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[Port-Réal] [FB] Les embruns de la colère | Megalis Farman

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An 303
Lune 3, Semaine 3, Jour 5
@Megalis Farman


Les embruns de la colère


Ce Grand Concile n’était qu’une vaste blague, une blague entre les mains des Stark depuis le début. Il n’avait jamais été question d’une quelconque égalité entre les différents suzerains des Sept – non, des Six Couronnes. A croire que tout avait été arrangé ! Le nouveau roi, un infirme qui s’était hissé jusque là en se reposant sur autrui, avait avantagé sa famille, et même offert l’indépendance du Nord au détriment de l’unité du royaume. Personne n’était gagnant en dehors des Stark, qui avait enfin obtenu ce pour quoi ils avaient pris les armes au début de la guerre. Et les autres ? Ils récoltaient des miettes, pansaient les plaies des récents conflits, improvisaient avec les décisions de la Couronne.

Et encore, Yara s’estimait un minimum chanceuse, malgré sa fureur contre les Stark. Elle était suzeraine des Îles de Fer ; les Stark ne l’avaient pas chassé pour placer un autre pantin à sa place. En même temps, ses îles n’étaient pas comme le Bief. Face à un parvenu, les Fer-Nés prendraient les armes pour le chasser et reprendre ce qui leur appartenaient.

Toutefois, cette consolation n’apaisait guère la colère qui l’habitait face à ce simulacre de Conseil. Elle fulminait, et n’avait qu’une hâte, prendre la mer pour quitter les ruines de la capitale. Le trajet à travers les embruns apaiserait ses pensées, tandis qu’elle réfléchirait plus posément à l’avenir de son royaume. Elle anticipait d’ores et déjà les contestations qui apparaîtraient une à une sur les îles, car la Couronne s’était arrogée un droit qui ne lui appartenait pas.

Interdire les pillages ; jusqu’où la Couronne irait-elle pour piétiner l’honneur des Fer-Nés ? Son père avait-il ressenti la même chose lorsque Stannis Baratheon avait écrasé sa flotte, puis que Ned Stark lui avait ravi son dernier fils en vie ?

— Nous devrions pouvoir partir demain.

Corneille s’arrêta à sa hauteur, le regard vers le Vent Noir ; l’un des rares navires qui n’avait pas fini au fond de l’eau lors de l’attaque d’Euron Greyjoy. Yara hocha la tête. Son équipage s’affairait depuis la fin du Concile pour préparer leur voyage du retour jusqu’aux Îles de Fer, ce qui lui laissait le temps nécessaire pour boucler ses dernières affaires à la capitale.

— Comment prennent-ils la nouvelle ?
— Pas très bien. Âpre-langue parle déjà de reprendre les raids quoi qu’il arrive.

Yara ne répondit rien. Manifester son soutien à ses hommes sur les docks de la capitale lui attirerait plus d’ennuis qu’autre chose ; de nombreuses oreilles se dissimulaient dans les environs, et elle préférait ne rien affirmer tant que leur flotte ne serait pas reconstruite.

Elle échangea d’autres détails avec Corneille au sujet de leur départ, puis prit congé. Elle avançait d’un pas rapide, le pas alerte, et faisait preuve d’une grande retenue pour ne pas poser sa main sur la garde de sa hache. Elle n’aimait pas la capitale. Trop de murs, trop loin de la mer, trop d’ennemis. Elle préférait ses îles, ou le pont du Vent Noir qui voguait sur les mers en quête de richesses.

Ses pas la conduisirent vers l’une des nombreuses places de Port-Réal, où se tenait un marché en cette fin de matinée. Yara scruta les environs, mais ne repéra pas Phalanges qu’elle était censée retrouver. Où était passé cet idiot ? Elle l’avait chargé de récupérer des vivres pour le voyage avec d’autres hommes.

Au lieu de ça, elle remarqua une dame dont la blondeur des cheveux ferait presque concurrence aux Lannister. Retenant un soupir – Yara n’appréciait guère les nobles continentaux, encore moins ceux de la capitale –, elle l’approcha et l’interpella.

— Vous n’auriez pas vu un Fer-Né dans les environs ? Grand, un doigt en moins ?


emme
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les embruns de la colère

megalis & yara

an 303, lune 3, semaine 3, jour 5

La liberté avait goût de cendres dans sa bouche. Ce qu’il restait de ses affaires avait été empaqueté la veille, et Megalis était sur le départ. Elle quitterait la capitale, ce nid de vipères qui lui avait tout pris. Elle irait retrouver les siens. Les siens… Un bien joli mot pour définir ces étrangers dont elle avait oublié jusqu’au visage. Cinq longues années la séparaient d’eux. Et pourtant, c’était à leurs côtés qu’elle devait se trouver. Il était plus que temps de rentrer « chez elle », aussi bête ce terme puisse-t-il paraître. La veille, Tyrion était venu auprès d’elle pour lui rendre sa liberté. Comme on ouvre la cage à l’oiseau domestique, celui-ci peine parfois à prendre son envol. C’était, d’’une certaine manière, le cas pour la Farman. Elle s’était tant habituée à ces barreaux dorés, à sa maîtresse qui jamais n’avait abîmé son plumage. Cersei l’avait domptée jusqu’à en faire une lionne, elle aussi – mais fourrée d’or par la reine, elle rentrerait chez elle et porterait le pelage sang des Reyne, comme les siens le souhaitaient. Elle n’était qu’un jouet, un pauvre pantin aux ficelles distendues, et celle qui les tenait de ses mains fripées ne relâcherait certainement pas sa poigne de sitôt. Megalis craignait le retour à Belcastel, car elle le savait : qui n’était pas des leurs était leur ennemi, et elle n’en était plus. Plus depuis longtemps.

Dans la ruine du Donjon Rouge, l’air empestait toujours la mort et la peur. L’absence, aussi, tailladait son cœur d’un gouffre. Et si la jeune femme avait cessé de pleurer sa reine, elle demeurait perdue dans l’existence. Sans la protection de Cersei, sans sa présence constante auprès d’elle, elle ne savait plus se situer. Elle continuait d’errer sans but, pauvre fantôme des ruines de ce pouvoir qu’elle avait côtoyé. Mais ce jour était celui du départ. L’atmosphère toujours plus étouffante, Megalis avait fait ses adieux aux appartements de la reine et quitté l’enceinte du Donjon Rouge, le temps que sa carriole soit préparée et ses quelques biens chargés. Un mois de route l’attendrait, elle retrouverait son premier amour – la mer. L’idée la faisait frémir.

Tôt ce jour-là, elle avait plongé dans la cité, suivie par deux Manteaux Rouges que Tyrion lui avait procurés – qu’il avait grand cœur, ce nain fratricide et à l’opportunisme pouacre. La jeune femme ne savait pas où elle allait réellement, ses pas la portaient au hasard des rues, jusqu’à parvenir à un marché qui sentait moins la mort que le Donjon Rouge. La scène était lunaire. Tandis que quelques hommes forts soulevaient des pierres calcinées arrachées aux bâtiments, que d’autres balayaient les restes de l’assaut de feu, le marché semblait appartenir à un tout autre monde. Il se tenait là, dressé au cœur des cendres, les étals présentant mille denrées. Un rictus amer tordit les lèvres de la noble alors qu’elle faisait le tour des devantures, par pure curiosité ; les petites gens n’avaient pas le temps de panser leurs plaies et de pleurer leurs morts. Leurs pauvres bouches affamées devaient être gavées, alors ils faisaient fi de tout, du chaos, du souvenir encore frais… Soudain, elle entendit des pas vifs venir vers elle et une voix tira Megalis de ses pensées. Elle tourna lentement la tête vers la femme qui l’avait interpellée, arquant les sourcils tout en gardant l’air absent. Puis sourit faiblement à ses mots en la jaugeant du regard.

