[HAUTJARDIN] Dame en H4 et cavalier en H6 | Treyvir
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Treyvir Cendregué
Pauvre Treyvir, comment aurait-il pu deviner que tous ses efforts pourtant louables étaient vains pour soulager la brune aux yeux azur après ce qu’elle avait subi. Il n’y pouvait rien, personne n’y pouvait rien. Ses proches n’auraient pas mieux fait, la seule différence c’est qu’en leur présence, Creighton, Gunthor, Humfrey, même Baelor, elle pouvait pleurer. Ce n'était pas le cas avec le Cendregué, quand bien même faisait-il de son mieux pour aider. Mais non, il n’accentua rien, ni par ses gestes ni par ses paroles, depuis plusieurs minutes déjà elle sentait ses forces la quitter, sa raison s’amenuiser au profit de l’angoisse grandissante qui s’emparait de son corps. Elle la sentait couleur dans ses veines, lui glaçant le sang, elle la sentait appuyer sur sa poitrine, lui rendant la respiration de plus en plus difficile. Elle la sentait lui piquer les jambes, les doigts. Elle la sentait s'immiscer dans chaque recoin de son âme et suinter par tous les pores de sa peau. En tenant, en serrant les dents, elle ne faisait que retarder l'inévitable et il était presque surhumain, vu ce qu’il se passait en elle, qu’elle ait pu tenir si longtemps. Peut-être même était-ce grâce à Treyvir, car des occasion de tomber, de sombrer, elle en avait eu sur le chemin de retour, dans la cour de Hautjardin, dans le petit salon, dans les escaliers.
Mais dans son esprit, le mur bâti par sa psyché pour la protéger de l’impensable se craquelait peu à peu. Il était là pour l'empêcher de revivre le drame qui avait emporté une partie de sa famille et manqué de peu de la tuer et heureusement pendant que les fanatiques l’enlevaient et la malmenaient, rien ne lui avait rappelé ce jour. Mais la peur était la même, cruelle et dévorante. Insidieusement, elle grattait le torchis étalé à la hâte sur ses souvenirs depuis qu’elle s’était retrouvée seule dans cette cave. Dès l’instant où elle n’avait plus eu d’autres occupations que de penser et de trembler, quand elle n’avait plus été occupée à se défendre et à hurler, la terreur avait commencé son œuvre de sape. Et voici que, juste avant qu’elle ne gagne la bataille qui se jouait dans l’esprit de la jouvencelle, celle-ci dans un dernier sursaut d’orgueil, ficha tout le monde dehors dans un rugissement sans appel. Pauvre Treyvir.
Le silence alors. Puis l’agitation le temps que tout le monde sorte. Le mur, déjà s'écroulait dans sa psyché, mais elle devait tenir. Tenir encore quelques secondes. La porte refermée, le vide autour d’elle et l’instant d’après la nuit envahi sa vision et ce fut elle qui tomba sur le sol. Elle était partie. Elle errait à présent dans un tunnel sombre traversé par un vent violent empli de poussières qui piquaient sa gorge et ses yeux. Quelque chose coula sur son visage. Devant elle apparurent deux yeux à moitié éjectés de leurs orbites. Des yeux qu’elle avait connus avant, vivants, et qui étaient à présent remplis de mort.
__ Greydon !!
Elle hurla se débattit, était-ce seulement dans son rêve ou également dans la réalité ? Elle l’ignorait, car elle n’était pas là, elle n’était pas à Hautjardin, elle était à Port-Real ! Tout autour d’elle tombaient des énormes pierres, des cadavres déchiquetés, les gens couraient en tous sens en hurlant et les chevaux les renversaient en hennissant. Scène d’horreur, zone de guerre. Et soudain, le visage de Greydon changea et il commença à l’étrangler. La poussière laissa place à un air humide et malsain, la lumière de cette journée d’été à l’obscurité. Elle essaya de dégager les mains imaginaires qui lui enserraient la gorge.
La servante écouta sagement les ordres du jeune Lord et s’inclina, le laissant partir. Il ne serait pas simple d'enfiler l’une des lourdes robes qu’elle possédait à la jouvencelle, mais elle ferait de son mieux. Mais d’abord, elle devait donc la déshabiller, et peut-être la nettoyer. Elle la sortit d’un drap et passa un linge propre sur ses blessures et sur les souillures de sa peau. Une autre servante descendue au salon s’inclina devant Treyvir qui buvait un verre de vin bien mérité.
__ Sire. Dame Aelinor avait demandé à ce que l’on vous prépare un bain chaud pour votre retour du Septuaire. Avec tout ça, il a un peu refroidi, mais je vais faire remonter de l’eau chaude des cuisines. Si vous voulez bien me suivre jusqu’aux appartements que nous vous avons préparés. Je vous informerai dès que Ser Gunthor sera de retour ou si Dame Aelinor se réveille.
