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I once was lost but now am found ✦ Aloyse & Duncan

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Message par Invité Mer 28 Juin - 16:46


“Does the walker choose the path, or the path the walker? No one knows, but we have to keep going anyway”
L
OST
IN THE
DARK
« Mère ? Brealla ? »

*Ma voix se perd et je soupire. J’aurais dû m’en douter. Que j’avais été naïve de croire que ce n’était pas sans mauvaise intention que ma mère et ma soeur m’avait invité à les suivre pour nous mettre à l’ombre. Je tourne la tête à droite, puis à gauche, mais rien n’y fait. J’étais pourtant certaine d’avoir suivi la direction indiquée. J’entendais bien les quelques personnes qui passaient le long du chemin principale, mais je ne reconnaissais pas les pas caractéristiques des femmes de ma famille ni le son de leur voix. Les pestes savaient comment je me repérais, et elles avaient profiter d’un mouvement de foule pour me laisser là, seule.

Je cherche à tâtons un coin d’ombre où je ne gênerais personne, et tombe au niveau d’une tente. Je n’entends pas de bruit provenant de l’intérieur, elle est, pour l’instant en tout cas, vide. Alors, sous la forte chaleur de Port-Réal, je m’abrite à l’ombre pour ne pas suffoquer dans ma belle robe très sobre, dont le corset doré faisait parfaitement ressortir ma poitrine, avec une jupe légère me permettant de ressentir les quelques courants d’air que nous offrait la mer.

Là, je me mets à réfléchir. Je n’avais pas pensé ou pris la peine de compter mes pas, et même si j’avais un plutôt bon sens de l’orientation, avec le monde qui courait partout, j’aurais bien vite fait de me perdre encore plus. Qui allait bien pouvoir se soucier d’une infirme au milieu du chemin. Ma meilleure chance serait de trouver une personne prompte à m’aider. Mais nous étions en plein milieu du tournoi, et ces tentes étaient celles des combattants. Toutes les personnes dans le coin s’affairaient et n’avaient pas une minute à perdre. Ils me renverraient surement ailleurs, et je perdrais du temps sous le soleil de plomb. Dans ces conditions, il était important de boire beaucoup d’eau et surtout, de rester loin des rayons du soleil. Ma peau diaphane d’un blanc étincelant souffrait beaucoup de l’exposition prolongée à ses rayons, devenait rouge et douloureuse pendant plusieurs jours si je n’y veillais pas. Et pire encore, il m’était arrivé de rester trop longtemps dehors et de souffrir de maux de crâne terribles, de vomissement et de nausées insupportables. Et puis, le fait d’être infirme suffisait à la honte familiale, mon père me le répétait assez souvent. Les dames et demoiselle se doivent d’avoir la peau blanche, pas de traces montrant qu’elle puisse avoir oeuvrer au travail, non. Les vrais dames se doivent de rester oisives et d’une blancheur immaculé. Un principe ridicule selon moi, surtout si on venait à échanger avec Dorne, par exemple, où les femmes naissaient avec un teint brun naturel. Bref, je ne pouvais pas me permettre, par cette météo, de risquer de rester trop longtemps sous le soleil.

Les minutes passaient, pendant que j’explorais les possibilités dans mon esprit, quand un pas franc et déterminé, sous une armure qui devait être brûlante sous ce soleil qui tintait au rythme de ses pas. Il se dirige vers moi, puis semble s’arrêter en m’appercevant. Sans plus attendre, j’attrape mon jupon et me baisse en une révérence solennelle et polie.*

« Mon seigneur, pardonnez moi d’avoir occupé l’auvant de votre tente. Voyez-vous, je suis perdue, et j’étais à la recherche d’ombre. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. »


*Affirmais-je en me glissant sur le côté, pour le laisser entrer dans sa tente, la tête basse, un peu honteuse d’être si dépendante.*
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Le soleil tapait dur, mais pas moins que les chevaliers avec qui il s'était entrainé en vue des prochains combats. Duncan était courbaturé, et n'aspirait à rien de plus qu'à retirer son armure et se rafraichir. Casque en main, il se dirigea vers la tente qui avait été érigée pour les Cendregué, un pavillon sans prétention, mais qui faisait son office. Mais quand il arriva devant la toile, quelle ne fut pas sa surprise de voir une demoiselle à la chevelure de feu attendre poliment sous l'avent. Qui était-elle et que faisait-elle là ? Ombeline s'était-elle fait une amie dont elle ne lui aurait pas parlé ? La dame lui fit une révérence digne d'un palais, avant de s'adresser à lui. Il lui répondit par un rire franc, « Je ne suis pas seigneur, Ma Dame, simplement chevalier. » Elle avait du manquer la barre noire qui traversait les armes Cendregué sur son surcot. « Ser Duncan Flowers, épée-lige au service Dame Ombeline Cendregué, pour vous servir, Ma Dame. » Il s'inclina à son tour poliment dans un grincement de ferraille. « Je vous en prie, vous serez plus à l'aise à l'intérieur, » lui dit-il en écarta le rabat de tente et en s'écartant pour la laisser passer.

Voyant qu'elle hésitait, il changea son casque de main, afin de le tenir en même temps que la toile et lui tendit une main secourable pour la guider vers la fraicheur relative de la tente, sa main gantée de cuir légère sous les doigts de la dame, plus un effleurement qu'un contact. Ne manquerait plus que les passants pensent qu'il courtisait une dame... Il l'accompagna jusqu'à la chaise pliante qui trônait au centre du pavillon, la seule de l'endroit et l'aida à s'asseoir. Elle semblait assez mal à l'aise. « Je ne vous veux aucun mal, Ma Dame. » Il y avait quelque chose de différent chez elle, mais quoi ? Elle était visiblement bien née. Si sa courbette ne l'avait pas trahie, ses vêtements en étaient un autre témoignage. Qui était-elle ? Pourquoi avoir choisi sa tente ? « Désirez-vous un rafraichissement ? » Il fouilla brièvement la table pliante et la caisse de bois rangée en-dessous, mais sans trouver son bonheur. Ces vauriens de pages avaient encore tout bu ! Il se tourna vers l'inconnue, « Veuillez m'excuser un instant, je vous prie, » et il sortit d'un pas décidé jusqu'à atteindre la tente voisine. Il en écarta le rabat et se mit à gronder, « Edrick ! Beram ! C'est comme ça qu'on vous dit de passer vos après-midi ?! » Sa voix était lourde de menace. Les deux adolescents étaient en train de jouer aux osselets dans la tente, des gobelets et une bouteille vides gisant au sol à côté d'eux. « Courez me chercher une autre bouteille, maintenant, ou je préviens Ser Arnold que vous jouez alors que vous devriez être en train de travailler ! » Les gamins, pris en flagrant délit de vol et de fainéantise, s'excusèrent rapidement avant de se mettre à courir hors de la tente. Duncan ne doutait pas qu'il seraient rapidement de retour. Ser Arnold Florent n'était pas très tendre envers ses écuyers, et s'il le prévenait qu'en plus ils volaient dans les tentes... Il ne donnait pas cher de leur peau. Si l'entente avec son voisin était toute relative, Ser Arnold n'étant pas un bâtard, lui ; il restait néanmoins correct avec Duncan. Devant lui, en tous cas. Et comme Duncan n'avait pas d'écuyer, Ser Arnold lui en prêtait un pour l'aider à s'équiper et entretenir le matériel, quand ce n'était pas Ombeline qui s'en chargeait.

