[Port-Réal] [EVENT] Le Tournoi du Donjon Rouge
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L’utilisation du Braavien par les deux hommes avait l'effet escompté, personne ne pouvait les comprendre et ils n'attiraient pas tant l’attention sur eux. Edmund était heureux d’avoir retrouvé Nyméros, la place de Prince était plutôt solitaire au final et depuis l’incident avec Ulwyck, l’homme en face de lui restait son seul véritable ami. Le Gargalen rigola à la demi-menace à propos de son comportement avec sa future femme.
- Ne t’inquiète pas, tu pourras vérifier par toi-même. Tu n’auras pas d’autre choix que de venir à notre mariage quoiqu’il arrive. Revoir un peu Dorne te ferra le plus grand bien.
Edmund était lui aussi véritablement heureux pour la grossesse d’Imeah et priait les dieux bien plus qu’à l’accoutumée pour leur demander leur clémence envers son amante de cœur. Il ne pouvait s'imaginer les effets que sa mort aurait sur lui, il en serait changé à jamais.
- Kessa, ziry gīmigon. Ziry gūrogon se udir olvie sȳrī, nyke pendagon issare raised hae iā nādrēsy dohaertan. Kesan jikagon ñuha jorrāelagon naejot ñuha lenton, nyke ȳdra daor jaelagon naejot dīnagon zirȳla isse ōdrikagon isse lancehélion. Répondit-il à Nyméros.
(Oui, elle sait. Elle a plutôt bien pris la nouvelle, avoir été élevée comme une bâtarde a sûrement aidé. J’enverrai mon amour à ma véritable maison, je ne veux pas la mettre en danger à Lancehélion.)
Le Prince avait pris sa décision, Imeah partira pour Salrivage dès son retour à la capitale dornienne. Sa grossesse commencera a être visible sous peu et il ne pouvait prendre le risque que cela se sache. Il serait bien trop facile de l’atteindre à travers elle. Tout ceci sera bien plus discret dans son ancienne maisonnée, il avait une confiance totale en Damion pour s’en occuper et avait même déjà demandé à Erena de s’occuper du voyage. Edmund ne pouvait évidemment pas se joindre à eux, cela attirerait bien trop l’attention et c’est contraire à l’idée initiale. Edmund se saisit de la coupe tendue par le Braavien, et la leva à la santé de son ami et de futur enfant. Mais assez parlé de lui.
- Bon et toi, ce poste d’ambassadeur. En quoi consiste-t-il exactement ? Est-ce que tu as besoin de l’appui d’un Prince pour une quelconque raison ? Dit-il avec un sourire avant d’apporter une nouvelle fois la coupe à ses lèvres.
Alaric rigola aux côtés du grand argentier, découvrant ses dents blanches généralement cachées derrière une moustache impeccablement peignée. Il n’avait en réalité jamais eu recours au service de prostitués, sa mère n’en était pas une d'ailleurs, mais cela était un brise-glace très efficace avec le Lord La Nera.
- À ça, je ne vous le fais pas dire mon seigneur ! Je pense que vous vous serez très bien entendu avec ma maternelle !
La réponse du Grand Argentier était tout ce qu’il espérait. L’homme trahi par son inconfort renvoyait l’image de celui qui ne savait pas ce qu’il faisait. Mais au moins, il avait l’air de savoir que tout cela avait coûté une fortune à en juger par la vitesse avec laquelle son sourire avait disparu. Il était temps qu’Alaric entre en scène.
- Permettez-moi de vous proposer humblement mes services. Je ne peux qu’imaginer la complexité et la longueur de vos comptes, une paire d’yeux supplémentaires ne serait peut-être la bienvenue pour la gestion des finances mineures ?
L’ancien argentier du Neck avait largement les compétences pour gérer bien plus que les affaires mineures, comme pouvaient attester les deux anneaux d’or qu’il avait encore caché dans sa poche. Mais il fallait commencer petit, il était inconnu ici et montrer tout de suite un intérêt pour les sujets critiques du royaume éveillerait peut-être des soupçons à son égart. Mais Alaric avait tout de même envie de jouer une carte supplémentaire légèrement risquée. Bronn ne jouait pas nécessairement selon les règles et l’homme du Nord aimait lui aussi plier la réalité à sa volonté, il pourrait piquer son intérêt bien plus vivement. Les affaires mineures n’étant pas le principal souci du Grand Argentier.
