Mayra Storm ❋ L'Amaryllis Pourpre

Chaque éclat de lumière a sa part d’ombre, et notre chère courtisane ne fait pas exception à la règle.

Enfant curieuse, travailleuse et à la vie simple, Mayra est passionnée. Par la danse, par les différentes cultures, par les histoires que les hommes de passage à la maison close prennent le temps de lui compter avant de rencontrer leur amante d’une nuit. Par tout ce qui peut l’intéresser.

Gentille, patiente, altruiste et tolérante sont autant de qualités qui l’ont accompagné lors des premières années de sa vie. Ce n’était pas un métier facile, pour toutes ces femmes du bordel, et encore moins un lieu propice pour élever un enfant. Mais l’entraide rendait la vie plus douce, et les journées étaient bercées de rires et d’histoires amusantes. Si on avait dû trouver des défauts à la petite fille, c’était sûrement son côté espiègle et joueur, mais finalement, n’était-ce pas le cas de tous les enfants ?

Non, en réalité, la part d’ombre de Mayra ne se révélera que bien des années plus tard.

En entrant au château de son père, à l’aube de sa onzième année, la petite n’a d’autre choix que de se plier aux exigences paternelles, sous la menace. C’est terrifiée donc qu’elle apprend l’art de la réthorique, l’histoire de Westeros et d’Essos, les familles puissantes, leurs forces et leurs faiblesses… Mais si tout cela est appris sous la contrainte dans un premier temps, Mayra se découvre rapidement une part d’elle-même qu’elle ne soupçonnait pas.

Elle, dont on vante déjà la beauté, aime l’idée d’user de ses mots et de ses charmes pour avoir sous sa coupe hommes et femmes. Bien vite, l’ambition la rattrape, et Mayra apprécie son train de vie bien plus luxueux et plus riche. Elle aime le contact de la soie sur sa peau, les repas colorés et riches en goûts aux quotidiens, et par dessus tout, elle aime devenir une femme séductrice, manipulatrice et ambitieuse.

Lorsqu’elle découvre réellement les ruses de l’amour, plus rien ne pourra l’arrêter. Pourtant, rebutée par les premières missions données par son père, elle y prendra goût. Elle aime ce sentiment de chasser, de manipuler sa proie jusqu’à ce qu’elle se retrouve coincée entre ses griffes. Si elle échoue parfois, c’est parce qu’il lui arrive de se faire prendre à son propre jeu.

Combien de fois Mayra a t-elle espéré que l’un de ceux qu’elle séduisait parvienne à la libérer de ses obligations ? Pourtant, à chaque fois, si Mayra se met à s’attacher, elle se perd dans son jeu et finit par s’enfuir de là, de peur peut être de tomber dans une nouvelle prison, cette fois qu’elle se construirait elle-même ?

Ah, Mayra, douce Mayra, qui se prétend forte mais est pourtant si froussarde par moment. Cette Mayra capable d’entraîner dans son lit le plus chaste des hommes, mais incapable d’accepter la tendresse qui peut s’échapper son coeur. Cette même femme, aimant sans condition sa mère et ses proches, capable d’offrir bien vite sa confiance et pourtant, terrifiée à l’idée d’ouvrir son coeur.

Mayra est une femme faite de contradiction qui se retrouvent dans son comportement, tantôt lumineux, tantôt fort sombre. Mais si vous voulez vraiment savoir qui est Mayra, il ne vous reste qu’à plonger au creux de ses iris mauve, mais prenez garde à ne pas vous y perdre, nombreux sont ceux qui y ont déjà perdu leur chemin.

Mayra est une excellente danseuse et particulièrement reconnue pour sa grande souplesse, qui émerveillent et reste dans l’esprit de ceux qui ont partagé sa couche. Elle maîtrise les ruses de l’amour et saura arracher des cris de plaisir du plus innocent des hommes. Étonnement, et même si elle est une très grande manipulatrice, elle peut se montrer un peu trop naïve et s’emballe très rapidement.

Rosyn Storm (51 ans) ❃ Mère

FAMILLE GRANDISON
Seigneur ❃ Hugh Grandison (81 ans)

Sa première épouse, (✞) Rhonda Grandison (née Morrigen)
Enfants avec Rhonda ❃ Harwyn (✞) ❃ Torrhen (✞) ❃ Ormund (✞) ❃ Arlan (36 ans) ❃ Ryam (35 ans) ❃ Imry (34 ans) ❃ Cregan (29 ans)

Bâtard de Hugh ❃ Steffon Storm (23 ans)
Bâtarde de Hugh ❃ Mayra Storm (27 ans)

