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I saw the weak made strong,

A pack of lambs feasting on wolves

« Vous d’vez faire bonne figure, m’sire. » lui a asséné Morden, l’ancienne âme damnée de son géniteur, de sa voix rocailleuse, les sourcils froncés par la concentration alors qu’il s’affaire à passer le pourpoint grenat et or de son lord. « Vot’ seigneur père l’aurait voulu, m’sire. » La presque vénération que le gaillard chauve et adipeux voue à feu Quenten Fléaufort n’a de cesse d’étonner le soudard, et c’est sans doute pour cette raison, qui l’émeut en quelque sorte, que Tytos a choisi de garder le vieil homme dans son sillage, plus en guise de conseiller que de sbire. De basse extrace, Morden possède toutefois un esprit tout à fait délié, une loyauté adamantine et une connaissance profonde des inimitiés qui gouvernent l’Ouest, ce en quoi il est précieux, puisque le lord revient d’un exil ayant duré plus d’une décennie. « Soyez courtois et dansez, m’lord, les nobles vous feront meilleur accueil. » a-t-il ajouté, passant aux bras de Tytos ses brassards en or, puis le scrutant d’un œil critique. La bouche du vieux s’est pressée en une ligne fine, comme si pas tout à fait satisfait du résultat ; il peut sortir le soudard de ses guenilles, pas le soudard de l’homme. Tytos s’est contenté d’en rire.

Toutefois, Morden lui a préconisé de danser, alors le corniaud danse. Il ignore depuis combien de temps mais il en est déjà las, malgré le sourire paresseux qui hante ses lèvres. Les notes des bardes, les vivats du gratin westerosi, l’océan de couleurs chamarrées, les copieuses coupes de gnôle, tout ça lui fait tourner la tête. Tytos a décliné son identité tellement de fois que son propre patronyme sonne alien à ses oreilles ; et bien qu’il savait pertinemment que se plier à l’étiquette de bienséance, les courbettes et les faux-semblants allaient promptement le crisper, il n’a plus que l’obsession de tourner les talons et filer. Une kyrielle de jouvencelles sont passées entre ses bras, des noms déjà dévorés par l’oubli, des minois interchangeables et des platitudes affligeantes des deux côtés. Sa partenaire de danse actuelle est une riveraine, pense-t-il, à la crinière sombre, et à l’air au moins aussi ennuyé que lui. Lorsque la musique se meurt et que les couples se brisent, Fléaufort s’excuse rapidement et avise un siège, agrippant au passage une coupe de vin. Il louvoie prestement entre les danseurs et les servants, entre les discussions animées et les apartés chuchotés ; se demande distraitement si, ce soir, les complots qui détruiront le monde de demain germent.

Lorsqu’il se laisse tomber sur un tabouret, il est accablé par une sensation aigüe de solitude ; la seule autre Fléaufort est restée dans leur demeure et, dans ce tas inextricable de vipères, pas un allié véritable. Oh, bien entendu, la grande salle où se dressait naguère le Trône de Fer s’est parée pour la fête, et partout résonnent les rires, partout la senteur festive de la bonne chère et de l’alcool mais Tytos ne se leurre pas : avec pareilles engeances, les sourires ne sont là que pour mieux dissimuler les lames. Il soupire, se rend compte qu’il a dû rejoindre une table qui n’est pas la sienne, puisqu’il ne reconnaît pas sa voisine directe ; une lady du Détroit, probablement, au vu de ses caractéristiques valyriennes, de sa crinière encore plus pâle que la sienne. Il se penche quelque peu vers, intrigué, et se pare derechef de son sourire factice. Bonne figure, m’sire. « Je n’ai pas encore eu l’honneur, me semble-t-il. » La voix est blanche, mesurée. « Tytos, sire de Fléaufort. » fait-il sereinement, bien qu’il lui semble si étrange de se rengorger d’un titre qui lui est naturellement échu.