Ah. C’était tout Aelinor ça, prévoyante et prévenante. Elle imaginait sans mal que le jeune homme aurait grand besoin d’un bon bain chaud et d’un peu de repos après l’office et la distribution de pain. En revanche, elle n’avait pas prévu de subir une tentative d'enlèvement et de tomber dans les pommes. La brune savait recevoir et elle avait fait préparer de grands appartements luxueux non loin des siens, juste après ceux de Gunthor. Elle ne lui avait pas fait l’affront de le mettre dans l’aile réservée aux invités, elle avait elle-même investi l’ancienne chambre de Margaery, Gunthor avait celle d’Olenna et Treyvir se retrouverait ainsi dans celle de Loras. On y avait installé la bannière murale des Cendregué que les Tyrell possédaient pour les grandes occasions. Il y avait un bouquet de grandes marguerites oranges et blanches posé sur la commode marquetée que surplombait un grand miroir aux moulures dorées.
Treyvir Cendregué
La servante s’empressa d’essuyer tant bien que mal le vin qui avait giclé sur le pourpoint, désolée d’avoir fait sursauter le Seigneur. Heureusement celui-ci ne sembla pas lui en tenir rigueur et il accepta de la suivre. Avec un petit sourire elle s'inclina avant de le mener dans les couloirs jusqu’aux appartements préparés pour lui. Dame Aelinor n’aurait pas apprécié d’apprendre à son réveil que l’on ne s'était pas bien occupé de son hôte et qu’il n’avait même pas eu l’occasion de prendre un peu de repos. La jouvencelle était entre de bonnes mains et il n’y avait aucune raison valable pour pousser un homme qui s’était comporté en héros ce jour dans une extrême fatigue. Il croisèrent Mestre Lomys qui sortait de la chambre d’Aelinor. Il avait examiné la jeune femme avant d’appliquer des baumes sur ses blessures. Ce dernier s’inclina.
__ Sire. Dame Aelinor va bien. Elle ne s’est pas réveillée, mais les Sept soient loués, elle ne s'est pas blessée en tombant et devrait facilement reprendre connaissance quand le choix sera passé. On m’a conté ses mésaventures. Heureusement que vous étiez là.
Mestre Lomys prit congé après une brève révérence et ils purent continuer leur chemin jusqu’à la chambre ou des serviteurs versaient de l’eau bouillante dans le bain pour le réchauffer. Il était fumant et dégageait une délicieuse odeur d’agrumes quand le Seigneur y entra alors que la servante prenait congé pour être remplacée par un valet. Ce dernier laissa Treyvir se relaxer en préparant des affaires propres grâce aux malles que l’on avait fait monter plus tôt. Il confiant les vêtements sales à une lavandière qui aurait tôt fait de les nettoyer et de faire partir, tant le vin que l’odeur de cheval qui les avaient imprégnés. Il installa l’armure sur un mannequin prévu à cet effet et la briqua jusqu’à ce qu’elle brille. Un feu brûlait dans l’âtre et quand il voulut laver le Cendregué, il se rendit compte que celui-ci s’était assoupi. Il le laissa dormir en veillant à ce qu’il ne glisse pas au fond de l’eau.
A deux portes de là, Aelinor s’était réveillée pendant que la servante essayait de lui enfiler une robe propre.
__ Mais qu’est-ce que vous faites ?
__ C’est Lord Cendregué qui m’a dit de vous rhabiller correctement ?
__ Comment ?
Elle expliqua à la brune aux yeux azur incrédule et outrée. Mais finalement elle trouva l’attention adorable, sauf qu’elle avait envie de prendre un bain pour essayer de faire partir cette immonde odeur de renfermé venue de la cave qui trainait sur sa peau et l’odeur trop forte du camphre appliqué sur ses blessures. Le Mestre n’y était pas allé de main morte. Alors elle enfila sa chemise de nuit et se fit brosser les cheveux pendant qu’on remplissait sa baignoire d’eau chaude. La terreur l’avait quittée et elle se sentait beaucoup mieux après que son cerveau ait court-circuité les souvenirs confus et mélangés de l’enlèvement et de l’explosion. Mais en voyant ses bleus, elle se rappela de ce qui était arrivé en détail et se mit à vomir tripes et boyaux.
Gunthor revint, il avait enfin ramené l’ordre dans la ville et rattrapé les fanatiques en fuite. Les prisonniers furent jetés aux fers et il fit double la garde avant de monter les marches de château quatre à quatre pour s’enquérir de l’état de sa nièce. Le Mestre lui raconta qu’elle avait perdu connaissance mais que selon son examen, elle allait bien à part quelques égratignures et quelques contusions. Il monta dans la chambre de la jouvencelle et la trouva en peine cris d’angoisse, en boule près de sa coiffeuse, tremblante, les yeux dans le vague, en train de balbutier.