Sa seconde épouse, (✞) Meredith Grandison (née Estremont)
Enfants avec Meredith ❃ Deux fils morts-nés ❃ Amyra (✞) ❃ Rosamund (19 ans) ❃ Roanne (15 ans)

Les frères de Hugh ❃ Steffon (✞) ❃ Edric (✞) ❃ Rogar (68 ans)
La sœur de Hugh ❃ Barbra (✞)

Enfants de Edric Grandison ❃ Orys (39) ❃ Vardis (✞)
Enfants de Rogar ❃ Borros (26) ❃ Selwyn (23) ❃ Orton (✞) ❃ Barbra (17)

Ormund (✞) & son épouse Helia Connington (24 ans)
Leur fille, Ellyn Grandison (6 ans)

Arlan & son épouse Darla Mertyns (22 ans)
Leurs fils ❃ Harwyn Grandison (3 ans) ❃ Stannis Grandison (1 an)

279 ❊ Naissance dans un bordel
290 ❊ Arrivée à la forteresse Grandison
290 ↠ 295 ❊ Education au château de Grandview
295 ↠ 298 ❊ Vie à Dorne et apprentissage des "ruses de l'amour".
298 ❊ Départ de Dorne pour Port-Réal
298 ↠ 302 ❊ Vie à la cour de Port-Real et espionne pour le compte de Stannis Baratheon
302 ❊ Retour à Grandview et convertion au culte de R'hllor (par obligation)
305 ❊ Arrivée à Port-Real

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《 Pars. 》

Un seul mot avait résonné entre les murs de pierres de la chambre d’Hugh Grandison. Un silence en avait suivi. Ce n’était certainement pas la réponse à laquelle Rosyn Storm s’attendait en annonçant sa grossesse à son amant.

Ses pleurs, ses cris et sa détresse ne changeront rien à l’expression de Hugh, qui finit par faire tomber son point sur la table. Cela ne fait pas un an que le chef de la famille a perdu son épouse, et s’il rêve d’une fille, ce n’est pas d’une batarde qu’il veut… Et encore moins d’un batard.

Alors, Rosyn est chassée du château. Sans d’autres choix, elle se résout à rejoindre une maison close qui l’accepte malgré sa grossesse. Après tout, ses connaissances de courtisanes ne pourront qu’être utiles à ces dames, n’est-ce pas ? Si elle n’exerce pas pendant sa grossesse, Rosyn parvient à se rendre indispensable. C’est donc dans ce bas quartier, dans une chambre miteuse bien différente où elle fut conçue, que naquit Mayra.


Dès la naissance, tout le monde destine l’enfant à être une femme d’une grande beauté. Entre ses cheveux d’un noir ébène et ses yeux mauves comme sa mère, trahissant de lointaines origines valyriennes, Mayra grandit et devient une enfant adorable et particulièrement reconnaissable. Un bordel n'était peut être pas un lieu idéal pour grandir, mais la petite fille grandit entourée d'amour, dans une ambiance de soutien, d'entraide et de sororité qui aurait pu réchauffer les coeurs les plus meurtris. Mayra ne manque de rien et se satisfait de ce style de vie, où elle peut explorer la ville, jouer avec ses amis dans la matinée, avant que sa mère ne lui enseigne ce qu'elle savait, notamment à lire et à écrire, avant d'être de nouveau livrée à elle-même dans la soirée, quand toutes les femmes de la maisonnée travaillaient. Et c'était d'ailleurs souvent à cette heure que la petite fille s'adonne à sa grande passion, observant et apprenant seule la danse, envoûtante et exotique, que certaines des prostituées pratiquaient pour attirer le regard sur elle.

Cette époque de sa vie était simple et paisible. Mais elle fut balayé d'un simple geste, le jour où Hugh Grandison entendit parler de cette enfant à la beauté grandissante, dans les rues de la ville près de son château, aux yeux mauves comme sa mère. Il ne lui en fallut guère plus pour savoir qu'il s'agissait là de sa fille. Lui qui n'avait désormais plus de raison d'être frustré, étant donnée que sa nouvelle épouse venait tout juste de lui donner une troisième fille en parfaite santé, sait que cette batarde, si elle a effectivement pris de la beauté pourra lui être utile.

La désormais jeune femme se souvenait encore de la première fois qu’elle avait vu son père. Sa mère ne lui en avait que très peu parlé, et l’enfant qu’elle était ressentait un mélange de curiosité, d’appréhension et de rancune pour celui qui les avait abandonnés. Hugh Grandison l’avait fait venir jusqu’à son bureau. Sans un mot, quand elle était entrée, il était venu à son niveau, l’examinant de la tête au pied. Avec une délicatesse qui avait surpris l’enfant, il avait pris son menton pour lui ordonner sans un mot de lever les yeux vers lui. En voyant ce regard pourpre qui avait fait tout le charme de sa mère avant elle, Hugh Grandison avait souri et hoché la tête.