- Sinon pour votre banquet, j’imagine que vos promesses de paiement sont déjà rédigées. Mais si elles venaient à se retrouver modifiées, quelqu’un oserait-il contester le Grand Argentier ? Alaric s’arrêta quelques secondes pour balayer la foule du regard, il tomba sur Andar Royce en train d’engloutir une nouvelle pinte. Il esquissa un léger sourire avant de se retourner vers Bronn. Disons… Une économie de… Vingt mille dragons d’or, de quoi couvrir le prix du grand vainqueur des joutes. Et tout ça bien sûr sans frais pour la couronne.
— Je me ferai un plaisir d’assister à tes noces. Quant à Dorne, oui, ça sera un vrai bonheur d’y retourner. Je dois avouer que ça me changera de l’odeur de cette foutue cité, dit-il dans un rire franc.
Loin des menteurs et autres conspirateurs qui habitaient cette cour et se terraient dans chacun de ses recoins, Nymeros se voulait être un homme intègre. Et venu de Braavos, il était doté tant d’une profonde bienveillance que d’une grande ouverture d’esprit. Peut-être était-ce en cela qu’il s’était si facilement lié d’amitié avec Edmund, tous deux étaient des hommes intègres, porteurs d’un nom puissant, mais dénués des tendances vicelardes de leurs semblables.
Aux mots du prince, découvrant que son épouse était née bâtarde, un sourire taquin coula sur les lèvres du capitaine-marchand. Il arqua un sourcil.
— Ao sagon jāre naejot dīnagon iā nādrēsy, ao sagon jāre naejot emagon iā rūs nādrēsy… Iksis bisa hae iā jaelagon ?
(Tu vas épouser une bâtarde, tu vas avoir un enfant bâtard… Est-ce une forme de fantasme?)
Nymeros rit à ses propres mots, volontiers moqueur, il reprit pourtant vite une expression plus douce, tapotant l’épaule d’Edmund.
— Ao sagon sȳz, mazemā care hen people ao jorrāelagon.
(Tu es un homme bon, toujours à prendre soin des gens que tu aimes.)
Ils trinquèrent joyeusement et Nymeros but une goulée de vin. Il en apprécia la saveur contre sa langue, bien qu’il regretta le manque d’épices du nectar. Pour sûr, celui qu’il faisait importer d’Essos était bien meilleur que tous les grands crus westerosis.
— Rien de grandiose. Mon oncle se meurt, bientôt, les Antaryon ne seront plus la plus puissante famille de Braavos. Quand le Seigneur de la Mer aura poussé son dernier souffle, nous ne serons rien de plus que de pauvres nobles de la plus belle cité du monde ! Triste sort, lança-t-il ironiquement. Donc je suis ici pour m’assurer que Braavos garde de bonnes relations avec les Six Couronnes, et pour assurer à cette cité d’avoir du meilleur vin que cette piquette.
Il acheva cette phrase à voix basse, ne souhaitant pas s’attirer les foudres d’un quelconque vendeur de cette vinasse. La voix percée de gouaille, et ponctuée d’un léger rire, il renversa volontairement quelques gouttes de vin par terre. Tout chez lui trahissait qu’il n’avait rien contre ce nectar, mais Nymeros était un homme badin – et à lui seul, il représentait à merveille le soleil rieur du blason des Antaryon. Comme se rappelant à sa condition de fanfaron, il tapota le bras d’Edmund :
— Mais dis-moi… Sais-tu pourquoi les Vallois aiment se faire enculer par leurs ennemis ?
Son regard plein de goguenardise embrassa le visage du dornien. Il ne s’attendait sûrement pas à la chute de sa blague.
