[Port-Réal] [EVENT] Le Tournoi du Donjon Rouge
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Humfrey fut rappelé pour le tour suivant, il se mit en selle et entra au petit trot sur la lice. Il s’approcha alors de la tribune des nobles et s’arrêta devant Desmera et sa sœur. Faire collection de rubans donnés avec enthousiasme par toutes ces jouvencelles en mal de galant chevalier était une chose, demander la grâce d’une dame devant tout le monde en était une autre. Mais maintenant qu’il avait éliminé Ser Archibald, il pouvait essayer de gagner avec les couleurs de desmera et la couronner Reine d’Amour et de Beauté. Aelinor comprendrait aisément ce geste et ne lui en tiendrait pas rigueur, de toute façon il savait que sa nièce préférait être couronnée par un homme qu’elle pouvait éventuellement épouser plutôt que par son oncle. Se tenant fièrement sur son destrier de jais avec son casque sous le bras, il demanda en s’inclinant :
__ Lady Redwyne, me feriez-vous la faveur de porter vos couleurs ?
Il attendit la réponse et l'éventuel ruban avant de se diriger vers le bas bout du terrain pour prendre la lance et partir au grand galop au son de la trompette.
Dès la première lance, les deux chevaliers furent durement ébranlés, ni l’un ni l’autre ne purent esquiver le coup adverse et frapper proprement pour faire chuter l’adversaire. Mais il fallut attendre la seconde lance pour que la pleine puissance des deux protagonistes s’exprime. Cette fois, pas de bel échange, ni de fait d’arme spectaculaire, c’était la vitesse des chevaux et la force brute qui fit la différence. Une différence infime puisque les deux lances se brisèrent dans un fracas assourdissant, Humfrey accusa le coup le souffle coupé et manqua de chuter se rattrapant de justesse à sa jument avant de l’arrêter. En se retournant, il ne savait pas s’il devrait y retourner ou pas. Mais il put constater avec un certain soulagement que Ser Luthor était bel et bien par terre, même s’il n’était pas tombé sur le coup, lui n’était pas parvenu à se redresser et son cheval ayant freiné trop tôt, il avait perdu le peu d'équilibre qu’il lui restait en bout de lice. Un coup de chance pour le chevalier de Grand Tour qui après le coup porté avant grand besoin de respirer. Il prit néanmoins le trot en grimaçant pour aller saluer la dame de la Treille et la gratifier de son plus beau sourire charmeur avant de sortir de la lice et d'observer la joute entre Bronn et Andar pour connaitre son prochaine adversaire au pus tôt.
Le jeune chevalier blond comme les blés du Bief était désormais en finale. Il avait un cœur à gagner, celui de la rousse jouvencelle qu'il tentait de séduire depuis son arrivée à Villevieille. Mais il devait rester concentré, car s'il tombait sur Bronn, cela promettait d'être sanglant, voir mortel pour l'un ou l'autre.
« En peu de mots : Engagement prit par mon Père. »
Cela voulait tout dire… Quand bien même j’en étais assez… triste de ne pouvoir choisir, mais j’étais sûre que cela allé bien se passer. Je glissai quelques doigts dans mes cheveux. Avait-elle besoin de savoir que si j’avais eu le choix… son oncle serait sans doute en bonne place pour venir à La Treille à mes côtés…
« Je l’ai appris juste avant que nous partions. »
J’applaudis les dernières joutes avant de rester surprise en voyant Ser Humfrey venir me demander mes couleurs… Soit. Je tirais un ruban de mes cheveux, brodés des raisins et entouré de quelques cheveux roux, pour venir l’offrir à Ser Humfrey.
« C’est avec grand plaisir et avec toute amitié que je vous offre mes couleurs Ser Humfrey. Puissent-elles vous porter chance. »
Je venais de lui offrir officiellement en toute amitié. Peut-être aurais-je préféré autre chose, mais c’était autre chose et je ne devais pas y penser. Je me rassis proche de Dame Aelinor, parfois on ne choisissait pas… Mais c’était autre chose. J’applaudis avec les autres à la victoire du jeune chevalier, lui offrant un sourire lorsqu’il vient nous saluer.
« J’espère qu’Andar Royce gagnera sa prochaine joute. Cela serait un bel affrontement avec Ser Humfrey. »
Avais-je hâte de le voir ? Je ne savais pas.