Je n’ai pas pour coutume de prêter attention aux Fer-Nés, lâcha-t-elle d’une voix teintée de morgue – on lui avait toujours appris à ne pas se frotter aux sauvages de sel, il fallait dire que les Belle-islois ne les portaient guère dans leur cœur. Ses yeux tombèrent sur le pourpoint de la femme, admirant le kraken qui en disait long sur qui elle était. Voilà qui la rendait un peu plus intéressante. Le plus logique serait qu’il se trouve au port, ne pensez-vous pas ?

Megalis leva à peine le menton pour regarder par-dessus son épaule. Les Manteaux Rouges se trouvaient toujours là, leurs mains alertes prêtes à dégainer si les choses tournaient mal. Mieux valait se méfier lorsqu’on était né Farman et que l’on se trouvait face à un Greyjoy. La Belle-isloise se rassura quelque peu : elle avait adopté la mode de la cour jusqu’à arborer les couleurs des lions de Castral-Roc, sa filiation ne devrait pas être si évidente.
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Megalis Farman
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An 303
Lune 3, Semaine 3, Jour 5
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Les embruns de la colère


Yara n’avait jamais vraiment aimé les nobles de Westeros. Elle était pourtant elle aussi une noble, en tant que Greyjoy, mais elle était une Fer-Née avant tout. Elle ne paradait pas dans des bas de soie, elle payait le fer-prix au quotidien. Elle avait prouvé sa valeur en tant que capitaine, puis comme suzeraine des Îles de Fer. Elle avait acquis le respect de ses hommes grâce à ses décisions et ses faits d’armes, pas parce qu’elle portait un nom chic. Elle n’était pas comme ces nobliaux continentaux qui s’arrêtaient au seul nom de la famille, comme si c’était un gage de qualité indéniable.

La jeune femme en face d’elle était peut-être une parfaite idiote, mais elle possédait le bon nom de famille qui lui accordait la protection de deux Manteaux Rouges. Et Yara n’avait guère envie de battre le fer avec deux chevaliers alors qu’elle se préparait au départ avec son équipage. Le retour jusqu’aux Îles de Fer s’annonçait long, alors inutile de rajouter des blessures à la difficulté du voyage. Pour cette raison, elle gardait ses mains loin de la hache attachée à sa ceinture, ou encore du couteau dans son dos ; entre autres armes en sa possession. Elle évitait de s’afficher comme une menace. Elle avait beau être l’une des six suzerains du royaume, personne ne pleurerait la mort d’une fer-née hormis les siens.

Yara se fendit d’un sourire sarcastique et d'un ton doucereux.  

— S’il se trouvait au port, je ne prendrai pas la peine de vous demander quoi que ce soit.

Phalanges ne se trouvait pas au port ; elle l’avait missionné une heure plus tôt pour gérer le réapprovisionnement du Vent Noir avant leur départ. A tous les coups, il perdait son temps à tenir la chandelle auprès d’une femme qu’il espérait bien mettre dans son lit avant leur départ le lendemain. Elle aurait dû envoyer Âpre-langue l’épauler, même si Phalanges méritait bien un peu de plaisir avant qu’ils ne larguent les amarres. A présent, il n’y avait plus qu’à espérer qu’il se tiendrait suffisamment bien pour ne pas s’attirer de plus amples ennuis.

Quoi qu’il en soit, cette noble ne lui serait d’aucune utilité de toute évidence, mais alors que Yara s’apprêtait à prendre congé, un détail de couleurs retint son attention. Elle fronça les sourcils, et dévisagea plus attentivement la jeune femme.

Yara ne la connaissait pas, c’était une certitude, mais elle ne prétendait pas connaître tous les nobles de la capitale – et encore moins du continent. Toutefois, rares étaient celles et ceux qui portaient encore les couleurs des Lannister, et de manière aussi ouverte – à moins de s’appeler Tyrion Lannister et d’être Main du Roi. Qui était-elle ? Et surtout, en quelle mesure avait-elle servi Cersei Lannister ? Aussi intriguée que méfiante, Yara jeta un regard vers les deux Manteaux Rouges avant de reporter son attention sur la jeune femme.

— Vous portez les couleurs des Lannister.

Une évidence, donc. Yara adopta une posture plus décontractée, chassa la méfiance en apparence pour paraître moins menaçante.

— Vous êtes dame… ?

Du regard, elle l’incita à décliner son identité. Qu’elle mette un nom sur ce visage. Un nom sur celle qui travaillait, de près comme de loin, avec les Lannister, ou qui appartenait même à cette famille.

— Yara Greyjoy.

La présentation était assurément inutile, avec le kraken qui ornait son pourpoint, mais pour une fois, Yara se pliait aux convenances – relativement. Le jour où elle ferait des courbettes n’était pas encore venu.


emme
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megalis & yara

an 303, lune 3, semaine 3, jour 5

La Fer-Née se détendit un peu, et Megalis put l’imiter. Bien qu’elle garda son attitude rigide qu’elle tenait de sa noble éducation, le dos droit et le port de tête altier, elle put relâcher un peu ses épaules et sa vigilance. L’insulaire n’était pas là pour combattre, et elle pouvait aussi bien être une fine lame qu’elle ne ferait probablement pas le poids face aux deux Manteaux Rouges qui veillaient sur la Farman. À la première réponse de la femme en armure, empreinte de sarcasme, la jeune dame afficha un sourire mièvre mais dont transparaissait toute la hauteur qui était sienne. Megalis savait qui elle était, quel sang coulait dans ses veines. Et si elle n’avait jamais rencontré ses ennemis de toujours auparavant, elle refusait de démontrer une once de faiblesse. Surtout pas maintenant, alors qu’elle ouvrait un nouveau chapitre de sa vie. Pour monture le vent, se martelait-elle intérieurement, il était temps pour elle d’oublier sa fidélité à Cersei pour l’offrir à sa famille. Sa vraie famille.

La Fer-Née amorça un pas sur le côté, visiblement prête à partir, quand un froncement de sourcils saisit son visage. Dévisagée, Megalis ne broncha pas, ses yeux passant fièrement sur le visage de l’îlienne, son regard frappé d’une lassitude certaine, un écho à tout ce qu’elle avait pu voir ces dernières années – et du deuil qu’elle portait. La guerrière fit une réflexion sur les couleurs qu’elle portait et Megalis redirigea son regard vers sa toilette. Cousue d’or, de rouge et de noir, la robe trahissait tant son allégeance que le tourment qu’elle portait.

