Aveline | « Nous contre le reste du monde, et que le monde prenne garde »

“If Wisdom is the title you claim, I suggest you start using some.”

“Toubib est un sacré petit bout de femme. Pas très grande, c’est clair, mais elle a du caractère et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Essaie pour voir de l’emmerder, et tu risques fort d’avoir du laxatif dans ton prochain verre. Tu l’auras cherché, en même temps. Personne n’emmerde notre Toubib. Si elle sait comment te soigner, elle sait aussi comment te foutre mal sans la moindre séquelle.

Pourtant, elle est plus douce que ses airs sérieux ne le laissent paraître. Tu sens sa passion lorsqu’elle cueille ses plantes et qu’elle concocte ses remèdes. Elle aime ce qu’elle fait, et si tu veux lui faire plaisir, offre-lui un livre épais sur la médecine ou les plantes. Elle adore. Quand elle ne nous soigne pas, ou qu’elle ne reconstitue pas ses stocks, elle passe son temps à étudier et à approfondir ses connaissances. Si elle était née homme, elle aurait filé droit à la Citadelle pour prononcer ses vœux et devenir mestre. Elle en a l’étoffe, si tu veux mon avis ! Connerie que ces questions de sexe pour devenir mestre. Elle a autant de mérite que tous les autres, et le même savoir ancré dans le crâne - avec l’expérience du terrain, en prime. Tu la verrais en pleine action ! Elle est fascinante. Elle possède un calme à tout épreuve quand il s’agit de soigner nos frères d’armes en plein champ de bataille. Rien ne l’arrête. Forcément, elle sait qu’elle peut compter sur nous pour la protéger, mais impressionnant quand même.

En tout cas, Toubib a le cœur sur la main - quand on l’emmerde pas - et tient aussi à cœur ses convictions. Elle a accepté de rejoindre la Compagnie parce qu’on aidait le peuple, et c’est quelque chose qui lui a toujours tenu à cœur. Même si ce n’est qu’à sa portée, elle a envie de faire une différence, d’aider le peuple, même si ce n’est pas grand chose. Son engagement est beau à voir, et surtout, elle a conscience qu’elle n’est qu’une roturière parmi d’autres, qu’elle n’a pas de supers pouvoirs ou de dragons pour l’aider à accomplir ses ambitions. Alors elle se contente d’agir à son échelle, elle essaie, et c’est déjà bien plus que beaucoup d’autres qui prétendent vouloir changer le monde.

Alors oui, on connaît pas grand chose de Toubib, de qui elle était avant, règles de la Compagnie obligent, mais quelle importance ? Elle s’est parfaitement intégrée à notre troupe, entre sa bonne humeur et sa répartie mordante. Elle est douce, affectueuse envers ses frères et sœurs d’armes. Elle démord pas quand elle a une idée en tête, et quand il est question de soins, elle sait de quoi elle parle. Toubib est notre Toubib, et on ne changerait de guérisseur pour rien au monde.”

“Tu ne connais pas Becca la Blonde ? Tant mieux pour toi. Mieux vaux ne pas être dans ses bonnes grâces. Ni dans ses mauvaises, d’ailleurs.”

🙤 Herboriste et autrefois apothicaire, Aveline connaît aussi l’art des poisons qui, pour la plupart, ne sont que des remèdes employés avec un dosage trop important. Elle a également étudié le corps humain afin d’accroître ses connaissances médicales.

🙤 A défaut de prononcer ses vœux et de devenir mestre pour revêtir la chaîne, Aveline a fabriqué sa propre version de la chaîne des mestres. Au poignet gauche, elle porte ainsi une lanière de cuir en guise de bracelet, à laquelle sont accrochés plusieurs chaînons de métaux différents. Elle a ainsi forgé deux anneaux d’argent, pour symboliser son savoir médical, un anneau d’or pour les comptes et la monnaie, un anneau de bronze pour l’astronomie, et un dernier anneau en acier valyrien (mais elle n’avait pas d’acier valyrien, alors elle a simplement fait forger un anneau en acier qu’elle a fait ciselé pour lui donner un aspect plus ouvragé).