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— I wasn't born to be soft and quiet. I was born to make the world shake at my fingertips. |  @Tytos Fléaufort

Les banquets... Des mondanités dont Alcéaerys n'était pas forcément friande. Déjà lorsqu'elle était plus jeune, elle n'appréciait pas ces grands rassemblements. Encore moins maintenant, alors qu'elle devait garder un œil sur son neveu, sur sa petite sœur et surveiller ce qu'il se passait autour d'elle. Feu son frère avait dû bien s'amuser à la chaperonner lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente vive et constamment en colère contre tout et tout le monde. Parfois, elle se demandait ce qu'il aurait pensé d'elle aujourd'hui, de la façon dont elle s'efforçait de maintenir la maison Velaryon en vie en nouant des alliances. La renforcer et la faire grandir étaient des objectifs qu'elle ne perdait jamais de vue, mais jamais elle ne le ferait au détriment de n'importe quel membre de sa maigre famille. Si son ambition dépassait parfois les bornes, la valyrienne savait se raisonner pour ne jamais outrepasser les limites de ce qu'elle pouvait faire. Si elle en venait à se perdre dans sa vengeance, elle ne donnait pas cher de Rhaenys ou de Monterys. Pauvres petits, ils ne méritaient pas de se retrouver seuls, ils étaient encore trop jeunes.

C'est certainement la raison qui l'avait poussée à ne rien tenter ce soir : ambitieuse mais pas démente. Les gens étaient en trop grand nombre et les oreilles trainaient autour d'elle. Elle avait vu cette putain de Lady Cressey la dévisager avec insistance à plusieurs reprises : elle n'avait reçu en retour qu'un regard froid et dédaigneux. Maintenant qu'Andar n'était plus là, elle était certaine que cette mégère devait continuer avec ses ragots. Au fond, Alcéaerys se moquait bien de ce que les gens pensaient d'elle : ils n'étaient pas utiles à sa vie. Mais les rumeurs, mal utilisées, étaient dangereuses, et elle s'en méfiait comme de la peste. Poussant un lourd soupir, elle indiqua d'un regard à sa sœur d'aller se coucher : elle avait ramené Monterys à sa chambre il y a un moment, son neveu se plaignant d'être trop fatigué. Elle lui sourit lorsque cette dernière se rapprocha et se pencha vers elle. « Retire-toi pour ce soir, et n'oublie pas de vérifier que Monterys est bien endormi. » lui dit-elle un peu fort pour que sa voix s'entende à travers la musique entraînante jouée par les bardes. « Bonne nuit petite sœur, on se voit demain matin au petit-déjeuner, je viendrai vous chercher. » Elle déposa un baiser maternel contre sa joue avant de se réinstaller plus confortablement sur sa chaise, saisissant son verre de vin pour en boire quelques gorgées en observant le lieu.

Son observation fut néanmoins interrompue par l'arrivée impromptue d'un homme qu'elle n'avait jamais vu. L'observant du coin de l'œil sans se faire remarquer, elle haussa un sourcil surpris en le voyant s'installer à côté d'elle comme si tout était normal. Auparavant, cette place était réservé à feu son époux. Il était étrange d'y voir quelqu'un d'autre y siéger. L'homme ne semblait pas l'avoir remarqué sur le moment, si bien qu'Alcéaerys ne se gêna pas pour l'observer. Son visage était marqué par le temps, mais cela ne le rendait pas moins séduisant. La blondeur de ses cheveux lui fit immédiatement penser à l'Ouest, tout comme les riches habits dont il était paré, mais elle n'en était pas certaine, ne trouvant pas de signe distinctif de sa maison. La chose qui la frappa le plus fut le sentiment qu'il dégageait : tristesse, solitude... une mélancolie qui tirait les traits de son visage. Reportant son attention devant elle, laissant le silence régner, la Velaryon chercha qui pouvait bien être l'inconnu. Mais comme s'il se souvenait soudainement d'où il était, il finit par se pencher vers elle, si bien qu'elle se tourna pour l'observer de face, cette fois-ci. Lui offrant un sourire tranquille, elle inclina la tête pour le saluer. « Non, en effet. » Et enfin, elle eut la réponse à sa question. Un Fléaufort. Ou leur seigneur, plus exactement. De ce qu'elle se rappelait, le patriarche était mort depuis quelques temps. Pouvant enfin mettre un nom sur ce visage, elle l'observa une seconde de plus alors que son sourire s'étirait de satisfaction. Voilà qui était parfait : elle n'avait même pas besoin de bouger le petit doigt pour que de potentiels alliés se présentent à elle. « C'est un plaisir, Lord Fléaufort. » répondit-elle d'une voix suintante de sympathie. Il représentait une belle proie sur laquelle refermer ses griffes. « Lady Alcéaerys Velaryon, régente de Marée-Haute. » se présenta-t-elle à son tour avant de boire une gorgée de vin. « Il semble que vous vous soyez trompé de tablée, mais je vous accueille avec plaisir à la mienne, sire. » lança-t-elle sur le ton de l'humour avant de redevenir plus sérieuse. « Je ne vous avais jamais vu à la capitale, mais j'imagine que la nouvelle situation de votre famille requiert votre présence. Je vous présente mes sincères condoléances pour votre perte. » Le visage était plus fermé, plus sincère, alors qu'elle repensait à ses propres morts. Ils étaient nombreux maintenant, mais elle ne pouvait s'épencher en pleurs inutiles.