La Farman attendit d’abord que l’autre se présente. Si elle avait deviné en un clin d’œil qui celle-ci était, elle était plutôt attachée aux convenances. Celui qui demandait à l’autre de décliner son identité devait le faire en premier. Bien que face à une femme techniquement plus puissante qu’elle, Megalis n’inclina pas la tête – Yara Greyjoy, par son simple nom, par sa provenance, même par le sang dans ses veines, était l’ennemie de sa famille. Et si Megalis avait appris à se méfier de chaque personne, elle devait rester plus que jamais sur ses gardes. Elle prit quelques secondes pour répondre, hésitant d’abord – était-il judicieux que la Fer-Née sache qu’elle avait face à elle une rivale ? Puis, après une courte réflexion, la jeune femme embrassa fièrement qui elle était. Elle n’était plus la petite lionne qui suivait fébrilement Cersei à travers les couloirs du Donjon Rouge, ni sa dame d’atour, et moins encore l’otage des lions. Un sourire coula sur ses lèvres, gravant sur son visage une fierté absolue dont les Farman avaient le secret. Elle se rappelait, maintenant, des leçons de sa grand-mère…

Megalis Farman, de Belcastel. Ponctuant sa phrase d’un regard appuyé, elle reprit aussitôt, la voix toujours mesurée. Mais il me semble que vous connaissez bien Belle-Île.

Si la rancœur coulait entre ses mots, le ton de sa voix ne laissait paraître nulle animosité. Mais une idée poignit lentement dans son esprit, une idée qui ne plairait guère aux membres de sa maisonnée. Ils avaient passé tant de temps à guerroyer contre les Fer-Nés qu’ils en avaient oublié leur véritable ennemi. Se battre sur deux fronts leur était impossible… Alors peut-être existait-il une solution, celle de la paix pour mieux faire la guerre. Gardant cela à l’esprit, Megalis reprit, la voix douce – quoique teintée d’ironie.

Peu importe les vieilles querelles. Un nouveau jour se lève sur les désormais Six Couronnes, n’est-ce pas ?
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Lune 3, Semaine 3, Jour 5
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Les embruns de la colère


Autour d’elles, le marché battait son plein, au milieu des ruines de Port-Réal comme si de rien n’était. Les roturiers ne s’empêchaient pas de vivre malgré les dégâts encaissés par la capitale lors des affrontements ; les maraîchers continuaient de vendre leurs produits, plutôt que de les laisser pourrir, et les petites gens les achetaient pour nourrir leur famille, sans doute heureux aussi de trouver des vivres. La scène paraissait presque irréelle avec les décombres et certains murs noircis par les flammes du dragon. D’une certaine façon, Yara était soulagée d’avoir prêté allégeance des mois plus tôt à Daenerys Targaryen ; les Îles de Fer avaient ainsi échappé à sa fureur, même si cette allégeance avait très certainement participé au refus de leur indépendance.

Les Îles de Fer lui manquaient. Ce marché lui rappelait celui de Pyke, approvisionné quotidiennement par les pêcheurs de l’île, qu’elle saluait à chacun de ses passages. Elle les connaissait tous pour la plupart, et s’enquérait à chaque fois des nouvelles de leur famille. Cette proximité lui d’ailleurs permis d’être non seulement respectée de son équipage, mais aussi des autres Fer-Nés. Elle n’était pas cette héritière, et désormais suzeraine, isolée dans son château, recluse sur elle-même et enfermée au milieu de ses propres pensées. Elle était proche des siens. Elle mangeait à leur table, se battait à leurs côtés, souffrait des mêmes déconvenues. Ce qu’elle possédait, elle l’avait acquis au fer-prix, et c’était là toute la différence avec ces nobles du continent. Elle méritait le respect de son peuple. Qu’avait donc fait Bran Stark pour être roi, ou encore cette jeune femme qui lui tenait tête ?

Pas grand-chose.

Yara ne retint pas son rictus moqueur lorsque la nobliarde se présenta avec une touche de moquerie emplie de rancune. Farman. Le nom ne lui était pas connu, en effet, même si feu son père les connaissait davantage. Enfant, il avait souvent pestiféré contre cette famille et leur île, au large de laquelle Stannis Baratheon avait détruit sa flotte lors de sa révolte.

Megalis Farman prouvait sa pensée, en tout cas. Elle lui faisait face avec aplomb, se targuant du nom de sa famille, alors qu’elle n’avait aucun exploit notable à faire valoir. Une parvenue.

— Mon père, surtout, et mes frères. Je n’ai pas eu l’occasion de me frotter à la flotte de Belle-Île.

Elle n’ajouta pas le « pas encore » qui la démangeait pourtant. Autant ne pas jeter de l’huile sur le feu dès la fin du Grand Concile ; elle attendrait d’abord que les Îles de Fer retrouvent leur vaste flotte. L’heure était à la reconstruction.

Toutefois, Yara arqua un sourcil étonné face à cet élan pacifique de la part de la Farman. La haine contre les Fer-Nés était d’ordinaire tenace, et rares étaient ceux qui décidaient d’offrir une chance aux insulaires pour enterrer la hache de guerre. Et plus généralement, rares étaient ceux qui décidaient de ne pas haïr toute une famille pour les seuls actes de certains.

— Que je sache, vous ne dirigiez pas les navires qui ont coulé ceux de mon père et abattu mes frères aînés. Je n’ai pas de raison de vous planter une hache dans le crâne.

Yara jeta un nouveau regard aux deux Manteaux Rouges ; qu’ils ne prennent pas ces paroles pour des menaces.

— Mais les Farman de Belcastel sont connus pour leur rancune tenace. Vos couleurs seraient-elles la raison derrière ce revirement ?

Brute et sans fioriture. Yara n’aimait pas les palabres inutiles de la cour. Elle n’aimait pas tourner autour du pot.


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megalis & yara

an 303, lune 3, semaine 3, jour 5

Est-ce la haine séculaire qui liait les Farman aux Fer-Nés, ou des ressentiments plus personnels, qui voulurent s’exprimer ? Megalis s’interdit de rappeler à Yara que ses frères comme son père n’étaient plus de ce monde, tous tués par leur propre orgueil. Et qu’elle serait, inévitablement, la prochaine. Le peuple des Îles de Fer était certes puissant sur les flots, mais une fois le kraken sur terre, il avait tôt fait de se faire rejeter à la mer. Si l’échange entre les deux femmes demeurait pacifique, loin de l’inimitié qui liait leurs noms, l’ouestienne pouvait ressentir une forme de tension se glisser entre chaque mot. Farman et Greyjoy mouillaient certes dans la même mer, ils n’étaient certainement pas faits du même bois.