ANDAR ROYCE
Andar était de nouveau dans sa tente, assis dans son fauteuil habituel. Il faisait face à la sortie de cette dernière, la fixant avec une intensité qui frôlait la folie.
Il avait gagné sa joute précédente et était désormais en demi-finale, la tension était de nouveau montée d’un cran. Il pouvait le ressentir jusqu'à ses os. Il avait été prévenu de la victoire d’Humfrey Hightower, le premier finaliste était donc connu. Sa propre joute avait été retardée pour remettre en état les deux couloirs de sable bien trop malmenés par la violence de l’affrontement qui venait de s’y dérouler.
L’attente était insupportable pour Andar, d’autant plus qu’il devait résister à une autre tentation : Son miroir. Il avait été déplacé à sa demande dans un des coins de sa tente et recouvert d’un drap. Mais Andar en était persuadé, il pouvait entendre le miroir l’appeler. Il regarda le bout de tissu sous lequel il pouvait aisément discerner les formes qu’il essayait de cacher.
Andar se retourna vers la sortie de sa tente, fixant à nouveau le peu du monde extérieur qu’il pouvait apercevoir. Il ne put se retenir de jeter quelques coups de regards furtifs en direction de sa tentation. Il décida de plaquer sa main gantelée sur le côté de son visage afin de se couper la vue, appliquant un léger froid sur son visage.
Les minutes lui semblaient être des heures. Il n’en pouvait plus, d’un bond, il se leva et se dirigea vers la source de tous ses problèmes. Il regarda de haut en bas le miroir encore recouvert de son voile qu’il caressa tendrement.
- Lord Royce ?
Pas encore… Andar tourna la tête doucement en direction de la voix. Il s'agissait une nouvelle fois de la servante de la joute précédente. L’homme du val ne put qu’afficher un sourire niais signe de sa compréhension que son tour était arrivé.
Il partit en quête pour la troisième fois de sa monture. Son adversaire cette fois-ci n’était pas des moindres puisqu’il s'agissait de Bronn de la Nera. Personne n’avait encore eu le loisir de le voir jouter en dehors de cette journée, mais il était certain qu’il userait de toutes les fourberies possibles pour remporter la victoire.
Son adversaire était en vue, planté sur sa monture à l’autre bout de la piste. Andar pria les dieux pour le faire tomber dès le premier contact. Les deux cavaliers s’élancèrent, mais contre toute attente, aucun d’eux ne toucha son adversaire. Résultant en un mélange de rires et de huées de la part de leurs observateurs bien trop nombreux et importants pour ce genre d’erreurs. Andar brûlait d’une rage intérieure folle. La deuxième charge eut un effet bien différent, le suzerain du Bief fut expulsé de sa monture suite à l’impact de la lance de l’homme du val sur son bouclier. La chute a dû être rude, son adversaire mis un certain temps à se relever.
Andar ne salua que brièvement la foule, il se hâta de quitter la piste. Il avait une finale à préparer.
KoalaVolant
Les lances pointées l’une contre l’autre ne touchèrent que le vide au premier tour, et rires et huées s’élevèrent des tribunes. Bronn se renfrogna sous son casque et repartit presque aussitôt. Alors qu’il filait droit vers son adversaire, il aperçut, dans la posture de celui-ci, qu’il était enragé. Hé bien, ils déconnaient pas avec les tournois, dans le Val. La Néra fut projeté en arrière au contact brusque de la lance contre son plastron, et écroulé dans le sable encore mouillé, il tarda à se relever – salement touché à l’épaule, il n’était aussi plus tout jeune. Il rejoignit sa monture pour en saisir les rênes d’une main, et adressa une courbette moqueuse vers la tribune du Bief. Qu’ils rient, c’était eux qui ramassaient ses crottes, après tout.
Bronn quitta la lice, pas bien vexé, il était chevalier parce qu’il avait tiré la bonne flèche et léché les culs qu’il fallait, pas parce qu’il s’amusait à jeter des crétins fleuris dans le sable.
Le Tournoi du Donjon Rouge
305 – Lune 7 – Semaine 4 – Jour 7
Mes seigneurs et mes dames, le soleil à décidé de nous fausser compagnie, la finale de ce tournoi opposant Ser Humfrey Hightower et Ser Andar Royce se déroulera demain. J’ai en revanche le plaisir de vous inviter à rejoindre le banquet devant la porte du Lion.