__ Non… non… lâchez-moi. Laissez-moi. Ne me touchez pas. Pourquoi ces gens sont par terre ? Ils ont… est-ce du sang ? Attention Greydon… une pierre… Vous allez bien Greydon ? Vous… vous… Qu’est-ce qui coule de votre tête ?
Bien que ce soit surtout Humfrey qui avait été avec Aelinor dans les pires moments de son retour de la capitale, Il savait tout ce qu’elle avait vécu alors et s’il ne s’agissait pas d’une sordide histoire de torture encaissée pendant des mois et des mois, fort heureusement, le traumatisme était bien là. Il s'accroupit en face d’elle et prit le temps de la faire revenir à la réalité. Elle vomit à nouveau quand elle reprit ses esprits, mais peu à peu, elle reprit quelques couleurs et se calma, puis elle pleura longuement dans les bras de son oncle et une fois toutes les larmes versées, elle allait un peu mieux. Son bain était prêt depuis belle lurette quand elle put enfin se lever pour entrer dedans après que Gunthor ait pris congé.
Le chevalier alla alors frapper à la porte de Treyvir. Il avait passé un long moment dans la chambre d'Aelinor avant de pouvoir faire part au jeune Seigneur des dernières nouvelles.
Treyvir Cendregué
Gunthor n'obtint pas de réponse lorsqu’il frappa à la porte du Sire de Cendregué. Enfin si, bientôt, un tête sortit de la pièce, celle d’un valet un peu gêné qui lui avoua que Treyvir dormait dans son bain. Le serviteur demanda s’il devait le réveiller et le chevalier fit non de la tête. Il était bien conscient que la journée n’avait pas dû être de tout repos pour le jeune homme. Le peu qu’il avait appris pour le moment pouvait bien attendre le lendemain. D’ailleurs, il était lui aussi épuisé et une bonne nuit de sommeil ne serait pas du luxe avant que, dès l’aube, il ne passe les prisonniers à la question. Mais alors qu’il allait partir, le Cendregué sortit et il put lui donner des nouvelles. Il 'informa notamment qu'Aelinor était encore sous le choc, mais que grâce à lui, elle allait bien et qu'ils avaient pu capturer les fuyards.
Aelinor, encore sous le coup des émotions, mais néanmoins d’apparence calme, prenait son bain. Celui-ci était parfumé de pétales de roses et de fleurs de chèvrefeuille, comme elle l’aimait. Sa camériste avait fait remonter de l’eau chaude pour réchauffer l’eau. Il était fumant, brûlant même. Ainsi la brune aimait son bain, brûlant et parfumé. N’avait-elle pas du sang Targaryen après tout ? Mais elle le prenait cependant bien moins chaud que les Dragons. Dans la chaleur moite et le calme de la pièce, elle pouvait enfin se détendre et oublier la tentative d’enlèvement dont elle avait été victime. Elle remercia les Sept de l’avoir protégée, elle pria la Jouvencelle de continuer à le faire et attira l’attention du Guerrier et du Père sur la prévenance et le courage de Treyvir. Mais elle se refusait à repenser aux souterrains, aux visages de ces hommes qui voulaient l’enlever, aux mains de celui qui l‘avait presque tuée. Elle savait qu’au dehors, les hommes de son oncle veillaient, que devant sa porte était posté un chevalier de sa garde personnelle, alors, elle pouvait se sentir en sécurité.
Elle se laissa sécher soigneusement par sa servante et comme il faisait nuit noire, elle enfila une chemise de nuit blanche pour aller au lit. Elle regarda un moment la lune et les étoiles à travers sa fenêtre, puis elle s’agenouilla au bord de son lit et fit sa prière avant de se coucher. Mais dès qu’elle fermait les yeux, ses souvenirs enfouis dans les sombres recoins de son esprit ressurgissaient tels des flashs d’horreur. Un soupir s’échappa, car elle savait qu’elle ne dormirait pas cette nuit. Alors elle se leva et après avoir tourné en rond quelques minutes dans sa chambre, elle alla au petit salon après avoir enfilé une robe de chambre en laine grise brodée d'entrelacs floraux et d’une tour blanche dans le dos. Elle ne s’attendait pas à croiser qui que ce soit d’important à cette heure, ses cheveux détachés et son absence de bijoux en témoignaient.
Quand elle arriva dans le petit salon et qu’elle aperçut Teyvir, elle fit demi-tour sur le champ pour aller s’habiller correctement et se coiffer. Elle revint bientôt avec une robe de velours grise plutôt simple et nettement moins échancrée que celle de l’après-midi. Le large col arrondi dénudait la pointe de ses épaules et elle était brodée d’une tour blanche sur la poitrine. Une grande tresse tombait sur son épaule
__ Bonsoir Sire. Vous non plus vous ne parvenez pas à trouver le sommeil ?
La brune aux yeux céruléens laissa son regard se perdre dans les flammes et s’assit sur l’autre fauteuil placé en face de l’âtre. Un serviteur lui servit du vin mais elle le refusa.
