Re: [LA TREILLE] Les bons vins font les bons amis [Desmera Redwyne]

Il ne savait pas le nombre exact d’homme ni les maisons qui seraient impliquées. Enfin, il ne voulait pas me le dire. Petit détail. Je le regardai droit dans les yeux en continuant d’écouter calmement. Un millier d’hommes… Ce n’était pas tant que cela… mais s’il ne mentait pas sur les personnes impliquées… Juste assez de quoi s’asseoir à ses côtés. J’eus un rire bref en inclinant la tête.

« Voilà qui est amusant, pour des bateaux et des vivres cette Myria m’offrait également des terres et une place à un conseil tout en m’offrant du fromage. Ainsi que les hommes de son frère. Sans doute les vôtres par extensions. Le tout en tentant de me donner des conseils et se permettant des remarques sur ma famille. »

Aurait-elle pris le temps de réfléchir, de savoir qui j’étais… n’aurait-elle pas prononcé un mot sur ma famille et tout cela. Et il ne fallait pas être stupide pour comprendre que des terres si loin de mon fief, ou une place dans une cité étrangère bien trop loin de mes propres terres… Ne me serait d’aucune utilité. Le tout en parlant si ma qu’elle m’avait plus donné l’envie de soutenir son adversaire.

« Elle m’a également soutenu que la banque de fer soutenait l’adversaire de sa famille et qu’ainsi les taxes augmenteraient… Me poussant ainsi à soutenir cet adversaire que son frère, pourquoi me serais-je mis à dos la Banque de Fer alors qu’en soutenant son candidat je m’assurais de confortables revenus… ET non pas de milice ou de refus face à mon commerce. »

Petite arrogante stupide. Comme-ci la banque de fer se refuserait le droit au commerce… Et elle avait osé parler de fernés… Arrogante petite conne. Mais soit, reprenons le fil de la discussion. Ruine et enrichissement… Le principe du commerce et de la guerre. Sauf qu’en cas de guerre, ils auraient plus besoin de matériaux premiers que de vin. Des sommes, en effet. Je hochais la tête simplement. S’ils perdaient, mais j’avais l’impression que cela ne serait pas le cas… Plusieurs milliers d’hommes, la population en prime ne voudrait pas voir leurs rues maculées de sang.

« Vous avez la sagesse qu’il manque à cette petite idiote qui me vend des choses qui ne lui appartiennent pas. »

Braavos était certes une citée importante pour le commerce, avec la banque de fer… mais… Volantis demeurait également très importante et j’étais la seule à vendre le vin de La Treille… Après, il m’était possible également de prêter quelques navires sans que mon nom ou mon drapeau n’y soit associé… Une assurance en cas de défaite. Je hochais la tête.

« Il vaut mieux négocier les fruits une fois qu’ils sont mûrs. Nous parlons d’un millier d’hommes. Cela représente une dizaine de galères… Le commerce étant ce qu’il est, je ferais sûrement quelques affaires de quelques denrées commerciales au passage… Mais je doute de faire cela avec un drapeau clairement affiché de La Treille. Comprenez que cela est une sorte de protection… De plus… si vous utilisez des galères plus discrètes que celles de guerre, vos… potentiellement ennemis se méfieront moi. »

Et je n’avais aucune intention de me séparer de ma petite flotte de guerre que je commençais à reconstruire au fur et à mesure. La menace fernés était trop importante à mes yeux. Je soutiens les siens de regard.

Le sire de Cornetruie aurait pu rire à la mention de fromage s’il avait été moqueur. Il aurait sans doute vanter les mérites de celui que ses chèvres produisaient tout en riant du fait qu’il n’y avait pas besoin d’aller en Essos pour déguster ce met si crémeux. Mais le Verraz n’était pas homme à se moquer, aussi il se contenta de hausser un sourcil à la mention.

Par contre son visage se fit plus dur à la mention de toutes les tas de promesses extravagante ainsi que de l’affront qui avait été fait à la famille Redwyne. Orwen ignorait le sort de ces derniers mais il savait que la dernière guerre avait fait son lot de morts dans la noblesse de Westeros. Aussi, il préféra ne pas poser la question, cela ne concernait pas son affaire.

Sans le savoir, la dame de la Treille en apprit plus à l’homme grand et maigre sur la situation de Braavos. Il se doutait que la Banque de Fer prendrait position mais il ne savait pas encore pour qui. Il hocha la tête à l’information comme pour confirmer celle-ci, s’enfermant dans l’illusion du savoir pour maintenir les apparences. S’il avait l’air mal informé, la dame perdrait toute confiance.

-La Banque de Fer joue le même jeu que nous. Son allégeance est changeante comme le vent marin bien qu’à la fin elle obtiendra toujours son dû. Les crises engendrent le profit, comme je le disais plutôt.

Le compliment flatta l’égo du chevalier bien qu’il n’en laissa rien paraître. Il se laissa même aller à la flatterie, tâtant un autre terrain. Il connaissait situation de la dame, du moins il le croyait.

-Croyez bien lady que si j’avais la moitié des biens de sa famille, je serais un lord et j’userai de cette sagesse pour vous courtiser.

Mais Orwen était conscient de sa propre situation. Bien qu’il ne soit pas le socle porteur, il demeurait un des maillon les plus bas de la pyramide féodale tandis que les Redwynes, eux, pouvaient faire remonter leur lignage jusqu’à l’Age des Héros.

Enfin, elle prononça les mots attendus. Il n’était plus questionner de « oui » ou de « non » mais de « comment ».

Comme pour la rassurer, Orwen leva brièvement sa main pour appuyer son propos.

