[HAUTJARDIN] Dame en H4 et cavalier en H6 | Treyvir
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Treyvir Cendregué
Aelinor n’était ni régente, ni même Dame de Hautjardin, elle n’était qu’une invité de Mestre Lomys, l’intendant de La Néra. Elle n’était rien sur le papier, mais dans les faits elle essayait bel et bien de prendre l’ascendant sur la région autant que possible. Qui part à la chasse perd sa place. Bronn avait préféré disparaître parmi les putains plutôt que d’assumer ses erreurs et d’enfin se montrer digne du Bief et de ses grandes familles millénaires dont Hightower et Cendregué faisaient partie. Il avait semé des preuves contre ses ennemis pour les faire accuser au passage. Mais la brune aux yeux céruléens était droite dans ses bottes, elle savait qu'elle n’avait rien à se reprocher. Quant à ses tractations pour reprendre le Bief, ce n’était que justice face à ce cancrelat qui n’avait que le mérite d'avoir exécuté la Reine des épines. Olenna Tyrell, née Redwyne, grand-mère de sa cousine Margaery, que d’ailleurs elle appréciait beaucoup.
L’arrivée de Treyvir et sa proximité avec Bronn du fait des fiançailles de sa sœur était le grain de sable qui enrayait les rouages de la politique Hightower. Et il arrivait presque en même temps que d’autres informations à vous glacer le sang. Alors fallait-il qu’elle l’emmène au bout de l'épuisement pour qu’il se trahisse enfin ? Devait-elle serrer ses doigts de fer tels des serres autour de sa proie ou caresser le seigneur de sa main de velours ? Elle ne savait pas encore quelle stratégie adopter, elle hésitait. Contrairement à Bronn pour qui elle n’avait aucun respect et dont le comportement était à la hauteur de sa naissance, fangeux, Treyvir était issu d’une noble Maison bieffoise. Mais pourquoi alors se fourvoyer avec l’individu qui leur servait de gouverneur ? Elle soupira en détournant ses yeux azur du jeune homme qu'elle devait certainement avoir fixé un peu trop longtemps.
Quand la jouvencelle évoqua culpucier, Treyvir se mit à réfléchir. Sa réponse était-elle une nouvelle accusation gratuite à l'encontre des Hightower ? Peut-être, mais elle préféra ne pas en prendre ombrage et souligner plutôt certains faits que d’aucuns avaient tendance à oublier.
__ Il est sans nul doute aidé par des gens hauts placés, en l’occurrence la Main en personne. Ce n’est un secret pour personne qu’ils sont amis depuis qu’il lui a sauvé la vie aux Eyrié. Il lui a donné Hautjardin après la mort d’Olenna et lui a fourni les troupes pour le reprendre lors de la rébellion. D’ailleurs je ne comprendrais jamais pourquoi notre très cher Suzerain n’a pas fait appel à ses vassaux et n’a pas exercé son droit de Bann pour unir le Bief derrière lui plutôt que de faire intervenir une armée tierce. Je crains d'ailleurs qu’avec cette sombre histoire de fanatiques, il ne refasse la même erreur. C’est pourquoi il me semble si important de gérer la situation. Personne ne souhaite que les troupes de la couronne marchent à nouveau sur nos terres n’est-ce pas ?
Hélas, la Hightower ne pouvait pas transmettre l’information sur culpucier, mais elle arriverait aux oreilles de la couronne par d’autres moyens. Ces couillons étaient foutus de l'accuser d’avoir enlevé le reître s’ils le trouvaient en vie là où elle pensait qu’il était. Alors qu'il était plus qu'évident que si elle avait eu l’occasion de le faire disparaître, elle ne l’aurait jamais gardé en vie ! Même loin d’ici il lui pourrissait la vie et contrairement à Treyvir, Aelinor n’avait aucune confiance en la couronne pour remettre de l’ordre dans les affaires bieffoises. Si Tyrion avait été juste, il lui aurait déjà retiré Hautjardin lors du procès.
__ Ceci dit Lord Tyrion Lannister n'a pas répondu à la demande d’aide de Mestre Lomys. Mais nous verrons bien ce que la couronne et le conseil restreint feront de l’information sur culpucier, effectivement.
Malgré sa fatigue évidente, Treyvir accepta de distribuer le pain avec la jeune femme. Peut-être ne lui avait-elle rien dit pour lui ménager quelques surprises. Elle aimait trop ses petits effets pour tout révéler dès le début. D’ailleurs, elle n’avait toujours pas retiré son boléro de fourrure blanche. Elle gardait cela pour le dîner.