__ Les livres sont souvent bien plus intéressants que les hommes ma chère, et ils ne vont pas au bordel ni ne sèment de bâtards. Ainsi, je ne serais jamais seule, quel que soit l'homme que je choisirais pour m'élever.
Megalis évoquait-elle le sort de Malora, la vierge Folle ? Si oui, c’était fort déplacé, et si elle parlait d’Aelinor, sport, elle ne savait vraiment pas de quoi elle parlait. Au fond, concernant la folie, la blonde n’avait rien à envier à personne, rongée par une ambition qui la dépassait largement et par une vie de captivité, d’abord en tant que pantin de sa grand-mère, puis de Cersei. La brune était patiente, mais pas rêveuse, elle jouait une partition que son amie hélas, ne pouvait pas comprendre, n’ayant pas la vision de toutes les pièces du plateau. Le sourire solaire vissé aux lèvres de la Farman n’était qu’une pâle copie de celui de la Hightower, si celle-ci pensait avoir le monopole des hommes, elle se trompait lourdement. La brune savait user de ses charmes, être jolie, et polie, attendant le bon moment pour mordre ou instiller son venin avec la douceur d’une plume.
Il est vrai que les dorniens étaient faciles à manipuler pour des femmes telles que la Farman et la Hightower, des proies de choix pour un festin de Reines. Cependant, la brune avait assez joué avec Edmund, d’ailleurs, peut-être était-elle allée trop loin, lui faisant quelque peu oublier la bienséance. Preuve, soit dit en passant, qu'elle était largement capable de réchauffer le cœur et le corps d’un homme. Mais ça n'était pas la question. Elle se demandait toujours qu’est-ce qui avait pu lui faire penser qu’elle était prête à un tel rapprochement. Certes ils se connaissaient avant, ils avaient passé du temps ensemble à discuter d’un mariage et donc à l’époque déjà, elle avait tout fait pour mettre en lumière ses atouts. D’ailleurs, elle prenait un malin plaisir à le faire la plupart du temps, jouant avec les limites sans pour autant prendre peur. Était-ce parce qu’elle était attirée par lui qu’elle avait eu ce réflexe de remettre immédiatement toute la distance possible entre eux alors que ses lèvres étaient à portée de bouche ? Était-ce parce qu’elle passait des nuits agitées depuis que la perspective d’un mariage avec Bronn pesait sur ses rêves, les transformant en cauchemar ? Est-ce que finalement tout cas avait la moindre importance si tant est qu’il décide finalement de l’aider ? Parce que s’il lui rendait ce service, elle ne pourrait plus se jouer de lui.
__ On peut le dire, oui…
Le visage de Megalis s’éclaira d’un léger sourire. Aelinor hocha la tête se demandant ce qui pouvait bien se cacher derrière cette attitude et cette réponse qui soudain semblait cacher quelque chose.
__ J'ignorais que tu connaissais si bien la culture Dornienne. Oh d’ailleurs ! Je dois te raconter, je me suis fourvoyée avec le Maître des lois…
Elle se mit à rire incapable de terminer sa phrase en repansant au malentendu sur les dattes et à la phrase du dorinen, toute aussi énigmatique que celle de Megalis, sur les rumeurs qui avaient un fond de vérité.
Comme tout chevalier digne de ce nom, le Hightower se garderait de prononcer jurons et mots grivois en présence d’une Dame et encore moins devant une pleine tribune de nobles. Il était capitaine et parfois, avec ces hommes, son vocabulaire était moins châtié et les conversations pouvaient déraper, c’était bien naturel. Mais il fallait observer un minimum de tenue quand on se trouvait en si bonne compagnie. Il sourit quand sa remarque fit rougir la jeune femme, cela faisait ressortir ses tâches de rousseurs et le feu de ces cheveux. Elle détourna le regard et une boucle revêche tomba devant ses yeux qu’il remit derrière son oreille en lui effleurant son gracieux visage.
