[PORT REAL] L’heure du thé, c'est sacré | Multiple
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Mon histoire semble la raidir, en tout cas je la vois se tenir la poitrine alors que je lui demande si elle peut me parler d'une fleur à son tour. Mais je suis vite interrompue dans mes pensées quand j'entends parler de mon frère. Je ne peut m'empêcher de lui donner le rôle de l'idiot malgré l'amour que j'ai pour lui. La maîtresse de maison à entendue mes propos et me demande confirmation sur le rôle de mon frère dans notre actuelle situation. J'acquiesce de la tête avec un sourire.
-Sans rentrer dans des détails politique et d'états, mon frère est en effet partie demander main forte à des alliés. Il en trouvera j'en suis certaine. Il est plus doué dans ce domaine que dans d'autres. J'ai moi aussi l'intention d'aider ma famille à ma manière. Je vous remercie, Lady Hightower Aelinor pour cette invitation. Mon séjour à Port Réal ne peut être meilleur en compagnie de charmante femme comme vous.
Je regarde l'assemblée alors que de nouvelles femmes entre dans la pièce. Une s'installe derrière une harpe et fait sonner les cordes une à une, produisant ainsi une mélodie harmonieuse.
Mon regard reviens sur Dame De la Noüé et j'hoche la tête en écoutant son récit sur la plante qu'elle aime. Une fleur étonnante et qui réserve des surprises. Le bois sacré j'ignore où c'est et j'hoche la tête pour confirmer sa suggestion.
- Je reste quelques temps à Port Réal, nous pourrions y aller ensemble afin que vous me montriez cette fleur Dame De la Noüé. Une marche dans le "bois sacré" ne peut pas me faire de mal et vous pourriez me servir de guide pour la trouver.
L'heure du thé est enfin arrivé et la distribution des tasses se fait en silence. Je regarde l'eau bouillante sortir de la tasse puis les autres femmes et renifle l'odeur de fleur bouillie qui s'en échappe. Je reste méfiante, ne prenant pas la première gorgée en première. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver, surtout en ce moment avec la situation familiale que je traverse. Les espions et les traites sont partout. Même dans cette salle.
- Cette odeur est agréable. Je me demande si celle-ci reste délicate en bouche lorsqu'on la boie.
Sans sourciller, je pose mes lèvres contre le récipient et les laisse trempée dans l'eau quand je la penche vers moi. J'ouvre les lèvres et laisse couler l'eau chaude dans ma bouche puis ma gorge. Le goût est bon et la chaleur de l'eau atténue l'irritation de ma gorge que je ressens après avoir parlé. Je vérifie d'un coup d'œil que d'autres femmes boies pour continuer à mon tour. C'est drôle de savoir qu'une petite chose peut nous rapprocher comme nous éloigner de l'une de l'autre. Le goût unique du breuvage est à la fois incroyable et mystérieux. Si ça ce trouve nous serons toutes mortes à la fin de cette entrevue ou alors en très bonne formes. Seul l'avenir nous le dira. Pour l'heure, il faut finir cette tasse en écoutant le doux son des notes de musiques qui résonnent dans la salle.
C’est sacré !
Lui servir de guide pour trouver une fleur qui tapis le sol du bois sacré ? Certe cela est possible et faisable, mais il faudrait être aveugle pour la loupé tellement elle est présente. Bien entendu je le ferai de bon cœur, si celui-ci ne me lâche pas avant la fin de mon séjour.
J’acquiesce donc sans hésiter aux propos de Lady Antaryon. Aventurière que je suis de risquer ma vie à ses côtés. Elle ne risque rien mais en l’état, je me dis que si je devais mourir autant que ce soit dans le bois sacré. Déjà ce matin à la forge avec ce chevalier mon cœur battait fort dans ma poitrine. J’ai d’ailleurs une pensée innocente pour lui et fixe le ciel par la fenêtre afin d’apaiser la pression dans mon thorax. Pour une raison que j'ignore, contempler ainsi l’extérieur me calme. Seulement voilà, je ne puis demeurer impoli pour autant alors je reviens rapidement sur la personne présente et lui répond.
“Après le thé dans ce cas, je voulais y aller de toute façon pour observer ce beau ciel bleu avant que la nuit ne tombe.” Et j’irais après en ville pour rencontrer monsieur Ours, mais c’est une autre histoire, je n’en ai pour l’heure pas conscience.
J’avais fais le nécessaire pour établir un lien amical avec une présence étrangère, mais je ne pouvais délaisser mon Hôte pour elle toute l'après midi. Je devais demeurer amicale avec toute afin de me faire des alliés potentiels.
