[Beaumarché] Une perle esseulée dans un beau marché | Aenar

Une perle esseulée dans un beau marché

Aenar

Qu’il était beau le marché de Beaumarché. Rowena y flânait depuis seulement quelques minutes accompagnée de son épée lige et déjà ses yeux noisettes s’emplissaient des étoiles de l'émerveillement. Des étales de charcuterie, bon, pas vraiment celles qui l’attiraient, mais l’ambiance, l’ambiance ! Des marchands de miel, de vin, d'œufs, de crème qui lui faisaient goûter leurs produits. Et bien sûr, sa curiosité prenait le dessus sur la raison, elle goûtait tout, les remerciant, et puis elle achetait ce qu’elle avait gouté, parce qu’elle ne savait pas dire non. Aimable, toujours, elle remerciait le commerçant et passait au suivant, vite vite, avant que le premier ne parvienne à lui vendre tout son étale. Et son épée lige était bien en peine d’assurer sa sécurité avec tout ce qu’il avait à porter à présent. Des tissus, des fourrures, du cuir. Des épées, des haches, des faucilles. Elle essayant de rester loin, sachant que s’ils lui parlaient, elle allait encore acheter n’importe quoi. A cet instant elle savait déjà que Willos allait lui remonter les bretelles sur ses dépenses inconsidérées. Pas qu’ils n‘aient pas largement les moyens d’acheter un pot de miel et du pain d’épice, mais ils n’en avaient absolument pas besoin et cela allait charger leurs bagages sans aucun bénéfice. Ce n’était pas avec ces pauvres bougres de paysans et de marchands qu’elle devait créer des alliances !

Pourtant c’était tellement plus simple de leur parler et d’être elle même avec eux. La blonde sentait le poids trop lourd qui pesait sur ses frêles épaules s’évanouir un peu plus à chaque “Belle Dame”, à chaque “Lady” prononcé pour l’attirer vers une nouvelle découverte.

__ Goûtez moi ça !

Et elle goûta avec gourmandise le morceau de foué qu’on lui tend.

__ C’est délicieux. Qu’est-ce que c’est ?
__ Une spécialité du Conflans Ma Dame. Le foué. Un pain fourré au boudin.
__ Vous en voulez un Douglas ?

Le chevalier refusa. Avec quelle main pourrait-il bien le manger ? Alors, même si elle n’avait absolument pas faim, elle en prit un pour elle, pour faire plaisir au boulanger. Et puis son étale sentait si bon. Tout semblait tellement délicieux. Elle le remercia et continua son chemin passant lentement entre les étals pour ne rien rater de l’effervescence du lieu. Un sourire sur les lèvres et le regard plein d’une joie naïve sur la beauté du monde. Dans sa robe de brocard bleu ciel ceinturée sous la poitrine elle avait encore plus l'air d’être dans les nuages. Quand à sa cape de velours jaune d’or ourlée de fourrure fauve, elle ne pouvait pas passer inaperçue dans la foule.

Ce qui devait arriver arriva, un malandrin passant par là la bouscula et lui arracha sa bourse. Elle manqua de tomber et le foué termina par terre, ce fut ce qui alerta son garde car elle était tellement choquée par ce brutal retour à la réalité qu'elle ne dit pas un mot. Douglas lâcha tout ce qu'il portait et se lança à la poursuite du voleur, laissant la jouvencelle seule et pétrifiée au milieu de la foule. Quand elle reprit possession de son corps, il était loin et en voyant tous ses achats étalés au sol, certains même brisés, elle se mit à ramasser le tout en s’attristant de tout le travail fourni pour rien par les producteurs, les abeilles, les pâtissiers, les tisserands…

__ Et ce délicieux foué... quel gâchis.

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Alors que Rowena ramassait ce qu’il restait de ses achats, quelqu’un s’approcha et s'agenouilla à côté d’elle pour l’aider. Ses yeux tristes, embués de la perte de toutes ces belles et bonnes choses qu’on lui avait si gentiment fait goûter avant de lui vendre se posèrent sur le visage du jeune homme. Il y avait donc encore du bon en ce monde et tout n’était donc pas perdu se dit-elle. Elle s'effarouchait vite et s'émouvait de tout et n’importe quoi, mais son esprit préférait toujours voir le positif, alors ses yeux retrouvèrent une lueur de joie. Elle lui sourit en signe de remerciement pour son aide et leurs mains se touchèrent. Bien sûr, par politesse, il retira la sienne immédiatement et s'excusa. La blonde répondit d’une voix douce, bien que teintée de timidité.

__ Il n’y a pas de mal.

Il se leva avec la majorité de ses affaires dans un bras et lui tendit la main, elle rougit devant tant de gentillesse et posa ses doigts délicats dans la paume du mercenaire. Elle s'excusa presque d’avoir été ainsi surprise par terre.