Il mangea plusieurs amuses bouches, essayant un peu tout pour voir ceux qu’ils préfèrent. Quand il en trouvait un particulièrement succulent, il en prenait un deuxième de ceux qui lui plaisaient particulièrement pour les faire goûter à Desmera et avoir son avis. Ainsi, il croisa le regard du gouverneur du Bief qu’il salua d’un signe de tête avant de reposer les yeux qui immédiatement s’adoucirent, sur la Redwyne. Il lui tendit un nouveau petit four qu’il venait de trouver, une manière amusante d’en savoir plus sur elle et sur les saveurs qu’elle appréciait.
__ En voici un autre, on dirait une crème à la ciboulette avec des œufs de saumon.
Alors qu’il allait répondre à sa cavalière, il sentit ses doigts effleurer sa paume et cela le déconcentre quelque peu l’espace d’une seconde. Il sourit en plongeant son regard azur dans celui de la rousse jouvencelle, ravi de ce geste qui signifiait beaucoup. Il se pencha vers Desmera et lui murmura sa réponse.
__ Je ne souhaite voir personne d’autre que vous Ma Dame.
Le jeune homme tourna la tête en direction d’Aelinor et Megalis qui discutaient tranquillement un peu plus loin. Vu les grands sourires qu'elles échangeaient, elles devaient être en train de s’envoyer les pires crasses au visage. Si elles étaient en train d’échanger les dernières rumeurs et commérages, elles prendraient une expression plus neutre. Il ne comprendrait jamais la relation étrange qui existait entre elles.
__ C’est Lady Megara Farman, la fille ainée de feu Lord Sebaston et la sœur jumelle de Ser Willos qui a été blessé lors de la joute. Le chevalier auquel Aelinor a donné ses couleurs.
Buvant une gorgée de vin il aperçut un nouveau met qui lui donna envie, une sorte de brochette de poulet caramélisé à souhait, il en attrapa deux et en tendit une à la Redwyne.
__ Vous aimez le sucré salé ?
« Mmh… même si c’est agréable, je crois que je n’aime pas beaucoup les œufs de poisson. Je préfère le poisson tout simplement. »
Mais je tendis les doigts pour venir caresser tout doucement sa paume calleuse en l’observant avec toute l’attention du monde. Je soutiens son regard avec un petit sourire jusqu’à ce qu’il se penche pour chuchoter à mon oreille, ce qui me fit à nouveau rougir jusqu’aux oreilles… Je répondis à son murmure par un autre :
« Je crois que moi aussi… mais nous sommes en compagnie… et il nous faudrait paraître sociale avec les autres. »
Après tant d’années loin des festivités… Il fallait bien que je paraisse ouverte au dialogue et pouvoir discuter avec tous. J’indiquai sa nièce avec douceur et je profitai pour légèrement poser ma tête contre son épaule sans rien dire. Il m’expliqua qui était son… amie ? Si l’on pouvait dire cela.
« J’espère que son frère guérira bientôt. Je ne souhaite à personne de perdre un frère. »
Je savais ce que je disais après tout : j’avais perdu les deux miens. Je continuais de marcher à ses côtés jusqu’à ce qu’il me propose une brochette.
« Je suis une gourmande. J’aime presque tout. »
Je pris la brochette pour la goûter en fermant les yeux de plaisir. J'aimais moins tout ce qui était agrume. J’inclinai tout doucement la tête avec un grand sourire.
« C’est très bon ! »
Je finis ma brochette avant de boire une petite gorgée de vin. J’espérais éviter la compagnie de Bronn La Nera, sinon j’aimerais discuter avec tous.
An 305
Lune 7, Semaine 4, Jour 7
Event
Ensemble, ils rejoignirent l’endroit des festivités, éclairé par des centaines de flambeaux. La musique était recouverte par le brouhaha des discussions tandis que le vin et la bière coulaient déjà à flots. L’espace d’un instant, Jonas songea à tourner les talons pour de bon plutôt que de plonger tête la première dans ce panier de crabes, mais il avait des engagements à honorer malgré lui. Il n’oubliait pas la proposition du Prince de Dorne de rencontrer sa jeune sœur Sara dans le cadre de leurs échanges diplomatiques.
