Une escale imprévue ( ft. Megalis, Sorcha, Elia, Gerold )

Une escale imprévue
An 306, Lune 4, semaine 1, jour 1

« Capitaine on a besoin de vous sur le pont ! » Me lança l'un de mes hommes d'un air grave et sérieux. Je hochais la tête me relevant promptement passant à côté de la cabine de Megalis. Je tendais vainement ma main gauche vers la poignée de sa porte. Je me ravisais instinctivement pensant qu'il ne valait mieux pas avant de m'extirper de la cabine et sortir sur le pont humide et froid.

Ma main droite se cramponna mécaniquement contre le rebord puis sur le cordage solide entrevoyant faiblement les ombres de mes hommes se déplacer sur l'ensemble du bâtiment face au torrent de pluie qui se déversait sur nous.

« Capitaine ! On s'attend au pire le gréement tiendra pas il faut affaler les voiles avant de perdre le mât. »

Je distinguais à peine ses paroles difficilement audible mais je savais que le temps jouait contre nous.

« Pliez les perroquets maintenant ! » Hurlais-je me déplaçant vers l'avant du navire analysant la situation du mieux qu'il m'était possible de faire.

« Repliez moi ces perroquets ! » Ordonnais-je une nouvelle fois le vent soufflant si fort qu'il aurait pu nous emporter par dessus bord.

« Il y un problème avec la drisse ! C'est coincé capitaine elle est enroulée autour du mât ! On peut rien faire ! » Beuglait un homme coincé sur les voilures.

« Coupez la si il le faut ! » Lançais-je avant d’apercevoir trop tard ce qui fonçait droit sur nous. J'écarquillais difficilement les yeux trop concentrés à se plisser face aux vent et à la pluie qui s'abattait sur mon visage.

« Bourrasque ! » Beuglais-je avant d'être emporté et projeté contre le gaillard arrière. Mon corps tout entier était aussi lourd que trempé et je glissais le long du pont m'agrippant avec force à une corde qui se trouvait à proximité. Je me relevais difficilement gardant une prise ferme et lacérante sur la corde qui semblait tenir.

« Nous allons chavirer ! Il faut réduire la prise au vent ou nous coulerons ! » Me lança Yohn alors que j'observais le bruit sourd du craquement du mât principale face à la force du vent.

« Je vais le faire ! » Terminais-je par dire en empoignant une hachette et la coincée au niveau de mon ceinturon. Je grimpais sur les cordes difficilement, j'entendais mes hommes lutter et affronter la tempête. Je mis plusieurs minutes à arriver en haut et je ne pouvais distinguer cas quelques mètres ce qui était autour de moi. La corde était là tendue et il me fallait la couper d'un coup net avant qu'il ne soit trop tard.

Alors que j'empoignais l'arme de fortune, je commençais à abattre avec force le tronçon de corde qui se formait autour de l'armature de bois. Une nouvelle bourrasque s'abattit sur le navire le faisant lentement chavirer sur le côté droit. Le haut du navire et des mâts se trouvaient submerger par l'eau. Je laissais mon bras abattre un dernier coup qui fit céder la corde et sauvait ainsi l'ensemble du navire. Mon bras droit quand à lui se déroba et lâcha prise m'emportant et me faisant percuter l'eau brutalement. On dit que le pire moment est bref ce que l'eau nous fait quand on se noie. Elle nous glace les os, nous fait voir des choses, des choses horribles. Ensuite elle nous réchauffe, elle nous apaise. On revoit les lieux qu'on a connus, les gens qu'on a aimé. Ils n'attendent que nous. Dit comme ça cela semble pas si terrible. Mon corps inerte se fracassa telle une pierre jeté dans l'eau trouble d'une rivière sans que je ne puisse faire quoique se soit. Je perdais le contrôle de mon corps, de mon esprit et se fut alors le vide, le silence, le néant.

Je ne saurais dire ni l'heure ni le jour à laquelle nous accostions les côtes de Dorne. Le calme plat après la tempête j'avais été sauvé et l'équipage comme Megalis avions évités le pire. Le Noyé avait sans doute jouer un rôle pour que nous restions en vie autrement... Je n'expliquais pas comment nous aurions pu nous en sortir. Je marchais difficilement, affaiblit je commençais à peine à reprendre des forces et Sorcha m'aidait dans la plupart des tâches consistant basiquement à beugler plus fort mes directives et soutenir Yohn dans son rôle de second. La voilure avait été en partie déchirée, des réparations s'imposaient et Lancehélion par chance était la destination la plus proche de notre position. Les yeux encore cernés j'oscillais mon regard sur le soleil brûlant au dessus de ma tête.
Quels sont tes plans Noyé ? ...

Je claquais mes phalanges appelant Yohn à se rapprocher lui confiant les consignes usuelles. Lui et les hommes devaient trouver de quoi rafistoler la voilure et tout ce qui avait pu être endommagé. Nous ne repartirions pas d'ici autrement. Après quoi je boitais maladroitement jusqu'à elle et sa silhouette le sourire grimaçant et les lèvres pincés à l'encontre des douleurs qui se manifestaient encore dans l'ensemble de mon corps.

« Notre escale ne devrait pas durer très longtemps. Quelques jours tout au plus. » Je relevais toute mon ossature agrippant le rebord du navire pour soutenir ma douloureuse carcasse. Il me fallait me montrer à la hauteur de mes engagements je lui en avait fait la promesse.

and so he spoke
and so he spoke
the lord of castamere

Megalis Farman

&

Tyldr, Sorcha, Elia, Gerold

an 306 lune 4 semaine 1 jour 1 lancehélion

Une escale imprévue

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A quelques jours de la nouvelle lune, les mers jusqu’ici tranquilles avaient commencé à s’agiter. Si elle était habituée à la mer, la grossesse de Megalis la rendait fragile. Elle n’était plus qu’à deux mois environ du terme. Si peu de temps la séparait de sa rencontre avec son enfant. L’idée lui effleura l’esprit comme sa main son ventre, par instinct. Car si après un temps de troubles, les vents semblaient s’être apaisés, leur navire avait subi quelques dégâts. Rien d’irrémédiable, fort heureusement.

L’ouestienne se tenait droite, autant que le lui permettait son ventre lourd, le regard rivé sur l’horizon. Elle n’avait pas eu besoin qu’on lui annonce où ils arrivaient, le simple panorama lui suffisait. Le Palais Vieux se dessinait, dominé par trois tours. Lance, tour du Soleil, Frégate des Sables, récita-t-elle intérieurement.