Il ressortit de la tente Florent pour rentrer dans la sienne, s'excusant à nouveau, « En attendant le retour de ces vauriens, je n'ai que de l'eau à vous offrir, mais c'est de la bonne eau de puits... Pas celle du fleuve. » Il se dirigea vers un seau  d'eau, et à l'aide d'une louche en bois, remplit un verre en céramique grossière. Il ne fallait rien qui casse facilement dans une tente où on rentrait embrigadé de métal et avec des fourreaux ou des armes qui pouvaient s'accrocher à tout ce qui dépassait. Il déplaça la table pliante, pour la poser à la droite de la dame, à portée de main et posa le verre dessus. Il ne rêvait de rien de plus que de plonger sa tête dans le seau d'eau et ôter son armure, mais il attendrait.

Il puait la sueur, le cuir mouillé, la graisse et le métal chaud, sa tunique et son gambison étaient trempés, sa chevelure dégoulinait jusque dans son dos. Il aurait du mal à se sortir de tout ça sans aide. Il défit sa  ceinture où pendaient épée et couteau, les déposa au sol à côté de lui dans un tintement de métal et de cuir avant de s'asseoir sur un coffre de bois, dans un grincement de métal. Il saisit ses gants dans ses dents afin de les arracher. Il s'occuperait des autres pièces d'armure une fois les doigts libres. Les petites boucles étaient impossibles à retirer les mains gantées, et il avait peu l'habitude des armures de tournoi ; bien plus accoutumé à celles de guerre. Il soupira légèrement quand ses mains furent libres. Un peu d'air.  « En quoi puis-je vous servir, Ma Dame ? » Si elle était arrivée là, il y avait forcément une raison. La question était laquelle ? « Etes-vous une amie de ma soeur, Dame Ombeline Cendregué ? »
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“Does the walker choose the path, or the path the walker? No one knows, but we have to keep going anyway”
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IN THE
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*L’homme qui me fait maintenant face explose de rire. Je me redresse, un peu surprise, une moue interrogatrice sur le visage, quand il me répond qu’il n’est pas un seigneur mais un simple chevalier. Je penche légèrement la tête, l’air interrogative, cette fois. Etait-ce si drôle ? Les chevaliers étaient des preux, formé à l’art de la guerre et à la stratégie. Il n’avait peut être pas le même statut que les nobles, mais ils avaient la même mission. Il était le bras armé qui protégeait le royaume et ses habitants. Il n’y avait rien de risible, à mes yeux. Surtout en sachant à quel point mon adorable petit frère Lerys rêvait lui-même de devenir un chevalier et ce, malgré sa noble naissance.

Il se plaisante, Sir Duncan Flowers. Un bâtard, donc ? Cela non plus ne me dérangeait pas. Après tout, le sang bleu ne rendait pas les gens meilleurs, et parfois, c’était même le contraire. Il suffisait de voir le comportement de mes propres parents pour comprendre que la noblesse de sang n’était pas celle de coeur.

Dans les grincements de son armure, le chevalier me fait signe de rentrer. J’entends la toile de la tente plier et frotter contre le métal de l’armure du chevalier, qui venait donc probablement de lever un pan de celle-ci pour m’inciter à passer. J’hésite un instant, n’étant pas bien sûre du chemin à emprunter. J’aurais pu me fier à mon ouïe, la direction était simple : mais s’il y avait du mobilier sur le chemin ? Quel honte que de me cogner aussi misérablement…

Sentant sûrement mon hésitation, j’entends du mouvement du côté du chevalier. Il semble changer un objet de metal, sûrement son casque, de main, dans un léger fracas de métal, avant de me tendre la main, m’assurant alors qu’il ne me veut aucun mal. Si je ne la vois pas, je sens devant moi le mouvement de son bras. J’hésite encore un instant, avant de glisser mes doigts vers sa main, espérant ne pas m’être trompé dans l’estimation des distances.

Heureusement, avec les années, j’avais appris à vivre avec mon handicap et me débrouillait bien mieux qu’autrefois. Je ne craignais pas vraiment l’homme qui était devant moi. Il faudrait être fou pour chercher des noises à une femme ici, là où ma voix pourrait alerter n’importe quel chevalier si je criais assez fort, surtout si, comme je l’avais bien compris, il était un batard. Aussi, quand il m’invite à m’asseoir, je ne me fais pas prier. Je n’ai guère plus l’habitude des longues marches, et ce soleil est épuisant pour ma petite carrure.

Une fois assise à l’intérieur de la tente, où l’air est aussi chaud, peut être même plus que devant celle-ci, il me demande si je souhaite un rafraîchissement. Je réalise alors que je n’ai plus parlé depuis tout à l’heure et lui sourit gentiment : *

« C’est fort aimable de votre part, je ne puis refuser. »

*Ainsi, il se baisse pour venir fouiller ce qui semble être un coffre. Son armure m’aide fortement à comprendre ses faits et gestes, car si ces plaques de métal était particulièrement efficace pour résister aux armes, elle éliminait toute possibilité de discrétion. Pour une demoiselle ayant perdu l’usage de la vue, c’était presque une aubaine. Ainsi, à chaque mouvement, je pouvais imaginer ce qui avait causé tel ou tel bruit, notamment grâce aux entraînements de mes frères dans des pièces d’armure similaire. Les sons étaient différents en fonction de la forme et de la taille des pièces : un plastron ne sonnait pas comme des spallières et encore moins comme un haubert.