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I saw the weak made strong,

A pack of lambs feasting on wolves

L’auguste dame ne semble pas prendre ombrage de la familiarité du Fléaufort, lui qui surnage dans ces eaux infestées de squales, puisqu’elle lui offre un sourire emprunt d’une parfaite sérénité. Maintenant qu’elle lui fait face, il lui est plus loisible de l’observer : Tytos ne s’étonne pas de ce si singulier regard lilas, qui rencontre sans fléchir ses yeux céruléens, de l’opulence des atours dont la nymphe s’est parée, des traits ciselés avec raffinement. Il s’étonne, toutefois, de sentir son sourire se faire plus authentique, de se détendre quelque peu. Respectueusement, il incline lui aussi le chef en guise de salutation, et lève silencieusement sa coupe. Le brouhaha des convives est tel que le Fléaufort doit tendre la nuque pour entendre la réponse de la lady, et subrepticement rapprocher son siège.

« Le plaisir est tout mien, lady Velaryon. » C’est lancé de manière enjouée, bien qu’il s’alarme quelque peu de voir l’intérêt de la belle piqué, et son sourire s’épaissir, une fois son nom prononcé, une expression qui lui donne singulièrement l’impression d’être l’oisillon, et elle le matou. A-t-il déjà fauté ? Ah, que les mœurs nobles l’éberluent ! Qu’importe, le vin est tiré, il lui faut le boire. Tytos a donc en face de lui la régente de Haute-Marée – il n’a apparemment pas erré dans son jugement – ce qui lui indique que l’asymétrie entre leur station respective est vertigineuse, au vu du prestige qui auréole les Velaryon depuis des générations, et que la tête de la maison est encore enfant – ce qui, pour l’heure, ne l’avance en rien.
Il est extirpé de ses songes par la prochaine remarque de la valyrienne, et il fait claquer sa langue. Il n’a cure d’avoir dérangé tel ou tel plan de tablée mais il perçoit comme un tel incart pourrait être interprété par une aussi haute dame. « Oh ! Vous m’en voyez confus. Je vous remercie de votre indulgence à mon écart et vous prie de m’en excuser : cela fait des années que je n’ai plus été en honnête compagnie. » Il se fend de son plus désarmant sourire. C’est s’ouvrir assez largement que d’ainsi éventer ses vilaines tribulations mais il doit confesser avoir été pris de court par sa propre balourdise. « Toutes ces valses ont dû me désorienter, et les mauvaises langues diront que je ne rajeunis pas. » qu’il reprend plus posément d’une voix chaude, sa bonhomie de façade lui revenant mécaniquement. « Si j’ai volé le siège d’un membre de votre famille, vous n’avez qu’un mot à dire et je m’éclipserai. » annonce-t-il sur un ton qui se veut presque connivent. La conversation glisse rapidement vers des sujets plus sérieux et Tytos se redresse quelque peu, affecte un air plus grave, plus seigneurial. D’ores et déjà, il détone dans cette capitale qu’il ne reconnaît plus mais c’est peu étonnant, puisqu’il ne se donne aucune peine pour passer inaperçu. Le Fléaufort s’est attendu à ce genre de remarque mais, avec sa légèreté coutumière, n’a pas prévu de réponse. « Je suis revenu de Pentos à la mort de mon seigneur père pour reprendre le domaine familial il y a deux ans, et j’ai quitté ce continent alors que vous ne deviez être guère plus qu’une enfant. » lui dit-il avec un sourire. Près de dix-huit ans, à arpenter Essos et à combattre sous une myriade de bannières, pour au final se retrouver où tout a commencé. Il ignore à quel point il est supposé être sur ses gardes avec elle, ne sait pas avec quelle parcimonie disséminer les informations qu’il donne. « Je vous en remercie, lady Velaryon, et vous présente moi aussi mes condoléances, au vu des nombreuses épreuves que votre Maison a endurées. » Il s’accorde une gorgée de vin et jette un coup d’œil circulaire, se demandant si son interlocutrice possède ici de farouches alliés, ou de mortels ennemis, et dans quelle case il finira par tomber.