L’homme s’inclina en direction de son auditoire, donnant le départ pour que tous rejoignent l’endroit des festivités.
À quelques centaines de mètres de là, des centaines de servants s’étaient affairés pendant des jours à monter tentes, tables, bancs et sièges. L’endroit était illuminé avec des centaines de flambeaux plantés à même la terre toujours humide. Les cuisines d'extérieures tournaient à plein régime depuis le petit matin, produisant une quantité de mets impressionnante répartis sur les tables. La boisson ne sera pas en reste à en juger par la quantité de tonneaux de bière, mais aussi de bouteilles de vin plus ou moins raffinés. Les invités seront accompagnés toute la soirée par de douces mélodies jouées par des musiciens et bardes choisis par la Main lui-même.
Tout était réuni pour une soirée réussie, il ne manquait plus que l’ingrédient principal : les personnes les plus puissantes du continent.
KoalaVolant
Ses yeux se tournèrent vers la foule, cherchant un visage connu. Hormis celui de sa grand-mère, qu’elle esquiva comme la peste, elle n’en trouva aucun. Puis elle aperçut le chevalier du Val, ser Andar Royce. Pour se mêler un peu à la fête, elle accepta finalement une coupe – une seule, cela ne lui ferait pas tant de mal – et se dirigea vers lui. Forçant un sourire à ses lèvres malgré l’inquiétude qui plissait son visage, elle leva son verre vers lui.
— Messire, nous n’avons pas eu l’honneur de discuter auparavant. Lady Megalis Farman. Je souhaitais simplement vous féliciter pour vos performances d’aujourd’hui, et vous souhaiter bon courage pour la finale de demain. Puissent les dieux guider votre lance comme ils l’ont fait aujourd’hui.
Elle porta la coupe à ses lèvres et but une gorgée de vin tout en laissant son regard courir à travers la foule. Elle aurait aimé apercevoir Ulwyck, ne serait-ce que pour être rassurée. Au fond d’elle grondait la peur alors que son jumeau, sa moitié, était entre la vie et la mort.
Alaric se tenait sur le pas de sa porte les deux bras écartés devant une Valeana qui avait très certainement attendu trop longtemps le Nordien pour aller au tournoi de la main. Il portait une tunique d’un vert bouteille, très certainement la pièce la plus chère qu’il avait jamais portée. Il avait utilisé une partie, très certainement trop importante, de son solde accordé par le Nord pour sa mission pour se l’acheter. Mais il ne pouvait pas avoir l’air d’un gueux, car il se rendait au tournoi du Donjon Rouge, il s’agissait de la première véritable occasion qu’Alaric avait pour se mêler aux puissants à Port-Real. Il avait réussi à convaincre la Wendwater de l'emmener avec elle à l’événement.
- Dépêchez-vous Edward, il est déjà tard. À ce rythme, on ne va même pas pouvoir observer les joutes. Ordonna Valeana.
- À vos ordres Lady Wendwater, mais une moustache comme la mienne ne se dompte pas si facilement. Lui répondit-il avec un sourire tout en lui proposant son bras afin qu’elle s’y agrippe.
La réalité était différente, Alaric souhaitait arriver en retard pour rater les joutes. Il ne souhaitait pas risquer d'être reconnu par les rares hommes du Nord qui y seraient présents. Le banquet était un moment bien plus intéressant, avec la pénombre de la nuit naissante et l’alcool qui coulait sûrement, il aurait beaucoup moins de mal à passer inaperçu. Il écouta encore les quelques sermons que lui servait Valeana tandis qu’il remontait la rue menant à la porte du lion.
Sans surprise, lorsqu'ils arrivèrent sur les lieux du tournoi, ils tombèrent sur le cortège humain se dirigeant vers le banquet et ils n’eurent d’autre choix que de se mêler à eux. Pour le moment, Alaric se fondait parfaitement à la foule et tout se déroulait pour le mieux. Une fois arrivé sur les lieux du banquet, Alaric emboîtant Valeana la suivant comme son ombre. Elle fut cependant interpellée par ce qui semblait être des connaissances.
- Attendez-moi ici, je reviens tout de suite. Indiqua Valeana.