D’un pat lent, Jonas se fraya un chemin à travers les convives, évitant les membres du Conseil Restreint pour ne pas sombrer dans les discussions épineuses. Il aperçut au loin @Aelinor Hightower, à qui il adressa un sourire discret, presque mal à l’aise, mais ne la rejoignit pas. Il reconnut la dame avec qui elle discutait sans pour autant mettre un nom sur son visage ; il l’avait seulement aperçue à de nombreuses reprises dans l’entourage de Cersei Lannister, des années auparavant.
Enfin il remarqua @Edmund Gargalen, qui trinquait en compagnie d’un homme dont il ignorait tout. Hésitant un instant, Jonas les rejoignit finalement pour balayer au plus vite ses obligations. Il les salua tous deux, sourire crispé sur le visage.
— Prince Edmund. Messire.
Peut-être qu’il dérangeait, peut-être aurait-il dû interpeller le dornien plus tard. Jonas n’avait jamais été doué avec les convenances. Plusieurs années à Port-Réal n’avaient su les lui apprendre.
Il s’écarta toutefois pour laisser à sa sœur la place d’avancer à leurs côtés.
— Ma sœur, Shôren Caron.
Il aperçut alors une jeune femme en compagnie des deux hommes, qui était restée dissimulée jusque là. Un air de ressemblance avec Edmung Gargalen lui évita un faux pas fâcheux.
— Princesse Sara. Votre frère n’a pas tari d’éloges à votre sujet.
Edmund Gargalen n’avait rien dit, mais ce n’était pas comme s’il casserait du sucre sur le dos de sa sœur alors qu’il envisageait de la marier.
Edmund resta bouche bée devant la remarque Nym, effectivement il n’avait vu la chose sous cet angle. Peut-être que son besoin de liberté passait par le fantasme du bâtard, bien que cette condition ne soit pas très enviable la majorité du temps. Il ricana et remercia son ami, que quelqu’un reconnaisse ses efforts lui fit chaud au cœur.
Il ne s'attendait cependant pas à ce que Nymérios fasse étalage des talents d’humoriste. Mais ils furent interrompus par l’arrivée de @”Jonas Caron” et de sa sœur @”Shôren Caron”. Le prince de Dorne salua les nouveaux arrivants d’une légère révérence. Il était temps pour lui de présenter sa sœur à l'ambassadeur de l’Orage, mais il était curieux de connaître la chute de la blague du Braavien.
- Nous t’écoutons Nym, fais attention, tu as désormais une audience.
À l’écoute de la chute, Edmund se retourna rapidement vers sa sœur Sara et lui fit signe de la tête d’aller parler avec Lord Caron, pouvant aller un peu plus loin si besoin. Avec un sourire la Gargalen alla se saisir du bras de Jonas et aller faire quelques pas avec lui.
Ce qui laissait la jeune Shoren seule au milieu d’Edmund et Nymérios, un silence quelque peu gênant planait sur le groupe. Ne sachant trop quoi dire, Edmund bu une gorgée de son vin avant de prendre la parole.
- Vous êtes en beauté ce soir Lady Shoren. Dit-il avec un sourire sincère.
Un arborait lui aussi un sourire, Nymérios regardait la jeune Caron avant de porter sa coupe à ses lèvres. Edmund pas dupe à ce qu’il devait de passer dans la tête du Braavien fronca.
- Ēlī ñuha mandia, se sir zirȳla ? skorkydoso bōsa pār aōha mōrī jēda ? S'exclama-t-il dans leur langue commune.
(D’abord ma sœur et maintenant elle ? Cela fait combien de temps depuis ta dernière fois ?)
Quelques mètres derrière le groupe, Sara toujours agrippée au Lord Caron, faisait les présentations. Trouvant l’homme de l’Orage fort à son goût.
- Mon cher Seigneur, il me comble de joie de me trouver enfin face à vous. Mon frère, sans doute, vous aura peu parlé de moi. Peut-être m'a t'il présenté comme une Princesse de Dorne mais ce n'est pas le cas.