On me confie rapidement mon thé à mon tour, et je fais comme Myria, et expose mes lèvres à sa douce chaleur afin de purifier mon âme. J'attends bien entendu que toutes les femmes présentes aient reçu son breuvage avant de me jeter dessus. Ensuite je me tourne vers Aelinor, notre hôte, et lui lance ce petit compliment.
“Il est excellent Lady Hightower, on sent bien ses arômes, je soupçonne la présence de pas mal de mélange champêtre en plus du thé, est ce qu’il provient de Hautjardin, de port Réal ou directement de votre contrée à Grand-Tour de Villevieille ?”
J’avais potassé un petit peu mes leçons sur les maisons que je connaissais déjà, car j’avoue que Villevieille est un nom que je ne connaissais pas, il y a moins d’une semaine de cela tout du moins... Bref , il faut avouer que tout cela ne m’a jamais réellement intéressé. Quant à mademoiselle Farman, Mezzara, et dame Kenning, je n’avais aucune notion de leur provenance.
D’ailleurs, je profite des trous dans la conversation pour glisser à Mademoiselle Kenning que finalement on a pu boire ce thé ensemble bien plus vite que ce qu’elle pensait. Je dois avouer que j’ai été fort peu subtile lorsque nous nous sommes séparés. Proposer ainsi de boire le thé à du la mettre mal à l’aise. Cette fois je suis bien plus discrète et lui parle en privé afin de ne déranger personne. Les autres ne pourront entrer que :
“Ravie de vous revoir Mademoiselle Kenning.”
— Le monde est si beau ?
Private something
Aelinor fit remarquer que le Antaryon avait refusé de l’emmener, Megalis lui sourit, réprimant une remarque un peu moqueuse, qu’elle réservait à leurs entretiens privés.
Une nouvelle dame franchit la porte, elle s’en surprit. Son amie avait-elle donc invité toutes les dames nobles de Port-Réal ? Elle accueillit pourtant d’un sourire la nouvelle arrivée, inclinant la tête avec politesse tandis qu’Aelinor les présentait. Dame Ombeline… L’ouestienne réfléchit pour remettre son nom et s’en rappela rapidement : Cendregué.
— Bienvenue, lady Ombeline.
Puis s’installant enfin, Megalis porta sa tasse de thé à ses lèvres pour le goûter. Puis elle leva un sourcil, prenant un air malicieux tout en entrant dans le vif du sujet :
— Alors, mesdames, avez-vous entendu quelque chose d’intéressant ces derniers temps ?
L’heure du thé était peut-être un moment de réunion pour les dames, mais surtout le terrain parfait pour se livrer aux commérages en tous genres.
« C’est un plaisir de l’apprendre. »
Rina Antaryon. Bien. J’inclinai légèrement la tête pour la saluer alors que Telanie parlait déjà avec elle de plantes. Cela m’amusait grandement de la voir si à l’aise de vouloir discuter, cela me rendait heureuse. Ombeline Cendregué ! Je la saluais d’une révérence polie.
« Dame Ombeline ! C’est un grand plaisir de vous voir ! Je n’ai jamais pu vu dire que j’ai été particulièrement impressionnée par le courage que vous ayez eu de participer au tournoi de Port Réal ! »
Je lui offris un grand sourire sincère avant de lisser soigneusement la jupe de ma robe. Gladys Mullendor se mit à jouer et j’inclinai légèrement la tête. Qui ne s’était jamais perdue… Hé bien… Je levai la main avec un petit rire :
« Moi ! Mais je n’y vis pas et je fais très attention à suivre le mouvement ! »
Rina Myria et les… Oh. Je n’avais pas envie de laisser Aloyse seule dans son coin. Mais elle semblait bien se débrouiller. Je pris simplement ma tasse pour en boire une gorgée et la savourer.
« Votre thé est délicieux dame Aelinor. »
Entendre quelque chose d’intéressant ?
« Oh j’ai passé les dernières semaines sur les routes ! À part le bruit des sabots de chevaux ou le grincement des roues je crois que je n’ai rien entendu de bien palpitant ! Même si le port de La Treille regorge toujours de rumeur et d’histoire ! »
Notamment du côté d’Essos.
Multiple
Gladys s’installa et se mit à jouer un air de luth tandis qu’Aelinor s'occupait de ses hôtes du jour. D’ailleurs Desmera lui confirma du regard que la bague était le signe d’une future excellente nouvelle pour leurs deux familles. Elle sourit aux caméristes les remerciant du regard de servir le thé et bien que le fait que Mezzara s'offre, ainsi qu’à Jenny une tasse également lui fit hausser un sourcil, elle ne dit rien. Après tout, tant qu'elles faisaient leur travail, elles pouvaient aussi s'octroyer un moment de détente.