《 Tu deviendras courtisane, ma fille. Tu auras les meilleurs precepteurs, des tenues digne de notre famille, tout ce que tu voudras. Essaie de t’enfuir, et c’est ta mère et celles qui t’ont élevé qui t’ont élevée qui en subiront les conséquences. Deviens brillante, belle et sers moi, et tu auras le monde à tes pieds. 》

Après cet échange de regard, May n’avait finalement que peu de souvenir du reste de la semaine. Les mots de son père tournait en boucle dans sa tête. Pourrait-elle vraiment avoir le monde à ses pieds ?

Pendant plusieurs semaines, après cela, tout n’avait été qu’un défilé de personne, serviteur, couturier, précepteur et bien sûr, ses frères et sœurs.

Si les filles étaient bien plus petites qu’elles, les garçons, eux, étaient plus proches en âge. Et parmi toute sa fratrie, c’était bien avec Cregan que Mayra parviendra à créer le plus de liens, sans qu’elle ne sache vraiment ni pourquoi ni comment. C’était ainsi, voilà tout.

Contrairement aux filles légitimes de la famille, le quotidien de la future courtisane était loin d’être de tout repos. Entre les leçons sur l’histoire et les familles de Westeros, les bonnes manières, les jeux, la musique et la danse, elle n’avait pas une minute à perdre. Mais la jeune fille appréciait ce mode de vie. Dans sa tête, chaque nuit avant de dormir, elle se répétait cette phrase. J’aurais le monde à mes pieds. Moi qui n’était personne, un jour, j’aurais le monde à mes pieds.

Ses leçons préférées étaient sans le moindre doute ses cours de rhétoriques et d’éloquence, dans lesquels elle excellait. Ou plutôt, pour lequel elle travaillait dur. Mayra n’était ni particulièrement brillante, ni bête, mais elle était extrêmement travailleuse.

Et tout ce travail paie. A 16 ans, Mayra est intellectuellement prête. Éloquente, danseuse de talent, avec des connaissances solides en géopolitique, elle est fin prête. Ou presque. Car il reste une chose que Mayra ne maîtrise pas : elle est envoyée à Dorne pour étudier les ruses de l’amour auprès d’une ancienne courtisane à la tête de plusieurs maisons de plaisir.

Mayra, qui pensait aimer les cours de rhétorique et l’idée de faire plier l’esprit de l’homme prit encore plus de plaisir à apprendre comment faire faillir hommes et femmes sous ses caresses qui se feront de plus en plus expertes. Grâce à la danse, Mayra est d’une grande souplesse qui s’avère être particulièrement pratique dans l’alcôve.

Plus de deux ans s’écoulent à Dorne. Mayra s’y plait tout particulièrement. Entre ses “leçons”, le plaisir qu’elle prend, les corps qu’elle contrôle et ce, sans parler des amitiés qu’elle a lié et de la météo fort plaisante, la jeune femme semble oublier l’espace de quelques mois qu’elle n’est rien d’autre qu’une poupée entre les mains de son père.

C’est une lettre qui la ramènera sur Terre, quand, lassé par les excuses que lui donnait sa fille, Hugh l’envoie à Port-Réal. Nous sommes en 298, Mayra s’approche de son dix-neuvième anniversaire, quand elle monte sur le bateau qui l’éloigne de Dornes, pas pour toujours s’était-elle dit pour se rassurer.

A la cours de Robert Baratheon, la jeune fille est missionné de glisser à l’oreille de certains puissants le nom de sa famille, d’obtenir quelques informations, de ça, de là. Mais les choses n’ont pas les mêmes saveurs qu’à Dorne, au début. Mayra ne choisit pas ses cibles, ses proies disait-elle, même. Pourtant, petit à petit, son esprit compétitif prit chaque nouvelle proie comme un défi à accomplir.

