était pour eux qu’un bouclier-lige, une agente bien obéissante.

Arianne tourna ses yeux sombres vers Elia. C’était elle qu’elle devait protéger, maintenant. Elle se trouvait à son service, et ce jusqu’au retour d’Edmund de la cour. Une fois revenu victorieux du procès, il reprendrait sa place à la tête de Dorne et elle se tiendrait toujours à son côté : Arianne avait juré, son sa personne et sur son honneur, de défendre toujours son cousin.

Elle cilla sous le violent soleil du midi. Partie à l’aube du Palais Vieux, la délégation ayant emmené le prince jusqu’au port de Bourg-Cabanes devait maintenant rentrer. Mais cela dépendrait des ordres d’Elia : peut-être voulait-elle profiter de leur présence en ville pour faire quelques emplettes ? Arianne jeta un regard prudent vers leurs montures, bien attachées à l’ombre, avant de s’approcher d’Elia. Elle inclina la tête avec respect.

— Voulez-vous que nous rentrions tout de suite à Lancehélion, ou souhaitez-vous rester un peu à Bourg-Cabanes ?

Puis elle regarda autour d’elles, comme toujours sur ses gardes, sa lance ne quittant pas sa main droite tandis que la gauche se préparait à empoigner le poignard à sa ceinture, juste au cas où… On n’était jamais trop prudent.

— Nous ne devrions pas trop tarder en tout cas, nous devons absolument rentrer avant la nuit.

La nef dornienne quittait le port, de ses voiles elle fendait l’air , de sa coque, elle creusait son sillon  dans l’immensité de l’Océan.  Edmund était parti , me laissant la gestion de la principauté  en son absence , c’était parfait , moi qui comptait lui montrer que  sa femme était apte à cette tâche, cela  me donnait donc l’occasion de faire mes preuves. Au fond  un pays c’est comme un simple  fief , à la différence que les responsabilités sont plus grandes et que chacune de nos décision impactaient des centaines de milliers de gens.
Cela faisait prés d’un mois et demis que le mariage avait été célébré et de fait l’accession aux plus hautes sphères dornienne me permettait de mettre en place la vision foncièrement majestueuse que j’avais de la principauté, les Targaryen , les Lannisterensuite  nous avaient rabaissés et humilié …Il était grand temps de montrer que cette époque était révolu. Un petit sourire narquois se dessinait sur mon visage à cette simple pensée.

- Que penses tu de la Principauté actuellement Arianne ?  

Une question subtile censée évaluer les pensées de cette femme qui semblait en quelque sorte le réel pion d’Edmund mais aussi analyser et comprendre son ambition Autant se la mettre dans la poche et montrer que toutes les deux nous sommes dans le bon camps. Ici il est question de la survie de la principauté et de la manière dont elle sortirait du néant et pourrait marquer l’Histoire de ce nouveau siècle.

Aube à la ceinture j’étais bien disposée à me montrer un peu au peuple aujourd’hui afin de montrer que je pensais à eux, c’était comme ça que l’on s’assure le soutien des gens  tandis que je saluais  le peuple d’un geste rapide de al amin mais nullement dénué de sens.  

- J’ai hérité d’une Principauté de brique Arianne…Et je compte bien la laisser…De Marbre.

Une phrase symbolique, Arianne savait qu’avec l’aide d’Edmund je pouvais aller loin, j’avais toujours œuvré en ce sens.    S’il fallait rentrer de mon point de vue c’était tôt pour rentrer et autant observer la population t voir la manière dont elle vivait dans cette ville. La jeune Arianne semblait sur ses gardes.

- Bien nous allons pas tarder à partir mais avant , je dois m’assurer du quotidien de nos chers habitants de Bourgcabane  puis, je sais de source sûr qu’un   splendide Joaillier à ouvert son atelier ici il y a quelques années   j’aimerai voir cela.

Observant le ciel diurne qui laissait présager que nous avons encore un peu de temps devant nous je ne pus m’empêcher de voir l’empressement chez Arianne.

- Eh bien  Lady Arianne….ne vous en fait pas nous sommes en terrain ami ici et puis si nous tardons , je suis parfaitement sûre que la ville pourrait nous accueillir….

La princesse questionna Arianne. Elle leva la tête, surprise de cette initiative. Ses yeux se posèrent un instant, soucieux, sur l’horizon. C’était toujours Daemon, son aîné, qui répondait aux questions. Parce que lui était un homme et la fierté du nom Allyrion, même s’il était Sand, alors lui pensait, elle agissait. Son front plissé d’incertitude, elle passa ses yeux sur Elia puis les baissa vers le sol.