🙤 Au gré de ses voyages avec la Compagnie, elle possède quelques notions élémentaires de haut valyrien et parle couramment la langue du commerce (un héritage aussi de ses années à Goëville à vendre ses remèdes aux marins de tous horizons) comme le myrien. Elle sait aussi communiquer par seuls signes. Le Capitaine a toujours mis un point d’honneur à diversifier l’apprentissage des langues des membres de la Compagnie.

🙤 Par extension, elle sait lire et écrire la langue commune comme le myrien.

🙤 Depuis un voyage à Volantis, elle ne jure plus que par le thé vert à la menthe, qu’elle boit très sucré.

🙤 Malgré ses airs frêles, Aveline a appris à se défendre à la dague - arme qu’elle porte toujours sur elle - comme à se débrouiller avec l’arc, même si son niveau à l’arc est assez médiocre. Elle a aussi appris à se défendre à mains nues en cas de besoin.

🙤 Des cicatrices de brûlures marquent son dos, souvenir d’un jour sombre qui continue d’hanter ses nuits. Elle se souviendra toujours du jour où la Compagnie a brûlé.

🙤 Autre blessure qu'elle conservera toute sa vie, celle qui marque son épaule et son bras gauche depuis la Bataille de Winterfell. Les séquelles sont là, malgré les soins : son bras n'est plus aussi mobile qu'avant.

🙤 Elle joue les diseuses de bonne aventure, bien qu’elle ne possède aucun pouvoir magique à cet égard. Elle se contente seulement d’interpréter ce qu’elle voit, ou plutôt, ce que les clients souhaitent l’entendre dire. Un peu de mysticisme et des fumerolles contribuent à l’ambiance de sa tente.

🙤 Avec ses économies, elle a acheté un cheval pour faciliter ses déplacements et aussi transporter son matériel d’herboriste. Elle l’a appelé Nirn.

🙤 Elle a un temps été mercenaire, membre de la Compagnie, alors elle connaît les codes du milieu. Elle a toutefois délaissé ce milieu au profit de Becca la Blonde, une organisation informelle à travers Westeros qui lutte contre les abus commis à l'encontre du peuple.

🙤 De sa participation à la Bataille de Winterfell, elle garde en souvenir la dague en verredragon qu'on lui a confié pour défendre sa vie alors qu'elle soignait les soldats blessés.

Jenny & Wyl, tous deux nés et décédés dans un petit village dans les hauteurs de Goëville
— Dalla, leur fille aînée, décédée à l’âge de deux ans
— Aveline, leur fille
— Matt, leur fils, mort-né


🙤 268 - 11/21 à 283 - 1/1/7 : Naît et grandit dans un petit village dans les hauteurs de Goëville. Apprend l'herboristerie, et aide son père à la boutique à Goëville. Elle vend l'herboristerie peu après le décès de son père.

🙤 283 - 3/4/1 à 286 - 7/2/5 : Les années à la Citadelle, sous le nom de Wyl. Forge ses premiers maillons, jusqu'à ce que la supercherie soit dévoilée.

🙤 286 - 7/3/3 : Sur recommandation de Silence, membre de la Compagnie, Aveline rejoint la Compagnie, une troupe de mercenaires qui cherchait du côté de Villevieille un soigneur. Elle est surnommée Toubib et entreprend son voyage à leurs côtés.

🙤 292-294 : La Compagnie passe deux années du côté de Myr pour divers contrats.

🙤 295 : La Compagnie voyage jusqu’à Yi Ti pour escorter un riche pentosi qui n’a pas regardé à la dépense.

🙤 297 - 11/4 : Mort de la Compagnie ; Aveline en réchappe et embarque pour le premier navire en direction de Westeros ; le hasard veut que ce navire la conduise à Goëville.

🙤 298 : Tenant à un semblant de discrétion, elle joue les diseuses de bonne aventure tout droit venue de Myr sous le nom de Mahin et dissimule tant ses origines du Val que ses connaissances en herboristerie. Parfois fait-elle semblant d’être muette, parfois joue-t-elle la paysanne du Val en quête d’un ailleurs plus vert, et d’autres rares fois, elle se présente comme Toubib pour faire valoir son savoir médical et ainsi sauver des vies.