__ Tâchons de faire vite alors, qu’il vous reste quelques heures pour vous reposer avant le dîner.
Fit-elle avait un sourire accompagné d'un clin d'œil complice. Elle glissa un mot à l’oreille de Gunthor avant qu'il ne l’aide à monter dans la charrette pleine de pain. Ainsi était elle en hauteur, à l’abri d’une attaque par le sol et cependant bien visible de toute la foule. Il y avait des archers et des arbalétriers sur les toits autour de la place du septuaire pour prévenir tout attentat venu d’en haut. Une fois sur la charrette, Aelinor se retourna et tendit la main à Lord Cendregué pour l'aider à monter à ses côtés avant de commencer à distribuer les précieuses miches. Le mot qu’elle avait dit à son oncle passa jusqu'à un jeune écuyer qui quitta la place en courant vers la demeure des Rois et des Reines du Bief. Il avait fallu des siècles pour que les Hightower acceptent de s’unir aux surintendants Tyrell, la Maison de Grand Tour leur préférant des mariages plus prestigieux avec diverses lignées royales, tout comme la leur. Mais à présent, les Tyrell, cousins de la jeune femme n’étaient plus. La maison choisie par Aegon le Conquérant pour diriger le Bief était tombée. Une page d'histoire se tournait et il était hors de question que la suite soit écrite par un homme à peine lettré qui ne croyait en rien. Nous éclairons la voie.
Treyvir Cendregué
Aelinor savait que pour savoir ce que Treyvir avait derrière la tête, elle était obligée de se dévoiler un peu tout en restant extrêmement prudente sur les mots utilisés et les informations partagées. En effet, il ne fallait en aucun cas que ces propos puissent être utilisés contre elle dans un procès en diffamation dont l'avait déjà menacée Bronn. D'autant que le Cendregué pouvait aussi bien travailler pour le gouverneur du Bief et lui était lié par sa sœur. Ainsi, elle ne pouvait pas imaginer que ces paroles ne lui seraient pas rapportées tôt ou tard. Sachant qu’il était encore vivant et peut-être même à l'origine de cette rébellion de fanatiques, comment sortir le Bief de ce marasme où le Grand Argentier l’avait plongé sans prendre de risques inconsidérés. En tout cas, il était bien plus liés à eux qu’elle aurait pu l’imaginer connaissant l’absence totale de foi du reître et cela lui déplaisait grandement de ne pas avoir vu venir un tel coup. Elle n’imaginait cependant pas que La Nera allait se contenter du verdict et tourner la page pour reprendre ses attributions avec plus de sérieux qu’il ne l’avait fait jusque là, elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’il ferait, mais une telle chose était inenvisageable dans son esprit. L’imagination de Bronn et sa capacité à faire de la merde et à l’étaler au plus possible sur tous ceux qui l’entouraient, Ombelline en premier l’étonnerait toujours.
La brune aux yeux azur ne vit pas dans le regard de Treyvir l'étincelle du double jeu qu’elle pensait qu’il jouait. De la surprise oui. Mais il pouvait fort bien le cacher, elle savait également cacher ses propres sentiments.
__ C’est également ce que je pense et ce pourquoi je me dois d'œuvrer pour la sauvegarde du Bief. Nous devons rétablir l’ordre sans faire couler le sang précieux de nos compatriotes.
Mais comment faire avec les Rowan et le nord de la région acquise aux fanatiques ? Savaient-ils seulement ce qu'il en était ? Le savait-elle, elle-même ? Pas encore, il manquait trop d’informations, il y avait trop de zones d’ombre, et elle ne pouvait pas non plus expliquer tout ce qu’elle et leurs alliés avaient mis en place pour empêcher la moindre incursion d’une armée royale sur les terres sacrées du Bief. En attendant, elle menait cette drôle de guerre silencieuse et invisible sur le terrain du peuple, elle gagnait les cœurs des gens. Car si le temps des batailles se déclarait, il faudrait du monde pour se battre contre l’ennemi, quel qu’il soit. Mais il ne s’agissait pas uniquement de Bronn, lui, son sort était scellé depuis bien longtemps, Baelor s’en était assuré et elle également, les choses se mettaient place peu à peu. Certes les rébellions retardaient un peu l'échéance, mais où qu’il aille en sortant de sa cachette, il mourrait. Elle espérait même qu’il meure avant même d’en être sorti d’ailleurs, cela pourrait leur éviter des effusions de sang inutiles.
Tout en distribuant le pain, Aelinor avait toujours une parole gentille et attentionnée envers les personnes qu’elle connaissait, et elle ne connaissait de plus en plus. Elle demandait des nouvelles des enfants, de la grand-mère. Quand on lui faisait part d’un problème, elle disait à la personne de passer la voir plus tard pour le régler ou qu’elle enverrait Ser Gunthor pour s’en occuper. Cela était naturel pour elle, elle l’avait fait si longtemps à Villevieille et même un peu à Port-Real qu’elle ne se posait même pas la question de leurs intentions ou d’une quelconque fourberie. Ce n’était pas à elle de veiller sur sa sécurité et elle se sentait tout à fait en sécurité avec sa garde postée autour et du fait de son rang. Et puis la plupart de ses gens ne lui voulaient certainement aucun mal. Même si ces gens étaient loin de sentir aussi bon qu’elle ou d’avoir le quart de ce qu’elle possédait, elle leur parlait avec bienveillance et respect. La Hightower si hautaine devenait une véritable petit mère pour tous ces gens dans le besoin, parce que, profondément, elle les aimait et ne voulait que leur bien. Elle aimait aider parce que c’était dans sa nature et que l’animal politique qu’elle était avait qu’on le lui rendrait au centuple et adorait qu’on l’aime et qu’on l’admire pour ce qu’elle faisait. Les vieilles dames lui serraient la main pour la remercier et elle leur répondait que c'était normal, que c’était là le devoir d’une Dame. Les mères de familles la bénissaient Sept fois de permettre à leurs enfants de manger à leur faim et elle leur disait qu’elle prierait pour qu’elles puissent bientôt se passer de son aide. Les petites filles lui disaient combien elle était belle et certaines avaient même adopté sa coiffure alors elle leur disaient que ça leur allait très bien et qu’elles étaient jolies comme des cœurs également. Les hommes la regardaient comme une déesse inaccessible et elle leur souriait de toute sa stature. Et les sept savent à quel point elle aimait ça.