Alaric acquiesça d’un signe de la tête accompagné d’un franc sourire. Il observa la douce blonde s’éloigner. Au moment auportun, il tourna donc les talons et commença à se faufiler entre les convives. Il était désormais temps pour lui de commencer à laisser traîner ses yeux et ses oreilles. Et quoi de mieux que la zone royale pour ça, assurément qu’il arrivera à échanger avec quelqu’un à dans ces environs. Il attrapa une chope de bière sur une des tables à proximité tout en continuant d’avancer. Il but quelques gorgées tout en entendant au loin ce qu’il imaginait comme Lady Wendwater en train de scander son nom, ayant réussi une nouvelle fois à lui fausser compagnie.
Une fois de plus, le Gargalen s’était fourvoyé, l’homme de Denfert et son coursier furent éliminés dès le premier tour. Bien que déçu, Edmund ne put s'empêcher de souffler du nez. Si Ulwyck était sorti de Denfert pour combattre la horde Dothraki avec lui, peut-être aurait-il eu l'entraînement suffisant pour au moins passer au second tour.
Le dornien n’avait donc plus qu’à porter son attention sur le Ferbois qui à sa grande surprise atteignit les quarts de finale pour se faire éliminer par Humfrey Hightower. Décidément, la famille du Bief ne pouvait s'empêcher de gâcher son plaisir. Venir lui extorquer des chevaux ne suffisait pas, il fallait en plus le priver de victoire dornienne durant ces joutes. Cependant autre chose étonna le prince, Archibald avait demandé ses couleurs à une Lady du Bief malheureusement bien trop proche d’Aelinor à son goût. Il tenta de chercher du regard le Lord Ferboys espérant une explication mais il ne put le trouver parmi la foule.
Quelques heures plus tard, l’affiche finale était connue. Tout ce beau monde aura le plaisir de voir s’affronter Lord Andar Royce et Lord Humfrey Hightower. Edmund avait déjà fait son choix pour savoir qui il allait supporter. Et jura devant les dieux que si Humfrey gagnait, il offrirait à Aelinor son poids en dattes. Malheureusement, il devra attendre le lendemain pour savoir si oui ou non il devra envoyer une nouvelle missive à Lancehélion pour une nouvelle requête pour les Bieffois. La nuit commençait à tomber, et il était temps pour eux de commencer les festivités gustatives.
Le Prince de Dorne avec sa fiancée au bras et suivi par ses deux sœurs s’étaient mêlés au cortège de Suzerain se rendant dans la zone qui leur était dédiée. Edmund n’avait pas l’intention d’y rester cloîtré et irait se mélanger aux autres Lords et Lady du Royaume. Il y avait encore beaucoup de personnes à rencontrer. Mais il n’avait pas oublié sa mission principale.
« Je vous retrouve au banquet. »
Je me levai avant de laisser mes chevaliers pour me diriger vers la tente du chevalier censé être mon fiancé et la potion avait de plus en plus de mal à passer. Il m’attendait et on put discuter un peu. Ni lui, qui visiblement avait une belle dame de Dorne qui avait volé son cœur. Il me rendit mes couleurs en me demandant si moi j’étais d’accord pour ce mariage… Non. Je n’avais pas envie… Et lui non plus. Il inclina la tête : il parlerait à son seigneur, et je crois cousin ?, pour annuler tout cela de son côté : mais que je me sente libre.
Je ressortis de la tente, la conversation avait duré une dizaine de minutes et je remontai vivement dans mes appartements pour changer de tenue. La robe était magnifique, d’un brocard bleu parfaitement assortit à mon blason. Le brocard de soie était d’une finesse incroyable avec un bustier très délicat avec en décolleté très sage qui ne dévoilait rien à par légèrement mes clavicules. Le brocard était fait de fils d’or et pourpre pour créer des grappes de raisin sur tout le bustier relevé d’or, descendant ensuite sur la jupe en vrille d’or et pourpre pour montrer la puissance de La Treille. Sur les longues manches, dont rien que la lumière d’une torche laissait deviner mes bras sous le très long tissu fluide qui était comme une caresse sur ma peau, c’était des feuilles de vignes d’un vert profond souligné d’or. Une ceinture en cuir de veau blanche était tout aussi décorée que le reste de la robe. Mes cheveux furent remonté en plusieurs tresses qui furent ensuite coiffées en un chignon parsemé d’épingles dont l’extrémité avec un petit fragment d’une pierre de grenade, rappelant ainsi le rouge des vins de La Treille. Les plis soyeux de la robe descendaient jusqu’à mes pieds en un bleu rappelant la couleur d’une de mes iris, et le vert des feuilles celui de mon autre. Un simple collier avec ce même motif de feuille d’or para la base de mon cou. Normalement, je portais un très fin bracelet en argent, quelques soit ma tenue, d’un croissant de lune tenant entre ses pointes une étoile en diamant, cadeau de ma mère censée nous représenter, mais je l’avais perdu chez les Hightower. Tant pis… Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre… J’inspirai profondément avant de sortir de ma chambre, bien droite.