__ Un thé s’il vous plaît.
Dit-elle au serviteur qui s’inclina avant de s'éclipser pour satisfaire la demande de la jouvencelle.
__ Votre arrivée n’a pas été de tout repos. Je pensais vous retrouver demain après un repos bien mérité. Je vois que vous avez quand même pu vous baigner. Je vous prie de m’excuser de ne pas avoir été en état de vous préparer l’accueil que vous méritez. J’espère que demain nous pourrons dîner tous ensemble dans la bonne humeur et que les… soucis de ce jour seront oubliés.
Treyvir Cendregué
Le feu… Un feu jaune orangé, magnifique dont les flammes léchaient les buches rougoyantes et duquel émannait une douce chaleur. Un feu de bois qui sentait bon. Rien à voir avec le feu Grégeois qui avait d’abord traumatisé Aelinor avant de la marquer à jamais. Un feu vert, comme la flamme de Grand Tour en temps de Guerre. Un feu dont l’odeur était âcre et désagréable et qui collait à la peau. Tous deux pouvaient être destructeurs, mais toujours indomptables, l’un cependant se pliait à la volonté des pyromants, si on pouvait dire. Car la substance, comme ils l’appelaient, ne pouvait s'éteindre, même dans l’eau, elle surnageait et elle brûlait jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Elle brûlait les objets et les chairs et pouvait même faire exploser les Grands Septuaires et réduire des centaines de vies à néant en un instant. Mais quelle arme extraordinaire était-ce et quelle beauté quand il se contentait de danser dans une cheminée.
__ Espérons-le oui.
Fit-elle en se demandant si elle même parviendrait à dormir quelques heures. Le vin aurait pu aider, mais elle n’était pas femme à s’enivrer, surtout dans ces circonstances. Le thé lui, n’allait pas faire l’office, mais c’était ce dont elle avait envie, quelque chose de chaud et réconfortant. Comme ce feu, comme ce confortable fauteuil dans lequel elle était installée, tout sauf son lit qui aussi confortable chaud et douillet soit-il, ne lui disait rien qui vaille.
__ Assurément, un service impeccable et une abnégation sans faille mérite récompense. Mais je devrais le remercier aussi. J’aurais été attristée que vous vous noyiez alors que nous avons à peine fait connaissance et avant que j‘ai pu vous remercier pour votre bravoure cet après-midi.
Sourit-elle en posa son regard céruléen sur Treyvir avant de reprendre.
__ Il aurait été d’autant plus fâcheux que vous mourriez le soir même de votre arrivée qu’on m’aurait certainement désignée coupable. Ils ne sont plus à une accusation gratuite près après m’avoir demandé des comptes sur la disparition de Bronn.
Elle eut un petit rire et hocha la tête pour souligner le ridicule de cette accusation.
__ Comme une guerrière ? J’étais terrorisée et je n’ai rien fait d’autres que de hurler. Je suis tout sauf une guerrière Sire, et si vous n’aviez pas été là… je…
Je n'ose imaginer dans quel trou à rat ils m’auraient jetée en attendant la rançon qu’ils n’auraient pas manqué de demander. Rien d’autre. non. En vérité rien de plus que de l’argent. Ils ne m’auraient rien fait, ils n’auraient pas osé. Elle secoua la tête pour chasser l’idée terrifiante que, peut-être, ils ne l’avaient pas enlevée pour obtenir une rançon mais pour une autre raison qui lui échappait et qu’alors, sans volonté de la rendre intacte à sa famille contre de l’or, ils auraient bien pu lui faire ce qu’ils voulaient. Demain, elle saurait. Demain, elle pourrait dormir à nouveau. Peut-être. Son trait d’humour était bien loin maintenant, puisse un sourire effacer la peur et l’angoisse, puisse la bonne humeur revenir.
__ C’est très aimable à vous.
Aelinor sourit, se forçant à se décrisper, elle finit même par lâcher l'accoudoir auquel elle s'accrochait comme une moule à un rocher. Elle baisse les yeux, lissant soigneusement sa robe tout en dodelinant de la tête. Puisse-t-elle oublier également cet incident, le plus vite serait le mieux. Mais là, il lui fallait un sujet de conversation et vite. Sans quoi elle sentait que la peur allait une fois de plus prendre possession de son esprit et de son corps.