Elle avait lu sur Lancehélion, comme elle avait voyagé à travers tout le monde connu par le biais de ses lectures. Mais jamais ses pieds n’avaient foulé cette terre. Elle en avait rêvé pourtant. Elle aurait pu. Invitée comme tant d’autres au mariage princier, elle ne s’y était pas rendue pour organiser le sien. S’il n’y avait eu son union avec Ulwyck à Belle-Île, il n’y aurait pas eu d’alliance avec les Îles de Fer, les Fer-nés n’auraient pas eu leur place à sa table au banquet.

Megalis tourna la tête vers Tyldr qui approchait, elle lui sourit doucement en retour. S’il n’y avait eu les Fer-nés à sa table ce jour-là, elle ne l’aurait pas rencontré non plus. Elle ne serait pas là, sur ce navire. Elle le regarda de la tête aux pieds avant de croiser ses yeux.

— Ce n’est pas pour l’escale que je m’inquiète. Toi, comment vas-tu ?

Quand ils avaient plongé dans la tempête, la chute de Tyldr avait été violente. Il avait plongé dans le néant et elle l’avait veillé, bien que son oncle n’apprécia pas pareille attention de sa part. Tant pis pour lui. Yoren lui devait obéissance avant toute chose.

Elle reposa ses yeux sur le lointain. Dorne approchait, et un instant elle se demanda comment un boutre fer-né serait accueilli à la capitale de la principauté. Puis se rappelant que les fer-nés n’attaquaient que trop rarement cette terre-ci, privilégiant les côtes ouest du continent, elle sourit un peu plus à Tyldr, se permettant une pique moqueuse :

— Au moins, les dorniens n’ont pas autant de raison de haïr les fer-nés que moi. Penses-tu que nous serons bien accueillis ?

Avec la récente mort du prince Edmund, rien n’était moins sûr… Mais bien accueillis ou non, ils devraient rester prudents. Ulwyck était dornien, après tout. Mieux valait que la principauté ne découvre pas les vraies raisons de sa présence sur ce boutre.

Achéris

Les vagues se dressaient, toutes prêtes à nous avaler. Il était loin le moment joyeux de l’après-midi où pour faire chier Tyldr certains avaient chanté bien haut et fort l’Épée du Ferné. Non, il n’y avait pas à dire. C’était beaucoup moins amusant les tempêtes ! Et pourtant j’en avais déjà vécue quelques-unes. Une lame déboula sur le pont et je glissai en avant, Yohn m’attrapa par la ceinture pour me tirer en arrière pour que je reste bien les deux pieds sur le pont. Je vis ses lèvres bouger sans comprendre ce qu’il disait. Il me fourgua une corde dans les mains et me fis signe de tirer. J’obéis et il me donna un coup dans l’épaule pour que jaille aider à remonter les voiles sur le côté gauche. Je grimpai, secouée de toutes parts par le vent. J’étais censée avoir peur, peur de mourir, mais non, je faisais ce que je devais faire. C’était cela une fernée, j’enroulai mes jambes autour du bois fermement comme on m’avait appris pour me déplacer le long des cordes et tenter d’obéir. Les cordes se coinçaient et je n’avais pas assez de prise pour tirer autant que j’aurais aimé. Je poussai une bordée de juron qui aurait fait rougir Tyldr s’il les avait entendus.

J’entendis l’avertissement un peu tard, enroulant mes bras dans les cordages pour ne pas m’envoler, je sentis toutes la tension dans mes épaules et étouffai un cri de douleur. J’entendis du bruit pour voir Tyldr grimper pour couper la corde alors que je tentais toujours le réduire la voilure comme on me l’avait ordonné. Je calai bien mes pieds pour continuer à remonter autant que possible les voiles qu’on m’avait demandées. Nouvelle bourrasque et une corde me cingla entre les épaules alors que je voyais l’eau se rapprocher de plus en plus. Je n’avais toujours pas peur. Je tournai la tête pour voir Tyldr se faire arracher du mât.

« Tyldr ! »

Cette fois c’était un cri remplit de peur alors que je le voyais s’enfoncer dans les flots. Je ne réfléchis même pas alors que le navire tangua une nouvelle fois. Je plongeai à sa suite, l’eau était une bête féroce, mais de nous deux, j’étais la plus féroce. Je m’enfonçai sous elle, luttant contre elle pour attraper Tyldr qui sombrait. Reste avec moi. Ne me laisse pas s’il te plaît… Tu as donné un sens à ma vie. Reste en vie… En remontant, je me pris le morceau de corde lancé par Yohn en pleine gueule, qu’importe, j’enroulai mon bras autour en hissant Tyldr contre moi.

« Reste en vie… »

Lui soufflais-je à l’oreille alors qu’on nous tirait aussi vite que possible sur le navire. Yohn fit transporter Tyldr dans sa cabine avec un gars pour s’occuper de lui, moi ? Je claquai des mâchoires lorsqu’il évoqua la possibilité de me mettre à l’abri. J’avais l’air de vouloir ça ?! Il me laissa aider jusqu’à ce que toute la tempête se calme et que je puisse aller le voir. J’étais restée sur le pas de la porte, à les regarder avant juste de demander s’il allait bien. Yoren m’avait regardé comme-ci il hésitait à m’achever maintenant ou plus tard. Je lui offris un grondement d’avertissement pour lui faire comprendre que je n’hésiterais pas à le raccourcir d’une tête s’il tentait quoi que ce soit contre moi ou Tyldr. J’avais attendu la réponse du phoque vert avant de retourner avec les autres.

J’avais été plus qu’heureuse que Tyldr nous revienne. J’étais restée à ses côtés et l’aidai pour gueuler ses ordres. Si bien que j’avais eu le droit au surnom de « Gueularde » quelques minutes après. Et j’obéissais à Yohn également. J’aperçus le port et de continent devant nous, je fronçai les sourcils en examinant de loin ce que c’était jusqu’à ce qu’on me rappelle à l’ordre pour ma tâche. On ne ressemblait à rien avec nos habits pleins de sel et déchiré par endroit… De vrais naufragé. Le soleil brûlait la peau. Dorne. C’était Dorne. Dorne et Lancehelion. Ça c’était Megalis qui me l’avait appris en même temps qu’elle m’apprenait à lire et à écrire. Visiblement, j’étais une sorte de défis pour elle. Enfin c’était l’impression que j’avais. Et en parlant d’elle, elle discutait avec Tyldr. Un marin commença à chanter l’air de l’épée du ferné et je le balayais aussitôt pour le jeter au sol, plaçant ma botte sur sa gorge en appuyant légèrement.