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— I wasn't born to be soft and quiet. I was born to make the world shake at my fingertips. |  @Tytos Fléaufort

Alcéaerys est une fine manipulatrice. Sûre d'elle et de ce qu'elle veut, sûre de ses objectifs, elle est capable de se donner des moyens pour les atteindre. Et pour ça, elle sait qu'il est nécessaire d'avoir un pied dans chaque région des Six Couronnes. Et même si elle est d'une patience à toute épreuve, elle est plutôt du genre à foncer tête baissée afin d'obtenir ce qu'elle désire. C'est d'ailleurs ce qu'elle a prévu, en réfléchissant à une possible alliance dans l'Ouest. Mais le seigneur, paré de ses plus beaux autours, lui a donné l'occasion de ne pas lever le petit doigt pour obtenir ce qu'elle veut. Et maintenant qu'il est à ses côtés et se rapproche subtilement d'elle... Oh non, elle ne le laissera pas repartir si facilement. La houle allait s'abattre sur le Fléaufort et peu lui importait s'il résistait à la force du courant ou s'il se laissait noyer par ce dernier. Tant qu'il lui donnait ce qu'elle voulait, elle n'en avait cure.

La réponse à son salut la satisfait largement et elle a l'agréable impression qu'ils viennent chacun de placer leur premier pion sur un plateau de cyvosse. La partie est lancée, et le sourire s'agrandit. Avec minutie, la régente dépose ses pièces une par une, refermant avec douceur le filet autour du ouestien, pour ne pas l'alarmer. Peut-être a-t-il déjà vu son attitude changer, mais qu'importe, elle est bien trop enjouée pour rester impassible. Elle croit distinguer un soupçon de surprise sur le visage de son vis-à-vis avant que celui-ci ne laisse plus filtrer aucune émotion, et elle se félicite de réussir à lire la plupart des gens comme des livres ouverts lorsque le moment est opportun. Redirigeant son attention sur le banquet, elle observe les nobles danser avec envie. Avant, Andar l'emmenait toujours profiter de quelques pas de danse lorsqu'ils assistaient à un événement similaire. Maintenant qu'elle était seule, elle n'avait plus le loisir de danser au rythme de la musique des musiciens.

Portant sa coupe de vin hors de prix à ses lèvres, elle en boit quelques lampées avant de tourner à nouveau les yeux vers l'homme. Son regard particulier se balade sur lui tandis qu'elle l'observe sans se lasser, ne voulant manquer aucune de ses expressions, avant de faire un trait d'humour. Son sourire s'élargit et dévoile ses dents lorsqu'elle émet un petit rire en réponse. « Il n'y a aucune offense, vous êtes le bienvenue à ma table messire Fléaufort. » lui confia-t-elle d'un ton légèrement plus sérieux bien que ses yeux restaient rieurs et son sourire malicieux. Durant une seconde, il parvient à la déstabiliser par son sourire : d'un air perturbé, elle cligne des yeux avant de toussoter et de boire une nouvelle gorgée de son vin en fixant à nouveau les danseurs. Il lui est parfois difficile de ne rien montrer, encore plus lorsqu'elle semble faire face à un adversaire à sa mesure. Elle lui lance un regard en coin après ses révélations avant de se tourner à nouveau vers lui, lui offrant toute son attention. « Vous deviez être bien mal accompagné si tel est le cas. » réplique-t-elle d'un ton soudainement glacial. Elle ne souffre pas la vue de la moitié des nobles présents au banquet. Car la rumeur a bien été propagée par quelqu'un et si elle savait qui en était l'instigatrice, elle ignorait encore tout des membres ayant participé à cette vicieuse calomnie. « L'âge n'est qu'un chiffre fait pour décourager les plus faibles d'entre nous, rien de plus. Les dieux ne s'embarrassent pas de telles futilités. » Et moi non plus, songe-t-elle durant une seconde avant que ses pensées ne s'arrêtent brutalement en entendant la suite. Son visage se fend en un nouveau sourire et d'un air conspirationniste, elle se penche vers l'homme. « Vous ne volez le siège de personne, soyez en assuré. A part mon défunt époux, peut-être, mais il n'est plus ici pour en juger. » Le sourire malicieux qui étire ses lèvres se fait lumineux alors qu'elle se redresse sur son siège, reprenant une position plus agréable.