__ Merci. Je… C’est que Ser Douglas a tout laissé tomber pour attraper le voleur et je ne voulais pas laisser tout ce monde marcher sur mes emplettes. Mais c’est ma faute, je n’aurais pas dû le prendre pour mon porteur. Je suis une idiote, j’aurais dû faire plus attention à ma bourse.

Enfin debout, elle lissa sa robe et remit une mèche blonde qui la gênait derrière son oreille. La Perle de Mer inclina la tête respectueusement après que le chevalier se soit présenté.

__ Lady Rowena Farman, Ser.

Dit-elle avec un large sourire et une petite révérence.

__ Vous êtes un des chevalier de Lord Desdaings ?

La jouvencelle ne se souvenait pas l’avoir aperçu au château ou dans l’escorte de Maegor, mais elle était loin de connaître tous les hommes du Sire de Beaumarché. En tout cas, elle lui était reconnaissante de l’avoir aidé avec son barda et également à se remettre debout. Ses yeux brillaient d’une gratitude infinie et elle lui rendit son sourire en hochant légèrement la tête laissant les vagues dorées de ses cheveux déferler sur son épaule. Elle s'approcha en ouvrant les bras pour reprendre ses affaires. Il ne s’agissait pas de refaire la même erreur, à savoir laisser la seule personne apte à la protéger les mains prises par ses achats.

__ Merci pour votre aide Ser Aenar.

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Rowena écouta les belles paroles du beau parleur avec un sourire gêné et répondit en feignant la surprise.

__ On dit-ça ?

Ce n’était pas son premier mensonge, mais généralement, elle tentait seulement de couvrir un de ses petits vols, pas un Seigneur dont elle savait très bien qu’il avait perdu la foi, ni le fait qu'elle-même l’avait perdue. Alors elle rougit et baissa les yeux avant de reprendre.

__ Défenseur des petites gens, c’est vraiment admirable Ser.

La blonde n’avait aucune raison de ne pas gober les mensonges du mercenaire, après tout, elle croyait profondément en la bonté humaine. Il lui assura alors que personne ne la volerait et lui proposa de retrouver son chevalier. Elle lui sourit en hocha la tête, acceptant son aide car même si elle n’était pas à proprement parler une petite gente, en cet instant, ce n’était pas de refus que d’être accompagnée. Elle fut surprise qu’il s’arrête pour lui offrir à manger, tellement qu’elle resta bouche-bée. En vérité personne ne s’était montré aussi gentil avec depuis longtemps. Depuis… Nymeros. Elle était touchée. Ainsi, même si elle n’avait pas faim et que les denrées qu'elle avait acheté n'étaient destinées qu’à offrir, majoritairement en tout cas, enfin si elles survivaient à la gourmandise de la Perle de Mer, elle accepta.

__ C’est très gentil à vous.

Fit-elle donc en rougissant avant de le suivre jusqu’à un étale. Mais quand il parla de son père, elle baissa les yeux avec un air triste, ne riant avec lui que par pure politesse tandis que son visage et son attitude disaient tout le contraire.

__ Mon père est mort Ser. Et je crains de n’être l‘héroïne d’aucune histoire.

Elle soupira.

__ Lord Desdaings m’a déjà mise en garde contre l’insécurité qui règne dans le Conflans, mais il m’a assuré que sur ses terres je ne risquais rien.

Une moue dubitative s’empara de ses traits devant le constat que non, même ici elle n’était pas tout à fait en sécurité, enfin pas sa bourse en tout cas. Quant au reste, l'avenir en déciderai.

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Aenar

Le souvenir de Sebaston Farman avait assombri le cœur de Rowena, elle se rendit compte que la blessure était encore douloureuse quand elle écrasa une larme qui voulait s’échapper de son œil. C’est alors qu’Aenar se mit à rire. Mais pourquoi ? Elle regarda autour d’eux, paniquée, rien de drôle alentours. Elle avait fait couler son khôl en versant sa larme ? Par les Sept, quelle idiote. Megalis lui aurait dit qu’une Dame qui ne sait pas retenir ses larmes ne peut pas être une Farman. Et cette idée lui brisa encore plus le cœur, alors elle se mit à pleurer pour de bon. Heureusement la brioche arriva à point nommé et si elle continua de sangloter, elle s’en saisit. Un peu de sucre oui, cela lui ferait du bien, il avait raison.

__ Merci.

Dit elle avant de baisser ses yeux pleins de larmes et de mordre dedans comme si c’était son salut.

__ Je suis vraiment désolée… Je…

Sanglota-t-elle en hoquetant.