Soudain, un homme à qui elle tendait une miche de pain l'attrapa par le poignet et la fit tomber de la charrette, l'attrapant pour l’emmener en lui mettant la main sur la bouche. Pendant ce temps, plusieurs groupes de fanatiques faisaient diversion et semaient la panique en attaquant la garde et la foule amassée devant le septuaire de plusieurs endroits à la fois. Manifestement l’attaque était coordonnée et visait à enlever la jouvencelle. Certaines personnes tentèrent d’arrêter le Kidnappeur et Creighton se lança immédiatement à sa poursuite. Mais un autre fanatique armé d’une hache s’interposa entre lui et sa protégée qui se débattait en s’éloignant contre sa volonté.
Treyvir Cendregué
Le sang Bieffois avait plus de valeur aux yeux d’Aelinor que tout l’or du monde, celui des gens qu'elle tâchait de protéger et celui des nobles Maisons qui en constituaient le tissu, l’histoire, l’héritage. Sans eux, que serait le Bief ? Rien qu’une coquille vide qui ne vaudrait pas la peine d’être gouvernée.
C’était pour préserver tout cela qu’elle organisait l'apaisement de Hautjardin et manigançait la fin de Bronn. C’était pour cela également qu’elle ne combattait pas les fanatiques frontalement. Ses desseins étaient plus complexes et plus larges que la félonie ou l’ambition, que l’attrait du pouvoir ou du rang, quand à l’argent elle en possédait tant et tant qu’elle n’avait jamais voulu en avoir plus, seulement continuer l’œuvre des siens, faire de Villevieille une cité des plus riches et de Grand Tour une place où régnait le luxe. Elle savait qu'un jour du sang bieffois coulerait pour que sa destinée s'accomplisse, mais le plus tard serait le mieux, pour qu’il y en ait le moins possible, car ce sang, à ses yeux, était sacré.
__ Lâchez-moi !
Fit la jouvencelle en donnant un coup de talon dans le tibia de son agresseur après avoir réussi à dégager sa main de sa bouche. Mais il resserrer son étreinte l'empêchant presque de respirer et continua à courir en bousculant tout le monde sur son passage. Avec leur diversion les fanatiques avaient dégagés un passage vers une ruelle étroite que les gardes avaient désertés pour venir en aide aux autres et rétablir l’ordre. Il avait prit de l’avance pendant que Treyvir se demandait s’il lui fallait ou non sauver Aelinor. Elle, elle se demandait si ses tractations envers les fanatiques avaient enfin fonctionné et s’ils voulaient la rencontrer ou s’ils allaient seulement la tuer ou demander une rançon. Elle se calma quelque peu, ou en tout cas essaya de ne pas céder à la peur, de rassembler ses esprits et d'économiser ses forces. Non seulement parce qu’elle pouvait à peine respirer et voulait éviter de prendre connaissance en continuant à se débattre en vain, mais aussi parce qu’elle avait espoir que Creighton ou un autre membre de sa garde la sauve. Il était vrai que, maintenant qu’elle savait où ils se cachaient et qu’ils abritaient Bronn, elle avait nettement moins foi en la sincérité de leur action et n’avait plus tellement envie de les rencontrer. Elle se demandait aussi pourquoi ils avaient cru bon de l’enlever et comment l’homme comptait sortir du village avec elle sous le bras alors qu’il était gardé et que les chevaliers de Gunthor auraient tôt fait de le rattraper. Soit ils étaient idiots et fous, soit ils avaient un plan bien ficelé et hélas, à en croire le fait que Creighton n’avait toujours pas arrêté son ravisseur, elle craignait que leur plan ne soit pas si mauvais.
Impossible pour les archers et les arbalétriers de tirer sur l’agresseur dans la foule sans risque de blesser quelqu’un voir de tuer Aelinor. Les plus proches se contentèrent donc de la suivre des yeux pour déterminer où l’homme l’emmenait tandis que les autres tiraient sur les autres assaillants. Les combats faisaient rage aux abords de la place et la foule essayait de s’enfuir créant un mouvement de panique que Gunthor tenta de calmer en demandant à tout le monde de se baisser et d’arrêter de courir en tout sens. (dé 1)
Creighton allait attaquer pour se dégager le passage quand Treyvir mit l’homme armé d’une hache hors combat. Le chevalier le remercia d'un signe de tête et se jeta à la poursuite de la brune. Mais celle-ci avait disparu de leur champ de vision, heureusement, les tireurs sur les toits leur indiquèrent sa position et ainsi que le trou béant dans la défense de la place.