__ J’ai deux… un coursier dornien vous savez ? Il m’a été offert par feu le Prince de Dorne. Peut-être en avez-vous à Cendregué. Je veux dire, du fait que votre mère était Dornienne. Je crois savoir que c’est vous qui aviez proposé à mon père que je m’entretienne avec Ombeline des mœurs de la Principauté. C’était une belle attention de votre part pour moi qui m’apprêtais à épouser un Dornien. Je dois dire que mon voyage à Lancehélion a été très dépaysant. Mais il fait tellement chaud, je… je ne suis pas habituée à une telle chaleur et même avec des vêtements plus légers j’étais bien en peine. Enfin, je n’épouserais finalement pas Lord Damion Gargalen, mais quelle tristesse que son frère ait été tué.
La brune aux yeux azur était sincèrement touchée par cet assassinat, Edmund c’était montré bon avec elle et Damion plus encore. Si le Bief n’avait pas été durement touché par la disparition de La Nera et les révoltes paysannes dues aux fanatiques, elle serait allée à Salrivage pour leur témoigner son soutien. Mais le devoir l’appelait sur ses terres et à présent sur Hautjardin, alors le jeune seigneur et ses sœurs devraient se contenter d’une missive, en tout cas jusqu’à ce que son présent soit terminé. C’était censé être un cadeau pour se faire pardonner de n’avoir jamais eu l’intention d’épouser Damion et lui dire toute son affection, mais elle peinait à en trouver le nom. Maintenant, le nom était tout trouvé et s’il ne suffirait certainement pas à apaiser leur peine, au moins sauraient-ils qu’ils n’étaient pas seuls à ressentir du chagrin devant cette perte. Mais tout Dorne devait être en émoi. Enfin, ça n'était pas la question. Quand elle se mettait à déblatérer des banalités comme elle venait de le faire, c’était qu’elle était nerveuse et elle l’était bel et bien. Heureusement l’arrivée de son thé lui permet à la fois de se taire et de reprendre contenance. Après en avoir bu une gorgée, elle reposa les yeux sur Treyvir avec un petit sourire malicieux.
__ Jouez-vous au Cyvosse Sire ?
Qu'il était doux le souvenir des parties endiablées aux Jardins aquatiques avec Damion. Mais sa plus belle partie serait à jamais celle qu'elle avait jouée à Lys.
Treyvir Cendregué
__ Si je ne m’abuse, votre cousin deviendrait Lord de fait si le malheur s’abattait sur vous. Et votre sœur, avec le soutien de Lord La Nera, ne manquerait pas de m’en blâmer, j'en suis certaine. Mais votre oncle n’est plus un obstacle dites-vous ? J’ignorais qu’il l’avait été...
Quoi ? Quand ? Et aussi pourquoi ? La Hightower ne connaissait pas suffisamment la Maisonnée Cendregué pour savoir ce que cet oncle avait bien pu faire pour devenir un obstacle, un obstacle qui n’était plus. Alors cette information, bien sûr, avait attisé sa curiosité, aussi n’allait-elle pas manquer l’occasion d’essayer d’en savoir plus. Le savoir c’est le pouvoir. Mais Les autres informations, révélées, elles aussi, dans ces quelques phrases n'étaient pas sans incidence.
Ombelline n’avait effectivement aucun droit sur les terres tant qu’il y avait un héritier mâle et Duncan moins encore en tant que bâtard. Comme quoi parfois il y avait peu de différence entre une femme et un batard. Cependant, même sans droit sur les terres de son frère, si Bronn réapparaissait, Ombelline aurait un tout autre statut, un statut qui lui permettrait de pourrir la vie d’Aelinor. Ce n’était pas faute d’avoir tenté de faire la paix, mais son silence lors du thé et ses mensonges lors du procès en disaient plus long sur sa malhonnêteté que sur celle de la demoiselle de Grand Tour, quoique la demi-dornienne en pense. Qu’est-ce qui avait bien pu la rendre si mauvaise, si envieuse, et envieuse de quoi ? Elle était tout aussi bien née que l’aînée de Baelor. Peut-être avait-elle connu plus de pertes, son grand frère notamment, alors que les conflits avaient épargné la famille de Villevieille. Mais cela n’expliquait pas tout. Était-elle devenue mauvaise avant ou après que son frère l’ait vendue à un reître adepte des prostituées ? Par les Sept, si elle n'avait vraiment pas voulu de ce mariage, il lui aurait suffi de dire la vérité lors du procès et à ce jour, Bronn ne serait certainement plus suzerain du Bief. Alors la conclusion s’imposait d'elle-même, ce mariage n’était pas un problème pour elle, le problème c’était sa haine viscérale envers les Hightower.