Enfin, je suis sortie de mes réflexions par la voix du sire, qui me présente ses excuses et quitte la tente en trombe, me laissant seule et surprise. J’entends alors sa voix, un peu plus loin : il semble s’adresser à des écuyers avec un certaine colère. Je n’entends pas vraiment ce qu’il leur reproche, mais à son retour, il m’annonce qu’il n’a guère que de l’eau à m’offrir. En comprenant ce qui se passe, j’éclate de rire à mon tour, venant élégamment glisser une main devant mes lippes, par pudeur, pour masquer le sourire éclatant qui s’affiche sur mon visage. Je redresse ensuite un regard amusé, presque tendre vers l’homme.*

« Point d’inquiétude, monsieur, par cette chaleur, je saurais bien me contenter d’eau ! »

*Il me sert avant de déplacer une petite table sûrement et d’y déposer le verre. Poliment, je m’empare du gobelet de céramique plus grossier que ce à quoi j’étais habitué, mais un verre est un verre et je n’étais pas une princesse capricieuse et précieuse.

Il me demande enfin en quoi il pourrait me servir, et je repose le verre, avant de baisser la tête et de rougir légèrement. Quel honte, de devoir ainsi quémander de l’aide ! Je n’étais pourtant pas orgueilleuse, mais je me sentais humiliée de ne pouvoir ainsi me débrouiller seule, pas même pour retrouver mon chemin. Il me demande alors si je suis une amie de sa soeur et je redresse la tête, la secouant de droite à gauche.*

« Je n’ai pas la chance de la connaître, monsieur. En réalité, j’ai bien honte de l’avouer… Mais mes yeux ne voient plus, j’ai perdu mon chemin et je suis incapable de le retrouver avec tout ce bruit ambiant dans un endroit qui m’est inconnu. »

*Je soupire, avant de me relever pour une légère révérence.*

« Avec votre bienveillance, j’en ai oublié les convenances. Je suis Aloyse Kenning, fille de Lord Terrence Kenning de Kayce. »

*Je relève mon regard trop pâle vers lui, et soupire, avant de constater qu’avec tout cela, il n’avait pas encore retirer sa lourde armure. Il devait mourir de chaud, entre les plaques d’armures et son gambison. N’avait-il donc pas d’écuyer pour l’aider ? Je me pince les lèvres, avant de proposer : *

« Auriez-vous besoin d’aide pour retirer votre armure ? Je le fais pour mes frères, et je n’entends pas d’écuyer pour vous aider. Vous devez avoir très chaud, je ne voudrais pas que vous soyez mal par ma faute. Ne vous en faites pas, je ne vois rien, de toute façon. »

*Ce ne serait pas bien inapproprié, puisqu’une demoiselle ne devait certes pas voir un homme peu vêtu, mais cela ne serait jamais mon cas, de toute façon. Et puis, ma réputation pouvait-elle être pire ? Personne ne voudrait jamais épousé une infirme, dans tous les cas. Je n’étais plus à ça près. Et il avait été si charmant, je lui devais bien cela, un peu d’aide tout simplement, n’est-ce pas ? C’était le juste retour de sa bienveillance.*
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Duncan regarda aux alentours avant d'entrer dans la tente, au cas où il verrait quelqu'un chercher la demoiselle. Où se trouvait son escorte ? Elle était bien jeune pour se promener seule. Et avec cette tenue... Elle attirerait les voyous comme des mouches. C'était parfait pour un bal, mais pour un campement regorgeant de gamins pleins comme des outres... Elle devait avoir vécu fort protégée pour ne pas se rendre compte du danger.

« Merci. » Répondit-il quand elle lui affirma pouvoir se contenter d'eau.  « Si j'avais des gâteaux, je vous en offrirais, mais ils disparaissent bien trop rapidement. » Il y avait de biens gros rats dans le coin... Des rats bavards et paresseux. Il lui servit un gobelet d'eau avant de s'installer sur un coffre. L'armure rendait ses mouvements raides, et la sueur n'améliorait pas les choses.

La demoiselle se présenta et expliqua les raisons de sa présence dans cette partie du campement. Duncan serra la mâchoire, mais n'ajouta rien. C'était là un bien cruel tour à jouer. « Enchanté de faire votre connaissance, ma Dame. » Il la salua depuis son siège, en se penchant légèrement dans un grincement de métal. Le fait qu'elle soit aveugle n'y changeait rien. Kenning de Kayce. Duncan essayait de replacer le fief sur sa carte mentale. Terres de l'Ouest, donc. Mais il n'avait pas connaissance de ses alliances ou ennemis. Peut-être que Treyvir ou Ombeline en sauraient plus.

Il était flatté, et un peu gêné qu'elle lui propose de l'aider à retirer son armure. Que sa soeur le fasse était presque naturel, que ce soit une dame inconnue, et aveugle qui plus est... Il ne voulait pas qu'on pense qu'il abuse de la situation. On disait les Bieffois assez pincés et à cheval sur les questions de pudeur et de moralité... Il n'en allait peut-être pas ainsi dans les Terres de l'Ouest ? Mais cela ne changeait rien à la situation. Elle était dans la partie bieffoise du campement, après tout, et il respecterait les convenances, même si elle ne le faisait pas. L'avoir ainsi seule dans sa tente était déjà suffisamment délicat. Il lui sourit,

« Ne vous troublez pas pour si peu. Je suis resté au soleil tout l'après-midi... Je ne voudrais pas que vous abîmiez vos doigts. » Elle brûlerait certainement la peau fine de ses doigts. Lui -même faisait attention à ne pas poser ses mains nues sur ses cuissardes. Il ajouta d'une voix enjouée, « De plus, je compte bien faire regretter à Beram et Edrick de ne pas être à leur poste... » Il pourrait bien endurer encore quelques instants, le temps que les gamins lui rapportent à boire.  Duncan marinait dans son jus, son gambison serait bon à tordre, les pièces d'armures bonnes à être graissées avant que la sueur ne les pique de rouille, et le cuir devrait également être passé en revue. Il leur souhaitait bon amusement. Et ils pourraient sabler sa cotte de mailles, également. « A vrai dire, je n'ai pas d'écuyer, Ser Arnold Florent a mis Beram et Edrick à ma disposition le temps du tournoi. Mais ils préfèrent boire et jouer plutôt que de servir... » Si Ser Arnold savait se tenir, il n'en était pas de même de ses écuyers, et Duncan les avait pris à déplorer le fait de devoir servir sous les ordres d'un bâtard, ne fut-ce que brièvement. Ils pouvaient bien être nobles d'origine, ils n'étaient pas encore chevaliers. Duncan les avait repris de volée et leur avait trouvé une liste de tâches désagréables longue comme un bras. Mais cela n'avait pas amélioré leur relation, même s'ils étaient plus discrets dans leurs moqueries. Ce n'était pas important. Ce tournoi stupide serait bientôt terminé, et il pourrait retourner à ses tâches habituelles.