Aelinor et son agresseur sortirent bientôt de la foule et prirent une ruelle où les attendaient deux autres fanatiques. Et toujours pas de garde Hightower pour les arrêter. Cette fois, les espoirs d’Aelinor d’être libérée rapidement s'amenuisent grandement et elle se remit à paniquer et à essayer de faire lâcher l’agresseur. Pendant ce temps, Creighton acquiesça à l’initiative de Treyvir et se précipita sur les deux autres fanatiques chargés de leur barrer la route pendant que le Cendregué les contournait. Pas de charrette, ni de cheval, rien pour s’enfuir, à priori, ce n’était pas leur plan. Mais le ravisseur continua dans la ruelle et un porte s’ouvrit pour lui juste avant que le jeune seigneur ne lui saute dessus. Il laissa s’échapper sa proie pour se défendre, mais celle-ci n’eut même pas de temps de comprendre qu’elle était libre que deux autres hommes attrapèrent son boléro de fourrure, pour la tirer par la porte qu’ils avaient ouverte. L'attache du boléro lâcha et tomba tout près de la porte. Sans plus penser à ce décolleté plongeant qui offrait une vue des plus enviable sur sa poitrine rebondie, elle essaya de courir. Mais ils la rattrapèrent par les cheveux et la tirèrent dans ce qui était en fait une sorte de cave humide au sol sableux. Là, dans l’obscurité de ce lieu inconnu, la brune aux yeux céruléens fut envahie par la peur. Elle se débattit en hurlant tant et si bien que l’un des fanatiques la plaque contre un mur et commença à l'étrangler pour la faire taire avant de l’emmener à travers le dédale de sous-sols, caves et autres tunnels dont certains visiblement creusés depuis peu pour relier les souterrains entre eux. (dé 2)
Dé 1
1 : c’est pire, les gens commencent à se bousculer les uns les autres et à bousculer les soldats
2 : c’est pire, les gens se bousculent les uns les autres
3 : les gens paniquent toujours
4 : la foule se calme un peu
5 : la foule se calme et se baisse ce qui facilite le travail des soldats
6 : la foule se calme et les soldats peuvent rapidement mettre les assaillants hors d'état de nuire
Dé 2
1 : Aelinor perd connaissance et les deux fanatiques l’emmène jusqu’à la sortie située en dehors de la ville où toute trace disparaît
2 : Aelinor perd connaissance et les deux fanatiques l’emmène dans les souterrains
3 : Aelinor ne perd pas connaissance mais elle se prend un coup dans le visage qui la fait taire et tomber dans la boue
4 : Aelinor perd connaissance mais les deux fanatiques n’ont pas le temps de l’emmener
5 : Aelinor ne perd pas connaissance et continue à crier pendant que les deux fanatiques l'emmènent dans les souterrains
6 : en entendant les pas de Treyvir approcher, les deux fanatiques lâchent Aelinor et s’enfuient sans demander leur reste
Treyvir Cendregué
Sur la place, la panique régnait, mais les soldats Hightower commençaient à venir à bout des assaillants. L’un des soldats ramassa le fanatique que Treyvir avait poignardé pour l’ammener à son capitaine. En revanche, Aelinor était introuvable et Gunthor ordonna aux tireurs de partir à sa recherche avant d’interroger le prisonnier à grand renfort de coups de poings dans sa blessure. D’ici peu, il en saurait plus sur cet enlèvement ou cette tentative d'enlèvement. L’issue en revanche ne dépendait plus que de le Cendregué. En effet, Creighton bien qu’ayant mis hors de combat les deux autres fanatiques qui lui barraient la route se trouvait à une interaction sans avoir par où aller et il n’y avait ici aucun tireur perché sur un toit pour lui dire quelle direction avait prise les homme, ni le jeune Lord. En revanche, tous l’avaient bien vu monter en hauteur et passer de toit en toit pour aller à la rescousse de la Hightower. Cette aventure serait bientôt sur toutes les lèvres des salles de gardes à la lice en passant par les écuries.