Aloyse demanda alors comment se portaient les membres de la Maison Hightower, la brune fut légèrement décontenancée par cette question somme toute très classique mais malvenue étant donné les circonstances. Elle ne souhaitait en rien mettre l’aveule mal à l’aise en lui disant la vérité, inutile de la tourmenter avec la récente mort de Leyton ou avec l’angoisse due au procès. Ce n'était d’ailleurs ni le lieu ni le moment de parler des divers remous qui agitaient Villevieille, notamment la sortie de Malora et les révélations de Baelor au sujet de la vierge folle. Ainsi, après avoir froncé un instant les sourcils en se demandant si la rouquine cherchait à la mettre mal à l’aise avant de conclure que c’était seulement une maladresse, elle sourit et répondit aimablement :
__ Tout le monde se porte à merveille, et chez vous ?
N’ignorant pas que la Kenning avait été fiancée à Gunthor, elle se garda également de lui dire qu’un nouveau bébé était en route avec son épouse. Telanie sembla soudain se sentir mal, la Hightower posa sur elle un regard attentif pour réagir si le besoin s’en faisait sentir, mais après avoir posé la main sur sa poitrine et eut quelques difficultés à parler, cette dernière reprit la conversation avec Myria, presque comme si de rien n’était. La brune aux yeux céruléens continua d’observer la demoiselle du coin de l'œil en buvant une gorgée de thé. La Antaryon ne souhaitait pas entrer dans les détails politiques, Aelinor en fut déçue, bien évidemment, mais ça n'était peut-être pas le bon moment pour parler de cela, elle se demanda pourtant qui pouvaient bien être les alliés auxquels la blonde faisait allusion.
__ Cela est vrai ! Bravo Lady Ombeline ! Dommage que mon tournoi d’anniversaire ait été annulé à cause du procès, j’aurais aimé vous y voir gagner !
Fit Aelinor en réponse à la remarque de Lady Redwyne sur le courage de la Cendregué lors de sa participation au tir à l’arc. Elle frappa même dans ses mains joignant le geste à la parole. Evidemment elle était fière d’Humfrey, mais elle aurait véritabement adoré voir uen femme gagner et femer l clapet de tout ces machos en armure. Elle répondit ensuite à Telanie qui demandait d’où venait le thé.
__ Du thé noir à la bergamote, c’est effectivement une spécialité du Bief qui trouve son origine dans les traditions de Yi-Ti. A Villevieille, nous avons l’habitude d’y ajouter de la fleur d'oranger, des pétales de bleuet et de la mauve.
C’est alors que Megalis demanda aux femmes présentes les derniers potins de la capitale. Aelinor mit un petit temps avant de se souvenir d’une information qu’on lui avait révélée le matin même. Elle s’exclama donc :
__ Moi ! J’ai une nouvelle incroyable. Lord La Nera est fiancé ! Enfin, selon ses dires et bien sûr, avec qui, nul ne le sait. Une amie imaginaire certainement.
Rit-elle, persuadée que c’était encore un mensonge et qu’aucune des femmes ici présente ne savait avec qui il était fiancé étant donné qu’il n’était fiancé avec personne. Elle but une nouvelle gorgée de thé en observant l’effet de cette plaisanterie sur l’assemblée. Gladys enchaîna alors avec un air plus connu
— Il est vrai qu’il est rare de voir des dames participer à ces épreuves, c’était un vent d’air frais sur ces jeux qui sont, disons-le, un peu toujours les mêmes.
Elle tourna ensuite la tête vers Aelinor, rebondissant sur son anniversaire et le procès qui l’en privait :
— Comment allez-vous vis-à-vis de ce procès, d’ailleurs ? Et votre anniversaire, vous avez songé à le repousser ? J’étais si enthousiaste à l’idée de voir Villevieille et son phare…
Megalis s’interdit de rouler des yeux à l’idée de rater cet événement. Elle aurait tant aimé voir la Grand-Tour, comme elle rêvait de voir les Merveilles de l’homme. Puis oublia toute frustration quand Aelinor leur offrit le premier potin. L’ouestienne ne put s’empêcher de laisser échapper un bref rire, mêlé d’amusement et de surprise.
— Fiancé ? Lui ? Mais qui…
Elle se mordit l’intérieur des joues pour ne pas rire plus.