Megalis ne put contenir l’infime froncement de sourcils qui, passant brièvement sur son visage, trahit une pointe d’inquiétude aux mots suivants de la Fer-Née. Elle s’était tant habituée aux menaces voilées des vipères de la cour qu’elle se demanda, un instant, si c’en était une. Puis se rappelant qu la femme face à elle était du peuple insulaire, elle rejeta cette idée. Les ennemis de toujours de Belle-Île n’étaient pas coutumiers de ce genre de tromperies, il lui semblait d’ailleurs qu’ils étaient plutôt hostiles aux méthodes plus employées par les continentaux. Tandis que les nobles combattaient à grands renforts de sourires, de courbettes et de mensonges, les Fer-Nés tendaient à préférer les haches et les épées. Des armes bien différentes, que Megalis aurait pu lui envier. Née femme et esclave d’un système qui la muselait de naissance, elle avait été contrainte de suivre les coutumes ouestiennes. Si elle avait pu porter les armes, peut-être l’aurait-elle fait ; elle était un beau diable, enfant, fougueuse et revêche. Mais aujourd’hui dépourvue de talents martiaux, elle les compensait par un esprit qu’elle s’était affairée à affûter autant que possible. Elle inclina la tête pour donner raison à Yara et un sourire crispé, qu’elle avait appris de Cersei, fendit son visage.

La suite des mots de la Fer-Née la troubla, mais trop orgueilleuse, Megalis n’en montra rien. S’il était bien une personne ici qui ne devait entrevoir la moindre faiblesse chez elle, c’était probablement Yara. La fierté coulait dans les veines de la fille de Belcastel, et Cersei morte, elle n’avait plus aucune raison de se montrer fidèle envers les Lannister. Elle devait abandonner le lion d’or de Castral-Roc pour celui, d’un rouge de sang, de Castamere.

Les aléas de la guerre, dit-elle la voix grave en regardant à nouveau sa tenue. Puis elle releva ses yeux clairs vers Yara pour mieux affronter son regard. Les rois et les reines se succèdent sur le trône et nous contraignent à bien des choses, notamment renier notre nature première, n’est-ce pas ?

Les Fer-Nés n’avaient-ils pas été privés de leur précieux pillage ? N’avaient-ils pas dû courber l’échine face à ceux qui leur interdisaient de suivre leur mode de vie amoral ? Plus de pillages. Plus d’attaques. Plus de viols. Qu’adviendrait-il des fiers insulaires ? Leur terre se mourait depuis la création du monde, infertile et rocailleuse, privés de leurs fameuses razzias, comment parviendraient-ils à retrouver leur gloire passée ? Nous ne semons pas, songea la jeune femme avec ironie – ils ne sèmeraient pas plus la terreur dans leur sillage, à l’avenir. Ils avaient tout intérêt à se trouver des alliés, à moins que ne souffle à nouveau un vent de révolte sur les Îles de Fer ? Cela ne tarderait pas, c’était certain. Ils étaient experts en la matière, après tout. Mais s’ils n’avaient pas les Farman dans la poche, Belle-Île continuerait à se faire bouclier de l’Ouest. À moins que le vent de révolte ne devienne tempête et n’atteigne les esprits des insulaires ouestiens. C’était à envisager. Megalis afficha un sourire étonnamment chaleureux, elle se radoucit.

Peut-être Lordsport deviendra-t-il un grand port de commerce, à l’avenir. Qui peut savoir de quoi demain sera fait ? Si vous songiez à faire affaire avec les Six Couronnes, je suis certaine que vous pourriez dégoter un contrat intéressant avec Belle-Île.

Megalis prit bien soin de le rappeler à Yara. Des marchands, on condamnait les Fer-Nés à devenir de vulgaires marchands. Des esclaves d’un système plus grand. Et le peuple revêche aurait tout intérêt à plier s’il ne voulait être défait une fois de plus… Ou bien, repenser leurs alliances.
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Megalis Farman
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Les embruns de la colère


Les aléas de la guerre.

Yara retint un rire dédaigneux. A la place, elle se contenta d’hausser les épaules comme si de rien n’était. Comme si le rappel froid de la nobliarde ne l’atteignait pas. Le retour aux Îles de Fer serait délicat, car son peuple exigerait des comptes. Les Fer-Nés étaient fiers, et ils ne ployaient pas le genou facilement. Jamais ne reconnaîtraient-ils d’ailleurs l’autorité d’un Roi qui interdisait les coutumes qui constituaient leurs plus vieilles traditions. Certains s’en accommoderaient, bien sûr, car des Fer-Nés avaient jadis eux-mêmes tenté d’interdire l’Antique Voie, mais sans grand succès.

Bran Stark ne réussirait pas là où même les Fer-Nés avaient échoué par le passé. L’Antique Voie demeurerait, et les pillages avec. Lors de ce simulacre de Concile qui avait tourné en la seule faveur des Stark, Yara avait su se taire pour faire profil bas, tandis qu’elle fomentait déjà une contre-attaque. La priorité était d’abord de reconstruire la flotte des Îles de Fer avant de clamer le retour des pillages. Comme le kraken, elle se mouvait en silence sous les eaux sombres avant de surgir des flots pour entraîner les marins imprudents vers les profondeurs.

Le peuple des Îles de Fer ne courberait jamais l’échine. Ces derniers siècles, ils avaient toléré leur appartenance aux Sept Couronnes car rien n’interdisait l’Antique Voie, et ils avaient pu poursuivre leurs coutumes. Aujourd’hui, ils souffraient de l’humiliation d’avoir perdu leur indépendance au détriment du Nord, et d’être coupés de leurs plus vieilles traditions. A croire que malgré la guerre, la Couronne n’avait pas encore appris l’art du compromis.

Et ces dernières années, les rois comme les reines étaient tombés plus vite encore que les mouches.

Un jour, les Six Couronnes ne seraient plus que Cinq. Voire n’existeraient plus, au même titre que les dragons avaient disparu une fois de plus.

En revanche, le sourire soudain bien chaleureux interpella Yara. Et c’était pour cette exacte raison qu’elle n’aimait pas Port-Réal et tous les jeux politiques de ces nobliaux. Elle préférait les messages aussi clairs que forts. L’action, face aux petites courbettes et sourires emplis de faux semblants. Rien ne lui paraissait vrai dans cette capitale ; même le marché sonnait faux.

— Nous ne semons pas. La Couronne aura beau dire, certaines choses ne changeront pas.

Les Fer-Nés ne cultivaient pas les terres. Ne s’abaissaient pas non plus à utiliser l’or-prix. Les pillages leur apportaient leurs richesses, et les serfs s’occupaient ensuite de leurs quelques terres et des mines. Le commerce n’était pas à l’ordre du jour aux yeux de Yara, bien qu’elle ne s’empêcherait pas de réfléchir à cette option afin de renforcer la flotte des Îles de Fer si le besoin se faisait sentir. Elle ne se montrerait pas aussi obtuse que son père, mais pour l’heure, elle ne tenait pas à le faire savoir.

— Tout comme les Farman persisteront à haïr les Fer-Nés.

Tout comme le reste du continent. Tout le monde se réjouissait de l’interdiction des pillages, sans se soucier un seul instant de la furie des mers. Personne ne soumettait l’océan à sa volonté.

Néanmoins, le ton chaleureux de Megalis Farman tournicotait dans sa tête, et Yara se demandait s’il n’y avait pas davantage. Ce ton ne collait pas à la moquerie des Fer-Nés réduits au seul statut de marchand. A nouveau, elle jeta un regard aux deux Manteaux Rouges ; deux témoins gênants. Si Yara ne se trompait pas, mieux valait qu’ils n’entendent rien du reste de leurs échanges.

Par chance, une distraction tombée du ciel survint soudain sur la place du marché. Au bras d’une femme qu’il cajolait de mots doux, Phalanges trébucha contre une caisse de pommes dans un grand bruit.