Dans la ruelle, Treyvir avait assommé le ravisseur. Mais les choses allaient de mal en pis. Comme l’avait craint la brune aux yeux céruléens, le plan était bien ficelé et l’évacuation bien conçue, heureusement que le Seigneur de Cendregué avait pu les suivre, sans quoi, elle était perdue. Mais elle avait à peine eu le temps de l'apercevoir assommer son ravisseur avant d’être tirée en arrière par les autres. Seule céda l’attache du boléro immaculé qui tomba à terre sur les pavés. Il serait à peine sale et aucun membre n’avait été arraché pour tourner cette scène. Assez grande mais fine, Aelinor n’était pas du tout taillée pour le combat, elle ne savait d’ailleurs pas se défendre du tout et ne portait même pas une lame sur elle au cas où. Elle avait toujours estimé que suffisamment de gens étaient payés pour la protéger pour qu’elle n’ait pas à s’en soucier et que de toute façon, elle n’aurait aucune chance face à un homme, aussi peu entraîné soit-il. Et puis elle ne pouvait pas risquer d'abîmer son joli minois ou de se froisser un muscle. Peut-être faudrait-il qu’elle revoit ce jugement, mais à vrai dire, elle n’en était plus à ces considérations alors que les hommes s'entraînaient dans les souterrains. Elle avait trop peur pour penser à quoi que ce soit d'autre qu’à hurler. Et si elle n'avait aucun talent pour la bagarre, elle avait de la voix. Bon, nettement moins quand l’un des fanatiques l’étrangla, ce qui étouffa son cri.
Quelques minutes plus tôt elle se demandait ce que ces bougres lui voulaient pour l’enlever ainsi, mais maintenant elle était seulement effrayée, cherchant son air entre les mains serrées de l’homme qui lui faisait face. Elle le regardait comme une biche apeurée, elle se sentait partir, elle avait l’impression qu’il allait la tuer ici et maintenant. Elle avait arrêté de crier, et bientôt, elle n’essaya même plus de le faire lâcher prise et se mit simplement à pleurer. Elle ne voulait pas mourir.
Au dehors, Treyvir était au prises avec l’assaillant qui n’avait pas dit son dernier mot et elle, elle allait rendre l’âme dans un sous-sol humide et froid. Elle parvint néanmoins à murmurer :
__ Puisse le guerrier me défendre.
C’est à peu près à ce moment, alors que son esprit commençait à divaguer à cause du manque d'afflux sanguin et qu’elle perdait pied, ne tenant debout que parce que l’homme la tenait contre le mur que des pas se firent entendre. Ils résonnaient sur les parois des caves, mais on pouvait les entendre approcher. Les deux fanatiques se regardèrent, hésitants. L'étreinte sur la gorge de la brune se relâcha et elle put à nouveau respirer, toussant sous la violence de cet afflux d’air soudain et douloureux après ce qu’elle venait de subir. Le premier attrapa la jouvencelle et se mit à courir en l’entrainant avec lui tandis que le second couvrir ses arrières. Mais les pas approchaient encore et bientôt, Aelinor put crier à nouveau. Le jeu en valait-il la chandelle ? Étaient-ils prêts à mourir pour leur cause ? Celui qui tenait Aelinor décidé que non et il la lâcha pour courir plus vite et avoir une chance de fuir. L’autre s’arrêta, saisit la brune et continua son chemin, mais ralenti par la jeune femme et abandonné par son camarade, il ne fit que quelques mètres de plus avant de fuir à son tour. Mais avant, il saisit le collier de perles de la jouvencelle et tira dessus arrachant en même temps le bandeau de mousseline blanche translucide qui s'ouvrait encore le profond décolleté en V de la robe de brocart grise ourlée de fourrure blanche.
Lord Cendregué retrouva une Aelinor toute tremblante, seule dans l'obscurité. On entendait la Hightower hoqueter de terreur et les pas des fanatiques qui s’éloignaient en courant. En apercevant enfin Treyvir s’approcher dans la pénombre, elle sursauta et cria avant de le reconnaître et de se souvenir que c'était lui et non Creighton qui avait sauté sur son ravisseur. C’était étrange pour elle, inattendu tout du moins, les choses auraient été plus faciles, plus naturelles s’il s’était agi de Creighton ou de son oncle, elle n’aurait pas hésité, là, le temps fut comme suspendu un court instant. Mais elle avait eu beaucoup trop peur pour faire le moindre chichi ou pour penser à la politique, elle ne pensait même pas au décolleté pour le moment. Elle ne pensait qu’à une chose, quitter cet endroit de malheur et retrouver la lumière et l’air frais du dehors. Elle qui avait cru être tuée ici par ces fous quelques instants plus tôt, était en vie grâce à lui et libre à nouveau. Frissonnante, chancelante, décoiffée, terrorisée, sa robe froissée et son collier cassé, mais vivante. Alors elle ne tarda pas à se jeter dans ses bras, soulagée, et dit en peinant à reprendre haleine :
__ Faites moi sortir d’ici, je vous en supplie.
Treyvir ne pouvait pas être venu pour l'égorger et finir le travail, pourquoi s'embêter à être présent et risque d'être incriminé alors que sans son intervention les ravisseurs auraient pu faire disparaitre Aelinor. Et puis même eux ne devaient pas vouloir sa mort, car il aurait été très facile pour eux de la tuer à tout moment.
Treyvir Cendregué
Sous le choc, Aelinor ne se rendit même pas compte du trouble qu’elle provoqua chez Treyvir en se blottissant contre lui. À sa question, elle fit non de la tête, puis oui à sa proposition. Elle n’était pas blessée, seulement de la boue et quelques bleus, notamment sur le cou. Pas blessée, mais toujours apeurée. Pas blessée exceptée dans son égo. Car c'était bien la première fois qu’on osait s’en prendre à elle, la première fois que son rang et son nom ne suffisait pas à la protéger. Peut être la deuxième avec l'explosion du Grand septuaire. Elle tombait de haut la brune au regard céruléen plein d’assurance. Elle pouvait néanmoins marcher, alors elle saisit les mains du jeune seigneur et le suivit dans les souterrains.