Le jeu est néanmoins remplacé par l'importance de la discussion alors qu'elle présente ses condoléances, fixant un point au loin afin de ne rien laisser paraître. Personne n'a besoin de savoir ce à quoi elle pense. Le silence s'installe durant quelques longues secondes avant que le ouestien ne s'autorise à le rompre. Elle ne lui offre aucun regard mais écoute avec attention sa réponse. Ses sourcils se froncent de manière incontrôlable lorsqu'il mentionne Pentos et elle tourne la tête vers lui pour le dévisager avec attention. « Pentos ? Y avez-vous découvert des choses... intéressantes ? » lui demande-t-elle d'un ton curieux, sans le quitter du regard, ancrant ses iris violets dans les yeux clairs de Tytos. « J'ai eu l'occasion de m'y rendre pour affaires il y a un an et demi. La ville est particulièrement belle. » Elle lui sourit, espérant le rassurer assez pour le faire parler. Elle se demande ce qu'il a pu voir en Essos. Sait-il pour Aegon ou est-elle la seule westerosi à être au courant de la survie du jeune homme ? Les questions sans réponses se bousculent dans son esprit avant qu'elle ne s'interroge sur son âge. Est-il beaucoup plus âgé qu'elle ? Si oui, de combien d'années ? La légèreté sur son visage se dissipe comme les nuages sont chassés par le vent lorsqu'il mentionne sa propre famille. Légèrement assombri, son regard le fixe avant qu'elle n'acquiesce doucement. « Vous avez ma gratitude, lord Fléaufort. Voilà bien longtemps que je n'ai pas reçu de formules de politesse de ce genre. » lance-t-elle d'un ton léger bien que le mépris et les reproches suintent de son ton. « Mais il y a tout aussi longtemps désormais que nous ne pleurons plus les morts. Mieux vaut-il se concentrer sur les vivants. » Elle lui sourit légèrement et reprenant sa coupe de vin pour la terminer avant de la reposer sur la table. Aussitôt, elle se redresse sur son siège et passe une main sur sa robe sombre pour en chasser les infimes saletés. Se levant avec élégance, elle laisse ses cheveux couler comme une traînée d'encre blanche dans son dos avant de se tourner vers le blond, le fixant de haut. Son comportement a changé, c'est infime, mais perceptible : loin de vouloir pleurer, elle préfère aller sur la piste en bonne compagnie. « Allez-vous m'inviter à danser ou dois-je moi-même trouver un cavalier pour profiter de cette soirée au lieu de me morfondre sur nos pertes respectives ? » lui demande-t-elle avec un sourire énigmatique, son regard lavande revêtant une intensité particulière alors qu'elle le fixe avec attention.