J’avançai dans les couloirs d’un pas vif, Ser Dandelion derrière moi, toujours casqué, jusqu’à la porte du Lion. J’avançai au milieu des convives, cherchant du regard des alliés à qui parler. J'espérais voir Ser Humfrey et Dame Aelinor.
ANDAR ROYCE
- ANDAR ! ANDAR ! ANDAR ! ANDAR ! ANDAR !
Le prénom de l’homme du Val résonnait à même la plaine ou le banquet du Tournoi se déroulait. Andar était assis à une table entourée par les autres chevaliers du Val et certainement d’autres, tout était en train de taper en rythme sur la table tout scandant son nom. Le finaliste du tournoi était pinte de bière à la main, la tête complètement en arrière, tant de la finir d’une seule traite. C’était sa troisième d’affilée, une pour chaque manche remportée, comme pouvaient attester les deux pintes vides reversées en face de lui. Une fois la dernière gorgée avalée, Andar la leva en signe de victoire et lâcha de soupir de soulagement avant de reprendre sa respiration. Il tapa la chope sur la table avant de hurler, accompagné par le reste des chevaliers :
- Pour le Val !
Cependant, une douce voix se leva à Ser Royce, il s'agissait de Lady Farman. Andar se leva rapidement, poussant légèrement là pour rejoindre la jolie blonde. Il s’inclina, se concentrant pour ne pas tanguer à cause du litre et demi de boisson qu’il venait d’ingurgiter. Il se saisit de la main de Megalis et lui baisa la main.
- Lady Farman, mes hommages.
La dame s'était parée d’un sourire forcé, et même Andar s’en rendit compte. Rien d’étonnant à cela, il avait appris pour le membre de sa famille. Cela l’avait affecté en tant que participant, lui rappelant que tout pouvait basculer à tout instant. L'alcool commençait à lui monter à la tête, il avait besoin d’air plus frais et sortir de cette foule. Il tendit son bras à Megalis en guide proposition pour s’y agripper.
- Me feriez-vous l’honneur de marcher quelque temps avec moi, je pense que nous avons tout deux besoins de quelques minutes à l’écart de cette effervescence.
L’homme du Val et la femme de l’Ouest firent quelques pas, n’ayant même pas besoin de faufiler, les autres convives se décalant de leur passage. Pour montrer sa compassion, Andar prit la parole :
- Je suis désolé pour Ser Farman, les joutes sont un jeu dangereux et parfois, les conséquences dépassent le jeu. Mais sachez que mes prières iront au rétablissement de votre cousin.
KoalaVolant
L’ouestienne hocha doucement la tête à ses mots, et elle garda son sourire figé, même peignant sur son visage une triste mine qu’elle espérait capable d’amadouer le chevalier du Val, quand il parla de… son cousin ? Sourire et tristesse disparurent de son visage. Il était sérieux ? Elle força un nouveau sourire à ses lèvres, plus crispé. Mais quel con…
— Mon frère, vouliez-vous dire ?
Elle tourna ses yeux pétillants vers lui avant de les détourner vers la foule. Par les sept enfers, quelle erreur avait-elle commise… Que quelqu’un la délivre de cet homme aussi saoul qu’il était benêt.
— Mais je vous remercie de votre sollicitude.