— Phalanges !

La voix dure, elle interpella le Fer-Né et s’avança d’un pas vif vers lui ; mais avant de dépasser la Farman, Yara lui attrapa la main pour la tirer vers elle tandis que les deux Manteaux Rouges perdaient leur temps à dévisager Phalanges qui avait sa tête des mauvais jours. Il s’était ridiculisé devant cette femme qu’il avait courtisée.

— Ce soir. La Truite sauteuse, au port, chuchota-t-elle à l’oreille de l’ouestrienne.

L’air de rien, Yara lâcha la Farman et rejoignit Phalanges contre lequel elle vitupéra sur son incapacité à faire des provisions sans se jeter dans les bras d’une femme. Elle déformait volontairement le trait pour duper les deux Manteaux Rouges ; il n’était pas question qu’ils se doutent de quoi que ce soit.

Puis elle se retourna vers Megalis Farman, qu’elle salua de façon moqueuse.

— Il semblerait que mon ami n’ait pas su retrouver son chemin jusqu’au port.

Sans chercher à discuter davantage, elle entraîna Phalanges à ses côtés, qui protesta sans qu’elle ne l’écoute.

๑๑๑

La nuit était tombée depuis un moment sur Port-Réal, tandis que Yara attendait à une table dans le brouhaha ambiant de la Truite sauteuse. L’auberge ne payait pas de mine, mais elle avait le mérite d’être reconnaissable de loin avec son enseigne. Corneille l’avait d’ailleurs interrogée sur la raison de sa venue, alors qu’elle préférait d’ordinaire sa cabine à bord du Vent Noir, mais elle s’était contentée d’hausser les épaules. Pour l’heure, elle préférait ne rien dire et ne pas s’avancer. Peut-être attendait-elle pour rien, en sirotant sa bière, quand elle ne curait pas les ongles avec son couteau.

Elle savait aussi que Corneille n’était pas très loin. Son second savait qu’elle avait une idée derrière la tête, et il préférait garder un œil sur elle dans ce trou à rats.

A présent, restait à savoir si la noble Megalis Farman daignerait se salir les mains, ou si ses paroles n’étaient que des mots dans le vent.


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Le message était clair – nous ne semons pas. C’était contre les principes des Fer-Nés et Megalis le savait, mais elle savait aussi qu’elle pouvait utiliser cela à son avantage. Elle se fichait bien que les Îles de Fer commercent avec Belle-Île, ils n’avaient pas spécialement besoin de nouveaux partenaires dans ce domaine. Ce qui importait était d’abattre un ennemi qu’ils avaient probablement en commun, et celui-ci ne vivait pas sur une île. Dans cette capitale où les continentaux usaient de faux, il n’y avait probablement qu’une seule personne pour comprendre un tant soit peu Yara, et elle se tenait face à elle. Elle inclina la tête, en signe de compréhension que les Fer-Nés ne cesseraient jamais d’être des Fer-Nés. Les pillages reprendraient bien, c’était juste une question de temps. Leurs navires décimés à la guerre, cela leur laissait au moins un peu de répit. La suite des mots de la suzeraine arracha un vague sourire à Megalis.

Le croyez-vous ?

L’ouestienne se laissa distraire par Phalanges, l’homme de Yara, qui revenait. Elle tourna la tête vers lui ainsi que le firent les Manteaux Rouges, surprise par le boucan qu’il fit. En passant devant elle pour rejoindre Phalanges, la Fer-Née lui saisit rapidement la main pour l’attirer vers elle et lui chuchoter quelques mots. Megalis ne mit qu’un instant à comprendre qu’il s’agissait d’un lieu de rendez-vous, elle ne réagit pas, l’air de rien, elle arqua les sourcils d’un air dédaigneux aux mots qui suivirent, avant de reprendre ses activités comme si rien ne s’était produit. Comme si un plan n’était pas né dans son esprit.

***

Elle s’était fait porter pâle pour décaler son départ de la cour au lendemain. Sa famille attendrait un peu, ce n’était pas grave, peut-être son retour à Belcastel serait-il mieux accueilli si elle était porteuse d’une nouvelle alliance pour sa maisonnée ? C’est à cela qu’elle songeait en quittant le Donjon Rouge. Pas de garde du corps, pas de Manteaux Rouges à sa botte cette fois-ci. Elle était seule pour la première fois de sa vie et son cœur battait follement alors qu’elle sillonnait les rues quasi-désertes de Port-Réal. La nuit était bien installée, elle avait attendu l’heure de l’anguille, que les travailleurs soient rentrés chez eux et que les saoulards ne soient pas encore de sortie, pour rejoindre le port où lui apparut rapidement l’enseigne de la Truite sauteuse. Sous la capuche qui recouvrait ses cheveux d’or pâle, Megalis plissa les yeux. Elle n’aimait déjà pas cet endroit, au simple brouhaha qui en émanait. Mais peu importait. Elle ouvrit la porte et commanda une bière, ses mains trop propres soigneusement cachées sous des vieux gants qu’elle avait pu trouver. Sous son épaisse cape grise, elle portait sa toilette la plus simple, qu’elle avait choisi parmi celles qu’elle portait à l’époque où régnait le Grand Moineau. Sa reine morte, cela lui paraissait si lointain. Ni Cersei, ni elle n’avaient été les mêmes après cela.

Fouillant les lieux du regard, Megalis aperçut enfin la suzeraine Fer-Née. Elle, n’avait pas besoin de se cacher ici. Elle oscillait entre curage d’ongles et sirotage de bière, la noble îlienne eut une moue hésitante avant de finalement s’approcher, prenant son courage à deux mains. Elle s’assit à la table, plantant immédiatement ses yeux dans ceux de Yara.

Il m’a semblé que vous souhaitiez que l’on discute plus amplement, dit-elle simplement.
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Les embruns de la colère


Assis à l’écart, Corneille faisait mine de roupiller sur sa bière. Personne ne prêtait attention à lui, et sa hache bien visible à sa hanche dissuadait les idiots de tenter de lui dérober ses biens dans son sommeil. Mais Corneille ne dormait pas. Il avait beau avoir les yeux clos, il restait attentif au moindre bruit suspect. Lorsqu’il s’agitait, il en profitait pour jeter un coup d’œil en toute discrétion. Il surveillait les envirions. Il veillait sur sa capitaine, surtout, et Yara s’amusait toujours de constater sa dévotion inébranlable au fil des années.

Elle remarqua d’ailleurs son mouvement d’épaules interloqué alors qu’une jeune femme s’installa en face d’elle. Il ne la reconnaissait pas, mais il savait qu’elle n’appartenait en rien à ces lieux. Et à présent, il s’interrogeait, tentait de reconstruire le puzzle des pensées de sa capitaine et de deviner l’identité de cette nouvelle venue.

Face à la Farman, un sourire ravi sur les lèvres, Yara s’affala un peu plus contre le dossier de sa chaise pour adopter une posture décontractée. Sa bière dans une main, le couteau avait disparu dans les plis de ses vêtements, et elle accueillait la nobliarde comme une vieille amie.