« Vos frères sont chevaliers ? Ils participent au tournoi ? »
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*Il me remercie et, poliment, je hoche la tête. Bien d’autres dames auraient sûrement exigé une boisson un peu plus élégante, si ce n’est un vin exquis. Mais j’étais de nature conciliante, et puisque j’avais soif, l’eau ferait parfaitement l’affaire. Il ajoute qu’il m’offrirait volontiers une collation s’il en avait, mais qu’elle disparaissait bien vite. Cela m’arrache un léger rire, et je hoche à nouveau la tête, avant de murmurer : *

« Ne vous inquiétez dont pas, sir Flowers, je n’ai besoin de rien de plus. »

*Je décline ensuite mon identité et les raisons de ma présence ici. Il avait raison, je ne réalise pas bien les dangers du lieu, sûrement à cause de ma cécité. Après tout, si ma mère et ma soeur m’avait déjà joué bien des tours, je ne pensais pas qu’elle me laisserait dans une endroit véritablement dangereux, ne serait-ce que pour l’honneur familiale. Mais la naïveté des Dames est telle qu’elle ne pensait sûrement pas l’endroit dangereux. Après tout, que pourrait-il arriver en étant entourée de chevalier, s’était sûrement dit Sanya Kenning en laissant sa fille se perdre dans le campement.

Je lui propose ensuite de l’aider à retirer le fardeau de son armure, et je m’amuse d’un sourire peu discret de sa réponse. Cela dit, il enchaîne d’une voix enjouée, en disant qu’il compte faire regretter à deux hommes d’avoir déserter leur poste. Je suppose qu’il s’agit de ses deux écuyers, et cette fois, cela me fait un peu plus sourire, voir même rire.*

« C’est vrai que nous n’avons pas de soleil si fort à l’Ouest, même en plein été ! Cela ne doit pas bien être confortable pour vous. »

*Je n'insistais pas, mais compatissais. Quand bien même je ne connaitrais sûrement jamais cette sensation... Ce n’était pas raisonnable pour une femme que d’enfiler un gambison, un haubert et une armure. J’étais de toute façon si menue que je flotterais sûrement dedans avant de m’effondrer sous leur poids !

Le chevalier ajoute qu’il n’a pas d’écuyer, et que les deux garçons dont il parlait lui avait été « prêté » par le sire Florent. Mon regard, bien qu’aveugle se fait compatissant à ses mots.*

« Et dire qu’il y a des garçons qui rêveraient d’être écuyer ! Surtout pour un homme aussi aimable que vous. »

*Oui, c’est ainsi que j’avais jugé sire Duncan Flowers : un homme serviable et aimable. Ne me l’avait-il pas prouvé déjà plusieurs fois en quelques minutes ? Sans plus de cérémonie, il m’avait invité à m’asseoir, servi un verre d’eau, proposé de m’aider et refusé mon aide. C’était le signe, à mon humble avis, d’un homme bon. Le genre de chevalier qui ne doit pas son titre qu’à son rang, mais dont les valeurs sont bien celles de la chevalerie, telle qu’elle devrait être.

Le lord me demande ensuite si mes frères sont chevaliers et participent au tournoi. Je secoue la tête de droite à gauche et réponds ainsi : *

« Non, ils sont bien jeunes encore ! Cela dit, mon petit frère, Lerys, rêverait de le devenir. Ma mère dit avoir « de plus grande ambition pour lui » et ne lui facilite pas la tâche pour devenir écuyer et entamer sa formation… C’est bien dommage, il est fort doué une épée à la main et s’imagine chevalier depuis qu’il a su parler ! »


*Un sourire nostalgique s’affiche sur mes lèvres, en me souvenant du petit Lerys, d’à peine 6 ans, tendant fièrement son épée en bois en me jurant qu’il serait chevalier et qu’il me protégerait de tous les malheurs. De tendres souvenirs que je chérissais du fond de mon coeur. Et puis, je redresse la tête, une idée me traversant l’esprit.*

« Sire, vous avez dit ne pas avoir d’écuyer. Est-ce un choix de votre part ? Je pourrais vous présenter mon petit frère, si vous le désirez. Il est travailleur, très bon épéiste et sérieux. Je sais que ce sont les mots d’une grande soeur, mais croyez-moi, il serait un très bon écuyer. »

*Comme moi, Lerys se fichait de la naissance : au contraire, même. Il pensait qu’en devenant chevalier, il pourrait fréquenter des personnes qui étaient là grâce à leur force et leur mérite, et rester loin d’autres personnes, de noble rang par naissance, mais pas de coeur et d’âme.*
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Elle déclara que l'eau lui suffisait, alors qu'elle aurait pu s'attendre à mieux, dans un camp de chevalier. « Merci, Ma Dame, votre bienveillance est fort appréciée. » Il haussa les épaules dans un bruit de métal, « L'inconfort fait partie de la vie. Tant qu'on peut avoir mal quelque part, c'est qu'on est vivant. » C'était même une preuve de survie et de résistance. « Ne vous en faites point pour moi, j'ai connu bien pire. S'ils savent ce qui est bon pour eux, ces bons à rien ne tarderont plus. »  Il avait soif, mais l'effort à faire pour se relever lui faisait préférer la patience.

Elle le déclara aimable... Ma foi, ce n'était pas le premier qualificatif qui lui venait quand il pensait à lui-même. Un sourire légèrement moqueur s'afficha sur son visage. Le pensait-elle sans tache? « Ma Dame, j'ai peur que vous vous fassiez une image fort romancée de mon caractère. Mais je vous en suis gré. »  Il se montrait poli avec elle, mais elle ne le connaissait pas vraiment, elle ne l'avait pas vu interagir avec des pages, ou qui que ce soi, vraiment. Il espérait qu'elle ne s'était pas entichée de lui. Elle était charmante, et rousse, il avait un faible pour les dames aux cheveux de feu ; mais il avait d'autres priorités, et préférait ne pas avoir à éconduire une noble demoiselle Ouestrienne. Cendregué, et lui m-ême avaient sufisamment de problèmes comme cela sans y ajouter des intrigues amoureuses. « Désirez-vous encore un peu d'eau ? » Il avait honte de n'avoir rien d'autre à proposer. Se lever ne l'enchantait guère, mais il le ferait pour servir la dame.