🙤 298 - 5/3 : Devient Becca la Blonde

🙤 298 - 11 : Grâce au réseau informel de Becca la Blonde, Aveline transmet comme elle reçoit diverses informations sur les nobles qui méprisent leurs serviteurs. Elle participe à sa hauteur à quelques actions pour leur faire regretter leurs actes, souvent en provoquant une petite erreur qui les humilie publiquement - Becca la Blonde s’accorde à dire que les tuer ne sert à rien la plupart du temps, car un autre ne tardera pas à prendre la place.

🙤 299 - 3 à 299 - 9/1/2 : Sympathise et voyage avec la Fraternité sans Bannière.

🙤 300-301 : Aveline poursuit ses errances, tantôt Becca la Blonde, tantôt Toubib, et aide comme elle peut le peuple qui souffre des conflits.

🙤 302 - 13/1/1 : Présente lors de la Bataille de Winterfell, elle ne participe pas à l’affrontement en tant que tel mais ne s’est pas réfugiée dans la crypte afin d’aider au mieux pendant les combats pour requinquer les soldats. Elle-même blessée, elle a gardé des séquelles au bras gauche de cette bataille contre les morts.

🙤 302 - 13/1/7 : Elle reste quelques temps à Winterfell pour aider les blessés, même si le mestre présent lui jette des regards mauvais à cause de son bracelet similaire à la chaîne des mestres.

🙤 303 - 2/1/4 : Elle assiste à la destruction de Port-Réal. Aidée par le réseau local de Becca la Blonde à la capitale, elle fait son possible pour aider les habitants à fuir le massacre.

🙤 303 - 5 : Toubib reste plusieurs mois à Port-Réal pour aider les habitants, et se fiche bien du Grand Concile qui s’est tenu entre temps. Elle espère seulement que le nouveau roi saura apporter la paix au peuple qui n’a que trop souffert toutes ces années.

🙤 305 : Les années passent, et Aveline n’a de cesse de poursuivre ses activités pour le bien du peuple. Elle ne prétend pas faire des miracles, mais elle espère aider, à la hauteur de ses moyens, tant sous l’identité de Toubib, de Mahin, que de Becca la Blonde, bien qu’elle demeure avant tout Aveline, la mestre qui ne sera jamais.

Pseudo - Taranys
Âge - 24 ans

Comment as-tu découvert le forum ? - Toujours un certain mail égaré dans une boîte
As-tu des suggestions pour améliorer ATGW ? - Déjà en discussion  
As-tu lu le règlement et l'acceptes-tu dans son intégralité ? - Oui

Quelque chose à ajouter ? - Les nobles ont quelques soucis à se faire  

Chronologie détaillée:

« Au milieu des herbes s’épanouit la petite Aveline. A chaque nouvelle herbe, elle récite ses propriétés, décrit les usages qui en sont faits en herboristerie. Derrière elle, son père approuve ou la corrige lorsqu’elle fait une erreur. Il lui apprend à les reconnaître puis à les utiliser dans des remèdes.

Plusieurs heures par jour, ils s’aventurent dans la campagne autour de leur village à la recherche des herbes médicinales. Ils entretiennent aussi leur jardin, derrière la ferme, pour avoir à portée de main les herbes les plus courantes.

En grandissant, Aveline participe aussi à ses premières consultations, effectue ses premiers diagnostics, ses premières ventes. Et quand elle n’est pas dans les champs à chercher des herbes ou à l’herboristerie pour les vendre, elle noie le mestre errant de passage sous les questions pour en savoir toujours plus.

Car oui, c’est décidé ; elle deviendra elle aussi une mestre errante pour soigner les gens. »



« La Citadelle. Siège de la connaissance de tout Westeros, mais aussi un des endroits les plus sexistes au monde. Les espoirs d’Aveline de devenir mestre, sa boussole après la perte de son père, se fracassent contre les portes de la Citadelle. Mais qu’à cela ne tienne ; homme elle deviendra. Cheveux coupés, artifices pour dissimuler sa féminité, et la voilà devenue homme. Elle est Wyl, nom qu’elle a repris de son défunt père, et elle franchit ainsi les portes de la Citadelle.