Je suis consciente de l'importance de notre union, et je suis persuadée que nous pourrons faire en sorte que nos deux régions trouvent l'apaisement que méritent les peuples qui les habitent. J'ai foi en la vision de mon Prince, qui a su comprendre que l'union est plus forte que la discorde. Je suis ainsi prête à contribuer de toutes mes forces à la construction d'un pont entre l'Orage et Dorne.
Je ne cache point ma sincère volonté de vous prendre pour époux, car je suis convaincue que nous pourrons accomplir de grandes choses ensemble. Je serai à vos côtés pour soutenir votre rôle d'ambassadeur, et je serai fière de vous donner la joie d’un héritier.
Puissiez-vous accepter mes vœux les plus respectueux et les plus ardents. Que notre union soit la promesse d'un avenir plus radieux pour nos peuples et nos terres, qu'elle soit le symbole d'une paix durable entre l'Orage et Dorne.
Sara en avait certainement fait un peu trop sachant qu’Edmund lui avait demandé d'être concise, le Lord Caron était un homme occupé et il ne voulait pas l’importuner à outrance. Elle raccompagnerait l’homme à sa sœur une fois sa réponse entendue.
— Continuez, ça m’intéresse…
Il jeta un coup d’œil autour d’eux, vérifiant bien que personne ne les écoutait. Il se pencha alors légèrement vers le mystérieux Edward.
— Personne ne conteste le Grand Argentier, mais tout le monde conteste Bronn. Ce n’est pas comme si j’avais le droit à l’erreur. Il eut un haussement de sourcils un peu désolé, mais retrouva son sourire en ramenant sa coupe à ses lèvres. Comment économiserais-je vingt mille dragons d’or, tout en honorant le paiement ?
Il ne connaissait foutrement rien aux chiffres. Et s’il bénissait Tyrion de l’avoir placé aussi haut dans la société, il fallait admettre que le manque d’expertise dans son domaine se ressentait dans les finances du royaume… Et sur lui pesait la peur de se faire éjecter du Conseil Restreint aussi facilement qu’il y était entré.
— Crois-tu que j’ignore ce qu’apportent les livres, ma chère ? Me prends-tu pour une idiote ? Son sourire se rétrécit, se fit plus mutin. Je cultive mon esprit autant que faire se peut, hélas, nous n’avons pas tous la Citadelle à portée de main.
Alors qu’elles marchaient bras dessus, bras dessous, échangeant ces paroles tranchantes dont elles étaient devenues si coutumières avec les années, Aelinor évoqua les dorniens. Megalis dévia rapidement le regard et fronça un instant les sourcils à la suite de ses mots.
— Ah oui, fourvoyée ? Comment ça ?
Si son sourire se crispa un instant, Megalis se rattrapa bien vite, reprenant son expression la plus solaire. Voyant son amie rire, elle lui lança un regard rieur, refusant de trahir sa profonde envie de la questionner. Fourvoyée comment ? Si Aelinor avait touché un cheveu d’Ulwyck, la lionne n’hésiterait pas à montrer les crocs. Que la bieffoise joue de ses charmes avec qui elle le souhaitait, mais certainement pas avec le scorpion.
— Skoro syt gōntan ao dōrī rudhy nyke naejot aōha raqiros ? Iksis ziry sīr gevie bona ao mirre ziry naejot aōla ?
(Pourquoi tu ne m’as jamais présenté ton ami ? Est-il si charmant que tu l’as gardé pour toi?)
Le sourire de Nymeros s’agrandit alors qu’il reprenait fièrement sa blague. Dans une tape contre l’épaule d’Edmund, il planta son regard dans le sien :
— Parce qu’ils aiment bien les faire finir dans la Porte de la Lune.
Dans un emportement peut-être trop typique de là où il venait, Nymeros éclata d’un grand rire alors qu’Edmund se hâtait d’éloigner Sara et le seigneur d’un tel malotru. Le Braavien retrouva son grand sourire et posa enfin les yeux sur la charmante créature qui accompagnait le seigneur. Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’Edmund se moquait de lui – il avait bien saisi son regard, une fois de plus. Le renard s’esclaffa.
— Ao sagon jaelagon ? demanda-t-il dans un rire.