— La pauvre demoiselle… Si elle existe, oui.
Puis ponctuant sa phrase d’un sourire en coin, elle prit une gorgée de thé.
An 305, Lune 11, Semaine 4, Jour 2
Port-Réal
— Je… Pour être honnête, c'est ma mère qui m'a appris à tirer à l'arc, j'ai participé surtout pour lui faire honneur, je suis loin d’être aussi douée qu’elle.
Mentir, se dévaloriser, pour cacher ses véritables capacités et ses outrages à la bienséance. Autant éviter de dire à ces demoiselles qu’elle a participé aux chasses aux côtés de ses frères et de leurs parents, lorsqu’ils étaient tous encore en vie. Qu’elle aurait sans doute mieux fait si elle ne sortait pas tout juste de longs mois d’isolement. Elle ferait sans doute mieux, maintenant. Elle l’espère, en tout cas.
Ombeline esquisse un sourire de circonstance, sa tasse de thé entre les mains.
— Je vous remercie en tout cas pour vos sincères compliments. Cependant, vu mes piètres talents, il est peu probable que j’eu gagné à votre anniversaire, Dame Aelinor. Quel dommage qu’il n’a pas pu avoir lieu… N’y a-t-il aucune possibilité de le repousser à après le procès ? Mieux vaut tard que jamais.
Elle est sincère ; il est toujours dommage de manquer une telle occasion de s’amuser. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas fêter son propre anniversaire ? Il lui semble que cela fait une éternité. La dernière fois, sa mère était encore en vie. Son cœur se tord. Elle n’a toujours pas fait son deuil. Elle n’arrivera sans doute pas à le faire tant que Morren sera encore en vie. Mais au moins, ses frères ne souffriront plus à cause de sa faiblesse. Alors peut-être que cela finira par devenir moins douloureux.
Ombeline manque de s’étouffer dans son thé au premier potin rapporté par Aelinor. Par les Sept, la rumeur court déjà ?! C’est encore plus rapide qu’elle ne l’avait imaginé. Si elle tente de cacher son amusement, d’autres dames réussissent moins bien – mais sans doute pas pour les mêmes raisons.
Si ces dames savaient que la dite-fiancée de Bronn était parmi elles et très contente de ce fait, elles s’en étoufferaient sur leur thé sophistiqué. Ombeline apprécierait bien plus un bon cru de la Treille que de l’eau parfumée aux herbes, mais elle n’est pas celle qui reçoit – et cela aurait de toute façon été peu digne d’une dame.
— Peut-être – si elle existe – cette demoiselle compte-t-elle être veuve avant même la fin des nuits de noce. Cela serait sans doute un soulagement pour beaucoup.
Ombeline a envisagé la possibilité, avant de connaître Bronn. Elle doute que les seigneurs du Bief auraient eu à cœur de fouiller l’affaire et, vu la vie dissolue de son fiancé, faire passer un empoisonnement pour un excès de vin ne serait pas si difficile.
Elle s’attend presque à ce que cela n’arrive avant leurs un an, au rythme où il se met les Six Couronnes à dos, mais elle n’en sera pas la responsable.
— Ou peut-être l'a-t-il menacée. Ne pourrait-il donc y avoir aucune enquête à ce sujet ? La pauvre malheureuse…
Ombeline ricane intérieurement. Oh, si elles savaient ! Mais la jeune fille ne doit rien dire, pour l’instant. Elle est l’as dans la manche de Bronn et ne compte bien se révéler qu’au moment du procès.
— Mais quelle famille aurait pu laisser une telle chose se produire ? s’indigne-t-elle faussement. Décidément, je n’y crois pas.
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__ Oh je vois. Hé bien… à mon avis vous devez gagner. Cela nous changera de ces tournois qui sont effectivement toujours un peu les mêmes et puis cela rabaisser le caquet de certains hommes qui se croient supérieurs aux femmes alors qu’il est évident qu’ils ne le sont en rien, sauf dans les domaines qu’ils nous interdisent de pratiquer. Vous devriez vous entraîner avec Humfrey, c’est un bon tireur et il sera ravi de vous aider à progresser.
Le sujet bifurqua sur le procès à venir et la Hightower soupira. Si la question n’était pas venue de sa meilleure amie et désormais alliée, elle l'avait balayée d’une ain et serait restée plus qu’évasive, elle n’avait aucune envie de parler de ça en si bonne compagnie, mais elle devait bien partager ses sentiments avec la Farman.