Que dire d’autre ? Elle était habituellement si prompte à tenir les insipides conversations des nobles, mais là, elle se trouvait décontenancée par la bêtise du chevalier. S’il disait encore une ânerie de ce genre, les nerfs de la jeune femme risquaient de lâcher…
Le crieur annonça la fin des joutes pour la journée et le début du banquet, la Redwyne s'éclipsa et la brune alla rejoindre son oncle et le félicita pour ses victoires avant d’aller prendre des nouvelles de Willos auprès de Luthor. Il lui apprit qu’il était dans un état grave et qu’il serait bientôt transféré au Donjon Rouge, mais également que Megalis avait déjà rejoint la foule. Elle se rendit donc au bras de son père sur le lieu des festivités illuminé de mille flambeaux et sentant intensément bon. Elle trouva son amie en grande discussion avec Andar Royce, ce dernier était manifestement en train de fêter son succès avec force bière et elle n’eut aucune envie de rejoindre la Farman auprès du soudard. La petite pétasse jouait le titre de Reine d’Amour et de Beauté, il ne fallait pas être bien maline pour le savoir, mais la Hightower préférait voir son oncle rafler la mise et couronner Desmera plutôt que de voir le Valois gagner quitte à faire une croix sur le titre… pour cette fois. Cela ne valait pas une conversation avec un ivrogne. Elle croisa un visage qui lui disait quelque chose, mais sans parvenir à mettre un nom dessus. Il avait une bien belle tunique et une toute aussi belle moustache.
Edward ! Que peut-il bien faire ici ? Curieux…
Aelinor cherchait quelqu’un d’autres des yeux, mais ne le trouvait pas. Où était donc Jonas Caron, elle voulait absolument le présenter à son père. Après tout, il lui avait sauvé la vie et Baelor n’était même pas au courant. Sa fille ayant gardé tous les détails de ce jour-là et des suivants pour elle sans qu’elle en sache exactement pourquoi. Humfrey seul savait.
D’ailleurs, ce dernier était monté se laver rapidement et se changer et redescendit bientôt vêtu d’une tunique de brocard gris avec des manches à crevées donnant sur une soie jaune vif. Ses chausses moulantes étaient blanches et ses poulaines brodées d'une rare élégance. Il n’avait pas encore rejoint les siens quand il vit arriver la rousse jouvencelle dont il avait gardé les couleurs. Il serra le bracelet dans sa main et s’avança vers elle.
__ Ma Dame vous êtes très en beauté ce soir.
Il s’inclina pour lui frôler la main du bout des lèvres avant de se redresser.
__ Lady Redwyne, en me changeant, j’ai retrouvé un bracelet dans ma malle, je l’avais trouvé dans les écuries de Grand Tour après l'un de nos nombreuses balades, je me suis dit qu’il devait être à vous, mais depuis notre départ, impossible de remettre la main dessus.
Ouvrant la main, il présenta le chef d'œuvre. Constatant qu’il était bien à la demoiselle, il lui attacha autour du poignet avec la plus grande délicatesse.
__ Me feriez-vous l'honneur d’accepter mon bras ?
Désespérée de ne pas apercevoir Jonas malgré tous ses efforts, elle finit par se résoudre à aller libérer Megalis du bras d’Andar. Elle aurait pourtant bien mérité de se le garder, tiens. Mais la brune pouvait parfois faire preuve de compassion. Elle lâcha donc le bras de son père et s’approcha du couple fort mal assorti avec un regard en coin.
__ Ser Andar, j’entends vos amis qui vous réclament à corps et à cri pour une nouvelle tournée.
Fit-elle en indiquant la tablée des valois qui n’avaient jamais cessé de se bourrer la gueule malgré le départ de leur champion. Une fois seule avec Megalis.
__ Je suis désolée pour Willos. J'espère vraiment qu'il va s'en sortir.
« Ser Humfrey, vous êtes à votre avantage ce soir. Vous avez fort bien jouté aujourd’hui. C’était impressionnant. »
Je lui laissai ma main avec un sourire doux alors… Je sentis mon cœur battre à nouveau et un large sourire étira mes lèvres à son annonce.
« Mon bracelet ! C’était un cadeau de ma mère ! Oh Ser Humfrey… Vous ne pouvez savoir quel plaisir vous me faites et quel soulagement vous m’offrez ! »
Je lui tendis mon bras lorsqu’il me le proposa sans aucune hésitation.
« Avec grand plaisir Ser Humfrey. Je vous dois bien cela pour avoir retrouvé ce bien précieux à mon cœur. »
Qu’il était élégant… Je serrais son bras autour du mien avant de lui offrir un nouveau sourire… et quelque chose attira mon regard.