Trop occupée à se débattre et à hurler, elle aurait été incapable de retrouver seule le chemin de la sortie. Heureusement il semblerait que le Cendregué savait où il allait malgré l'obscurité. Ils avançaient presque à l'aveugle et la jouvencelle trébucha plusieurs fois, se raccrochant aux mains calleuses du guerrier. Elle ses mains n’avaient manifestement jamais beaucoup servi. Douces et bien entretenues, elles étaient celles d’une Lady qui ne pratiquait que la lecture et l'écriture, pas même la broderie qui l'ennuyait profondément.
Aelinor se doutait bien que le Lord aurait préféré rattraper les ravisseurs plutôt que de la faire sortir d’ici. Mais elle l'avait supplié car elle ne pouvait pas rester dans cette cave une minute de plus. Et s’il n’avait pas cédé, elle l'aurait supplié encore, elle aurait même probablement pleuré et ses larmes auraient été bien réelles. Des larmes de terreur après le calvaire qu'elle avait vécu. Encore que cela aurait pu être pire. Elle aurait pu être enlevée pour de bon, mais surtout, elle aurait pu faire une crise de tétanie ou tomber dans les pommes. Si une seule chose dans cet enlèvement lui avait rappelé ce jour fatidique à Port Real où elle avait perdu sa tante et ses cousins dans un grand fracas de feu vert, de pierres et de sang. Mais non rien. Pas un bruit, pas une odeur, rien en commun. Rien pour lui faire ressurgir les souvenirs du pire. Seulement un nouveau traumatisme pour raviver le premier, peut-être. En tout cas les battements de son cœur refusèrent de se calmer malgré le fait qu'elle était désormais en sécurité. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle tremblait toujours et la peur s'insinuait dans tout son corps, la rendant de plus en plus cotonneuse. Elle avait envie de vomir et ne sentait presque plus ses membres, elle avait plein de fourmis dans les doigts et les jambes. Elle avait l’impression de marcher sur des nuages ou des œufs, elle ne savait plus trop et elle perdait de plus en plus la notion du temps et de l'espace.
En approchant de l’entrée du sous-sol humide et froid, la jeune femme cligna des yeux face à l’intensité soudaine de la lumière. Treyvir la fit sortir, mais il lui fallut quelques secondes pour s’habituer au dehors et elle lui lâcha une main pour se protéger les mirettes azures mises à rude épreuve. L’air frais lui permit cependant de se sentir mieux et de reprendre ses esprits peu à peu. Son poignet était rouge virant au violet et douloureux. Sur son cou on pouvait voir dessiné en bleu et mauve chaque doigt de son agresseur qui lui avait serré la gorge. Il y avait aussi des griffures sur sa poitrine là où le voleur s’était saisi du collier et sur sa nuque là où l’attache du bijou de grande valeur avait cédé. Enfin, elle avait une brûlure au centre de ses clavicules, là où était anciennement attachée son boléro.
Creighton, épée tirée au clair et déjà fou d'angoisse, se figea en voyant l'état de sa protégée.
__ Crei…
Dit-elle seulement en apercevant son épée lige dont la présence était pour elle un immense soulagement. Peut-être être trop immense car après cette syllabe, elle chancela et bascula en arrière. Le chevalier la rattrapa de justesse, lâchant son épée et s’agenouillant pour la retenir avant qu'elle ne tombe violemment par terre.
__ Dame Aelinor !
Fit-il terrifié à son tour et fou de rage contre lui-même de n’avoir pas pu empêcher ça. Il n’écouta strictement rien des ordres du Cendregué, se contentant de regarder la brune qui heureusement reprit ses esprits.
__ Pardonnez-moi, pardonnez-moi.
Supplia-t-il un genou à terre et la tête basse alors qu'elle se remettait débout. Elle lui sourit.
__ Allons allons, je vais bien. Remerciez plutôt Lord Treyvir.
Répondit-elle avant de poser les yeux sur le dit seigneur et de se laisser attirer à lui après qu'il ait dégainé son épée. Creighton se tourna également vers lui et le remercia avant de ramasser son arme et de se relever.
__ Merci Sire. Je vous dois la vie. Ces…
En disant ces mots elle baissa les yeux vers sa poitrine où la sensation de froid et le picotements des griffures avaient attiré son attention. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait plus ni boléro ni bandeau de soie couvrant son décolleté par trop plongeant. Elle rougit en voyant ses seins si peu couverts et Creighton se précipita vers son boléro pour le lui rendre. Elle ne releva la tête que quand la pièce de fourrure immaculée, mais un peu tachée, fut à nouveau fixée sur sa poitrine et sourit à Treyvir comme si de rien n’était. Elle tâcha de paraître calme et sereine, mais elle se remit à trembler, ses mains surtout, et sa voix, perceptiblement. Une nouvelle fois elle vacilla, mais tâcha de rester debout bien que la tête lui tournait affreusement.