« Soit tu fermes ce putain de claque merde qui est ta bouche, soit je t’arrache la langue. C’est clair ?! »

Et je ne plaisantais pas. Ce n’était pas le moment de taquiner Tyldr avec cette chanson. Le ferné me regarda alors que j’appuyai toujours ma botte sur sa gorge et il hocha la tête. Je le laissai se redresser et j’eus le droit à un rappel à l’ordre de Yohn. Je retiens un grondement. Je l’avais mérité. Après quelques dernières manœuvres, on put s’amarrer au port. Je m’approchai de Tyldr. Depuis Port Réal je ne savais pas toujours si j’avais le droit de descendre du navire. J’inclinai la tête vers Megalis avant de regarder Tyldr. Les cordes avaient laissé autour de mes bras de longs bleues serpentaires visible sous la loque qui me servait de chemise à manches longues.

« T’veux j’descende avec les autres pour prendre d’quoi réparer ? Ou qu’j’reste à bord ? »

Demandais-je à Tyldr. C’était lui le chef !

Une escale imprévue

Les Manants, la Princesse et le Chevalier

"Solides sur vos étriers les gars !"

La cavalcade des chevaux, des pur sang dorniens taillées pour la course et quelques destriers pour la guerre, éloignait les rares passants à l'heure la plus chaude de la journée. La sieste, institution de la ville ombreuse et de Dorne, occupait les foules à cette heure ci. Gerold les enviait tandis qu'il chevauchait à bride abattue. L'annonce les avait pris de court mais un boutre de guerre fer-né avait été aperçu au large des côtes de la Principauté quelques heures auparavant. Il naviguait droit vers l'estuaire de la Sang-vert, c'est à Lancehélion et Bourg-cabanes. Il n'avait pas fallu beaucoup plus de temps pour Elia d'appeler ses fidèles pour un conseil de dernière minute. Un navire pouvait en signifier cent autres, même si Gerold en doutait. Les fer-nés s'attaquaient généralement à des régions riches, mais éloignées, et surtout rarement aux forteresses. Dorne était tout sauf une proie facile. Avec son climat proche des Sept Enfers, un peuple plus combatif que le kraken Greyjoy et, surtout, épargné par la guerre, la Principauté tenait plus de la chasteté d'une soeur du Silence que de celle d'une prostituée de Culpucier.

Gerold s'était proposé de surveiller l'approche du navire, et s'il venait à se rapprocher des quais, l'intercepter pour en connaître aussitôt les intentions. Elia, dans dans générosité, lui avait offert douze des meilleurs guerriers de la Maison Dayne, auxquels s'étaient adjoint les fidèles compagnons de Haut Hermtiage, ses chevaliers, son écuyer et quelques nobliaux curieux. C'était une troupe d'une cinquantaine de soldats qui dévalait les collines après avoir passé la Triple Porte. Passant à travers la poussière soulevée par une caravane qui arrivait enfin à Lancehélion après une longue traversée du désert, Gerold pesta contre la terre et en cracha quelques reliquats. Heureusement, au grand trot, il ne fallait pas plus de vingt minutes pour combler la distance entre Bourg Cabanes et la capitale.

Les rues vides de monde facilitèrent leur équipage pour arriver en vue du navire. Le boutre s'approchait lentement mais sûrement du rivage. De ce que Gerold pouvait en voir, il était seul et surtout en mauvais état. A son avis, il avait essuyé une tempête dans la Baie des Naufrageurs ou quelque coin réputé pour ses vents et venait se réparer à Dorne. C'était un paysage bien trop courant sur les quais du port. Le chevalier dispersa ses hommes à l'ombre et ils s'installèrent le temps que le navire accoste. Il doutait sincèrement voir une horde de guerriers assoiffés de sang se jeter sur la rive. Lorsqu'enfin le bois du navire craqua sous les cordages accrochées aux bites d'amarrage, Gerold s'avança dans sa lourde armure, rougeaud sous le soleil et pestant. Il marcha d'un pas lourd mais vif jusqu'au navire et leva les yeux :

"Oh hé les fer nés!"

Son regard parcourut les sabords puis aperçut avec grande surprise une silhouette connue. Voilà quelques années qu'ils ne s'étaient croisés depuis le combat de coq dans cette taverne sordide. Accompagné d'une femme en loques à l'allure délabrée et une bien plus à son goût, tout en blondeur et forme, il se tenait au rebord du navire. Gerold lui fit signe :

"Tyldr Salfalaise, tu t'es décidé à quitter ton roc battu par les vents ? Ma Princesse Elia de Dorne demandes quelles sont tes affaires parmi nous ? Je crois, moi, que ton navire parle de lui même. Elia t'invite à profiter de son hospitalité. Toi, tes hommes et des deux femmes."

Une main négligemment posée sur son épée, Gerold eut un sourire goguenard avant de conclure :

"Tu me diras laquelle est de roc et laquelle est de sel."

(c) DΛNDELION

Une escale
Imprévue

Le Noyé,

le chevalier et la princesse

an 306; lune 4; semaine 1; jour 1;
Lancehélion

Les hommes que j’avais missionné pour s’enquérir sur la présence fer nés proche de nos frontières marines m’attendaient dans le hall. Le moment des dernières directives. Les enfants du Noyés …comme ils disent étaient déjà à quai, il s’agissait d’une raison valable…ou peut être juste une diversion pour un raid. Gerold avait pris la tête d’une petite compagnie pour s’enquérir de la situation. S’il devait y avoir un échauffourée ou plusieurs autres navires hostiles qui se dévoilaient…l’officier présent dans la compagnie avait pour ordre de transmettre les instructions à notre flotte de quitter le port au plus vite… Afin de contrer le feu…par le feu… même si nos chances étaient minces. Je m’éclaircissais la gorge, m’adressant aux hommes.

- Messieurs ! Nous ne savons pas ce que viennent faires ces insulaires ici ! Je ne veux pas que les esprits s’échauffent alors gardez vos armes bien au chaud dans vos fourreaux. Je sais que tout le monde rêve de tanner le cuir des fer nés mais je ne veux pas d’incident diplomatique…il se peut qu'ils soient là de manière pacifique…Faites bien attention à leur bannière hissée…Si vous voyez du blanc tachez de le prendre en considération.

Les bras dans le dos , observant les soldats de la principauté dans leur armures rutilantes j’attendis que mes instructions soient parfaitement comprises.

- Si ces gens sont là pour affaire… dans ce cas accueillez les avec toute la sympathie dorienne. Apres tout nous avons une honnête réputations en ce qui concerne notre accueil ici à Lancehélion. Il se peut que ces fers nés parlent à leur souveraine…Yara…Je veux qu’elle ai un bon écho de cette rencontre.

