Re: [Port-Réal] Un accord commercial… Vraiment ?

❛n❝un accord commercial... vraiment ?❞

305 | lune 7 | semaine 4 | jour 3

ft desmera redwyne

Le masque de la dame de La Treille se fendait doucement, son sourire tarissait et elle haussait les sourcils, visiblement piquée par les mots de Bronn. Ça lui en toucha une sans faire bouger l’autre. Elle trouvait des justifications qu’il ne se gênerait pas de balayer d’un geste. Son sempiternel sourire aux lèvres, le gouverneur du Sud planta ses deux mains sur ses hanches, dardant sur la rouquine un regard acéré.

— Oui, je me souviens de cette missive. Mais disons que j’en attends un peu plus de votre part, rien de grandiose je vous assure. Il s’arrêta et étira légèrement son dos. Je suis dans une position délicate, voyez-vous. J’ai besoin d’être sûr et certain que mes vassaux ne me la mettront pas à l’envers. C’est pourquoi j’aimerais l’entendre de votre bouche. Ce serment.

Il sourit plus poliment, simple geste politique, alors qu’ils enchaînaient sur Solfoyer. Il inclina la tête alors que Desmena lui indiquait qu’elle n’oublierait pas son geste. Parfait, car Bronn n’entendait pas ce geste être oublié. Il voulait que le Bief se souvienne. De lui, de ses actes. De ce qu’il pouvait bien faire pour lui.

— Je vous en remercie, ma dame.

Elle répéta que la maison Redwyne n’oublierait pas. Il sourit un peu plus, d’un sourire sans mordant, et inclina la tête.

— Ainsi nous sommes d’accord. L’avenir du Bief, c’est tout ce qui importe, après tout.

Catin de Bronn. Je laissai le sourire revenir sur mes lèvres. Bon il avait reçu ma lettre, c’était déjà cela. Et sois sûr mon cher Bronn que tous tes vassaux, ou une grande majorité, te la mettront à l’envers sans même trahir leur serment. Tout le monde te la mettra à l’envers.

« Oh. Si ce n’est que cela. J’ai craint un instant que la lettre n’était pas parvenue à Hautjardin.»

Respecter son serment tout en sachant parfaitement qu’il y avait des choses qui se préparaient. Le tout sans même trahir un serment après tout. Je gardais tranquillement mon sourire.

« Devant les sept je renouvelle mon serment de vassalité de la maison Redwyne envers la maison La Néra que mon père avait précédemment prononcé. »

Un simplement serment. Il savait qu’il ne pouvait se permettre de se mettre à dos toutes les maisons du Bief. Bien qu’il ait sérieusement commencé à scier la branche sur laquelle il était assis. Nous le regardions tous sans même tendre la main pour l’aider. Mais je ne me voyais pas non plus le tuer. Le faire destituer oui. Sans même trahir. Tout se jouait avec bien des mots. Mais je n’oublierais pas que ce cadeau pouvait être une tentative pour me mettre à dos les Hightower. Possible. Il ignorait nos relations. Dentdelion s’inclina légèrement pour murmurer à mon oreille : il n’aimait pas que je reste seule avec cet homme. Je hochais la tête en lui faisant signe de reculer. Il venait de faire semblant de me rappeler un rendez-vous.

« Oui Dentdelion. Je crois qu’il est temps. »

Je reviens vers Bronn.

« Je vais devoir vous laisser seigneur La Néra. J’ai quelques rencontres à honorer. J’attendrais votre courrier pour la signature de ces papiers. »

Je fis une révérence polie pour prendre congé. Dentdelion avait plus que hâte que nous nous éloignions de La Nera.

❛n❝un accord commercial... vraiment ?❞

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ft desmera redwyne

— Oh si, je l’ai bien reçue.

Bronn avait le sourire franc, bien trop franc pour quiconque le connaissait un peu. Ce qui n’était pas le cas des bieffois, à l’évidence. Ils n’avaient jamais cherché à le connaître, à lui laisser la moindre chance, alors il continuait sur sa lancée et construisait, pierre après pierre, un règne que ces idiots de bieffois qualifiaient de tyrannie. Si d’un côté, Bronn n’avait jamais rien connu d’autre que les Lannister en terme de pouvoir, il avait bien tenté la méthode douce. Celle-ci n’avait pas fonctionné, alors il s’apprêtait à donner de la tyrannie à ceux qui en réclamaient. Ils auraient une bonne raison de le qualifier ainsi, alors.

— Je vous remercie, ma dame.

Il ne croyait pas à son serment mais avait bien une idée derrière la tête. Puis son épée-lige lui glissa quelque chose à l’oreille, et elle décida de mettre fin à leur rencontre. Bronn hocha la tête, plutôt satisfait de cet entretien. Il inclina poliment le buste.

— Je vous ferai parvenir tous les détails au plus tôt. Au plaisir, dame Redwyne.