__ Hum hum.
Cela pour reprendre contenance, gênée par ce manque du pudeur imposé par les circonstances et la violence des fanatiques.
__ Merci donc. Puisse cette mésaventure être le terreau dans lequel grandit la confiance entre nos deux Maisons.
Pendant ce temps, suivant les instructions du Cendregué, la petite troupe envoyée par Gunthor se mit en chasse dans les souterrains. Mais pas Creighton qui, chargé de la sécurité de la Hightower, avait pour seule mission de la ramener saine et sauve, fusse-t-il accompagné par le jeune seigneur. Déjà qu'il avait sérieusement merdé, il ne pouvait pas commettre d'impaire supplémentaire. Il suivit donc Treyvir et Aelinor, assurant leurs arrières jusqu'à la place où les affrontements étaient désormais circonscrits.
Gunthor posa un regard inquiet sur sa nièce et ordonna qu’on avance les chevaux et une petite escorte pour que la jouvencelle, son protecteur et Lord Cendregué puissent retourner immédiatement dans la forteresse. Il se chargerait de faire revenir le calme dans la cité et de traquer les fanatiques, mais il devait mettre Aelinor et Treyvir en sécurité au plus vite.
Treyvir Cendregué
La Hightower hocha la tête et esquissa un sourire, sincère, mais tremblotant aux mots de Treyvir. Puis elle regarda son oncle, blanche comme un linge, le visage tiré, les cernes creusées par les larmes et la peur. Gunthor était furieux, mais concentré, prêt à agir pour régler le problème d’une main de fer. Cette fois, s’en était trop, on s’en était pris à Aelinor, les fanatiques avaient attaqués la jeune femme en pleine omône, juste après l’office qu’elle avait elle-même organisé. Ne respectaient-ils donc rien ? C’était pour lui la preuve qu’ils n’agissaient en rien pour les Dieux et pour la justice, mais pour le compte d’une autre force. De là à accuser Bronn, il n’y avait qu’un pas, mais il n’osa pas le franchir, la chose était trop complexe et il manquait encore d’informations. Elle ne serait certainement pas d’accord pour qu’on torture des gens et qu’on en execute d’autres et lui même comptait faire preuve de prudence et de retenue, mais il voulait des réponses et ne se gênerait pas pour tout faire pour en obtenir. Il ne se gênerait pas non plus pour user de la force afin d’arrêter les ravisseurs.
Gunthor regarda également Treyvir et Creighton, ce dernier était encore tout penaud, mais le capitaine lui fit un signe de tête, car s’il avait laissé le Cendregué sauver Aelinor, il avait fait ce qu’il devait pour que cela soit possible. Il n’avait pas tout suivi, mais on lui avait rapporté que le chevalier avait occupé certains fanatiques pour permettre au Seigneur de passer. S’il l’avait joué en solo, peut-être que la jouvencelle serait encore à leur merci et le plus important était que cela ne soit plus le cas. Le calme revenait doucement sur la place, les arrestations allaient bon train, mais la violence retombait, ainsi, le Hightower put s’approcha avant le départ du convoi.
__ Sire, la troupe que je vous ai envoyée en renfort est-elle à la poursuite de ravisseurs ? A moins que vous ne les ayez mis hors d’état de nuire vous-même.
Demanda-t-il avant de poser les yeux sur sa nièce. Alors il vit ses bleus, ses marques et sa colère se décupla bien qu'il fit tout pour le cacher.
__ Lord Cendregué, veillez sur Lady Aelinor en attendant que je revienne et faites quérir Mestre Lomys pour qu’il la soigne, s’il vous plaît. Merci de l’avoir sauvée des mains de ses… fanatiques. Les sept seuls savent ce qu’ils auraient pu lui faire si vous n’aviez pas été là.
Fière. Digne. Elle le devait. Mais au fond d’elle elle n’avait qu'une seule envie, se jeter dans les bras de son oncle et pleurer toutes les larmes de son corps. Elle posa sur lui un regard apeuré l’espace d’un instant avant de relever la tête pour dissimuler sa détresse dans l'azur glacial de ses prunelles fixées sur le lointain. Pour un soldat, pour un chevalier, pour un guerrier, ses quelques bleus et égratignures ne seraient rien. Mais pour elle, c’était son pire cauchemar qui devenait réalité. Elle n’avait pas mal, non, peut-être au poignet un peu, aux côtes là où l’homme l’avait serrée tandis qu'elle se débattait. Mais son esprit était encore dans l’obscurité de cette immonde cave obscure, étranglé par deux grosses mains qui étaient en train de la tuer devant un visage hideux plongé dans la pénombre. Malgré les apparences, elle tremblait toujours, Treyvir peut-être l’avait senti en l’aidant à se mettre en selle. Elle espérait que non, elle faisait du mieux qu’elle pouvait pour qu’il ne sache pas à quel point elle était mal. Question d’honneur et de rang.