__ Je m’en serais bien passé, j’aurais préféré passer du temps avec mon fiancé et fêter mon anniversaire tranquillement et non être obligée de retourner à Port-Real pour défendre mes droits. J’ai songé à reporter mon anniversaire, mais à quoi bon, quelle que soit l’issue du procès, je n’aurais pas le cœur à la fête de toute façon.
Aelinor, bien que mélancolique à l’évocation du procès et de tout ce remue ménage que Bronn avait provoqué avec ces dernières frasques, tenta de sourire à son amie.
__ Vous êtes cependant la bienvenue à Villevieille quand vous le voulez, Dame Megalis.
Heureusement, le potin du jour concernant Bronn fit l’effet escompté, à savoir changer les idées à la brune et provoquer quelques gloussements.
__ Si vous voulez mon avis, personne. Je ne vois pas un père dans le Bief qui serait prêt à vendre sa fille à Lord La Nera.
Pas un père non, et elle les connaissait tous ou presque, en tout cas les plus importants. Alors soit la jouvencelle était d’une petite maison, possible, soit elle n’avait pas de père…
Si Aelinor préfèra ne pas répondre à la question du veuvage de la pauvrette et se plonge dans sa tasse de thé, elle leva les yeux outrée par la possibilité qu’il l’ait menacé. Elle voulait bien le croire, tout à fait du genre de l'énergumène. Mais tant qu’il n’y avait pas de fiancée, il ne pouvait y avoir d’enquête et en vérité elle n’y croyait toujours pas. C’était un nouveau stratagème pour qu’elle baisse sa garde et qu’il puisse la forcer à l’épouser, elle en était persuadée. Elle soupira donc jusqu’à ce que Gladys, terminant la chanson, dise, d’une petite voix.
__ Moi aussi j’ai un potin. On dit que l’actuel Capitaine-Général de la Compagnie Dorée ne serait autre qu’Aegon Targaryen.
La brune aux yeux céruléens qui portait sa tasse à ses lèvres marqua un temps d’arrêt. Où Gladys avait-elle entendu pareille rumeur et pourquoi diable fallait-il qu’elle le dise avec tout ce monde, notamment Megalis. La jouvencelle évita soigneusement le regard de la Farman et but son thé avec grâce et lenteur.
Megalis riait, joviale, offrait des sourires aux dames et répondait à leurs mots avec plaisir. Quand Ombeline expliqua les raisons de sa participation au tournoi, l’Ouestienne haussa les sourcils avec curiosité. Elle faillit s’en surprendre à voix haute, demander comment une noble dame du Bief avait appris à tirer à l’arc… Puis se rappela de la rumeur qui suivait la Cendregué comme son ombre : sa mère était dornienne. Ceci expliquait cela. Fut un temps où Megalis avait des préjugés sur les dorniens, puis elle avait été admirative de la verve d’Oberyn et curieuse de son style de combat – jusqu’à ce qu’il meure tout du moins. Et ensuite, il y avait eu Ulwyck, et tout préjugé s’était éteint.
La tasse au bord des lèvres tout le temps de son écoute, elle but une gorgée dans un sourire tandis que la Bieffoise terminait ses explications. Vint alors le sujet de l’anniversaire d’Aelinor, et une fois qu’elle eut demandé à celle-ci si elle comptait le repousser, elle hocha la tête à sa réponse – d’autant que la question du procès l’intéressait bien plus qu’une énième joute qui verrait comme toujours le même vainqueur. Elle afficha sa compassion face aux maux de son amie, puis lui offrit un sourire chaleureux quand elle l’invita à Villevieille dès qu’elle le souhaiterait.
— Sachez que cette invitation n’est pas tombée dans l’oreille du sourde, dit-elle dans un sourire malicieux. Je vous remercie, dame Aelinor.
Quand Aelinor se moqua encore de Bronn et sa prétendue fiancée, Megalis ne put s’empêcher de glousser. Elle regarda les autres femmes d’un air quelque peu mutin et souffla :
— Peut-être son cher ami lord Tyrion lui a-t-il offert la main d’une de ses cousines ?
Elle réprima une remarque salée quant à celles-ci : entre Myrielle qu’elle voyait comme une faiblesse de la nature et Cerenna qu’elle trouvait trop arrogante, en plus du patronyme qui faisait d’elles des démons à ses yeux, l’insulaire ne les aimait pas.
Le thé se poursuivait dans des rires légers et une atmosphère chaleureuse, quand Gladys annonça qu’elle avait un potin. Megalis, le nez dans sa tasse, eut juste le temps de lever la tête vers elle. Et se figea à l’entente de la nouvelle. Pendant quelques instants, ses oreilles vibrèrent, un larsen sonnant au creux de son crâne, l’emplissant d’une douleur soudaine. De terreur, seuls ses doigts frémissants, elle laissa tomber sa tasse. C’est l’éclat du verre contre le sol qui la fit revenir à la réalité.