— Je ne sais pas, princesse Elia. Je… Une hésitation. Je ne suis là que pour servir la principauté. Mon avis importe peu.

Elle dévia encore le regard. Sa mâchoire se contracta, ses doigts se crispèrent autour de sa lance. Elle reposa son air méfiant sur les alentours. Alors qu’elle inspectait les lieux, menaçait les gens du regard, priant pour qu’il n’y ait aucun esclandre – après tout, les puissants semaient toujours la jalousie là où ils passaient – elle se retourna de nouveau vers la princesse.

Celle-ci parlait de briques et de marbre, et Arianne ne put que hocher la tête, se sentant idiote et faisant mine de comprendre. Elle n’avait jamais été douée avec les pensées profondes ou les figures de style, elle était trop peu sérieuse dans l’étude pour cela. Instruite juste ce qu’il fallait, elle savait lire, mal écrire, et connaissait le gros de l’histoire de Dorne. Le reste… Le reste, elle ne savait pas. Une éducation inférieure, une vie de soldate… Elle n’avait rien d’une politicienne. Dépourvue d’ambition, dépourvue de pensée propre, Arianne était comme une machine. On ordonnait, elle s’affairait.

Arianne hocha la tête pour la suite, si la princesse voulait aller voir ce joaillier elle ne pouvait le lui refuser. Elle fit un pas en direction de Bourg-Cabanes.

— Bien sûr, princesse, allons-y.

La mention de son nom précédé du titre de lady, Arianne ouvrit une bouche offusquée et répondit, abrupte dans son horreur :

— Juste Arianne, princesse. Et il serait plus sûr de rentrer à Lancehélion pour la nuit. Vous y seriez plus en sécurité.

Le souci incrusté à son visage, plissant son front d’une large ride, Arianne se demanda si son travail allait être rendu plus difficile par l’absence d’Edmund : Elia lui paraissait trop téméraire, comme si elle ne se rendait pas compte de ce que son titre impliquait. Le danger, tout particulièrement, qui était partout. Il était dans le sable et dans les roches, dans les péniches et les barques de Bourg-Cabanes. Alors l’angoisse serrant sa gorge, Arianne reposa ses yeux sur l’horizon, où l’embarcation emmenait Edmund loin d’elle. Sans lui et sans Daemon, elle se sentait un peu perdue.

Il me suffisait que de lever la main pour sentir les rayons du soleil envelopper   ma chair et me faire ressentir toute la chaleur de ce dernier. D’aucun disent que Dorne est rude, inhospitalière sur certains points. Sa chaleur   ferait tourner de l’œil les non habitués , ses  serpents. Mortel sont une des raison de cette réputation…Et pourtant , il n’y avait pas de terre des plus noble en tout Westeros.  C’était chez nous…et en prendre pleinement conscience  de cette chance  constituait l’und e nos devoir.  

- Cette principauté Arianne..c’est notre foyer…Nous y avons tous une  part , et  nos responsabilités la concernant….  De faites nous avons forcément des opinions à son sujet .

Dis-je tandis que main porta une poignée d’épice à mes narines , nous étions non loin du port , des étales marchants était monnaie courante. Escortée par Arianne et des gardes loyaux qui se tenaient plsu loin j’observais le peuples , déambuler parmi l’a toujours fais du bien. Saisissant la poignée d’épice plus rudement pour le montrer au yeux d’Arianne  

- C’est pour cela….que nous vivons…Notre terre…Notre domaine…Elle est notre mère…Elle nous apporte la  Providence…..  
 
Reposant la poignée , souriant au marchand tout de même  j’esquissais  je continuais ma route ,a attentive à toute  choses qui me tirait hors de mon quotidien  à Lancéheliion. Arianne était une dornienne fière  et loyale à Edmund , c’était parfait.

- Tu es une alliée de la principauté. De notre couronne, tu dois bien aspirer à  une ambition non ? L’ambition est un puissant moteur, elle est cette force qui te pousse à aller de l’avant. Et ceux malgré les revers

L’ambition, on en a tous…La mienne, dynamiser cette terre. Faire en sorte qu’elle soit reconnue. On me dit peut-être bien trop porté sur notre héritage…et pourtant c’est là tout le plus noble trésor de notre peuple.