Aelinor garda le silence tout au long du retour, elle ne souriait plus, elle regardait seulement la forteresse s’approcher comme une antre dans laquelle elle serait enfin vraiment en sécurité. Mais à chaque bruit dans la rue, elle sursautait. A chaque fois qu’on l’interpelait, au lieu du regard bienveillant qu’elle posait habituellement sur les gens, ses pupilles se dilataient dans l’angoisse qu’ils reviennent. Elle avait la nausée et son cœur battait toujours à cent à l’heure, elle dut même relâcher un peu ses rênes car son cheval commençait à renâcler à force qu’elle se cramponne à sa bouche. Elle avait l’impression qu’elle pouvait perdre connaissance à chaque instant et attrapa la crinière de sa monture pour ne pas tomber.
Treyvir Cendregué
Une fois les portes passées, elle fut soulagée, elle était enfin en sécurité et pensait pouvoir s'éclipser tranquillement pour aller vomir dans ses appartements et pleurer quelque temps. Mais il n’en fut rien, dès qu’elle descendit de cheval, tout le monde se mit à s’afférer autour d’elle, faisant empirer la nausée et les tremblements. Tout le monde s’était inquiété pour elle, les gestes étaient doux, cela partait d’un bon sentiment. Mais elle n’en pouvait plus, elle n’arrivait plus à tenir son rang, elle arrivait à peine à tenir debout. Et pendant qu’elle sombrait, pendant qu’elle sentait la terreur étreindre sa poitrine et essayer de l'empêcher de respirer, les hommes de l’escorte venaient féliciter Treyvir pour ses exploits. Révérence pour certain, tape amicale dans le dos pour d’autres, tout le monde n’avait pas la même façon d’exprimer son respect et de tenir compte du rang du Cendregué, mais tout le monde avait conscience que ce qu’il avait fait était loin d’être un acte insignifiant.
C’était un automate qui monta les marches du perron sans mot dire, une poupée sans âme qui s’approcha du feu, le regard vide en essayant de trouver de l’air. Elle porta une main à son cou, comme si cela allait changer quoi que ce soit, comme si cela pouvait l’aider à mieux respirer. Elle avait froid, elle avait chaud, la tête lui tournait. Elle dégrafa son boléro et le laissa choir sur le sol sans le moindre égard. Une servante le ramassa avant de la regarder, incrédule et choquée à son tour de ce comportement inhabituel. Elle se rendit alors compte que le bandeau de soie manquait à l’appel ainsi que le collier de perles, elle vit les traces et s’approcha pour couvrir la Dame, mais Treyvir s’interposa.
Le geste du Cendregué sortit Aelinor de cet état second dans lequel elle était plongée depuis quelques instants. Elle le regarda sans comprendre, sans rien saisir de ce qu’il se passait, la bouche à moitié ouverte, cherchant toujours son air. Elle tenait, mais elle ne savait pas comment, elle s’attendait à tomber très bientôt à perdre pied ou à perdre connaissance. Elle se sentait toute molle. Une inspiration bruyante et irrégulière vont tout à coup gonfler sa poitrine, comme si elle n’avait pas respiré depuis plusieurs secondes. Était-ce le cas ? Elle ne saurait dire. Elle se laissa conduire à ses appartements trébuchant sur quelques marches, se tenant à sa camériste pour ne pas tomber. Dans sa main droite, elle serrait sa robe si fort que les jointures de ses doigts étaient blanches. La servante ne disait rien, mais la prise d’Aelinor la faisait grimacer, elle ne s'en rendait pas compte, mais ses ongles étaient littéralement plantés dans son bras. Et pourtant elle marchait tellement doucement. Mesurant chaque pas et accusant l’effort qu’il lui fallait fournir pour pour avancer. Continuer à avancer.
Treyvir Cendregué donnait ses ordres et elle arrivait à peine à comprendre ce qu’il racontait. Mais, malgré tout son respect, malgré sa promesse à Gunthor, malgré ce sauvetage dont elle lui serait éternellement reconnaissante, elle voulait qu’il sorte. Elle voulait qu’il sorte parce qu’elle savait qu’elle allait finir par perdre connaissance et qu’elle ne voulait pas qu’il la voit ainsi. Elle essaya de demander à sa suivante de l’attirer gentiment dehors, mais elle ne put pas lui expliquer ce qu’elle voulait à voix basse, elle n’arrivait pas à marcher normalement, alors parler. Alors, elle n’eut bientôt plus qu’une seule solution, elle puisa tout ce qu’il lui restait d'énergie pour hurler :
__ Sortez ! Tous !
Aelinor fusilla Treyvir du regard sans le vouloir. Mais le dernier occupant avait à peine passé la porte de la chambre qu’elle s’écroula par terre, inconsciente, inerte, son corps et sa tête heurtant le plancher avec fracas. Le Mestre n’était pas encore arrivé, la camériste entra, mais elle était incapable de porter la brune aux yeux céruléens jusqu’à son lit. La servante regarda le jeune Lord, paniquée, ne sachant que faire.
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