Elle lui demanda si le manque d'écuyer était volontaire ou non. « C'est plus un concours de circonstances qu'un choix. Le nom de Flowers a tendance à faire fuir beaucoup de monde. » Cendregué était une noble Maison, ancienne et réputée, mais il n'était que bâtard, et Treyvir, de son côté, ne voulait pas s'embarrasser du titre de chevalier. Duncan avait fait tout ce qu'il pouvait pour convaincre son demi-frère de prêter serment et accepter cette charge, mais il estimait pouvoir mieux gérer son domaine sans recourir au titre de chevalier. En cela, au moins, était honnête ; même si du point de vue de Duncan c'était une erreur. Duncan n'avait pas d'écuyer, car personne ne voulait servir un bâtard, dans une Maison dirigée par quelqu'un qui n'était pas non plus chevalier. Il s'était toujours débrouillé avec des serviteurs, avec des pages ou écuyers d'autres chevaliers, ou avec sa soeur, selon les situations. Et pendant la guerre, c'était surtout chacun pour soi, une fois l'épée au clair. « Je pourrais prendre un écuyer, si le sire Cendregué, mon frère, accepte. Surtout si le candidat est volontaire et appliqué. » C'étaient là des qualités plus importantes que le fait d'être un épéiste de qualité. Car l'épée s'apprenait, avec de la patience, alors que la volonté était beaucoup plus ardue à apprendre, si elle n'était pas innée.  « Mais qu'en sera t-il de vos parents ? » Elle venait d'affirmer que sa mère voyait une autre destinée pour son frère. « Je ne voudrais pas causer de querelle. »  Et il faudrait demander à Treyvir s'il acceptait une bouche de plus à nourrir ; un étranger dans la maison. L'affaire avec leur oncle n'était pas encore réglée, et tant qu'Ombeline n'était pas en sécurité, Duncan ne pourrait s'occuper d'autre chose. Morren était très doué pour convaincre, s'il parvenait à retourner ce jeune Lerys contre eux, Duncan aurait l'air fin. D'un autre côté, s'il le prenait avec lui, Ombeline aurait deux protecteurs.

Il devait en discuter avec Treyvir, et Ombeline avant de pouvoir affirmer quoi que ce soit. « Quel âge a votre frère ? »
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*Quelle genre d’éducation fallait-il avoir pour réclamer l’impossible à un homme qui vous a déjà bien généreusement accueilli ? Sir Duncan Flowers aurait pu m’ignorer, envoyer un écuyer me raccompagner auprès de ma famille. Au lie de cela, il m’avait chaleureusement invité à partager un verre d’eau rafraîchissait et à échanger. Des mots d’une voix grave qui résonnent en moi. La souffrance prouvent que vous êtes en vie. Je ne souffrais pas physiquement de ma condition, mais les douleurs qui en découlaient n’en était pas moindre pour autant, et me prouvait que si j’avais perdu l’usage de mes yeux, mon coeur, lui, battait toujours vaillamment dans ma poitrine. Je ne pouvais que comprendre ses dires, quoi que je le trouvais courageux de ne pas chercher à amoindrir son inconfort par pur galanterie et respect des bonnes moeurs. Celle de l’Ouest était peut être plus souple, ou peut être en avais-je perdu la sévérité avec l’éloignement.*

« Fort bien, si cela vous sied, mais ne vous encombrez pas plus pour moi, je ne saurais être un poids plus lourd que votre armure ! »

*Je ris ensuite à sa remarque en baissant la tête, avant de la redresser, un grand sourire affiché sur mes lèvres : *

« Hé bien c’est tout ce que vous m’avez montré pour l’instant monsieur ! La première impression compte toujours, votre bienveillance ne sera pas oublié, sir Flowers. »

*Aimable en toute circonstance avec autrui, partant souvent du principe qu’on ne savait jamais qui on avait en face se soit, mon sourire et mes mots ne traduisaient pas une attirance mais simplement mon caractère habituel, du moins, en public. Celui d’une jeune femme bien élevée, polie, bienveillante, docile et souriante en toute circonstance. Peu importait que ma propre mère et soeur m’avait volontairement abandonné sous un soleil de plomb pour m’humilier, l’homme devant moi n’y pouvait rien. Et puis, je n’étais plus du genre à m’apitoyer sur mon genre. Pendant des années, j’avais maudit les Dieux pour ma cécité, j’avais pleuré de nombreuses heures à me demander pourquoi, pourquoi moi ? Mais j’avais accepté mon sort, les Dieux avaient sûrement un projet pour moi, et cet accident était, après tout, en partie ma faute. J’étais jeune et ne saurait me blâmer : personne n’était vraiment responsable si ce n’est mon insouciance enfantine qui m’avait causé bien du tort.

Le preux me propose un peu d’eau, et je secoue la tête de droite à gauche : *

« Ma soif a été étanché, je vous remercie. »

*En réalité, j’aurais pu boire encore toute la carafe, mais j’avais bien conscience de la lourdeur de chacun de ses mouvements, je pouvais le percevoir au simple son de son armure. D’autant qu’une question me taraude, et sa réponse m’arrache un soupire. Ah, le jugement de valeur sur la naissance n’avait donc pas de limite ! C’était vraiment malheureux. Combien de braves hommes et femmes sans titres étaient bien plus chevaleresque que de nombreux autres, puissants, nés dans les bonnes familles ? Ils étaient fort nombreux, mais le mérite n’apportait que peu de chose dans ce monde si on avait pas le soutien des puissants. C’était là, à mon humble avis, les limites du système. Il fallait dire que j’avais eu tout le loisir d’y penser : sans ma vue, lorsque je n’avais pas mes instruments de musique, j’étais fort limitée. Je ne pouvais plus lire par moi-même, c’était là l’un des grands drames de ma cécité. Fort heureusement, j’avais au moins trouvé un moyen de lire les partitions. J’avais essayé la même technique pour la lecture, mais c’était trop compliqué. Peut être faudrait-il faire un alphabet plus simple pour le comprendre au touché ? Enfin, c’était une autre histoire, tout cela.