Avais-je dit pour conclure, laissant Gerold prendre la suite. J’observais ces dizaines d’hommes d’arme quitter le palais, s’éloignant à brides abattues vers le port. Le nuage de poussière derrière eux témoignant de toute la fougue dorienne. Que venait faire ces disciples du Noyé si loin au Sud ? Du commerce…un témoin d’un mauvais présage ? Les Septs allaient nous le dire. La sœur du lord Santagar, courtisane se tenait là , présente avec quelques sujets , la vie étant animé au palais , la nouvelle des fer nés avait suscité une certaine stupeur. Lady Santagar se grattait le poignet, l’inquiétude se lisait sur son visahge. Il n’y avait rien d’anomal , tout le monde connaissait la réputationd es fer nés…en particulier ce qu’il faisait de leur trésor de guerre et de leur captures….

- Votre Altessse…A votre avis pourquoi les fer nés descendent si loin au Sud….

Mn regard ne quittais pas le nuage de poussière traduisant l’avancée de Gerold et ses hommes. A la question légitime de la santagar je répondis.

- Je n’en sais rien…mais croyez-moi…J’ai forgé ma légende en me portant responsable de la mort de dizaines de Dothraki…. Je n’hésiterais pas à ajouter des fer nés sur la liste si les Sept veulent que j’en vienne jusque-là…. Et si leur intentions sont hostiles.

La Santagar observa un léger sourires tandis que je reculais , lassant la lourde porte se fermer , Gerold allait gérer , je lui faisais cofinance. Ser Delyon qui avait répondu ma réponse éclata de rire.

- Vous êtes une femme redoutable et ce malgré votre état Altesse…

Que voulait-il dire ? Il semblait franc, était-il en train de me courtiser ? Dans une situation pareille la grosses était juste une difficulté avec laquelle je me devais de composer.

- Je suis enceinte Ser delyon…pas démunie…Croyez-moi j’aie ,encore bien assez de griffes et de crocs pour faire mal….

Avais-je dis en donnant mes instructions de préparer au cas où le petit salon , ces fer nés étaient peut-être là pour des raisons pacifiques… Il le fallait.

Achéris

Une escale imprévue
An 306, Lune 4, semaine 1, jour 1

Mes yeux plongeaient dans les siens ma main effleurant la sienne sur le rebord du navire. Je voulais vainement la rassurer. Lui faire entendre par ce seul regard que tout allait bien se passer. J'étais debout, toujours en vie. Et bien que j'aurais du mourir il y a si longtemps et tellement de fois j'étais encore là.

« Encore en vie. » Souriais-je sobrement faisant craquer ma nuque dans un mouvement semi-circulaire. j'entendais l'objet de ses craintes et les inimitiés qui pouvaient être encore palpable dans la grogne populaire dornienne. Pour autant je ne sous estimais pas l'avertissement qu'elle me donnait face à la rancœur n'importe quel peuple trouve souvent satisfaction à promptement se venger plutôt que d'apaiser leurs cœurs.

« Aucune raison qu'on ne le soit pas. » Me mentais-je peut-être à moi même avant de raviser ma main en entendant Sorcha arrivé derrière moi. Elle était là, un sujet bien plus préoccupant sans doute pour Megalis et moi face à l'imprévisible. Je redressais mon corps encore souffrant avant de tousser bruyamment. Après cette quinte de toux je laissais mes paluches se coincer dans mon ceinturon.

« Tu vas venir avec moi, Yohn a suffisamment de nos gars pour faire le reste. » Mieux valait l'avoir à l'œil plutôt que d'apprendre par d'autres qu'elle avait égorgé un homme avec les dents. C'est alors que la voix d'un individu s'approchant à bonne distance me fit relever un sourcil et pivoter mon corps dans la direction des quais. Les yeux s'écarquillant la moue légèrement plus joviale me penchais pour entrevoir le visage de ce fameux Gerold Dayne.

« Et toi Gerold Dayne ? Depuis tout ce temps tu n'es pas retourné sur le tiens ? » Lançais-je la voix s'éclaircissant dans une forme d'enthousiasme. Je descendais du boutre dans une déambulation approximative. La terre ferme était plus solide sous mes pieds qu'il ne l'était sur mon rafiot et c'était sans doute mieux ainsi pour moi. Je m'approchais les bras s'ouvrant pour lui donner une accolade virile. Le visage s'illuminant dans un sourire d'une joie exprimant à la fois nostalgie et retrouvailles.

« Nous l'avons échappé belle mon ami. Je ne troublerai pour rien la tranquillité de Lancehélion ni celle de ta princesse si se n'était pas nécessaire. » Rétorquais-je l'observant comme dans mon souvenir il n'avait pas changé et pourtant plusieurs années nous avaient séparés depuis notre dernière rencontre.

« Ni l'une ni l'autre Gerold. Je te présente lady Megalis Uller. Et voici Sorcha ma plus fidèle guerrière. » Déclarais-je voulant atténuer les déclarations précédent ma prise de parole. Gerold avait beau être un chevalier il n'en restait pas moins un homme. Cela dit c'était une bénédiction du Noyé qui le mettait à nouveau sur mon chemin. Je faisais un signe de la main pour intimer Sorcha à accompagner Megalis et descendre du navire pour nous rejoindre.

and so he spoke
and so he spoke
the lord of castamere

Megalis Farman

&

Tyldr, Sorcha, Elia, Gerold

an 306 lune 4 semaine 1 jour 1 lancehélion

Une escale imprévue

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La réponse de Tyldr lui arracha un sourire narquois, qui tendit à s’adoucir quand il effleura sa main. Pensait-il réellement qu’ils seraient bien accueillis, ou mentait-il ? à elle et à lui-même, d’ailleurs. Megalis ne s’en formalisa pas. Tout le monde mentait à tout le monde, dans ce monde, et les choses allaient ainsi. Elle n’était qu’une goutte d’eau dans cet océan et devait donc couler avec lui, quand bien même elle se rêvait vague. Cela viendrait. Leur discret contact se rompit à l’approche de Sorcha, et Megalis tourna son sourire vers l’adolescente.

Son bras était parcouru d’hématomes. Megalis ne savait pas grand-chose des remèdes naturels, bien qu’elle ait pu lire à ce sujet. Aelinor lui aurait été utile à cet instant-là… La jeune femme se contenta d’incliner légèrement la tête.

— Tu n’as pas mal ? s’enquit-elle.