Yara avait choisi cette taverne pour se fondre dans la masse, et éviter que cette conversation ne tombe dans les mauvaises oreilles. Se cacher donnerait l’impression de fomenter un mauvais coup, alors qu’elles ne faisaient que discuter.

— Noble truitesse, je vous attendais !

Un surnom comme un autre, plutôt amusant, que personne ne remarquait. Deux amies égayées par la bière, un soir dans le port. Si elle était aussi intelligente qu’elle le prétendait, Megalis Farman verrait là une formule de politesse, et non une insulte à demi-mots. D’une certaine façon, Yara en profitait pour tester la noble ouestrienne. Qui était-elle vraiment, derrière ses atours ? Méritait-elle un semblant de confiance ? Ou était-elle comme tous les autres, une parvenue qui s’arrogeait ce qu’elle ne méritait pas ?

En son for intérieur, Yara ouvrait les paris.

— Il m’a surtout semblé bon de chasser les insectes qui vous collaient à la peau.

Yara n’accordait aucune confiance aux Manteaux Rouges qui l’avaient accompagnée plus tôt dans la journée. Si un rapprochement s’opérait entre les Greyjoy de Pyke et les Farman de Belcastel, personne ne devait en entendre parler avant qu’ils n’en décident autrement. Un plan difficile à mener avec un roi omniscient, cela dit, mais les complots se comptaient par milliers, et d’autres s’avéraient bien plus dangereux que leur seule alliance.

— Pour une truitesse, et surtout une truitesse venteuse, vous avez eu des paroles intrigantes. Et si vous m’en disiez davantage ?

Un regard entendu derrière la chope de bière. Derrière ses sourires qui sonnaient faux, Megalis Farman proposait-elle véritablement les prémices d’une réconciliation entre leurs familles, voire l’ébauche d’une alliance vers un but commun ?


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Noble truitesse, Megalis accueillit le surnom d’un sourire acéré, ne laissant en rien trahir combien il pouvait être dégradant pour elle. Elle avait enclenché un jeu bien dangereux en cherchant à pactiser directement avec l’ennemi, dans un lieu bien hostile pour une noble dame comme elle. Mais le jeu en valait la chandelle. S’installant, par chance, sa robe d’une grande simplicité n’avait pas de jupons encombrants, elle inclina vivement la tête.

Que voudriez-vous savoir exactement ?

Elle porta sa bière à ses lèvres, son parfum trahit qu’elle n’était pas de si bonne qualité que celle que buvaient les hommes à Belcastel, mais elle en but malgré tout une gorgée, s’interdisant la moue qui voulait poindre à ses lèvres et plisser son nez. Loin des vins riches auxquels la noble était habituée, c’était une vraie pisse d’âne.

Les truites ont la tête dure, vous n’êtes pas sans le savoir. Mais il me semble que ce sont les mêmes vagues que nous montons, vous et nous. Ne sommes-nous pas faits du même bois, au final ?

Megalis darda sur la Fer-Née un regard équivoque, reprenant une goulée de bière, elle n’eut pas à réprimer une contorsion de son visage cette fois-ci. Elle avait vécu auprès de Cersei pendant des années, peut-être s’habituait-elle vite aux alcools…

Ce sera bientôt la saison de la pêche à la baleine, non ? De plus gros poissons. Plus dangereux, qui se targuent de pouvoir faire chavirer tous les navires. Peut-être pourrions-nous envisager de cesser toute guéguerre entre petits poissons pour nous retourner face à la baleine.

Elle arqua un sourcil. Elle pouvait se rappeler de Cersei tenant de pareilles conversations, mais une couronne sur la tête, elle était si intouchable qu’elle usait de bien moins de détours. Elle, n’avait pas à appeler le lion d’or baleine. Megalis l’enviait en tous points, et si le manque de sa reine demeurait présent au fond d’elle, elle devait maintenant se tourner vers ce qu’il lui restait : sa famille. Celle qu’elle devait protéger, celle qu’elle devait faire s’élever. À tout prix. Quitte à pactiser avec les krakens. Un jour s’élèveraient à nouveau les bannières du lion rouge, sans craindre la fureur des Lannister. Elle rêvait à ce jour.

Je suis certaine que nous pourrions nous entendre en ce sens… Mais à vous seuls, vous ne parviendrez jamais à vous emparer des baleines. Assemblons nos filets, et vous ne remonterez plus de pauvres truites.
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Yara réprima un sourire amusé lorsque la noble truitesse dégusta une gorgée de la pisse d’âne servie dans la taverne. Elle faisait son possible pour ne pas trahir ses origines, signe qu’elle accordait assez d’importance à leur discussion pour bafouer ses standards habituels. La Fer-Née notait l’intention dans un coin de sa tête pour se rappeler que des efforts provenaient des deux côtés pour aboutir, potentiellement, à quelque chose de bénéfique pour elles deux ; ou plus largement, pour leurs deux familles.

La métaphore filée maritime lui donnait raison. Il fallait être idiot pour ne pas comprendre ce que désignait la baleine, et encore plus l’idée d’assembler leurs filets ensemble. Derrière ses airs de jouvencelle qui s’arrogeait la notoriété de sa famille, Megalis Farman détournait les pronostics pour véritablement lui proposer une alliance afin de récupérer ce qui leur appartenait ; l’indépendance des Îles de Fer, et la puissance de l’Ouest. Bien entendu, Yara gardait en tête que la jeune femme n’était en rien la matriarche des Farman, et encore moins la chef de famille, mais elle saluait l’intention.

Si personne ne s’asseyait à la même table, aucune alliance ne se ferait. Étrangement, elle se rappela les propos de Tyrion Lannister à la Reine Dragon ; c’est avec ses ennemis qu’on fait la paix. Et depuis des décennies, les Farman et les Greyjoy n’avaient pas enterré la hache de guerre.

Pour Yara, il était temps d’aller de l’avant. D’une certaine manière, elle avouait à contrecœur que son oncle avait eu raison concernant Balon Greyjoy. Son père restait enfermé d’un rêve du passé et ne les menait nulle part. Il avait même abandonné Theon aux mains des Bolton, ce qu’elle ne lui avait jamais pardonné, quand bien même la mission de sauvetage qu’elle avait mené avait été un échec cuisant. Elle avait eu le mérite d’essayer.

— Contrairement aux restes des poissons d’eau douce, vous savez être très claire, noble truitesse.

Un nouveau sourire derrière la chope de bière, puis une autre gorgée avant de reprendre.

— Il me semble d’ailleurs que la chasse à la baleine sera bien plus prolifique dans les prochaines années que celle aux éperlans.

La perspective de retrouver l’indépendance des Îles de Fer lui convenait bien mieux que l’abandon pur et simple des traditions de son peuple, ou que la reprise de raids insignifiants pour ne pas éveiller trop vite l’attention de la Couronne. Avec les Farman à leurs côtés, les Fer-Nés disposeraient d’une réelle opportunité afin de clamer le trône de sel une bonne fois pour toutes.

— Toutefois, chère truitesse venteuse, vos paroles honorables n’engagent que vous. Je doute que vous ayez l’autorisation du Lord Truite pour poursuivre nos échanges en son nom. Et comme vous le dîtes, les truites ont la tête dure.