Dans un geste de recul, Megalis se leva en pestant. Elle savait résister à bien des émotions, son visage figé dans un masque glacial, mais le souvenir qu’amenait le nom Targaryen suffisait à la faire pâlir et lui faire abandonner tout contrôle. S’il y avait bien une chose en ce monde qui la terrifiait, c’était ça.
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« Ne vous dévalorisez pas dame Ombeline, j’ai trouvé que vous aviez un vrai talent. Je suis sûre que vous pourrez rivaliser avec les plus grands archers. »
Et j’étais parfaitement sincère avec mes mots. Qu’importe.
« J’adorerais savoir tirer à l’arc comme vous. »
Desmera la douce colombe, n’est-ce pas ? Ce n’était pas le moment. Les mots de Gladys sur les dragons me firent tourner vivement la tête vers elle. Je n’étais pas… Je vis la terreur dans les yeux de l’Ouestrienne et je toisais Gladys.
« Je ne suis pas sûre qu’évoquer des gens ayant réduit en centre Port Réal et ayant prit bien des vies soit une bonne idée Gladys. Si tant soit peu que cette rumeur est vraie. »
Ma voix était un peu sèche et je me levai en posant ma tasse, je fis signe à une servante de nettoyer les éclats de tasse.
« Vous ne vous êtes pas coupé dame Megalis ? Je vous en pris installez-vous à la place que vous ne vous coupiez pas sur des éclats de tasse. »
Je changerais de place, la laissant à côté de Telanie, pour m’installer en face de Gladys. Aelinor le savait, en soit, j’avais eu la chance, et ma famille aussi, de ne pas souffrir des Targaryen, et au vu du conseil de Brandon le Brisé, je me demandais parfois si un Targaryen ne serait pas mieux, en espérant qu’il ne fut pas fou. Ça encore, c’était autre chose.
« Pour une note plus joyeuse, la cuvée du Bief de cette année sera particulièrement bonne, les vins sont arrivés à maturation et ils sont particulièrement fruités. »
Quelque chose d’inoffensif et de joyeux.
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Aelinor sourit à son amie, espérant de tout son cœur qu’elles pourraient se voir à Villevieille. En effet, elle ignorait encore comment le procès allait tourner, mais il y avait de fortes chances que, sauf événement exceptionnel qui la retienne de force à la capitale, elle regagne sa contrée juste après. Elle n’avait aucune envie de sterniser à la cour après tout ça, elle avait besoin de se ressourcer parmis les siens après deux ans passés ici à craindre le pire pour provoquer le meilleur sans parvenir à rien d’autre qu’à s’attirer les foudres de Bronn sans même comprendre ce qu’elle avait bien pu faire pour cela. Évidemment leur dernière rencontre dans les jardins avait été fort désagréable pour le reître, mais c'était lui qui avait demandé à la brune d’être sincère. Avant cela, elle ne l’avait jamais été, elle ne s'était jamais montré insultante ou même désagréable avec lui, au contraire. Alors quoi, qu’avait-il donc contre les Hightower ? A part un énorme complexe d'infériorité, elle ne voyait pas, mais elle n’y était pour rien de cet état d’esprit mesquin qu’il avait, elle pouvait même l’en excuser jusqu’à un certain point, point qu’il avait largement dépassé à Hautjardin et à Dorne. Après tout il était né roturier de la pire engeance, il pouvait bien se sentir inférieur en tout point à Baelor comme à sa fille. Il y avait de quoi, il l’était sans nul doute. Mais si elle le lui avait fait sentir, elle ne l’avait pas fait exprès, ça n’était pas dans son intérêt qu’il se rende compte que, même avec son titre, il ne faisait pas le poids face à Villevieille.
La brune aux yeux céruléens savait parfaitement la haine que Megalis Portrait aux Lannister et maintenant, elle savait même exactement la raison de cette haine, aussi, elle se tut et préféra se contenter de rire niaisement à la pique de la Farman envers les cousines de Tyrion. Cela dit, c’était bien une possibilité, mais Tyrion pouvait-il être tombé si bas ? Elle pouffa cependant en imaginant la tête de Cerenna si son oncle lui imposait une telle union.