« Oh vous portez encore mes couleurs ! »
Je fis quelques pas avec lui avant de prendre une coupe de vin pour sentir, il était bon, pas meilleur que mon vin, mais agréable. Je souris au jeune homme
« J’ai pu discuter avec Ser Archibald… Ah Seigneur Ferboys ! Bonsoir. »
Je souris à l’homme échangeant quelques mots avec lui, visiblement Ser Archibald lui en avait parlé et cela lui convenait également à lui. Il avait une autre idée, j’eus un rire et hochais la tête :
« Voilà une solution qui nous arrange tous ! Et qui ne froisse personne, je serais ravie d’échanger avec vous à nouveau si vous souhaitez du bon vin. »
Il eut un rire et je m’éloignai avec Ser Humfrey avant de regarder Humfrey pour confirmer :
« Nous avons discuté avec Ser Archibald. Il est amoureux d’une dornienne et il a le mal de mer… Nous avons préféré annuler un accord qui ne convenait à personne »
Cela voulait dire : je ne suis plus promise à personne. Je bus une gorgée de vin avant de regarder tout autour de nous. Pas la peine de trop s’approcher d’Aelinor mais je croisais son regard et lui offris un sourire avant de revenir à son cousin :
« N’avez-vous point faim après ces joutes ? »
J’étais une grande gourmande pour ma part…
— Par les sept, quel rustre. Merci.
Elle sourit plus tendrement à Aelinor, la remerciant d’un regard. Pour l’avoir sauvée du chevalier du Val comme pour son frère. Mais elle ne voulait pas en parler plus longtemps, elle était déjà suffisamment contrariée. Son regard passa sur les invités, plus loin, tandis que les deux amies se dirigeaient vers les tables pour s’éloigner le plus possible de celle des vallois. Megalis se pencha à l’oreille de la Hightower.
— Penses-tu qu’ils sont tous comme ça, au Val ? Je veux dire… un peu trop oxygénés, chuchota-t-elle le regard rieur.
Elle regrettait de n’avoir que peu voyagé à travers Westeros. Elle aurait aimé faire comme les autres, comme les hommes, aller dans chaque port, même y laisser un bâtard. Un sourire frémit à cette pensée. N’était-ce pas la vie que devrait mener son cher frère ? Elle refusa de penser à lui, elle devait se concentrer. Elle représentait les Farman.
— Ai-je rêvé ou Bronn te regardait avec insistance avant sa dernière joute ? J’ai bien cru qu’il allait demander tes couleurs. La jeune dame laissa un rictus moqueur couler sur ses lèvres alors qu’elle fouillait les visages dans la foule. Elle reconnaissait là un petit groupe de demoiselles de l’Ouest, là, une cousine qu’elle salua d’un grand sourire. N’as-tu pas vu le Maître des Lois ?
Elle ne lui avait pas encore dit. À personne hormis sa famille, à vrai dire. Cela viendrait, plus tard. Megalis prit un air neutre, refusant de trahir ses pensées profondes. Elle voulait voir Ulwyck, elle voulait son réconfort, mais hélas, elle ne le trouvait nulle part.
— Ou lord Tyrion, reprit-elle avec un sourire. Que je présente mes hommages à mon très cher suzerain.
Loin des tendances braaviennes, les ouestriens aimaient la violence des joutes, riaient aux éclats et applaudissaient quand les cavaliers s’effondraient dans un fracas d’armure. Si tout cela avait troublé Nymeros lors de sa première visite à Westeros, il s’y était fait. Pourquoi les nobles d’ici aimaient-ils tant jouer à la guerre alors qu’ils auraient pu lui préférer le théâtre, ou les bals ? Un peu dépassé, il ne savait répondre à cette question. Il salua quelques personnes d’un geste cordial, ses yeux bleus passant sur les visages jusqu’à en trouver un qu’il connaissait. La joie éclata au visage du Braavien.
D’un pas avenant, prenant soin d’arriver dans le dos du prince de Dorne, Nymeros le saisit soudainement aux épaules pour le secouer un peu.
— Mon vieil ami !, lança-t-il. Ou plutôt devrais-je dire, mon bon prince ?
Volontiers moqueur, le diplomate se plaça aux côtés d’Edmund. Il était heureux de le voir ici, lui qu’il n’avait pas vu depuis bien longtemps. Il était ravi de voir ici un visage connu, mieux, un visage amical. Et il savait que le dornien, comme lui, se plairait à se moquer du jeu des nobles de la cour. La soirée promettait, finalement, d’être sympathique.
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