Être novice n’est pas des plus passionnants, mais elle s’en fiche. Elle observe, récite dans sa tête les propriétés des herbes médicinales pour s’occuper lors des tâches ingrates. Puis on lui confie quelques tâches, et elle fait son maximum pour se démarquer. Elle apprend, toujours plus, jusqu’à forger son premier maillon et devenir acolyte de la Citadelle.

Et forcément, son première maillon est d’argent ; le savoir médical. Elle le dédie à son père, qui a toujours cru en elle. »



« La mestre qui ne sera jamais.

Les autres acolytes pensent la moquer et l’humilier de la sorte, alors que son renvoi a été prononcé, mais le surnom n’atteint pas Aveline. Elle regrette bien sûr de ne pas avoir eu le temps de prononcer ses vœux, et est aussi habitée par la colère, mais elle préfère rester maître de ses émotions. Elle vaut mieux que ça.

Et si, malgré ses compétences reconnues par ses maillons forgés, la Citadelle ne veut pas d’elle sous prétexte qu’elle est une femme… alors autant partir là où d’autres méritent ses talents. »



« Doigts de fée ?
— Trop long, lieutenant.

La lieutenant hausse les épaules face au refus du capitaine. Elle ne surenchérit pas. Le capitaine, un homme aux traits stricts, a toujours le dernier mot.

— T’as dit que t’étais herboriste, non ?
— C’est ça.
— Toubib, dans ce cas.

La nouvelle recrue, une brunette à la peau métisse, hoche la tête. Toubib, donc. Le surnom lui plaît.

— Bienvenue dans la Compagnie. On est une famille, alors pas de bévue. On se serre les coudes, et on se moque d’où on vient.

Un nouveau départ. Exactement ce que tous deux recherchent.

— Miséricorde te fera un topo sur les points importants à connaître. »



« Toubib ne paie pas de mine. Personne au sein de la Compagnie ne prétendra le contraire ; pas même la principale intéressée.

Il faut être honnête. Toute maigrichonne qu’elle est, un peu palote, on a vu plus intimidant. Son prédécesseur, Suaire, avait cette aura glaciale qui vous faisait comprendre de ne pas jouer au plus malin avec lui. Mais Toubib ? C’est une autre histoire. Un œil extérieur pourrait se demander si elle a la carrure d’être la soigneuse de notre bande de bras cassés.

C’est vrai. C’est une question à se poser. Pourquoi la capitaine a choisi de la recruter, une femme qui plus est ? On connaît tous les mœurs westerosi peu aimables envers les femmes. Mais c’est comme ça. Parce que Silence a recommandé Toubib ? Y a de ça, oui, mais pas que. Parce que c’est Toubib. Parce qu’elle connaît Toubib, comme nous tous. Nous nous fichons des apparences. Elle a toute notre confiance.

Mais allez-y, je ne vous empêche pas, essayez donc de chercher des noises à Toubib. Découvrez par vous-même pourquoi elle est la soigneuse de la Compagnie. »



« Allez lieutenant, cul sec !
— Toubib, ça va se payer cher.

Toubib glousse. A côté, Pilier taquine Silence et l’oblige à respecter ses paris. Elle a misé sur la mauvaise personne. Après un bref soupir, la lieutenant boit cul sec son verre.

Miséricorde ne cille pas. Il distribue les cartes.

— La prochaine fois, lieutenant, apprends à jouer.

Toubib annonce sa mise. La lieutenant jauge, puis suit. Miséricorde relance. Pilier s’enthousiaste à côté d’eux. Elle ne joue pas ; elle préfère le rôle du commentateur.

Quelques tours s’en suivent. Toubib relance, et Miséricorde finit par renoncer. La lieutenant persévère. La folle.

Ils abattent leurs cartes. Toubib empoche la mise, un sourire sur le coin des lèvres. Pilier ricane ; Silence soupire une nouvelle fois.

— Tu récures les latrines cette fois-ci, lieutenant.

Tout le monde redressa la tête. La capitaine les a rejoints et s’installe avec eux, distribuant les cartes pour la prochaine manche. »



« La Compagnie n'accorde aucune intention au passé de ses membres. Lorsque nous rejoignons la Compagnie, nous abandonnons notre identité. Devenons une nouvelle personne. Le membre d'une famille soudée, que certains jugeraient dysfonctionnelle.