Un cri depuis le port la surprit. L’ouestienne leva un sourcil en observant l’homme qui se tenait là en bas, le parler bien trop vulgaire pour ses nobles oreilles. Elle plissa légèrement les yeux pour le détailler, un frisson grimpa le long de son échine. Ses cheveux d’argent ne lui inspiraient rien de bon. Le souvenir douloureux de la destruction de Port-Réal lui revint en mémoire, elle ferma les yeux quelques secondes pour apaiser son cœur qui tambourinait trop fort dans sa poitrine.

Puis les mots de l’homme lui parvinrent, distincts et insultants. Elle resta de marbre, le visage figé dans sa glace naturelle. Tyldr répondit familièrement à celui qu’il connaissait apparemment déjà. Gerold Dayne. Voilà un nom qu’elle connaissait bien, Sombre Astre avait sa réputation. A l’invitation du fer-né, Megalis laissa couler un bref regard sur Sorcha avant d’entamer sa descente du navire.

— Evite de l’étriper, glissa-t-elle à voix basse.

Glissant au passage l’idée à l’oreille de l’adolescente. Une fois descendue du boutre, Megalis s’approcha lentement des deux hommes puis s’immobilisa à un pas d’eux. Elle l’observa avec hauteur, ce petit coq valyrien, et tendit sa main d’un geste plein de grâce, attendant le baise-main qu’elle méritait. Ses lèvres s’effilèrent d’un sourire tandis qu’elle se présentait avec douceur.

— Dame Megalis Uller. Mais dites-moi, ser Gerold, je suis dornienne par le mariage alors je dois savoir... Est-une coutume d’ici que de traiter les dames nobles de catins, ou ne vous apprend-on pas le respect dans le trou d’où vous sortez ?

Le sourire charmant, le visage lissé comme sa voix, elle dardait maintenant ses yeux tout de glace faits dans ceux, d’un violet sombre, du Dayne. Était-ce la grossesse et les hormones, mais une part d’elle priait que Sorcha lui arrache la carotide et lui fasse payer sa grossièreté. La main prudente, Megalis posa une main sur son ventre rond, protégeant l’enfant qui grandissait en elle.

Achéris

Je n’étais pas très douée avec les sentiments des gens, vraiment pas. Mais j’étais assez au fait pour comprendre que Tyldr et Megalis étaient à minima amants, au maximum Tyldr se damnerait pour elle. Et par extension… moi aussi. Je fronçai légèrement les sourcils en entendant Tyldr tousser. Je détestais cela… Mais il m’ordonna de venir avec lui, j’inclinai la tête, c’était très clair.

« D’accord. »

Je sentis le regard de Megalis et son sourire, mais je ne lui rendis pas vraiment. Mal ? Je regardai mes bras avant de secouer la tête pour la rassurer. Ce n'était que des bleus et non pas des brûlures dû aux frottements de la corde.

« Un peu aux épaules. Mais ça va. »

Un peu plus et je me serais fait déboîtée des deux épaules. Mais ni l’un ni l’autre n’avait besoin de le savoir. Je n’étais même pas sûre que Tyldr sache ce qu’il s’était passé sur le mât et que je l’avais repêché. Je crois que je préférais largement que ce soit ainsi. Je me penchai un peu en entendant des paroles. Un homme aux cheveux argentés… Je fronçai légèrement les sourcils en tripotant mon épée avant de glisser un regard à Tyldr qui semblait le connaître. Je ne dis rien à la remarque. Avais-je la gueule d’être une femme roc ou sel ? J’eus un léger grondement de colère, Tyldr pourrait l’entendre ou Megalis, ce n’était pas agressif, c’était du mécontentement. Mais visiblement Tyldr connaissait bien l’homme et l’appréciait. Gerold Dayne ? Je plantai mon regard dans le sien pendant quelques secondes avant de descendre du navire, passant avant Megalis pour la protéger au besoin et l’aider. Je gardais le visage fermé avant que Megalis ne me chuchote quelque chose. Ne pas l’étriper.

« Tant qu’il tente pas d’toucher d'me toucher ou toucher Tyldr ou qu’Tyldr m’l’ordonne pas… »

Répondis-je sur le même ton. Alors que nous savions très bien toutes les deux qu’une main posée trop brusquement sur mon épaule suffisait à me déclencher pour que j’attaque ou je morde. J’inclinai la tête vers Gerold Dayne en restant silencieuse, me plaçant malgré tout légèrement devant Tyldr, comme pour le protéger, les bras croisés sur ma poitrine, le menton légèrement rentré, non par peur, mais bien par concentration et attention. Je n’avais absolument rien à dire et généralement on ne me posait pas de question. Je ne grognai pas, mais Tyldr était assez au courant de mes habitudes pour savoir que j’étais très méfiante et que je pouvais attaquer au moindre de ses ordres. Et surtout je ne supporterais pas un contact physique autre que le sien.

Une escale imprévue

Les Manants, la Princesse et le Chevalier

Gerold était agréablement surprise de voir Tyldr. Il attendit patiemment que le fer né mette pied à terre. Tandis qu'il le faisait, il se tourna vers ses hommes et leur adressa un clin d'oeil et un geste rassurant. Il n'aurait pas croisé le fer avec le Salfalaise sans bonne raison et il savait ce dernier loin d'être assez stupide pour attaquer Lancehélion avec un seule équipage. Lorsqu'il le vit, pour la première en plusieurs années, il le trouva inchangé et pourtant cabossé. L'adage disait qu'un capitaine coulait avec son navire mais apparemment, tel boutre tel maître. A croire que la bagarre appelait le bateau. Le chevalier rendit son accolade au marin mais eut la décence d'éviter de lui donner une claque virile dans l'épaule.

"Mon roc désolé est Lancehélion désormais. Ma cousine Elia des Météores a épousé ce bon Gargalen, qui a eu l'idée de mourir bien trop tôt. Je me devais d'être son chevalier lige."

Il reporta son regard sur le bateau et l'équipage. Le vaisseau semblait avoir vécu de meilleurs jours. Connaissant l'amour réputé des fer-nés pour leur boutre, il ne doutait pas qu'il aurait dû le découvrir en bien meilleur état. Ses soupçons se confirmèrent lorsque Tyldr souligna leur chance d'avoir survécu. A regarder la petite Sorcha, tout en loques et crasse, il voulait bien croire qu'ils avaient vécu l'enfer. Le Dieu Noyé était décidément un dieu sans merci pour torturer de la sorte ces adorateurs.