__ Je dois être hideuse à pleurer ainsi. Et en pleine rue en plus.

La Perle de Mer essaya de se calmer tant bien que mal, mais n’osa pas essuyer ses joues mouillées de peur d'étaler encore plus le khôl qui ourlet ses yeux noisette. Elle releva les yeux sur Aenar qui la fixait d’un regard pénétrant. Elle se rendit alors compte que ses yeux étaient presque aussi beaux et intenses que ceux de Nymeros. Elle se rattacha à cela pour arrêter de pleurer et effectivement, elle se calma un peu, en tout cas ne pleurait-elle plus à chaudes larmes. C’est alors qu’Aenar dit quelque chose dont elle ignorait le sens et même l'existence. La pucelle le regarda interloquée.

__ Sucer quoi ? Une poule ?

Quelle drôle d’idée. Elle allait lui demander s’il faisait ça souvent pour savoir si, comme elle le pensait, le goût et la sensation des plumes n’était pas fort désagréable, mais il dit autre chose.

__ L’oie ? Le pouls ?

Alors là, elle n’y entendait plus rien et elle continuait de le regarder avec ces grands yeux crédules et pleins d’incertitude pour essayer de percer le mystère à jour. Mais elle avait beau tourner et retourner l’affaire dans son esprit, rien n’y faisait. Elle devait-être trop bête pour comprendre, n’importe qui d’autre évidemment aurait compris. Alors elle fit ce que n’importe quelle ignorante voulant passer pour une savante aurait fait de ce cas, elle répondit d’un air entendu et assuré.

__ Ce n’est pas faux. Ser.

Puis elle mordit à nouveau dans la brioche sans le quitter des yeux en se demandant si sa réplique avait suffit à Aenar et en espérant qu’il ne reparte pas dans une tirade insensée. Heureusement il expliqua et tout fut soudain beaucoup plus clair. Soulagée elle sourit alors.

__ Mon mari ?

Elle rougit et gloussa en baissant les yeux.

__ Je n’en ai point. Et je préfère effectivement manger de l’oie plutôt que sucer des poules, surtout si elle est confite. J’adore l’oie confite.

Qui n’aimait pas l'oie confite ? Mais était-ce bien raisonnable alors qu’elle avait déjà grignoté tout le long du marché ? Sa gourmandise la perdait sûrement un jour. En tout cas, toute cette histoire avait déjà presque fait disparaître son chagrin. Mais… n’avait-elle pas du khôl partout ? Pouvait-elle aller manger dans cet état ? Pouvait-elle seulement accepter une si bonne compagnie alors qu’elle même avait certainement du noir partout, quoi q’elle n’en savait rien puisqu’elle n’avait pas de miroir, hélas.

__ Je ne suis pas présentable Ser, il faut que j’aille me débarbouiller.

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Aenar

Rowena resta bouche bée devant la réplique du chevalier. Manger plutôt que d’être mal accompagnée ? Ah ! C’était par rapport à son mari, enfin son absence de mari. son regard s'illumina quand elle comprit enfin l'allusion. Elle même avait fait un raccourci avec cette histoire d’oie confite. Ou de poule. Elle ne savait plus trop de quoi il retournait avec toutes ses émotions, mais en tout cas, il n'avait pas tort sur ce point. La gourmandise ne faisait pas défaut à la Farman et cela compensait bien largement l’absence de prétendant pour obtenir sa main. Cela dit, le Seigneur Maegor qui lui avait volé un baiser dans une clairière quelques nuits plus tôt la lui aurait peut-être demandée s’il n’était pas marié. En attendant, Aenar était adorable de dire qu’il occire sur le champ celui qui remettrait en cause sa beauté, mais elle ne voulait surtout pas que quelqu’un meure pour si peu.

__ Non non, n’en faites rien.

Est-ce qu’il venait de dire qu’elle était belle ? En s’en rendant compte, elle rougit et baissa les yeux. C’était la première fois qu’on lui disait qu’elle était belle. Bon c’était certainement dû au fait que sa magnifique sœur n’était pas à côté d’elle pour éblouir tout le monde et la laisser dans l’ombre, mais cela lui faisait plaisir malgré tout.

__ Merci.

Murmura timidement la Perle de Mer, toujours écarlate. La chaleur qui avait gagné ses joues ne tarda pas à l’envahir toute entière quand le mercenaire essuya le khôl qui avait coulé et s’en barbouilla la joue. Mais cela la fit rire aux éclats, ce qui lui fit oublier son chagrin et sa mine déconfite. Se tenir droite, elle savait faire, alors elle obéit, mais elle était bien incapable de défier qui que ce soit du regard, mais elle pouvait au moins s’amuser de voir Aenar le faire. Ensuite, elle sortit un mouchoir pour lui essuyer la joue et tâcha d’enlever le noir étalé sous ses yeux avec également. Il demanda ce qu’elle avait envie de faire, prétendant qu’elle n’était plus une Farman, mais seulement une femme avec un truc sur la joue et cette question la prit au dépourvu.