Mais plus la brune aux yeux azur discutait avec son frère, plus elle constatait que ce dernier n’était pas fait du même bois, ne semblait pas avoir les mêmes travers. Après tout, il avait dit vouloir faire la paix et rapprocher les deux nobles Maisons, et la jouvencelle commençait à le croire. Il lui avait sauvé la vie après tout, et au-delà de ça, il avait eu des attentions touchantes. Cela lui faisait dire qu’il n’avait pas poursuivi et combattu les kidnappeurs uniquement par intérêt personnel. Treyvir ne semblait donc pas partager la haine de sa sœur, c'était une bonne chose. D’ailleurs, il y avait fort à parier qu’à sa place, même si elle avait été une grande combattante, Ombelline n’aurait même pas levé le petit doigt, laissant une noble jouvencelle aux mains de ses ravisseurs sans le moindre remord.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme en sortit quand le Seigner évoqua l’incident, ou plutot le curage dont avait fait preuve Aelinor. Tandis qu’il parlait, elle sentit à nouveau la terreur monter en elle et écraser sa poitrine. Elle plongea son regard céruléen dans les flammes pour que brûle le souvenir des bras qui l’avaient saisie et des mains qui avaient serré sa gorge. Que du courage… C’était pourtant bien la peur qui avait parlé pour elle, qui avait hurlé et qui s’était débattue pour elle. Elle, où était elle à ce moment-là ? C’était à la fois flou et tranchant de précision. Elle était là, dans ce corps malmené, dans cette cave sombre, et en même temps ailleurs. Lâche ? non elle ne l’avait pas été, elle s’était certes battue avec ces armes. Il avait raison. Mais elle ne voulait plus y penser, elle ne pouvait plus y penser sous peine de perdre pied. Alors elle prit une grande inspiration pour calmer ses nerfs et se tournant à peine vers lui, hésitante, elle jeta un bref coup d’œil et un sourire mal assuré avant de souffler :
__ Merci.
Non, elle ne pleurerait pas. Ils n’auraient pas ça. Alors elle serra les dents, laissant le silence s’installer dans la pièce, seulement perturbé par le crépitement des flammes. Puis elle noya la terreur, le malaise, sa nausée, dans un flot de paroles où elle se dévoilait peu à peu. Mais le Cyvosse était pour elle plus qu’un loisir, un exercice auquel elle excellait, certes, mais surtout une source de joie et d'amusement. Sans compter que la concentration qu’il demandait l’empêcherait de penser à autre chose. Son sourire auquel il répondit par un sourire également, s’élargit
__ Alors jouons, cela vous changera les idées. Mais je vous préviens, ce n’est pas parce que vous m’avez sauvé la vie que je vais vous laisser gagner et je vous interdit de me laisser gagner.
Aelinor se leva et se dirigea vers une commode en passant devant Treyvir. Elle sortit un plateau du tiroir du haut et repassa devant le jeune homme pour le poser sur la petite table basse placée entre les deux fauteuils. Elle se rassit et installa les pièces une à une, laissant les blancs à son adversaire et par ce geste, l'avantage de l’ouverture.
Treyvir Cendregué
Treyvir posa une fin de non recevoir à la question d’Aelinor, d’une manière courtoise, certes, mais il faisait un pas en arrière quant à l’honnêteté qui semblait naturellement se construire entre eux. Ainsi cet oncle n’était plus un obstacle, mais sans nul doute, il l'avait été, et pas un petit obstacle insignifiant, sans quoi le jeune homme n’aurait pas parlé de lui pour ensuite se rétracter. Qu’avait donc fait cet oncle à son neveu pour s’attirer ses foudres et qu’avait fait le neveu en retour. La brune aux yeux azur posés délicatement sur le Cendregué, guettant ses expressions, par exemple un court sourire qui en disait long sans rien dire du tout, but une gorgée du thé chaud qu’on venait de lui servir. Oui, elle souhaitait savoir, mais elle avait bien d’autres moyens de savoir que de lui demander et elle avait plusieurs manières de lui demander. Mais elle ne voulait pas cependant le forcer à parler, seulement lui donner une chance d’établir cette relation de confiance qu’il appelait de ses vœux en disant la vérité. Alors, après avoir but une nouvelle gorgée de thé, elle posa sa tasse et plongea son regard dans celui du Seigneur et dit :
__ Hé bien Sire, je crains que vous ne connaissiez déjà notre plus grande honte puisque Ser Duncan vous a dit qui était sa mère. Malora c’est isolée au sommet de Grand Tour et a été surnommée la vierge folle, je croyais naïvement qu’elle l’était, vierge, tout autant qu’elle était folle. Vous n’imaginez pas le choc que j’ai ressenti en apprenant que tout ça n'était qu’un mensonge, qu’elle avait péché et que de ce péché était née l’animosité contre la Masons Cendregué. Ce secret a pesé sur la paix entre nos deux familles presque trois décennies durant, alors ce que je souhaite savoir, c’est si un autre secret pourrait à nouveau nous brouiller.