-Bien entendu, je ne vous demande ni de prendre position officiellement, ni de vous engager. Vos navires vont juste me permettre de passer le Détroit et nous n’accosterons même pas à Braavos. Mais du coup, je peux en conclure que je vous ai convaincu ?

Il était bon de clarifier la chose car s’il devait partir avec un oui, il comptait partir avec la flotte.

Je plantai mon regard dans le sien sans ciller un instant. Généralement, mes yeux asymétriques dérangeaient et mettaient un peu mal à l’aise. Mais il ne semblait pas s’en formaliser… C’était assez rare pour que je me le souligne. Mais il semblait être bien au fait de la situation à Braavos. C’était un avantage assez intéressant. Mais il semblait aussi furieux d’entendre ce qu’avait dit Myria. Je n’étais donc pas la seule. Mais son frère devait s’arracher les cheveux avec elle… J’inclinai la tête à ses mots.

« La Banque de fer n’a de fidélité que pour elle-même. Nous le savons tous les deux. Et puis… je me méfis des informations que peut donner Myria. »

Si on l’écoutait, elle chiait de l’or et pissait des diamants et j’avais besoin d’elle dans mon empire… Qu’importe… Elle apprendrait à la dure et un jour elle viendrait se mordre les doigts d’être aussi présomptueuse. Mais je lui offris un compliment sur sa sagesse. Me courtiser ! Rien que cela ! J’eus un sourire amusé.

« J’ai bien compris que j’étais sur la liste de bien des seigneurs et nobles, pour être un adorable parti. »

Et un superbe bout de viande appétissant… Mais qu’importe. Nous discutions des quelques détails… Et je l’observai avec attention. Tout en discrétion. Je hochais doucement la tête à ses mots en buvant une gorgée de vin.

« Mes bateaux vous déposeront et certains iront prendre quelques marchandises également. Après tout le commerce est le commerce. N’est-ce pas ? Mais en effet nous avons un accord tous les deux en toute discrétion ! »

Je lui offris un simple sourire.

« Nous partons… sur une dizaine de navires… je crois, n’est-ce pas ? »

C’était plus ou moins ce qu’il fallait pour un millier d’hommes.

L’homme grand et maigre demeura silencieux. « Adorable », ce n’était pas le mot qu’il aurait utiliser pour qualifier la matriarche Redwyne. Un enfant jouant dans la boue était adorable. Cette femme, elle, était un joyau. Non pas par çà beauté mais par le simple fait qu’elle était la clef conduisant au trésor qu’était la Treille, ainsi que de la flotte de sa famille.

Les hommes, tout comme les femmes, avaient un égo démesuré quant il s’agissait de leur physique. C’était en parti pour cela ici que le sire de Cornetruie demeurait simpliste quant à ses tenues : il était un des rares parangon d’humilité.

Orwen hocha la tête lorsqu’elle lui sourit et demanda confirmation. Il n’y avait plus qu’à repartir récupérer l’armée. La silhouette patibulaire termina sa coupe avant de la reposer sur la table.

-A moins que vous ayez un autre point à aborder, je pense que je vais prendre congé. Puis je demeurer dans votre demeure le temps que les navires soient affrétés ? Je partirais avec eux lorsque le moment sera venu ?

Le chevalier prit soin de se lever avec une extrême lenteur, comme ci il semblait à l’agonie et qu’il tentait d’économiser la moindre de ses forces. Dans les prochains jours, il allait écrire à Fengué pour donner ses directives quant à l’armée. Elle devait se mettre en route de sorte à retrouver la flotte sur la plage d’embarquement qu’il avait trouvé en amont.

Son projet se concrétisait et s’il venait à aboutir, il permettrait à la Maison Verraz d’avoir son mot à dire quant à la politique des prochaines années. Il fallait simplement que cette guerre soit remportée, aux mêmes titres que toutes les guerres quelques parts.

J’observais l’homme qui semblait fatigué et mal en point. Devrais-je faire venir discrètement mon mestre plus tard pour qu’il puisse l’examiner ? Je verrais pour lui envoyer discrètement. Mais pour l’instant finissons. S’il gagnait la guerre, j’aurais bien des avantages commerciaux, si tant soit peu le commerce à l’intérieur des terres soit utile, bien évidement. Et rentable. Mais je verrais cela uniquement après son retour, bien évidement. Et de mon côté, je verrais pour organiser ce commerce et tout calculer. Un point à aborder… Je restais silencieuse pendant quelques secondes avant de répondre.

« Il me faudra trois ou quatre jours pour affréter cette dizaine de navires, vous partirez avec eux, en effet. Et ce sont vos couleurs qu'ils porteront. »

Je doutais cependant maintenant que leur faire transporter des troupes et ensuite commercer… Non, les marins risquaient de parler, il vaudrait mieux qu’ils reviennent immédiatement et que je limite même le nombre de marins sur ces navires. Cela ira mieux.

« Vous pourrez rester ici en effet en attendant. Je vous ferais envoyer le mestre. Mes navires iront récupérer votre armée avant d’aller à Braavos pour vous… déposer, si on peut dire ainsi, avant de revenir. »

Oui je semblais changer rapidement d’avis, mais il fallait ce qu’il fallait n’est-ce pas. Je me levais en buvant une gorgée de vin.

« Et j’aurais besoin que vous transmettiez un message à Myria Antaryon. Dîtes lui que j’espère grandement qu’elle aime l’amertume des vins de La Treille, puisqu’elle vient d’en boire une coupe jusqu’à la lie. »

Petite idiote. Je venais de t’offrir, enfin à ton frère, une armée. ON disait que le Nord se souvenait. Mais La Treille également.