__ N’allons nous pas retrouver mon épée lige, Ser ?

Demanda-t-elle. En vérité, elle se fichait pas mal des regards des autres, elle était habituée à ce qu’on la toise avec un certain mépris, même au sein de sa propre famille. Sauf qu’elle n'était plus tout à fait une bonne à rien, maintenant, elle avait accompli une mission confiée par sa sœur, maintenant elle avait conclu une alliance. Elle avait de quoi être fière et elle l’était un peu, au fond d’elle, même si sa timidité et son humilité reprenaient aisément le dessus. Tout ce qu’elle voulait, c’était ne pas faire honte à Aenar. Ne faire honte à personne. Ainsi, elle déclara :

__ Mais d’abord, trouvons de l’eau pour me débarbouiller !

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Aenar

Le beau chevalier la regardait avec tendresse et cela était bien suffisant pour la jouvencelle qui n'était pas habituée à ce qu’on la regarde tout court. Entre Maegor et lui, elle allait finir par croire qu’elle avait finalement un peu de charme. En tout cas, il était très galant et il parvint même à lui remonter le morale et à la faire sourire. Ce n’était pas très difficile en soi, la Perle de Mer était bon public et trop enthousiaste pour rester triste bien longtemps. Elle essayait toujours de voir le bon côté des choses, heureusement d’ailleurs parce que si elle avait aperçu ne serait-ce que la moitié du mauvais, elle ne serait plus jamais sortie de sa chambre, pour sûr.

Rowena prit le bras d’Aenar avec un sourire et le suivit vers une fontaine où elle se débarbouilla. Une fois les larmes oubliées et leurs traces effacées de son visage, elle se redressa et constata que le mercenaire était toujours là mais qu’il regardait partout comme s’il cherchait  quelqu’un au milieu des passants. Elle le regarda un moment mais rapidement, il reprit son bras et commença à accélérer le pas. Elle le suivit docilement, mais commençait à avoir peur, pas de lui, non, il se montrait toujours aussi courtoise et gentil, mais de ce qui pouvait bien le poursuivre ainsi pour qu’il semble tant s’en inquiéter.

__ Sommes nous perdus ?

Demanda-t-elle alors qu’il semblait prendre les directions par hasard et avancer dans la plus grande confusion. Mais docilement, elle se laissait mener par le bras sans rechigner. Cependant elle était presque certaine que son épée lige n’était pas partie par ici. Mais pour ce qu’elle connaissait de la cité et ce que son chevalier avait bien pu faire comme chemin en poursuivant le voleur ,elle ne pouvait pas trop s’avancer.

__ Tout va bien Ser ?

Elle se mordit la lèvre tant sa question était idiote. Il n’y avait aucun doute sur le fait que non, tout n’allait pas bien. D’ailleurs il essayait à présent d'ouvrir toutes les portes de la ruelle et la blonde se mit à paniquer pour de bon cette fois. Évidemment, elle n’avait absolument pas vu ce qui se tramait derrière eux et se contentait de regarder Aenar avec un air aussi stupéfait qu’ahuri.

Une porte céda enfin et il la poussa à l'intérieur ce qui fit qu’elle se retrouva avec la maîtresse de maison qui faisait une tête de moins qu’elle mais au moins trois fois sa largeur.

__ Bonjour Madame, merci infiniment de m’accueillir chez-vous.

Elle entendit au dehors des voix s'élever. Parler d’un serpent, d’un paquet de dragon. Elle ne comprenait pas tout et encore moins du fait qu’elle était très gênée par la situation. Elle ne pouvait décemment pas rester chez cette dame sans y avoir été invitée. Mais Aenar lui avait dit de rester là et de garder porte close, ce qui après la course dans les rues ne lui disaient rien qui vaille. De toute façon, elle ne se sentait vraiment pas de sortir là, impossible, elle avait trop peur et jouer les héroïnes pour sortir son ami du traquenard n’était pas dans ses cordes. Fort heureusement la grosse dame était assez interloquée par la présence d’une noble dans sa maison pour ne pas la mettre dehors. Elle s’inclina même, probablement plus habituée à devoir supporter les frasques des nobles que Rowena ne l’était à s’inviter ainsi chez des inconnus.

__ Je suis sûre que ça ne sera pas long.

Quel Dieu fallait-il qu’elle prie pour que cela prenne fin rapidement et qu’Aenar en sorte indemne ? en s'écartant, elle ajouta :

__ Mais il serait plus prudent de fermer la porte à clés.