(Tu es jaloux?)
Le diplomate reposa un regard, toujours empreint de chaleur et de tendresse, sur la jeune femme. S’inclinant plus bas, il lui adressa un sourire.
— Ma dame, je suis ravi de vous rencontrer.
Bronn semblait apprécier la compagnie d’Alaric et il n’avait même pas eu besoin de sortir de son personnage habituel pour cela. Peut-être que l’homme n’était plus habitué à la vue de visages amicaux, l’espion avait entendu plus que des murmures au sujet de la situation explosive dans le Bief et il n’était pas compliqué d’imaginer l’ambiance qui devait régner lors des réunions du Conseil Restreint. Offrir Bronn du soutien était sûrement une très bonne idée pour gagner ses faveurs.
Alaric écoutait le Grand Argentier en se balançant sur ses pieds et en regardant le sol. Et il acquiesçait à l’écoute de ses paroles, coupant son silence avec de légers gémissements. Lui non plus n’avait pas le droit à l’erreur et l’une des erreurs qu’il ne souhaitait pas commettre était quelqu'un qui serait un peu trop curieux entende ce que le nordien avait en tête.
- Disons que quelqu’un avec les bons talents pourrait vous dégoter une telle économie. Des talents qui seraient peu avisés de mentionner au milieu d’une telle foule. Que diriez-vous que l’on en discute entre quatre murs mon seigneur ? Demanda Alaric avec un grand sourire aux lèvres.
L’homme à la moustache eut à peine le temps d’écouter la réponse du Grand Argentier que quelqu’un le percuta dans le dos. Était-ce une attaque ? Avait-il été démasqué ? En était-il fini de lui ? Alaric se retourna pour se retrouver face à une jeune femme blonde vêtue d’une magnifique robe bleu dont il ignorait totalement l’identité. Fort heureusement pour lui, l'éducation de son interlocutrice allait combler cette lacune.
- Nul besoin de vous excuser Lady Rowena, il est évident que je me trouvais sur votre passage. C’est moi qui vous dois des excuses, je suis Edward. Enchanté de faire votre connaissance. Dit-il accompagnant sa phrase d’une révérence.
Il regarda rapidement la Farman de haut en bas, s'arrêtant sur la coupe presque vide dont le liquide avait dû être renversé lors de leur collision.
- Je vois que dans ma maladresse, votre verre a été renversé et j’ai horreur de voir des coupes vides. Permettez-moi de vous accompagner chercher un nouveau breuvage ! Lui proposa-t-il en lui présentant son bras.
Marcher aux côtés de @Rowena Farman le rendra un peu plus légitime au milieu de tous ces nobles et qui sait peut-être arrivera-t-il à attirer un poisson encore plus gros que Bronn de la Nera
La rage hélas était mauvaise conseillère en termes de rébellion ou de conquête. Il n’y avait qu’à voir comment Cersei, emplie de colère et de ressentiment et Daenerys, brûlant de se venger, avaient toutes deux fini. La froideur avait du bon, pour prendre du recul et garder patience devant chaque situation qui se présentait, analyser le jeu de l’adversaire et prendre la bonne décision au bon moment.
__ Pas tous, effectivement.
Était-ce d'ailleurs le bon moment pour aller voir Jonas Caron qui venait d’arriver ? Il lui sourit discrètement et elle lui rendit son sourire, bien moins discrètement qu’elle ne l’aurait voulu. Mais il se dirigea vers Edmund Gargalen et là, elle préféra détourner le regard vers son amie qui avait fait une tête bizarre lorsqu’elle avait évoqué le Maître des Lois. Sans se formaliser, Aelinor raconta donc sa mésaventure.
__ Tu sais combien j’aime les dattes. J’imaginais que tous les dorniens adoraient ce met typique de la Principauté. J’ai donc été surprise de n’en point trouvé lors de mon entrevue avec Lord Uller, mais il a mal pris que j’en fasse la remarque. Il m’a confirmé qu’il aimait ça, mais qu’il préférait éviter de manipuler des documents avec les doigts pleins de sucre. Sage décision s’il en est. Bref, le quiproquo fut amusant, j’espère qu’il ne m’en tiendra pas rigueur. Mais qui peut savoir avec les dorniens, ils ont le sang chaud.