Une telle alliance serait également difficile à faire accepter au sein des Îles de Fer à cause du ressentiment envers les Ouestriens, sans parler des conséquences de la rébellion Greyjoy dont la flotte avait été écrasée par Stannis Baratheon au large de Belle-Île. Sans garanties, les Fer-nés ne l’accepteraient probablement pas, mêmes s’ils suivaient Yara sans discuter. Néanmoins, elle savait que cette avancée n’était pas impossible si elle s’y prenait correctement, et si les Farman étaient eux-mêmes prêts à avancer de concert avec la dernière Greyjoy.


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Les paroles de Yara lui donnèrent raison : son ambition ne s’arrêtait pas à simplement récupérer les Îles de Fer. Elle voulait plus. Un sourire, obscur, coula sur les lèvres de Megalis, en écho à celui de la Fer-Née. Elle leva vers elle un regard déterminé tandis que Yara remettait en question l’implication des autres Farman dans cette entreprise. Oh, oui, elle se heurterait sans doute à un refus catégorique de Sebaston et d’Eddara quand elle leur en parlerait. Luthor serait sans doute de leur avis. Willos serait, comme il l’était toujours, plus facile à convaincre. Mais elle saurait les convaincre. Elle savait qu’elle devrait faire ses preuves en revenant à Belcastel, mais si elle était porteuse d’un tel plan, alors ils sauraient l’écouter. Ses yeux se firent plus fermes, trahissant sa personnalité inflexible qu’elle tenait des seigneurs Belle-islois.

Les truites ont la tête dure, répéta-t-elle d’une voix sourde, avant qu’un sourire amer n’ourle ses lèvres. Mais elles ont également la rancune tenace. Et celle-ci n’est pas dirigée que vers les autres poissons. Les baleines leur ont tout pris, comme elles l’ont fait avec vous, je me trompe ?

Megalis but une gorgée de bière, fixant toujours le kraken d’un œil attentif, tentant de lire son visage d’une part et de constater qu’elle ne perdait pas en attention tandis qu’elle reprenait.

Lord Truite acceptera, j’en suis certaine. L’idée de voir se terminer le règne de la baleine le ravira, même en ces circonstances, j’en suis certaine.

Elle était sûre d’elle. Le devait. Il était temps de rendre à sa famille ce qui lui revenait de droit, à commencer par Belle-Île. Ils en étaient les seigneurs mais en furent autrefois les rois. Ils s’étaient arrachés aux Fer-Nés par la rébellion pour cela, et finalement avaient obtenu leur couronne et leur liberté… Tout ça pour quoi ? Finir par s’incliner devant les lions ? Les choses devaient revenir à la normale, il n’était plus question qu’ils ploient le genou devant quiconque.

Je retournerai parmi les truites, demain. Si nous trouvons un accord toutes les deux, je pourrai leur en faire part… Mais, même si nous serions toutes deux bien arrangées par cette entente, je me doute que vous voudrez quelque chose en échange… Rien n’est gratuit en ce monde, et même les alliances se monnayent.

Si son sourire flottait toujours sur ses lèvres et que son regard n’avait rien perdu de sa farouche détermination, Megalis craignait la réponse de Yara. Voudrait-elle de l’or ? Des terres ? Des trésors ? Il y avait des choses que les Farman ne lui céderaient jamais. Leur fief et son territoire, cette île à laquelle ils étaient si attachés, ne passeraient jamais à d’autres mains tant qu’ils seraient en vie. Et, même si ceux-ci devenaient leurs alliés, certainement pas à leurs ennemis de toujours.
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Dans cette taverne qui ne payait pas de mine, les deux femmes accordaient leurs violons et s’entendaient au gré de ces paroles énigmatiques. Le choix de la truite comme base de code tromperaient les oreilles indécentes, ce qui n’était pas sans satisfaire Yara. Mieux valait que leurs projets d’alliance demeurent secrets pour l’heure, car ils ne se réaliseraient pas en un claquement de doigts. Mener leurs plans à bien exigerait du temps, et beaucoup de préparation. Elle ne comptait pas se lancer dans quoi que ce soit tant qu’elle n’avait pas restauré la flotte Fer-Née. Son peuple devait retrouver sa pleine puissance avant d’envisager se battre pour son indépendance.

Alors qu’elle terminait sa bière, Yara hocha la tête. Farman comme Greyjoy partageaient un ennemi commun. S’ils mettaient de côté leurs différences, leur alliance serait redoutable. L’idée de venger les affronts subis ces derniers mois aiderait à rallier l’opinion des Fer-Nés réfractaires à ce rapprochement avec les Farman ; ou tout du moins l’espérait-elle. Yara avait conscience que les convaincre ne serait guère aisé, tout comme il serait délicat de leur accepter l’interdiction des pillages. Délicat ? Impossible, plutôt. Elle se souvenait encore des protestations de ses hommes lorsqu’elle avait accepté les conditions de la reine dragon en échange de l’indépendance des Îles de Fer, mais le gain final avait suffi à faire taire les oppositions. Mais là ? La Couronne ne leur offrait rien en échange, pas même un os à ronger. Bran le Rompu aurait tout aussi bien pu leur de retourner dans leurs îles fétides que le message aurait été le même.

— Je vous laisse donc le soin de convaincre Lord Truite, tout comme je convaincrais mon propre troupeau.

Belle-Île et les Îles de Fer. Plus Yara y songeait, et plus la perspective s’avérait alléchante. Malgré la proximité avec le Conflans, leurs deux maisons détiendraient les points clefs maritimes de l’Ouest, et même le Bief ne saurait lutter, déjà affaibli par la guerre encore fraîche. Cette fois, il n’y avait plus Stannis Baratheon pour mater la rébellion des Greyjoy.

Puis vint la réciprocité de l’échange. Si les Farman gagnaient un puissant soutien dans leurs rêves de grandeur, les Greyjoy se retrouvaient par conséquent entraînés dans une guerre qui ne les intéressait pas. Les Fer-Nés, Yara la première, n’avaient cure du Trône de Fer ; seul le Trône de Sel et de Grès les intéressait. Seule leur indépendance et le respect de leurs traditions valaient la peine de se battre.

Toutefois, les Fer-Nés payaient le fer-prix avant tout. Ils ne moyennaient pas leur allégeance en échange d’or ou de trésors, même si de telles richesses les aideraient à reconstruire leur flotte. En revanche, les alliances en Westeros étaient bien souvent trahies au profit du plus offrant ; les Farman devaient se mouiller jusqu’au cou afin que Yara ait l’assurance qu’ils ne se retourneraient pas contre eux.

— Vous ne m’aurez pas avec l’or-prix, chère truitesse. Je connais la futilité des alliances forgées avec l’or-prix, qui se délitent aussitôt face à meilleur offrant. Si nous voulons que nos projets durent, et ce dans la confiance, il nous faut davantage.

Yara n’était pas certaine de la meilleure manière pour parvenir à cette finalité. Elle hésitait, et pour combattre le doute, elle se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, aussi pensive que nonchalante.

— Je vous convierai bien dans ma demeure, dame truitesse, mais je m’en voudrais d’affoler le cœur du Lord Truite.