D’une certaine façon, tout cela en disait aussi long sur elle et sur sa famille qu’elle croyait dénuée de vices et de défauts. Elle était pourtant bien consciente qu’aucun être humain ne pouvait être parfait, mais disons que pour elle, les Hightower, l’ensemble des membres de Grand Tour, étaient ce qui s’en rapprochait le plus. Alors la nouvelle n’avait pas été facile à encaisser, la vérité n’avait pas été facile à dévoiler à Duncan. Mais l’instauration d’une nouvelle entente entre eux et les Cendregué était plus importante que toutes les questions d’égo et même que l’illusion de perfection dans laquelle elle avait grandi. Ce n’était pas tant une question de politique que d’union du Bief, même si cette union était tout à fait politique. Pour Aelinor, le bien du Bief prévalait sur toute autre considération, c’était aussi simple que cela, il fallait faire un choix et elle choisissait le Bief. Le fait que deux grandes familles soient brouillées sur la base d’une faute partagée qui avait tourné au fiasco n’était pas envisageable. Les nobles devaient arriver à s’entendre pour triompher des embûches et des conflits, pour ne pas laisser un homme tel que Bronn les diviser et les manipuler pour faire main basse sur ce qui ne saurait lui appartenir.
Puisse l’aïeule nous aider à faire preuve de sagesse. Se dit la politicienne avant de laisser place à la jouvencelle en proie à la peur. Aelinor avait beau avoir appris à maîtriser ses émotions et à garder un masque en toute circonstances. Elle avait beau savoir feindre l'indifférence quand elle était blessée et le courage quand elle avait peur, elle ne contrôlait pas tout. Elle était humaine après tout, comme sa tante, comme Theoden, comme tout le monde. Ce n'était pas parce qu’elle ne montrait rien qu’elle ne ressentait rien, ce n'était pas parce qu’aucune larme ne coulait de ses yeux qu’elle ne souffrait pas, ce n’était pas parce qu’elle était prête à semer la guerre dans tout le royaume qu’elle ne prierait pas pour les hommes qui tomberaient au champ d’honneur. Ce n'était pas parce qu’elle sentait le chèvrefeuille et dormait dans la soie qu’elle ignorait l'odeur de la misère et l'inconfort de la paille. Même sans l'avoir expérimenté, elle ne pouvait que compatir aux souffrances de ses gens et pour les combattre, elle savait qu’elle devait éclairer la voie et apporter la prospérité au royaume.
En revenant près du feu, elle crut voir la tête de Treyvir se tourner hâtivement vers l’âtre. Que regardait-il ? Elle ? Possible. Il ne serait pas le premier à la regarder alors qu’elle avait le dos tourné. Certains même ne se gênaient pas pour l’observer d’un regard lubrique alors qu’elle était en mesure de les voir. Cela lui donnait la nausée, mais elle préférait leur jeter des regards noirs que de détourner les yeux, quand à faire un esclandre, ils n’en valaient pas la peine. Cependant, elle n’était pas certaine que le jeune homme la regardait et si elle savait qu’elle était belle, si elle savait qu’elle plaisait aux hommes, elle préférait ne pas s’avancer sur les raisons qui avaient poussé le Cendregué à détourner le regard. Quoi qu’il en soit, elle en connaissait un certain nombre qui auraient profité que le bandeau de mousseline soie qui couvrait pudiquement son décolleté plongeant ait été arraché pour reluquer sa poitrine sans scrupule. Mais le brun au regard perçant et au sourire désarçonnant n’était pas de ceux-là, fort heureusement.
Le Sire du Cendregué ouvrit la partie. Il ne fallut pas très longtemps à la Hightower pour se rendre compte qu’il ne semblait pas très concentré. Était-ce le vin ou sa présence ? Après avoir mangé quelques pièces sans avoir besoin de faire appel à ses plus grandes stratégies, elle fit volontairement quelques erreurs pour voir comment il réagissait. Pas trop graves, pas de quoi perdre la partie, mais de quoi la mettre en difficulté cependant. Encore fallait-il qu’il saisisse l’opportunité. Et pour voir si c’était elle ou le vin, Aelinor attendit qu’il pose la coupe avant de s’en saisir et de fermer les yeux pour en humer le liquide avec délectation. Elle rouvrit les yeux et les plongea dans ceux de Treyvir avant de lui voler une gorgée d’alcool. Puis, elle reposa le verre et le fit glisser vers lui en gardant gracieusement son index et son majeur sur le pied de cristal avec un petit air taquin et un sourire de défi.
Treyvir Cendregué
Oui, l’oprobre avait salit la grande Maison Hightower et salit l’idée que la jeune femme se faisait des siens. Mais cependant, elle assumait, elle assumait que Duncan soit son cousin, tout bâtard fut-il, elle assumait parce qu’il le fallait. Le silence aurait pu s'éterniser et le mensonge faire gonfler la haine et un jour, les enfants de son petit frère et ceux de Treyvir auraient fini par s’entretuer pour un mot mal placé, ignorant la genèse de ce conflit qui aurait depuis longtemps été oubliée. Elle assumait car elle choisissait la paix, quitte à vivre la honte. Elle assumait parce que pour elle, être une grande Dame, c’était prendre ses responsabilités quoi qu’il en coûte sur le plan individuel, c’était faire primer l'intérêt général. La devise de sa famille ne devait pas être une phrase creuse et éclairer la voie avait un prix.