Il ne put faire part du fond de ses pensées que déjà la noble dame se présentait à lui. Malgré son état, elle restait charmante de près avec son long coup gracile et ses boucles d'or. Lorsqu'elle se présenta, elle confirma ses soupçons d'avoir une Ouestrienne face à lui. Gerold s'inclina bien bas pour lui apposer le baise main qui s'imposait. Il ne pouvait pas dire qu'il portait les Uller dans son coeur. Leur réputation les précédait, même chez les dorniens, et le Maîtres des Lois ne pouvaient pas être un ami des Dayne à ses yeux. Il était le danger même de la légitimité d'Elia sur le trône. Les Ferboys et les siens avaient bien failli mettre la Principauté à feu et à sang après avoir été épargnée par la guerre. Qu'il ait épousé une femme de l'Ouest montrait bien de sa folie furieuse. Son statut de femme enceinte la rendait dangereuse par nature. Gerold regarda par dessus l'épaule du noble glaçon qui lui faisait face et affecta la consternation :

"Même dans les terres désolées de Haut Hermitage, nous affectons une escorte digne de ce nom à nos dames. Soit votre mari a oublié ses manières auprès du Lutin et du roi, soit vous courez les mers tel un oiseau volage sans son accord. Les Lannister nous ont bien prouvé que l'Exceptionnalisme ne s'appliquait pas qu'aux Targaryen, j'imagine qu'il est de même pour d'autres mœurs de l'Ouest."

Gerold affecta son sourire le plus innocent puis offrit son bras à la dame :

"N'ayez crainte, oint par les sept huiles, je saurai vous défendre désormais. Mon épée est vôtre. Nous vous trouverons une chaise à porteur à moins que vous ne vous sentiez de monter en selle. Elia vous offrira le pain et le sel. Je ne doute pas qu'elle saura trouver en son coeur quelque tendresse pour tes mésaventures, Tyldr, et t'offrira le service des caréneurs de Bourg-Cabanes."

Il salua de la tête la dénommée Sorcha sans s'étonner du regard meurtrier qu'elle avait. On ne pouvait pas plaire à tout le monde et tous n'affectaient pas l'indifférence avec le frigide talent de Dame Megalis.

(c) DΛNDELION

Une escale
Imprévue

Le Noyé,

le chevalier et la princesse

an 306; lune 4; semaine 1; jour 1;
Lancehélion

- Les Fer n és par nature sont violents mais je ne sais pas ce qui me fait penser ça. Peut-être un vent de concorde envoyé par les Sept mais je suis sûre que la venue de ces insulaires ici est pacifique. Elle pourrait peut-être déboucher sur quelque chose de bénéfique. Je m’adresse à vous en temps que courtisan de la plus prodigieuse et prestigieuse cour de Westeros… S’ils viennent à nous avec respect et décence…Il faut le leur rendre… Soyons diplomate et courtois !

Avais-je dis à l’attention de mes suivants , la cour de Lancéhélion savait pertinemment que je mettais un point d’honneur à assurer à mes invités quels qu'ils soit un parfait séjour. Connaissant Edmund, il aurait fermé ses portes ou peut être attaqué ces insulaires sans une once de réflexion. Je tendis alors l’oreille, à l’affut des cloches d’alerte de ville Ombreuse… Rien, aucun signe de raid. Gerold menait donc le premier contact à la perfection.

- De toute manière il y a bien assez d’hommes à Lancehélion pour mater ces disciples du Noyé… à un point qu’il ne serait pas prêt de fouler de nouveau Dorne de leurs semelles putrides.

L’assemblée éclata de rire et moi avec mes douleurs au niveau des lombaires me rappela à la raison et je repris mon sérieux.

- Bien attendons Gerold…

Achéris

Une escale imprévue
An 306, Lune 4, semaine 1, jour 1

Le Dayne n'avait changé pour un trait. Ainsi il avait prit sa part en choisissant de se mettre au service de l'endeuillée princesse. Non pas que cela m'intéressait, foncièrement je ne cachais pas surprise même si elle m'était agréable de le savoir du ici à Lancehélion et pas ailleurs. Les chevaliers et leur honneur, une forme de serment qu'on pouvait louer sans doute chez les continentaux. Au regard insulaire cela paraissait plus un titre d'apparat pour lustrer l'égo de la majorité d'entre eux. On y gagnait des éperons d'or et une plume de paon dans le cul en guise de préceptes moraux. Gerold restait le plus naturel d'entre eux même si l'image m'avait potentiellement traversé l'esprit.

« C'est une bonne nouvelle que je sois tombé sur toi l'ami. Je saurais remercier l'hospitalité et la générosité de ta princesse. »

J'allais devoir montrer patte blanche à la veuve de Lancehélion. Être convainquant n'était chose aisée et le manque de tact pouvait souvent s'avérer plus problématique pour mon manque d'intérêt flagrant. Un prince était mort et alors ? Qu'est ce que sa pouvait bien me foutre ? En dehors de cette pensée que je gardais pour moi il y avait bien sur les présentations. Le peu que j'en observais essayant de me détacher du questionnement de Gerold en aurait certainement amusé plus d'un. Moi le premier si je ne m'étais pas retrouvé au devant de la scène. Je faisais un bref signe à Sorcha pour qu'elle se tienne tranquille, il n'y avait pas de danger pas venant du Dayne mais, Megalis avait la réponse cinglante j'en avais fais l'expérience. Cela n'avait rien de plaisant.

« Mettons nous en route alors. Tu as certainement des choses à me raconter depuis ces trois dernières années. »

Lançais-je pour changer de sujet. Il me tardait d'aller de l'avant et surtout que nous puissions sortir de cette légère tension ambiante. Pour une fois l'oncle de Megalis ser Clifton me manquait. Même si j'avais songé un certain nombre de fois de le balancer par dessus bord. Il était bien là, vivant et moins amoché que je ne l'étais. Mais quand on avait besoin de lui décidément il se m'était à lambiner.

and so he spoke
and so he spoke
the lord of castamere

Megalis Farman

&

Tyldr, Sorcha, Elia, Gerold

an 306 lune 4 semaine 1 jour 1 lancehélion

Une escale imprévue

- -

Sorcha attendrait qu’on la provoque, ou qu’on le lui ordonne, pour étriper le petit con valyrien qui venait d’insulter son honneur. Ça c’était une première, l’avait-elle trop éduquée pour qu’elle fasse tout à coup preuve de retenue ? Megalis ne put masquer sa déception, celle-ci passa rapidement dans ses yeux de glace avant qu’elle n’écrase un soupir derrière son sourire charmant. Le Masque, répétait Eddara dans un coin de son esprit.