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303 | lune 3 | semaine 3 | jour 5

ft yara greyjoy
Megalis hocha sobrement la tête aux mots de Yara. Convaincre lord Truite, oh, cela serait chose aisée. La Farman frémissait d’impatience à l’idée de retrouver son père, des années après l’avoir perdu. La dernière fois qu’elle avait vu Sebaston, il l’avait prise fermement dans ses bras, la laissant seule à la cour pour quelques temps – il était prévu qu’elle le rejoigne à Belle-Île, après avoir appris un peu des jeux typiquement Port-Réalais. Mais ni l’un ni l’autre n’avait imaginé que la guerre leur tomberait dessus, les séparant pour cinq longues années. Et alors que l’attaque d’Eddard Stark par Jaime Lannister lançait le début des hostilités, lord Farman avait rappelé sa fille à son côté. Megalis n’avait même pas pu quitter le Donjon Rouge. La herse s’était refermée, lourdement. Et les chaînes. Et les lions. Et Cersei… Puis, cinq ans.

Même si ça lui faisait peur, la jeune femme avait hâte de rentrer chez elle, de fouler le sol de cette île que le temps lui avait rendue étrangère. Mais son cœur devenait fou à l’idée de retrouver Sebaston, son père – Willos, son frère. Elle aimait les autres également, mais eux… Oh, elle avait presque tout oublié d’eux, pourtant, elle savait qu’elle les aimait. Et si, plus jeune, elle avait su obtenir ce qu’elle voulait de son père, alors avec tout ce qu’elle avait appris, elle était armée pour faire mieux encore. Mais la pauvre ignorait que Sebaston était mort.

Yara évoqua l’or-prix et Megalis sourit en coin. De ce que disaient les livres qu’elle avait tant lus, si elle avait bien tout compris de ses leçons d’histoire, alors elle comprenait par là que les Fer-Nés ne seraient pas de simples mercenaires. Ils ne s’achèteraient pas à grand coups d’or et de richesses, même s’ils aimaient cela. Ce qu’ils obtenaient, ils le prenaient, ils ne se le faisaient pas offrir. Il fallait trouver mieux – une promesse, une richesse qui n’en soit pas une, quelque chose que Megalis saurait fournir en échange de cette alliance. Une garantie… Elle perdit son sourire tandis qu’elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait bien avoir à offrir. Les Farman étaient riches, les Farman étaient grands – mais si les Fer-Nés ne voulaient pas de tout cet or qu’ils avaient à offrir, alors il fallait trouver autre chose. Megalis fronça légèrement les sourcils, levant un regard sérieux vers Yara.

Hormis l’or-prix et le fer-prix, il existe bien une autre… forme de paiement. Quelque chose qui ne sera ni à acheter, ni à dérober, ni à échanger… Megalis arqua les sourcils, espérant bien se faire comprendre. Votre troupeau aurait un pied dans le mien, mon troupeau aurait un pied dans le vôtre. Une promesse éternelle au regard des dieux.

Elle ne croyait pas aux dieux. Ils ne lui avaient jamais rien apporté. Mais au moins le mot était clair. Lier Farman et Greyjoy par le mariage devrait garantir la pérennité de leur alliance. Mais qui aurait-elle le pouvoir de vendre ? Son aîné Luthor, qu’elle ignorait devenu seigneur, mettant alors les Fer-Nés à la tête de sa maisonnée ? Peut-être son jumeau, son cher Willos… Ou bien son oncle. Oh, Criston hurlerait, enragerait. Son navire se nommait le Pourfendeur de Kraken, ce n’était pas pour rien… Et pourtant, Megalis songea qu’ironiquement, il aurait pu s’entendre avec Yara. Encore fallait-il qu’elle accepte cette idée d’union. Et rien n’était moins sûr ; les mœurs continentales et insulaires étaient très différentes. Elle eut un reniflement quelque peu sarcastique, son rictus se fit joueur.

Je n’oserais mettre un pied dans votre demeure sans avoir la certitude d’une alliance. Je ne suis pas totalement inconsciente, je reste une truitesse.
Megalis Farman
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@Megalis Farman


Les embruns de la colère


Un mariage. Pendant un instant, Yara crut avoir mal saisi le sous-entendu porté par la Dame Truitesse, mais le regard de cette dernière lui intima le contraire. Sans un mot, Yara se vautra contre le dossier de sa chaise, un bras pendant dans le vide derrière elle, tandis qu’elle terminait sa choppe de bière. Une part d’elle était surprise de cette tournure alors qu’elle aurait pourtant dû s’y attendre. Qu’elle le veuille ou non, elle était une femme, et les hommes des îles comme des continents voyaient en elle une future épouse ; ou plutôt la clef des Îles de Fer. Seul son caractère bien trempé lui avait épargné jusque là une alliance matrimoniale, et en son for intérieur, elle remerciait son défunt père de ne rien lui avoir imposé. Pas un seul instant ne s’imaginait-elle devenir la femme-roc de quelqu’un, et même à des fins d’alliance politique, elle ne l’imaginait toujours pas.

Pour autant, Yara ne refusa pas la proposition de but en blanc. Elle n’était pas stupide ; elle savait quel poids et quelle symbolique revêtaient cette proposition. L’idée même qu’un Farman, cette famille ennemie de la sienne, l’épousât relevait du miracle - ou de l’importance qu’elle occupait dans leurs plans pour s’attaquer à la baleine. La réputation maritime des Îles de Fer n’était plus à faire, et même si elle haïssait son oncle Euron, il avait été à la hauteur de leur peuple lors de ses attaques navales.

— Pour une truitesse, vous êtes des plus audacieuses.

Yara n’étoffa pas, pas plus qu’elle n’accordât un avis plus développé quant à cette proposition. Elle prenait le temps d’y réfléchir, car l’engagement n’était pas des moindres. Jusqu’où était-elle prête à aller pour obtenir l’indépendance des Îles de Fer ? Même si ce mariage demeurait avant tout politique, il revêtait malgré tout une dimension personnelle, familiale aussi. Elle était la dernière Greyjoy ; pas un morceau de viande que les nobliaux se disputaient pour obtenir son héritage.

— Mais je n’accepterai aucune… promesse éternelle qui n’aille pas dans mon sens.

Son regard pesa sur Megalis Farman. La question ne se posait pas de leur côté. Les truites vivaient dans leur banc, entourées des leurs, et avec la presque assurance de la future ascendance. Pour Yara, un mariage selon les coutumes westerosi signifiait la perte de son nom, chose qu’elle ne permettrait pas. Des exceptions existaient, et si mariage il devait avoir lieu, alors elle exigerait la mise en place de telles exceptions.

— Une truitesse audacieuse mais prudente. Vous êtes des plus intéressantes, dame Truitesse. J’espère bien un jour vous avoir à bord de mon navire.

Yara esquissa un sourire amusé, tandis que ses yeux détaillèrent la jeune femme, aguicheurs. Peu importe les rivalités qui existaient entre leurs familles, elle savait reconnaître une belle femme quand elle en voyait une. Elle regretta un instant d’ailleurs que les mariages du même sexe ne furent autorisés ; quitte à choisir un Farman à épouser, elle l’aurait choisi elle. Une telle union aurait été palpitante, pleine de surprises, et sûrement des plus agréables dans l’intimité d’une chambre.


emme
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