- J’en ai que pour quelques dizaines de minutes puis nous rentrons…j’ai des missives à rédiger    

Oui on en changeait pas d’échelon de puissance  sans prendre ses décisions….Et la Principauté avait bien trop perdue , marche pied des Lannister et des Targaryen avant eux….Ce nouveau siècle allait nous faire écrire une nouvelle page d’Histoire.

- Que représente Dorne pour toi …  

M’assurer de ses ambitions  , savoir si elle avait ses projets et voyait loin ,  pouvait elle aussi être actrice d’une Dorne nouvelle.  Il fallait bien des gens comme moi ou Edmund pour ce genre de tâche.

- Un nouveau siècle….une nouvlle ère

Les mots d’Elia firent passer Arianne par plusieurs émotions. De la jalousie, de l’inquiétude, de la joie et de la honte… Avait-elle des opinions ? Elle ? Elle, qui s’était toujours contentée de suivre ? Elle qui n’était qu’une soldate qui ne savait qu’obéir ? Elle cilla, ses yeux n’osant pas se poser sur la princesse, avec qui elle n’avait pas autant d’aisance qu’avec son cousin. Car si la Sand plaçait Edmund au-dessus de tout, l’érigeant en dieu bien supérieur à tous les Hommes de ce monde, leur lien familial les rapprochait considérablement. Ils avaient grandi en se fréquentant, avaient été tristes ensemble pour les mêmes deuils. Mais Elia… Elia, elle ne la connaissait que très peu.

Alors Arianne craignait de se permettre cela, de réfléchir. De penser par elle-même et d’être autre chose qu’un bras armé. Elle pinça les lèvres avant de répondre, d’une petite voix :

— Je pense qu’on a été lésés. Que encore une fois, le royaume nous a prouvé qu’on était rien qu’une pièce rapportée, et…

Sa voix avait commencé à enfler, elle avait délaissé son hésitation. Elle referma aussitôt la bouche et fuit le regard d’Elia qu’elle avait osé attraper un instant – les yeux baissés sur ses pieds, Arianne haussa rapidement les épaules.

— Enfin je dis ça, mais je ne sais pas, Princesse.

Quand la Dayne la dit alliée de la principauté, Arianne se dépêcha de hocher la tête. Elle n’était pas un grand esprit, ni plus maline qu’un autre ou même tout simplement une tête pensante, une stratège. Juste un soldat. Mais loyale, ça, elle l’était – et sans doute plus que quiconque. Mais la question sur l’ambition la laissa pantoise de nouveau, si bien qu’elle ne réagit même pas à l’odeur des épices.

Elle hésita de nouveau avant d’oser répondre.

— Des ambitions… Je… Je ne pourrais pas rêver mieux que ce que j’ai actuellement, Princesse. Je suis au plus près du Prince et de vous, je suis affectée directement à votre protection, il n’y a pas plus grand honneur pour… quelqu’un comme moi.

Ses lèvres se refermèrent de nouveau, sur un sourire peiné. Elle n’avait pas à se plaindre de sa condition, combien de bâtards pouvaient se targuer d’être si bien placés dans la société ? Si hauts, si puissants en un sens ? Elle avait la confiance d’Edmund et priait pour gagner un jour celle de son épouse, alors, que pouvait-elle bien vouloir de plus ?

Elle n’avait pas à se plaindre mais elle souffrait quand même, en silence. Parce qu’elle était Sand et pas Allyrion. Parce que rien ne pourrait jamais effacer ça : sa naissance. Elle était née hors mariage. Elle était une honte. Le serait à jamais.

— A vos ordres, princesse Elia, répondit-elle automatiquement quand celle-ci émit son besoin de dix minutes supplémentaires.

Elle lui emboîta le pas à travers les étals, ses doigts crispés sur sa lance, ses yeux alertes à tout mouvement. La question de la princesse sur la principauté lui arracha un sourire plus serein. Ce que représentait Dorne pour elle, ça, c’était quelque chose qu’elle savait. Elle bomba un peu le torse, si fière d’où elle venait – mais sans l’être de qui elle était.

— Dorne, c’est tout pour moi… Je donnerais ma vie pour y garantir la paix. Je donnerais tout, même si c’est peu, pour protéger la principauté. C’est ma maison, et la terre qui m’a donné une chance : sans Dorne, je serais toujours bâtarde mais je serais mal aimée… Ici, j’ai une chance d’exister. Et c’est une chance inestimable.