C’était probablement ce mélange de conviction, de noblesse et d’autorité qui rendait ses regards si intenses, presque envoûtants. Elle ne faisait pas exprès, enfin, au début, avant de découvrir l’effet que ses yeux avaient sur les gens, et particulièrement sur les hommes. Edmund Gargalen n’avait pas été sa première victime. Mais cette fois, sa tactique n’eut pas l’effet escompté. En effet, Treyvir tourna la tête sans révéler le moindre secret. Elle continua donc de se demander ce que son oncle avait bien pu faire et dans quelle mesure il n’était plus un problème. Les possibilités étaient vastes, la fourberie de certains était sans limite. Elle connaissait bien des histoires d’oncles voir même de frères qui complotent contre les leurs pour prendre une place qui ne leur revient pas. Elle était heureuse que cela ne soit pas le cas à Grand Tour où l'on avait trop de respect pour la hiérarchie et la féauté, le droit d'aînesse et le droit des héritages en général et enfin pour la famille et pour la vie. Chez elle, jusqu'à preuve du contraire tout le moins, la solidarité régnait et malgré le nombre chacun avait une place.
Suite à ses erreurs, elle posa ses lèvres sur le verre du Cendregué. Elle commençait à se demander si ses charmes agissaient sur le jeune homme et elle devait en avoir le cœur net. Comment le savoir sans jouer avec le feu et titiller ses sens ? Elle était pudique et même prude, elle n’avait embrassé qu’un seul homme dans sa vie et l‘avait d’ailleurs amèrement regretté. Mais cela faisait bien longtemps qu’elle connaissait son pouvoir de femme et qu’elle en usait pour obtenir ce qu’elle voulait. Etait-ce parce qu’elle avait toujours su s’arrêter à temps et mettre de la distance quand il fallait que personne n’avait jamais osé la toucher ou parce qu’elle avait le pouvoir de faire couper les mains du moindre malotru qui se permettrait de les poser sur elle ? Ainsi avait-elle menacé le dernier Mestre d'avoir eu les mains un peu trop baladeuses à son goût pendant qu’il l’examinait. Et par les Sept, son premier hammam à Lancehélion avait été une terrible épreuve. Mais cependant, elle laissa ses doigts quelques secondes sous ceux de Treyvir avant de les retirer, sans le quitter de ses yeux azur. Mais quand elle reposa les yeux sur le plateau, elle découvrit qu’il avait parfaitement joué ce coup pour utiliser son erreur à son avantage.
Merde. Lord Cendregué était donc insensible à ses charmes. Ou simplement capable de rester concentré malgré tous les efforts qu’elle avait déployés pour le tester ? Non, impossible. En revanche, cela pouvait expliquer pourquoi il n'avait fait aucune remarque désobligeante vis à vis de ce qu'il avait vu, les hommes pouvaient être si grossiers parfois quand ils étaient mus par leur désir. Elle pouvait être déçue de n’être point parvenue à le séduire, elle l'était un peu, certes. Mais elle était également contente, parce que la partie commençait à devenir intéressante. Et puis les choses étaient plus simples ainsi au fond. Elle se reconcentra donc pleinement sur le plateau et joua pendant que le jeune homme reprenait du vin. C’est alors qu’il pimenta le jeu en lui faisant une promesse. Surprise, elle releva la tête. Cette fois c’est lui qui l’avait déconcentrée, mais si le sentiment qui a traversa était étrange, ce nouvel enjeu lui donnait plus que jamais envie de gagner, si tant est qu’elle ait jamais eu l’intention de perdre.
__ Soit.
Répondit-elle en hochant la tête avec un petit sourire avant de se rencontrer pleinement sur le jeu et de bouger une nouvelle pièce. La confidence n'était même pas encore effective et pourtant, elle appréciait le geste. Il avait compris, elle avait pu le constater à la manière dont il avait réagi, exploitant les failles de son jeu à la perfection. Peut-être était-ce lui qui l’avait dupée au final, en faisait semblant de ne pas être concentré, ni très bon au Cyvosse. En tout cas, cela la poussa à être meilleure, à déployer ses plus fines stratégies et surtout à arrêter d’essayer de le séduire. Cependant ses gestes étaient toujours grâcieux, ses yeux, désormais fixés sur le plateau, toujours aussi bleus et ses lèvres ourlées d‘un sourire malicieux toujours aussi roses. Elle ne commit plus d’erreurs et tissa peu à peu sa toile sur l’échiquier afin de l’attirer dans un piège savamment orchestré. Le verrait-il ?
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