Jetant un œil discret à Jonas, la Hightower le vit en grande discussion avec la sœur d’Edmund, enfin plus exactement Sara parlait et il semblait écouter. C’est alors qu’elle aperçut Shôren coincée entre Edmund et l’homme avec qui il échangeait depuis un moment. Pouvait-elle seulement laisser la jeune femme se dépatouiller seule de cette situation pour le moins inconfortable ? Lâchant le bras de Megalis, elle prit congé par ses mots :
__ J’ai à faire, je te rejoins plus tard.
Puis elle alla se planter devant Edmund et son ami à côté de Shôren.
__ Prince Edmund, j’espère que vous n’importunez pas mon amie.
Fit-elle avec un large sourire tout en s’inclinant.
__ Bonsoir Lady Shôren. Magnifique comme toujours.
Elle tendit une main gracieuse vers l'inconnu.
__ Lady Aelinor Hightower, à qui ais-je l'honneur ?
C’est alors qu’elle entendit les derniers mots de Sara à l’égard de Jonas et avala de travers la gorgée de vin qu’elle venait d’avaler et se mit à tousser.
An 305
Lune 7, Semaine 4, Jour 7
Event
Après un regard vers sa sœur laissée à regret aux côtés des deux hommes, Jonas suivit la jeune Princesse qui s’agrippait à son bras. Cette proximité le dérangeait quelque peu, malgré les usages de la Cour, et il s’efforça de ne pas en tenir rigueur à la jeune femme. La question n’était plus à ce qu’il désirait, mais plutôt à ce que les convenances exigeaient dans ces circonstances particulières. Pourtant, plus Sara déblatérait, et plus sa présence à ses côtés le mettait mal à l’aise. Les mots dans sa bouche ne paraissaient guère être les siens, et s’ils étaient bel et bien les siens, ils entraient en résonance avec un conditionnement qui ne l’enchantait pas. La dornienne en devenait presque superficielle, voire transparente ; elle dissimulait sa personnalité pour satisfaire les besoins de cette alliance.
Ou peut-être était-elle seulement une potiche écervelée qui ne réfléchissait pas par ses propres moyens, mais Jonas préférait éviter de sauter sur une telle conclusion. Il avait un peu d’espoir pour la jeune demoiselle.
— Ma Dame, je suis soulagé de constater que vous partagez mes sentiments quant à la nécessité de renouer les liens entre Dorne et les Terres de l’Orage. Seule une paix durable pourra apporter la prospérité à nos terres.
Des banalités ; rien de trop engageant. Pour l’heure, Jonas ne savait trop quoi répondre à la jeune femme, ou même plus globalement à l’égard de cette proposition de mariage. Il avait besoin de temps, et de réflexion.
D’un coup d’œil, il aperçut Aelinor Hightower qui avait rejoint sa sœur et l’inconnu, puis qui s’étouffa avec son vin. Ne souhaitait pas éterniser sa discussion avec la princesse, ils retournèrent auprès du petit groupe, et Jonas attrapa un verre d’eau au passage qu’il tendit à la dame du Bief.
— Tenez, ma Dame, buvez un peu d’eau, cela vous fera du bien.
— Hé bien je vous attends dans mon bureau à midi, au lendemain des festivités. Là, nous pourrons parler affaires.
À peine Bronn eut-il répondu qu’une noble dame, visiblement tête en l’air, bouscula le moustachu. Le Grand Argentier les ignora alors qu’ils partaient au bras l’un de l’autre, laissant rapidement son regard couler sur les formes de la jeune femme. L’étrange Edward avait bien de la chance. Bronn se remit alors en route vers les tables d’honneur, où se trouvaient le roi et son conseil. Même s’il n’inspirait que mépris à ses membres, au moins y trouverait-il la compagnie de Tyrion – c’était sans doute le seul allié qu’il lui restait en ces temps troublés.
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