Puis, Gladys, cette imbécile heureuse sans vertu, lâcha la bombe. Aelinor fit semblant de rien espérant que Megalis ferait de même mais cette dernière lâcha sa tasse avant de se lever en pestant. Quelle réaction ! Aucune retenue. La Farman d’ordinaire aussi douée que la Hightower pour cacher ses véritables sentiments venait d'exploser, littéralement. Et Aelinor était paniquée, tant par le soudain chaos qui régnait dans son thé entre nobles dames que par cette… cette quoi, cette colère, cette peur, elle ne savait pas trop ce qu’elle voyait sur le visage et dans les cent pas de son amie. C'était une véritable catastrophe !
C’est alors que Desmera renchérit. Évidemment Aelinor avait envie de hurler que c'était Daenerys la foldingue qui avait réduit en cendres Port-Ral et non Aegon, et qu’il ne le ferait pas. Mais elle ne le pouvait même pas et elle avait juste envie de pleurer parce qu’on médisait sur son amoureux. Au moins la Redwyne remis un peu d ‘ordre dans tout ça, mais la jouvencelle se sentit mal, elle savait pourtant que Megalis haïssait les Targaryen, elles avaient déjà échangé brièvement à ce sujet. Mais elle ne s’attendait pas à une telle réaction, aussi viscérale et depuis quelques secondes elle ne pouvait s'empêcher de la fixer, terrifiée et infiniment triste. Elle ne pouvait donc pas partager sa joie avec elle, celle qu’elle avait ressenti en lisant la missive du Dragon et en apprenant qu’il avait demandé sa main. Pire, comment réagirait la Lionne quand elle saurait ? Comment œuvrer pour Aegon quand la plupart de ses alliés lui étaient farouchement opposés ? Son château de cartes venait de s'effondrer, ses plans aussi. Ses ambitions, son amour, son amitié, tout se mélangeait et…
Soudain, elle sentit qu’elle ne parvenait plus à respirer, elle se mit à trembler à son tour, mais elle connaissait cela. Une crise. Elle en avait déjà fait après l'exposition du Grand Septuaire. Elle savait quoi faire. Elle compta dans sa tête, elle se pinça, elle fit tout ce qui, habituellement la calmait. Mais rien ne fonctionna. Alors elle se leva pour sortir prendre l’air, mais trop tard. Ses jambes se dérobèrent sous ses pieds et elle tomba, inconsciente, à quelques pas de la porte.
Habituellement, Megalis savait réagir dans une mesure strictement apprise – voire même, ne pas réagir du tout. On lui avait appris à rester stoïque, à accuser le coup sans rien laisser paraître. Mais là où elle avait appris à cohabiter avec les Lannister sans ciller, le nom Targaryen suffisait à la faire frémir. Dans sa tête se bousculaient les souvenirs de la nuit de cauchemar dans le Donjon Rouge qui s’écroulait tout autour d’elle, le feu, les hurlements, l’odeur de mort. Non, de ça, elle n’avait pas guéri. Ce traumatisme lui rappelait que loin de ses yeux, son père avait fondu dans son armure sous le feu du dragon. Et Luthor et Willos y avaient assisté. Alors Megalis comprenait mieux que son frère aîné soit devenu si froid. Elle lui pardonnait.
L’éclat du verre par terre, et elle était revenue à elle-même. Maintenant debout, elle ne savait quoi faire. Regarder Aelinor pour s’excuser du regard, parce que celui qu’elle aimait était vivant, ou encore s’accrocher au regard de Mezzara pour y trouver la compréhension – elle aussi, avait vu la mort de près ce jour-là. Elle savait.
Alors par réflexe, pour cacher son visage le temps de reprendre ses esprits, Megalis se pencha pour ramasser le verre brisé par terre. Elle força un sourire à ses lèvres, usa de tous ses talents dans le domaine du mensonge pour paraître naturelle, un peu embarrassée. Elle eut même un bref rire.
— Pardonnez-moi, je suis si maladroite, souffla-t-elle.
Son sourire se fit plus sincère aux mots de Desmera, qui cherchant sans doute à rattraper le coup et ramener une ambiance plus joyeuse, évoqua la prochaine cuvée de La Treille. L’ouestienne, tout en ramassant les débris de verre, s’apprêta à répondre quand elle remarqua qu’Aelinor, qui avait pâli, s’éloignait. Megalis hésita mais à l’instant où elle ouvrit la bouche, Aelinor s’effondra.
La jeune femme n’écouta à cet instant que son amitié. Elle laissa tomber le verre qu’elle avait recueilli dans sa paume et se précipita auprès de la bieffoise, se penchant vers elle pour tapoter sa main avec douceur. Elle lança, la voix pleine de panique et percée d’une colère sous-jacente :
— Appelez un mestre ! Et apportez un verre d’eau pour dame Aelinor. Puis elle se pencha sur son amie pour lui parler plus bas : Aelinor, tout va bien ?