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I saw the weak made strong,

A pack of lambs feasting on wolves

Un coup d’œil circulaire, qui découpe sans aménité la foule, suffit à lui donner l’impression qu’il détone superbement dans cet océan chamarré d’étoffes soyeuses et de sourires fallacieux, lui qui préfère de loin la fruste honnêteté des gens d’armes ; eux au moins ont la bienséance de tirer leur acier au clair, plutôt que des flagorneries, lorsqu’ils vous souhaitent mal de mort. Tytos, non pour la première fois, s’interroge sur les connivences qui se forment lors de pareilles réjouissances, qui ne sont à ses yeux que vivier à complots, occasion pour les farauds de paonner. Est-on, à cette heure précise, en train de détricoter la paix d’aujourd’hui, fomente-t-on la guerre de demain ? Ce n’est, toutefois, pas à cette aune que Fléaufort mesure son interlocutrice, son franc et enjôleur sourire semblant assoupir sa sempiternelle méfiance ; impression qui n’est que renforcée lorsqu’il surprend le regard qu’elle pose sur les couples qui dansent, où se mêlent une douce nostalgie et convoitise, une fois sa propre attention reposée sur elle.
Toujours refugié derrière son demi-sourire, le seigneur se contente de hocher le chef pour la remercier de l’accueillir avec autant d’ouverture à sa table. Ses prunelles s’étrécissent, comme si elles cherchent à sonder plus en profondeur la Velaryon, à déterminer si ses risettes et l’éclat pétillant de ses yeux sont posés avec maestria, ou s’ils sont d’ores et déjà de connivence. « Il est vrai que leur compagnie n’est pas aussi agréable que la vôtre, lady Alcéaerys. » rétorque-t-il, son sourire se creusant, se faisant plus sinueux. La froideur semble venir à sa défense, plutôt que contre lui, et cela lui plait. Bien qu’il ne se soit pas encore véritablement mêlé à ses pairs, il est évident que les rumeurs et clabaudages vont bon train et comment pourrait-il en être autrement, puisqu’il revient après deux décennies, le corps et faciès ravagés par la guerre, pour happer un apanage qui n’aurait jamais dû être le sien. « Et m’est avis que celui qui vous accuserait de faiblesse serait un sot. » pousse-t-il, devinant presque les mots qu’elle a gardés par devers elle, lui non plus n’ayant guère cure de l’âge. Autant qu’il conserve une vigueur suffisante à en remontrer à ses cadets, elle semble nantie d’une sagesse qui dépasse de loin ses années.
Pour se donner contenance, il porte une coupe de vin à ses lèvres, cachant derrière ce calice un sourire qui menace de trop déborder, son regard pétillant, accueillant avec plaisir le caractère corsé du breuvage, bien loin de la piquette dont il inondait son gosier en Essos. Tytos s’étonne de la légèreté espiègle avec laquelle la valyrienne lui fait part du décès de son époux ; si deuil il y a eu, force est de constater qu’elle ne semble plus accablée par ce fardeau. Plus encore, il est surpris par le fait qu’elle soit veuve déjà, alors qu’elle est de loin sa cadette, lui qui n’a jamais été marié. « Les Sept aient son âme. » fait-il sobrement en levant sa coupe à la mémoire du défunt lord, bien qu’il ne se donne nullement la peine de grimer le feu dans son regard. Le sire de Fléaufort se redresse lui aussi, alors que les yeux lilas de la lady l’ont abandonné, lui donnant l’opportunité d’étudier benoîtement ses traits altiers, et de surprendre l’expression qui lui froisse le minois lorsqu’il mentionne son itinéraire. Il est imperceptiblement plus sur ses gardes, conscient de naviguer sur des eaux troubles, de s’être probablement trop ouvert. Ce n’est pas véritablement d’elle dont il se défie mais plutôt d’oreilles indiscrètes qu’il n’aurait pas remarquées. Il est secoué d’un rire léger et naturel, balaie l’air d’une main nonchalante. « J’ai vu tant de choses intéressantes en Essos que je pourrais vous en rabâcher les oreilles toute la nuit durant. » Son emploi ne l’a pas mené à voir les plus belles choses que ce continent recèle, hélas, loin s’en faut. Il y a rencontré Aegon, toutefois, et a vu le dragon éclore.
C’est au tour du lord d’être intrigué et d’arquer un sourcil, lorsque la belle mentionne son propre périple à Pentos. « Vraiment ? Nous nous sommes presque croisés. » dit-il pour gagner du temps, son esprit fusant. Il n’est pas étonné que les seigneurs du Détroit soient plus ouverts envers Essos que leurs pairs westerosi, que la régente de Marée-Haute s’y soit personnellement rendue est plus singulier. « De juteux accords commerciaux, nul doute ? » sonde-t-il, la terrible fixité de son regard trahit l’intérêt qu’il porte à la réponse. Il se doute que le jeune roi jouit d’autres supports que le sien, tout aussi modeste soit-il, et au vu de leurs ascendances, il serait naturel que les Velaryon lui soient acquis mais ce serait folie que de se hasarder à faire pareille spéculation à voix haute. Tytos n’a pas le loisir d’explorer plus avant ses songes car le fiel que la haute dame laisse paraître dans sa voix, signe qu’elle n’a probablement pas que des amis au sein de ce banquet. Elle semble vouloir abandonner les défunts à leur repos éternel, aussi ne relève-t-il pas.
Le Fléaufort coule un regard à la lady lorsque celle-ci se lève, l’instigue à l’inviter à danser, son regard d’améthyste luisant d’un éclat nouveau, malicieux. Il se fait l’allégorie de la docilité, pose son verre et s’érige de toute sa hauteur face à elle, lui offrant sans mot dire une main calleuse, couturée de cicatrices, se refermant avec délicatesse sur la menotte élégante ; le contraste tranche vivement. Le Fléaufort l’emmène alors au milieu des couples bercés par la lente mélodie, l’attire contre lui, son battoir se logeant avec finesse dans le creux de ses reins. Il a le maintien digne et roide des soldats, s’évertue toutefois à se décontracter, menant avec courtoisie la danse. « Je serais bien sot de vous regarder danser avec un autre. » finit-il par souffler sur le ton de la confidence.


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