Megalis avait changé de visage dès qu’elle avait quitté le navire de Tyldr, était-ce la terre ferme qui lui conférait ce talent presque inné pour l’hypocrisie ? Sur le boutre fer-né, elle n’hésitait pas à exprimer avec la plus grande clarté sa colère sans même passer par le dédain. Sur le continent, elle ne pouvait hurler sur les autres, leur jeter des choses au visage, alors elle taillait ses mots en pointes de flèche.

Et sa première volée était toute destinée à Gerold Dayne.

Megalis avait beau s’entourer de fer-nés ces temps derniers, elle peinait à se faire à leur brutalité animale. Car même si les Belle-Islois étaient moins pompeux que les autres ouestiens, ils restaient des seigneurs de l’Ouest : raffinés comme les avaient faits les lions, mais aussi durs que pouvaient l’être les fer-nés. Un savant mélange, en soi. Le baise-main était de mise, ser Gerold ne s’humilia pas plus, peut-être avait-il compris qu’elle n’était pas du genre à se laisser faire ? Elle inclina la tête dans un geste de pure courtoisie.

Sans perdre son sourire de circonstance, elle arqua légèrement les sourcils aux insinuations du dornien. En voilà un qui ne déméritait pas sa réputation. Jetant un regard vers le navire dont descendait son oncle, tout en armes et le regard dur, elle creusa plus la gouaille à ses lèvres en prenant le bras offert par Gerold. Elle eut tout juste de voir Yoren froncer les sourcils, méfiant.

— Je vois que vous n’avez pas cultivé que vos talents martiaux, ser Gerold, mais votre langue également. Une menace, cinglante et sans sous-entendu, faillit lui échapper – mais insulter les Dayne sur leurs terres semblait peu judicieux. Quelques soient les penchants des Lannister ou des Targaryen, je puis vous jurer n’avoir rien à voir avec eux. Mais puis-je vous suggérer d’éviter ce genre d’insinuations ? Je suis clémente, mon époux l’est moins.

Un bref avertissement, la voix toujours égale, Megalis appuya son sourire envers Gerold et regarda son oncle qui les rejoignait. La main soigneusement posée sur la garde de son épée, prêt à dégainer si besoin. La jeune femme tourna son sourire, plus sincère, vers lui.

— Mon oncle et épée-lige, ser Yoren Clifton, le présenta-t-elle avant d’annoncer, toute suintante d’orgueil et de supériorité qu’elle était. Et je vous remercie pour votre prévenance, ser Gerold, mais je monterai à cheval.

Yoren lança un regard plein de doutes à sa nièce, qu’elle ignora soigneusement. Il était parfaitement hors-de-question qu’elle démontre une quelconque once de faiblesse. Elle évita soigneusement le regard de Tyldr, craignant de se trahir en lui reprochant de ne rien dire d'une simple œillade. Elle regarda plutôt Sorcha. Comme toujours méfiante, l’adolescente avait pour une fois le mérite de se tenir. Megalis se prit à trouver cela bien dommage.

Achéris

J’observai les visages tour à tour à tour, notant la joute verbale sans même tenter d’y participer. Je glissai un regard à Tyldr avec son signe de tête, Hey ! J’avais encore rien fait ! Pourquoi c’était sur moi qui se méfiait alors que c’était Megarugueux qui avait commencé ? Enfin… soit… Je saluais d’un signe de tête Gerold sans rien dire. Cheval ? Merde, je ne savais pas très bien monter à cheval moi. Les rares fois que je l’avais fait c’était avec quelqu’un qui me tenait ou en sac à patate… Enfin… J’allais me débrouiller maintenant. Et l’autre oncle bizarre de Mégarugueux vient et semblait être prêt à égorger tout le monde. Bah pour une fois que j’étais pas la seule ni la première. Je glissai un regard à Tyldr alors que la blondinette prenait le bras de Gerold… Je baissai la voix pour qu’il soit le seul à m’entendre :

« On est d’accord qu’ils viennent de se bouffer le nez verbalement… et qu’là… elle lui prend l’bras… »

Je pigeai vraiment rien… Je soutiens le regard de Megarugueux en silence. J’avais l’impression qu’elle était déçue. Elle voulait quoi que je lui saute à la gorge ? C’était pas elle, et Tyldr, on allait pas se mentir hein, qui m’avaient toujours dit de garder ma rage et de me canaliser un peu ? Je reviens vers Tyldr :

« J’ai fait quoi pour qu’t’me dises d’rester calme ? »

Non, parce que je voulais bien une explication… J’avais rien dit, rien fait et même pas grogné ou feulé ! Je soupirais un peu, il fallait vraiment que les deux baisent un coup, et je parlais te Tyldr et du phoque, pour se calmer un peu. Parce que là j’avais l’impression d’être au milieu d’un double feu. Je suivis Tyldr jusqu’aux chevaux avant de les regarder. C’était pas du tout ce dont j’avais l’habitude mais bon… Je me tendis aussitôt qu’un soldat s’approcha de moi.

« Souhaitez-vous de l’aide ? »

Ta fausse politesse tu te l’enfonces dans le cul. Je secouais la tête avant de caresser l’animal avec douceur avant d’attraper les rênes. Pied gauche dans l’étrier… et on se hisse. Ouf… J’étais vraiment pas à l’aise. Mais j’imitai les autres en rassemblant les guides de cuir avant de prendre en passant une touffe de crin dans ma main pour bien me tenir. Le garde eut un air narquois. Je vais tellement te couper les couilles et te les faire bouffer… Je carrais bien mes épaules avant de braquer mon regard sur le dos de Tyldr en silence. Pas question de monter avec lui si même Megarugueux plus grosse qu’une baleine montait seule ! Je pouvais imiter sans problème.

Une escale imprévue

Les Manants, la Princesse et le Chevalier

Entre Tyldr, bras ballants et probablement bien trop habitué à ses compagnons et les dit camarades, la belle et hargneuse dame de l'Ouest et la loqueuse à la langue bien pendue, Gerold se trouvait face à une drôle de compagnie. Pour une fois, il venait presque à se sentir désolé pour le prétendant Ullyck. Le Prince qui ne fut que celui de ses rêves semblait bien peu pressé à retrouver ses compatriotes. Les dorniees n'étaient pas le peuple le plus homogène de Westeros mais il n'en restait pas moins solidaire. Les actions du petit seigneur dans le dos de tout le monde agaçaient nombre de chevaliers et autres lords. Gerold sourit poliment à la mention du dit prétendant et se doutait bien de voir le bout de son museau lui réclamer quelconque justice un jour.