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« Du moment que vous n’êtes point blessé dame Megalis. »
J’essayais de changer la discussion en quelque chose de plus joyeux avant qu’Aelinor ne se lève… livide. Je fronçais les sourcils en me redressant lentement. Elle s’effondra au sol et je me retiens de justesse de ne crier que « Aelinor ».
« Dame Aelinor ! »
Je viens tout de suite vers elle alors que Megalis ordonnait d’aller chercher le mestre. Je glissai la main dans le dos d’Aelinor pour détendre légèrement son corsage, on ne savait jamais, autant l’aider à respirer. J’entendis les mots de Megalis et posais mon regard sur son visage ciselé dans du marbre. Je reviens vers Aelinor en repoussant doucement ses cheveux en arrière.
« Dame Aelinor… vous nous entendez ? Si vous serrez la main de Dame Megalis. »
Je jetai un regard de colère envers Gladys qui ne savait plus où se mettre. C’était sa faute si sa maîtresse était ainsi. Je regardais autour de moi alors qu’en servante revenait avec un verre d’eau, j’entrouvris la bouche de mon amie pour être sûre qu’elle n’avale pas sa langue, mais je sentais son souffle sur ma main.
« Elle respire. »
Fis-je simplement pour rassurer tout le monde alors que je repoussai en arrière à nouveau ses cheveux.
J'entends une tasse s'exploser au sol et je tourne la tête dans cette direction surprise mais tout semble. sous contrôle. Je vérifie du regard les alentours, comme si je sentais une mauvaise présence mais rien n'est à signaler. Peut être une mauvaise prise de la tasse par la dame en question ou bien un moyen de faire diversion qui sait.
Dame Télanie s'excuse et s'en va de la salle sans me laisser le temps et la chance de la raccompagner. Je suis bien obliger de rester avec les autres invitées et je les écoutes discuter.
Les potins se font ici et là, un mariage secret, un anniversaire annulé, des louanges pour une participante des dernier tournois, du bon vin du Bief pour l'année à venir, le passé qui reviens. Mon attention ce porte sur cette guerrière, Dame Ombeline. Je vois en elle une rivale mais aussi une potentielle allié. Je décide de me lever et de me rapprocher d'elle quand je vois notre hôte s'en aller. Décidément, je pourrais croire que je fais fuir les femmes.
Je m'apprête à entamer la conversation avec Dame Ombeline lorsque Dame Aelinor tombe au sol. Deux des femmes présente courent à son aide et la première chose que je fais est de sortir de la salle. Je cherche du regard un menestrel ou un garde et avance plus loin dans le corridor.
- Dame Aelinor est au sol ! Dépêchez vous de venir ! Appeler un médecin !! Garde!!!
Je crie dans tout le château cette phrases en espérant voir un garde ou un serviteur venir à ma rencontre. Je reviens dans la salle quelques minutes plus tard, accompagné d'un médecin et de deux gardes et ceux là vont voir Dame Aelinor.
Je fais de la place sur le divan vide et laisse les gardes porter la jeune femme et l'allonger confortablement sur les coussin du divan.
J'inspecte du coin de l'œil les invités, me demandant si le thé n'était pas empoisonné mais nous en avons toute bu et seule Dame Aelinor est tombé. Elle respire de nouveau depuis que Desmera l'a aidé et nous attendons le verdict du médecin.
and so he spoke
the lord of castamere
c'est sacré
Toute sa vie, elle avait été élevée en vue de ne rien dire, rien montrer, rien dévoiler. Mais le nom Targaryen savait la tromper, elle et sa placidité toujours affichée. Ce nom lui évoquait trop de peurs enfouies, des deuils qu’elle n’avait jamais faits. Le propre sien, d’ailleurs. N’avait-elle pas définitivement tué l’enfant au fond d’elle, ce jour-ci ? La petite fille perdue et traumatisée s’était évanouie au profit d’une dame de glace.
Elle servit un verre d’eau et approcha doucement du divan, tentant de regarder par-dessus l’épaule du mestre pour voir Aelinor.
— Comment va-t-elle ? Ce n’est rien de grave j’espère ?
Faire mine de rien et ne surtout pas se comporter en coupable. Megalis usa de son air de douce lady le plus innocent. Elle ne devait avoir l’air de rien qu’une dame un peu niaise qui s’inquiétait pour son hôte. Rien d’autre.
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