Il n'existe qu'une seule exception à ce principe fondamental : si le passé d'un membre menace la Compagnie. Mais si cette exception existe, c’est pour protéger notre famille. Aider notre frère ou notre sœur qui est en péril. Pas pour la mettre à la porte.

La Compagnie est une famille pour ses membres. La Compagnie est un foyer. La Compagnie est une nation de parias, seule, défiant le monde entier. Et je me fiche de savoir que la Compagnie a brûlée vive.

Jusqu’à ma mort, je porterai le souvenir de la Compagnie, parce qu’elle restera ma famille jusqu’à la fin.

Je suis Toubib, soigneuse de la Compagnie de 286 à 297. »



« Alors ? Que voyez-vous ?

Sous la tente habitée par les fumerolles, un noble ventripotent interroge Mahin sur son avenir. La myrienne - officiellement - agite les mains et psalmodie en sa langue faussement natale la liste des ingrédients pour concocter une bonne soupe pour l’hiver. Le noble n’y voit que du feu. Elle jette des mauvaises herbes dans le feu, qu’elle a auparavant plongées dans une mixture inventée par Silence et fait sécher. Le feu devient violet pendant une poignée de secondes.

— Je vois…

Sa langue commune est rêche, marquée par l’accent myrien. Mahin est étrangère. Aveline a mis des mois à apprendre et à faire sien l’accent myrien.

— Les troubles vous guettent… Oh ! Par R’hllor… toutes mes excuses, monseigneur.
— Quoi ? Que voyez-vous ?

Il cède à la panique. Sue à grosses gouttes. Mahin réprime son sourire et conserve son sérieux.

— La maladie vous guette. Terrible, elle sera, et ravagera les trois quarts de votre maisonnée… Oh ? Oui, cela pourrait fonctionner… Je crois que, dans votre malheur, vous conservez une certaine solution.
— Je peux empêcher la maladie ?

Ses yeux brillent. Il a mordu à l’hameçon. Il avale sans questionner tous les ragots de Mahin. Elle n’a rien vu dans le feu. Elle ne croit même pas en R’hllor, mais le noble n’a pas besoin de le savoir.

— Oui ! Mais l’empêcher vous coûtera cher, je le crains.
— Dîtes-moi quoi faire !
— Lors de votre prochaine réception, vous devrez apaiser R’hllor. Invitez votre peuple à votre table, et présentez-leur vos excuses… mais les mots ne suffiront pas ! Oh non, il vous faudra joindre le geste à la parole. Vous agenouillez serait un premier geste convenable.

Il déglutit. Son regard balaie les environs. Il doute. Sa fierté est en jeu. Mahin poursuit.

— Mais si vos gestes ne sont pas sincères… La fureur s’abattra sur vous, et l’épidémie gagnera les villes alentour. L’hiver sera rude… au bout de deux mois, vous ne supporterez plus la soupe de gruau, alors vous chercherez les chiens pour agrémenter vos plats.

Le dégoût le frappe de plein fouet. Il se renfrogne, réfléchit à vive allure. Il se demande “mais que puis-je faire ?” sans se douter un seul instant du piège dans lequel il s’enfonce.

— Je… j’inviterai le peuple à ma table. Je leur présenterai mes excuses, agenouillé, les supplierait de me pardonner, et je… leur offrirai un cadeau. Oui, un cadeau ! De l’argent pour les aider à passer l’hiver.

Il hoche plusieurs fois la tête comme pour se convaincre lui-même. Mahin jette de nouvelles herbes dans le feu, qui devient bleu. Elle sourit.

— Faîtes ainsi, et R’hllor sera apaisé, et la maladie ne vous frappera pas.

Un grand soupir échappe au noble, et il se redresse. Il remercie vivement la diseuse de bonne aventure pour lui avoir évité une telle catastrophe. Il la gratifie même d’un dragon d’or en récompense pour son aide. Mahin le remercie, lui souhaite bonne chance, puis ferme sa tente.

Aucune maladie ne s’apprête à frapper la maisonnée de ce noble idiot. En revanche, Becca la Blonde aura obtenu gain de cause une fois de plus. »