Mayra est à la cour à l’arrivée des Stark, mais surtout, à la mort de Robert Baratheon. Si elle pensait pouvoir s’empresser de retourner au château familiale, que nenni. C’était bien pour n’avoir aucun membre légitime de sa famille dans la gueule du loup que Hugh a ainsi élevé sa batarde. Ainsi, forcée à rester à Port-Réal, Mayra insiste, impuissante, à la montée sur le trône du roi Joffrey, à l’execution d’Eddard Stark, au mariage et le meurtre du roi, au procès du nain, l’explosion du donjon… Et toutes ces choses vont marquer la jeune femme avec effroi. Soudainement, ses rêves d’adolescente lui paraissent dangereux. Avoir le monde à ses pieds ? Mais quel monde ! Un monde en guerre, fait de morts, de violence, de douleur, de trahison… Mayra était pourtant une menteuse et une manipulatrice qui ne cessera d’user de ses talents durement acquis pour répondre aux lettres de son père. Si elle parvient parfois à obtenir les informations demandées, Mayra n’est pas infaillible et risque plusieurs fois la colère de son père. Alors, de plus en plus souvent, et malgré son éducation, la brune se fait parfois prendre à son propre jeu. Elle espère de ceux qu’elle met dans son lit qu’ils pourront la sortir de là, elle et ses proches. Elle en viendra même à écrire à Cregan de mettre en sécurité sa mère et les proches de son enfance pour s’enfuir à Dorne, où elle pourrait peut-être se cacher grâce à ses amis.

Mais en rentrant d’une mission couronnée de succès, Mayra avait regardé brûler la lettre pour Cregan. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’elle avait pris son pied, sur cette chasse.

C’était là toute la dichotomie entre les deux côtés de Mayra. L’un peureux, la rendait froussarde, et craignant les situations dangereuses et cette guerre meurtrière. L’autre, la chasseuse, qui aimait manipuler, se sentir toute puissante, dominant autrui, rêvant de grimper les échelons en profitant de l’hécatombe que provoquait le conflit pour le trône de fer.

Mais malgré toute sa bonne volonté, Mayra ne parvient pas réellement à tirer son épingle du jeu, ce qui la frustrera énormément. Elle n’est personne, et enrage de ne toujours avoir mis le monde à ses pieds. Pourtant, à chaque fois que le danger s’approche de trop près, elle s’enfuit comme une mijaurée, incapable de comprendre qu’il n’y a pas de pouvoir sans risque.

C’est finalement à l’arrivée de Daenerys sur Westeros que Mayra sera rappelé par son père, qui espérait s’assurer une place aux côtés de la Targaryen grâce aux charmes et aux talents de sa fille.

En retrouvant sa fille, Mayra est particulièrement choquée de retrouver son frère Cregan, qu’elle n’a pas vu depuis la mort de Robert Baratheon. Celui-ci semble être devenu un fanatique absolu d’un Dieu du feu que Mayra peine à comprendre. Mais en apprenant ce qui était arrivé à Amyra, qui était pourtant une fille légitime, la brune fera profil bas et se convertira comme tout le monde, pour ne pas faire de vague. Pendant le reste de la guerre, Mayra sera plus ou moins ignorée par son père vieillissant. La courtisane aurait pensé que cela lui plairait, de vivre une vie tranquille. Pourtant, les semaines passent, et la voilà qui se retrouve à tourner en rond. Séduire lui manque. S’approcher de sa proie, lui tendre un piège, le voir se refermer sur elle, savourer le plaisir qu’elle prenait et qu’elle donnait… Oui, tout cela lui manque. Mais elle n’est clairement pas une priorité pour la famille et fulmine alors, seule dans son coin, se contentant d’user de ses talents sur les quelques hommes qui croisent son chemin. Noble, beau-frère et même belle-sœur, soldat, serviteur, lavandière, peu lui importe : Mayra a besoin de se sentir irrésistible et pour cela, elle avait besoin de faire la seule chose qu’elle savait faire : manipuler, séduire et plaire.

Et il semblerait que, finalement, ces talents lui soient de nouveau utile. A l'instar de son grand frère, Mayra rejoint Port-Réal pour le procès de Bronn de la Nera avec un objectif en tête : celui d'obtenir la liberté d'aller où elle le souhaite et de vivre un train de vie confortable aux bras de celui qu'elle aura choisi. Sa prochaine cible ? Pourquoi n'en choisir qu'une. A Port-Réal, Mayra aurait tant l'opportunité d'approcher le nouveau dirigeant des Terres de l'Orage, ou alors de retourner à ses premières passions en retournant vers les Dorniens, avec, en tête, Edmund. Comment aurait-elle pu manquer la nouvelle, une ancienne connaissance, prince de cette région qu'elle aimait tant ? Peut être y avait-il une cartes à jouer, d'autant plus que Cregan lui aussi semblait viser Dorne, récemment. Ne serait-ce pas idéal ? Enfin, Mayra n'a jamais été du genre à mettre tous ses oeufs dans le même panier. Peut être même qu'une troisième proie s'installera dans son esprit. Auprès de ses proches, l'ensorceleuse se dit prête à tout pour retrouver sa liberté. Mais dans la réalité des faits, qui sait ce qui pourrait la faire reculer cette fois. La peur de s'attacher ? Un risque à prendre ? Personne ne le sait, même si son idiot de frère croit pouvoir le lire dans les flammes.