Il accueillit avec tout autant de détachement l'oncle et épée-lige de la lame. Piètre protecteur que voilà, se dit le chevalier tout en faisant signe à sa petite troupe de s'approcher. Soldats, chevaliers et autres nobliaux se mélangèrent aux quatre étrangers dans la foulée. Quelques soldats démontèrent pour offrir gracieusement leurs montures à leurs invités. Gerold n'en savait pas moins qu'ils profiterait pour faire la tournée des cahutes de Bourg Cabanes pour courir la gueuse et s'enivrer. L'occasion faisait le larron. Le chevalier délaissa Dame Megalis aux bons soins de son oncle pour l'aider à monter. Il avait bien assez aidé Elia à le faire pour savoir détester donner un tel coup demain. Il remonta à cheval et observa si tout le monde était bien en place. Il nota alors que Crollyn, le preux chevalier errant de Boycitre, s'était engagé à prendre la sauvageonne en cavalière. Déjà la fer née grognait et feulait d'une manière assez spectaculaire. Gerold tonna un coup de talon pour rapprocher sa monture et glissa à son ami :

"Gardes tes mains sur tes rênes et respectes donc la dame l'ami. Restes donc ici et offres lui ta monture, ça devrait suffire." dit il tout haut avant d'ajouter en aparté : "Les fer nés savent se battre comme nos femmes mais ne sont pas aussi peu farouches. Celle là a l'air capable de t'émasculer si tu la serre de trop près."

Avec un clin d'oeil, il s'éloigna, jeta un dernier regard alentour puis cravacha son destrier avec un "HEYA" bien senti pour lancer la cavalcade, à un rythme plus tranquille cette fois par égard pour Dame Melgaris. Le trajet se passa sans encombre et Gerold fut ravi de pouvoir démonter et amener sa suite, à peine agrandie, devant Elia.

"Princesse, j'amène devant vous Tyldr Salfalaise des Îles de Fer, Dame Megalis Farman de l'Ouest et... hm.. Sorcha la guerrière. Ils viennent en paix et ont subi une tempête sur leur route. Tyldr est une vieille connaissance et je me porte garant de son honneur."

Il s'effaça pour laisser Elia observer ses invités et voir un nouveau tour de présentation commencer.

(c) DΛNDELION

Une escale
Imprévue

Le Noyé,

le chevalier et la princesse

an 306; lune 4; semaine 1; jour 1;
Lancehélion

Les dorniens connaissaient beaucoup de monde , Valois , Biefois , Bravien , Lysien et bien plus voir des Fer nés à Dorne c’était bien trop rare. A tel point qu’un de mes sujets s’exprima sur la question, clamant haut et fort que les insulaires n’avaient que peu de valeur commerciale que la seule chose digne de valeur chez à ses yeux c’était leurs mines et les bateaux. Justement, le minerai était utile et cela pouvait nous permettre de concurrencer le Bief dont l’économie minière est largement inférieure que leurs revenus provenant des produits agraires et viticoles.

- Chaque opportunité d’affaires doit être saisie, après tout nous tenons bien plus d’Essos que de Westeros. Lancehélion est un carrefour des deux continents et je compte bien faire en sorte que notre Glorieuse cité conserve ce statut ! N’êtes vous pas d’accord ?

J’avais levée la voix à la fin de ma phrase comme pour voir la réaction des autres qui dans des applaudissements me donnèrent raison. Si ces fers nés devaient commercer, tant mieux ! Cela serait bénéfique pour nos deux peuples. Leur étain aurait sa place dans notre commerce de joaillerie fort respectée. Gerold n’allait plus tarder Tymosia s’était assuré que le petit salon était fin prêt.

- Bien nos invités ne devraient plus tarder.

Camouflant les plis de ma robe , j’attendais patiemment me demandant à quelle maison j’avais à faire. Yara elle-même ? Ou peut-être Timbal ? Ou Salfalaise ? Ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’insulaires qu’il ne fallait pas les accueillir dignement , à leur manière ils étaient des nobles pour leur peuples.

Le claquement des sabots se fit entendre, le groupe revenait, peut-être était-il accompagné de nos invités ? Gerold fut le premier à pénétrer dans le palais suivi de sa garde ainsi que trois autres personne. D’abord une femme de stature noble sans aucun doute, cette vêture coïncidait avec les régions de l’Ouest. La rondeur de son ventre témoignait de son devoir , elle abritait la vie. La deuxième personne, un homme barbu , les cotés du crâne rasé et tatoué , le fer né sans aucun doute. Si je m’approchais j’étais prête à parier qu’il sentait le sel de la mer et que ses yeux refléteraient son écume. La troisième , une femme de petite taille à la crinière aussi noir que l’ombre de Ville ombreuse semblait négligée….une autre fer née sans aucun doute.

J’approchais alors tandis que Gerold me faisait de courte présentation

- Merci à toi cousin de t'avoir acquitter de cette tache Soyez les bienvenus à Lancehélion ! Navrée que cette rencontre se fasse sous le coup d’une telle impulsion naturelle… J’espère que vous n’avez rien de cassé et que vos équipages s’en sont sorti indemne.

M’inclinant que très faiblement à cause des douleurs au niveau des lombaires je me présentais.

- Princesse Elia Dayne , régente de Dorne

J’oubliais sciament le reste de mes titres ne voulant pas paraitre trop pompeuse . Mon regard croisa celui de Tymosa qui compris ce que je lui demandé, elle acquiesça. Souriant à nos invités.

- J’ai fais préparé le petit salon , nous serions plus tranquille pour discuter

Avais-je dis à l’homme qui semblait être à al tête de cette bande hétéroclite. Le Lord Salfalaise eu ma main tendu, gage de confiance, je savais que les fer nés aimait ce genre de rapport tactile durant els entrevu et rencontre , alors par égard pour leur culture je me prêtais au jeu.

- Lady Farman, une robe plus légère et bouffante pourrait peut-être vous être plus appréciable compte tenu de nos état respectifs , croyez-moi… cela vuus mettra plus à l’aise. Dois-je vous faire querir un ensemble ?

Je m’arrête un temps , ayant une meilleure idée , j’observais alors le Lord Salfalaise.

- Votre navire va devoir subir des réparations… Vous allez donc devoir rester parmi nous quelque jours je présume ? Des quartiers vous seront alloués, d’autant plus si mon cousin Gerold se porte garant de vous… Je ferais monter des rechanges dans vos quartiers. J'espère que des beaux atours ne dérangerons pas votre suivante ?

Dis-je en parlant de l'autre femme aux cheveux noirs.

Achéris

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