Revenons donc à nos moutons. Je soupire de dépit à ses mots, avant de me redresser, les traits un peu plus sévère, une lueur de determination brillant dans mes yeux aveugle : *

« Tout comme la valeur n’attend point le nombre des années, elle se détermine par les actes et non par la naissance, Monsieur. »

*Avais-je commencé, révoltée bien malgré moi contre ce qu’il évoque, la différence de traitement de par son nom, peut être un peu trop pour la jeune fille douce et innocente que je m’efforçais de montrer dans la haute société.*

« Mon frère a 15 ans, et comme moi, il porte bien plus d’intérêt à la valeur d’un homme qu’à ses origines ! Mon père ne s’intéresse pas à lui, il n’est guère que son troisième fils, il n’a aucune chance d’un jour hériter du domaine, c’est bien malheureusement tout ce qui importe à notre père. Cela ne causera donc aucune querelle, ne vous en faites dont pas. »

*Mon regard s’adoucit, mais je garde la tête haute : *

« Je serais ravie de vous le présenter. Je sais qu’à 15 ans, il commence déjà à être âgé pour commencer le travail d’écuyer, mais il sera appliqué et curieux, je peux vous le promettre sur mon honneur. »

*L’amour qui m’habite pour mon petit frère est plus qu’évident, sans parler de la fierté d’être si proche d’un jeune homme aussi bon. Mes trois frères étaient tous de grands hommes en devenir, avec le coeur sur la main, l’épée dans l’autre et l’esprit aiguisé et éclairé. J’étais fière d’eux, et je débordais de tendresse pour ces jeunes hommes qui se construisaient. Et cela pouvait s’entendre dans le discours que j’en tenais au chevalier face à moi, espérant peut être avoir trouver la solution pour mon adorable petit frère de réaliser ses rêves. Difficile pour lui d’échanger avec des chevaliers et en trouver un à servir : il n’avait guère que 15 ans et ne voyageait jamais seul. Mon père portait bien peu d’intérêt à ses rêves, alors il ne s’encombrait jamais de rencontre avec de potentiels chevalier à servir pour lui. Alors, peut être que le mauvais tours des femmes de ma famille pourrait au moins servir à Cyrus ?*
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Elle avait beau être aveugle, il n'était pas séant de se dévêtir devant une dame, quoi qu'elle puisse en penser. Sans se lever, il s'inclina dans un grincement de ferraille, la remerciant pour sa prévenance, « Merci ma dame. » C'était fort aimable de sa part de penser à son confort à lui ; dans son expérience, rares étaient celles qui faisaient cas du bien-être des hommes de leur entourage... tant que leur propre bien-être n'en dépendait pas, lui aussi.

Il lui répondit, « Votre bonté envers moi et votre charmante conversation ne sont pas non plus inaperçues, Ma Dame. » Il lui proposa de l'eau, qu'elle refusa. Pour ne pas le déranger, ou bien car sa soif avait réellement été étanchée ? Où donc étaient ces bons à rien d'écuyers ?!  D'ailleurs, ils ne tardèrent pas à discuter de cet épineux problème...

Ne vous en faites pas... C'était simple à dire pour elle ; mais Duncan n'était pas maître de sa destinée. Il suivait les directives de son demi-frère et seigneur, et si ce dernier disait non, Duncan pourrait danser sur sa tête, rien n'y changerait. Il l'écouta vanter son frère et et affirmer que leur père ne s'opposerait pas à un éventuel apprentissage de son fils auprès du demi-Cendregué... Et après tout, pourquoi pas ? La Kenning avait un tempérament à l'image de ses cheveux, son discours laissait paraître son amour pour son frère et le fait qu'elle ne baissait pas aisément les bras... une nécessité, sans doute quand on est affligé de son infirmité..

« A coeur vaillant rien d'impossible. Il est dit que le prince Rhaegar Targaryen lui-même ne commença à s'intéresser aux armes que fort tard... Ce qui ne l'a pas empêché de devenir l'un des plus grands chevaliers de l'histoire.

Votre dévouement envers votre frère est admirable,Présentez-moi donc votre frère, et si nous parvenons à nous entendre, je demanderai à mon frère son autorisation. »
Techniquement, il pouvait prendre qui il voulait comme écuyer, mais la situation était tendue à Cendregué, et Duncan ne voulait pas l'empirer ; c'était la raison pour laquelle il préférait demander à Treyvir... et Ombeline, bien entendu.

Duncan entendit les voix d'Edrick et Beram qui discutaient et s'approchaient de la tente. Le chevalier se leva pesamment pour accueillir les deux fainéants ; venaient tout juste d'écarter le rabats de la tente et de remarquer que Duncan n'était pas seul. Ils restèrent un instant interdits, bouteille en main.

« Eh, bien, saluez la dame, et servez-lui donc un verre. Toi Edrick viens m'aider à ôter cette ferraille. Veuillez m'excuser, un instant, ma dame, le temps de m'extraire de cette armure, et d'envoyer ces cornichons nettoyer tout cela et je suis à vous. » Il se dirigea vers un paravent qui avait été plié dans un coin ; le déplia et se mit de l'autre côté pour qu'on l'aide à s'alléger. Au moins, même si un inconnu entrait, on ne pourrait rien trouver à redire sur la situation. Ou presque, du moins. Quand Beram eut fini de servir, Duncan l'appela pour aider Edrick à ôter les différentes pièces d'armure. A la fin, cela prenait tellement de temps que le bâtard saisit la dague qui pendait à la ceinture de Beram et se mit en devoir de couper les lanières de cuir qui le maintenaient prisonnier. Le métal heurta le sol avec un son de casserole. « Tu iras faire aiguiser ta dague. Elle ne coupe pas. Et vous veillerez à me faire réparer ça. Les chevaux sont propres et nourris ? » Le ton était beaucoup plus sévère que ce qu'il avait pu employer jusqu'alors. La réponse murmurée des écuyers ne rassura pas le chevalier. Aloyse le trouverait peut-être moins aimable, après ça. Il finit par se plier en deux pour ôter son gambison, avec difficulté. Il aurait pu le déchirer, mais c'était complexe à réparer, et de plus, il était très confortable, ce serait dommage de l’abîmer. Il jeta sa tunique au sol et Edrick en apporta une sèche sortie d'un coffre. Duncan sentait ses épaules remonter de plusieurs centimètres, il était aussi léger qu'un nuage.. ou presque. La fatigue restait présente, et les bleus et bosses de l’entraînement également, mais cela elle ne les verrait pas. Seuls ses soupirs de soulagement pouvaient trahir sa condition. Il s'adressa à nouveau aux écuyers, « vous aller me nettoyer tout ça, ça doit être prêt pour demain. Et les sangles réparées. »  Il ne finit pas sa phrase que les gaillards sortaient déjà de la tente les bras chargés de matériel « Et n'oubliez pas les armes... » ajouta t-il en voyant qu'aucun des deux n'avait ramassé le fourreau contenant son épée. Beram le saisit au passage et, faisant autant de bruit qu'un troupeau de vaches dans les montagnes il se précipitèrent dehors. « Et saluer la dame... » Ils freinèrent sec, firent demi tour le temps de s'incliner devant Aloyse, puis repartirent aussi vite qu'ils le purent. Le chevalier alla rapidement passer un peu d'eau sur ses mains et son visage. L'opération n'avait duré que quelques minutes, il n'avait pas pris la peine de faire attention, ou de se laver complètement, ensuite. Cela attendrait. Elle n'avait pas froncé le nez alors qu'il était dans ses cuirs, elle ne le ferait pas maintenant qu'il était légèrement rafraîchi. Pas alors qu'elle avait proposé de l'aider avec son armure et après avoir demandé à ce qu'il prenne son frère comme écuyer. « Merci pour votre patience. » dit-il en s'adressant à la dame. « Le vin est-il à votre convenance ? En désirez-vous encore un peu ? » C'était un rouge dornien assez tannique, mais un excellent cru. Il aurait sans doute du garder un des garçons à ses côtés pour faire le service, mais il était encore en rogne après eux et préférait ne pas les voir. De plus, ils avaient tous deux mérité de faire l'entretien du matériel. Duncan s'approcha pour saisir la bouteille et servir la dame si elle le désirait.

« Je suis navré que vous ayez dû assister à cela, ce n'est pas digne d'une dame... A vrai dire, je pense que votre proposition concernant votre frère ne pourrait mieux tomber. »
ajouta t-il avec un sourire. « Avoir un écuyer motivé serait déjà un immense soulagement. Votre frère vous a t-il accompagné pour le tournoi ? »
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“Does the walker choose the path, or the path the walker? No one knows, but we have to keep going anyway”
L
OST
IN THE
DARK
*D’un simple hochement de tête poli, je balaie ses remerciements. Avoir des frères appréciant les entraînements au combat m’avait appris à connaître les inconforts que cela pouvait occasionner, et même si, malheureusement, je ne pouvais pas toujours être d’une grande aide. Ceci étant, j’aimais passer du temps avec mes frères, parler de leur progrès, de ce qu’il pouvait améliorer, de ce qu’il avait aimer ou non, pendant que je cherchais des doigts les accroches en cuirs pour les retirer et les poser sur un drap à mes pieds. C’était un moment privilégié entre mes frères et moi, même si c’était plutôt le travail d’un ou d’une servante. Peu nous importait, et pour mon père, je n’étais plus digne d’être une héritière, alors peu importe si je me servais de ces délicates mains pour des tâches dites ingrates. Les cordes de mes instruments abimait pourtant bien plus mes doigts que les armures de Zakar, Cyrus ou Lerys.

Ses mots me touchèrent. J’étais bien rarement considéré, si tant est que j’ai l’occasion de sortir de Kayce. Alors l’entendre me dire ces mots aimables m’émurent plus que de raisons. Cela ne me fit pas tomber sous son charme, non, je n’irais pas jusque là. Mais il résonnèrent en moi, et je fis en sorte de les garder dans mon esprit, pour m’aider, au moins un peu, à reprendre confiance en moi malgré cette infirmité qui me ruinait la vie.

La discussion tourne autour d’un écuyer, et je pense immédiatement à mon très cher frère, qui aimerait tant trouver un chevalier à servir mais n’avait point l’occasion de partir à sa recherche. Ou peut être craignait-il, comme mes autres frères, de partir et me laisser à la merci de nos parents et de ma petite soeur, qui sait ?*

« Oh son maître d’arme vante ses capacités au combat, il est fort agile. Et d’un caractère très serviable ! C’est mon devoir de soeur, mais une fierté aussi je dois l’admettre. Je vous le présenterais avec un grand plaisir. »

*Oui, c’était une grande fierté que d’avoir des frères à la fois dévoué, courageux, serviables et si aimable. Comment ne pas les aimer et vouloir le meilleur pour eux ? Le sourire sur mes lèvres était sincères, tout comme cette tendresse que j’éprouvais à l’égard de ceux que j’avais vu grandir, et ce, même en perdant l’usage de mes yeux. Ils étaient passé de l’enfance à l’adolescence et je ne doutais pas qu’ils deviendraient des hommes aussi formidables que les adolescents qu’ils étaient. Enfin, Zakar approchait de son vingtième anniversaire, après tout… Il n’était plus tant un adolescent que cela. Par les anciens et les nouveaux Dieux, que le temps passe vite !

Et puis, enfin, les deux jeunes hommes qui semblent servir le chevalier entre dans la tente. Ils marquent un temps d’arrêt, probablement de me voir ici, ce qui m’arrache un sourire que je réprouve difficilement, tandis que j’entends la voix de Sir Flowers les inciter à me saluer et le bruit caractéristique du tissu qui se froisse. D’un mouvement de tête, je les remercie de leur salut poli, quoi que très manifestement maladroit. L’un me sert un verre tandis que l’autre suit le chevalier un peu plus loin. Il semble prendre un peu de distance, mais je comprends rapidement pourquoi en entendant des battants de bois qui s’entrechoque : il mettait probablement une barrière polie entre lui et moi… Pour que je ne vois rien ? Cette idée m’amusa, pendant que je remuais mon vin dans ma coupe, un sourire amusé aux lèvres. Etait-il donc pudique au point d’user d’un paravent devant une aveugle ? Voilà une histoire qui prêtait à sourire.

Pendant ce temps, les écuyers peinent à retirer la fameuse armure. N’avaient-ils donc pas l’habitude de le faire ? Ce n’était pas si complexe, si ? Peut être ce chevalier avait un modèle d’armure bien différent de celle de mes frères. Certainement, même, puisqu’eux n’étaient que des nobles qui s’entraînaient au combat plus par distraction que pour autre chose.

Le metal tombent au sol et m’arrachent une grimace. Avoir une bonne ouïe n’était pas toujours un avantage. Et puis, ces pauvres pièces d’armures ! Quand on en savait le prix, on y veillait tout de même un peu plus que ça. N’avaient-ils pas un linge pour délicatement la protéger ? Ou peut être avais-je trop l’habitude des armures faites plus pour l’amusement que pour la véritable défense, et donc bien rarement violenté comme peuvent l’être de vrais armures de combat. Mais tout de même !

La voix du chevalier lance des exigences à ses écuyers, et je me fais la remarque qu’il semblait moins aimables avec ses écuyers qu’avec moi. Cela dit, je pouvais comprendre son agacement, face à deux garçons qui préféraient boire plutôt que de faire ce pourquoi ils étaient payés, et qu’il devait surveiller sans cesse. Fermement, il donne des ordres qui me paraissent pourtant évidents, n’était-ce pas là la base même des tâches d’un écuyers ? Etaient-ils tous deux de jeunes débutants ? Je pensais que l’on voulait toujours donner un compagnon plus aguerri lorsque l’un ne maîtrisait pas encore sa fonction, lorsque c’était possible ?

Dans un fracas de bruit de métal, à peine quelques instants après avoir reçu leurs ordres, les deux semblaient se diriger vers la sortie, oubliant l’épée, et de me saluer. Mais n’avaient-ils pas 10 ans pour oublier ainsi des choses aussi basiques que de saluer quelqu’un en quittant un lieu ? Je n’étais pas la personne la plus exigeante que je connaissais, mais les bases du service était celle-là. D’autant que je doutais qu’ils soient sous les ordres d’un homme violent ou méprisable. Que des domestiques rechignent à servir une aveugle qui, dans tout autre milieu, aurait été abandonné à son sort, je ne pouvais que l’entendre. Mais lorsqu’on a la chance de devenir écuyer, il fallait savoir en profiter. Ou peut être que le rêve de Cyrus m’avait tant donner d’attente pour cette place que je n’en étais plus objective ?

Enfin, un sourire, et les voila sortis de là. Après un petit bruit d’eau, preuve que l’homme en avait profité pour se rafraîchir certainement, il revient m’asseoir, me remercie pour ma patience, et me demande mon avis sur le vin. Avec un sourire toujours aussi aimable, je lui réponds à mon tour : *

« C’est plutôt moi qui devrais vous remercier pour votre hospitalité. Il est parfait. Ce serait avec plaisir ! »

*Affirmais-je en lui tendant ma coupe après en avoir fini la dernière gorgée. Je n’avais pas trop l’habitude du vin, et ce n’était peut être pas forcément une brillante idée, mais le goût me plaisait, j’avais encore un peu soif, et je ne tenais pas à être malpolie.

Il me présente ensuite ses excuses et je lui offre alors une moue compatissante.*

« Je suis navrée pour vous, après avoir assisté à cela. Oui, mon petit frère doit être quelque part à proximité, auprès du reste de la noblesse. Souhaiteriez-vous m’accompagner jusqu’aux jardins où il doit se trouver ? Je peux vous garantir qu’il n’y aura pas à lui donner d’indication aussi évidente. Je ne suis certes pas très objective, mais c’est un garçon débrouillard et serviable. »

*Lui affirmais-je, vantant, une fois de plus, les qualités de mon petit frère adoré.*
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La demoiselle avait l'air sérieux, mais quand elle parlait de ses frères, son sourire rayonnait. Elle devait vraiment les aimer pour que cela transparaisse aussi clairement. Ou bien était-ce la perte de la vue qui l'avait rendue moins consciente des émotions qui se succédaient sur son visage ? Il n'aurait su le dire, mais au moins avec elle il n'avait pas à se demander ce qu'elle cachait derrière un sourire poli.

Duncan n'avait pas présenté la demoiselle à ses écuyers, il aurait sans doute dû le faire, mais la chaleur et l'agacement avaient eu raison de sa patience envers eux. De plus, ainsi la dame garderait l'anonymat et sa réputation. Les jeunes hommes firent leur office, mais fort lentement. Le vin leur tournait la tête, c'était certain. Il reparut une fois rafraîchi et délesté de son armure, enfin il respirait. Duncan proposa ensuite un second verre à Lady Aloyse, elle avait dû avoir soif pour vider ainsi la coupe. Il s'approcha pour remplir le verre, doucement afin que sa main s'habitue au poids du liquide et ne pas renverser. Mais elle paraissait à l'aise avec ce genre de situation. Lui l'était beaucoup moins. Il se  versa un verre de vin ; heureusement, les écuyers avaient rapportés ceux qu'ils avaient volés plus tôt. Il se retint de le vider d'un trait et se contenta de le siroter doucement. Par les Sept ! Comme cela faisait du bien!IL aurait voulu s'asseoir, mais s'il le faisait, il n'était pas certain de pouvoir ensuite se relever. Tant qu'il restait en mouvement, la fatigue ne s'installait pas trop, mais s'il restait immobile trop longtemps, il allait se raidir et ses muscles endoloris se rappelleraient à lui. Aussi, il marchait en parlant, afin de s'étirer, comme on le faisait pour les chevaux après l'exercice.

Elle lui proposa ensuite de lui faire rencontrer son frère, ce à quoi il acquiesça, avant d'ajouter à voix haute,
« Ce serait un plaisir et un honneur de rencontrer un jeune homme doté d'autant de qualités. » De plus, il n'allait pas laisser la demoiselle retrouver son chemin seule... Elle ne savait pas par où aller, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle se trouvait en ce lieu en ce moment.  

« Laissez-moi juste le temps d'enfiler une tenue un peu plus présentable et je vous accompagne. » Il n'avait pas de tenue de cour dans la tente, mais il y avait au moins des vêtements propres. Si la dame ne faisait pas grand cas de son aspect ou de son odeur, il n'en irait pas de même des gens dans les jardins...

Il repartit derrière le paravent et se changea rapidement. L'opération ne prit que quelques minutes, mais la respiration du chevalier devait indiquer à la dame que ses muscles rechignaient à bouger avec souplesse. Si les deux bons à rien avaient été présents, Duncan aurait eu plus de facilité, mais à choisir il les préférait au loin.

Il reparut près de la demoiselle dans une tenue de lin vert clair de coupe assez simple, sans décorations. « Ma dame, je suis à votre disposition. Désirez-vous encore un peu de vin ? Je suis désolé, je n'ai pas de nourriture pour l'accompagner... Vous disiez que vos frères se trouvent sans doute dans les jardins ? Voulez-vous vous y rendre ou bien avez-vous besoin d'un peu plus de temps ? »
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